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Chronique jeunesse : Les saisons de Peter Pan

Une revisite de l’histoire de Peter Pan, personnage emblématique de l’enfance perdue et de l’imaginaire…

Christophe Mauri est un auteur de littérature jeunesse français. On lui doit la série des Mathieu Hildalf, qui a rencontré un beau succès à sa sortie. Avec Les saisons de Peter Pan, il propose un hommage intéressant au roman de l’Ecossais James Matthew Barrie.

Une réécriture qui se propose de remettre…

Nous connaissons tous l’histoire de Peter Pan, ou du moins son univers. Grâce au roman en premier lieu, mais également à toutes les œuvres cinématographiques inspirées directement du roman de J.M. Barrie. Que ce soit grâce à la version de Disney ou au magnifique film de Steven Spielberg, Hook, Peter Pan est un personnage qui continue de fasciner malgré le temps qui passe…

C’est ainsi que Christophe Mauri décide de s’approprier ce personnage fantasque, haut en couleurs et symbole de liberté.

…. les pendules à l’heure !

Pour ceux qui aiment l’histoire d’origine, Les sept saisons de Peter Pan devrait les ravir. Christophe Mauri reprend en effet certaines emblématiques du roman, entre autres. Cependant, malgré un univers et une ambiance assez fidèle à l’esprit, je n’ai pris guère de plaisir à lire ce roman jeunesse. J’ai trouvé qu’il avait quelques longueurs et même quelques passages très dispensables… Impossible pour moi de m’immerger dans l’histoire de ce Peter Pan.

Cependant, il y a également des moments de pure beauté. Avec quelques passages très bien écrits et très touchants. Mais cela ne suffit pas à rehausser la qualité générale du roman à mon humble avis…

De plus, j’ai vraiment eu du mal avec les illustration de Gwendal Le Bec, que je trouve parfois inesthétiques. Encore une fois, cela est une question de point de vue, mais c’est en particulier sur les visages et la morphologie générale des corps que j’ai eu un sentiment de déséquilibre, d’inaccompli… Mais parfois, elles sont très belles. En fait, le roman et les illustrations sont parfois très déséquilibrés. On y trouve aussi bien des moments de grâce que des moments d’ennui…

En somme, je pense que cet ouvrage est très dispensable si vous n’êtes pas spécialement fan de Peter Pan ou de l’œuvre de Christophe Mauri. Quoi qu’il en soir l’ouvrage est à destination des 9/10 ans.

Chronique jeunesse : Mimsy Pocket et les enfants sans nom

Un roman parfait à lire en plein hiver… entre révélations, aventure, et fantastique ! Original et d’une efficacité indéniable, Jean-Philippe Arrou-Vignod est doué, et confirme son talent d’auteur pour la jeunesse…

Peut-être connaissez-vous déjà Jean-Philippe Arrou-Vignod ? Cet auteur pour la jeunesse a écrit quantité de romans, dont beaucoup sont prescrits dans les écoles ou tout simplement appréciés par les jeunes lecteurs. Le camembert volant, L’omelette au sucre, Enquête au collège, Magnus Million… pour ne citer qu’eux.

Avant Mimsy Pocket, l’auteur avait déjà écrit un roman dans le même univers fantastique/historique sur fond de Russie : Magnus Million et le dortoir des cauchemars. Depuis, Mimsy Pocket et les enfants sans nom est paru. Il s’agit d’une suite, mais qui peut se lire de façon totalement indépendante, la preuve, c’est ce que j’ai fait !

Un roman rempli d’aventures….

Bienvenue en Sillyrie, (une contrée aussi méconnue qu’imaginaire que l’on peut rapprocher de la Russie), un pays aussi minuscule que richissime. Si riche, qu’il attire les convoitises des autres pays adjacents… C’est ainsi que débute une machination qui dépasse l’entendement. Rendez-vous dans les plus hautes sphères du pouvoir et dans les bas-fonds les plus noirs de la capitale !

Pour se faire, vous serez aux côtés de Magnus Million, un jeune garçon dont le père fait partie des plus grandes fortunes du pays. De l’autre côté, Mimsy Pocket vous fera découvrir la ville basse et comment survivre quand on n’a personne d’autre que soi-même pour survivre. Politique, aventure et beaucoup de surprises sont au rendez-vous…

… et de bonnes idées !

