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Chronique : Filles de Lune – tome 3 – Le Talisman de Maxandre

Filles de lune 03Une belle surprise que ce troisième tome !

Nous voici de retour dans le monde de la saga canadienne Filles de Lunes. Écrite par Elisabeth Tremblay, la série compte cinq tomes au total. La sortie de la série en poche continue donc avec une sortie tous les trois mois aux éditions Pocket et Pocket Jeunesse en simultané.

De retour sur Terre mais…

Nous retrouvons la jeune Naïla, Fille de Lune tout récemment investie de ses pouvoirs, et enceinte d’un tyran. Pour mettre un terme à cette condition non désirée, la jeune femme n’a d’autre choix que de retourner sur Brume (la Terre), seulement… elle s’est trompé de période et atterri en 1666.
L’époque n’est évidemment pas la plus propice pour mettre un terme à une grossesse, de même que pour accoucher, Naïla va donc devoir s’intégrer en territoire sinon hostile, du moins très suspicieux à son égard, car il est impossible pour elle de faire demi-tour… la sorcière des Cannac n’attendant que cela…

En parallèle à cela, la Talisman de Maxandre est toujours caché quelque part… et les alliés de Naïla ne sont malheureusement pas les seuls à vouloir mettre la main dessus. En effet, le pendentif renfermerait un pouvoir tel, qu’il pourrait changer le cours des choses pour son possesseur….

Une suite à la hauteur

Chose étonnante, cette série se bonifie grandement au fil des tomes alors que la plupart des séries perdent peu à peu de leur force. Beaucoup de révélations sont au rendez-vous et surtout de la magie, des intrigues cachées, de nouveaux personnages tout à fait effrayants (notamment les fameuses créatures prénommées ybis).
Le roman ne cesse d’alterner le point de vue de personnages majeurs du roman, ainsi suivons-nous le personnage d’Alix dans ses nombreux voyages et quêtes, Naïla sur Terre en train d’essayer de s’intégrer au mieux au mode de vie de l’époque, la sorcière de Cannac qui lutte pour conserver sa puissance et ses pouvoirs… et d’autres personnages plus obscurs, mais tout aussi dangereux.
Cette façon de mettre en scène le roman rend l’histoire très addictive, chaque fin de chapitre ou presque étant conclue par une chute ou une révélation.
Il faut toutefois avouer que certains rebondissements du style une nouvelle prophétie sont parfois un peu faciles (même certains personnages du roman le disent), mais on passe outre grâce à une belle intrigue. Nous faisons également le découverte d’autres mondes parallèles, et leur exploration est très intéressante.
Et chose positive, le personnage de Naïla est (enfin !) un peu plus indépendant et moins gémissant, appréciable.

Il est malaisé d’en dire sans partir dans de longues explications et descriptions qui défloreraient l’intrigue, je vous laisse donc découvrir ce troisième opus, qui selon moi est le meilleur pour le moment.
On attend la suite, Quête d’éternité en poche avec impatience. Sortie prévue le 17 janvier 2013.

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Chronique : Miss Peregrine et les enfants particuliers

Miss Peregrine et les enfants particuliersUn roman étrange et fascinant où le surnaturel rejoint le monde connu…

Premier roman de Ransom Riggs paru en France, Miss Peregrine et les enfants particuliers est sorti en mai dernier aux éditions Bayard. Son auteur, de nationalité américaine, est né en Floride. Après des études d’anglais il est passé à celle des films. Il vit désormais à Los Angeles, et vous pouvez trouvez ses courts métrages sur le lien ci-joint : www.youtube.com/ransriggs.

Déjà traduit dans plus d’une trentaine de langues et promis à une adaptation cinématographique dont Tim Burton a déjà acquis les droits, une chose est sûr, c’est un petit phénomène qui débarque en France. Rabats, fin pelliculage sur l’ensemble de l’ouvrage, il faut l’avouer Miss Peregrine est un très beau livre à faire trôner dans sa bibliothèque. Mais qu’en est-il de son histoire ?

Nous suivons Jacob Portman, un adolescent des plus communs… jusqu’au jour où son grand-père est tué par une mystérieuse créature. Bouleversé, les souvenirs que son grand-père lui contait remontent à la surface… et prennent vie jusqu’à l’amener sur une petit île perdue du pays de Galles…

Un passé étrange et surréaliste.

