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Chronique : Les Fragmentés – Tome 1

Les fragmentés 01Écrite par l’écrivain américain Neal Shusterman, la série les Fragmentés rencontre un incroyable succès aux Etats-Unis sous le titre original Unwind. En France, c’est la collection MSK (collection ado des éditions du Masque) qui publie ce texte, les droits ont étés achetés avant même que la collection existe, tant il a marqué la directrice de la collection, Maÿlis de Lajugie.

Une première édition du tome un a vu le jour en 2008, puis l’ouvrage est paru au format poche en mai 2013. Mais à l’occasion de la sortie du second tome en France, l’éditeur a vu les choses en grand en rééditant le premier tome sous un grand-format très esthétique pour faire un bel effet collection.

Enfin, pour en finir avec les bonnes nouvelles, sachez que la série est déjà prévue pour être portée à l’écran ! Alors pour savoir ce que raconte cette série d’anticipation captivante, c’est par ici…

Le futur, à une époque indéterminée, mais pas si loitaine…

 L’avenir : suite à une lutte acharnée entre les Pro-vie et les Pro-choix est née la fragmentation, une étape permettant d’amener un être à un état divisé, tout en le laissant techniquement en vie à travers plusieurs personnes. En effet, la fragmentation permet d’utiliser 100% de l’être humain sans le tuer et a supprimé les pénuries d’organes.

Mais où trouve-t-on ces fameux organes ? Qui sont les donneurs ? Il s’agit d’adolescents âgés entre treize et dix-huit ans, dont les parents ont décidé pour diverses raisons de signer un ordre de fragmentation. Une fois l’ordre signé, impossible de faire marche arrière : l’adolescent est voué à la fragmentation… Mais les Pro-vie sont ravis du compromis, car il est impossible d’attenter à la vie d’un enfant de sa conception jusqu’à ses treize ans, à lui donc de faire ses « preuves ».

Mais il arrive que certains s’en sortent et deviennent des déserteurs, c’est le cas d’un des héros de ce roman, Connor, qui va tout faire pour rester en vie, et cela dans un état non divisé !

Cependant, cette lutte pour la survie ne va pas aller sans heurts, et surtout, le parcours de Connor va devenir quelque chose de bien plus grand que lui. Et c’est sans compter sur ceux qu’il entraine dans son sillage… notamment Risa et Lev eux aussi voués à être fragmentés.

Les fragmentés 01 UnwindExtraordinairement dense et documenté

L’univers futuriste et cruel que Neal Shusterman met en place est d’une implacable efficacité dès les premières lignes. Haletant, captivant, le récit est d’une cohérence extrême, ne laissant pas de doutes ou de questions planer. Et bien que l’on ne connaisse pas tout le passif des camps Pro-vie et Pro-choix qui a amené à cette terrible ère, on en comprend malgré tout les terribles enjeux.

Chaque chapitre est centré sur un personnage en particulier : Connor, Risa ou encore Lev dont l’histoire et les motivations sont bien différentes. Le personnage de Lev en particulier, que l’on pourrait croire plat au début du récit devient au final l’un des plus intéressant. En effet, le jeune homme est destiné à la fragmentation depuis sa naissance pour des raisons religieuses : on appelle cela la décimation. Mais son cheminement vers Dieu va vite se transformer en un tout autre pèlerinage…

Outre des personnages absolument mémorables et charismatiques, on se retrouve dans un récit empli d’adrénaline, où chaque instant et détails comptent, y compris dans l’urgence.

La plus belle réussite de ce roman est certainement l’émotion que réussit à nous communiquer Neal Shusterman, créant des situations aussi tragiques que magnifiques à travers ses personnages. Je pense notamment aux quelques chapitres où nous rencontrons le personnage mystérieux de CyFy. L’émotion qui transparaît dans la dernière scène où il fait son apparition est d’une ampleur rarement lue dans un texte.

