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Chronique ado : D’or et d’oreillers

Flore Vesco a encore frappé ! Après L’estrange Malaventure de Mirella, De cape et de mots et encore plein d’autres, la voici de retour pour un roman encore une fois génial. Plus mûr, plus réfléchis et tout simplement magnifique à découvrir, il nous parle de liberté, de recherche de soi, des premiers émois, d’exploration sensuelle et d’emprise. Et d’amour, sous quantité de formes… dont certaines terrifiantes.

Un mystérieux beau et riche parti cherche à l’amour…

Voici commence l’intrigue de ce roman, quand on découvre que le plus richissime des partis de la région cherche à prendre femme. Et immédiatement, c’est l’effervescence dans la maison Watkins. C’est dans cette demeure que vivent trois sœurs à marier avec leur mère… et donc trois chances de faire véritablement fortune !
Mais le lord qui cherche à se marier a une demande plutôt étrange… chaque postulante doit rester dormir une nuit, une seule dans son château. Pourquoi donc ? En voudrait-il à la vertu des demoiselles qui cherchent à le conquérir ? Ou est-ce autre chose ?

Mystérieux, gothique et passionnant

Dès les premières pages, j’ai adoré l’ambiance à la fois sombre et étrange de ce roman. On sent qu’il se passe des choses bizarres au domaine du beau et jeune Lord Handerson, mais impossible de savoir quoi ni d’en deviner la teneur… C’est ainsi qu’à travers les yeux de Sadima, une simple servante, on va peu à peu s’immiscer dans les quelques failles qui sévissent.

D’or et d’oreiller est un roman pour les adolescents atypique et fort plaisant qui saura charmer par différents aspects. Tout d’abord, comme toujours avec Flore Vesco, l’écriture est travaillée à l’extrême et pourtant d’une fluidité confondante. De plus, comme d’habitude elle s’amuse des mots avec quantité de palindromes, anagrammes et autres formules lettrées.

Autre trait particulier du roman, bien qu’il y ait uniquement des métaphores sur le sujet on parle par moment de plaisir. Sensuel, méconnu et presque interdit (pour l’époque où se déroule le roman) traite de masturbation féminine, de découverte du corps mais cela avec un « doigté » recherché et très imagé. Je trouve ça bien que le sujet soit évoqué car il est extrêmement rare de lire quoi que ce soit là-dessus dans la littérature ado. Encore une fois, quand c’est masculin en général c’est normal, mais la même chose au féminin n’est jamais mentionné ou même imaginable. Flores Vesco s’affranchit totalement de ce qu’on peut lire et ouvre sa propre voix/e et elle a bien raison.

Mais le plus plaisant selon moi, c’est la façon qu’on a de glisser du roman historique au gothique puis au fantastique qui est extrêmement réussie. Si vous arrivez à deviner ne serait-ce qu’un quart de l’intrigue, je vous tire mon chapeau. C’est tellement déstabilisant et inattendu que je ne vois pas comment vous pourriez trouver le pot aux roses !
Pour ce qui est de l’ambiance et du style, D’or et d’oreillers est à classer pile entre Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brönte et Frankenstein de Mary Shelley. Il n’y a pas de monstre ni de fantôme, mais tout réside dans l’atmosphère et l’époque…

Ainsi, c’est encore une texte de très bonne facture que nous offre ce roman de l’autrice française. Pour le moment, je n’ai eu que des coups de cœur concernant ses écrits… C’est rare, aussi je vous conseille vivement de vous pencher aussi bien sur D’or et d’oreillers que sur le reste de ce qu’elle a écrit ! Belle découverte à vous. Dès 15 ans environ.

Chronique : DIX

Une réécriture à la sauce contemporaine du fameux roman Les dix petits nègres d’Agatha Christie… et ça le remet bien au goût du jour !

On connait déjà Marine Carteron grâce à son entrée remarquée ans la littérature ado avec la trilogie Les Autodafeurs (Rouergue). Depuis, elle a fait son chemin et a sorti d’autres livres comme la série Génération K (Rouergue) ou encore L’attaque des cubes.

Dix est paru en mars 2019 aux éditions du Rouergue, dans la très bonne collection ado Epik. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette réécriture dépoussière bien l’original dont elle est inspirée…

Une télé-réalité mettant en scène des lycéens dans un décor de rêve…

Une villa grand luxe au large d’une île isolée. Ils sont dix. Trois adolescents accompagnés de trois adultes… et aucun n’est blanc comme neige… Et ce qu’ils ne savent pas encore, c’est qu’ils vont payer chacun leur tour pour le crime…

Un roman noir à dévorer

Que l’on soit un adolescent ou un adulte, on lira avec le même plaisir Dix. Plus qu’un roman issu des Dix Petit Nègres, c’est un nouveau souffle que Marine Carteron offre au roman le plus connu d’Agatha Christie. Et là où la cohérence manque parfois dans le roman d’origine (on ne peux pas user de déduction !), ici l’autrice nous sèmes de légers indices quant à la personne derrière cette terrible machination. Mais bien malin qui saura deviner quelle est la personne à l’origine de ce terrible jeu télévisé…

Le mieux pour savourer ce roman, c’est de commencer par Les dix petits nègres. Pour moi, ça donne vraiment corps au travail monumental qu’a réalisé l’autrice pour s’approprier ce classique. Et elle a réussi à faire un sans faute. Les phrases sont courtes, d’une efficacité rare, parfois même âpres ou saignantes… Il y a notamment une phrase marquante dans ce roman qui donne le ton entier du texte :

 » Elle tomba. Sans élégance. Comme la merde qu’elle était « .