Selon les dires du grand-père de Jacob, ce dernier aurait vécu dans un établissement spécial où les enfants étranges vivaient en reclus afin de les protéger. De ces enfants, nommés « particuliers », le grand-père de Jacob possède de nombreuses photos, mais personne à part le jeune homme ne songe à la possibilité que ça soient de vrais clichés.

Mais depuis la mort brutale de son grand-père, Jacob est à la fois obsédé est terrifié : qui sont ces fameux Monstres dont il doit absolument se protéger ? Qui sont les enfants particuliers et qu’ont-ils de si spécial ? Ont-ils vraiment existés ou est-ce une affabulation de son grand-père ?

Un concept intéressant et original

Le force du roman Miss Peregrine réside avant tout dans l’originalité de sa mise en scène plus que dans son intrigue. En effet, la chose la plus fascinante est de savoir que toutes les photos utilisées par Ransom Riggs sont toutes issues de collections privées et authentiques (certaines ont subi de légères retouches, mais ne sont pas truquées). Dignes de monstres de foires, certaines images recèlent une ambiance singulière, parfois à faire froid dans le dos. Les pouvoirs des enfants sont quand à eux intéressant (et parfois même aussi ravissants qu’inutiles), mais leur personnalité l’est encore plus !

Boucles temporelles et autres étrangetés pour éviter la persécution

On le comprend rapidement, Miss Peregrine traite avant tout d’une histoire qui transcende plusieurs générations. La thématique de la persécution étant très présente à deux niveaux : celle de la persécution des Nazis envers les Juifs (ce qu’a subit le grand-père de notre héros), mais également la persécution surnaturelle dont font l’objet les tous les enfants particuliers.

Ce mélange de deux thématiques très différentes fonctionne, même si l’on aurait aimé en savoir encore plus sur ces fameux monstres. Leur genèse est développée par l’auteur, mais juste assez pour que l’on comprenne l’enjeu de l’histoire, guère plus, nous laissant dans l’expectative.

En somme, ce premier opus nous ouvre les portes d’un monde étrange et à nul autre pareil. A la fois séduisant et troublant, ce roman aura le mérite de donner un regain d’originalité au genre fantastique en nous offrant une mise en scène originale et une intrigue sympathique.

Une série dont la qualité reste à confirmer avec l’apparition d’une suite qui devrait prendre un certain temps avant de débarquer en France. En effet, le second tome est prévu pour juin 2013 aux Etat-Unis.

Actualité éditoriale : Le mystérieux Cercle Benedict… une nouveauté Bayard qui éveille la curiosité.

mysterious-benedict-society-01A paraître aux éditions Bayard Jeunesse le 14 février prochain, Le mystérieux Cercle Benedict annonce l’arrivée d’une série au charme certain et à l’ambiance surannée… zoom sur cette nouveauté.

Illustrations fourmillantes de détails, atmosphère digne des meilleurs romans anglais, et bien sûr intrigue attrayante, la trilogie aura de quoi donner le change à sa sortie. Mais qu’elle est donc l’histoire de cet ouvrage qui intrigue ? En voici le résumé de l’éditeur…

« Quand cette annonce bizarre paraît dans les journaux, des dizaines d’enfants se présentent pour participer à une série de tests loufoques et cornéliens. Seuls candidats sélectionnés, Reynie, Kate, Sticky et Constance font la connaissance de l’étrange recruteur, Mr Benedict, qui leur confie ses plans. Ils doivent s’infiltrer d’urgence dans une pension soupçonnée d’abriter les agissement d’un sangereux savant  mégalomane. Le Mystérieux Cercle Benedict est né !

Envoyés sur l’île qui abrite l’institut, les quatre nouveaux amis y découvrent une discipline absurle, qui impose une consommation effrénée de télévision en guise de devoirs. Tous les élèves sont sous l’emprise de M. Curtain l’atroce directeur, et de son « murmureur », une formidable machine à décerveler. D’ici peu, elle sera capable de manipuler les consciences du monde entier…

Il est grand temps d’agir ! C’est ainsi que nous prenons connaissance de l’histoire bien sympathique de la Benedict Society. Une seule hâte à avoir, rencontrer les personnages : Constance Contraire, Reynie Muldoon, George Washington (si, si) et Kate Wetherall.

Il n’y a maintenant plus qu’à prendre son mal en patience pour voir débarquer le premier opus en France. Pour les plus curieux, sachez que la suite est déjà programmée par l’éditeur : tome 2 en octobre 2013 et tome 3 en avril 2014.