De même, la fragmentation, cette fameuse étape dont personne ne sait vraiment en quoi elle consiste, nous allons pouvoir y assister, et là aussi difficile de ne pas se sentir concerné par les souffrances des personnages.

Les fragmentés 01 Unwind2Vif, instinctif, parfois violent, les Fragmentés est un roman à part dans tous les récits young-adult qui fleurissent dans le paysage éditorial. Un ouvrage à lire avec délectation, fougue, et surtout éxaltation. Un chef-d’œuvre pour redécouvrir le genre de l’anticipation dans toute sa force, et cela à tout âge.

Si vous voulez découvrir un imaginaire aussi riche que percutant, laissez-vous tenter par les Fragmentés, personnellement, je suis conquise ! En route directement vers le second tome !

PS : Ne devant être qu’une trilogie à l’origine, la série comptera au final quatre volumes aux Etats-Unis. L’éditeur américain trouvant le troisième tome beaucoup trop gros et ayant préféré le diviser en deux. Le troisième tome vient d’ailleurs de sortir le 15 octobre dernier, le quatrième est prévu pour courant 2014.

Chronique : Hate List

Hate List

Que faire quand on est le témoin et la victime d’une tuerie perpétrée par son petit ami ?

Premier ouvrage de l’américaine Jennifer Brown traduit en France, Hate List traite d’un sujet extrêmement sensible aux Etats-Unis : ses tueries de lycées. La presse internationale a été dithyrambique sur ce livre témoignage hors du commun. Il a été élu meilleur livre de l’année par le School Library Journal.

Loin du style racoleur, Hate List se propose de raconter l’après d’un tel traumatisme, la reconstruction d’ados complètement perdus pour aller jusqu’au pardon pour certains.

La liste de la haine

Valérie n’était pas très populaire, pas vraiment appréciée non plus. Elle était une des victimes favorite de certains lycéens, tout comme son copain Nick. C’est comme ça que Valérie a eu l’idée de la Liste : dans un carnet, elle a inscrit les noms de toutes les personnes qui lui « pourrissent la vie », et avec Nick, ils ont ajouté régulièrement de nouveaux noms. Connaissance, proches, et aussi stars de la télévision, beaucoup de monde est inscrit sur cette fameuse liste.

Et puis un jour, Nick passe à l’action. Il décide d’utiliser la liste pour éliminer toutes ces personnes qui leur gâche la vie. Il tue ainsi de nombreux élèves et même un professeur avant de se tuer lui-même, emportant avec lui les réponses à de nombreuses questions…

Qu’est-ce qui a déclenché l’envie de Nick d’en finir avec ses détracteurs ? L’a-t-t-il fait pour Valérie ? Pour eu-deux ? A-t-il été influencé ?

Une reconstruction physique et psychologique douloureuse

Le roman commence quand Valérie doit retourner au lycée pour sa dernière année ; après l’attentat. Elle va devoir faire face à l’incompréhension des « survivants » pour qui elle a été la commanditaire et non pas une victime de cet horrible fait divers. Jugements, mise à l’écart, l’après-fusillade va déclencher beaucoup de tensions au sein de l’établissement, tensions et pressions dont Valérie est l’objet central.

Le roman est entrecoupés de chapitre flash-back, contant de façon assez évasive comment on en est arrivé à ce bain de sang. Des petits signes, des remarques anodines de lycéens, quelques tours qui excluent un peu plus Valérie ou Nick. On comprend facilement comment Valérie a été tentée de faire cette fameuse liste aux vues des nombreuses rebuffades de ses camarades.

