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Chronique Jeunesse : Le temps des mitaines – Tome 1 – La chambre morne

Un mélange extraordinairement savoureux de sciences et d’humour dans une ambiance à la Breakfast Club !

Peut-être connaissez-vous déjà la série de bd du même nom Le temps des mitaines ? Si c’est le cas, c’est chouette, mais si vous ne connaissez pas, aucun soucis. Je découvre moi-même Le temps des mitaines avec ce roman, qui se déroule une vingtaine d’années avant les bd originale. Les auteurs sont les mêmes que pour les bande-dessinées, la vraie différence réside dans le fait qu’ici le texte prime et qu’il y a assez peu d’illustrations.

Un huis-clos imposé et inattendu

Ils sont cinq, n’ont rien en commun si ce n’est d’avoir une heure de colle ensemble… ils vont donc devoir cohabiter et se tolérer pendant un temps très court… Sauf qu’il se passe une chose étrange. Ils deviennent prisonniers de la bibliothèque où ils passent leur punition… Impossible pour eux d’en sortir, comme s’ils étaient dans une bulle infranchissable !
C’est ainsi que la cohabitation va se transformer en quelque chose d’autre… mais avant cela, ils vont devoir apprendre à se connaître et à dépasser les à prioris qu’ils ont les uns sur les autres…

Une ode fine à la tolérance et au respect des autres

Comment est-il possible de présenter un roman jeunesse avec un telle phrase d’accroche ? (cf intitulé d’article). Après y avoir réfléchis, c’est pourtant celle-ci qui prime pour moi car le mélange est assez original pour être souligné. Oui, c’est une grosse référence à Breakfast Club, et oui on parle de physique quantique, où est le problème ?

Ce roman jeunesse est magnifique par bien des aspects et fait d’ores et déjà partie de mes romans préférés lus en 2023 pour la tranche d’âge de 9/11 ans. On y traite à la fois de la différence, du mal-être, de problèmes familliaux, de traumas mais également de bonté et d’empathie. Mais plus encore que les thèmes abordés, c’est la façon douce et positive dont ils sont présentés qui fait mouche.

Ainsi, on a Caïus, le chat brutal et antipathique qui cache des blessures aussi bien physiques que psychologiques. La petite oursonne mignonne qui ne pense jamais à mal prénommée Céleste Anternoz (que l’on retrouve apparement 20 ans plus tard dans les bd en tant que maman du héros Arthur (il y a même une petite image en fin d’ouvrage).

Il y a également Nocte (ma préférée !), une chauve-souris qui se tient à l’écart de tous de part sa religion et ses croyances inculquées depuis toujours. Elle fait partie de la communauté Shami, qui prône l’isolement et une vie à l’écart du monde. Vous noterez que Shami est la parfaite anagramme d’Amish au passage, avec qui elle partage certaines valeurs.

On peux aussi parler du très intelligent et docte Angus Goupil, bien que très supérieur en intellect, il ne se croit jamais supérieur à celleux qu’il côtoie. Et enfin, il y a le timide mais courageux souriceau Prosper, à la vie tumultueuse, lui qui fut baladé de famille d’accueil en famille d’accueil et dont la vie n’est pas rose…

Tous les cinq sont spéciaux et attachant à leur manière. Chacun a sa propre personnalité bien campée et la synergie inattendue qui va se développer entre eux est presque… magique ! Ce roman est un pur mélange entre sciences, surnaturel, huis-clos à suspense et humour et ça fonctionne à merveille.

« […] Apprêtez-vous spécifiquement à savourer votre pénitence en cette heure où vous dégustez habituellement votre petit-déjeuner chez vos parents et…
A ce moment précis, Prosper le souriceau leva le doigt pour intervenir sans même attendre la permission :
( M’sieur, m’sieur, je pense que qu’il y a erreur parce que moi, j’en ai plus…

– T’as plus de petit-déj ? persiffla Caïus […]

– Bé non, je veux dire que j’ai plus de parents puisqu’ils sont morts après avoir consommé dix-sept kilos de champignons venimeux pendant un pique-nique, en pensant déguster des pleurotes !


Sortant de son habituelle réserve, voire autant le dire de sa perpétuelle indifférence, Goupil ajouta son grain de sel avant que le directeur n’ait pu reprendre la main :

– Vénéneux, pas « venimeux » !

– De quoi parles-tu ? s’étonna Céleste.

-Sachez, incultes, que les eucaryotes pluricellulaires et unicellulaires ne sécrètent pas de venin par des glandes dérivées du système digestif. Leur toxicité est donc passive et non inoculée de façon active comme chez les scorpions ou les serpents ! Ainsi on peut dire qu’ils sont vénéneux, pas… […]. »

Je m’arrête ici pour l’extrait, qui est déjà long, mais cela vous donne un excellent aperçu du mélange d’humour, de drame et d’érudition mélangés.
J’ai par ailleurs oublié de préciser que l’ensemble du roman fait usage d’un langage assez soutenu, chose aussi rare qu’appréciable, surtout en littérature de jeunesse. Ainsi, il y aura certainement des mots qui poserons question aux jeunes lecteurs, et c’est tout de même bien mieux que quand cela tombe tout cuit dans le bec, n’est-ce pas ?

Ainsi, ce premier tome (il y a deux tomes disponibles chez Little Urban) est un régal de lecture. Un parfait texte bien maîtrisé et qui rend heureux et mélancolique tout à la fois. Un roman parfait en somme !