C’est le premier roman de Jean-Philippe Arrou-Vignot que je lis, et mon seul regret, c’est de ne pas en avoir lu avant ! Très bien écrit, bien ficelé jusqu’au bout, captivant, rempli d’imagination, c’est un sans faute à découvrir dès l’âge de 10/11 ans minimum.

Pour ceux qui aiment les récits nouant aventure et révélations en série, c’est le roman parfait. Pêle-mêle, on y découvre : une source magique, une construction en pierre improbable réunissant des moines en haut d’une montagne inaccessible ou presque, un orphelinat secret, un complot renversant, et un peu de magie ancestrale…

Le style de l’auteur est fluide, son histoire tient parfaitement la route, et point besoin de lire Magnus Million et le dortoir aux cauchemars pour apprécier et comprendre les personnages ! L’histoire de Mimsy est touchante, et au fur et à mesure de l’histoire, on comprend peu à peu ses peurs, son manque de confiance envers quiconque, son besoin d’indépendance…

En somme, ce roman est une très belle découverte, parfait à lire pour sentir le souffle de l’aventure hivernale ! Alors, à quand une nouvelle aventure réunissant Magnus et Mimsy ? Un duo que tout oppose, mais tellement efficace qu’on en redemande !

L’univers de Jean-Philippe Arrou-Vignod revêt tant de potentiel qu’il est certain qu’il pourrait continuer de développer des intrigues dans l’univers de la Sillyrie…

Chronique Jeunesse : Miss Pook et les enfants de la lune

Un roman jeunesse très étrange, presque trop, même si vous aimez le bizarre et l’inclassable !

On ne présente plus (si ?) Bertrand Santini, le papa du Journal de Gurty, de Hugo de la nuit, ou encore du Yark. Il revient cette fois-ci avec un conte plongé dans le Paris du début du XXème Siècle… mais en fait pas du tout ! Mais qui est donc Miss Pook ? Quel est son but ? Qui sont les enfants de la lune ? Quel est cet étrange dragon chinois en couverture ? L’ouvrage est paru aux éditions Grasset Jeunesse en novembre 2017.

Une gouvernante merveilleuse

Les parents d’Élise sont à la recherche de LA gouvernante parfaite, celle qui remplira son rôle et plus encore. Et Miss Pook remplit parfaitement cet office, elle est compétente, drôle, apporte de la fraicheur et de la vie dans leur morne quotidien… en bref, c’est une perle !

Jusqu’à ce qu’elle décide de manigancer et de faire croire des choses saugrenues et même terribles à Élise et ses parents… tout ça l’amenant à partir sur la lune ! Comment ? Pourquoi ? N’ayez crainte, tout vous sera expliqué dans ce premier tome de la série Miss Pook.

Un roman extrêmement original, parfois même un peu trop

Se plonger dans le Paris du XXème Siècle, c’est un rêve. L’ambiance, les habits de l’époque, les coutumes, tout concoure à nous émerveiller. Surtout quand le talent de l’auteur nous dépeint avec talent l’époque et son ambiance.

Alors, pourquoi Miss Pook et les enfants de la lune partait très bien mais qu’il m’a finalement semblé trop déluré ? Parce que ça part littéralement dans tous les sens. Sans vous dévoiler toute l’histoire, j’ai trouvé l’histoire trop foisonnante et décousue : on part sur la lune, on croise des faunes, des sorcières, on découvre des choses terribles, on rencontre également des extraterrestres… C’est franchement trop.

Même si Bertrand Santini réussit à justifier tout (assez bien je dois dire), j’ai trouvé que c’était bien trop brouillon. C’est dommage car l’ambiance de départ m’a énormément plu, mais ce qui est fait en milieu de roman enlève beaucoup de son intérêt à l’histoire.

La fin sauve un peu le tout, l’auteur trouvant effectivement une parade qui fonctionne, mais qui est trop rapidement développée. J’ai par contre beaucoup aimé la fin qu’il propose pour l’héroïne qu’est Élise.

C’est là que réside la force des écrits de Bertrand Santini, il s’autorise toutes les libertés pour malmener ses héros. Les rendant très sombres, désespérés même (comme dans Hugo de la nuit), et ça, c’est très plaisant car non consensuel.

