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Chronique Jeunesse : Super Vanessa et la Crique aux fantômes

Un roman pour la jeunesse dans l’ambiance d’un des meilleurs épisodes de Scooby Doo !

Florence Hinckel, l’une des auteurs de la série ado emblématique U4 revient à la jeunesse avec Super Vanessa et la crique aux fantômes, dans la collection Pépix. Elle avait déjà écrit dans la même collection Super Louis et l’île aux 40 crânes en 2014.

En jeunesse, on lui doit également la série Le Chat Pitre (Nathan), Mémoire en mi (Syros), et une foule d’autres romans chez Rageot, ou encore Oskar.

Il se trame des choses étranges dans la petit ville de Cygne-sur mer…

Bienvenue dans une ville typique et charmante dont même le nom est source de curiosité : Cygne-sur mer. C’est ici que vie la jeune Vanessa, mais également Louis, Brutus, et une foule d’autres enfants.

Depuis l’annonce d’un tournage très important du réalisateur renommé Marc Oreille, la bourgade est en ébullition… et des événements étranges surviennent : apparitions, voix surnaturelles, etc… A quoi sont dues ces manifestations qui terrifient peu à peu la crique ? Vanessa va mener l’enquête, aidée par ses amis Louis (surnommé ici Loulou), Gus, surnommé Brutus, Marius-la-ficelle et Adam-le-Roux !

Drôle, bien ficelé, le tout avec une ambiance GÉNIALE

De l’ambiance en passant par l’intrigue et la façon dont sont campés les personnages, tout fonctionne à merveille dans ce roman.

On (re)découvre Louis, le même que dans l’ouvrage Super Louis et l’île aux 40 crânes, mais aucune obligation pour le lecteur de le lire pour apprécier et comprendre pleinement Super Vanessa et la crique aux fantômes. J’ai d’ailleurs préféré l’histoire de Vanessa à celle de Louis, et de loin !

Ici, vous aurez donc une histoire sur fond d’esprits, de fantastique et de mystère… Vous découvrirez également une amitié naissante entre deux personnes qui se détestent absolument, mais qui grâce à une simple phrase, vont réussir à se découvrir.

Quant à l’ambiance Scooby Doo dont je vous parlais en phrase d’accroche, je trouve qu’il n’y a pas mieux pour décrire en peu de mots ce roman. Tout y est : le mystère, le côté surnaturel, un duo de malfrats, une histoire d’argent et d’héritage… et une supercherie mise au grand jour !

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En somme, c’est avec enthousiasme que je vous conseille cet ouvrage pour les enfants à découvrir dès l’âge de 9 ans environ. On découvre le monde du spiritisme et du cinéma (et de ses horribles castings), tout en s’amusant. Garçons ou filles, peu importe, ils auront un plaisir fou à découvrir cette histoire !

PS : Mention spéciale à l’illustratrice, Caroline Ayrault. Ses petits fantômes à chaque début de chapitre (tous différents !) m’ont beaucoup fait sourire. En particulier les fantômes qui ont peur… ça fait peur !

Chronique : Felicity Atcock – Tome 2 – Les anges ont la dent dure

Un second opus à la hauteur… et même plus savoureux !

Si vous ne connaissez pas encore Sophie Jomain, c’est l’auteur française à ne pas manquer du moment (et ce moment dure, dure !). Ses romans sont souvent plongés entre imaginaire et romance, et ses héros sont extrêmement attachants et charismatiques. Elle a notamment écrit la saga Les étoiles de Noss Head.

Poulets et malédictions…

Felicity Atcock, vendeuse de délicieux chocolats dans la petite ville de Bath n’a vraiment pas une vie tranquille… A peine se remet-elle des nombreuses révélations concernant les anges, les vampires et les entre-deux qu’elle se voit menacée. Sous la forme d’un poulet cloué à sa porte. Un poulet mort, bien sûr… Qui donc peut lui en vouloir ? Et pour quelles raisons ?

Il semblerait que ce soit une personne en lien avec une sorcellerie des plus noires… Heureusement (on non), Felicity est toujours chaperonnée par son bel ange Terrence qui va voler à son secours, de même que le mystérieux Stan…

Plus délicieux, plus savoureux, on en redemande !