C’est brutal et subtil à la fois, étrange mélange me direz-vous… Est-il seulement possible ? Et bien oui, puisqu’elle l’a fait !

Dix est donc un futur classique de la littérature ado. Il est à mettre juste à côté du roman d’Agatha Christie et c’est un véritable régal de lire les deux ouvrages à la suite. Je suis maintenant fortement tentée pour lire l’ouvrage de Pierre Bayard intitulé La vérité sur les Dix petits nègres aux éditions de Minuit…

Chronique : L’été circulaire

Un roman violent sur la misère absolue dans la France d’aujourd’hui… terrible et marquant.

Marion Brunet est une autrice française, elle écrit principalement pour la jeunesse et les adolescents. Elle s’est fait connaître notamment pour son roman Dans le désordre (Sarbacane, collection Exprim’).

Pour la jeunesse, elle a écrit la chouette série de l’ogre : L’ogre au pull vert moutarde, L’ogre au pull rose griotte et L’ogre à poil(s).

L’été circulaire est son premier roman à destination des adultes, il est paru initialement aux éditions Albin Michel avant de sortir il y a peu chez Le livre de poche.

Une famille sans le sous et avec guère de culture…

Nous sommes dans le sud de la France. Pour Jo et Céline, la première éducation, c’est l’école de la vie. Avec des parents qui laissent peu de place aux sentiments (du moins les positifs), les deux sœurs sont livrées à elles-mêmes. La mère est dure, et assez effacée. Le père boit pas mal, et peut vite devenir violent si il n’obtient pas rapidement ce qu’il veut.

 Leurs filles sortent à tout heure, font à peu près ce qui leur chante… Johanna (ou Jo) a quinze ans et même si elle semble totalement déphasée, elle a malgré tout la tête sur les épaules. Tout le monde la trouve cependant bizarre, effrontée, et elle se fait souvent harceler pour être encore sortie des sentiers battus.

Malgré tout, c’est par Céline que le drame va arriver, quand sa mère découvre qu’elle est enceinte… s’ensuit alors les coups du père pour savoir de qui est l’enfant, face à une Céline obstinée et muette…

Comment en est-on arrivé là ? Et que va devenir cette famille déjà fortement dysfonctionnelle ?

Un roman noir plus qu’un polar

Avant de continuer, je tiens à préciser que malgré la collection dans laquelle est catalogué le roman- à savoir « policier » – il ne s’agit pas du tout d’un polar ou d’un thriller. Nous sommes dans le plus pur style du roman noir. Ici, pas de suspense à couper au couteau, mais une intrigue qui suit la vie de cette famille en détresse à tous points de vue.

Manque d’argent, de culture, on sent qu’il est impossible pour eux de s’élever un tant soit peu de leur condition. Dès qu’il arrive quelque chose de bien à un voisin, on le hait, on le jalouse, et on ne se remet surtout pas en question…

Je ne sais pas comment Marion Brunet a fait pour coller comme cela à ce qui m’a semblé être la réalité, mais elle a réussi un coup de maître. Ecriture efficace, à l’acide, d’une cruauté à la hauteur de ce que la société fait subir à Céline et Jo…  C’est beau et violent à la fois. Si vous aimez les romans ancrés dans la société et ce qu’elle a de plus sombre, L’été circulaire pourrait vous intéresser et vous plaire.

Alors, certes ce n’est pas un polar, mais ça se lit comme tel. On meurt d’envie de savoir ce que vont devenir ces deux gamines larguées par la vie et qui sont constamment livrées à elle-même. Céline en particulier, dans sa naïveté absolue et son manque d’envie pour tout en devient touchante… Mais ma préférée restera Jo, une véritable héroïne que le monde ignore… Mais vous, vous saurez que c’en est une rien qu’en la découvrant… Superbe de noirceur.