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Alors, Miss Pook et les enfants de la lune est pour moi un roman intéressant même si il se perd franchement en milieu d’intrigue. C’est dommage car cette ambiance de début à la Mary Poppins me plaisait énormément, mais oubliez le côté gentil et merveilleux ! Place plutôt au bizarre et à l’étrange… sans oublier un soupçon de choses horribles. Le mélange fonctionne, c’est juste un peu trop fourre-tout et débridé comme roman. Il manque un liant qui aurait donné une vraie consistance à l’histoire selon moi. A découvrir dès l’âge de 10 ans (minimum).

Chronique Jeunesse : Les Aérochats – Tome 1 – Comme chiens et chats

Les Aérochats - Comme chiens et chatsUne nouvelle série jeunesse mêlant aventure, Histoire et fantasy animalière !

Les Aérochats est une toute série de premiers romans pour la jeunesse débutée en mars 2017, dans la toute jeune maison Slalom.

Il s’agit du premier ouvrage du néo-zélandais Donovan Bixley à paraître en France. Et c’est lui qui a tout fait, du texte aux magnifiques dessins !

1916, dans une réalité qui ressemble de façon troublante à la notre

Dans cette histoire, point d’humains mais surtout des chiens et des chats. Nous sommes en 1916, en plein dans ce qui se nomme chez nous la Première Guerre Mondiale. Mais cette histoire mélange des éléments historiques provenant également de la Seconde.

Nous découvrons dans ce premier tome très rythmé les aventures des Aérochats, brigade de haut vol pour laquelle rien n’est impossible ! Et ça tombe bien, car l’un de leurs membres les plus éminents – le major Tom – est retenu par les CLEBs, une mission de sauvetage s’impose donc !

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Une histoire très dynamique qui fait l’éloge de l’Aventure avec un grand « A »

J’avoue avoir été très positivement surprise par ce début de série. Tout d’abord, les illustrations sont magnifiques. Très vivantes, toujours dans l’action, on a l’impression de regarder des rough destinés à un dessin animé.

Ensuite, l’idée de transposer l’univers de la Première et Seconde Guerre Mondiale est intéressante. Je vous rassure, rien de violent ou de sanglant, mais l’intrigue s’inspire très directement de notre Histoire. Les chats sont à assimiler aux français sous l’acronyme les CATs (Chats et leurs Alliés Traditionnels) et les CLEBs aux allemands (Chiens Ligués pour Envahir en Bloc).

Pour les enfants, c’est donc une lecture idéale. Il y a une illustration à chaque double page, c’est donc parfait dès l’âge de 8 ans, à peu près.

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Ainsi, ce premier tome est une petite réussite ! L’auteur est parvenu à nouer humour, aventure et Histoire sur fond de guerre. L’exercice n’est pas évident, mais c’est un succès.

Alors, quand on sait que Les Aérochats est une série en au moins quatre tomes, il y a de quoi être heureux pour ces beaux moments de lecture à venir.

PS : Il est spécifié en début d’ouvrage que le roman est approuvé par la SPAD – la Société Protectrice des Animaux Dessinés. Et ça, c’est super cool.

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Chronique jeunesse : Angelica Varinen – Tome 1 & 2

Une nouvelle série de romans policiers à destination des jeunes lecteurs !

Si Maisie Hitchins devait avoir une grande sœur, une chose est sûre elle s’appellerait Angelica Varinen ! Toute nouvelle saga de romans à destinations des 8/10 ans écrite par l’auteure française N.M. Zimmermann, Angelica Varinen est une série qui compte pour le moment deux tomes chez Flammarion.

Si vous ne connaissez pas encore cette auteure que j’apprécie beaucoup, elle a écrit tant d’ouvrages que je ne vais pas tous vous les lister, mais voici mes préférés d’elle : Une histoire terrifiante – Le miroir aux sortilèges, la collection Le grand livre de l’horreur… L’auteure étant une amoureuse du Japon, beaucoup de ses ouvrages tournent autour de la culture nippone : L’amour le Japon les sushis et moi, Le fantôme de la tasse de thé

Une jeune demoiselle très curieuse…

Le moins que l’on puisse dire sur Angelica Varinen, c’est qu’elle est très curieuse. Extrêmement curieuse… à tel point que s’en est maladif ! Impossible pour elle de ne pas avoir la réponse à un mystère ou une énigme, c’est ainsi qu’elle se fourre dans quantité de situations compliquées. Et totalement inappropriées à sa condition ! Mais qu’importe, du moment qu’Angelica trouve la réponse…

C’est ainsi que dans les deux premiers tome, Angelica réussit à résoudre deux enquêtes que même les policiers n’ont pas réussi à résoudre.