Une chronique sera sur le site à parution de l’ouvrage. Et pour la sortie du premier tome, un site internet dédié sera mis en ligne. En voici l’adresse : www.lemysterieuxcerclebenedict-lelivre.fr

Chronique : Filles de Lune – tome 2 – La Montagne aux Sacrifices

Filles de lune 02Un second tome qui met enfin en lumière le monde de la Terre des Anciens…

Écrite par Elisabeth Tremblay, la série Filles de Lunes est un grand succès au Canada et en France. Constitué de cinq tomes au total, l’histoire nous raconte la vie de Naïla, une Fille de Lune d’exception censée ramener la paix sur la Terre des Anciens pour racheter les fautes de ses lointaines aïeules…

Un début de tome au quart de tour

Nous reprenons le récit juste après la fuite de Naïla d’un endroit où elle a été violée pendant de longues semaines, et à l’issue desquelles elle attend maintenant un enfant… l’homme qui l’a forcée à avoir une nouvelle descendance se prénomme le Sire de Cannac, il s’agit du frère jumeau d’Alix (le protecteur désigné de Naïla).

Cette grossesse non désirée de la part de la Fille de Lune semble être pour le Sire de Cannac et sa sorcière maléfique Mélijna un moyen d’atteindre les trônes perdus de Darius et d’Ulphydius si l’on se fie à une ancienne prophétie.

Naïla, toujours aussi perdue dans ce monde de fous, est censée se rendre à la Montagne aux Sacrifices afin d’obtenir tous les pouvoirs dû à son rang de Fille de Lune (ses pouvoirs potentiels doivent être encore plus puissants que la normale à cause de son ascendance avec la lignée maudite…). Cette grossesse non désirée est un poids de plus pour elle dans cette quête qu’elle ne comprend qu’à peine…

Aventure, courses-poursuites, révélations, magie et nouveaux personnages sont au rendez-vous pour un second tome bien meilleur et plus passionnant que le premier.

Une construction narrative bien mieux ficelée

Dans ce second tome, point de temps mort. En effet, entre la fuite de Naïla, les multiples quêtes d’Alix et les nouvelles rencontres, il devient difficile de s’ennuyer.

On retrouve toujours quelques erreurs de langage plus ou moins dérangeantes ainsi que des répétitions, mais l’écriture est moins choquante que dans le premier ouvrage.

Il devient difficile de résumer tout l’ouvrage tant il y a de nouveaux éléments, mais nous allons tout de même parler des principaux.

Nous faisons la découverte de nombreux sorciers et sorcières, qu’ils soient bons ou mauvais. Leur apparitions apporte un vrai plus à l’univers, de même que celle de gnomes. Elisabeth Tremblay a réussi à s’approprier à sa façon ses créatures souvent utilisées dans les mondes de fantasy.

On découvre également de nouvelles créatures, telles que les protecteurs de la Montagne aux Sacrifices, ou encore les ravels, des oiseaux dont l’espèce à quasiment disparu, les deux derniers représentants existants appartenant à Mélijna, la terrible sorcière des Cannac, le second est à Wandéline, une sorcière qui a aide autant que possible Naïla dans sa quête.

Des mondes parallèles à découvrir

La Terre des Anciens n’est pas le seul monde à découvrir, en effet il en existe en six autres mondes en comptant Brume, la Terre que l’on connaît : Elfré, Golia, Bronan, Mésa, Dual. Et seules les filles de Lunes peuvent prendre les passages entre les mondes, qui sont eux-mêmes bien cachés…

Cette perspective offre de nombreuses possibilités, d’autant que l’on commence à entrevoir des liens entre différents personnages et certains de ces mondes.

Parfois, les révélations sont un peu énormes, car on découvre que certains personnages sont des Elus aux pouvoirs extraordinaires, ou encore qu’une prophétie existait les concernant… mais malgré cela, l’histoire réussi à ne pas perdre de son intérêt.

En somme, ce second tome de la série mérite une conclusion plus positive que le précédent ouvrage. Effectivement, Elisabeth Tremblay réussit à nous captiver grâce à un univers relativement original. Elle reprend certains éléments qui font les bases d’une fantasy traditionnelle mais y ajoute sa touche personnelle.

Malgré un problème persistant au niveau de Naïla, que je perçois toujours comme trop indécise et réagissant mal aux situations, force est de constater que l’on arrive à passer outre pour ne se concentrer que sur l’intrigue qui prend de l’ampleur au fil des pages…

Un second tome très correct donc. Affaire à suivre avec le troisième opus : Le Talisman de Maxandre.