Chronique : Dans les angles morts

Un roman d’ambiance dense et prenant aux allures de polar…

Premier roman d’Elizabeth Brundage à paraître en France, Dans les angles morts est un livre à part. Paru en janvier 2018 chez Quai Voltaire, l’ouvrage est à la fois un roman noir, un polar à haute teneur psychologique et un magnifique portrait de l’Amérique rurale des années 70/80. Bienvenue donc dans la petite ville de Chosen…

Un terrible meurtre à la hache 

Tout débute avec un mari paniqué qui vient de découvrir le cadavre de sa femme dans son lit, une hache en pleine tête. Qui a bien pu commettre un crime aussi terrible et violent ? Pour quels motifs ? Et dire que leur fille Franny est restée pendant des heures dans la chambre d’à côté, si proche du cadavre de sa mère…

C’est ainsi que l’on part à la découverte du couple que formaient Catherine et George, des relations qu’ils avaient avec leurs proches, leurs collègues… et comment un tel drame a pu se nouer. Hautement psychologique, regorgeant de portraits humains fascinants, Dans les angles morts est un roman parfait et captivant…

Bienvenue dans la petite ville de Chosen…

Chosen : cette ville, Catherine n’a jamais désiré y vivre, et encore moins habiter dans la maison que George leur a trouvée pour eux et leur fille Franny. Surtout quand on connaît le terrible passif de la famille qui y a vécu avant eux. Comme si le malheur était attiré par cette vieille ferme solide mais singulière…

On commence donc à découvrir Chosen, ses habitants, le couple George/Catherine, les mécanismes qui constituaient leur quotidien, leurs habitudes… et leurs travers.

Dans cet ouvrage, que l’on peut assimiler à du roman noir (pas franchement du polar ni du policier), la psychologie des personnages est absolument primordiale. Ils sont d’une profondeur insondable, complexes… vivants. On découvre leurs aspirations, leurs regrets, leurs rancœurs… et peu à peu, un portrait se brosse.

On navigue alors entre le monde professoral et artistique de George et celui beaucoup plus terre à terre de Catherine, qui gère le plan domestique. On alterne également entre l’année 1978, où les Hale habitaient encore leur ferme laitière avant de faire faillite et 1979, quand les Clare se sont installés.

L’un des points les plus positifs de ce roman dense mais fluide, ce sont ses personnages. Ils sont extrêmement précis et clairs dans notre esprit quand on lit leurs descriptions, leurs perceptions… Chacun est minutieusement décrit, chacune de leur pensée décryptée, expliquée, ce qui les rend terriblement réalistes. Parmi les plus touchants, on peut citer la fragile Willis, le charismatique Eddy, et la petite Franny… Ils sont uniques et terriblement touchants.

Et sans parler d’attachement, la complexité de ce qu’il se passe dans la tête de George et de Catherine est également magnifiquement bien pensé. On monte crescendo en puissance, avec de petits détails, puis peu à peu d’autres choses sont amenées et on en vient presque à trouver tout ce que nous écrit Elizabeth Brundage « normal » et logique… malgré tous ses aspects terrifiants.

……

Pour ceux qui aiment les romans d’ambiance où l’on peut se faire hypnotiser par certains personnages (je pense aux superbes frères Clare en écrivant ces lignes…), Dans les angles morts est pour vous. Mélange de genres, flirtant parfois avec l’étrange (quelques lignes à peine sur 530 pages !).

C’est une très belle escapade dans l’Amérique profonde et rurale des années 70 qui ne vous laissera pas indifférent.

Chronique : Les garçons de l’été

Un roman happant qui ne vous lâche pas une seule seconde, tel un requin vorace. Plongez corps et âme dans une histoire sombre à souhait…

Paru initialement en grand format aux éditions P.O.L, Les garçons de l’été est un roman génial et assez inclassable. Il aurait très bien pu entrer dans la catégorie « romans noirs », mais c’est finalement en folio, dans la collection blanche qu’il paraît en poche au mois d’avril 2018.

Il s’agit officiellement du premier roman de l’auteure française Rebecca Lighieri… Mais en réalité, elle a écrit une dizaine d’ouvrages sous le nom d’Emmanuelle Bayamack-Tam (parmi lesquels Si tout n’a pas péri avec mon innocence, Je viens ou encore Une fille du feu).

Sous son pseudonyme, elle a également écrit un autre roman, toujours aux éditions P.O.L : Husbands. Il a l’air également assez sombre…

L’histoire de deux frères qui ne vivent que pour et par le surf

Voici l’histoire de Zachée et de Thadée. Deux frères très différents mais dont la passion commune les transcende, les lie de façon unique : le surf. Ils sont constamment emplis de ce besoin viscéral de se mesurer au plus belles vagues, aux plus beaux et plus difficiles spots…

Mais un jour, le drame va frapper sous la forme d’un requin. De la jambe de Thadée, il ne reste que quelques lambeaux de peau… Personne ne le sait encore mais ce terrible événement signera la fin du bonheur pour une famille entière. Et révèlera le pire chez certains membres de cette famille aisée à qui tout souriait jusque là…

Glaçant, captivant et absolument mémorable

Je dois l’avouer, j’ai d’abord pris ce roman à cause de son bandeau très accrocheur : « Du Stephen King à la française ! ». Même si j’y allais avec curiosité et envie, j’avais peur d’être déçue, mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Les garçons de l’été est une merveille de noirceur… Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi poussif en termes de détails et de faits glauques, mais ça ne m’a pas dérangée tant c’est bien amené.