Cette chronique réunit donc mon avis sur les deux premières enquêtes. Le tome 1 – Le voleur de bijoux et le tome 2 – L’affaire de la licorne.

… et au caractère bien trempé !

L’ambiance de cette petite saga pour la jeunesse est très agréable. Dans une ère pseudo victorienne, le tout mâtiné de fantastique, le mélange fonctionne à merveille. De plus, l’auteure a créé ses propres créatures magiques, notamment Naali, la renarde arctique d’Angelica qui a la pouvoir de se téléporter.

Et puis, la jeune enquêtrice en herbe est fort bien entourée : entre ses amies qui lui demandent d’enquêter et son majordome surprotecteur, elle n’a pas le temps de s’ennuyer ! Mais dès qu’elle le peux, elle échappe à toute surveillance…

C’est ainsi que dans le premier tome, elle va se mettre en danger pour confondre les coupables de vols de bijoux, quitte à prendre de grands risques. Angelica repère un schéma étrange dans les vols qui ont lieux dans leur ville…

Dans le deuxième opus, moins de dangers, mais beaucoup de malice. L’enquête est bien tournée, on pousse les lecteurs à réfléchir eux aussi aux potentiels coupables. Et comme il est question d’une licorne, c’est encore plus intéressant !

Alors, oui, les enquêtes sont assez réussies, les illustrations sont de toutes beauté et l’histoire fonctionne très bien. Mon seul bémol est à mettre sur la personnalité même de l’héroïne, que je trouve trop présomptueuse la plupart du temps.

Angelica est très imbue d’elle-même. Sous prétexte qu’elle est douée, elle se permet des remarques désobligeantes et une attitude qui frise l’irrespect… Cet aspect du personnage le rend pour moi peu attachant, et c’est dommage car elle avait tout pour me plaire au premier abord.

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Mais comme je n’ai que cela à reprocher à la série on peux dire sans mal que ces deux premiers tomes sont une réussite. Pour ceux et celles qui aiment les mystères et l’aventure, ce sera la lecture parfaite… Le texte est très aéré, les dessins aidant à dévorer avec encore plus d’efficacité ces deux premiers tomes. En bref, on passe un bon moment.

PS : Notons au passage les très belles illustrations de Noémie Chevalier. Que ce soit la couverture ou l’intérieur des ouvrages, les dessins sont superbes !

Chronique jeunesse : Princesse Henriette – Tome 1 & 2

Un livre entre le roman et la bande-dessinée qui dépoussière les romans d’aventures !

Les deux premiers tomes de la série Princesse Henriette sont chroniqués dans cet article, il s’agit du tome 1 – Princesse au bois mordant et du tome 2 – Le bal des douze souris.

Princesse Henriette est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse. Il y a du texte, certes, mais la part d’images est également très importante. Les deux premiers tomes sont sortis en août 2017, et le troisième vient de sortir en mars 2018. Au États-Unis, il y a déjà 6 tomes de parus ! En France, ce sont les éditions Milan qui publient la série.

Une princesse à la rescousse !

Princesse Henriette de la Grignote est loin d’être une princesse comme les autres. Elle déteste les cours de maintien, préfère une bonne épée à un thé entouré de biscuits et adore faire des courses de caille… Autant dire que l’on est très loin de l’image stéréotypée de la princesse à sauver !

Et ce n’est que le début. Car sachez que la Princesse Henriette a été victime d’une terrible malédiction qui tant qu’elle ne sera pas réalisée la rend immortelle. Alors elle s’en donne à cœur joie : plongeons à des hauteurs vertigineuses, combats à l’épée, sauvetages de princesses et de princes… Henriette est une véritable casse-cou.

C’est ainsi qu’un royaume en danger a besoin de son aide, et qu’elle va se jeter à corps perdu dans l’aventure…

Drôle et inattendu, un futur incontournable de la littérature jeunesse

ENFIN un roman jeunesse qui s’assume et qui est explicitement féministe ! Rien que pour cela, j’adore Princesse Henriette. Elle sauve des princes et des royaumes entiers, elle n’a pas froid aux yeux et se bat pour ses idéaux… en bref, elle me plait.

L’autre point fort de cette série jeunesse (j’ai lu les deux premiers tomes pour le moment), c’est qu’elle se joue des contes de fées. Ursula Vernon utilise tous les grands contes pour enfants et les refait à sa façon pour nous offrir un dépoussiérage fabuleux.

