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Chronique Album Jeunesse : Bonjour Facteur

Bonjour FacteurEt si c’était le facteur qui livrait les bébés maintenant ?

Illustré par Matthieu Maudet (http://matthieumaudet.blogspot.fr) et écrit par Michaël Escoffier, Bonjour facteur nous montre le travail de deux auteurs au sommet de leur forme. L’ouvrage est paru en 2012 à l’école des Loisirs.

Matthieu Maudet est né à Nantes et a toujours dessiné, que ce soit dans les marges de ses cahiers ou pour le travail. Quant à Michaël Escoffier (http://michaelescoffier.canalblog.com), il est né en France dans les années 70 et a apparemment été élevé par une famille de tricératops (dixit le site de l’école des Loisirs).

Si vous et vos enfants aimez les histoires à chutes, vous allez être servis !

Bonjour Facteur inside 01Un facteur très gentil mais tête en l’air…

Les histoires de cigognes qui livrent des bébés, c’est démodé, place au facteur ! Et même si il perd un peu les pédales, vous allez constater qu’il est très attachant.

Tout commence avec une famille d’hippopotames se prélassant tranquillement dans l’eau. Ces derniers vont avoir une surprise de taille quand le facteur va leur apporter… leur bébé ! Et ça continue avec une famille de singe qui avoir non pas un bébé mais deux. Ils sont tous deux très mignons et ressemblent bien à leurs parents…

Mais le facteur est un être faillible, comme tout un chacun, et ce sont les pingouins qui vont en faire les frais… mais je ne vous en dit pas plus ! Quoi qu’il en soit, la chute est excellente. Et même si vous pensez avoir deviné de quoi il retourne, je suis certaine que vous n’aurez pas tout découvert.

L’alliance des dessins drôles et simples avec un texte bien choisi et court est d’une redoutable efficacité, c’est un coup de cœur à partager d’urgence avec les petits. On en redemande ! A lire dès l’âge de 2 ans pour rire des étourderies d’un facteur amusant malgré lui. Et si vous avez adoré Bonjour facteur, un autre ouvrage dans le même genre (avec les mêmes auteurs) devrait également vous plaire, il s’agit de Bonjour docteur.

Bonjour Facteur inside 02

Chronique : Gardiens des Cités Perdues – Tome 1

Gardiens des cités perdues 01Un nouveau monde s’ouvre à nous… et sa magie est passionnante… Fans de littérature imaginaire et d’aventures et d’écoles surnaturelles, préparez-vous à être fans d’une nouvelle série !

Premier tome d’une nouvelle saga, Gardiens des Cités Perdues est un roman de l’américaine Shannon Messenger. Il s’agit de son premier ouvrage paru en France, et il est sorti aux éditions Lumen.

Outre sa série des Gardiens des Cités Perdues (destinée à la jeunesse), Shannon Messenger a également écrit une trilogie pour les adolescents : Let the sky fall. Elle est diplômée de cinéma à l’Université de Californie du Sud.

Une enfance humaine, loin des siens

Quand débute le roman, nous faisons la connaissance de Sophie, une jeune fille d’une douzaine d’années aux capacités stupéfiantes. Elle a déjà sauté plusieurs classes, possède une mémoire photographique et… entend les pensées de tous les gens qui l’entoure. Ce pouvoir qu’elle possède, personne n’est au courant de son existence, et une chose est sûre : il complique énormément la vie de Sophie.

Mais les problèmes ne font que commencer : entre les nombreux incendies qui ravagent la ville, un homme qui l’aborde pour de nébuleuses raisons et sa rencontre avec Fitz, Sophie va se retrouver plongée dans une tourmente qui la dépasse… En tout cas, le monde des hommes, c’est fini pour elle : il va lui falloir découvrir d’où elle vient réellement. Et les révélations sont extrêmement surprenantes !

Une magie omniprésente et un récit absolument captivant

Cela faisait longtemps qu’il ne m’a pas été donné de lire un récit fantastique pour la jeunesse aussi réussit. Tout un univers empli de magie et de nouveaux concepts s’ouvre à nous, et l’intrigue devient très rapidement captivante.

Gardiens des Cités Perdues est de ces récits que l’on ne peut pas lâcher une fois entamés. A peine quelques pages et déjà on s’attache à Sophie et à ses étranges capacités… de même que l’univers qui s’ouvre à elle.

L’école de magie dans laquelle Sophie entre est nommée Foxfire. Fascinante, composée d’arbres en cristal, et de nombreux étages…les surprises sont au rendez-vous ! Les matières à découvrir pour notre héroïne sont étranges : éducation physique version surnaturelle ou encore l’élémentalisme sont à réviser !