L’atout majeur de ce roman, c’est sans aucun doute ses nombreux personnages. Ils sont tous distinguables facilement, l’auteure réussissant à nous les faire aimer (ou détester) en quelques pages seulement.

Par exemple, la mère de Thadée et Zachée – Mylène – m’a horripilée au plus haut point (ce qui veux dire que l’auteure a réussi son coup !). Elle est tellement coincée, rigide et hautaine qu’on a qu’une envie, la gifler. Constamment en adoration devant ses fils, tout particulièrement son ainé Thadée qu’elle couve de façon étouffante, elle est un cliché ambulant. Mais on sent que c’est une volonté de l’auteure et qu’il ne s’agit pas là d’un écueil dans lequel elle serait tombée.

Mais tous les autres protagonistes du drame sont également magistraux. Nous avons le point de vue de chacun à tour de rôle, et au fil des chapitres le portrait d’ensemble devient de plus en plus sombre…

Ainsi découvrons-nous ce qu’il se passe dans la tête du frère de Thadée, de leur père Jérôme (plus complexe qu’il n’y paraît), de Cindy la petite amie de Thadée, ou encore de Ysée, la petite sœur étrange des frères surfeurs.

D’ailleurs, la partie narrative d’Ysée, qui arrive en toute fin de roman est très intéressante. Elle m’a beaucoup fait penser à des écrits tels que Le bizarre incident du chien pendant la nuit ou Les Autodafeurs avec le personnage de Césarine. Leur point commun ? Une narration extrêmement originale car leur héros est atteint d’autisme. Et même si ce n’est officiellement pas le cas d’Ysée, elle a certaines caractéristiques autistiques flagrantes qui la rendent singulière et attachante.

Outre la grande qualité du roman apportée par ses personnages, les nombreux changements de genres sont pour beaucoup dans le caractère unique de l’ouvrage. On passe d’un roman de littérature dite « blanche » au policier voir au thriller psychologique avant de basculer dans un flottement où le fantastique est également possible. Bref, le lecteur n’a aucun répit, et cela à aucun moment.

Petit détail sur le thème principal du roman, le surf. Il y a quantité de termes issus de ce sport, et que l’on soit passionné ou non, ce n’est pas un frein à la lecture. Je ne connais aucunement le surf, ni ses figures, ni ses lieux-phares ou son vocabulaire, mais ça n’a jamais bloqué ma compréhension du roman. On voyage avec Thadée, Zachée et Cindy sur l’océan comme si nous y étions, l’auteure a dû énormément se documenter pour arriver à ce niveau de précision.

Enfin, il y a une grande dimension symbolique dans ce roman, notamment au niveau biblique, entre autres choses… Et ces nombreux parallèles et références aux mythes sont très intéressants et ajoutent encore à la qualité de ce texte déjà prégnant. Sans parler de tout ce que vous trouverez en sachant lire entre les lignes.

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Ainsi, vous l’aurez compris au travers de cette longue chronique, Les garçons de l’été m’a porté un coup au cœur comme rarement j’en ai eu pour un livre. Ce roman-chorale d’une famille en plein éclatement est marquant, grandiose et saura surprendre ceux qui oseront le lire…

J’ai donc hâte de retomber dans l’univers de Rebecca Lighieri !

Chronique : Izana

Un roman fantastique qui nous vient tout droit du Japon !

Initialement paru sous forme de manga aux éditions Ki-oon sous le titre Kasane la voleuse de visage, l’œuvre de Daruma Matsuura est parue en 2017 en roman sous le titre Izana, la voleuse de visages. Le manga compte actuellement 11 tomes en France, mais la série est toujours en cours au Japon.

En ce qui concerne le roman paru chez Lumen, il s’agit d’un one-shot, vous avez donc une histoire complète.

L’histoire d’une tragédie au fin fond de la campagne japonaise

Née sous les mauvais auspices, à peine venue au monde, aussitôt condamnée à mort. Bienvenue dans un petit village perdu dans ce que je Japon a de plus rural. C’est ici qu’est née Izana, une petite fille qui pour son malheur est née en étant affublée d’une laideur extrême. Cette monstruosité physique la condamne immédiatement à la mort, tout cela à cause d’une légende extrêmement prégnante dans le village… Si elle reste en vie, elle apportera le malheur sur le village tout entier. Heureusement, la petite va être prise en pitié par une âme charitable et sera protégée pendant de longues années…

C’est ainsi qu’Izana survécu à son destin funeste, et qu’elle vécu cloîtrée durant plus d’une décennie… avant de comprendre qu’il y a un extérieur qui grouille de vie. Un dehors où les gens sortent, se rencontrent, s’aiment. Tandis qu’elle doit rester enfermée pour toujours à cause de sa laideur…

Mais et si la légende qui la condamnait avait une part de vérité ? Et si Izana possédait en elle le pouvoir de renverser elle-même son destin ? Et si la vengeance était à portée de main pour faire payer à tous cette injustice ?