Dans le premier tome, c’est le conte de La belle au bois dormant qui est revu et corrigéet qui devient Hamster au bois mordant. Dans le second, c’est Le bal des douze princesses (un conte de fées allemand un peu moins connu) qui se transforme en Le bal des douze souris.

Mon dernier argument en faveur de cette série, c’est son aisance à la lecture. Les chapitres sont très courts, le texte aéré, les dessins nombreux… de quoi rassurer ou motiver les jeunes lecteurs et lectrices !

……

La conclusion est bien simple : la série Princesse Henriette est un véritable coup de cœur. Les histoires sont dynamiques, drôles, sont bourrées de références (aussi bien pour les enfants que pour les adultes – notamment quand on voit un personnage lire Fée Actuelle).

Et autre point très positif, les ouvrages sont magnifiques ! Dans un format intermédiaire, couverture cartonnée et brillante (il y a quelques paillettes), la collection est superbe et très robuste. De quoi les lire, et les relire… !

J’ai donc hâte de lire le troisième tome de la série : Ratponce. Je vous laisse deviner de quel conte s’inspire ce nouvel opus…

Chronique Jeunesse : Le journal de Gurty – Tome 3 – Marrons à gogo

Gurty is back ! Toujours aussi génial et déjanté, voici le troisième volume de ses aventures avec Fleur, Tête de Fesses et l’écureuil qui fait « hi hi » 

Largement chroniqué sur le blog, vous connaissez peut-être Bertrand Santini ? C’est un de mes auteurs pour la jeunesse favoris. On lui doit notamment : Le Yark (traduit de part le monde !), Hugo de la Nuit, et dernièrement est paru Miss Pook et les enfants de la lune.

Marrons à gogo est le troisième tome des aventures de Gurty, paru en septembre 2017, toujours chez Sarbacane dans la collection Pépix. Un nouveau tome est d’ailleurs prévu pour avril 2018.

Une nouvelle aventure signée Gurty

« Sous le pseudonyme de Bertrand Santini, Gurty a écrit et illustré ce livre elle-même. Fait remarquable, c’est la première fois dans l’histoire de la littérature qu’un ouvrage est entièrement rédigé par un chien ».

Et encore une fois, vous n’êtes pas prêts pour ce qui va tomber dessus !

Toujours aussi drôle et frais

Difficile d’être constant en termes de qualité quand on écrit une série. Et pourtant, Bertand Santini y arrive ! Après un premier opus excellentissime, un second très sympathique, le troisième est phénoménal.

Plusieurs scènes y sont aussi mythiques que géniale, dignes du « pipi arc-en-ciel » du premier tome ! (seuls les vrais savent).

Ce troisième tome réunit son lot de surprises, coups tordus et facéties. Vous découvrirez cette fois encore des scènes épiques et mémorables. Le coup de la citrouille coincée ou de l’ectoplasme de l’écureuil qui fait « hi hi » sont supers.

On croise même au détour d’un chapitre les créatures de Max et le Maximonstres ! (comment est-ce possible ? Il n’y a qu’en le lisant que vous saurez…).

Il y a un chapitre très différent de tous les autres qui  m’a marquée. Je pense qu’il est assez personnel car il détonne par rapport aux autres chapitres et à l’écriture de Gurty. Son titre : Bang ! Il a lieu durant le 1er novembre dans le journal de la petite chienne. Il s’agit donc de la Toussaint, et je pense qu’il y a une symbolique touchante derrière ce très court chapitre de deux pages seulement qui a des allures de poème… Il parle de la douleur des animaux quand ils perdent un être cher à cause des chasseurs…

En dehors de cet interlude qui détonne (mais ne déplait pas), tout le reste est d’un ton guilleret, vif, et drôle !

 …..

Alors Gurty est-elle toujours aussi drôle ? Oui c’est certain. Il ne vous reste plus qu’à découvrir par vous-même ce troisième tome. C’est une fois encore une valeur sûre à proposer à tous les enfants entre 7 et 9 ans !

Petite précision, il n’est pas nécessaire de lire les livres dans l’ordre pour les apprécier (il y a un petit fil rouge, mais rien de crucial… c’est en lien avec l’IMC de cette pauvre Fleur…).

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Chronique Jeunesse : Rufus le fantôme

Un roman pour la jeunesse totalement génial et inattendu où le héros est un fantôme qui a déjà trouvé ce qu’il veut faire dans la mort !