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Chronique : Filles de Lune – Tome 1 – Naïla de Brume

Filles de lune 01Un premier tome long à poser les bases d’un nouvel univers…

Filles de Lune est une série de fantasy en cinq tomes écrite par Elisabeth Tremblay, originaire du Québec. De nombreux épisodes de la vie de l’auteure lui ont permis de transposer son vécu dans ses romans. La série a connu un très grand succès au Canada, puis en France où elle est tout d’abord paru aux éditions de Mortagne (en 2010) avant de paraître en poche chez Pocket depuis mars 2012. La série réunit maintenant plus d’une dizaine de milliers de lecteurs.

Un passé mouvementé et sombre…

Naïla est une jeune femme que la vie n’a pas épargnée. A à peine vingt-cinq ans, elle a déjà été mariée, eu un enfant… et tout perdu. Des suites d’une terrible maladie, sa très jeune fille Alicia est morte, et son mari n’ayant pas supporté cette perte ce dernier a décidé de quitter lui aussi cette terre, laissant Naïla seule avec un désespoir toujours grandissant.

Au bord du gouffre, l’héroïne en devenir est loin d’avoir repris goût à la vie… pour tenir le coup elle s’accroche à ce qui lui reste de famille : sa tante. Naïla aide cette dernière à refaire de fond en comble sa maison ; se noyer dans les cartons et les travaux de gros œuvre est une façon pour elle d’oublier…

Mais cette plongée à corps perdu dans les vieilleries va engendrer de curieuses découvertes pour Naïla, notamment concernant ses origines… une mystérieuse dague, un acte de naissance étrange… la jeune femme veut des réponses, mais elle ne se doute pas de la portée de ce qu’elle va mettre à jour.

Un rythme lent, parfois même lassant

On peut qualifier ce premier tome d’introductif sans hésitation : il pose les (trop) nombreuses bases de l’univers dans un style lent et peu palpitant.

Là où le bât blesse, c’est en particulier au niveau de l’écriture. Pas toujours très claire, et surtout peu fluide, on se retrouve parfois avec beaucoup d’informations sans trop savoir qu’en faire. On assiste également à de nombreuses répétitions de phrases tout au long de l’ouvrage.

Le personnage de Naïla est assez paradoxal : tantôt attachante grâce à son histoire et son vécu, elle peut également être extrêmement démunie, la rendant plaintive et même exaspérante aux yeux du lecteur. Jamais sûre d’elle, toujours en train de s’interroger, mais rarement sur les bonnes choses, Naïla n’a pas vraiment les qualités d’un personnage charismatique et mémorable…

La jeune femme découvre malgré tout qu’elle est une fille de Lune, et que cela implique beaucoup de choses, dont une en particulier, elle doit accomplir son destin. Ce dernier passe par un monde parallèle dénommé la terre des Anciens où couve une guerre d’envergure autour de trônes mystérieux. Naïla est ainsi censée réparer les torts de ses aïeules en arrêtant cette quête insensée des trônes qui dure depuis de nombreux siècles, mettant en danger de nombreux peuples issus de différents mondes…

On peut découper le roman en deux parties distinctes, la première moitié est la plus monotone, à l’image de la vie de Naïla, la seconde devient plus intéressante car on suit la jeune femme dans un monde dont elle ignore tout.

Ce voyage dans une autre dimension arrive à la moitié de l’ouvrage, et soyons honnêtes, c’est à partir de ce passage que l’histoire devient plus intéressante.

Un univers intéressant, mais développé trop rapidement

Le point fort de l’univers de filles de Lune est également sa faiblesse, en effet l’univers imaginé par Elisabeth Tremblay est intéressant mais elle nous inonde de tant d’éléments en peu de temps qu’il est malaisé de tout intégrer.

Il est donc difficile de s’attacher à ce nouvel univers, ce qui est dommage car les idées sont là, mais distribuées de façon éparses, sans réelle logique.