Chronique jeunesse : Les mésaventures d’Émilien – Tome 1 – Baby-sitter blues

Marie-Aude Murail est une autrice de talent à la production absolument vertigineuse… et qui plus est de qualité, chose rare. Elle a écrit beaucoup d’ouvrages dont beaucoup sont devenus des classiques dans le paysage de la littérature jeunesse : Oh boy ! La série Sauveur & Fils, Simple, L’assassin est au collège, Miss Charity… et Baby-sitter blues !
Vous l’aurez compris, Marie-Aude Murail est une référence incontournable dès que l’on parle de littérature jeunesse et ado. Et parmi ces nombreuses références, il y a Baby-sitters blues… un classique paru en 1988 et qui a maintenant un charme désuet et une verve folle.

Tout commence par un magnétoscope…

Émilien veut ABSOLUMENT un magnétoscope, mais ce n’est pas sa mère qui pourra le lui payer (du moins pas entièrement). Une seule solution : faire du baby-sitting. Et c’est ainsi que commence l’histoire d’Émilien qui va devoir disséminer quelques petits mensonges pour commencer à garder des bébés. Et même si c’est très laborieux au début, le jeune homme va commencer à s’attacher à ces enfants qu’il va peu à peu connaître et aimer !

Une histoire touchante et génialement drôle

En très peu de pages, on est tout de suite transporté par l’histoire d’Émilien. Le jeune homme est extrêmement drôle et créatif quand il s’agit pour lui de parvenir à ses fins (garder plein d’enfants pour acheter le plus vite possible le fameux magnétoscope). Les petits mensonges qu’il sème derrière lui sont drôles et vont l’amener à certaines situations très drôles.
Mais surtout, on voit son évolution. Ce qui était au début un moyen relativement facile de se faire de l’argent de poche va devenir pour lui une véritable passion. Émilien va se mettre à dévorer les livres de puériculture, à se passionner pour chaque enfant qu’il garde et les aimer comme s’il était de leur famille. C’est extrêmement beau de voir l’évolution de cet ado qui faisait ce petit boulot pour avoir son magnétoscope évoluer et se découvrir un amour véritable pour les enfants.

Mais Baby-sitter blues, ce n’est pas que cette histoire. Il y a celle d’autres personnages qui entrent en collision avec celle d’Émilien, certaines pour donner de belles choses, d’autres dont il lui faudra se méfier… Tout est très abouti et malin dans ce roman qui saura faire sourire ses lecteurs. Il faut avouer qu’Émilien est très attachant, fort drôle et même son impertinence vous fera sourire. En tout cas, pour moi ce fut un coup de foudre littéraire pour ce personnage.

« A ce qu’il paraît (ma mémoire est très imprécise sur cette période, je suis obligé de faire confiance à des témoins), à ce qu’il paraît, je ne voulais jamais m’endormir le soir, quand j’avais deux mois. Je souffrais de coliques atroces. Personnellement, je ne me souviens de rien. Mais ma mère m’a certifié qu’elle me chantait pendant des heures cette poétique petite berceuse :

« Qui a vu dans la rue le petit ver de terre,
Qui a vu dans la nue le p’tit ver tout n
u ?

J’aime autant vous prévenir qu’il n’y a pas de réponse à cette question. »

Je ne saurais que trop vous conseiller ce roman destiné à la jeunesse, il est original, drôle et vous fera passer un excellent moment ! Et j’aime ce petit décalage dans le temps avec Émilien qui rêve d’un magnétoscope, le nec plus ultra de l’époque en somme. A découvrir dès l’âge de 11/12 ans environ.

Chronique jeunesse : John Keskessé – Tome 1 – Le secret des souterrains

Tout récemment paru chez Bayard Jeunesse, John Keskessé est un minuscule héros qui vit sous terre, avec taupes et vers… voici le premier tome de ses aventures !


Evelynne Brisou-Pellen est une autrice française incontournable dans le paysage de la littérature jeunesse, elle a écrit notamment les aventures de Garin Trousseboeuf (L’inconnu du donjon, Les pèlerins maudits…), Deux graines de cacao ou encore La vengeance de la momie. Ses romans sont très régulièrement prescrits dans les écoles.

Quant à Juliette Baily, elle a illustré quantité de romans pour la jeunesse chez différents éditeurs. Elle en a beaucoup fait pour L’école des Loisirs entre autres. Elle a également illustrés les précédents romans mettent en scène John Keskessé pour les plus jeunes.

Mais quelle est donc la différence entre ce volume de John Keskessé et les deux précédents sortis également chez Bayard sous le titre John et créé par le même duo ? Après avoir demandé à l’éditeur, il s’agit de l’âge du lectorat. Les deux premiers John parus étaient destinés aux enfants d’environ 8 ans, quant à ce nouvel ouvrage, il conte la même histoire mais pour les plus grands. Il y a moins d’images et le texte a été remanié par l’autrice et il s’adresse plus aux 9/10 ans, sa couverture est cartonnée et joliment dorée.

Une vie cachée sous nos pieds

John est le fils d’une taupe. Enfin… c’est ce qu’il croit, et c’est également ce que sa « maman » taupe pense… mais de cela, nous n’en saurons pas plus pour le moment. Ce que l’on va découvrir en revanche, c’est le mode de vie bien particulier et passionnant des taupes, mais également des vers de terre (qu’elles dévorent) ou encore des vipères et des chouettes effraie.
C’est donc sous nos pieds que John va peu à peu découvrir le monde, se questionner et partir à l’aventure. Il ne le sait pas encore, mais il va fortuitement partir en quête de ses troubles origines… Tout ça est le magnifique prétexte pour découvrir la vie qui se cache sous terre, et elle est foisonnante !

Un premier tome engageant

Pour un début de série, Le secret des souterrains est assez réussi. L’intrigue avance vite, le mystère est assez dosé pour donner envie aux jeunes lecteurs et lectrices de continuer… Et surtout, on en apprend énormément sur la vie souterraine, particulièrement celle des taupes. C’est ainsi que l’on apprend qu’elles meurent si elles ne mangent pas pendant plus de douze heures, qu’elles ont flair excellent pour sentir les vers et mille autres trucs les concernant.