Il y a énormément de magie dans ce nouvel univers, et elle est merveilleuse ! On y découvre toute une nouvelle mythologie, des créatures aux pouvoirs étranges et surtout des complots qui dépassent de loin la simple existence de Sophie. Évidemment, on pense parfois à la saga Harry Potter, mais Shannon Messenger ne tombe pas dans le piège de la simple copie et créée ses propres enjeux… Les pendentifs de téléportation (et leurs dangers) n’auront plus de secrets pour vous. De même que la fameuse cité perdue de l’Atlantide… qui ne l’est pas pour tout le monde. Par contre, pour ce qui est du mystérieux Cygne Noir, ça n’est pas gagné…

Ainsi suit-on Sophie et l’évolution de ses pouvoirs qui sont de plus en plus étranges, même pour ceux de son espèce… Mystères, magie et enquêtes sont au rendez-vous… alors il ne vous reste plus qu’à vous laisser emporter à travers de nombreux univers et des villes du monde entier !

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Gardiens des cités perdues 03 VOGardiens des cités perdues 04 VOCe premier tome est donc une franche réussite qui ne donne qu’une seule envie : que la suite (chronique tome 2 ici) soit traduite et publiée aussi rapidement que possible ! A lire et à relire dès l’âge de 12 ans.

PS : Notons pour terminer la magnifique couverture signée Jason Chan. L’illustration est la même que pour la version américaine. Le monument en couverture n’est autre qu’un élément du célèbre Pont Alexandre III, situé à Paris, et dont les lampadaires sont aisément reconnaissables. Ci-contre, les couvertures américaines des tomes 3 et 4 de la série, en sachant qu’un cinquième tome est déjà en cours d’écriture !

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les cousins Karlsson – Tome 1 – Espions et fantômes

Les cousins Karlsson 01Si le club des cinq était suédois, ils se seraient appelés les cousins Karlsson !

Écrite par Katarina Mazetti, la série de romans Les cousins Karlsson est arrivée en France en mai 2013. Depuis, ce sont déjà quatre tomes au total qui sont parus, tous aux éditions Thierry Magnier et Gaïa.

Katarina Mazetti est une auteur suédoise très connue dans le domaine du roman adulte. Elle a notamment écrit les ouvrages Le mec de la tombe d’à côté, Les larmes de Tarzan ou encore Mon doudou divin, tous parus chez Actes Sud. Avec les cousins Karlsson, elle signe une incursion réussie et remarquée dans la littérature jeunesse.

Des vacances sans télé, sans ordinateur et… sur une île !

Présenté comme ça, il semblerait que ça ressemble aux pires vacances possibles pour des enfants… et c’est d’ailleurs ce que se disent Julia, Daniella, George et Alex… mais ça c’était avant.

Les cousins Karlsson ne se sont pas vus depuis des années : entre une mère artiste de la scène toujours en tournée, des parents cuisiniers en France et d’autres en Suède la famille est pour le moins éparpillée. Mais cette année, c’est justement l’occasion de réunir cousins et cousines pour des vacances inoubliables. Les parents de chacun sont occupés et se doivent de laisser leurs enfants chez leur sœur : Tante Frida, artiste renommée, qui vit sur… une île. Sans eau courante ni télé ou autre technologie, Tante Frida est aussi étrange que son mode de vie et ses œuvres !

Impossible de s’ennuyer avec une famille aussi imaginative que les Karlsson, alors quand il est question de feux de camps qui s’allument en pleine nuit et des boîtes de conserve qui disparaissent… ils sont sur le coup.

Frais, drôle et mystérieux, juste comme il faut

L’ambiance de ce roman est particulière : à la fois policier pour la jeunesse et récit d’aventure, on immédiatement prit par l’histoire simple et efficace de ce premier tome.

Chaque membre de la famille a des particularités qui le rend immédiatement reconnaissable et surtout attachant ! Personnellement, j’ai un petit faible pour Daniella (surnommée Bourdon parce qu’elle adore manger et qu’elle fait beaucoup de bruit) et son cousin Alex, un futur grand chef cuisinier, comme ses parents.

Mais les autres ne sont pas en reste, Tante Frida est également géniale dans son genre : totalement hermétique à la technologie et à fond dans ses amas de bois et de fils de fer que les galeries s’arrachent… elle est aussi débridée que charmante.