On voit le personnage de Valérie avoir du mal à réaliser que ce soit son copain qui ait commis un tel fait. Puis le choc fait place à l’incompréhension, Valérie se demande si elle n’aurait pas du voir des signes avant-coureurs, son amour pour Nick perdure malgré ce qu’il a fait, puis elle évolue, tout comme les élèves et les parents des disparus…

Hate List a beau être un roman émouvant et hyper-réaliste, je n’ai été convaincue qu’à moitié par le récit de Valérie et sa personnalité. Valérie est difficile à cerner et surtout à aimer : tantôt forte tantôt très fragile, sa psychologie chamboulée s’explique évidement par le traumatisme. Je la trouve parfois complètement immature et en dehors de la réalité, que ça soit avant ou après l’événement.

Mais comme dit précédemment, Hate List n’est pas un roman fait pour rapporter de façon racoleuse des faits terribles et malheureusement déjà arrivés. C’est un ouvrage sur le pardon, sur le fait que l’homme peut absoudre les pires choses.

Pour tous ceux qui veulent une réponse au pourquoi, passez votre chemin. Hate List est ici pour nous proposer une sorte d’essai sur la reconstruction d’un point de vue original celui d’une petite amie qui passe du statut de suspecte et d’accusée à celui de victime tout en restant coupable pour elle-même.

Un ouvrage poignant mais qui s’oubliera tout de même assez facilement, il lui manque pour moi le « truc » qui en fait quelque chose de mémorable.

6.5/10

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Mr. Peanut

Mr PeanutUn roman déroutant sur la relation complexe et subtile qu’est le mariage…

Adam Ross est un auteur américain et Mr Peanut est son premier roman ; il a été traduit dans plus de treize pays. Son second roman, Ladies and Gentlemen est sorti il y a quelques mois.

David Pépin, homme marié et heureux… ou presque.

Mr David Pépin vit avec sa femme depuis de longues années. Leur mariage se passe relativement bien, malgré le fait qu’Alice – sa femme – ait un caractère assez capricieux. Il l’aime énormément, infiniment, mais… depuis quelque temps il rêve qu’Alice meurt. Et se cauchemar lancinant qui vole la tranquillité de Mr Pépin va empirer quand Alice va vraiment mourir…

C’est ainsi que deux enquêteurs sont mis sur l’affaire. Mr Pépin est-il vraiment le mari inconsolable qu’il parait être ou est-il le meurtrier de sa femme chérie ?

Le mariage sous ses pires coutures

Mr Peanut est en fait un très sombre tableau de la relation conjugale. Le mariage sous ses pires aspects y est présenté. L’envie de tromper, de hurler, de cacher… le côté lugubre de l’homme (est de la femme) est ici à son apogée.

L’incompréhension des hommes face au langage muet et subtil des femmes. Le temps qui passe sur un couple les constants jeux de pouvoirs… Adam Ross nous dissèque méthodiquement le comportement et les motivations de chacun.

Avouons que l’annonce d’une telle intrigue a de quoi allécher, d’autant que la psychologie de Mr Peanut et de sa femme Alice sont creusées jusqu’à l’extrême, mettant à nu pour nous lecteur, les recoins les plus obscurs de la psychologie de couple.

L’idée de départ de ce roman est excellente ; mais son exploitation n’est malheureusement pas à la hauteur.

Dans ce premier roman, ce sont trois couples très différents qui sont ici racontés, et cela dans une construction parfois déstabilisante et hasardeuse. Entre polar et roman psychologique le mélange des deux donne un récit assez flou au final. On pressent où veut nous emmener Adam Ross sans jamais voir notre destination finale, c’est bien dommage. Car on s’attache beaucoup au couple Pépin tout au long de ce très long roman (plus de 500 pages) on traverse avec eux leur désarroi, leurs joies et leurs terribles peines (bien plus nombreuses). Mais la transition entre les différentes « scènes » fait perdre le fil conducteur de l’intrigue.