Incroyable mais vrai, je commence à franchement apprécier la romance fantastique grâce à Sophie Jomain. Son univers est bien travaillé, et elle l’approfondit encore avec de très nombreuses nouveautés et développements bien amenés.

L’intrigue a beau être assez aisée à deviner, on appréciera la façon qu’a de nous embarquer l’auteur dans son univers. Dans un mélange entre sensualité, magie et suspense on est extrêmement bien servis ! Sans oublier une bonne dose d’humour également.

Et cerise sur le gâteau, les personnages sont de plus en plus fouillés et révèlent peu à peu leurs secrets. On n’est bien loin de tout savoir sur eux, et on apprécie chaque fragment de leur personnalité…

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En somme, ce deuxième tome confirme les impressions laissées par le premier. Felicity Atcock est une série de bit-lit addictive, drôle et emplie de charmes… dans tous les sens du terme.

D’autant que la fin de ce second tome vous laissera sur votre faim, et vous n’aurez qu’une seule envie, vous précipiter sur le troisième opus de la saga… ! C’est donc un coup de cœur confirmé.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique jeunesse : Pip Bartlett et les créatures magiques

Drôle et déluré, imaginez notre monde si les créatures magiques faisaient partie de notre quotidien ?

Ecrit par Maggie Stiefvater et Jackson Pearce qui sont toutes deux des auteures américaines, voici le premier tome de Pip Bartlett et les créatures magiques ! L’ouvrage est paru au Seuil Jeunesse en fin d’année 2016.

Maggie Stiefvater n’en est pas à son premier roman paru en France, on a déjà pu la découvrir grâce à La prophétie de Glendower (Hachette, collection Black Moon) ou sa saga Frisson. Pour Jackson Pearce, nous avions déjà lu et chroniqué Sisters Red sur le blog (Albin Michel, collection Wiz).

Où l’on apprend que les licornes sont d’une indécrottable suffisance

Pip a don extraordinaire, celui de parler aux créatures magiques ! Mais bien entendu, personne ne la croit et voit en elle une affabulatrice… Mais cela ne l’empêche pas de nouer la conversation dès qu’elle en croise, ce qu’elle va faire avec la journée des métiers de son école. Plusieurs licornes y sont présentées… et c’est là que tout tourne mal.

C’est ainsi que Pip se retrouve pendant les vacances chez sa tante vétérinaire spécialisée dans les créatures magiques de toutes sortes. Pour calmer ses ardeurs à discuter avec les animaux, quoi de mieux que de les lui faire côtoyer pendant deux longs mois ? Et c’est parti pour un monde entièrement semblable au notre, les créatures fabuleuses en plus !

Un petit vent d’air frais qui fait du bien

Cette nouvelle lecture est pour moi une réelle découverte 100% plaisir. Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu un roman jeunesse aussi drôle et rafraîchissant, et ça fait un bien fou ! Partez à la découverte d’une toute nouvelle mythologie où les créatures portent des noms tels que Poilafeu, Griffon nain soyeux, Cornebec ailé commun ou encore Poisson-vitre.

L’intrigue sert parfaitement l’univers, qui s’ouvre à nous au fil des mystères que devra élucider Pip. Le questionnement autour des poilafeus et de leur lieu de nidification (les petits dessous des gens, bien au fond des tiroirs) vous prendra tout le temps du roman, et c’est un régal.

Le roman est parsemé d’illustrations tirées de l’ouvrage de référence par lequel jure Pip : Le guide des créatures fantastiques de Jeffrey Higgleston. Et au fil de l’histoire et de ses découvertes, Pip rajoute de très nombreuses annotations, notamment sur les licornes (que l’on découvre odieuses) et les poilafeus (qui ne sons pas nécessairement nuisibles).

D’ailleurs, les auteures on beau être américaines, c’est un français qui a réalisé les illustrations (couverture et intérieur) : Roland Garrigue. Son dessin est détaillé et un peu déluré, donc totalement dans l’esprit du livre !