Rufus le fantôme est un roman à classer à part, aussi bien en jeunesse que dans la collection Pépix elle-même. C’est un livre destinée à la jeunesse osé, malin et drôle à la fois.

L’auteur, Chrysostome Gourio, a déjà écrit plusieurs ouvrages, mais jamais en jeunesse. Il a déjà écrit pour les adultes, notamment dans le genre de la science-fiction.

Rufus, fantôme de son état

Bienvenue dans le merveilleux cimetière de Rufus et Octave ! Rufus est un jeune fantôme, Octave un mort-vivant un peu difficile à comprendre, mais adorable. Il fait bon vivre dans leur cimetière, on y croise des vampires, des morts-vivants, des fantômes… Vous y trouverez tout ce qui est nécessaire à la vie en communauté : une  cervellerie, des caveaux…. et une école !

C’est ici qu’étudient tous les enfants du quartier… et quand l’institutrice demande à tous de faire un exposé sue le métier de leur rêve. Rufus et Octave savent déjà quel sera leur sujet… la Mort. Et oui, récolter les âmes est un véritable travail qui mérite qu’on s’y intéresse. Mais l’explosé va vite se transformer en stage d’observation et de pratique… au plus grand déplaisir des parents de Rufus.

La Mort, un métier d’avenir !

Rufus le fantôme est un roman génial… et osé. Parler de la mort avec humour à des enfants d’environ 9 ans, c’est complètement fou et super à la fois !

Je suis ravie de voir que Sarbacane publie ce genre de roman, si il y a bien un éditeur qui a le cran de proposer TOUS types d’ouvrage, c’est bien eux.

Ainsi, dans ce roman, on découvre Rufus, fantôme de son état, qui veut travailler dans la mort. Et son meilleur ami Octave lui veut être son Ankou (c’est l’assistant de la mort, il porte la charrette pour y entreposer les corps dans la mythologie bretonne et celtique).

Mais pour se faire, ils vont devoir combattre les préjugés et découvrir le monde du travail, qui est loin d’être simple. La société La Mort Inc. A en effet décidé d’être plus efficiente et force ses salariés à accélérer la cadence…

Les lecteurs découvriront alors ce qu’est une grève, un syndicat et tout ce qui fait le dialogue dans le monde du travail !

……..

Lire Rufus le fantôme, c’est aussi l’occasion de découvrir un peu de mythologie : outre l’Ankou (peu connu), on y traite également des Moires (celles qui tissent le fil de votre destin dans la mythologie grecque). Et puis, j’ai adoré le nom du big boss de La Mort Inc. : DCLXVI (je vous laisse déchiffrer la signification de ces chiffres romains, mais c’est hyper bien trouvé).

Dernier point, les illustrations d’Eglantine Ceulemans sont magnifiques. Simples mais douces, elles sont de toute beauté. Douces et pures à la fois, elles sont tout simplement parfaites pour ce roman. J’espère revoir ses dessins dans d’autres romans Pépix !

Bref, je manque de superlatifs pour partager avec vous ce roman tant il m’a plu. Il est la preuve (vivante) que l’on peut traiter de tous les sujets avec les enfants pour peu qu’ils soient amenés avec intelligence.

PS : Je termine cette chronique pour parler comme Octave, « égniéuperommeiivre ! ».

Chronique Jeunesse : L’enfaon

Une nouvelle de science-fiction destinée à la jeunesse absolument belle et touchante qui ravira les lecteurs par sa justesse et sa beauté…

Dans la série des Humanimaux, je demande… L’enfaon ! L’ouvrage a été écrit par Eric Simard en 2010. Mais depuis cette année où L’enfaon est né, d’autres Humanimaux ont vu le jour : L’emperroquet, L’engourou, L’enbeille, L’encygne, L’enlouve… et d’autres encore !

Mais outre la série des Humanimaux, Eric Simard a écrit nombre de romans pour la jeunesse : La femme qui refusa de se soumettre (Oskar), Roby ne pleure jamais (Syros), Le cycle des destins (Syros), Le souffle de la pierre d’Irlande (Magnard Jeunesse)…

Un enfant pas comme les autres…

L’enfaon vient du CHGM, le Centre des Humains Génétiquement Modifiés. Quand il n’était encore qu’un embryon, l’enfaon s’est vu détectée une maladie très rare. Pour le sauver, ses gènes ont été entremêlés à ceux d’un cerf car la maladie ne les atteint pas. Ainsi est-il devenu avant même de naître un enfaon.

