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Actualité éditoriale : Un bonus exclusif sur le site signé par Carina Rozenfeld pour la sortie de The Secret Fire !

The Secret Fire VOThe Secret Fire, ou Le Feu Secret, est un nouveau roman young-adult écrit par Carina Rozenfeld et C.J. Daugherty. Il vient de paraître au Royaume-Uni le 10 septembre 2015 aux éditions Atom. Pour la France il faudra patienter jusqu’au 12 novembre 2015, et ce sera aux éditions Robert Laffont, dans la collection R…

Pour Carina Rozenfeld, il s’agit d’une première en langue anglaise, mais en France elle est connue pour ses nombreux romans fantastiques. Science-fiction, anticipation, fantastique… elle s’essaye à tous les styles possibles et imaginables. Nous en avons beaucoup lu et chroniqué sur ce site, et nous les avons tous adorés… : Les portes de Doregon, Les sentinelles du Futur, A la poursuite des Humutes, La Quête des Livres-Mondes

C.J. Daugery quant à elle est une auteur d’origine anglaise, elle est connue à travers le monde entier pour sa saga en cinq tomes Night School. Les deux auteurs se sont connues au travers d’un Salon du Livre et se sont lancées le pari fou d’écrire un livre ensemble au détour d’une plaisanterie… qui est devenue un véritable livre et qui risque bien de remuer des foules de lecteurs… !

Pour vous permettre de découvrir un pan exclusif de cette nouvelle histoire, Carina Rozenfeld s’est prêtée au jeu et vous propose de découvrir Sacha, le héros français de la saga… ! En parallèle, C.J. Daugherty a fait de même sur le site Luna’s Little Library. Mais le Secret Fire Blog Tour a eu lieu sur d’autres sites et blogs en France et en Angleterre, avec chacun avec son petit bonus spécial, sur La bibliothèque de Glow, il s’agit d’une bio de Sacha, le héros créé par Carina Rozenfeld.

Vous pouvez découvrir quelques autres partenaires de ce blog tour : Chouett, La voix du livre, Fairy Neverland… et d’autres encore !

Post exclusif de Carina Rozenfeld pour The Secret Fire / Le Feu Secret :

Sacha est un jeune homme, français de 17 ans. Il vit à Paris avec sa mère, infirmière et sa sœur, Laura. Il est grand et mince, les cheveux châtains, les yeux très bleus. Pendant des années, il a vécu une vie normale : il allait en cours, avait des amis, il a même eu une petite amie, jusqu’au jour où il a appris que son destin ne lui permettait pas d’envisager un avenir après son 18e anniversaire. Depuis, il a tout laissé tombé, a coupé tous les liens avec les siens, et il passe du temps à risquer sa vie, à traîner avec les mauvaises personnes. Son rêve ? pouvoir mener une vie normale, comme tout le monde, espérer se réveiller le lendemain de son 18e anniversaire. Au début de l’histoire, rien ne le motive, c’est sa rencontre avec Taylor qui va commencer à rendre un sens à sa vie.

Je ne sais pas exactement comment j’ai eu l’idée de Sacha, mais je trouvais l’idée intéressante à explorer: comment vivrait-on nos dernières semaines d’existence, si l’on connaissait la date de sa mort, mais que l’on était invincible d’ici là ? Je l’ai appelé Sacha parce que c’est un prénom que j’aime beaucoup. Il est certes à la mode chez les garçons, en France en ce moment, mais je l’aime depuis des années, et il est synonyme d’une forme de douceur, pour moi.

Je ne base jamais mes personnages à partir de gens que je connais. D’ailleurs je ne connais personne capable de faire ce que Sacha fait ! Tout l’intérêt dans l’écriture, à mes yeux, c’est justement d’inventer. Pas seulement une histoire ou un monde, mais aussi un personnage, son passé, son présent, son caractère, qui il peut devenir.

The Secret Fire by CJ Daugherty and Carina Rozenfeld is out 10th September (Atom, £6.99) / Le Feu Secret de CJ Daugherty et Carina Rozenfeld paraîtra le 12 novembre en France (Collection R, Robert Laffont, 17,90€).

Chronique : U4 – Koridwen

U4 KoridwenUn virus, un MMORPG, et une quête entre réalité et légende…

U4, c’est la saga pour adolescents à ne pas louper lors de cette rentrée 2015. A l’écriture, vous retrouverez 4 auteurs majeurs de la littérature de l’imaginaire français : Yves Grevet, Carole Trébor, Vincent Villeminot et Florence Hinckel.

Chacun développe son personnage à travers un roman, et ce dernier interagira avec les trois autres créés, le tout sur fond post-apocalyptique. Un travail titanesque pour les quatre auteurs, mais pour nous lecteurs, ça promet d’être une lecture très intense !