Entre le roman d’aventure et le récit fantastique, mais le tout bien ancré dans un quotidien somme toute normal, Pip Bartlett et les créatures magiques est un petit coup de cœur ! Je vous le conseille pour les enfants à partir de 9 ans environ.

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Tout ça pour dire que l’on attend avec impatience la suite. Je suis tombée en amour des petits poilafeus, ils sont tout simplement TROP MIGNONS. Un peu de patience maintenant, mais on attend en trépignant la suite tant l’ambiance de ce premier tome était parfaite ! Pip Bartlett la pipelette et son ami Tomas l’allergique seront de retour…

Chronique album jeunesse : L’histoire perdue

Le grand retour de l’illustrateur talentueux Xavier Salomó !

Nous l’avions découvert lui et son trait si caractéristique avec l’album OFF ; il revient avec un tout nouveau titre : L’histoire perdue, paru au Seuil Jeunesse. Ici, nous retiendrons (outre les dessins magnifiques) une narration extrêmement originale et drôle.

Xavier Salomó est un illustrateur d’origine espagnole, il a étudié à l’école Massana de Bologne et l’histoire de l’art à l’université Autónoma. Meritxell Martí est quant à elle docteur en sociologie de l’art et des nouvelles technologies. Elle enseigne à l’université ouverte de Catalogne et vit à Barcelone.

Une histoire modifiée en temps réel par… le dessinateur

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’Eva, et elle a décidé en ce jour particulier de se vêtir de sa jolie robe bleue… Mais l’illustrateur en a décidé autrement et lui fait mettre un T-shirt blanc et un pantacourt kaki. Mais ce n’est que le début des contrariétés pour le narrateur, car l’illustrateur a décidé de n’en faire qu’à sa tête et ne va pas écouter une seule fois ses directives.

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Narrativement singulier… et délicieux !

Alors que l’on s’attend à un contenu relativement classique, on découvre une histoire totalement inattendue ! En effet, le texte et l’image n’ont absolument rien à voir, l’illustrateur ayant décidé de ne pas tenir compte des descriptions et instructions qui lui sont données. Ce paradoxe est tout à fait original et bien trouvé, et cela rend l’histoire unique. Je n’ai jamais lu une telle idée parmi les très nombreux albums jeunesse que j’ai pu découvrir… En cela, bravo aux auteurs pour cette trouvaille !

En ce qui concerne les illustrations de Xavier Salomó, on retrouve son trait si beau et caractéristique. C’est détaillé, coloré, vivant, simple et en même temps fouillé… On ne peut que tomber sous le charme de son dessin. Et puis… les surprises qu’il nous réserve sont nombreuses !

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Ainsi, l’idée narrative est si originale qu’elle prime presque sur l’histoire elle-même. J’ai tellement adoré l’entrée en matière de L’histoire perdue que j’aurais voulu que la narration opposant illustrateur/narrateur continue tout au long de l’histoire. Mais cela aurait peut-être été difficile à mettre en œuvre, d’où un retour à une histoire mise en scène de façon classique pour la conclusion de l’album.

Quoi qu’il en soit, cet album est un véritable coup de cœur ! Il est original, il est beau, d’un format assez grand pour profiter comme il se doit des dessins. A réserver aux enfants dès l’âge de 5 ans, et ce jusqu’à 6 ans car le style n’est pas évident à comprendre pour les plus petits. En tout cas, bravo aux auteurs pour cette réussite originale et inclassable ! A quand une autre histoire mettant joliment en scène la dualité entre l’histoire et le dessin ?

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Trollhunters

Un roman d’urban fantasy où les trolls vivent en parallèle de nous, les humains… et tous ne sont pas gentils, loin de là !

On ne présente plus désormais l’auteur/scénariste/réalisateur qu’est Guillermo Del Toro, qui a eu l’idée originale du roman Trollhunters. Il a coécrit l’ouvrage avec Daniel Kraus, que nous découvrons en France au travers de cet ouvrage.