Dans la fameuse seconde moitié du roman, on découvre un des personnages secondaires qui va prendre de plus en plus de place au fil des tomes, il s’agit d’Alix, le protecteur désigné de Naïla. Rarement de bonne humeur, toujours désagréable avec Naïla, le jeune homme est un magicien accompli en plus d’être un très beau représentant de la gent masculine. Mais son rôle de protecteur (Cyldias est le terme exact) n’est pas clair, car il semble que le jeune homme n’en veuille pas, mais sans que le lecteur aie un début d’explication bien clair…

En conclusion, ce premier tome de la série Fille de Lune laisse très mitigé. D’un côté nous avons un personnage principal peu attachant dont la personnalité laisse perplexe à certains moments ; de l’autre nous découvrons univers qui même s’il n’est pas toujours bien développé donne vraiment très envie d’en savoir plus, en particulier à la fin de l’ouvrage où beaucoup d’éléments se bousculent. Affaire à suivre avec le second tome de la série : La Montagne aux Sacrifices.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

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Chronique ado : Jack Spark – Tome 1 – Eté mutant

Jack Spark 01

Vous allez devoir mettre à jour tout ce que vous pensiez connaître sur certaines créatures « merveilleuses »…

Écrit par l’auteur français Victor Dixen, Jack Spark est une saga fantastique assez déstabilisante. Empruntant à la fois aux codes historiques et fantastique que l’on connaît tout en en créant de nouveaux, vous n’aurez pas fini de redécouvrir ce que vous pensiez savoir. Ce livre a remporté le Grand prix de l’Imaginaire pour la catégorie Jeunesse Français en 2010.

Adaptée dès l’âge de quatorze ans, la saga est toutefois difficile à cerner… et donc à identifier dans un genre précis. On y retrouve un peu du Passage de Louis Sachar (dans l’ambiance) assemblé à de l’action, du fantastique, et une foule d’autre choses encore…

Composite mystérieux et étrange, une chose est sûre Jack Spark ne vous laissera pas indifférent…

Redrock : un camp de vacances pas comme les autres…

Quand nous commençons à suivre les pas du jeune Jack Spark, on se rend très vite compte que ses problèmes d’insomnie lui gâchent la vie. Vivant en marge de sa vie d’adolescent, il ne peut guère profiter de ce qui fait les plaisirs de son âge… sans compter son intolérance au soleil.

Pour remédier au mode de vie de Jack, ses parents ont la riche idée de l’inscrire dans un camp de vacances un peu spécial où sa passivité et son laisser-aller ne seront bientôt plus que de l’histoire ancienne : Redrock. Mais c’est sans compter sur l’étrangeté des dirigeants de ce camp on ne peut plus spécial… en particulier le Docteur Krampus…

Et choses étrange, le jeune Jack voit son corps se transformer et adopter d’étranges propriétés depuis qu’il est sur le camp… est-ce lié ?

Une ambiance à l’image d’une chape de plomb

Au fil des chapitres, l’atmosphère sur le camp est de plus en plus étrange, lourde de secrets et de non-dits. Les étranges et nouveaux « pouvoirs » de Jack commencent à lui faire peur, l’obligeant à parfois limiter ses rapports avec les autres… de plus, ses cheveux commencent à bleuir… mais qu’est-il en train d’arriver à Jack ? Difficile de croire qu’il ne s’agit que d’une évolution d’adolescent normal.

En parallèle à ces étranges mutations, Jack va tout de même se lier d’amitié avec quelques personnes au sein du camp qui vont prendre peu à peu une grande place dans sa vie et dans son cœur, il y a tout d’abord la belle Sinead, naturelle, courageuse, forte, elle incarne une femme en devenir dans toute sa splendeur. Ensuite, il y a Josh et Ti-Jean, deux ados qui vont constituer le noyau dur du cercle d’amis de Jack au fil des chapitres.

Mais le gros point  fort de ce premier opus, c’est le mystère qui entoure le camp. Victor Dixen dissémine avec art de nombreux indices où le lecteur cernera certains éléments sans en saisir le puzzle entier. Ainsi le mystère de la bassine de thérapie s’épaissit, de même que l’absence de sel dans tous les repas du camp…

Autre atout qui m’a personnellement convaincue, le fait de mélanger des personnages ayant réellement existé pour appuyer la mythologie monstrueuse crée par l’auteur. Ainsi découvrirez-vous au gré des pages ce que faisait réellement le scientifique Faraday avec sa fameuse cage de… Faraday, pourquoi l’Absinthe est-elle appelée la Fée Verte et ce que sont réellement les changelins.

En conclusion ce premier tome est une véritable réussite : original, sachant maintenir le suspense et revisitant complètement la mythologie merveilleuse, Le Cas Jack Spark est un véritable coup de cœur ! (hormis la couverture que je trouve peu engageante… il faut passer outre !).

 

Chronique : Nosferas – Tome 1

Nosferas

Des vampires qui manquent cruellement de mordant…

Premier roman de l’auteur allemand Ulrike Schweikert paru en France, Nosferas est sorti en début d’année aux éditions Albin Michel dans la collection Wiz. Il s’agit du premier tome d’une série mêlant historique et vampirisme.