Enfin, autre point noir, certains personnages sont très peu crédibles : et dans leur psychologie et dans leur histoire passée. Et leurs réactions dans l’histoire présente sont encore plus étranges…

C’est donc un roman en demi-teinte qui nous est ici livré. A la fois très bien ficelé pour son côté intriguant, haletant mais terriblement décevant dans sa mise en forme. Donner un avis clairement positif ou négatif n’es pas possible sur Mr Peanut, car on ne peut s’empêcher d’avoir de l’émotion en lisant les pages de ce premier roman. Émotions qui sont malheureusement emberlificotées dans une intrigue triple parfois peu claire. Un roman qui aurait pu être une franche réussite, dommage.

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GENRE : Littérature
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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Vampire Kisses – Tome 1

Vampire Kisses 001Une histoire de vampires qui laisse un peu sur sa faim…

 Vampire Kisses est une série de romans publiée aux éditions Castelmore, trois tomes sont pour le moment sortis en France, mais la série en compte déjà huit outre-Atlantique. Son auteur, Ellen Schreiber, était actrice avant de devenir écrivain, elle est même passée par la Royal Academy of Dramatics Art de Londres.

Le succès de Vampire Kisses a été tel qu’elle s’est vue proposée une adaptation de ses romans en manga, ils sont disponibles en France aux éditions Soleil. Outre cette série vampirique, elle a également écrit une saga prénommé Once in a full moon, qui traite de loups-garous, mais qui n’a pas encore vu le jour en France.

Dullsville, capitale de la tranquillité…et de l’ennui.

Il ne se passe jamais rien à Dullsville. Absolument rien. Alors quand une nouvelle famille s’installe dans le manoir abandonné depuis des années, autant dire que ça fait beaucoup parler les curieux habitants. Surtout que cette famille a des allures quelque peu étranges… ils ne sortent quasiment jamais, et le peu que l’on sait d’eux fait froid dans le dos.

Et c’est à Dussville également que vit Raven, une adolescente qui s’habille dans le plus pur style gothique, ce qui n’est pas pour plaire franchement à ses parents. Et au lycée, son style fait d’elle une cible toute désignée aux moqueries, mais son esprit cynique et sa répartie cinglante ont tôt fait de faire reculer ses détracteurs, sauf les plus tenaces…

Alors quand Raven apprend qu’une nouvelle famille s’installe et que l’un des fils, Alexander Sterling a l’air d’avoir le même style qu’elle, elle décide d’aller faire un tour au manoir histoire de se renseigner et d’apaiser sa soif de curiosité. Et la rencontre risque d’être surprenante…

Une histoire qui fonctionne bien, mais dont le schéma est très classique.

Le reproche que l’on pourrait faire à ce premier tome est de rester dans les sentiers battus. Le personnage de Raven est très stéréotypé, et on tombe vraiment sur une adolescente gothique « de base » sans grande personnalité. De plus, sa fascination pour les vampires (pas toujours très saine) est vraiment excessive, la rendant vraiment très fleur bleue, pour ne pas dire naïve. Le personnage d’Alexander est lui beaucoup plus difficile à cerner, la preuve c’est que l’on ne sait pratiquement rien de lui du début à la fin, et ce côté mystérieux n’est pas gênant, au contraire il apporte une certaine fascination de l’inconnu qui doit parfaitement fonctionner sur un lectorat adolescent.

C’est pourquoi malgré un schéma assez basique, on se laisse facilement embringué par l’histoire qui pique tout de même notre curiosité. On se retrouve avec les tourments cruciaux d’une adolescente : choix d’une robe pour le bal, ou encore le classique problème du premier rendez-vous. Cette ambiance feutrée et mystérieuse n’est pas pour déplaire, on retrouve la noblesse qui faisait les romans de vampire d’avant. Car il n’y a que peu d’action au final, mais beaucoup d’interrogations et de non-dits. En particulier sur la fin, qui est très bien faite.

C’est un peu à contre-courant qu’est Ellen Schreiber avec ses vampires, bien loin de l’action effrénée des romans de vampires qui font la tendance actuelle. Et c’est un petit retour aux sources assez plaisant.