Trollhunters est paru en France aux éditions Bayard Jeunesse en mai 2016, soit peu avant la sortie de la série Trollhunters sur Netflix. Mais même si les deux supports ont le même nom et la même trame générale, l’intrigue est développée très différemment selon que vous lisiez le livre ou que vous regardiez la série…

D’inquiétantes disparitions…

Dans la petite ville tranquille de San Bernardino (en Californie) surviennent d’étranges kidnappings. Depuis de nombreux mois, des enfants disparaissent, sans raison ni logique… et ne sont jamais retrouvés.

Tout cela aurait un lien avec les trolls qui vivent juste en dessous, et dont la cité se nomme Arcadia. Mais ce que l’on va découvrir est bien plus compliqué qu’il n’y paraît, et le jeune Jim va se retrouvé entraîné dans une intrigue qui le dépasse totalement. Désigné chasseur de trolls à cause de sa lignée, ce dernier n’a plus le choix : il doit combattre pour sauver les enfants de San Bernardino, mais également pour préserver l’humanité entière. En cela il va être aidé par de nombreux trolls (et non, ils ne sont pas tous horribles et sanguinaires !) et des amis au courage incroyable.

Mais la mission qui lui incombe ne dépasse-t-elle pas ses capacités ? D’autant que le temps est compté… il ne lui reste qu’une semaine !

Un roman très jeunesse mais qui paradoxalement s’adresse plus aux adolescents

Pour être totalement honnête, je suis totalement passée à côté de ce roman qui semblait très prometteur en apparence. Le nom de l’auteur, la couverture extrêmement travaillée et attrayante, l’univers peu exploité des trolls… Les arguments penchants en la faveur du livre étaient nombreux ! Mais malheureusement, l’histoire ne suit pas du tout.

En effet, tout y est très stéréotypé et assez vite expédié. Là où on aurait pu voir plusieurs tomes (seulement deux, ça aurait été possible), une installation lente et progressive de l’univers des trolls, on se retrouve obligé de retenir toutes les sous-races de trolls existants en peu de temps. C’est dommage car l’univers pensé et développé ici mériterait que l’on s’y attarde bien plus car on y fait des découvertes intéressantes…

On aurait adoré en apprendre plus sur les changelins et leur particularités dans ce roman, on aurait aimé connaître l’histoire de ces étranges créatures que sont les Schmoof (créature aussi repoussante qu’efficace), de même pour les Nullhullers.

Tout va bien trop vite dans ce roman : de la formation de Jim en passant par la scène finale, tout est traité en accéléré. Là où la première moitié du roman installait bien l’univers, la seconde a été extrêmement raccourcie, le rythme étant bien trop soutenu pour apprécier pleinement l’histoire et les enjeux…

En ce qui concerne l’intrigue et les personnages, on se retrouve avec quelque chose de prévisible et véhiculant bien trop de poncifs. On ne coupe pas au héros faiblard et mal-aimé de l’école malmené par LE beau-gosse sportif de la classe à qui on passe tout. De même, on n’échappe pas au coup de foudre pour l’une des plus jolies filles de la classe (bien qu’originale)… Ni au meilleur ami sympathique, mais un peu lourdaud qui lui aussi est un souffre-douleur… C’est dommage car cela retire toute crédibilité et tout intérêt à l’histoire. De même qu’il y a un « grand » méchant à abattre.

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Tout aurait pu être traité avec plus de finesse en développant plus la mythologie de l’ouvrage, et en laissant à l’histoire le temps d’exister. C’est dommage car le roman se base sur une belle idée originale. Le roman à lui seul revêt ainsi peu d’intérêt, mais si vous avez le temps de vous pencher sur la série du même nom, cela en vaut vraiment la peine.

En effet Trollhunters sur Netflix propose une intrigue très similaire bien que différente par certains aspects majeurs, mais surtout prend son temps pour se développer. Cela donne un univers riche que nous n’avons pas fini d’explorer. La saison 1 est intégralement disponible et une seconde saison est d’ores et déjà en préparation.

Chronique Jeunesse : Théo chasseur de baignoires en Laponie

Un roman fantaisiste aussi drôle que bourré d’imagination où les baignoires peuvent vite mal tourner et revenir à l’état sauvage !