Discorde au sein des clans

La race des vampires menace de s’éteindre si les dissensions persistent entre les différents clans, chacun venant de tous horizons de l’Europe. Pour survivre, ces derniers devrons faire preuve de patience, mais aussi de respect les uns envers les autres, ce qui est loin d’être gagné.

Entre les clans hautains qui se comportent comme des princes et ceux plus modestes dont le mode de vie est plus simple, il y a tout un monde, et surtout une grande incompréhension.

Pour leur survie, les différents clans décident alors de s’associer. Un jeune vampire de chaque communauté est alors envoyé à Rome pour parfaire leur éducation et surtout développer leur sens de la survie… Mais c’est sans compter sur le mystérieux cercle des Masques Rouges, une société secrète qui sévit à Rome dans le but d’exterminer tous les vampires.

C’est dans cet univers qu’évolue la jeune vampire Alisa avec ses autres compagnons. Une histoire aux allures de cour d’école pour jeunes vampires sur fond de secrets politiques et religieux…

Un roman peu immersif qui manque de rythme

Nosferas ne fait malheureusement pas partie des romans qui marquent. L’écriture, bien que sympathique ne réussit pas à nous immerger dans le monde d’Alisa. L’intrigue quand à elle met un temps trop long à se mettre en place, laissant la place de grosses longueurs.

Certaines idées étaient cependant intéressantes : les cours à destination des vampires pour fuir les pouvoirs des objets sacrés de l’Eglise, comment attraper une proie sans qu’elle ne se souvienne de quoi que ce soit…

Mais malgré les nombreux efforts de l’auteur, les personnages, trop nombreux, ne parviennent pas à devenir attachants : trop peu caractérisés, au tempérament assez terne, on ne parvient pas à s’attacher assez pour les considérer autrement que comme des personnages.

En conclusion, Nosferas est un (trop) long roman qui s’essouffle rapidement à cause de son manque d’originalité et de piquant. Il ne saura séduire que difficilement son lecteur, dommage, l’idée était séduisante…

3/10

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Chronique : Quelques minutes après minuit

Quelques minutes après minuit

Une œuvre bouleversante est sublime qui offre une autre vision de la maladie.

Patrick Ness est un auteur pour ados qui a déjà connu un franc succès avec sa trilogie Le chaos en marche (Gallimard Jeunesse/Pôle Fiction). Quelques minutes après minuit a une histoire particulière, les circonstances de sa création étant différentes de ce qu’elles auraient dû être.

En effet, l’idée de ce roman vient de l’auteure anglaise Siobhan Dowd. Cette dernière, emportée par le cancer n’a pas eu le temps de développer son œuvre. Ses personnages étaient déjà créés, elle avait déjà une ébauche d’histoire… Cet ouvrage aurait été son cinquième. C’est dans ces circonstances que Patrick Ness s’est vu proposé l’écriture du roman en faisant un hommage à cette auteure hors du commun dont les œuvres ont influencé les lecteurs anglais…

Ce roman est donc l’occasion de découvrir à la fois la magnifique plume de Patrick Ness, mais aussi une auteure à l’œuvre fascinante (tous ses ouvrages ont étés traduits en France). Les illustrations aussi sublimes qu’inquiétantes sont quand à elles signées Jim Kay. Son travail est grandement influencé par son expérience passée dans les Jardins botaniques royaux de Kew.

 La vie est un cauchemar…

Jeune sans histoires, Connor est un garçon qui voit la vie s’acharner sur lui sous toutes ses formes possibles : la séparation de ses parents, le harcèlement à l’école, la maladie à la maison… en effet, la mère de Connor est atteinte du cancer.

Ainsi, chaque journée est un combat aussi bien pour sa mère que pour lui. Surprotégé par ses professeurs, Connor en ressent une injustice maladive, lui qui voudrait être traité de la même manière que tout le monde.

Mais une nuit, sa vie se retrouver bouleversée par une rencontre aussi extraordinaire qu’inattendue. A minuit sept, le monstre arrive, sorte d’arbre humanoïde. Connor n’a pas eu peur, il était plutôt curieux. En effet ce monstre expose rapidement une requête très étrange au jeune homme : il lui racontera trois histoires, à l’issue desquelles Connor devra raconter la sienne : la vérité.