Comme dit précédemment, de nombreux mystères imprègnent l’île de Tante Frida depuis quelque temps. Outre les boîtes de conserves qui diminuent plus vite qu’elles ne sont consommées, l’île semble le lieu de cachette idéal d’individus malveillants… ou autre chose ? Entre les ombres qui tapissent la forêt le soir et l’imagination débridée des cousins, difficile de dissocier le rêve de la réalité. Quoi qu’il en soit, on est nous aussi à fond dans cette histoire !

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Ce roman d’aventure est parfait pour faire découvrir le genre à de jeunes lecteurs d’environ 8-9 ans. Il est idéal à lire avant Le Club des Cinq, car moins dense mais tout aussi passionnant. L’histoire est à la fois drôle et fascinante de bout en bout, et l’écriture de Katarina Mazetti est d’une légèreté surprenante.

A lire sans modération pour se laisser surprendre par une nouvelle série de qualité qui n’a pas fini de faire parler d’elle… N’hésitez pas une seconde, c’est un vrai coup de cœur ! Déjà trois autres tomes sont parus, et nous en reparlerons très bientôt, c’est certain.

Chronique : Les Autodafeurs – Tome 1 – Mon frère est un gardien

Les Autodafeurs 01Quand l’information devient l’arme la plus puissante qui existe… gare aux sociétés secrètes !

Tout premier roman de Marine Carteron, le premier roman des Autodafeurs vient de sortir en librairie en mai dernier aux éditions du Rouergue dans la collection Doado. Société secrètes, aventure à deux cent à l’heure et révélations sont au rendez-vous pour un premier tome explosif et drôle !

Tout commence mal

Quand débute le roman, nous assistons impuissants à la mort du père de nos deux jeunes héros, qui était archiviste. Sa mort, déguisée en accident n’est connue que de nous lecteurs, la police à quant à elle conclu à un accident. Mais Césarine, 7ans, sait que ça n’a rien d’un simple accident… d’autant qu’un faux policier est venu à la maison voler des plans dans le bureau de leur père ! Personne ne l’a écoutée pourtant… et ce n’est pas son « idiot » de frère qui va l’aider, du moins le pense-t-elle.

Le grand frère de Césarine s’appelle Auguste, il a 14 ans et est parfois un peu trop sûr de lui. Insouciant, parfois un peu futile mais terriblement drôle, le jeune homme reçoit la nouvelle de la mort de son père comme un coup de massue. Mais rapidement, Auguste doit reprendre ses esprits et suggère une idée pour requinquer sa mère et sa sœur : retourner à la Commanderie (il s’agit de leur lieu de vacances) et y vivre de façon permanente avec leurs grands-parents.

L’idée a le mérite de remonter ne serait-ce qu’un peu le moral de la famille qui a besoin de se serrer les coudes en ces temps difficiles. Mais le déménagement à la Commanderie implique de s’intégrer dans un nouvel établissement pour Césarine et Auguste. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les événements s’acharnent sur Auguste à un tel point qu’on est en droit de se demander si il n’y a pas un complot qui se trame derrière tout cela…

Les Autodafeurs CésarineDes personnages atypiques et une narration qui l’est tout autant

Auguste et Césarine sont les deux personnages qui nous narrent leurs aventures. Auguste prend plus souvent la parole que sa petite sœur, mais c’est elle qui a la plume la plus intéressante. Et oui… il y a une chose que j’ai oublié de vous dire, Césarine est autiste : elle a une mémoire photographique, dit toujours ce qu’elle pense et a une peur-panique des inconnus, seuls les chiffres la rassure. Elle est méthodique, observatrice et extrêmement logique, trop pour le commun des mortels, ce qui rend sa narration d’une précision diabolique. Auguste la compare d’ailleurs au célèbre personnage du film Rainman.

Pour ce qui est de l’écriture d’Auguste, elle est décontractée et fait référence à une foule d’éléments culturels biens de notre époque. Ainsi arrive-t-il à faire une analogie entre l’émission Koh-Lanta et le regard de sa mère… je vous laisse voir comment ! Mais comme sa mère est professeur d’histoire, il arrive également que ses références ne soient compréhensibles que de lui seul…

Quand action rime avec machination

Cette nouvelle série est aussi détonante que surprenante : entre le roman d’action et le récit à suspense il est impossible de ne pas accrocher à l’écriture et à l’intrigue que nous a concocté Marine Carteron ! Ce roman sera parfait pour les lecteurs et lectrices dès l’âge de 12 ans. Vous aimez les complots ? Les histoires mêlant les templiers ? Vous serez servis en ce qui concerne coups tordus, antiques secrets et autres joyeusetés ! Le mélange entre sujets extrêmement sérieux et scènes emplies d’humour est savamment pesé.