Auteur pour la jeunesse, Pascal Prévot n’en est pas à son premier roman. On lui doit notamment Rien ne presse, majesté (Rouergue), La communauté de l’œuf dur (Milan), Le plus vieux meurtre du monde (Milan) et dernièrement, en juin 2016 : Théo chasseur de baignoires en Laponie.

Le roman a par ailleurs remporté le très prestigieux prix Gulli en 2016 !

Un métier aussi original que dangereux : chasseur de baingoires

Que se passe-t-il quand on s’occupe peu ou pas assez de sa baignoire ? Et bien, elle peut lentement retourner à son état le plus primitif et redevenir sauvage. Elle peut même aller jusqu’à avaler son propriétaire durant son bain ! Mais le métier de chasseur de baignoire est loin d’être répandu, et c’est toujours au père de Théo que l’on demande de régler ce genre de situation périlleuse lorsqu’un cas de baignoire sauvage survient. Chine, Afrique, Grand Nord… il traverse le monde entier pour résoudre ces affaires délicates. Dans cette aventure, nous suivons Théo et son père dans le Grand Nord, plus précisément dans un château où il semblerait que tout ne tourne pas rond…

Une lecture vivante, sympathique et complètement déjantée

Pour avoir l’idée de créer une histoire tournant autour de baignoires meurtrières, il faut déjà avoir une imagination fort débridée ! Et pour développer tout une technicité autour de la chasse à la baignoire (capteurs d’humidité, études comportementale de la robinetterie, etc.), il faut être encore plus imaginatif. Et c’est bien ce que nous propose ici Pascal Prévot : un roman fourni, très bien construit et dont l’univers tien bien la route.

On passe un bon moment de lecture, mais il faut rester bien accroché, car les digressions sur la robinetterie sont nombreuses ! On appréciera également l’amitié qui se créée entre Théo et la jeune fille vivant dans le domaine de Kreujilweck-Potam, Elisa.

A découvrir pour son univers fouillé et totalement unique, mais également pour ses personnages et son intrigue haute en couleurs. Si vous cherchez un récit original et inclassable tout en étant bien écrit, c’est donc ici que ça se passe. C’est une lecture qui demandera un peu plus d’effort que d’habitude à son lectorat, mais ça n’est pas un mal en soi, bien au contraire.

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Ce roman est donc parfait pour des lecteurs dès l’âge de 9/10 ans qui aiment déjà bien la lecture. Je crains que l’ouvrage soit un peu trop débridé pour des lecteurs qui n’aiment pas déjà lire. C’est un bon roman à découvrir, et s’il y a un jour une suite (l’auteur se garde une ouverture à cet effet), je la lirais avec plaisir et curiosité !

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Chronique album jeunesse : C’est mon croncron !

Un album à la narration délirante et imaginative sur le thème du doudou fétiche dont les enfants on du mal à se séparer… gros coup de cœur à l’horizon !

Paru en en septembre 2015 au Seuil Jeunesse, voici un album fun, original et un peu fou signé Lionel Le Néouanic. Dans la sphère de la littérature jeunesse, son coup de pinceau est immédiatement reconnaissable, et apprécié.

C’est l’histoire d’un petit Trucmuche qui s’appelle Pouik…

…qui vit avec sa mom, son pop et… son croncron ! Et oui, Pouik a un doudou qui ne le quitte jamais, même quand il sort dehors pour faire des rencontres et se créer de nouveaux amis. Mais lorsqu’on lui kidnappe son fameux croncron, c’est peut-être justement l’occasion d’apprendre à vivre sans lui, même si c’est très difficile.

Un album génial qui traite d’un sujet déjà très exploité en littérature enfantine

Des livres sur le thème des doudous et de leur séparation avec leurs petits maîtres, il y en a PLEIN : Le mange-doudous de Julien Béziat, Le doudou de la maîtresse de Julie Clélaurin, les petits héros des enfants aussi en possèdent un Trotro, P’tit Loup… etc.

