Archives du mot-clé peur

Actualité éditoriale : A la découverte de la collection Hanté

Dans la famille des romans jeunesse qui font froid dans le dos, je demande la collection Hanté ! Débutée en 2016, cette petite collection de six titres pour le moment (dont le dernier est paru en avril 2021) se propose de faire découvrir des textes français courts et horrifiques aux 11/13 ans. Et ça fonctionne assez bien de mon point de vue.

A peine une centaine de pages, chapitres très courts pour tenir le lecteur en haleine. Des maquettes old-school à la fois graphiques et percutantes, un effet collection qui fonctionne… Casterman réussit à proposer des textes qui saurons plaire aux jeunes lecteurs devenus trop grands pour les Chair de Poule et pas encore assez pour les Stephen King.

La collection Hanté se positionne assez bien dans le paysage éditorial, cela faisait longtemps que je n’avais pas vu de collection de romans horrifique pour cette âge-ci . Souvent, la production éditoriale se borne à la tranche des 9/11 ans. Ici, Hanté s’adresse à des enfants un peu plus âgés qui trouverons leur content de frissons.

A chaque texte, on change d’auteur, de style, de source d’angoisse… leur point commun outre la peur inoculée à ses lecteurs ? Une chute finale terrible qui remet en question tout ou une partie du roman…

Pour vous en parler plus amplement, j’ai eu l’occasion de lire trois des titres de la collection :

La maison sans sommeil – Benoît Malewicz

Une maison fraîchement investie par une famille et des voix effrayantes qui hantent le jeune Paul.

A peine a-t-il emménagé avec ses parents que la maison semble lui parler, le menacer, lui demander de faire des choses étranges…

Le démarrage est rapide, efficace, et la chute n’est pas trop mal…

Des trois que j’ai lus, c’est cependant celui qui m’a le moins plu, mais il est malgré tout efficace.

L’amie du sous-sol – Rolland Auda

Une amitié intense unit Létho et Alma, à tel point que quand la jeune fille commence à être absente en cours le jeune homme va tout faire pour savoir ce qu’il se passe. Quitte à rater lui-même le collège et ses leçons au conservatoire. 

Ce qu’il va découvrir peu à peu après avoir retrouvé Alma va le hanter. Au début, c’est juste de la curiosité pour un trappe. Mais cette curiosité évolue en autre chose… Et pour le coup, la chute est excellente et fait bien froid dans le dos.

Ce roman horrifique est très réussit.

On ne s’attend pas à ce que Létho va découvrir, et surtout, la façon dont sont construits les chapitres ajoutent au sentiment d’angoisse. Impossible d’en dire plus sur la chronologie, mais c’est bien fait.

Le camping de la mort – Thibault Vermot

Une bande de copains décide de se faire un peu frissonner en partant pour quelques jours dans les bois. L’ouvrage est une référence constante au film Stand by me (cité dans l’ouvrage), tiré lui-même d’une nouvelle de Stephen King nommée Le corps que vous pouvez trouver dans le recueil Différentes Saisons (Le livre de poche). Une nouvelle du grand maître de l’horreur qui pour une fois n’a rien à voir avec du fantastique.

En ce qui concerne Le camping de la mort cependant, il y a des éléments étranges et surnaturels qui peu à peu prennent une place conséquentes. Et si vous aimez les anagrammes il se peut que la fin vous saute aux yeux quelques pages avant la conclusion !

C’est mon préféré de la collection pour le moment, et les références à Stand by me n’y sont pas pour rien. Mais outre cela, l’ambiance, l’idée de ces gamins paumés en pleine forêt, la conclusion… Tout fonctionne à la perfection !

Gros coup de cœur donc pour Le camping de la mort, parfait pour les 11/13 ans.

Chronique : La menace

Un roman qui réunit tous les éléments pour créer une atmosphère angoissante : une maison isolée potentiellement hantée, un mariage tout neuf, et un beau-fils qui a d’étranges visions morbides. Le décor est planté.