Enfin, il vous faut savoir deux choses : il n’y a pas d’ordre de lecture pour U4, et chaque ouvrage possède une vraie fin, unique et différente des trois autres tomes.

Vous connaissez peut-être déjà Yves Grevet pour ses sagas Méto et Nox, toutes deux d’une terrible efficacité. L’un de ses derniers ouvrages en date s’intitule Celle qui sentait venir l’orage.

Ainsi, vous pouvez commencer indifféremment par Jules, Koridwen, Stéphane ou Yannis. Nous avons personnellement décidé de débuter par l’héroïne d’Yves Grevet, d’origine bretonne : Koridwen, dont l’histoire est teintée de folklore et de légendes celtiques.

Des cendres de l’humanité ne restent que des adolescents, seuls survivants du virus U4

Le virus U4 a fait des ravages à travers le monde en extrêmement peu de temps. Les seuls survivants de cette pandémie sont les adolescents. Adultes, enfants, personnes âgées… ils ont tous succombé de façon expéditive.

Les ados survivants sont soit isolés, comme Koridwen (elle se trouve dans la campagne Bretonne), soit en bandes plus ou moins organisées et dangereuses. Les grandes perdantes de ce bouleversement étant les jeunes femmes : le patriarcat fait très rapidement des ravages dans cette nouvelle société. Les filles se doivent de trouver un protecteur si elles ne veulent pas subir de nombreux harcèlements… ou bien être très fortes et s’imposer.

C’est le cas de Keridwen, forte tête, qui pour le moment a réussi à survivre en autosuffisance avec ses vaches et ses provisions. Elle est la dernière survivante de son hameau et a enterré tous ses voisins, morts les uns après les autres.

Mais la donne va changer lorsque qu’elle va recevoir un étrange mail, juste avant que l’électricité ne soit coupée en tout lieu. Ce message provient du jeu Warriors of Times, auquel elle était accro avant que le virus ne se propage, sa signification a beau être étrange, elle motive Koridwen comme jamais. La lettre que lui a laissée sa grand-mère avant de mourir est également très nébuleuse et semble avoir un lien avec la pandémie et Koridwen. Elle a un destin, et elle se doit de l’accomplir. C’est ainsi qu’elle récupère son cousin Max, prend le tracteur familial et décide de se rendre sur Paris. Un long voyage dangereux et semé d’embuches commence…

U4 LogoStressant et haletant, un récit dont on ressort essoufflé

Du pur roman de survie, voilà ce qu’est U4. Avec le personnage de Koridwen, on découvre ce que c’est que d’avoir peur pour sa vie à chaque rencontre, chaque coin de rue, à chaque naissance d’une amitié…

La tension est constante, elle vous environne sans jamais vous lâcher… et les rencontres que va faire la jeune femme ne vont pas aider à la tranquillité d’esprit… A qui faire confiance sur la route ? Qui éviter ? Ou même tuer ?

Rationnement, gestion drastique du quotidien, prévoyance, psychologie, être une survivante solitaire est certainement ce qu’il y a de plus dangereux dans le nouveau monde de Koridwen. Tiraillée entre les événements tangibles auxquels elle fait face et les croyances ancestrales dont sa grand-mère l’a bercée, la jeune femme est aussi déterminée que perdue. Elle voit des signes dans tout ce qu’elle voit et entend. Prend-elle ses désirs pour des réalités ou y a-t-il réellement quelque chose ?

Quoi qu’il en soit, il est difficile voir impossible de ne pas s’immerger entièrement dans les ressentis et sensations de Koridwen. On se laisse emporter immédiatement par l’urgence des très nombreuses problématiques qui se posent…

Et l’écriture à quatre mains dans tout cela ?

Etant donné qu’il s’agit de ma première lecture dans la saga U4, il n’est pas aisé de se rendre compte de tous les efforts mis en œuvre par les quatre auteurs. Cependant, on voit les indices concernant la mise en place de certains personnages et situations, et c’est intelligemment amené. De plus, le calendrier mis en place comme chapitrage est une bonne façon de remarquer les crossover. Il pourrait être intéressant de lire deux passages se déroulant à la même date, mais de deux points de vue différents, voir trois… ou quatre ! Ce n’est qu’en lisant toute la saga que l’on pourra réellement se rendre compte du travail monstrueux que cela a impliqué.

Plus on avance dans l’œuvre, plus Koridwen interagit avec les autres : Yanis, Stéphane et Jules. On sait ce qu’elle pense d’eux, et on n’a qu’une hâte découvrir leur psychologie de l’intérieur à travers les trois autres romans !