Ainsi, les dialogues savoureux et l’écriture de nos deux héros achèveront de vous convaincre de la qualité de ce tout premier roman…

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Les autodafeurs 02En conclusion, ce premier tome est plus qu’efficace, il décoiffe et se dévore ! On a hâte d’en savoir plus sur ces fameux Autodafeurs (référence aux autodafés), car pour le moment nous n’avons effleuré que la surface du complot.

Chroniques annexes :

Chronique : Les attaques de la boulangerie

Les attaques de la boulangerieDeux nouvelles incongrues et uniques où la nourriture est un personnage à part entière !

Ce court recueil réunissant deux nouvelles contient L’attaque de la boulangerie et La seconde attaque de la boulangerie. La seconde nouvelle est d’ailleurs parue premièrement dans le recueil L’éléphant s’évapore. L’ouvrage est paru aux éditions 10/18 en novembre 2013.

Haruki Murakami est sans conteste l’écrivain japonais le plus connu à travers le monde : ses romans  Kafka sur le rivage, Chroniques de l’oiseau à ressort ou encore 1Q84 sont tous des succès littéraires.

Braquer une boulangerie pour cause de faim dévorante… pourquoi pas ?

Tout commence lorsque deux amis se rendent compte qu’ils ont faim. Très faim. Une faim telle qu’ils n’en ont jamais eue… à un tel point qu’ils décident de braquer une boulangerie. Ne travaillant pas et ne souhaitant pas le faire, les deux compères se rendent donc dans une petite boulangerie sans prétention afin d’y accomplir leur méfait. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu et le boulanger a une réaction des plus étonnantes face au duo d’apprentis voleurs…

La seconde nouvelle – plus longue – est encore plus folle et étrange que la première… on y retrouve l’un des deux braqueurs de la première histoire des années plus tard. Depuis, il s’est marié et vit de la façon la plus normale et convenable qui soit… jusqu’à un soir où le couple est pris d’une faim dévorante et insatiable… Que vont-ils faire d’après vous ?

Se dévore… comme un petit pain !

Ces deux nouvelles sont aussi brèves qu’excellentes, en particulier la seconde, qui donne un réel sens à L’attaque de la boulangerie.

La première nouvelle est extrêmement courte, elle fait moins d’une quinzaine de pages, et pourtant tout l’esprit de Murakami est là. Dans la seconde, on plonge tant dans l’absurde et le burlesque que s’en est très drôle… en effet, ça n’est pas une boulangerie qui va se trouver braquée ! Et surtout, la femme bien paisible à laquelle notre narrateur pense être marié n’est pas vraiment ce qu’elle semble…

Tout comme dans la nouvelle Sommeil, nous retrouvons les illustrations de Kat Menschik. Elles sont comme l’univers de l’auteur : poétiques, superbes et également très oniriques. On y découvre des images qui auraient très bien pu nous traverser l’esprit : mélangeant des éléments réalistes et d’autres  métaphoriques…

Le tout est imprimé sur du papier de qualité supérieure rendant le toucher des pages très agréables. Enfin, seules deux couleurs sont utilisées pour leur réalisation : le vert sapin et le doré. Ainsi, quand vous tournez les pages vers la lumière, vous y verrez de très jolis reflets ! Le texte est quant à lui du même vert que celui des illustrations.

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Entre bizarrerie, quotidien et onirisme, Murakami sait nous faire naviguer sur des flots aussi étranges que fascinants et cela sans oublier une dose d’humour bien particulière ! C’est de la littérature asiatique et ça parle de nourriture, donc j’adore ! Les attaques de la boulangerie est donc un beau petit recueil à offrir ou à s’offrir pour se faire plaisir… coup de cœur et étrangeté garantis.

Les attaques de la boulangerie illustration

Chronique BD Jeunesse : Zita la fille de l’espace – Tome 1

Zita fille de l'espace 01Sauver une planète malgré soi ? Pas de problème, Zita est là !

Paru dans la toute nouvelle maison d’édition spécialisée en bande-dessinées nommée Rue de Sèvres, Zita fille de l’espace est un ouvrage alliant humour et science-fiction pour la jeunesse. Écrite par l’américain Ben Hatke, la série en est au second tome Outre-Atlantique, le troisième étant prévu là-bas pour mai 2014. L’auteur est un fan de jeux de rôle et de robots, et ça se voit… !

Quand un portail spatio-temporel s’ouvre, tout peut arriver !