S.K. Tremayne est un auteur de nationalité anglaise. En France, nous le connaissons pour son précédent roman, qui avait connu un succès non négligeable : Le doute. Avec La menace, S.K. Tremayne récidive dans le genre haletant et mystérieux sur fond de drame familial. L’ouvrage est paru le 2 mars dernier aux Presses de la Cité.

Pour aller plus loin : Saviez-vous que le nom de S.K. Tremayne est en réalité le nom de plume de Sean Thomas, auteur et journaliste de métier ? Il écrit également sous le pseudo Tom Knox.

Une magnifique demeure au pied des mines, au cœur des Cornouailles

Rachel vient d’épouser David, un homme aussi séduisant et charismatique que riche. Son métier d’avocat lui permet de vivre extrêmement bien. C’est ainsi que Rachel emménage dans ce qui sera sa nouvelle demeure : un sublime manoir. Elle y vivra avec sa belle-mère, son beau-fils et une domestique. David, de par son métier très prenant, ne sera là que les week-ends, mais Rachel a de quoi s’occuper avec la restauration de la demeure…

Mais une sombre menace plane sur Rachel et Jamie, son beau-fils. L’ombre de Nina, la première épouse de David plane sur leur bien-être et celui de toute la maisonnée. Nina est morte dans d’étranges circonstances un soir de Noël, et il semblerait que toute la lumière n’ai pas été faite sur sa disparition… C’est ainsi que Rachel fouille le passé… qu’elle n’aurait peut-être jamais dû remuer.

Un roman sombre et anxiogène à l’ambiance efficace

La menace porte extrêmement bien son nom, encore mieux que le titre original du roman – The Fire child. L’ambiance de la nouvelle demeure de Rachel a tout pour créer un sentiment d’oppression : sa taille immense, son isolement, ses nombreuses pièces à restaurer qui peuvent avoir une allure glauque…

A cela s’ajoute l’étrange relation qui lie Rachel et son beau-fils, Jamie. Le petit garçon a de sombres visions, et plus le jour de Noël approche, plus ses prédictions sont terribles.

Vous pensez que c’est tout ? Et bien non. Il y a également le décor de fond : les Cornouailles. En effet, la maison est située en plein cœur de nombreux terrains d’exploitation miniers. Ces dernières recèlent en leur sein des centaines de morts, le métier de mineur étant mortellement dangereux. Mais ces mines recèlent également le corps de Nina, la première femme de David… C’est ainsi que tout concoure à une atmosphère extrêmement anxiogène, et à ce niveau là, ça fonctionne très bien.

Mais en ce qui concerne l’intrigue, j’ai été moins transportée et convaincue. Impossible d’éventer LE secret qui fait toute l’histoire, mais à sa découverte j’ai été quelque peu déçue. Je m’attendais à quelque chose de plus fort, de plus crédible. Or, la solution apportée par l’auteur est un peu trop hasardeuse… et statistiquement peu probable malgré sa tentative de justification. C’est dommage car le climat créé par S.K. Tremayne est mené de main de maitre.

……

Ainsi, c’est un avis mitigé pour La menace. La mécanique de l’intrigue est très bien menée. L’ambiance sombre à souhait est parfaite, mais la conclusion finale n’est pas à la hauteur du roman dans son ensemble. Dommage car c’est tout de même un bon page-turner, on meurt d’envie de connaître le dénouement de cette sombre histoire…

AUTEUR :
GENRE : Policier
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Shadow House – Tome 1 – La Rencontre

Et si ce qui nous hante pouvais nous piéger dans un manoir sombre, très sombre…

Paru en mars 2017, voici La Rencontre, le premier tome de la série horrifique Shadow House. En France, ce sont les éditions Hachette qui publient la saga. A l’écriture, nous découvrons Dan Poblocki, un auteur américain spécialisé dans les nouvelles horrifiques.

Des adolescents que tout oppose réunis dans l’horreur

Poppy est une jeune fille abandonnée à l’âge de 5 ans, elle vit dans un orphelinat… Elle voit une étrange fille dans le miroir depuis sa plus tendre enfance. Parfois, la fille du miroir lui donne d’étranges objet durant son sommeil…

Dylan et Dash sont deux jumeaux au caractère très différent, ils ne semblent pas avoir de réels problèmes sinon qu’ils se disputent systématiquement. Azuma est une jeune fille qui a perdu sa sœur dans une forêt, au Japon. Depuis, son souvenir la hante quotidiennement… Marcus quant à lui est un fou de musique. Fou à tel point qu’il entend dans sa tête une étrange mélodie depuis tout petit. Si on le prive de musique, c’est comme si on le coupait d’oxygène.