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Cette première incursion dans l’univers dévasté de U4 était très intense. La lecture se fait sans heurts, d’une fluidité telle qu’il peut quasiment se lire d’une traite. La fin de l’histoire de Koridwen se suffit à elle-même, mais pousse également le lecteur à vouloir découvrir l’issue qui attend les trois autres héros de la saga. Alors, c’est parti pour une nouvelle descente en enfer avec Stéphane.

Chronique : Le « journal infirme de Clara Muller »

Le journal infirme de Clara MullerUn récit sombre et poétique comme il en faudrait plus…

Paru en 2011 dans la collection Exprim’ aux éditions Sarbacane, ce roman n’est pas le premier essai de Karim Madani. En effet, l’auteur est habitué aux récits urbains et sordides emprunts d’une mélodie toute particulière. Outre le roman chroniqué ici, il a écrit Hip-Hop connexion (Exprim’, Sarbacane), Cauchemar Périphérique (éditions Philippe Rey), Blood Sample (Le Poulpe). Il a également écrit un roman se déroulant avant Le « Journal infirme de Clara Muller », dans le même univers, avec un personnage commun ; son titre : Ciel Liquide (Exprim’, Sarbacane).

Les illustrations qui parsèment le roman à chaque page sont réalisées par Yosh et collent parfaitement à l’esprit qui suinte du récit…

Un Paris du futur divisé en deux sections socialement bien distinctes

Ville Haute et Ville Basse : deux facettes d’un Paris où le lieu d’habitation est déterminé en fonction des moyens financiers de chacun. C’est dans ce monde sombre et livide que vit notre anti-héroïne. Clara Muller est une ado unique en son genre, et cela pour plusieurs raisons. Elle est issue d’une éprouvette, mais pas seulement : Clara sort plus exactement d’un tube qui a été relié à un ordinateur. Cette particularité à propos de sa naissance en a apporté d’autres par la suite. En effet, Clara a la pouvoir (ou don, ou malédiction, appelez cela comme vous voulez) de se connecter au « Vortex » de la Ville Basse, son âme si vous préférez. Et à chacun de ses « voyages », Clara est connectée au Vengeur Toxique, sorte de justicier urbain qui essaye de secourir les habitants de la ville à son échelle, et qui prend pas mal de coups.

Mais ça n’est pas tout, en plus de cela Clara est loin d’être une personne sociable. Considérée comme le très vilain petit canard du bahut, rien n’est facile pour elle. Souvent mise au rebut, insultée, dénigrée, Clara se complaît dans cette haine qu’elle inspire, elle qui se considère comme l’une des seules personnes lucide à des kilomètres à la ronde. Mais le jour où elle rencontre Karin, une amitié s’installe… Peut-être ne sera-t-elle plus la seule FFO (Fille Frappée d’Opprobe) à lutter contre les PPP (Putrides Poupées Polluantes) ?

Clara Muller insideRésolument noir et inclassable… et on adore !

Une chose est évidente dès les premières lignes : ce journal ne plaira à pas à tout le monde, mais peu importe. En effet, le langage utilisé est extrêmement courant et même parfois carrément grossier. Mais le meilleur, c’est que Karim Madani a créé une magnifique prose dans les replis  d’un vocabulaire carrément urbain, lisez plutôt : « Je hais les gommeux, les forts en sport, les androïdes sous stéroïdes, les robots lanceurs de javelots qui peuplent les cours de nos écoles, le crissement d’une semelle de caoutchouc sur un parquet suffit à me donner envie de gerber, frictions de confréries de frénétiques freluquets ligués contre mes fictions freudiennes […] ».

Les mots sont ainsi à l’honneur tout au long du roman à travers non seulement Clara Muller, mais également grâce au personnage du hurleur de poèmes. Il s’agit d’un jeune homme qui a le pouvoir de tuer par ses mots… Cette image des mots pouvant exécuter quiconque les écoute assez longtemps revêt un charme terrible. Dans cet univers, tout est à la fois sale est beau, même le nom de la drogue est poétique : il s’agit du Ciel Liquide.

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Encore une fois, la collection Exprim’ ne nous épargne rien et met un nouveau récit noir à l’honneur. En effet, quantité de romans publiés se terminent bien ou ont une fin assez complaisante. Ici, pas de compromis : quand c’est noir, c’est vraiment noir. Et c’est aussi pour cela que l’on aime ce roman, et la collection. Le « journal infirme » de Clara Muller est ainsi un indispensable. L’un des meilleurs de la collection Exprim’, il allie une histoire forte à un univers écorché à vif. Excellent. Dès 15 ans.

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Actualité éditoriale : King’s Game et Gardiens des cités perdues… deux nouveautés Lumen débarquent

Le 15 mai prochain, ce sont deux nouveautés qui paraissent en librairie aux éditions Lumen. Tout d’abord King’s Game de Nobuaki Kanazawa, le premier roman traduit du japonais à paraître chez l’éditeur et ensuite Gardiens des Cités Perdues de Shannon Messenger.