C’est en tout cas ce que Zita et son ami Joseph vont découvrir à leur frais. Alors qu’ils se baladaient tranquillement, ils découvrent un bouton-poussoir rouge et évidement, la tentation d’appuyer dessus est grande… et c’est ce que Joseph fait !

C’est alors qu’un portail s’ouvre et que des tentacules s’emparent de Joseph… Zita, va alors tout faire pour retrouver son ami, peu importe où il est, elle est prête ! Ainsi débute une folle aventure où la moindre des choses sera de garder son sang-froid face à la découverte d’une autre planète et des monstres qui l’habitent.

Zita inside 01bOpération libérer Joseph en marche

Zita est perdue, mais elle va vite se faire des amis en la « personne » d’une souris géante très amicale, d’un bonhomme fait dont ne sait quoi très costaud qui s’appelle… Gros Costaud, ou encore d’un robot aux humeurs aussi étranges que drôles qui ne comprend pas l’humour.

Si l’on devait résumer en deux mots l’univers de Zita, ce serait absolument charmant. Le dessin de Ben Hakte est mignon au possible et quasiment toutes les créatures qu’il a créés ont un potentiel d’attachement énorme.

Même le robot rond qui n’est pas spécialement beau est attachant avec ses expressions et ses paroles. De même pour le personnage de Gros Costaud et d’autres créatures qui n’ont pas de nom, mais dont on aimerait bien croiser la route en vrai et les adopter de suite !

Et surtout, la traduction est très bien assurée par Basile Béguerie, qui a réussi à créer une façon de parler propre à chaque personnage. Un parlé un peu bourru pour Gros Costaud, un ton caustique et froid pour le robot N°1… et ça fonctionne à merveille. Mais plus que simplement mignon, l’ouvrage nous raconte plusieurs histoires : en plus de celle de Zita qui cherche à sauver Joseph, c’est également l’histoire d’une planète en voie d’extinction toute entière que l’on découvre.

Mais à qui s’adresse donc Zita fille de l’espace ? Pas uniquement aux garçons parce que c’est de la science-fiction ! Les garçons et les filles se retrouveront parfaitement dans cet ouvrage. Pourquoi cela ? Parce qu’il y a de tout : de l’aventure, du suspense, une héroïne et un héros (un peu plus en retrait, mais un héros tout de même), de l’humour à foison, de belles illustrations et du rythme. Le fait que le lecteur soit une fille ou un garçon n’enlève rien à l’intérêt de cette histoire.

Alors si vos enfants aiment les quêtes initiatiques, les aventures et les bestioles en tout genres, cette bande-dessinée est faite pour eux. Zita la fille de l’espace peut également servir de première lecture à partir de la fin du CP en raison du peu de texte et du graphisme accessible de l’ouvrage.

Zita inside 01

Chronique : 15 ans, Welcome to England !

15 ans welcome to EnglandOu les joies d’avoir un correspondant étranger dont on ne comprend pas la langue…

Premier volume des aventures de la folle mais adorable anglaise Jess, nous voici plongés dans l’horrible situation d’un échange culturel entre notre héroïne et un français ! Écrit par Sue Limb, ce roman a beau être le premier paru, il n’est pas indispensable de les lire dans un ordre précis, chaque ouvrage traitant d’une histoire de façon indépendante.

Outre les aventures trépidantes de Jess, Sue Limb a également écrit la série Zoé et Chloé chez Folio Junior pour un lectorat de lectrices un peu plus jeunes. Elle est également l’auteur de la série de premières lectures Ruby Rogers chez Folio Cadet.

Ou comment un échange culturel peut se transformer en… cauchemar !

Le « drame » débute quand il est question de faire un échange culturel avec des français. Jess panique (et fantasme également) à l’idée d’avoir un beau jeune homme aux lèvres boudeuses. Mais avant sa venue, il faut tout d’abord correspondre avec lui, et c’est là que les choses commencent déjà à se gâter… Jess ne se trouvant pas assez jolie, elle demande à son meilleur ami Fred de modifier quelque peu son apparence sur Photoshop. Est-ce vraiment une bonne idée ? En tout cas au début, notre héroïne farfelue le pense…

Mais écrire une lettre n’est qu’un doux préambule à l’horreur que va devenir sa semaine d’échange avec con correspondant Édouard. Incompréhensions mutuelles, contresens linguistiques dangereux… rien ne va se passer comme prévu. Mais heureusement Jess a une qualité incroyable : l’autodérision. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais aux vues des situations dans lesquelles elle s’embarque, c’est presque un super pouvoir !