Rien ne semble les réunir, et pourtant, tous les cinq vont recevoir une étrange invitation à rejoindre le manoir de Larkspur. Mais ce qu’ils vont y découvrir est bien loin de leurs attentes…

Dans une ambiance parfaitement flippante…

Pour ce qui est de l’ambiance, Shadow House est parfait. Ceux qui ont entre 11 et 13 ans et qui souhaitent se faire peur devraient être satisfait de l’atmosphère rendue par le roman. Terrible manoir aux pièces changeantes, enfants masqués terrifiants, incendies qui démarrent et s’estompent d’eux-mêmes, indices étranges, voix…

En ce qui concerne l’intrigue… je suis beaucoup plus réservée. La Rencontre est un roman qui use de tous les codes possibles du roman d’horreur : manoir gigantesque, sombre, et isolé. Personnages ayant des visions étranges, un passé lourd… L’intrigue en elle-même est assez sombre, mais assez lente. On comprend vite que les cinq adolescents ont un point commun qui peut vite les rendre vulnérables.

Ce premier tome manque malgré tout de surprises. Pour ceux qui sont déjà familliers des films/séries/romans d’horreur, Shadow House ne revêt pas de caractère exceptionnel.

Le roman n’est d’ailleurs pas sans faire penser à la saga Miss Peregrine et les enfants particuliers avec ses nombreuses photos d’enfants étranges en noir et blanc…

…..

Alors, livre objet marketing (la fabrication de la couverture est originale) ou série de livres vraiment captivante ? Difficile à dire à la lecture de ce premier tome car on apprend très peu de choses. Seul les derniers chapitres révèlent une petite surprise, mais pas au point de trouver la lecture mémorable.

Affaire à suivre plus amplement à la sortie du second tome, mais j’avoue être quelque peu sceptique…

Chronique : Miso Soup

Rarement j’ai lu un roman japonais aussi génial, étrange et malsain…

Ryû Murakami (à ne pas confondre avec Haruki Murakami), est un auteur japonais très prolifique. En France, plus d’une vingtaine de ses livres sont publiés, tous aux éditions Picquier. Parmi ses titres les plus réputés, on peut citer Les bébés de la consigne automatique ou encore Bleu presque transparent.

Son style est toujours assez hard, il traite de tous les sujets, y compris les plus sordides : la prostitution des lycéennes dans Love & Pop par exemple, ou encore le thème du tueur en série avec Miso Soup. Et justement, Miso Soup est un roman fort étrange et fascinant à la fois…

A la découverte des quartiers chauds de Tokyo

Kenji est un jeune homme qui guide les touristes étrangers dans les ruelles les plus à vif de la capitale japonaise : Kabukichô. Bar à hôtesses, peep-show, rencontres et plus si affinité… C’est le paradis de la débauche version japonaise ! Alors, quand Kenji est contacté par un touriste américain nommé Frank pour visiter les coins les plus torrides du quartier, c’est avec plaisir qu’il accepte l’arrangement. Mais au fil des heures qui s’écoulent, les mimiques et les réactions de Frank travaillent beaucoup Kenji… Il est instable, a des réflexions malsaines, étranges. Au point que le jeune japonais se demande si son client n’aurait pas un lien avec le cadavre d’une jeune femme retrouvé la veille au soir dans des poubelles… Est-ce bien le cas ou le fruit d’une imagination débordante de la part de Kenji ?

Miso Soup, ou comment revisiter le thème du tueur en série

Rarement j’ai lu un roman aussi magnifiquement plongé dans l’ambiance sombre d’un autre Japon, celui de la nuit et des plaisirs. Tout en bizarreries, c’est la culture d’un monde différent et fascinant qui s’ouvre à nous : love hôtels, bars à hôtesses, etc., c’est une découverte totale.