King's Game 01King’s Game – Tome 1 de Nobuaki Kanazawa :

Vous connaissez peut-être déjà King’s Game pour la série de mangas en 5 tomes parue aux éditions Ki-oon (Lumen étant la collection de romans de Ki-oon). La série a d’ailleurs une suite en cours de publication sous le titre King’s Game Extreme. En 2011, la série a été adaptée au cinéma sous le nom d’Ōsama Game.

Mais avant d’être un manga ou un film, King’s Game est bel et bien une saga de romans qui comprend 5 tomes au total. Et pour l’anecdote, la série a été écrite sur un téléphone portable, un phénomène typiquement japonais qui se nomme keitai shosetsu. L’auteur a depuis sept romans à son actif et a connu un succès retentissant grâce à King’s Game – son premier roman – qui l’a propulsé sur le devant de la scène dès la parution du premier opus.

Dans une ambiance digne de Battle Royal, King’s Game nous amène aux frontières de ce que l’être humain est capable de faire quand il est repoussé dans ses retranchements. A lire dès l’âge de 15 ans environ !

King's Game 02Quatrième de couverture : Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange sms qui met au défi deux de ses camarades de lycée de s’embrasser. Le mystérieux expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un “King’s Game”. Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien obligés de se rendre à l’évidence : ils ont 24 heures pour s’exécuter et la sanction en cas de désobéissance est la mort.
Suicides ou meurtres ? Puissance occulte ou criminel de chair et de sang ? Où qu’elles soient, quoi qu’elles tentent pour s’échapper, la mort vient trouver ses jeunes victimes, infaillible. Le couperet se rapproche dangereusement de nos héros… Parviendrons-t-ils à découvrir la vérité avant qu’il ne s’abatte ?

Gardiens des cités perdues 01Gardiens des Cités Perdues – Tome 1 de Shannon Messenger :

Série fantastique en quatre tomes nous faisant découvrir des monuments et des villes depuis longtemps oubliées, nous somme cette fois-ci dans de la littérature jeunesse adaptée dès l’âge de 11 ans environ.

L’auteur Shannon Mesenger est d’origine américaine, elle vit en Californie avec son mari et beaucoup de chats. Outre sa série Gardiens des Cités Perdues, elle a également écrit une trilogie young-adult qui s’intitule Let the Sky Fall. Les deux séries sont actuellement en cours de rédaction.

Ci dessous, les magnifiques couvertures originales du second tome : Keeper of the lost cities – Exile et du troisième tome Keeper of the lost cities – Everblaze, paru en langue originale. Le second tome vient tout juste de paraître en France en janvier 2015.

Gardiens des cités perdues 02 VOLe quatrième tome de la saga est prévu au États-Unis pour l’automne 2015 sous le titre Everseen. Vous pouvez en admirer la couverture en toute fin d’article. Et il un cinquième opus est d’ores et déjà dans les tuyaux…

Quatrième de couverture : Depuis des années, Sophie sait qu’elle n’est pas comme tout le monde. Elle se sent à part à l’école, où elle n’a pas besoin d’écouter les cours pour comprendre. La raison ? Elle est dotée d’une mémoire photographique… Mais ce n’est pas tout : ce qu’elle n’a jamais révélé à personne, c’est qu’elle entend penser les autres comme s’ils lui parlaient à voix haute. Un casque vissé sur la tête pour empêcher ce bruit de fond permanent de la rendre folle, elle se promène un matin avec sa classe au musée d’Histoire naturelle quand un étrange garçon l’aborde.

Gardiens des cités perdues 03 VODès cet instant, la vie qu’elle connaissait est terminée : elle n’est pas humaine et doit abandonner son existence entière pour rejoindre un autre univers, qu’elle a quitté douze ans plus tôt. L’y attendent une pléiade de nouveaux condisciples, amis et ennemis, et une question obsédante : qui est-elle ? Pourquoi l’a-t-on cachée dans le monde des humains ? Pourquoi n’a-t-elle que des souvenirs partiels de son passé ?

Un premier roman baigné de magie, dont la fantaisie et le sens du suspense font des miracles, et où éclate le talent indéniable de Shannon Messenger. Un nom à retenir !

Gardiens des cités perdues 04 VO

Chronique : Wunderkind – Tome 1 – La pièce d’argent

Wunderkind 01Un roman de dark fantasy dans un Paris des plus sombres… 

Souvenez-vous, il y a deux mois de cela, nous vous parlions du nouveau roman à paraître aux éditions Bayard, présenté même comme l’un de leur enjeux de fin d’année : Wunderkind.