Un livre drôle qui nous donne une image étrange de nous français

Stéréotypée volontairement et avec malice, l’image que donne Sue Limb des français est fort amusante. A priori, tous les garçons français seraient sexy, notre accent séduit les anglais et les fait tomber comme des mouches et nous mangeons bien évidemment des cuisses de grenouilles. En tout cas, c’est à peu près le portrait-type que Jess a d’un français, de même que toutes ses amies.

Et bien elles vont être fort déçues ces anglaises prêtes à se languir pour un français, à commencer par Jess. En effet, la rencontre avec Edouard sera une épreuve des plus dérangeantes et malaisée de sa vie : le jeune homme est tout sauf ce qu’elle espérait. Mutique, plus petit qu’un enfant en primaire et peureux comme pas possible, la socialisation s’annonce difficile des deux côtés de la Manche !

D’incompréhensions en maladresses linguistiques

Évidemment, le nerf de la guerre dans ce roman, c’est la confrontation de deux cultures et surtout deux langues très différentes le tout avec des ados soit très timides soit déjà amoureux de leur correspondant (ou de celui des autres…).

Sue Limb maîtrise à la perfection la création d’ambiances où le malaise règne en maître : une odeur bizarre qui flotte dans une voiture ou encore un camping complètement foutu pour cause de mélange linguistique poussif… tout est possible. On adorera encore une fois les répliques parfaitement créés pour l’occasion, les plus géniales étant encore celles échangée avec la mère de Jess ou encore avec Fred, son meilleur ami qui a toujours la réplique qui tue.

« – Ne me parle pas sur ce ton ! murmura sa mère en quittant le lycée. Il est très sensible au ton de la voix. Surtout la colère. Le pauvre petit est désemparé.

* On devrait lui attribuer un nom de code, dit Jess. Qu’est-ce que tu pense de « la reine » ?

* Excellente idée. Maintenant, essaye d’être gentille avec la reine. Elle a fait un voyage difficile. Offre-lui au moins un sourire. »

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En somme, encore une fois Sue Limb nous régale d’un récit simple mais d’une telle justesse que c’en est drôle. Elle est la reine pour créer des situations plus cocasses les unes que les autres à son héroïne et son entourage… pour le meilleur et pour le pire ! Et vive la Reine ! Si vous voulez vous tordre de rire et vous défouler sur un livre, 15 ans, Welcome to England sera parfait. Dès 14 ans environ, mais sans limite d’âge !

Si vous avez aimé, vous pouvez essayer :

15 ans charmante mais cingléejournal d'aurore 01

Chronique Jeunesse : Les malheurs de Millie Plume – Tome 1

Les malheurs de Millie Plume 01Vos enfants sont trop jeunes pour lire du Dickens ? Qu’à cela ne tienne ! Faites-leur donc lire les Malheurs de Millie Plume !

Paru en janvier 2011 en France, Les malheurs de Millie Plume est le premier tome d’une trilogie historique pour la jeunesse. La série est écrite par Jacqueline Wilson, une auteur d’origine anglaise au talent narratif connu et reconnu. On lui doit les titres Soirée pyjama, La fabuleuse histoire de Jenny B., La double vie de Charlotte… et encore une foule d’autres. Nombre de ses ouvrages ne sont pas encore traduits en France tant elle est productive !

En mars 2014, le dernier tome de la série Millie Plume est paru : Millie Plume choisit son destin. Enfin, sachez qu’en Angleterre, Millie Plume est une véritable star : un spectacle lui est entièrement consacré au King’s Theatre d’Édimbourg sous le titre orignal du livre : Hetty Feather (cf affiche en bas d’article).

Un petit bébé fragile aux cheveux de feu…

Quand nous faisons la connaissance de Millie Plume, elle n’est encore qu’un tout petit bébé, mais possède déjà le caractère bien trempé qui la définira plus tard. De tous les bébés de l’orphelinat, c’est elle qui crie le plus fort et le plus longtemps malgré le fait qu’elle soit chétive. Elle est si petite et faible qu’elle est emmenée à la campagne, dans une famille d’adoption, le temps qu’elle grandisse et se remplume.

Ainsi commence la vie ordinaire et à la fois incroyable de Millie Plume : têtue, drôle, téméraire et attachante au possible !

Millie Plume VOUne enfance heureuse dans une famille d’accueil modeste mais aimante

Ainsi la petite Millie passa-t-elle ses cinq premières années dans sa famille d’accueil, avec d’autres enfants de l’orphelinat trop chétifs pour y vivre pour le moment. Mais elle est également entourée des enfants biologiques de ses parents d’adoption, le tout donnant une belle et grande fratrie où rires et larmes se mêlent au quotidien de la ferme.