Pour ceux qui aiment les romans sombres et très noirs, Miso Soup est fait pour vous. Il s’y trouve des scènes absolument mémorables. La façon dont la psychologie des deux personnages est mise en place par l’auteur est superbe. Et diabolique. Difficile de savoir qui affabule et qui franchi la ligne rouge… C’est construit de telle façon que l’ambigüité autour de Frank suscite de très nombreuses interrogations, aussi bien par Kenji que par nous lecteurs !

Ce roman est tout simplement génial et marquant. Certaines scènes vous resterons à jamais gravé dans la mémoire tant elles sont choquantes/malsaines/horribles (rayez la mention inutile). Et c’est justement cela que j’ai adoré. J’ai enfin trouvé un auteur qui va assez loin dans mes désirs de littérature. On découvre un univers fascinant et sombre totalement assumé. Ryû Murakami ne s’arrête jamais dans son obsession d’aller plus loin. Il nous pousse dans nos retranchements et nous interroge jusqu’aux ultimes pages…

………..

C’est une superbe réussite dans le domaine du roman noir asiatique. C’est magnifique de perversité, c’est glauque et ça tient bien la route… Au point que c’en est terrifiant.  Âmes sensibles, attention à vous toutefois !

Si vous tombez sur cet ouvrage, il vous faut donc vous le procurer absolument ! L’ouvrage est actuellement épuisé, mais il n’est pas difficile à trouver dans des magasins qui font du livre d’occasion. J’espère de tout cœur pouvoir le vendre à nouveau en librairie un jour : l’histoire, la couverture, tout es parfait.

Chronique Jeunesse : Comment se débarrasser d’un vampire (avec du ketchup, des gousses d’ail et un peu d’imagination)

Comment se débarasser d'un vampireOu quand une imagination débordante peut parfois jouer des tours…

Jean-Marcel Erre (plus connu sous le nom de J-M Erre) est un auteur français généralement habitué à la littérature adulte. Ses ouvrages sont remplis d’humour et de dérision, c’est même sa signature. Prenez soin du chien, Le mystère Sherlock ou encore La fin du monde a du retard… c’est lui !

L’auteur se lance maintenant dans le monde de la littérature jeunesse en ouvrant le bal de la collection Pop chez Rageot. Cette toute nouvelle série de romans créé par Rageot propose aux jeunes lecteurs des romans illustrés, drôles et imaginatifs, à l’image des collections telles que Pépix ou encore Witty… voilà pour la ligne éditoriale.

Bat, un professeur aux habitudes bien étranges…

Un nouveau professeur vient de débarquer à l’école, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est singulier. Il donne des TAS de devoirs aux élèves pour mieux les fatiguer et boire leur sang par la suite, il a des canines franchement pointues et puis Zazie l’a vu se transformer en chauve-souris, elle en est certaine !

Mais notre jeune héroïne ne va pas se laisser faire et compte bien démasquer ce vampire déguisé en professeur. Quitte à prendre des risques fous, à se faire porter pâle, Zazie y arrivera ! Et puis, elle consigne tout dans son super journal, au cas ou il lui arriverait quelque chose… Et c’est justement lui que nous allons lire…

Dynamique et distrayant

Pour un premier essai dans la toute nouvelle collection Pop de éditions Rageot (le lectorat visé sont les 9-11 ans), Comment se débarrasser d’un vampire reste une lecture agréable et sympathique. Les chapitres sont très courts (quand on n’aime pas forcément lire, c’est un avantage et ça motive à avancer), le tout est très illustré et le ton est très énergique.

Personnellement, le personnage de la jeune Zazie est un peu trop enjoué/artificiel à mon goût. Je trouve qu’elle est un peu « trop » sur certains aspects et n’est pas assez fidèle à ce qu’est une petite fille d’une dizaine d’année. Elle part dans des délires fous, et c’est tout à fait possible, plein d’enfants se font des idées et inventent des histoires… Mais Zazie a des traits de caractères exacerbés, ce qui ne le rend pas toujours attachante comme on aimerait.