Un roman aux thèmes intéressant mais qui manque de rythme…

Même si l’idée de base d’Izana est fort intéressante, sa mise en œuvre est beaucoup plus laborieuse. Le rythme y est très lent, mais surtout il ne se passe guère de choses avant les deux bons tiers du roman.

Il faut toutefois avouer que l’ambiance extrême en huis-clos est très bien faite, notamment les moments avec Chigusa, la seule personne à protéger Izana depuis sa naissance. Ces moments – peu nombreux – sont touchants.

Comme son héroïne, nous sommes enfermés dans une maison du village, puis une grotte… On comprend la rancœur qui habite Izana, cela la dévore peu à peu. Cette mise en scène est tout à fait justifiée, mais ce qui est le moins intéressant c’est la longueur du texte. Le temps qu’elle met à réaliser de nombreuses choses est long…

Ce n’est qu’aux trois quarts du roman qu’Izana découvre son « pouvoir » lié à une mystérieuse couleur…

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Ainsi, Izana est un roman aux thèmes intéressants, mais qui malheureusement n’a pas eu de réelle prise sur moi. Trop lent, une conclusion trop hâtive, cette histoire n’a pas su me capter… dommage car en général j’adore la littérature nippone. Pour les curieux, c’est à découvrir dès l’âge de 14/15 ans.

Chronique : La Horde

Un roman fantastique qui nous fait peu à peu sombrer dans l’horreur et le glauque… Aussi terrible que beau dans son ignominie.

Sibylle Grimbert est une auteure française confirmée, avec plus d’une dizaine de romans à son actif. Elle écrit aussi bien pour les adultes que pour la jeunesse, et cela dans de nombreux genres différents.

Avec La horde, paru chez Anne Carrière en janvier 2018, elle fait une incursion remarquable dans le domaine de l’horreur…

Le charme d’une enfant de dix ans

Quand on est une entité obscure qui couve depuis des millénaires à attendre son heure, tout paraît éphémère… Mais quand Ganaël découvre l’existence de Laure, dix ans, il sait qu’il pourra peut-être la faire sienne, la corrompre jusqu’à la lie… pour devenir avec elle quelque chose de terrible que personne n’a encore jamais connu.

Terriblement noir. Atrocement plaisant.

La horde est le genre de roman où l’on pense que l’auteur et ses personnages n’oseront jamais aller aussi loin dans la noirceur. Et pourtant… ils le font. Ils font même pire que ce que l’on ose imaginer, et c’est justement cela qui est savoureux. Cette imprévisibilité. Cette noirceur inattendue et délectable le tout servi par une écriture acérée.

L’histoire de La horde est prégnante, mémorable. Elle vous colle à l’esprit tant elle est bien pensée et écrite. Tout nous est conté du point de vue de Ganaël, l’esprit malfaisant qui a décidé d’élire domicile dans Laure. Peu à peu, il prend de plus en plus de place dans son corps et son esprit…

Au début, Laure ne comprend pas qu’elle est la seule personne à vivre cette expérience que l’on peut assimiler à une possession. Mais peu à peu, elle assimile ce que Ganaël lui inculque, son âme se noircit, ses idées s’obscurcissent. Elle devient prétentieuse, cruelle même. Jusqu’à quel point l’influence de Ganaël change-t-elle Laure ? Difficile à dire, mais terriblement passionnant.

L’histoire de cette possession ne dure que quelques semaines environ, dans un village de vacances où la famille de Laure a posé ses valises. Mais ce laps de temps suffira à changer à jamais Laure… et Ganaël. Le démon qui loge au plus profond de Laure va découvrir la vie humaine et y prendre goût d’une façon unique. De même que Laure va aimer le pouvoir que lui procure la présence de Ganaël même si ce dernier la manipule comme un jouet. Et surtout… la naïveté et l’innocence du démon est touchante. J’ai bien conscience que cet adjectif est totalement paradoxal : démon/naïveté. Et pourtant, c’est exactement l’effet qu’à réussit à insuffler si justement Sibylle Grimbert.

Que peux bien donc donner une telle union malsaine ? Qui prendra le pouvoir sur qui ? Que souhaite réellement Ganaël ? Tous les chemins et d’autres encore sont exploités avec talent par Sibylle Grimbert.

L’histoire qu’elle nous offre est aussi horrible que belle. Elle fait froid dans le dos et ose nous transporter dans un cauchemar éveillé d’une justesse confondante.

……

Dire que j’ai aimé La Horde est un doux euphémisme tant c’est original et détonnant. Beau, extrêmement sombre, inattendu… Si vous aimez les romans noirs aux élans fantastiques, ce livre est pour vous ! A mettre en haut de la liste dans le genre roman d’horreur français… Je n’avais pas eu un aussi grand coup de cœur depuis Le Premier de Nadia Coste.