Lire ce petit roman, c’est une bonne façon d’en apprendre plus sur la nature qui nous entoure et son fonctionnement. D’ailleurs, l’autrice nous propose en fin d’ouvrage un petit bestiaire de tous les animaux croisés dans l’ouvrage. Caractéristiques, mode de vie, infos amusantes, vous saurez tout sur les animaux qui peuplent l’entourage de John Keskessé.

A la fois roman de fantasy animalière et documentaire, ce premier tome des aventures de John Keskessé est parfait à découvrir pour les 9/10 ans. Il y a de l’humour et une intrigue qui tiens la route… et on a envie de découvrir la suite ! Patience cependant, elle est encore à paraître. Un roman qui plaira sans aucun doute aux fans de Tom Patate !

Mini-chroniques jeunesse #5 : Une ode à la nature, des gamines survoltées et de l’aventure…

Voici revenu le temps des mini-chroniques jeunesse avec une petite sélection assez hétéroclite. Ces quatre titres furent sympathiques à la lecture, mais ils ont un point commun pour moi, ils ne sont guère mémorables. Certes, on ne peux pas toujours être dans l’excellence, mais aucun n’a réussi à faire vibrer mon petit cœur de libraire jeunesse… Cela arrive. Ils sont toutefois d’assez bonne qualité pour les jeunes lecteurs et trouverons sans mal leurs lecteurs !

L’enbeille – Eric Simard – Syros, collection Mini Soon

Connaissez-vous la collection de très courts romans Mini Soon ? Il s’agit d’une collection d’ouvrages pour les enfants de 9/11 ans pour découvrir le fantastique et la science-fiction avec des texte d’une cinquantaine de pages maximum.
Ici, je vous propose de découvrir la série des Humanimaux créé par Eric Simard qui a rencontré un succès qui perdure encore dans les écoles avec l’Enfaon. Depuis, l’auteur a écrit quantité d’histoires courtes autour de ces fameux Humanimaux ! L’Enbeille, L’Enlouve, L’Enbaleine, etc.

Ici, l’histoire de l’Enbeille est celle d’une petite fille dont les capacités tirées des spécificités de l’abeille lui apportent parfois quelques difficultés au quotidien. Notamment son dard, qui est prêt à piquer violemment quiconque commence à la stresser, ce qui arrive très fréquemment… Elle ne maîtrise que très difficilement son corps, et n’est pas heureuse… d’autant que ses ailes sont bandées et qu’elle n’a jamais pu voler.

Ce court roman est assez touchant (assez mélancolique également), mais toutefois beaucoup moins marquant que le fameux Enfaon. Il plaira toutefois j’en suis persuadée aux jeunes lecteurs car l’aventure se déroule rapidement et avec efficacité !

Marilou et le grand incendie – Valérie Zenatti et Colette Natrella – L’école des loisirs, collection Mouche

Si vous cherchez un petit roman d’aventure mettant en scène des écureuils et des ratons laveurs, vous êtes au bon endroit ! On y suit la jeune Marilou, une petite écureuil qui vit avec ses trois frères et sœurs ainsi que leur maman. Elle n’est plus un bébé, mais pas encore une écureuil adulte… mais un grand incendie de forêt va la forcer à grandir un peu plus vite que prévu !

Pour les enfants qui aiment la nature et les animaux, ce petit roman sera parfait à découvrir dès l’âge de 7/8 ans (tout dépend de leur niveau). L’histoire est sympathique, les illustrations de Colette Natrella se marient parfaitement au texte, elles sont à la fois très classiques et colorées, tout fonctionne.


Alors, certes ce n’est pas un roman mémorable, mais il sera parfait pour les enfants qui commencent à lire de façon fluide et qui désirent lire une jolie histoire d’amitié et d’aventure. Alors, pourquoi pas ?

Punkette & Poupoune – Tome 1 – Les samedis z’électriques – Collection Pépix, Sarbacane

Fraîchement paru dans la fringuante collection Pépix, Punkette et Poupoune est le duo détonnant que forment les filles de Benoît Minville, dont il s’est fortement inspirées pour créer ses deux personnages. Elles sont drôles, complètement fans de rock (comme leur père) et ont beaucoup, beaucoup d’imagination… parfois trop ! Les illustrations sont quant à elles créés par CED, il a déjà scénarisé des bd chez Sarbacane et illustré le Pépix Noé et les animaux très dérangés.

Je dois avouer n’avoir pas eu de coup de cœur véritable pour ce petit roman malgré le vécu fort dont il s’inspire. Punkette et Poupoune sont drôles et attachantes, mais parfois l’histoire devient un peu trop fofolle et décousue à mon goût. Cela est totalement justifié par l’imagination folle des deux sœurs, mais j’ai parfois trouvé ça un peu poussif. Notamment quand il y a un groupe de rock qui s’invite à la maison…
Par contre, mention spéciale aux surnoms trouvés par Vinca à ses trèèèès nombreux doudous. De même, les scènes de « discute » entre les deux sœurs sont assez drôles et vivantes.

Au final, c’est un roman sympathique qui plaira certainement à l’âge ciblé, à savoir les 8/10 ans mais c’est loin d’être mon Pépix préféré… Il lui manque un petit quelque chose.

Belle île en trésor – MOKA – Albin Michel Jeunesse

Voici un petit roman jeunesse sympathique comme MOKA en a le secret. L’ouvrage est illustré par la talentueuse et rigolote Caroline Ayrault, au dessin si reconnaissable.
L’histoire ? C’est bien simple, il s’agit en réalité de trois histoires toutes trois différentes, avec des personnages qui changent. Mais un maître mot régit ces trois courts textes : l’entraide, la compassion, l’amitié… Et cela de façon très joliment amenée à chaque fois.