Vampire Kisses est donc un roman sympathique mais pas génialissime. Il conviendra parfaitement à des adolescentes qui veulent s’essayer à la bit-lit. On a malgré tout envie de savoir ce qu’il va se passer dans les tomes suivants, étant donné la fin de ce premier tome, affaire à suivre.

6.5/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : L’épouse de bois

L'épouse de boisEntre poésie, nature et féérie…dans les terres arides et hypnotiques de l’Arizona

Premier roman (et pour le moment le seul) de Terri Windling paru en France, l’épouse de bois était sorti en 2010 aux éditions les Moutons électriques dans la collection La bibliothèque Voltaïque avant de sortir en poche en juin dernier chez Le livre de poche.

Loin d’être uniquement écrivain et anthologiste, Terri Windling est aussi dessinatrice, peintre et directrice littéraire. Elle travaille également sur des ouvrages concernant la féérie en collaboration avec le couple Brian et Wendy Froud.

Une mort inexpliquée

Tout commence à Tucson, dans l’Arizona à la frontière du Mexique, où le célèbre (et fictif) poète Davis Cooper vient de trouver la mort dans d’étranges circonstances. C’est ainsi que l’auteure Maggie Black hérite bien malgré elle de la maison de l’écrivain, qu’elle n’avait connu que de façon épistolaire… elle décide alors de s’atteler à une tâche titanesque : réaliser la biographie de cet homme qui a été son père spirituel.

S’installer dans la dernière demeure du poète deviens donc une évidence pour Maggie pour s’imprégner de la façon de penser de Cooper avant qu’il ne quitte cette terre de façon si abrupte.

brian froud 01Un roman fantastique aux échos réalistes

Beaucoup des éléments qui constituent L’épouse de bois sont réels ou tout du moins très inspirés de la vie de l’auteure. Terri Windling vit entre l’Angleterre et Tucson (dans l’Arizona), tout comme le personnage central du roman : Maggie Black.

Et tout comme son personnage, l’auteur entretien un lien très fort avec les arts aussi bien littéraires que visuels.  L’illustrateur féérique Brian Froud, (ami de Terri Windling dans la vraie vie), trouve lui aussi sa place dans cette fresque placée entre nature et imaginaire. Cette relation fusionnelle qu’entretien ici l’homme avec la nature est d’une importance capitale pour apprécier l’œuvre dans son entier.

Une autre vision de la fantasy

L’épouse de bois est typiquement le genre de roman qui redonne un souffle de vie au genre de la fantasy. Bien loin des quêtes épiques et des créatures mythiques, on entre dans un univers feutré, mystérieux empli d’une beauté bien souvent silencieuse.

Cette vision d’une fantasy naturaliste fait penser au roman de Robin Hobb, Le dieu dans l’ombre, également centré sur la beauté de la nature, sa façon de nous envouter et de nous amener à croire en des créatures évanescentes, fuyantes mais également dangereuses…

Autant le dire tout de suite, l’intrigue de la mort de Davis Cooper passe très vite au second plan, car la raison d’être de ce roman, ce sont ses descriptions foisonnantes de paysages mythiques, de collines rougeoyantes sous le soleil du soir… et on est servis, une fois l’épouse de bois terminée, les grands espaces désertiques décrits tout le long sont comme un appel des sirènes… Le rythme d’écriture est donc assez lent (parfois trop), mais on passe vite outre pour laisser place à une rêverie continuelle.

L’épouse de bois n’est pas un roman de suspense, ni même un roman de fantasy comme on l’entend habituellement, mais il est de la trempe de ceux qui marquent durablement les esprits. Espérons que cette première incursion dans le monde féérique de Terri Windling donne envie aux éditeurs français de nous offrir d’autres occasions de la découvrir.