Mes idées de livres à offrir pour Noël 2017 – Romans adulte

De mon point de vue, cette année 2017 à été un bon cru en termes de littérature dite « blanche » ou généraliste. J’ai fait de très belles découvertes, dont une qui m’a littéralement marquée comme ça ne m’étais pas arrivé depuis longtemps. D’autres vous feront rire, sourire, vous surprendrons, vous blufferons même ! En bref, cette année, j’ai beaucoup de coups de cœur littéraires dans les romans dédiés aux adultes. Que ce soit du roman historique, de l’imaginaire, de l’inclassable… vous trouverez de TOUT pour tout le monde !

L’embaumeur ou l’odieuse confession de Victor Renard – Isabelle Duquesnoy – La Martinière 

Si on me demandait de choisir LE livre qui a marqué cette année 2017, pour moi ce serait sans conteste l’Embaumeur. Roman immersif dans la France du XIXème siècle, nous faisons la connaissance du jeune Victor Renard. Quand débute le roman, on apprend qu’il a fait une terrible chose… quelle est-elle ? Ce roman de plus de cinq-cent pages en est la confession. De son enfance à ce qui l’a mené derrière les barreaux, découvrez le parcours unique de Victor Renard.

Ce roman est de toute beauté, une véritable claque ! Le lire a été un régal, un tel plaisir de lecture que j’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne voulais pas quitter la plume exceptionnelle d’Isabelle Duquesnoy… Elle a mis dix ans à écrire L’embaumeur, et on comprend pourquoi quand on la lit… C’est exceptionnel de qualité : le choix des mots, les tournures de phrase, sa façon d’être drôle dans le drame même… Sombre, parfois cru, mais toujours superbement écrit. Évidemment, ce roman n’a pas été sans me faire penser au Parfum de Süskind, ne serait-ce que par con titre, c’est aussi ce qui m’a tenté en premier lieu !

En bref, n’hésitez pas une seule seconde à découvrir (et faire découvrir) ce fabuleux roman, c’est une merveille…

Parce que je déteste la Corée – Kang-myoung Chang – Picquier

Énorme coup de cœur dans le monde de la littérature coréenne ! Si vous cherchez un roman frais, drôle, vivant, vibrant… c’est le roman qu’il vous faut ! Découvrez la vie de Kyena, une jeune femme coréenne comme les autres à un détail près : elle déteste son pays. Marre de voir que les dés sont jetés dès la naissance, que les classes sociales ne se mélangent jamais en Corée, que l’on survit plus que l’on ne vit… C’est ainsi qu’elle décide de tout plaquer et de partir… en Australie !

Courageux ? Stupide ? Vous le saurez en lisant ce roman qui fait sourire, mais également réfléchir à notre société au sens large. Une belle histoire, une héroïne géniale, une plume vivante… que demander de plus ?

Valet de Pique – Joyce Carol Oates

Pour les amateurs de romans à suspense et sous tension, ce roman de la grande Joyce Carol Oates sera absolument parfait. Diabolique, magnifique de maîtrise, vous serez subjugués par l’histoire sombre et séduisante de Valet de Pique, c’est une promesse.

L’histoire est celle d’un écrivain à succès qui a une « double vie », ou plutôt une double identité. Il écrit des romans qui se vendent par milliers d’exemplaires sous son vrai nom. Mais, sous un autre nom il écrit tout autre chose…avec une écriture bien plus sombre. Son héros et sa série s’intitulent Valet de Pique : ils sont subversifs, glauques, sombres… et bien loin de l’univers de ses autres écrits bien plus traditionnels et même un peu communs.

Mais le jour où sa fille trouve par hasard sur son bureau un exemplaire du Valet de Pique et qu’elle découvre des scènes de leur vie de famille, tout bascule. Sans compter les accusations de plagiat pour ses romans à succès qui le mènent au tribunal… Et ce n’est que le début d’une descente aux enfers qui va de pire en pire…

Sorcières Associées – Alex Evans – éditions ActuSF

Dans le genre fantasy orientale mâtinée de steampunk, Sorcières Associées est un petit bijou à découvrir d’urgence… et sa magnifique couverture ne gâche rien ! Dans un monde où les morts-vivants sont une manne financière énorme pour les usines (pas de charges sociales, pas de réclamations ni de grèves…), où la magie est omniprésente et où les enquêtes mystiques pullulent et ou vampires et autres monstres sévissent, vous avez tout un univers qui s’ouvre à vous…

Suivez un duo de femmes enquêtrices extrêmement douées dans leur domaine au service d’une mythologie ultra dense ! C’est fascinant, non dénué d’humour et d’une fraicheur bienvenue dans le paysage de l’imaginaire français. Pour découvrir plus amplement Sorcières Associées, je vous laisse découvrir la chronique en dessous pour plus d’explications…

Heurs et malheurs du sous-majordome Minor – Patrick deWitt – Actes Sud

Dans le genre génial ET inclassable, il y a ce roman. Certes, le statut de sous-majordome n’existe pas, mais il illustre parfaitement le côté fou et débridé du roman…

Peu importe l’époque, peu importe l’endroit… ce qui compte, c’est l’atmosphère. Nous sommes dans un magnifique château aux allures gothiques, entouré d’un village à ses pieds et escorté d’une forêt juste derrière. C’est ici que Minor va exercer l’étrange poste de sous-majordome ! Dans ce château, il faut veiller à fermer sa porte à clé la nuit, d’étranges bruits rôdent… c’est là que la partie étrange et inclassable se dévoile peu à peu….