Dans la première histoire qui donne son titre à l’ouvrage, nous faisons la connaissance de Lucas, un garçon très inventif. Il aime jouer, taper dans un ballon et surtout… s’inventer des histoires ! C’est grâce à ce talent particulier qu’il va redonner le goût de vivre à un de ses camarades de classe très malade. Une très belle histoire d’entraide et d’amitié naissante.

La seconde histoire, Joséphine a disparu, nous raconte l’épopée que deux cousines qui ne s’apprécient pas vont vivre pour sauver le doudou de la plus petite. Preuve que les préjugés peuvent être combattus quand on possède une cause commune…

La troisième histoire, Les malheurs d’Hortense – très fortement inspirée du vécu de l’auteur, c’est dit en début d’histoire – nous fait suivre une classe de neige et la quantité de catastrophes qu’ils vont devoir endurer. La maîtresse n’en peux plus. Entre le chauffeur de bus qui veux les larguer à 30 km du chalet et le gérant dudit chalet qui mouline, ça devient très vite compliqué ! Et drôle… pour nous lecteurs.

Un ouvrage parfait à découvrir pour les 8/9 ans environ. Les caractères sont écrits assez gros pour mettre en confiance les jeunes lecteurs, et les illustrations (en couleur) de Caroline Ayrault font le reste… et la magie opère !

Mini-chroniques jeunesse #4 : Du fantastique, de la sf et de l’Histoire… de quoi s’évader !

Ils sont beaux, ils sont frais (ou presque), voici mes dernières lectures dans la catégorie des romans jeunesse ! Au programme, de l’aventure qui nous fera traverser les mondes connus, l’histoire véritable de l’ourse qui a inspiré l’auteur de Winnie l’ourson, ou encore les aventures d’une minuscule souris. Préparez-vous à une sélection avec uniquement des lectures qui m’ont plu (pour une fois).

Wilma la vampire – Chrysostome Gourio – Sarbacane, collection Pépix

Peut-être que le nom de l’auteur vous dit quelque chose ? Si c’est le cas, c’est bien normal car j’ai déjà eu l’occasion de chroniquer l’un de ses roman : Rufus le fantôme ou la grève de la Mort. L’histoire de Wilma la vampire s’inscrit dans le même univers et on va même avoir le plaisir de revoir ce fameux Rufus si attachant !


L’histoire de Wilma est celle d’une jeune vampire qui vient tout juste de déménager, elle habite désormais dans le cimetière où vis Rufus. Avant, elle était dans les forêts denses de Transylvanie, dans les Carpates.

L’aventure va commencer dès lors que l’on apprend le décès terrible de Lemmy, chanteur star du groupe Mordörhead (j’adore le jeu de mots). La petite vampire va tout faire pour tenter de sauver ce qui aurait dû être le concert du siècle.

Ici, pas besoin d’avoir lu les aventures de Rufus pour apprécier pleinement celles de la jeune Wilma ! J’ai trouvé ce deuxième ouvrage de l’auteur encore plus créatif et osé que le premier – dans le bon sens du terme.
En effet, le côté plaisant du roman réside dans l’idée d’intégrer beaucoup de clins-d’oeil et références tout au long du roman. Et elles ne sont pas toutes à destination des enfants, qui ne connaissant pas tous le célèbre groupe de rock dont est inspiré Mordörhead.


Pour ce qui est des références pour les enfants, la plus géniale de toutes restera très certainement celle de la Gurty transformée en cerbère (image ci-dessus) pour l’occasion ! Elle est terrifiante avec ses trois têtes féroces… et ses prouts qui le sont plus encore.
Mais il y a un autre personnage génial qui s’invite également, c’est celui de l’ange gardien de Carambol’Ange issu d’un roman Pépix écrit par Clémentine Beauvais !
Avec des guests pareils, impossible de ne pas sourire… Et si les enfants ne les connaissent pas, ce sera pour eux l’occasion de les découvrir si ils sont intéressés.
Tout cela sans parler des petites mentions discrètes de quantité d’autres romans Pépix : L’ogre au pull vert moutarde ou encore La Sorcitresse sont également mentionnés.

Il y a également toute une partie du roman qui se déroule dans les Enfers, donc c’est l’occasion pour les enfants de découvrir la mythologie d’une façon beaucoup plus fun.

Entre références à la culture pop (dont une à G. Lockhart et son Voyages avec les vampires) et humour décalé très Pépixien, les aventures de Wilma sont un régal… Et encore plus pour qui sait lire entre les lignes !

Winnie et la Grande Guerre – Lindsay Mattick & Josh Greenhut – L’école des Loisirs, collection Neuf

Voici l’histoire incroyable, véridique et documentée d’un ourson venu du Canada qui va traverser l’Atlantique avec des troupes canadienne en direction de l’Europe pour affronter la Grande Guerre. Véritable mascotte de sa troupe, cet ourson a eu une vie incroyable et bien remplie…

Cette histoire, c’est plus que le parcours réel et fascinant d’un ourson, c’est également celle de Harry Colebourn, arrière grand-père de Lindsay Mattick. Elle a réalisé un véritable travail de fourmi et d’historienne pour regrouper toutes les traces du parcours unique de duo que formaient Harry et Winnie.
Vous trouverez même en fin d’ouvrage quelques rares photos glanées, ainsi qu’une statue immortalisant l’amitié incroyable du jeune soldat et de l’ourson que vous pouvez retrouver à Londres et à Winnipeg.