Bien que petite, Millie possède un esprit des plus vifs et ne rate jamais une occasion de faire une bêtise ou une mauvaise blague à ses frères et sœurs. Rêveuse, elle va faire la rencontre d’un cirque itinérant de passage dans son village et y rencontrer une femme aux cheveux de feu : tout comme elle. La jeune fille n’oubliera jamais cette femme qu’elle sait être sa mère au plus profond d’elle-même…

Mais ces heureuses années en compagnie de Gédéon, Saul et Jem vont avoir une fin : Millie retourne ainsi à l’orphelinat, et c’est un choc pour elle. Tenues uniformes, vêtements qui grattent, nourriture fade… et cela sans compter les jalousies qu’il y a entre les très nombreuses filles de l’orphelinat. L’ambiance qui règne dans l’orphelinat ainsi que son fonctionnement très rigide y sont décrits avec efficacité et simplicité. On s’imagine très bien la monotonie de l’endroit ainsi que les pauvres perspectives qu’on les enfants qui en sortent. En somme, Millie n’a pas finit de lutter à sa manière contre les nombreuses injustices de sa condition d’orpheline… Et l’aventure n’est pas finie pour notre jeune héroïne !

Du Dickens pour la jeunesse accessible et captivant

Entre humour et réalisme dur de la vie à l’époque Victorienne, Les malheurs de Millie Plume est un roman captivant de bout en bout. Notre petite héroïne aux cheveux roux et au tempérament parfois exécrable est malgré tout extrêmement attachante. Impossible de ne pas suivre les pas désordonnés et les coups de tête de Millie pour savoir où tout cela va la mener.

Innocente et pourtant parfois très lucide, ce petit bout de fille aux répliques cinglantes ne pourra que vous faire sourire !

Évidemment, impossible de ne pas penser aux romans de Dickens à travers l’atmosphère du roman, son époque, et les nombreuses péripéties et déceptions de son héroïne. On peut ainsi comparer (dans une certaine limite, bien sûr) ce premier tome à une sorte d’Oliver Twist pour la jeunesse, tout à fait accessible dès l’âge de 10 ans environ.

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En conclusion, ce premier tome de la trilogie tournant autour de Millie Plume est une belle réussite. Jacqueline Wilson a su trouver le dosage parfait pour ne pas faire de son livre quelque chose de misérabiliste et parvient même à nous faire rire de nombreuses fois !

Tout ce que j’aime dans un roman jeunesse s’y trouve : la malice, le quotidien dans son plus simple appareil décrit à un point tel qu’il en est fascinant, le tout avec un soupçon d’aventure débridée. Et surtout, l’époque Victorienne est une source d’inspiration inépuisable pour les auteurs et toujours aussi fascinante pour nous lecteurs !

Millie Plume Theatre

Actualité Jeunesse : Chris Haughton en tournée française pour son dernier album paru en France !

Chut ! On a un planChris Haughton est un illustrateur d’origine Irlandaise dont le style graphique est à la fois simple et inimitable. Couleurs vives, expressions parlantes et minimalistes, cet artiste sait y faire ! En 2012, il a d’ailleurs remporté le Prix des Librairies Sorcières de 2012 pour son livre Un peu perdu, aux éditions Thierry Magnier dans la catégorie Tout-petits.

Il est également très souvent illustrateur pour de prestigieux journaux et magazines à travers le monde : The Guardian, The Times… Et il a aussi réalisé de nombreuses campagnes publicitaires (tout comme Tomi Ungerer) et a fait récemment partie de la prestigieuse liste des 100 principaux designers mondiaux réalisée par le Time Magazine. Enfin, information qui n’est pas des moindres : il a été traduit dans plus de 19 langues !

Chris Haughton pictureCette année, l’auteur et illustrateur débarque en France dans tous les sens du terme : le 5 février dernier vient de paraître Chut ! On a un plan (cf bande-annonce en fin d’article) et fait une tournée en France toute la semaine jusqu’au 2 avril prochain. Voici d’ailleurs la liste de ses interventions :

  • Le 28 mars à la librairie Chantelivre d’Issy-Les-Moulineaux qui vous propose une rencontre suivi d’une dédicace de 17h30 à 20h00.
  • Le 29 mars, rendez-vous à Bordeaux où l’auteur sera en signature à la Librairie Mollat dès 15h00.
  • Le 1er avril, il sera à 18h00 à la librairie La Sardine à Lire à Paris, dans le 17ème arrondissement.
  • Le 2 avril, ce sera déjà la fin. On retrouvera ainsi Chris Haughton en Alsace, avec deux rencontres au programme : Dédicace à la Librairie Totem à Schiltigheim dès de 11h00 puis une dernière dédicace à la librairie La bouquinette à Strasbourg, à partir de 17h00.