Mais lire un album sur la séparation avec son doudou aussi bien traité le tout avec entrain, humour et efficacité, c’est tout simplement génial. Avec une histoire de petit extraterrestre qui lui aussi possède un doudou, comme chez nous sur Terre, nous découvrons tour à tour : de l’aventure, du suspense, une séparation difficile avec le doudou (pour cause d’enlèvement !), mais également une amitié naissante…

Le texte est vraiment pensé pour une lecture orale (logique me direz-vous vu l’âge du lectorat), cela se ressent dans la façon dont les phrases sont tournées, et comment les jeux de mots sonnent à l’oreille. Cela peut sembler simple à certains d’écrire un ouvrage pour les enfants, mais pour arriver à ce degré de qualité, c’est un travail phénoménal, même avec si peu de texte.

Le tout est très bien mis en scène et raconté, les dessins sont extrêmement colorés, vifs et plaisants. On est sur un ton dynamique et très positif, et c’est le genre d’histoire parfaite à lire aux enfants dès l’âge de 4 ans minimum. Avant, cela risque d’être un peu compliqué à cause des très nombreux (mais géniaux) mots inventés par l’auteur, bravo à lui !

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Alors, que votre enfant ait un doudou fétiche ou non, qu’il ait du mal à s’en séparer ou non, cette histoire est géniale. Il serait dommage de ne la lire que pour traiter de l’épineux sujet qu’est la séparation d’une peluche fétiche avec son enfant. Il faut la lire pour n’importe quelle raison !

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Seul sur Mars

Un cocktail détonnant entre drame, science-fiction et humour. Ce roman est tout simplement un incontournable !

Le titre du roman vous dit peut-être quelque chose ? Et pour cause, Seul sur Mars a été adapté au cinéma en 2015 par Ridley Scott. L’adaptation fut un succès, mais le livre dont il est inspiré est meilleur encore.

Seul sur Mars est pour le moment l’unique roman d’Andy Weir, mais il planche actuellement sur un second livre. Programmateur informatique de métier, Andy Weir a grandit avec tous les classique de la sf. Son père est par ailleurs physicien.

Le but de Seul sur Mars était d’écrire un roman aussi crédible que possible d’un point de vue scientifique (on utilise dans ce cas le terme de hard-sf). Dans ce but, l’auteur a ainsi fait des recherches très approfondies sur la botanique, la mécanique orbitale ou encore les « conditions de vie » qu’offre Mars à l’homme.

Pour l’anecdote, Seul sur Mars était à la base un récit disponible gratuitement sur le site internet de l’auteur. Suite à de nombreuses demandes de lecteurs, l’ouvrage fut ensuite disponible sur tablette numérique pour moins de un euro. C’est ensuite qu’Andy Weir est abordé par un agent et que sa carrière d’auteur se met à décoller littéralement !

Une aventure spatiale hors du commun

Mark Watney est un scientifique de génie aux nerfs solides. Et ça tombe plutôt bien car du courage et de l’ingéniosité, il en aura fortement besoin.

En effet, Mark est très mal parti : abandonné par son équipe qui le croit mort dans une tempête de sable, leur mission a été avortée précipitamment. Mark Watney se retrouve ainsi seul sur Mars pour une durée 4 ans, le temps que la nouvelle mission Ares 4 arrive sur la planète rouge. Mais comme tout le monde le croit mort, il va lui falloir trouver de quoi se sustenter pendant au moins 4 ans et tenter de communiquer avec la Terre alors que tous les moyens de communication de la station martienne au sol ont été détruits par la tempête. Facile…

Génial, captivant, bourré de sciences… une réussite totale

« Laissez-moi vous résumer ma situation : je suis coincé sur Mars, je n’ai aucun moyen de communiquer avec Hermès ou la Terre, tout le monde me croit mort et je suis dans un Habitat censé pouvoir durer trente et un jours. Si l’oxygénateur tombe en panne, je suffoque. Si le recycleur d’eau me lâche, je meurs de soif. Si l’Habitat se fissure, j’explose ou un truc comme ça. Dans le meilleur des cas, je finirai par crever de faim. Ouais, je crois bien que je suis foutu. »

Rarement un roman de sf m’aura autant fait rire du début à la fin. On est pourtant bien dans un récit où le danger et constant et le drame tout proche… Mais le courage et l’humour dont fait preuve Mark Watney à (presque) chaque instant est incroyable. Même quand il déprime ou que tout est contre lui, il réussit à nous surprendre par un sarcasme détonnant et une rigueur scientifique sans failles.