Pour ceux et celles qui aiment l’Histoire et les animaux, Winnie et la Grande Guerre me paraît tout indiqué. Surtout que toute une partie du roman est narrée du point de vue de l’ourson. Démuni et apeuré au début du roman, on va le voir peu à peu prendre confiance et s’épanouir grâce à Harry et sa bienveillance.
Winnie va également être un incroyable atout pour le moral des troupes en partance pour l’Europe. Les conditions sont difficiles et même exécrables, mais la présence de l’ourson va leur mettre à tous du baume au coeur…

Ainsi, cette lecture était très plaisante, et je suis persuadée qu’elle a déjà su trouver son public. L’ouvrage sera parfait pour les lecteurs et lectrices à partir de 9/10 ans, d’autant qu’il y a de très jolies illustrations qui parsème le texte joliment…

Meurtres dans l’espace – Christophe Lambert – Syros, collection Mini Syros PLUS

Parfait court roman pour initier les 9/11 ans au policier ET à la science-fiction, Meurtres dans l’espace est une petite réussite. Intrigue efficace et bien ficellée, huis-clos intersidéral glaçant comme il faut… on est dans l’ambiance en très peu de pages. Et ça tombe bien, puisque l’ouvrage ne fait que 130 pages.

On y fait la connaissance de la jeune Alexia, 13 ans, elle vit dans le Space Beagle II, un vaisseau spatial. Ses parents sont des scientifiques de haut niveau, de même que toutes les personnes vivant à bord.
Le problème, c’est que depuis la mort d’un des membres de l’équipage, la tension est à son comble et que rien ne semble pouvoir la faire retomber… Surtout depuis que l’équipage a fait une terrible découverte à propos des conditions du voyage de retour vers la Terre…

C’est dans ce contexte extrêmement tendu et dangereux qu’Alexia va tenter d’élucider le mystère de cette mission spatiale qui tourne peu à peu au cauchemar. C’est efficace, en peu de pages les lecteurs seront plongés dans l’intrigue, c’est une certitude !

L’ouvrage a beau être court, il ne manque pas de cohérence et toutes les réponses à nos nombreuses questions trouverons leurs réponses, et cela jusqu’à la dernière page.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture, je ne puis que vous la conseiller vivement pour initier les plus jeunes à deux genres littéraires peu exploités pour cet âge là (surtout les 9/10 ans).

Sidonie Souris – Clothilde Delacroix – L’école des Loisirs, collection Moucheron

Si vous ne connaissez pas encore la patte toute mignonne de Clothilde Delacroix, Sidonie Souris est l’occasion pour les tous jeunes lecteurs de la découvrir ! Elle a déjà plusieurs albums jeunesse tout aussi mignons à son actif, dont certains mettent en scène des lapins, des loups, des chats… Elle aime tous les animaux, et ça se voit au travers de son œuvre ! (elle adore aussi les lutins, qu’elle a mis en scène dans un MAGNIFIQUE album jeunesse).
Ici, nous suivons le premier petit tome des aventures de Sidonie, une petite souris qui manque d’inspiration pour écrire et qui va partir à l’aventure pour remplir à nouveau son imagination. Et ça fonctionne !

Ce petit roman est un réussite et plaira aux tous premiers lecteurs de niveau CP. Sidonie n’est d’ailleurs pas en reste car un second volume de ses courtes aventures vient tout juste de sortir en mars 2021 : Sidonie & Petit-Bec. Pas d’ordre de lecture, laissez les jeunes lecteurs découvrir Sidonie dans l’ordre qu’il leur plaît !

Chronique roman jeunesse : à la découverte de la série Lou Pilouface

Une série de romans pour la jeunesse à la fois originale et joliment réalisée

Il y a tellement de premières lectures à découvrir qu’il est parfois difficile de s’y retrouver dans l’offre pléthorique des éditeurs… Mais une chose est sûre, avec la série de romans Lou Pilouface, on ne peux pas se tromper !

Idéale à découvrir pour les 7/9 ans, cette collection écrite et illustrée par le talentueux François Place compte dix tomes au total, et il n’est pas nécessaire de les lire dans l’ordre de parution.

François Place est un auteur illustrateur français aux dessins très reconnaissables. On lui doit notamment : Le secret d’Orbae, Le prince bégayant, La reine sous la neige, La douane volante, Le vieux fou de dessin… et quantité d’autres ouvrages pour la jeunesse devenus des classiques !

Personnellement, j’ai découvert la série avec les titres Le fantôme de Monte-Cristo et Tempête sur l’Atlantique. Gageons qu’ils sont tous aussi sympathiques et distrayants à découvrir pour les jeunes lecteurs et lectrices !

De l’aventure, du mystère et l’air marin en toile de fond…

Lou Pilouface est une héroïne formidablement entourée ! Elle adore mener l’enquête et résoudre des mystères vieux de plusieurs décennies… En cela elle est aidée (ou plutôt entourée) de son oncle et de sa meilleure amie Anastasie (l’étrange jeune fille en robe jaune tout en os !). L’oncle de Lou est le capitaine du petit bateau nommé à juste titre Le Coriace.

Chaque tome se concentre sur une nouvelle aventure ou un nouveau mystère… Dans Tempête sur l’Atlantique, l’un des matelots du Coriace a le mal du pays. L’équipage va tout faire pour l’aider à surmonter son mal être mais cela ne va pas être sans croiser des dangers au passage. D’ailleurs, il n’y a pas que les héros qui sont récurrents dans les histoires de Lou Pilouface… Les affreux aussi reviennent régulièrement. Ainsi Gédéon Le Brutal sera également familier aux jeunes lecteurs qui se feront un plaisir de découvrir ses mésaventures !

Pour ce qui est du Fantôme de Monte-Cristo, la jeune Lou va tenter de percer le mystère d’une habitation désertée depuis très longtemps qui semble avoir un lien avec un fantôme…

Chaque tome apporte son lot d’étrangetés, d’aventure et de rires. En effet, cette série se veut résolument dynamique, positive mais sans être infantilisante. C’est le genre d’ouvrage où les jeunes lecteurs ne sont pas sous-considérés.

Il y a du vocabulaire, l’écriture y est assez travaillée pour les pousser à acquérir de nouveaux mots sans même y penser… En un mot, c’est malin.