Le livre est paru le 19 septembre dernier et n’est pas conseillé avant l’âge de seize ans environ par l’éditeur. Traduit de l’italien, La pièce d’argent est le premier volume de la trilogie écrite par D’Andrea G.L. Annoncé comme un roman passerelle, Wunderkind devrait séduire les jeunes adultes aussi bien que les adultes, mais nous allons voir ici que ça n’est pas nécessairement le cas…

Dans les rues cachées et sombres de la capitale… bienvenue dans le Dent de Nuit

Tout commence avec un jeune garçon devenu subitement orphelin : le jeune Caius est perdu, ne sachant à qui se fier et où se tourner. Il fait ainsi très rapidement la rencontre d’un personnage aussi étrange qu’inquiétant : Le Marchand, également nommé Herr Spiegelmann. Ce dernier lui remet une pièce d’argent dont l’utilité n’apparaît pas immédiatement aux yeux de Caius, bien au contraire, elle se révèle être la source de nombreux maux. Mais le jeune garçon ne sera pas seul pour découvrir les réponses à ses nombreuses questions et sera aidé d’une petite équipée d’adultes experts en magie, Manufacturés et autres sombres subtilités du Dent de Nuit, ce quartier de Paris qui n’apparaît qu’à ceux qui en connaissent déjà l’existence.

Que veut donc l’étrange et effrayant Marchand aux nombreux sbires à sa botte ? Que signifie être le Wunderkind ?

Un récit décousu et manquant de cohérence

Le gros problème de ce récit réside dans son intrigue trop conventionnelle et dans sa traduction très brouillonne et pourtant un bel univers a été créé pour l’occasion. Impossible pour le lecteur de lire l’ouvrage de façon fluide. Il faut constamment relire quelques lignes précédentes, feuilleter des pages d’avant pour comprendre ce que l’on lit… la lecture en devient sportive.

De plus, la cohérence de la traduction n’est pas vraiment là non plus. On assiste à des scènes d’action où certains faits ne sont pas expliqués, pas assez développés, rendant le tout furieusement difficile et malaisé à comprendre.

Avec tous ces problèmes d’ordre d’écriture et/ou de traduction s’ajoute celui de l’histoire. Le roman fait un peu plus de trois-cent pages, mais l’histoire n’avance que très peu. Le héros se voit constamment martelé de la phrase « tu es le Wunderkind » sans jamais savoir ce que cela inclut réellement, et nous non plus…

Une magie originale inventée de toute pièce pour l’intrigue

Alors que la trame de l’histoire est difficile à suivre à cause de tous les virages qu’elle prend, le système magique de Wunderkind est quant à lui assez clair et surtout séduisant.

Basée sur la mémoire du magicien, la puissance d’un sort est proportionnelle à la force du souvenir qui lui sert de source. Mais attention, une fois un souvenir utilisé, ce dernier disparaît à jamais ; c’est donc une magie très dangereuse et pernicieuse qu’il faut savoir doser que l’on découvre. Certains pratiquants s’y étant déjà brulés les ailes…

On découvre aussi toute une mythologie créée pour l’occasion : les Calibans, les Cagoulards… autant de monstres créées pour nous immerger dans le sombre Dent de Nuit, et cela fonctionne. Les objets nommés les Manufacturés sont également très intéressants et laissent entrevoir une autre facette lugubre de l’histoire.

Alors que conclure de ce premier roman ? Qu’il n’est pas abouti et qu’il aurait certainement pu donner quelque chose de beaucoup plus cohérent. L’ambiance est parfaite dans le genre glauque et sinistre, de même que la mythologie qui l’entoure, mais cela ne suffit pas à compenser… Le lecteur est bien trop laissé sur sa faim pour avoir envie d’en savoir plus, il aurait fallu lui en mettre un peu plus sous la dent… Wunderkind est donc un rendez-vous manqué que l’on regrette tant il nous semblait prometteur…

Chronique Jeunesse : Azami, le cœur en deux

Azami, le coeur en deuxMarc et Isabel Catin sont mari et femme dans la vie. Ils écrivent ensemble depuis de nombreuses années. Pour écrire ce roman à l’ambiance à la fois ancrée dans les traditions nippones et la modernité occidentale, ils se sont rendus au Japon.

Azami, le cœur en deux est paru aux éditions Nathan en juin 2012 et nous parle de la découverte de la France et de ses mœurs à travers les yeux d’une jeune japonaise, Azami.

Un choc des cultures est en marche

Azami est une adolescente japonaise qui vit avec sa grand-mère dans les traditions que cette dernière lui a transmises ; esprits protecteurs, superstitions, tout cela est le quotidien de la jeune fille. Obâsan (mot japonais pour grand-mère) s’occupe d’Azami comme si elle était sa mère, son père n’étant jamais présent pour elle, tant il travaille comme un fou. Elles vivent au pied du mont Kaïdo, là où les croyances populaires et les légendes ont encore prise, loin de la folie des grandes villes.