Quatrième de couverture de Chut ! On a un plan : Dans une forêt sombre, quatre chasseurs armés de filets de papillon à la poursuite d’un bel oiseau… Le plus petit voudrait bien faire ami ami, mais chut ! les autres, pour l’attraper, ont un plan. Où l’on retrouve avec bonheur le graphisme joyeux et original de Chris Haughton et son formidable sens de l’humour !

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Chronique jeunesse : L’ogre au pull vert moutarde

L'ogre au pull vert moutardeAttention…les ogres existent vraiment, ils nous ressemblent, ils sont juste très laids et ont tous un gros nez…sauf celui de cette histoire !

Paru le 5 mars 2014, L’ogre au pull vert moutarde est l’un des deux romans (avec Sacrée souris de Raphaëlle Moussafir) qui lance la toute nouvelle collection Pépix. Créée par les éditions Sarbacane, Pépix se destine à un lectorat entre huit et onze ans tout mêlant humour, malice et aventure… le tout avec de nombreuses illustrations. Tous les romans de la collection sont créés par des auteurs et illustrateurs français, pas de traduction, ce qui donne une vraie bouffée d’air frais à la littérature jeunesse…française ! Cocorico !

L’auteur, Marion Brunet en est à son second roman avec son ogre au drôle de pull vert moutarde… son premier ouvrage était Frangine, paru dans la collection pour adolescents Exprim’, chez Sarbacane en 2013.

L’illustrateur est Till Charlier, il a déjà participé à la mise en image de nombreux ouvrages pour la jeunesse : Huit farces pour collégiens, Uik le cochon électrique, La boulangerie de la rue des dimanches

Un foyer pour enfants en danger…

Tout commence dans un foyer, avec Abdou (notre narrateur à la prose malicieuse) et Yoan, son meilleur ami. Nous sommes en pleine nuit et tous les jeunes habitants du foyer se doivent de dormir… sauf qu’ils n’en n’ont absolument pas envie. Ainsi nos deux jeunes malicieux vont tout faire pour sortir du dortoir en douce… mais ils vont tomber sur le nouveau veilleur de nuit, et il n’est pas commode ! D’autant plus que… c’est un ogre, un vrai, et qu’il a super faim !

Et quoi de mieux qu’un foyer pour enfants afin de se nourrir ? Ils ne manqueront à personne ces enfants ! Abdou et Yoan vont donc se lancer dans un long dialogue pour négocier ou au moins gagner du temps, afin de ne pas se faire dévorer…

Entre désillusion et humour, un équilibre fin et maîtrisé !

Bien que se déroulant dans un foyer pour enfants, le ton est clairement dans celui de l’humour : preuve s’il en est que l’on peut parler de tout aux enfants, il suffit d’y mettre les formes ! Abdou est un petit malin, et malgré une enfance pas facile (comme tous les enfants du foyer), ça ne l’empêche pas de voir les côtés positifs de la vie. Il est toujours le premier à user de malice pour parvenir à ses fins.

Vous trouverez d’ailleurs des petits chapitres « bonus » qui entrecoupent le roman sans en gêner la lecture : Comment marcher sur des œufs (cf extrait ci-dessous), ou encore comment faire des yeux de merlan frit par Abdou…

« S’ils disent (les adultes) : « Nous devrions éviter d’entretenir une tendance déjà prononcée pour la violence »

Il faut entendre : « Mercredi après-midi, oublie la boxe : ce sera poterie »

Comme traduction, tu peux donc tenter : « Tu sais Yoan, modeler de la terre, c’est bon pour la concentration… un peu comme la méditation avant un combat, j’ai vu ça dans un film ! »

Alors, comment nos jeunes héros ordinaires vont-ils faire pour échapper à un ogre des plus affamés et des plus laids ? (ben oui, il a un petit nez, et quand tu es un ogre, c’est la honte d’avoir un petit nez et ça n’est pas un attribut très sexy chez les ogres…).

Je vous laisse le découvrir, mais ce premier roman de la collection Pépix est très engageant pour la suite, sympathique, drôle, on y trouve l’esprit et la malice que l’on demande à tout livre destiné à la jeunesse… C’est vif, c’est frais et c’est français, preuve s’il en est que nous avons de la ressource !