Connor ne voit pas du tout de quoi veux parler le monstre de branches, ou du moins fait semblant de ne pas comprendre. Mais inexorablement, au fil des nuits qui passent, le monstre lui conte ses trois histoires à la morale étrange… viendra bientôt le moment pour Connor de conter la sienne…

Un conte contemporain sublime et poignant

Loin de laisser indifférent, la descente aux enfers de Connor ne peux que toucher son lecteur avec un récit de vie aussi cruel que réaliste.

Les contes du monstre et leur sens caché sont singuliers par leur beauté et leur conclusion étrange pour qui ne lit pas entre les lignes. Car ces histoires étranges sont au final une façon de nous montrer que le bien et le mal ne sont que très rarement dissociables, tout comme va nous le montrer l’histoire de Connor.

Les personnages qui vivent sous la plume de Patrick Ness sont d’une humanité extrême, leurs faiblesses n’en étant que plus belles. De la mère de Connor, souriante mais « un peu fatiguée par ses traitements », à sa grand-mère, que l’on pourrait prendre une femme tyrannique et détestable mais qui est juste aussi perdue que Connor, voir plus.

Enfin, la façon qu’a le fantastique de s’immiscer dans le normal le plus sordide et le plus déprimant est absolument extraordinaire. Le tour de force étant certainement d’avoir créé un conte contemporain qui trouve sa solution dans la vie de tous les jours…

En conclusion, Quelques minutes après minuit est plus qu’un indispensable, c’est un futur classique qui a de quoi marquer des générations de lecteurs adolescents et adultes par sa force et sa simplicité. Un roman sur le courage et l’acceptation qui s’inscrira dans la durée. Sublime.

Quelques minutes après minuit inside 01

Chronique : Les Chapardeurs

IMG_0456Vous ne le savez pas encore, mais dans votre maison se trouvent certainement quelques Chapardeurs…

Les Chapardeurs est une série fantastique pour la jeunesse écrite par l’anglaise Mary Norton, son titre original est The Borrowers.
Le premier tome est paru en Angleterre en 1952 et fut un succès quasi immédiat en librairie, la série a d’ailleurs remporté la très prestigieuse Library Association’s Carnegie Medal. Le premier tome de la série s’est ensuite vu traduit en France en 1957, puis la série complète a été reprise par l’Ecole des Loisirs à partir de 1979. Elle est adaptée à partir de 9-10 ans.
Classique de la littérature Anglaise, les Chapardeurs a connu de nombreuses adaptations, la plus connue aujourd’hui étant certainement celle faite par le Studio Ghibli, sorti en France en 2011 sous le titre Arrietty – Le petit monde des Chapardeurs.
De nos jours, la série est malheureusement épuisée en France, mais il n’est pas interdit d’espérer qu’elle connaisse un jour une seconde jeunesse.

IMG_0458Vous ne verrez plus jamais votre maison comme avant…

Dans un recoin sombre, sous la grande horloge se trouve un sombre et étroit trou, et si vous allez plus loin, vous y trouverez des objets incongrus amassés : épingles à nourrice, bobines de fil, bouchons… ce sont tous les objets que les Chapardeurs ont subtilisés aux habitants de la Maison.
C’est ici que vivent les trois Chapardeurs : Pod, Homily et Arrietty. Ce sont les derniers de leur espèce à vivre dans la maison, les autres ayant migré vers d’autres lieux…

La jeune Arrietty elle, ne rêve que d’une chose, apprendre à chaparder pour aider son père, dont la vivacité diminue avec le temps. Mais sa mère Homily y est fermement opposée… jusqu’à ce que Pod soit vu par le jeune garçon de la maisonnée.
Etre vu, pour un Chapardeur, est la pire chose qui puisse arriver, car cet événement met toute la famille en danger, les humains étant curieux par nature.
C’est ainsi que la famille de Chapardeurs va voir son organisation bouleversée à jamais.

Une aventure intimiste et charmante

L’écriture de Mary Norton, faite du point de vue de personnages minuscule est très bien faite, à croire qu’elle a elle-même été une Chapardeuse. Tout paraît insurmontable ou difficile à atteindre pour ces petits êtres.
Réduits à piquer quelques bouts du paillasson pour se faire une nouvelle brosse à cheveux, ou encore chiper une feuille de buvard pour le petit salon, les Chapardeurs sont complètement dépendants des humains.
L’ingéniosité de l’auteure réside dans la création de nouvelles fonctions des objets du quotidien pour ces petits personnages.
L’atmosphère, toujours silencieuse, tamisée, avec toujours un brin en suspend est retranscrite avec efficacité, sans grandes fioritures. Ce roman pour la jeunesse en séduira donc plus d’un pour son ambiance à la fois douce et prenant.