Magnifique roman, magnifique traduction/écriture, c’est un sans faute pour cet ouvrage à offrir sans réserve pour ceux qui souhaite une autre littérature…

Il y a un robot dans le jardin – Deborah Install – Super 8

Dans le genre « je voudrais un roman fell good génial et original », Il y a un robot dans le jardin est PARFAIT. Il est à rattacher très légèrement à la science-fiction, mais uniquement car le robot qui en est le héros – Tang – est d’une intelligence quasi-humaine.

C’est l’histoire d’un couple qui se délite, qui est sur la fin… Ils sont encore jeunes, mariés, mais ne s’aiment plus et surtout, ne se comprennent plus. L’arrivée d’un robot tout rouillé et cassé dans leur jardin va être le déclencheur pour Ben. Peut-être est-il temps de prendre sa vie en main ? Et cela va passer par un tour du monde complètement fou afin de retrouver le créateur de Tang, ce fantastique robot à l’intelligence peu commune (et à l’humour particulier !).

Si vous voulez pour vous ou pour offrir un roman qui détonne, à la fois drôle et extrêmement original, c’est l’ouvrage parfait. Drôle, mignon, et bourré de dialogue absolument épique.

Boudicca – Jean-Laurent del Socorro – éditions ActuSF

Connaissez-vous Boudicca, la reine des Icènes ? Personnellement, c’est tout un pan historique qui m’étais totalement méconnu que j’ai découvert grâce à cette lecture. Au temps où l’Empire Romain écrasait les peuples pour assoir sa domination, les Icènes se situaient dans une partie de ce qui est maintenant la Grande-Bretagne.

Le livre a beau être édité chez ActuSF, Boudicca est bel et bien un roman historique ! Et quel roman… C’est l’histoire d’une femme à la fois maternelle, guerrière, courageuse, qui a porté son peuple et tout sacrifié pour lui… Ce roman est l’histoire complète de Boudicca (bien entendu romancée, parfois), de sa naissance, à sa mort. Si recherchez un magnifique roman historique aux élans épiques et guerriers, c’est le livre qu’il vous faut !

Il ne nous reste que la violence – Eric Lange – La Martinière

Ma grosse claque de cette fin d’année, c’est ce livre ! Je l’ai découvert juste avant de faire cette fameuse liste de Noël.

L’histoire est celle d’un chroniqueur radio (comme l’auteur), son émission un peu underground ne fait pas assez d’audience, et « un tueur » vient d’être recruté au sein de la radio pour faire le ménage et réduire les coûts… Il sait déjà que son émission est menacée, et donc son travail, sa vie, sa situation… C’est alors qu’au détour d’un verre, il retrouve une connaissance du temps où il était reporter de guerre… De fil en aiguille, ils en viennent à parler de l’émission de radio en danger que gère notre narrateur et anti-héros. C’est alors que l’homme lui fait une proposition inimaginable : envoyer à l’hôpital cet homme chargé de faire le ménage pour que lui, ai le temps de développer l’audience de son émission…

Brut, violent, noir, Il ne nous reste que la violence est un roman inattendu, magnifique, et terrible à la fois. Au fil du texte (qui se dévore presque d’une traite tant c’est bien écrit et captivant), on plonge dans la noirceur de l’âme humaine. Et ce que va faire ce chroniqueur radio, on le comprend malgré tout à notre façon… Il a décidé de s’en sortir par la violence, car c’est la seule alternative qu’il a, et il transforme ainsi sa passivité en action brutale.

Ce roman est un coup de poing. C’est à lire/offrir absolument pour le contenu, l’histoire, et l’image de l’âme humaine si parfaitement retranscrite par Eric Lange. Qui sait ce que nous ferions si nous étions acculés ? Désespérés ? Un livre excellent, au final bluffant que je n’ai pas vu venir…. ce qui m’a encore plus époustouflée.

Dédicace : Ian Manook en signature à la librairie Royaumes !

Il en est déjà à son quatrième polar, il est français, a réussi à insuffler la vie à des personnages charismatiques, il est l’auteur de la « trilogie mongole »… voici Ian Manook !

L’auteur de Yeruldelgger est donc en signature le samedi 25 novembre 2017, de 14h00 à 18h00 à la librairie Royaumes (42 rue de Tolbac – Paris 13ème). Vous pourrez ainsi lui parler, découvrir son univers… et bien entendu faire signer vos livres.

