Chronique ado : Ueno Park

Une incursion douce et passionnante dans le Japon d’aujourd’hui au travers du portrait de huit adolescent.e.s qui ne se connaissent pas mais qui vont tous à Ueno Park. Pour changer leur destin ?

Ueno Park est un roman de l’auteur Antoine Dole paru en 2018 chez Actes Sud Junior. Le nom d’Antoine ne vous dit peut-être rien ? Et pourtant… c’est également lui qui se cache derrière le très célèbre nom de Mr. Tan, l’auteur de Mortelle Adèle !

Il a également écrit quantité de romans pour les ados et la jeunesse et est publié aussi bien chez Le Rouergue que chez Talents Hauts ou encore Sarbacane…

Hanami, où l’occasion de l’introspection à travers la beauté éphémère des fleurs…

Ils sont huit adolescents à se questionner sur leur vie, leurs souhaits, la société japonaise qui pour certains les ostracise. Au détour du parc Ueno, chacun d’entre eux va profiter de l’Hanami (coutume japonaise où l’on apprécie la floraison des fleurs, principalement de cerisiers – sakura) pour faire le point et peut-être prendre un tournant dans leur vie…

La société nippone dans toutes ses contradictions fascinantes

Ce court roman ado que l’on peut assimiler à un recueil de nouvelles m’a fait passer un agréable moment. J’ai aimé passer ce court moment avec chacun des personnages, certains étant plus attachants et mémorables que d’autres.

Chacun d’entre eux étant le reflet d’un phénomène de société typiquement japonais.

On y retrouve une hikikomori (personne qui peut s’isoler dans une pièces plusieurs années sans jamais en sortir). Voir la chronique sur le roman Hikikomori ici.

Une autre ado qui pratique le Enjo kōsai (forme de prostitution où des lycéennes/collégiennes se font payer par des hommes bien plus âgés qu’elles pour s’acheter la plupart du temps des produits de luxe). Pour en savoir plus sur ce phénomène de société incroyable, je vous conseille de lire la chronique de Love and Pop, un roman de Ryu Murakami dont c’est le sujet central.  

Un second est un genderless boy, un jeune homme qui refuse les codes binaires et s’approprie tous types de modes. Qu’elle soit explicitée comme féminine ou masculine, le but est de brouiller les différences de genre. Sa mère n’assume absolument pas les codes vestimentaires de son fils et a honte qu’il sorte de la maison habillé en genderless boy. De même, le jeune homme essuie beaucoup de regards mauvais… mais également d’autres très positifs.

Une autre adolescente est quant à elle très lourdement malade. Elle a conscience que cet Hanami est très certainement le dernier et veut tout faire pour en profiter au maximum, même si elle est en fauteuil roulant…

Voilà pour l’aperçu des différents portraits que vous allez croiser. C’est très intéressant pour qui ne connaît que très peu le Japon et sa culture. Ueno Park est l’occasion de découvrir des termes, traditions et modes très spécifique au pays.

Pour ceux et celles qui se passionnent déjà beaucoup pour cette culture, Ueno Park est une lecture sympathique, mais peut-être pas assez étonnante. Ce fur le cas pour moi, même si j’ai eu plaisir à reconnaître certains phénomènes de sociétés, même quand ils n’étaient pas nommés.

Ueno Park est donc l’occasion de faire une incursion originale et touchante au Pays du Soleil Levant où tout est codifié, mesuré et où chacun doit faire le moins de vagues possible. Ce n’est pas ce que souhaite la nouvelle génération de japonais qui s’en défend comme elle peut. A lire dès 14 ans environ.

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