7.5/10

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : La Société des S

PLAT1-<COUVHubbardLasocie te desSGF_Mise en page 1Un superbe roman de vampires qui sort des sentiers battus

La société des S est le premier roman d’une trilogie vampirique destinée aux ados, paru dans la collection Medium de l’Ecole des Loisirs. Son auteure, Susan Hubbard est d’origine américaine, c’est son premier roman pour adolescents traduit en France.

Une enfance surprotégée

Ari est une jeune fille de douze ans qui a une vie étrange comparées aux autres jeunes de son âge : elle suit des cours particuliers, lit couramment  plusieurs langues et peux soutenir sans problème une réflexion philosophique.

Elle n’a guère le droit de sortir, mais ça ne l’a jamais dérangée, son bonheur se trouve dans ses lectures et les moments silencieux qu’elle partage avec son père, un homme sombre, mystérieux très attaché à ses habitudes, elle n’a jamais connu sa mère qui a disparu mystérieusement.

Et puis Ari n’est pas si seule que ça, il y a Dennis, l’assistant de son père qui lui donne aussi des cours, ainsi que Mme Roots et Mme McGarrit, la femme qui s’occupe de la maison. C’est d’ailleurs cette dernière qui va demander à son père l’autorisation de « sortir » un peu Ari et de l’amener chez elle. C’est ainsi qu’elle se retrouve un soir chez Mme McGarrit et qu’elle découvre les bruits, les odeurs de la vie et surtout : d’autres personnes de son âge. C’est ainsi qu’elle va comprendre qu’il y a quelque chose qui cloche dans Sa famille à elle…

A la recherche d’une identité

Ari se doute de plus en plus que son père a « quelque chose qui cloche », mais n’ose mettre un mot dessus. D’autant que ces investigations ne sont que les prémices d’autres, plus importantes.

Parallèlement à ses recherches, Ari s’épanouit, elle commence à sortir, se faire des amis : Kathleen, la fille de Mme McGarrit va devenir sa meilleure amie et elles feront les quatre-cent coups ensemble.

Cette recherche d’identité et de référents prend une très grande place dans le roman, car avant d’être un récit vampirique, La société des S est avant tout un livre qui cherche à explorer les chemins qui mènent à l’âge adulte. Les premières fois, la question de ses origines etc… d’une façon atypique et complètement captivante.

Une narration originale et bien construite.

Tout le récit est en fait le journal d’Ari, qu’elle destine à quelqu’un dont on ignore l’identité. Elle y conte ses doutes, ses nouvelles amitiés, émois, réflexions et les faits qui changent subrepticement sa vie.

Raconté comme un journal d’ado et ficelé comme un polar, la Société des S est un roman qui démarre d’une façon des plus atones pour monter crescendo dans la tension et les révélations.

Ce début de trilogie est un coup de cœur à ne pas manquer, aussi bien pour les ados que pour les adultes ce roman séduira les fans de vampires mais aussi et surtout les gourmands de bonnes lectures. La série continuera bientôt avec le second tome intitulé : Le temps des disparitions.

Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF

Chronique : Idlewild – Tome 1

idlewild 1Un univers déroutant qui ne convainc qu’à moitié…

Idlewild est le premier tome d’une trilogie parue dans la récente collection Nouveaux Millénaires des éditions J’ai Lu, qui réunira ses publications SF grand format. La suite de la série est prévue pour la fin de l’année, puis début 2012 pour le troisième tome. Son auteur, Nick Sagan n’est autre que le fils de Carl Sagan, l’éminent scientifique qui a initié le programme SETI consistant à rechercher de possibles vies extraterrestres et qui était également l’auteur de nombreux ouvrages, dont Contact, qui a inspiré le film éponyme.


Un début d’histoire franchement étrange

Tout commence dans un champ de citrouilles. Un jeune homme y est allongé. Il ne se souvient plus de rien sauf de trois choses : on a essayé de le tuer, que Lazare est mort et qu’il a tué Lazare. À partir de ces faits, le personnage part en quête de son « moi », de ses souvenirs.