Pour l’occasion, nous avons fait une super vitrine à la librairie ! On vous laisse l’admirer, veux qui ont lu le premier roman de Ian Manook devraient déceler certains indices…

Pour avoir déjà lu Yeruldelgger, sachez que c’est un super polar. A la fois captivant, dur et drôle (les répliques sont excellentes, même dans le pire des drames), on découvre un monde âpre et magnifiquement retranscrit. Si vous voulez du dépaysement ET du suspense ET des personnages inoubliables, la trilogie mongole de Ian Manook est faite pour vous !

La bibliographie de Ian Manook :

  • Yeruldelgger – Albin Michel, Le livre de poche (2013)
  • Les temps sauvages – Albin Michel, Le livre de poche (2015)
  • La mort nomade – Albin Michel, Le livre de poche (2016)
  • Mato Grosso – Albin Michel (2017)

Présentation du premier ouvrage de Ian Manook, Yeruldelgger :

Rude journée pour le commissaire Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnkhen. A l’aube, il apprend que trois Chinois ont été découpés au cutter dans une usine près d’Oulan-Bator. Quelques heures plus tard, dans la steppe, il déterre le cadavre d’une fillette aux boucles blondes agrippée à son tricycle rose. Il y avait la Suède de Mankell, l’Islande d’Indridason, l’Ecosse de Rankin, il y a désormais la Mongolie de Manook !

Une maîtrise époustouflante pour le polar le plus dépaysant et le plus primé de tous les temps : le prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes, le prix SNCF 2014, le prix des lectrices de Elle (polar) et le Prix des Lecteurs Notre Temps 2014.

Chronique : Valet de Pique

Un roman noir sur le thème de l’écrivain qui se laisse entraîner par sa part de noirceur. Littérairement parlant, mais aussi littéralement. Du grand Joyce Carol Oates… impossible à lâcher !

On ne présente plus la grande, la très prolifique auteure américaine Joyce Carol Oates. Elle a écrit une quantité folle de romans, s’est essayé à un nombre incroyable de styles et de genres différents… C’est l’auteure à lire/découvrir au moins une fois dans sa vie !

Valet de Pique est son tout dernier ouvrage en date en France, il est paru en mars 2017 aux éditions Philip Rey avec une très belle et sobre couverture. Cette fois-ci, Oates nous entraine dans le relationnel qui lie un auteur à ses œuvres… y compris les plus inavouables.

Andrew J. Rush est le Valet de Pique

Grande star sur la scène du polar, Andrew J. Rush s’ennuie ferme. Sa production actuelle ne le satisfait pas (il me fait penser à James Patterson, est-ce voulu ?), il trouve ses propres écrits à succès passables, mais ne fait pas vraiment ce qu’il aime… Ainsi est né le Valet de Pique.

Un étrange pseudonyme derrière lequel il se cache pour écrire les récits qui l’habitent réellement. Sales, misogynes, sanglants et même vulgaires, les romans du Valet de Pique révèlent une face sombre d’Andrew J. Rush. Il ne trouve du plaisir qu’en écrivant ces romans qu’il cache soigneusement à son entourage, n’assumant pas du tout cette part de lui-même autonome et glauque.

Jusqu’au jour où tout bascule, et où le Valet de Pique prend de l’ampleur dans la vie normalisée de Rush…

Un roman noir qui se dévore d’une traite

Le thème de la dualité qui anime un auteur et ses créations est ici magnifiquement retranscrit par Joyce Carol Oates. Et qui mieux qu’elle peut en parler ? Elle qui possède de nombreux noms de plume quand elle écrit des polars : Rosamond Smith ou Lauren Kelly, et peut-être même d’autres pour ce qu’on en sait !

Ainsi dans ce roman, l’intrigue est aussi simple qu’immédiatement captivante. On entre dans le vif du sujet sans fioritures et ça se dévore ainsi… jusqu’à la fin ! J’adore les romans à l’ambiance noire et sombre, alors avec Valet de pique, j’ai été parfaitement servie. On appréciera la douce perfidie qui monte progressivement au fil des interrogations d’Andrew J. Rush. On aimera l’ambiance feutrée des larcins que nous découvrirons peu à peu… C’est un véritable régal livresque, tant au niveau de l’écriture que de la traduction.

Autre élément très plaisant, le personnage d’Andrew J. Rush écrit à Stephen King sous le nom du Valet de Pique. J’ai adoré le fait que Oates mélange fiction et réalité pour apporter encore plus de prégnance à son roman. Cela m’a d’ailleurs fait penser à un autre livre que j’ai adoré pour son ambiance ancrée dans le monde de l’écriture : Le contrat Salinger.

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Je ne vous en dirais pas plus sur ce roman, sous peine de trop en dévoiler. Sachez simplement que Valet de Pique est un roman noir, et un très bon. Qu’il se lit très vite, qu’il captive, et qu’il nous entraîne avec lui dans ses méandres… Saisissant.