Alors quand le père d’Azami lui annonce qu’elle part pour Paris avec lui pendant ses vacances, la surprise est totale. Aussitôt, c’est l’euphorie pour Azami, elle qui s’est vue offrir des cours de français par son père depuis de longues années, elle va enfin avoir l’occasion de le parler.

Ainsi commence l’aventure occidentale d’Azami, qui quitte pour quelque temps sa tendre grand-mère et son mode de vie hors du temps pour une adolescente de notre époque. Place à la vie parisienne et à ses lumières… !

Une découverte culturelle détonante

Quand Azami débarque en France, c’est tout un nouveau monde qui s’ouvre à elle : différent, très ouvert, parfois même désinhibé par rapport à celui qu’elle connaît.

Elle se fait une amie en la personne de Myo chez qui elle loge (ses parents sont des amis de son père). Myo est une adolescente de son âge, parisienne jusqu’au bout des ongles, c’est elle qui va l’initier aux habitudes de la capitale et au mode de vie d’un adolescent « normal » de notre époque.

Amitiés, premiers flirts, Azami va en découvrir beaucoup sur elle-même et sa façon d’être… y compris des parties d’elle qu’elle n’aurait peut-être pas voulu voir poindre.

Ce choc des cultures sera parfois violent pour Azami, qui aura du mal à comprendre la relation parents-enfants telle qu’elle est en occident, la notion de respect des aînés ayant y étant diamétralement opposée.

De même, la relation parfois dominante et cruelle qui règne entre les ados sera également pour elle une source d’incompréhension…

Nous croisons une certaine quantité de stéréotypes dans ce court roman, laissant parfois les personnages à un niveau parfois trop caricatural, notamment la jeune Myo et ses répliques un peu trop impersonnelles. Cependant, l’histoire d’Azami nous rend curieux et avide de savoir vers quoi elle tend, elle qui voit se profiler un choix cornélien entre deux univers que tout oppose.

Le petit plus de ce roman est son côté légendes nippones ou le fantastique prend très légèrement le pas sur le réel. La grand-mère qui essaye de contenter les esprits de l’ordinateur de sa petite-fille pour qu’il fonctionne donne lieu à des scènes amusantes. De même, le personnage de Betobeto-san, un esprit protecteur qui collera Azami tout le long de son voyage est lui aussi très attachant, dans tous les sens du terme.

Au final, Azami, le cœur en deux est un roman sympathique pour les jeunes lectrices à partir de treize ans. Il permet de découvrir brièvement la culture japonaise ainsi que ses traditions en y mêlant un peu de romance et de réflexion. Un bon moment à passer en compagnie d’une héroïne attachante même si l’on aurait apprécié un roman un peu plus dense et moins éphémère.

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Lune Mauve – Tome 1 – La disparue

Lune Mauve 01Un roman fantastique où le côté réaliste est maitrisé avec talent… !

Premier roman de Marilou Aznar, Lune MauveLa Disparue est le premier tome d’une trilogie fantastique se déroulant à notre époque. Une histoire bien ancrée dans le réel, mais où il est également question d’un autre monde…

Le second tome de la série, L’héritière, est sorti le 2 mai dernier. Le troisième paraîtra quant à lui en octobre prochain sous le titre L’affranchie.

Premiers pas dans le monde chic et cruel d’une école privée parisienne

Séléné Savel est une jeune fille atypique dans le monde des adolescents de notre époque. Elle n’a été élevée que par son père, sa mère ayant disparu il y a des nombreuses années. Complètement déconnectée par rapport aux jeunes de son âge, elle n’a jamais eu de téléphone portable, ni même d’ordinateur, les livres ayant étés son seul réconfort.

La Bretagne est sa terre depuis toujours, mais les choses vont changer : son père a décidé que pour son avenir, elle devait intégrer une école de renom : l’établissement Darcourt… à Paris.

Darcourt… un établissement privé, élitiste et très difficile à intégrer dans tous les sens du terme. C’est dans cette jungle parisienne et cruelle qu’est lancée Sélénée, avec peu d’armes pour contrer les pièges de l’adolescence. Mais ce grand changement ne va pas aller sans un autre bouleversement plus important encore… des éléments concernant sa mère vont peu à peu refaire surface dans sa nouvelle vie…

Un roman dépeignant l’adolescence avec justesse

Le petit monde de Darcourt dans lequel Séléné tente d’évoluer est magnifiquement dépeint par Marilou Aznar. A croire qu’elle a évolué elle-même dans une école privée parisienne ultra-sélective, et pourtant non ! (cf interview de l’auteure sur le site).

On a qu’une seule envie, voir comment les liens ténus qu’elle entretien avec quelques élèves vont se développer, qui va devenir un ennemi, etc.