Attachants, espiègles, mais aussi très craintifs, les Chapardeurs sauront vous séduire par leur mode de vie simple et bon, bien que basé sur la disparition de petits objets du quotidiens. Frais et plein de vie, ce classique de la littérature enfantine anglaise ne l’est pas pour rien, dommage que l’édition française soit pour le moment indisponible…
Enfin, n’oubliez pas que les Chapardeurs est une série, et que la famille d’Arrietty a donc vécu de nombreuses aventures suite à la fin du tome un, même si elles ne sont pas indispensables à la lecture. Voici les couvertures de quelques-uns des ouvrages de la série.
Alors si vous avez l’occasion de lire au moins le premier tome de la série pour son ambiance bien particulière, allez-y !

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Chronique : Phænix – Tome 1 – Les cendres de l’oubli

Phaenix 01Un triangle amoureux sur fond de musicalité et de mythologie…

Carina Rozenfeld est une auteure française dont les écrits ont toujours un lien avec le fantastique. Elle a notamment écrit la trilogie Les portes de Doregon (L’Atalante Jeunesse), Les clés de Babel (Syros) et La Quête des livres-monde (L’Atalante Jeunesse). Elle écrit également régulièrement des scénarios de dessins animés pour la jeunesse.
Publiée dans la collection R (collection destinée aux ados de Robert Laffont), sa nouvelle série Phænix comptera deux tomes et reprend de façon contemporaine le mythe d’Eros et Psychée.

Un quotidien parsemé de petites touches d’étrange…

Anaïa Heche viens de quitter Paris pour le sud de la France… une nouvelle vie s’annonce pour elle. Ses parents viennent de reprendre la maison familiale à la suite de la disparition de ses grands-parents. La reprise de la maison familiale implique non seulement un déménagement pour Anaïa, mais aussi un changement profond de mode de vie.
Ainsi la jeune fille va-t-elle faire la rencontre de nouvelles têtes. Elle va retrouver une amie d’enfance, se nouer d’amitié avec un garçon aussi beau que Chris Hemsworth (acteur qui joue le rôle de Thor) et en rencontrer un autre aussi désagréable que mystérieux et attirant…

En parallèle à cette nouvelle vie, Anaïa voit sa vie se parsemer de petites touches subtiles de surnaturel peuplé des rêves étranges, et de grains de beauté mystérieux…

Une atmosphère unique, ou musicalité et sensualité se nouent…

Anaïa a la particularité d’être une violoncelliste de grand talent, son art va ainsi l’amener à intégrer un groupe de rock composé d’amis de la fac. Et c’est dans ce groupe que joue également le sombre Eidan : taciturne, secret, mais aussi fascinant, Anaïa ne sait que penser du jeune homme… d’autant que son opposé sur tous les plans, le très beau Enry est également très attirant.

Petit à petit, les affinités se créées, se développent et la musique aidant, Anaïa va s’épanouir en découvrant une nouvelle façon d’aimer son art. En effet, avant de rencontrer Eidan, Anaïa n’avait jamais songé à faire autre chose que de la musique classique, cantonnée qu’elle était à son art dans sa version la plus traditionnelle.
C’est ainsi que l’on découvre la magie simple et extraordinaire de la musique à travers des chansons telles que : I’m in here et Breathe Me de Sia, ou encore You are mine de Mute Math. Les descriptions des chansons sont d’une justesse rare, les sentiments de magnificence et d’amour trouvant leur place naturellement.
Le ressenti de la narratrice, et par extension de l’auteure (qui a fait pendant de longues années de la musique) sur certains morceaux est transposé avec passion, de quoi donner envie de découvrir ces magnifiques morceaux si ça n’est pas déjà le cas (Il y a d’ailleurs une playlist de chansons et musiques citées à la fin de l’ouvrage, à écouter ans modération durant la lecture !).

En conclusion, le triangle amoureux qui nous est décrit dans Phænix a beau être très classique, il est efficace grâce à son ambiance et son atmosphère feutrée. Carina Rozenfeld use encore une fois de sa plume à la fois lyrique et efficace pour nous transporter vers d’autres mondes, parfois très proches du notre…

8/10

Pour les petits curieux qui trouveraient la couverture magnifique et qui voudraient en savoir plus, la photographie est signée par le photographe français Olivier Valsecchi et est tirée d’une série de tirages s’intitulant très justement Dust.