Mais le personnage principal n’est pas seul, il vit avec neuf autres adolescents de son âge. Leur présence, que l’on pourrait croire capable d’aider l’amnésique, est tout le contraire. Plus il en apprend, moins les réponses sont évidentes.

Ce début d’histoire est hautement captivant, mais la suite devient beaucoup trop décousue et déconcertante. On passe parfois du coq à l’âne sans grande logique, et même si certains éléments sont expliqués dans la suite des événements, le lecteur est trop balloté d’événements inexpliqués en situations bizarres.

Des mystères qui s’imbriquent dans un univers virtuel…

Difficile d’en dire plus sur l’intrigue sans en révéler trop, mais le livre fourmille de bonnes idées plus ou moins bien exploitées.
Les personnages sont traités avec efficacité et profondeur, mais ça ne suffit pas à rehausser la qualité du roman. Trop d’éléments sont insérés au décor sans justifications. Les amateurs de cyberpunk s’y retrouveront sans peine mais pour les autres, il restera difficile d’appréhender un univers aussi foisonnant et heurté.
Autre élément dérangeant : l’écriture. Trop « jeune », elle donne l’impression de vouloir séduire un lectorat adolescent, sans y réussir. On a donc parfois affaire à de la vulgarité un peu trop facile qui tombe dans les clichés de « l’adolescent rebelle » envoyant tout valser et qui refuse toute forme d’autorité.

Où s’arrête le virtuel ? Où commence le réel ?

Le fond de l’histoire est bel est bien la quête de réponses sur la réalité. Où commence-t-elle dans ce monde si étrange, surréaliste ? En ce sens, le roman fait beaucoup penser aux œuvres de Philip K. Dick qui avaient elles aussi pour fond la frontière entre réalité et virtuel, là où commencent les hallucinations. Car on ne sait pas toujours à quoi Nick Sagan nous confronte : folie ? rêves ? spéculations du personnage ? certitudes ? paranoïa ?
L’intrigue de base est donc bien plus compliquée qu’il n’y paraît. C’est d’ailleurs la force de l’histoire. Le chevauchement des faits et des éléments permettent d’entrevoir toute l’horreur d’une situation obscure mais encore très nébuleuse par bien des aspects.

En somme Idlewild est un roman intriguant, déroutant. Trop peut-être. Il laisse un goût amer en guise de conclusion. Quoi qu’il en soit, le roman, sans être extraordinaire, donne tout de même envie de connaître sa suite, Edenborn, à paraître en novembre. Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

 

Chronique Jeunesse : Le guide des chats du vieil Opossum de T.S. Eliot Eliot et Axel Scheffler

guide chats opossumLes chats ! Certains sont sages, d’autres, fous, certains sympas, d’autres, filous.

Voici un ovni dans le monde de la littérature jeunesse et de la poésie à la fois avec deux auteurs renommés. Le premier, T. S Eliot : poète américain ayant reçu le prix Nobel de littérature en 1948 ; le second n’est autre qu’Axel Scheffler, le célèbre illustrateur jeunesse ayant fait les dessins du nom moins réputé monstre Gruffalo.

Pour la première fois, Le guide des chats du viveil Opossum (Old Possum’s Book of Practical Cats) est édité en français. Cette œuvre méconnue de T.S. Eliot a inspiré la célèbre comédie Cats créé par Andrew Loyd Webber.

Passons à l’œuvre en elle-même uniquement consacrée avec amour sur nos amis à fourrure : les chats. Remplie d’humour cette œuvre originale séduira petit et grands avec des phrases rigolotes, loufoques. On y croise des chats voleurs, d’autres pirates ou encore de coquins farceurs. L’un de mes poèmes préféré de ce recueil est le premier : Le nom d’un chat. Où l’on y trouve toute une liste de noms ridicules comme Platon ou encore Bombarellina, un peu difficiles à porter pour un chat !