Personnellement, j’ai trouvé cet aspect réel du roman bien plus prenant que l’intrigue de fond fantastique tant il est réussi. Ce besoin d’être connu et reconnu par ses pairs quand on est adolescent peu parfois amener à se brûler les ailes, et ce que nous illustre avec art Marilou Aznar.

Un roman à classer dans le genre fantastique malgré tout

L’idée de base du roman reste très classique : une nouvelle école pour une nouvelle vie, des secrets de famille qui refont surface, de mystérieux messages, etc. Mais Marilou Aznar réussi à s’affranchir de la plupart des pièges propres au genre, et au final, ça fonctionne.

Lune Mauve est présenté et vendu comme tel : un roman fantastique : c’est-à-dire que l’intrigue se passe dans le réel, mais que des éléments fantastiques s’y intègrent doucement.

Cette partie fantastique de la série est très peu présente dans le premier tome, mais ça n’est absolument pas gênant, bien au contraire. On commence à la ressentir par petites touches de plus en plus insistantes à partir des deux tiers du roman. Jusqu’à un final résolument encré dans l’imaginaire.

A la fois cruellement réaliste, poétique et désespéré par certains aspects ; on se laisse prendre par Lune Mauve, mais pas nécessairement pour les raisons qui devraient primer, à savoir une intrigue résolument fantastique. Un premier roman réussi donc qui laisse présager une suite intéressante. Il n’y a plus qu’à espérer que l’auteure a su équilibrer au mieux le savant dosage entre intrigue réaliste et fantastique qui fonctionne si bien dans La disparue.

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Chronique Jeunesse : La Quête des Livres-Mondes – Tome 2 – Le livre des lieux

La quête des livres-monde 02L’aventure continue… !

Carina Rozenfeld est une auteure française dont la contribution dans le monde de l’imaginaire est de plus en plus importante. Elle a notamment écrit la trilogie Les portes de Doregon, Les clefs de Babel ou encore la duologie Phaenix. La Quête des Livres-Mondes est une trilogie, les deux premiers tomes avaient étés édités pour la toute première fois par les éditions Intervista avant d’être repris par l’Atalante.

A la recherche du second Livre-Monde… autour de la Tour Saint-Jacques

De retour avec Zec et Eden dans leur Quête des fameux Livres-Mondes pour sauver la planète Chébérith. Au programme, action, aventure, suspense… et encore action.

Chébérith est loin d’être reconstituée et même si l’Avaleur de Mondes ne s’est pas encore manifesté, cela n’est qu’une question de temps. Ainsi retrouvons-nous avec plaisir nos aventuriers en herbe, toujours aidés en la matière par le vieux Chébérien Eyver et son fidèle (et mystérieux) majordome.

La nature humaine, pire ennemi que l’Avaleur de Mondes

Encore une fois dans ce tome, on constate rapidement que c’est encore l’envie et la jalousie des hommes qui est le plus gros frein à l’accomplissement de la Quête. Bien entendu, l’Avaleur de Mondes n’est pas en reste, mais demeure une menace plus sourde et insidieuse au contraire des hommes, violents et frontaux.

La psychologie des personnages, bien que simple n’est pas non plus basique. En effet, ils sont avant tout crédibles, quelles que soient leurs actions, y compris les mauvaises.

Plus d’action dans ce second tome, mais également plus de crispations, de suspense. Enquête sur fond d’Internet (et d’enchères sur Ebay) et jeux de dupes, le programme est dense.

On se laisse encore une fois porter avec un immense plaisir dans cette épopée fantastique qui nous laisse rêveurs et envieux… on a qu’une seule envie, voir des ailes pousser dans notre dos pour nous envoler avec Zec et Eden et vivre leur aventures ! Chronique rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : La Quête des Livres-Mondes – Tome 1 – Le livre des âmes

La quête des livres-monde 01Le début d’une magnifique aventure aussi addictive qu’efficace !

Carina Rozenfeld est une auteure française très prolifique dans le domaine du fantastique et de la jeunesse. Déjà connue pour sa trilogie Doregon (L’Atalante) ou encore Phaenix (Collection R), sa série en deux tomes dont le second sort en avril prochain.

Elle revient maintenant avec la trilogie La Quête des Livres-Mondes aux éditions de L’Atalante. Les trois tomes sont sortis en même temps pour la simple raison que les deux premiers étaient déjà sortis chez Intervista (qui a depuis disparu) il y a de cela quelques années. Seul le troisième est donc inédit pour les fans, mais pour les autres, c’est l’occasion de découvrir une très belle série où l’aventure est plus qu’au rendez-vous !

Dans la peau d’un ado à qui il pousse des ailes…

Zec (ou Ezéchiel) a tout de l’adolescent normal. Une vie normale, des amis, un petit coup de foudre pour une des élèves de son école, une famille aimante…que demander de plus ?