On apprend une foule de choses sur la biologie (une patate pour le repas de Thanksgiving pourra vous sauver la vie après avoir lu ce livre), la mécanique orbitale, la chimie, l’histoire de la conquête martienne également.

Le personnage fait preuve de tant de rigueur scientifique qu’il compte exactement le nombre de calories que chaque pomme de terre lui apportera contre le nombre de calories qu’il dépensera dans la journée.

Ce roman est tout simplement une mine d’informations, et c’est avec fascination que l’on apprend une foule d’anecdotes scientifiques et historique. Aucun temps mort, des phrases pleines d’esprit et un suspense sans failles font de Seul sur Mars un roman absolument incontournable. Mon cœur balance entre ses excellentes qualités narratives et son contenu scientifique hautement crédible. C’est un sans faute sur toute la ligne !

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Pour vous qui ne l’avez pas encore lu, ce sont des moments mythiques de lecture en perspective, un suspense fou, des révélations en chaine, des moments d’angoisse qui vous feront dévorer les pages comme jamais.

Bref, si vous êtes encore vierge de cette lecture, foncez-y, c’est l’un de mes romans favoris de l’année 2016 (avec Player One d’Ernest Cline juste à côté), à classer à côté des meilleurs récits de hard-science.

Je conclurais par cette phrase qui résume parfaitement l’esprit du roman :

« En résumé, mon trou du cul contribue à mon salut autant que mon cerveau. »

PS : Pour ceux qui n’auraient pas vu l’adaptation cinématographique de Seul sur Mars, jetez-vous dessus. Elle fait honneur au livre, a su garder l’esprit très drôle et dramatique de l’œuvre et se regarde avec plaisir. Matt Damon campe magnifiquement le personnage de Mark Watney ! En frec, c’est un vrai régal.

Chronique Jeunesse : Le Bon Gros Géant (le BGG)

Un classique de la littérature jeunesse à (re)découvrir !

Auteur majeur de la littérature jeunesse, Roald Dahl était extrêmement prolifique : Charlie et la chocolaterie, Sacrées Sorcières, Coup de gigot, Matilda, La potion magique de Georges Bouillon… la liste de ses œuvres est longue ! Et elles sont toutes incontournables. Le BGG (Le Bon Gros Géant) en fait également partie, il vient d’ailleurs d’être récemment adapté au cinéma par Steven Spielberg.

A la découverte d’un nouveau monde… celui des géants !

Avant de vous faire le résumé de cette histoire, faisons les présentations : il y a Sophie, une jeune fille très intelligente qui vit dans un orphelinat, à Londres. Et il y a le BGG, un géant qui vit… au Pays des Géants. Rien ne les prédisposait à se rencontrer, mais le destin en a décidé autrement. Sophie et le BGG vont se rencontrer et vivre une aventure folle impliquant des enfants, d’autres géants, mais également… la Reine d’Angleterre !

Toujours empli d’imagination

Le BGG était l’un des rares romans de Roald Dahl que je n’avais pas lu enfant, c’est maintenant chose faite ! Comme ses autres romans, c’est rempli d’imagination et d’humour. J’adore l’idée qu’a eue l’auteur de tournicoter tous les mots qui passent dans la bouche du BGG : hommes de terre, putréfiant, frambouille… les mots « s’entortillembrouillent » tous avec avec lui !

Ses fautes de prononciation et l’invention constante de nouveaux mots le rendent très attachant. Sous couvert d’être un peu simple, c’est en fait un cœur d’or et un esprit brillant qui se cachent sous ses grandes oreilles…

Bien entendu, la jeune Sophie a également son importance, puisqu’elle fait partie des personnages principaux. Mais c’est celle qui m’a le moins parlé parmi les quelques personnages qui composent le roman.