Cependant, et ça contrebalance assez bien ce point, l’ouvrage reste drôle et intelligent. En effet, si Zazie déborde autant d’imagination, c’est à cause (ou grâce) à ses lectures fantastiques ! Dracula de Bram Stoker ou encore La guerre des mondes de H.G. Wells n’ont aucun secret pour elle… et c’est ce qui la fait cogiter autant sur ce qui l’entoure. En cela, c’est malin est appréciable, car les enfants découvrent un peu avant l’heure certains classiques ainsi que leur contenu.

 ….

En bref, ce roman jeunesse se dévorera dès l’âge de 9 ans environ. Pour tous les petits fans d’aventures rocambolesques mettant en scène l’imagination et plus particulièrement les vampires. Même si je n’ai pas eu de réel affect avec le personnage de Zazie, j’ai tout de même passé un bon moment de lecture… donc ça se tente !

A découvrir également dans la même collection : La vraie recette de l’amour d’Agnès Laroche.

AUTEUR :
EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Bird Box

Bird Box pocheUn roman horrifique sur une chose mystérieuse qui rend fous ceux qui la regardent… partout à travers le monde. Un thriller fantastique dont l’ambiance est à couper au couteau.

Josh Malerman est un auteur de nationalité américaine, Bird Box est son tout premier roman, mais il a également écrit quelques nouvelles. Outre son art de manier la plume, Josh Malerman est également le chanteur du groupe de rock The High Strung.

Par ailleurs, les droits d’adaptation cinématographiques ont été vendus et Bird Box devrait arriver dans les salles obscures dans un avenir proche…

Une horreur indicible se cache sur la terre et dans le ciel

Quelle qu’elle soit, une chose rôde depuis quelque temps sur la Terre. Tout à commencé par un cas isolé, puis un autre, quelque temps après. Quelque chose à l’extérieur rend fous les gens ; à tel point qu’ils se mettent à tuer tous ceux qui sont proches d’eux puis se suicident dans un bain de sang inouï.

D’un coup, ce genre d’événement s’est généralisé très rapidement. Les cas de folie se sont déclarés en quantité exponentielle, les survivants on commencé à s’organiser, à masquer leurs fenêtre, à bander leurs yeux… Qu’est-ce donc qui rend les gens fous à la seule vue de cette chose ? Les animaux sont-ils atteints ? Ou est-ce seulement l’espèce humaine ? Quel avenir peut donc se profiler pour les survivants de cette folle pandémie ?

A travers le point de vue de Malorie, une survivante, découvrez la Terre telle qu’elle était avant ces funestes circonstances et surtout… bien des années après. Qu’est devenue notre société face à un tel phénomène ? A-t-elle seulement survécu ? Et si oui qu’en reste-t-il ?

Bird Box orbitEnfin un thriller bien sombre qui joue efficacement avec les codes de l’épouvante

Dès les premières pages, Bird Box nous captive par son ambiance et ses nombreux mystères. Entrecoupée de flash-back, l’histoire nous entraîne dans les méandres de la pensée humaine à travers l’esprit de Malorie : à la fois dans le passé, où elle tente de survivre alors qu’elle est enceinte, et dans le présent où elle a si peur de perdre ses enfants qu’elle ne leur a jamais donné de prénom.

Cette femme courageuse et vulnérable à la fois a des réactions tout à fait réalistes. Nous pourrions être à sa place, et réagir tout comme elle : entre peur et interrogations continuelles.

L’autre point fort de ce sombre récit, c’est la psychologie des personnages. Ils ont beau être peu nombreux, ils sont extrêmement cohérents, flippants (pour certains), et bien décrits. Les nombreuses scènes d’enfermement entraînent des malaises qui vont crescendo, d’autant plus quand de nouveaux personnages débarquent.

Quant à la réaction de folie causée par ces mystérieuses présences à l’extérieur, l’auteur sait entretenir le mystère sans trop entrainer de frustration. Il nous pousse à nous interroger également sur des choses auxquelles nous n’aurions pas pensé au premier abord… C’est bien machiavélique, très retors et carrément fou par moments, en bref c’est délectable et parfois un peu sanglant !