Mais depuis quelque temps Zec s’interroge sur les deux boutons qui lui poussent dans le dos et qui ne semblent pas vouloir s’arrêter de grandir… et pour cause, une nuit ils se transforment en de magnifiques ailes immaculées !

Evidemment, une myriade de questions se bousculent dans l’esprit de Zec (est-il le seul avoir des ailes ? Faut-il en parler à ses parents ? À un médecin ?) qui ne sait à qui se confier… et les révélations qui vont suivre cette transformation ne sont pas sans danger. Une quête aussi dangereuse que fascinante s’annonce !

On découvre rapidement que Zec et ses amis vont devoir mettre la main sur ce que l’on nomme mystérieusement les Livres-Mondes. Trois au total sont à réunir ; mais ces derniers ont étés extrêmement bien camouflés pour ne pas tomber aux mains de l’Avaleur de Mondes, une entité censée apporter l’équilibre dans l’univers. Là où il y a création, il y a également la destruction pour contrebalancer.

C’est ainsi que le monde de Chébérith a disparu ; mais ses habitants ont toutefois eu le temps de « l’enregistrer » dans les trois Livres-Mondes : le livre des âmes, le livre des lieux et le livre du temps. Chaque tome de la série correspondant à la recherche active d’un de ces précieux livres.

Ainsi, ça n’est pas de fantasy urbaine mais bien de science-fiction dont on parle, même si elle reste assez discrète tout au long de l’œuvre.

Une aventure qui prend vite son envol, et nous avec !

Plonger dans l’imaginaire de Carina Rozenfeld, c’est s’immerger rapidement et sans arrière-pensées dans un univers dense et aisé à assimiler. L’écriture y est toujours fluide et agréable.

Encore une fois, elle réussi le petit tour de force de nous amener très rapidement dans son univers. De découvertes intuitives en révélations, on ne peut s’empêcher d’être fasciné, et de toujours en vouloir plus.

Le personnage de Zec est très bien pensé, très fidèle à ce qu’est un ado de nos jours, sans fautes de jugement. De même, la très belle amitié entre Zec et son meilleur ami Louis est très bien retranscrite, avec franchise et humour. Quand au personnage d’Eden qui fait son entrée un peu plus tard, il est également parfait. Le petit trio mis en place fonctionne à merveille, de même que les autres personnages qui s’ajoutent petit à petit. Ils sont tous aisément reconnaissables, et surtout terriblement attachants, en particulier Eyver, le vieux Chébérien.

Les sentiments hésitants de l’adolescence mis en lumière

Plus qu’une bonne aventure, La Quête des Livres-Mondes est aussi une série qui parle de sentiments de façon très pudique. Sans en être le thème central, ces derniers ajoutent une note de romantisme à un roman au rythme soutenu. Légèrement fleur bleue sans tomber dans le piège d’une romance excessive, le dosage est bien ajusté. Cela plaira aux filles comme aux garçons pour des raisons différentes.

Mais d’autres sentiments sont également traités ; des valeurs simples, positives qu’essaye toujours de faire passer l’auteure au travers de ses œuvres.

En conclusion, ce premier tome est une réussite. C’est ici l’occasion de découvrir une série simple et extrêmement efficace à l’écriture maîtrisée. On en redemande, et on a qu’une seule hâte, retrouver au plus vite Zec, Eden et Louis pour la quête du second Livre-Monde !

7.5/10

Japan Expo 2011 – Partie 2 – Paris-Japon, le livre de Suzuka

paris-japon suzukaSuzuka était à Japan Expo sur le stand de Nolife, Dédicaçant son livre devant une foule de fans tous sourires.

Mais qui est Suzuka Asaoka ? Cette jeune japonaise est surtout connue par le biais de la chaîne Nolife, spécialisée dans la « culture geek » (culture dédiée aux jeux-vidéos), la musique japonaise et le Japon en général. Elle est en charge des relations avec le Japon pour la chaine et présente l’émission hebdomadaire Tōkyō Café qui est consacrée à tout les « bons plans » à faire en France et au Japon concernant le shopping, la mode, les rencontres, la gastronomie etc.

Paris Japon, premier livre de Suzuka, viens de sortir aux éditions Christine Bonneton au mois de juin. Fidèle à ses habitudes, l’auteur consacre cet ouvrage à tous les petits coins cachés du Japon dans Paris. Musées, librairies, boutiques d’art, traiteurs, toute la culture nippone y passe et c’est souvent à deux pas de chez nous ! (du moins, pour nous parisiens).

suzuka japan expo 022Un bon livre à mettre entre toutes les mains curieuses de découvrir une société fascinante à quelques stations de métro et pour tous les passionnés de culture nippone.