Pour conclure sur ce beau livre-objet ; c’est un indispensable. Que vous adoriez les poèmes ou non, que vous ayez des enfants à qui les lire ou pas. C’est une bouffée d’humour qui nous est ici offerte pour le plaisir des yeux mais aussi des oreilles si vous vous essayez à lire ces proses à hautes voix !

Les Jerpitits Chats sortent ce soir,

Les Jerpitits Chats sont tous sortis,

La Jerpitite Lune brille dans le noir,

C’est l’heure du bal desJerpitits.

Actualité éditoriale : Dôme, le nouveau Stephen King sort le 2 Mars 2011

dome king both……

La sortie d’un nouveau Stephen King est toujours un évènement en soi mais cette fois, deux ouvrages sortent simultanément à cette date : Le Dôme tome 1 et 2. L’histoire semble être un huis-clos à l’échelle d’une petite ville, ce dernier étant causé par un dôme invisible et d’origine inconnue… Peu d’informations sont déjà disponibles, alors en attendant le 2 mars prochain, voici la quatrième de couverture (ci-dessous) et la magnifique couverture des deux ouvrages (ci-dessus).

Quatrième de couverture :  A la fin de l’automne, la petite ville de Chester Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible. Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester Mill se raréfient. Big Jim Rennie, un politicien pourri jusqu’à l’os, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe. Un nouvel ordre social régi par la terreur s’installe et la résistance s’organise autour de Dale Barbara, vétéran de l’Irak et chef cuistot fraîchement débarqué en ville.

Chronique : L’affaire Amanda – Tome 1 – Invisible

affaire amanda 01Mais qui est Amanda ? Et ou est-elle ?

L’affaire Amanda est une série de romans pour adolescents étrange et fascinante : mêlant suspense, histoires d’amitiés entre filles mais aussi problèmes de famille de façon très subtile c’est une sorte d’O.V.N.I. dans son genre (le seul genre de livre qui pourrait lui ressembler serait le best-seller Cathy’s Book, un livre-enquête édité lui aussi chez Bayard). Chaque tome est écrit par un auteur différent, le premier est écrit par Stella Lennon, mais il s’agit d’un pseudonyme… et également d’un indice pour le lecteur…

Tout commence quand Callie, Hal et Nia sont convoqués au bureau du proviseur sans aucune raison : ils ne se connaissent que de vue et sont accusés d’avoir vandalisé la voiture du proviseur… mais ce ne sont pas eux. Par la force des choses (ou plutôt par le fait d’Amanda), ils se retrouvent à enquêter sur la disparition de celle-ci ; qui leur a semé une foule d’indices pour avoir une idée de où la trouver. Mais pourquoi a-t-elle disparu du jour au lendemain ?

Au fil des pages, ont entrevois quelque chose de plus grand encore que la disparition de leur amie, une sorte de mise en abîme d’enquêtes, mais sans en dire plus, je pense qu’il faut plusieurs lectures du livre pour remarquer en tant que lecteur tout les indices semés à foison dans ce premier tome (eh oui, encore une saga !). Tout commence par une voiture, puis des symboles gravés, puis des tatouages puis… etc.

La saga a été prévue en huit tomes, c’est énorme, mais aux vues des nombreux mystères qui apparaissent déjà, ça ne sera pas forcément de trop. J’ai vraiment hâte de lire la suite qui nous promet beaucoup en espérant qu’elle soit à la hauteur de cette introduction. Aux Etats-Unis, les trois premiers tomes sont sortis, voici la couverture du second tome, Signal for Afar, en attendant sa sortie française début 2011 !

Et pour les fans et curieux, voici le lien qui vous mènera au site officiel de l’Affaire Amanda avec un forum où les lecteurs émettent toutes leur suppositions sur l’enquête, il y a aussi une page de test pour savoir quel est son totem (cf dans le livre).