….

D’une douce folie, Bird Box est un roman sombre, dérangeant et très mystérieux. Vous n’aurez pas les réponses à toutes vos interrogations, mais qu’importe. Ce roman noir et post-apocalyptique est une petite merveille qui se hisse sans peine dans mes coups de cœur. A lire et à méditer, c’est un magnifique roman à la fois poétique et implacable qui mérite d’être découvert.

Chronique Jeunesse : La 6ème et le fantôme

La 6ème et le fantômeLes mystères s’accumulent à l’école Dali !

Avant d’être une série de romans jeunesse, la licence Lili Chantilly est avant tout une collection de coloriages destinés aux jeunes filles. Elles peuvent y trouver toutes sortes de thèmes différents et habiller de nombreux personnages : cavalières, princesses, fées…

Mais depuis mars 2013, les Lili Chantilly, ce sont aussi des romans, tous écrit par l’auteur française Claire Ubac. Actuellement, la série en est déjà à son huitième tome (paru en mai 2015).Par ailleurs, les tomes ont beau se lire de façon indépendante, il vaut tout de même mieux les lire dans l’ordre.

Bruits étranges et objets qui bougent…

Depuis peu, des événements étranges se produisent au sein de l’école Dali… crânes flottants, objets qui se déplacent, bruits de pas en pleine nuit… une chose est certaine, les choses ne tournent pas rond !

C’est ainsi que Lili et ses amis vont tenter de percer le mystère de ces phénomènes inexpliqués : de réelles forces mystiques sont-elles à l’œuvre ou est-ce autre chose de bien plus tangible et logique ?

La 6ème et le fantôme inside glow….

Une lecture rapide et sans grand affect

Avant tout, pour apprécier l’ouvrage, il vaut vraiment mieux avoir lu les tomes précédents car de nombreuses références y sont faites (sept en tout dans le présent roman). Je pense que l’appréciation que je fais de cet ouvrage est vraiment due au fait qu’il s’agissait de ma première lecture de la série. Elle doit s’apprécier beaucoup plus si on lit la série dans l’ordre.

L’histoire de La 6ème et le fantôme a beau avoir un début intéressant, le traitement de l’histoire dans son ensemble est un peu trop rapide à mon goût. Certaines digressions n’étaient peut-être pas nécessaires et auraient permis de se plonger plus plaisamment dans l’histoire. D’autant qu’il est difficile de développer un affect autour des différents personnages qui sont très peu caractérisés au final.

Les petits mystères qui s’égrènent vont ainsi faire l’objet d’une enquête, et c’est ainsi que l’on découvre la rivalité entre Lili et Mybel (déjà bien exacerbée dans les précédents tomes de la série). Heureusement que la jeune héroïne a des amis sur qui compter, car ce tome-ci menace Lili d’exclusion de son école !

En ce qui concerne les nombreuses illustrations du roman, elles sont absolument réussies, notamment en ce qui concerne la colorisation. Le dessin est à cheval entre la bd et le manga. Elles occupent bien l’espace visuel et s’insèrent à la perfection au texte. Visuellement, c’est un joli petit roman à un prix très abordable. Sans oublier le fait que les romans sont tous munis de rabats.

 ….

En conclusion, ce premier essai de lecture de la série Lili Chantilly n’est pas une réussite sur tous les plans. L’histoire est trop factuelle, trop peu dans l’affect et le développement des personnages et de leurs différents traits de caractères. Et surtout, la fin de l’ouvrage est très abrupte.

C’est dommage, mais il est nécessaire de préciser que la lecture des tomes précédents doit être un réel plus pour apprécier cet ouvrage. A lire dès l’âge de 7-8 ans environ. Les jeunes lectrices passionnées de mode se plairont peut-être dans cette lecture qui y fait la part belle.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique Jeunesse : Une histoire terrifiante – Le miroir aux sortilèges

Une histoire terrifiante - Le miroir aux sortilègesLe monde des yôkais s’ouvre à vous à travers un récit pour la jeunesse réussi !