Comme toujours avec Roald Dahl, on est surpris de chapitre en chapitre et faisons la découverte de personnages inattendus. Le plus charismatique et génial de tous restera pour moi celui de la Reine. Je trouve excellent qu’il ait entreprit de mettre en scène un personnage public de cette envergure. D’autant que les illustrations de Quentin Blake les représentant sont fort réussies.

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En somme, l’histoire est géniale, l’imagination est au rendez-vous (comme toujours !), c’est un roman parfait à faire découvrir aux enfants dès l’âge de 9 ans. D’un point de vue narratif, c’est l’un des plus créatifs de l’auteur britannique. Le traducteur (Jean-François Ménard, c’est lui qui a traduit la saga Harry Potter en France) a dû beaucoup « s’amuser » à retranscrire les inventions lexicales débridées de Rolad Dahl.

Si vous êtes adultes, c’est aussi à découvrir, il n’y a pas de raison de se priver !

Chronique : Geek Girl – Tome 3

Let’s go to… New York !

Suite des aventures d’Harriet Maners avec Geek Girl 3, mais cette fois-ci, ce n’est pas par choix. Toute sa famille part à New York pour le nouveau travail de son père… et le monde de la mode va vite la rejoindre !

La série Geek Girl est écrite par Holly Smale, qui s’est servie de sa propre expérience dans le mannequinat pour créer ses romans. Le troisième tome de la saga est paru en avril 2015 chez Nathan.

Un déménagement aussi lointain qu’imprévu

Harriet et toute sa famille (y compris Tabatha, sa petite sœur toute neuve) s’envolent pour New York, aux Etats-Unis pour soutenir son père dans son nouveau choix de carrière. Au-revoir l’Angleterre et bonjour les paillettes et les lumières de la ville qui ne dort jamais ! Sauf que… petite omission de la part de son père et de sa belle-mère : ils ne s’installent pas vraiment à New York, mais dans l’état de New York… Harriet pensait voir plus souvent Nick, mais il n’en est rien puisqu’elle est à plus d’une heure de train de la ville scintillante…

Et les ennuis ne font que commencer pour Harriet qui a tout perdu : sa pire pote, son harceleur personnel et le peu de connaissances qu’elle avait réussit à conserver malgré son statut de geek…

Un roman sur le changement et les bouleversements qui sillonnent notre vie

Il faut l’avouer, ce troisième opus est le signe de très nombreux changements pour Harriet. Elle va devoir affronter beaucoup d’obstacles et devoir grandir un peu… Mais va-t-elle réussir ? A vous de voir ! Une chose est certaine, Harriet n’a pas le choix, elle va devoir changer et prendre sur elle, et cela malgré les très nombreuses déceptions qui vont lui tomber dessus. C’est le temps des changements, et cela sur de nombreux plans.

Et comme chaque tome est le symbole d’un voyage en particulier, nous allons découvrir la ville de New York à travers les yeux de l’anglaise la plus pointilleuse et geek du moment. Mais ce tome nous laisse entrevoir une Harriet beaucoup plus seule et abandonnée qu’il n’y paraissait dans les premiers tomes, même si on y retrouve Willbur et Nick. Peut-être est-ce la seule façon de voir notre jeune héroïne grandir un peu même si cela n’est pas sans mal.

Elle va devoir cerner qui lui veut du bien et qui n’a aucun intérêt à ce qu’elle réussisse, elle devra trouver qui sont ses vrais amis au milieu du monde si difficile de la mode… et faire ses propres choix. Elle devra également porter de chaussures en forme de homard. Oui.

Comme toujours, on passe un agréable moment avec Harriet Manners, mannequin malgré elle. On retrouve avec plaisir son amour pour les to do list et les faits scientifiques étranges qui tombent comme un cheveu sur la soupe…

Attention toutefois à ne pas tourner en rond car la série a beau être fort sympathique, on peut vite tomber dans la répétition, c’est en tout cas le risque qui se profile. Geek Girl était à la base une trilogie, mais la saga est finalement reconduite pour au moins 6 tomes, donc affaire à suivre, comment Holly Smale renouvellera sa saga sans tomber dans le cliché ou la répétition ?