Il a des yeux un peu plus grand que ceux des autres enfants et répond « absent », la tête vers la forêt visible à travers la fenêtre de l’école quand on fait l’appel. Et peu à peu, Leïla, une de ses camarades de classe se sent happée par le charme de l’enfaon…

Une histoire d’amitié et d’amour d’enfance

Lire L’enfaon, c’est découvrir une prose exceptionnelle de douceur. Eric Simard a écrit de très nombreux textes, mais celui-ci a une résonance particulière. Il parle de tant de sujets différents en si peu de pages (et cela avec adresse), qu’on comprend pourquoi il est souvent conseillé ou prescrit par les professeurs. On y parle de la différence, de l’intégration, du harcèlement, de l’amitié, des barrières qui sont parfois posées par les autres à notre place…

L’enfaon a beau être une histoire typée science-fiction, son contenu est absolument universel. L’histoire nous est contée du point de vue de Leïla, qui découvre l’enfaon avec ses yeux d’enfant amoureuse… et cela jusqu’à son âge adulte. Et la conclusion du roman est d’une beauté, d’une poésie, infinie !

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En conclusion, L’enfaon est un véritable petit chef-d’œuvre dans son genre. En seulement quarante-deux pages, on découvre une vie, un univers totalement nouveau, à la fois très normal et très différent du notre. Les manipulations y on cours, mais le monde de l’école ressemble à celui que nous avons connu dans notre enfance… Un beau mélange entre anticipation et normalité pour nous aider à réfléchir sur de très nombreux thèmes qui font notre quotidien.

Chronique roman jeunesse : La carotte se prend le choux

Une série d’enquêtes pour la jeunesse ayant pour protagonistes des légumes… le tout agrémenté de dialogues extrêmement florissants !

Emmanuel Trédez est un auteur français spécialisé dans la littérature jeunesse. La série En avant foot, Hercule, attention, travaux !, Qui veut le cœur d’Artie Show ?, tout cela, c’est lui !

Avec les romans Le hibou n’est pas manchot et La carotte se prend le chou, les éditions nous proposent de (re)découvrir ses romans.

Paru initialement en 2008, La carotte se prend le chou s’offre un nouveau design de couverture beaucoup plus sexy que précédemment. C’est l’occasion de se lancer dans cette nouvelle lecture !

Quatre enquêtes vitaminées d’Achille Carotte

Tout est dit dans cette petite phrase d’accroche apposée sur la couverture. Nous suivons le détective Belge de renom Achille Carotte : cereal killer, disparitions, légumes apeurés (et pas en purée), suivez des enquêtes totalement débridées et bourrées de jeux de mots !

Une série d’histoires efficaces et sympathiques

Adaptées à des jeunes lecteurs dès l’âge de 9-10 ans environ (l’éditeur dit 8 ans, mais je trouve qu’il y a trop de texte et de jeux de mots pour la bonne compréhension d’un lecteur de cet âge…), les enquêtes d’Achille Carotte sont aussi drôles qu’efficaces.

En effet, on entre immédiatement dans le vif du sujet : meurtre d’un citron, histoire d’amour interdite entre deux légumes de type différent… les affaires s’enchainent pour Achille, mais elles ne ressemblent pas !

Pourquoi j’aime ? Parce que l’auteur fait preuve d’une belle créativité dans son écriture. Les jeux de mots sont légion, et lire les histoires à haute voix ajoute à leur efficacité humoristique !

« Zamais un mot plus haut que l’autre, zamais un zeste déplacé ! » dit Louison le Citron…

« Quand Achille raccrocha, il savait qu’il tenait le bambou »

« Willy le Kiwi était épuisé. Peut-être à cause de sa rhubarbe de trois jours… »

Je continue ou vous commencez à cerner l’esprit de ce recueil d’enquêtes ? En somme, ce roman jeunesse est tout simplement à découvrir d’urgence par les enfants. Ceux qui aiment les enquêtes et l’humour seront servis, ceux qui aiment l’originalité également… Bref, cette découverte du monde d’Emmanuel Trédez est une véritable petite réussite.

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Pour ceux qui ont aimé ce roman, n’oubliez pas qu’il y a également dans la même collection Le hibou n’est pas manchot. Tout aussi efficace et bourré d’humour !

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