Il est paru en juin 2014 aux éditions Flammarion Jeunesse et constitue le second volume de la série Une histoire terrifiante écrite par N. M. Zimmermann (le premier s’intitulait Peur sur la ville). Les deux ouvrages sont totalement indépendants l’un de l’autre et racontent deux histoires très différentes.

L’auteur N. M. Zimmerman est de nationalité française et a déjà écrit une foule de livres. On lui doit la série Alice Crane (Seuil), la saga Eden City (Milan), Dream Box (l’école des Loisirs), ou encore Super héros, ça craint grave (paru récemment chez PKJ).

L’intrigue du miroir au sortilège se déroule au Japon, et pour cause ! L’auteur y a vécu quelques années et connaît bien la culture de ce pays aux mœurs si particulières, ainsi que leur mythologie…

Une annonce bien étrange sur internet

Tout commence lorsque la jeune Misaki découvre l’annonce d’un très joli miroir sur la toile. L’objet est magnifique, et surtout son prix terriblement attractif. A croire que l’annonce n’a été faite que pour elle. Le site internet sur lequel elle se le procure est toutefois étrange, une fois son achat passé, elle n’a aucune confirmation de sa commande et n’a même pas eu à renseigner son adresse… de plus, le site marchand est par la suite introuvable !

Et depuis l’arrivée de ce beau miroir dans la vie de Misaki, les choses qu’elle y voit deviennent étranges : placards qui bougent, visions, bruit inquiétants… Ce miroir est magique, c’est certain, mais est-il bienveillant envers sa toute nouvelle propriétaire ?

Culture nippone moderne et frissons au rendez-vous

L’intrigue de ce roman destiné aux 10-12 ans est simple mais très efficace. En effet, l’histoire de ce miroir magique est le point de départ pour découvrir tout un pan d’une culture qui nous est méconnue (à fortiori pour les enfants). Sans oublier la notion de frisson, qui est bien présente !

On découvre à travers l’histoire de Misaki certaines traditions japonaises ancestrales qui malgré l’époque actuelle ont toujours prise sur nombre de japonais, en particulier les anciens. Les yôkais sont de ce nombre, mais pas seulement, les nombreuses fêtes que le pays compte participent également à ce lien entre culture passée et présente.

Et bien entendu, ce sont avant tout les yôkais qui sont ici mis à l’honneur tout au long de ce roman. Et il y en a un nombre incalculable ! Ici, nous avons en particulier à faire à des tsukumogami, des objets dotés d’une âme (cela peut-être un parapluie, une lampe, des sandales, des théières…). Le sujet est aussi inépuisable que passionnant ! Notons par ailleurs à la fin de l’ouvrage un lexique d’une dizaine de mots japonais qui se révèle très utile aussi bien pendant qu’après la lecture.

M. Zimmerman sait mener son lecteur dans l’effroi avec une montée en puissance douce mais pernicieuse. Là où l’on ne voit que de petits signes surnaturels peu inquiétants, le temps nous les transforme en d’autres choses plus sombres, plus mauvaises. Et cela à un tel point que sur les dernières pages du roman, ça en devient terriblement angoissant !

Le moindre craquement, la plus petite parcelle d’imagination et vous voilà aussi alarmé que la pauvre Misaki.

 ….

Une histoire terrifiante - Le miroir aux sortilèges KarakasaLe nom de la série Une histoire terrifiante tient ainsi toutes ses promesses ! Je ne peux que vous conseiller de lire ou de faire lire ce livre. Pas avant 10 ou 11 ans tout de même, car certains passages savent inspirer la peur. Pour ceux qui aiment ce genre de récit, c’est parfait après avoir dépassé le niveau de lecture des romans Chair de Poule, et en plus, on découvre une culture passionnante !

A quand un autre titre dans la même série ?

Pour aller plus loin : N‘hésitez pas à découvrir le merveilleux imagier des yôkai publié chez Actes Sud Junior : Yôkai – Le monde étrange des monstres japonais.

Chronique : L’épreuve – Tome 1 – Le Labyrinthe

L'épreuve - tome 1Paru en France en octobre 2012, Le Labyrinthe (The Maze Runner) est le premier tome de la trilogie à suspense L’épreuve. Depuis sa parution, la série a su conquérir le public français tout comme elle s’est acquis le lectorat américain. La trilogie est maintenant au complet aux éditions Pocket Jeunesse.