Ainsi, si vous recherchez une série de romans parfaite pour des enfants de niveau CE2/CM1, Lou Pilouface est peut-être bien ce qu’il vous faut !

Mini-chroniques jeunesse #3 – Des romans rafraîchissants pour l’été quand on est jeune lecteur et qu’on déteste les huîtres

Le monstre des glaces – David Walliams & Tony Ross – Albin Michel Jeunesse, collection Witty

Si vous ne connaissez pas encore l’œuvre de David Walliams, sachez qu’il est présenté comme étant le digne héritier de Roald Dahl. Chacune de ses sorties est un succès de librairie aussi bien en Angleterre qu’en France. Mais je dois avouer que le temps passant, je trouve que ses ouvrages baissent en qualité…
Malheureusement, Le monstre des glaces m’a confortée dans cette idée. Pour moi, David Walliams a perdu son petit grain de folie et de génie qui me faisait sourire dans ses premiers ouvrages.

L’histoire ici est celle d’un mammouth qui est retrouvé parfaitement conservé. Un savant un peu fou décide de le faire revivre pour des raisons plus ou moins avouables… Mais c’était sans compter sur Elsie, une petite orpheline courageuse qui n’a pas froid aux yeux !

La première partie du roman était assez sympathique, mais dès lors que le fameux mammouth est réveillé, l’histoire part dans tous les sens. C’est totalement ubuesque, décousu et pas très drôle…
Et j’ai ce sentiment persistant sur mes dernières lectures de David Walliams, à tel point que je ne pense pas en relire avant longtemps…

Je vous conseille cependant de lire ses premiers ouvrages, ils sont géniaux et méritent le détour. C’est d’ailleurs grâce à eux qu’il est désormais présenté comme l’héritier naturel de Roald Dahl. Présentation à nuancer, donc, mais pas totalement fausse…
Parmi ses meilleures titres (selon moi), lisez Joe Millionaire, Ratburger ou encore Monsieur Kipu. Ils valent le détour !

Les guerriers de glace – Estelle Faye & Nancy Pena – Nathan, collection Premiers Romans

Un super roman fantastique et français à destination des 8/10 ans, ça vous tente ? Bienvenue dans le petit village de Rosheim, où vivent Alduin et Léna, ils sont amis depuis toujours…

Leur vie est tranquille, sans aucune ombre au tableau sauf quand les Guerriers de glace réapparaissent au village pour enlever une jeune fille… Le village se réunit en secret et décide que ce sera Léna qui sera « offert » aux Guerriers pour préserver la paix. C’était sans compter sur la loyauté d’Alduin et le courage de Léna !

J’ai trouvé ce court roman jeunesse absolument parfait : écriture travaillée, univers original… En effet, il renouvelle gentiment le genre avec une histoire qui ne tombe pas dans un déroulement classique. Pour l’âge ciblé, c’est assez rare pour être souligné car nombre de romans usent d’une intrigue lue et relue…

Il faut dire qu’Estelle Faye est familière des histoires qui sortent des sentiers battus, et cela pour tous les âges (elle est surtout connue pour écrire à destination des adultes – Porcelaine aux Moutons Électriques, Un éclat de givre, Folio SF).

Après avoir terminé cet ouvrage, j’ai découvert que Les guerriers de glace est le premier tome d’une trilogie (et un quatrième tome est à paraître au moment où cette chronique est publiée) ! Il n’est pas indispensable de lire la suite pour que les enfants y prennent plaisir, mais si ils aiment… les deux suites ont de grandes chances de leur plaire !

Poules renards vipères – Tome 1 – Albin – Paul Ivoire – Poulpe Fiction

Dans la même tranche d’âge que les Pépix ou encore la collection Witty, Poulpe Fiction a réussi à se tailler une place de choix dans l’univers ultra-compétitif de la littérature jeunesse.

Ce premier tome d’une série qui en compte trois ravira tous les enfants amoureux d’aventure, de révélations et d’animaux ! On y suit trois personnages censés ne JAMAIS se rencontrer… et pour cause, il sont chacun d’une espère différentes dont les royaumes se font la guerre depuis toujours. Albin est un poussin, Célis est un serpent et Zora une renarde. A eux trois et grâce à leur rencontre fortuite, ils vont déjouer un complot terrible à l’échelle de leurs trois royaumes… Mais le chemin sera semé d’embuches et de dangers.

J’ai beaucoup apprécié cette petite lecture, les personnages y sont mignons (tant graphiquement que dans leur personnalité), l’histoire fonctionne à merveille même si c’est légèrement manichéen par moments.
L’idée de montrer aux lecteurs que tout n’est pas si évident et qu’il faut parfois remettre en questions les informations que l’on nous donne est maline. C’est sur ce chemin dangereux et incertain que va se lancer Albin avec ses amis… avec tous les risques que cela comporte.

En somme, c’est une petite réussite qui ravira les 8/10 ans fans d’animaux, c’est certain !

Comment j’ai changé ma soeur en huître (et une huître en ma soeur) – Emilie Chazerand & Joëlle Dreidemy – Sarbacane, collection Pépix

Soyons clairs, j’ai rarement lu un roman jeunesse aussi barré que celui-là. Rien qu’en lisant le titre, on devine que ça va être détonnant… mais franchement pas à ce point. C’est fou, totalement décalé et génial !

On découvre l’histoire d’un jeune homme prénommé Germain. Pour lui, tout va bien… à l’exception d’une ombre au tableau en la personne de sa grande sœur. Agaçante, désagréable, toujours en train d’appuyer là où ça fait mal… bref Judith est la grande sœur par excellence.


Alors quand Germain a l’opportunité d’échanger la personnalité de sa sœur avec celle d’une huître lors d’un dîner, il n’hésite pas une seconde ! Mais il va très vite le regretter… les huitres ont peut-être 2 de QI, mais elles sont dangereuses… méfiez-vous aux prochaines festivités de Noël.

« C’était mou et froid et visqueux mais avec quelques endroits plus solides et presque… caoutchouteux. Ça devait faire tchouin tchouin sous les dents ça, sûr. »

« – Moi, je veux pas être une huître ! Je suis allergique aux huîtres !

Bah, t’as qu’à t’auto-manger, idiot ! a dit une autre huître à l(huître allergique aux huîtres.« 

Voilà. Je pense que ces deux petits extraits sont assez explicites sur le ton de l’ouvrage : fou et génial.

Je ne puis que vous conseiller de découvrir ce roman parfait pour les enfants dès l’âge de 9 ans… que l’on aime ou pas manger des huîtres, c’est un régal !

Chronique Jeunesse : La fameuse invasion de la Sicile par les ours

Il ne sera jamais trop tard pour lire ce grand classique du génie italien Buzzati !

L’auteur italien Dino Buzzati a écrit énormément de nouvelles fantastiques ou à chute (ou les deux), il est notamment connu pour Le K. Parmi ses romans marquants il y a le fameux Désert des tartares, qui a même eu le droit à une adaptation cinématographique il y a longtemps de cela.

Mais Dino Buzzati n’a pas écrit uniquement à destination des adultes, et l’un des ses ouvrages les plus connus est un roman dit « pour la jeunesse » : La fameuse invasion de la Sicile par les ours. Mais sa portée et le message qu’il contient sont à découvrir par tous et toutes et ne se limite pas à un jeune public. Un film d’animation inspiré du roman est d’ailleurs sorti en 2019.

Les ours, descendirent de leurs montagnes pour sauver un ourson et vivre comme l’homme, qu’ils envient

Le fils du roi des ours, Tonin, a été enlevé par des humains, c’est ainsi que le roi rassemble son armée et qu’ils descendent chez l’homme. Ils ont toujours été curieux voir envieux du mode de vie des hommes, et cet enlèvement leur donne l’occasion d’assouvir leurs interrogations ! Mais n’oublions pas toutefois l’objet de leur descente des montagne vers la vallée des humain. Les distractions sont nombreuses, et tout le monde n’est pas nécessairement pressé de retrouver le jeune Tonin.

La tendresse en une simplissime image.

Un conte philosophique aux nombreux niveaux de lecture

Moi qui adore Dino Buzzati, je n’avais jamais lu ce grand classique de l’auteur. Et pourtant, à 30 ans passé, c’est encore le bon âge pour découvrir ce fabuleux texte.

Il entre encore en résonance avec notre actualité, ce qui en fait un texte intemporel, immortel. Il y a de l’humour (cruel parfois, certes) qui fait passer des messages très à propos, mais toujours avec subtilité…

Les ours se perdent peu à peu dans toutes les découvertes qu’ils font du monde des humains : le confort, les jeux (notamment d’argent), l’alcool, l’égoïsme… Plus les ours restent chez les humains, plus ils semblent adopter leurs pires travers. Pas tous les ours heureusement, mais certains sont clairement en train de changer… notamment le fameux Ours Salpêtre. Ainsi, la beauté et la laideur du monde des hommes imprègne peu à peu la culture de ces ours si respectables quand ils étaient descendus des montagnes…

La fameuse invasion de la Sicile par les ours est un texte marquant, d’une grande subtilité, et qui peut se lire à tout âge à partir de 9 ans environ. Je pense même que c’est le genre de livre que l’on peut relire des années plus tard, et y trouver de nouvelles métaphores et réflexions. Tout cela au travers d’un texte des plus simples, et souvent fort drôle bien qu’au dépend de certains.

Donc, quel que soit votre âge, procurez-vous ce roman court et génial. Il vous incitera à méditer quelque peu sur notre existence et notre quotidien au travers d’une histoire réussie et mémorable.

Chronique jeunesse : Rascal

Un roman naturaliste et merveilleux à découvrir !

Connaissez-vous Sterling North ? Personnellement, j’ai découvert cet auteur américain emblématique grâce à la réédition de Rascal par l’Ecole des Loisirs parue en février 2020. Et grand bien leur a pris de ressortir ce chef-d’œuvre de la littérature jeunesse !

L’ouvrage était paru initialement en France en 1986, mais je n’ai pas eu la chance de le découvrir avant… heureusement c’est réparé, et il ne tient qu’à vous de faire de même.

Pourquoi c’est si beau, si flamboyant ? Simplement car c’est l’une des plus belles déclarations d’amour faites à la nature sous toutes ses formes… en particulier celle d’un raton laveur.

Cette histoire est à ce point un classique aux Etats-Unis qu’il y a même eu une adaptation cinématographique de Rascal en 1969 par Disney !

Sterling North avec des ratons laveurs, une amitié indestructible.

Une amitié improbable voit le jour…

Sterling North est encore un enfant en 1918 quand il découvre avec Wowser (son chien et ami fidèle) une portée de petits ratons laveurs. Rascal est l’un d’eux. Il décide de l’adopter, le nourrir, en prendre soin pour que le jeune raton s’épanouisse dans sa nouvelle vie avec les humains.

Mais bien entendu, cela ne va pas se faire sans (de joyeux) heurts… A la fois roman, témoignage et récit éthologique, Rascal est une pépite qu’il ne faut pas se limiter à lire enfant.

Une photo de Sterling North.

Une aventure humaine et animale incroyable

Quand j’ai lu Rascal, ce n’est qu’au bout d’un grand nombre de pages que j’ai compris que ce n’était pas uniquement un roman, mais bel et bien un témoignage. Incroyable ? Oui, surtout quand on voit tout ce que Sterling North et Rascal ont pu faire tous les deux (le concours de tartes est incroyable à lire !). Leur histoire commune, leur amitié hors normes force l’admiration…

Et le jeune Sterling North était d’une débrouillardise rare : il construisait son propre canoë (qui a trôné des années dans le salon de la maison sans que son père y trouve à redire) tout seul et s’achetait ses propres matériaux payés par des menus travaux qu’il effectuait.

Toujours à l’affut d’un bon plan ou prêt à aider son prochain, le jeune Sterling est un enfant bercé au rythme de la nature. Il aime tous les animaux sans aucune distinction, mais c’est avec Rascal qu’il a noué les liens les plus indéfectibles.

La maison où Sterling North a vécu toute son enfance, maintenant devenue un musée à sa mémoire.

Une complicité telle s’est créée entre eux qu’elle a permis à son auteur de nous décrire avec précisions les lubies des ratons laveurs – ils adorent chiper des trucs, ce sont de vraies pies ! – et celles de Rascal plus particulièrement. Même les terribles défauts du raton sont attachants. Cependant ce n’est pas l’avis de tous les voisins de Sterling North, qui aimeraient bien faire enfermer Rascal, surtout depuis qu’il est devenu fou de maïs (scène hilarante et mémorable).

A la fois drôle et extrêmement touchant, ce récit nous parle également de la perception qu’avait un enfant de la Grande Guerre. En effet, Sterling North était jeune à l’époque, mais pas assez pour avoir oublié les méfaits de 14/18, d’autant que son grand frère était au front. Cela aussi nous est conté, toujours avec talent et franchise par son auteur : sa peur de ne pas revoir son frère, l’échappatoire que lui offre son amitié avec Rascal pour oublier de nombreux tracas…

Rascal, c’est le portait figé d’une certaine idée de ce qu’étaient les Etats-Unis. Une sorte de version fantasmée de l’Amérique du début du XXème siècle où personne ne fermait sa maison à clé et où le contact était laissé sur la voiture… C’est un texte à la fois apaisant et nostalgique où il fait bon se détendre. C’est le genre de livre qui donne foi en l’humanité car Sterling North semblait être d’une sincérité touchante dans le moindre de ses actes… Comme le prouve d’ailleurs la fin du roman qui m’a émue aux larmes.

On comprend pourquoi cet ouvrage est devenu un véritable classique de la littérature jeunesse américaine.

Ainsi, je ne saurais que trop vous conseiller de découvrir ce texte rare et merveilleux qui nous plonge avec humour et réalisme dans une Amérique désuète et envoûtante… A LIRE SANS RESTRICTION D’ÂGE ! (mais dès 9 ans).

Illustration intérieure d’une ancienne édition de Rascal.

Chronique Jeunesse : Le Club de l’Ours Polaire – Tome 1 – Stella et les mondes gelés

Enfin un roman jeunesse qui me faire, sourire, rêver, m’évader ! Partez à l’aventure avec Le club de l’Ours Polaire, vous ne serez pas déçu.e.s…

Paru chez Gallimard Jeunesse en 2018, le premier tome du Club de l’Ours Polaire a bénéficié d’un fabuleux bouche à oreille… C’est ainsi qu’il fut l’un des succès de l’année dans les rayons jeunesse de nombreuses librairies ! Le second tome est quant à lui paru en juin 2019 en France… Le troisième opus est d’ores et déjà sorti en V.O. mais il faudra être patients pour le lire chez nous car Gallimard Jeunesse n’a pas encore annoncé sa sortie…

Un roman enlevé, et empli d’une imagination débordante

Nous voici partis pour une expédition un peu folle où les filles n’ont pas le droit de participer car c’est dans le règlement du Club de l’Ours polaire depuis toujours… Mais le père de Stella Flocus Pearl va faire pencher la balance en sa faveur !

C’est ainsi que la jeune fille accompagne son père pour une aventure haute en couleurs sous le signe de la magie, de l’amitié et du danger… Un combo gagnant mais risqué quand on sait ce qui attend nos héros…

La créativité d’un monde enchanteur au service d’une histoire captivante !

Si vous aimez les univers à la Harry Potter ou Gardiens des Cités Perdues, cette série est pour vous. On y retrouve les qualités extraordinaires d’un très bon roman jeunesse : un soupçon de magie, des inventions un peu folles, des créatures étranges et de furieuses bonnes idées.

Une fois lancé, impossible de lâcher ce premier tome à l’efficacité redoutable. Même les personnage détestables… ont les adore. Et surtout, Alex Bell a su insuffler de la vie à son univers. C’est magique, tout fonctionne et en même temps on s’évade en peu de pages. Elle a réussit à concocter un mélange de choses mignonnes (je pense aux Compagnons Polaires qui accompagnent Stella et qui donnent constamment le sourire) et créatives !

Et surtout, elle a su créer un univers mêlant magie et aventure qui sans être complexe sait être assez dense pour accaparer son lecteur. Tout fonctionne, de la guilde des explorateurs (composée de quatre factions à découvrir : L’ours polaire, le Chat de la Jungle, le Calmar Géant et le Chacal Doré, à l’image des maisons de Poudlard) avec chacune son règlement en passant pour une mythologie poussée.

Il y a même quelques références à certains contes de fées disséminées dans le roman, ce qui le rend encore plus plaisant selon moi !

Pour une fois qu’il est possible de lire un roman jeunesse sans trouver qu’il est trop classique ou une pâle copie d’un autre, c’est assez rare pour s’y intéresser.

En somme, si vous n’êtes pas encore allé chez votre libraire pour découvrir cette merveille, il est grand temps… Surtout que le premier tome est paru en Folio Junior, donc à prix assez réduit. Vous ne serez pas déçus, je vous en fait la promesse. Adapté dès l’âge de 9 ans pour ceux qui lisent déjà beaucoup, sinon dans l’idéal 10 ans.