Mais ce n’est pas tout : aux États-Unis James Dashner a écrit deux préquels dans le même univers que L’épreuve : The Kill order et The Fever Code. Forte de ce succès, la série est maintenant adaptée au cinéma, dont le premier volet est sorti le 15 octobre 2014 !

Bienvenue à ce qui ressemble le plus à un foyer : le Bloc

 A peine sorti d’un ascenseur qui le mène à la surface, Thomas doit vite reprendre pied avec la réalité… mais c’est sans compter sur sa perte de mémoire. De sa vie d’avant, il ne se souvient de rien hormis son prénom. Ses parents, sa famille, ses amis… il ne sait pas s’il en avait, c’est le néant. Et c’est le cas de tous les adolescents qui vivent ici, sans le Bloc.

Mais qu’est-ce que le Bloc ? Tout simplement le seul lieu de « vie » possible au cœur d’une construction terrifiante : le labyrinthe. Personne ne sait par qui ni pourquoi il a été construit, mais l’édifice semble être un passage obligé vers la liberté… et cette dernière a prix conséquent. En effet, loin d’être un simple dédale, la construction semble receler d’autres mystères…

L'épreuve - tome 1 tie inUn thriller qui se dévore !

Peu à peu, on découvre que le genre littéraire de ce récit n’est pas que le thriller, mais également l’anticipation, plus précisément le post-apocalyptique. Mais contrairement à la grande mode du moment, il ne s’agit pas ici d’une dystopie ! Ici, pas de société régulée comme une horloge pour le bien collectif au détriment de l’individu. Pas de révolution contre le système établi, mais juste un état des lieux de ce qu’il reste de notre futur… et il est fort sombre.

L’épreuve est un roman pour adolescents (et adultes) qui saura séduire tous ceux qui veulent découvrir une action dense et une intrigue sur le fil. Le suspense est omniprésent, les révélations distillées d’une telle façon que c’en est une torture… Entre les portes du labyrinthe qui ne sont ouvertes que le jour, les monstres étranges nommés les griffeurs qui sévissent à l’intérieur et le poison qu’elles distillent, le mystérieux sérum et les transformations… Et encore, ça n’est que la partie émergée de l’iceberg.

……..

On ne développera pas plus ici les enjeux de ce premier tome pour vous préserver toute la primeur de l’intrigue !

La conclusion est simple : Intelligent, empli d’énigmes, haletant… ce premier tome est une franche réussite qui ne nous donne qu’une seule envie, se procurer rapidement la suite !

Chronique : Chair de Poule – Tome 49 – Terrible Internat

terrible internatBienvenue dans l’internat Caring, institution de haut-rang pour les meilleurs élèves. Sauf, que ça n’est pas le cas de Paul, plutôt mauvais élève et complètement blagueur. C’est d’ailleurs pour ça qu’il a été renvoyé de son ancien collège et mis dans l’institut Caring par ses parents : il avait fait répéter au perroquet de la classe : « Le prof est un crétin », ce qui n’a pas été du goût de tout le monde…

Le collège Caring est très particulier, à peine arrivé, deux élèves lui disent de fuir tant que ses parents sont encore là… croyant à une blague, Paul ne comprend que plus tard l’air paniqué des autres élèves. Autre chose étrange, ils sont tous très attachés à la réussite, quitte à ne pas s’aider mutuellement pour les cours.

Terrible internat est un très bon roman de frissons pour la jeunesse : petit à petit ont entrevoit tout les indices amenant à une terrible conclusion : les mauvais élèves ne font pas long feu à l’Institut Caring.

De plus, les romans en huis clos dans le genre école perdue au fin fond d’une campagne anglaise, ou comme ici un internat isolé sur une colline ont tout pour me plaire, si vous ne vous y êtes pas encore essayé, c’est le moment, vous y trouverez une atmosphère à nulle autre pareille, entre les grincements de vieilles chaises en bois et couloirs sombres par nuits d’orage…

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :