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Chronique Jeunesse : La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel

La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et GretelUne nouveauté à réserver aux nostalgiques des contes de fées revisités dans une version… sanglante !

Paru au mois d’octobre 2014 aux éditions Hachette, La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel est un livre de contes contemporains.

L’ouvrage se base sur le conte traditionnel des frères Grimm, Hansel et Gretel. Mais l’auteur, Adam Gidwitz, va ici beaucoup plus loin en leur créant toute une fresque d’aventures teintées plus ou moins de sang… mais après tout, les contes originaux ne sont jamais bien tendres. Ils ont étés aseptisés par notre culture populaire, mais il n’empêche que les récits de base ne sont pas à écouter par toutes les oreilles… Si vous avez moins de 12 ans ou que les récits sanglants vous effrayent, passez votre chemin !

La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel insideUne réécriture des contes de fées

Écrit par Adam Gidwitz, ce premier tome retrace les aventures incroyables de Hansel et Gretel. Tout avait l’air de commencer bien pour eux : enfants princiers, ils avaient tout pour être heureux sauf que… leur père a peut-être compromis le bonheur familial en leur tranchant la tête pour sauver son fidèle serviteur.

Et c’est ainsi qu’en une petite dizaine de chapitres, vous aurez droit à toutes les aventures inédites des deux enfants qui recherchent désespérément des parents dignes de ce nom. Ceux qui leur montrerons affection, amour et qui surtout ne tenterons pas de leur trancher la tête.

Sympathique, mais à ne pas mettre entre toutes les mains

Alors, cette réécriture a-t-elle un intérêt à la lecture ? Oui, car elle remplit son office, à savoir distraire efficacement. Les histoires sont au bon format pour ne pas être trop courtes ou trop longues.

L’écriture est simple, sans fioritures. Petite originalité à soulever toutefois : l’auteur se permet de s’immiscer dans ses propres histoires. En effet, le texte est en rouge quand il nous parle directement, et c’est souvent pour nous prévenir que ça va… saigner !

En ce qui concerne les illustrations, elles sont très belles, toutes en ombres chinoises. Uniquement en bichromie avec du noir et du rouge. Extrêmement graphiques, elles ont été réalisées par Nancy Peña et Joseph Vernot.

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La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel inside 2En conclusion, ce livre est sympathique à lire le soir à haute voix ou pour soi tout seul. L’ouvrage est un très beau livre à la couverture cartonnée avec quelques dorures qui fera très bien dans la bibliothèque. Dès 12 ans minimum.

Espérons maintenant que les éditions Hachette publieront les deux autres tomes de la série : In a glass Grimmly et The Grimm conclusion où il semblerait que d’autres contes populaires s’immiscent dans le cycle.

Chronique : Adèle & les noces de la Reine Margot

Adèle et les noces de la reine MargotUn magnifique voyage dans le temps comme prétexte pour découvrir l’œuvre d’Alexandre Dumas, et on s’y croit !

Silène Edgar est une auteur française pour la jeunesse. Elle est notamment connue pour son roman 14-14 coécrit avec Paul Beorn qui s’est vu décerné le Prix Gulli du roman 2014. Elle a également écrit la trilogie Moana aux éditions du Jasmin.

En avril dernier, Adèle & les noces de la Reine Margot est paru aux éditions Castelmore. Un dossier pédagogique est même mis à disposition des professeurs pour étudier l’œuvre en profondeur.

Une lecture de vacances démotivante pour Adèle 

Les vacances commencent à peine pour Adèle, mais elle a déjà de nombreux soucis. Ses deux meilleurs amis ne se parlent plus depuis des mois, sa grand-mère est décédée il y a peu et ses résultats scolaires ne sont plus au rendez-vous depuis ces deux événements. Ses parents la poussent autant que possible vers le travail et l’école, mais cela n’a que pour effet de refroidir encore plus Adèle, d’autant qu’ils ne sont jamais là pour l’aider et discuter mais uniquement pour les remontrances. Alors quand M. Gérard donne une lecture de vacances à ses élèves, c’est encore pire. Le livre à lire est énorme : il s’agit de La Reine Margot d’Alexandre Dumas. Et en plus, la langue utilisée est si soutenue qu’Adèle est obligée d’utiliser le dictionnaire à presque chaque paragraphe !

Elle ne le sait pas encore, mais la lecture de La Reine Margot va transporter Adèle au-delà de ses rêves les plus fous…

Voyages temporels et aventure aristocratique

Depuis qu’Adèle lit La Reine Margot d’Alexandre Dumas, elle rêve la nuit des noces de la Reine. Ses rêves sont si réels que peu à peu, ils l’intriguent tant qu’elle se documente de plus en plus sur l’époque : Ambroise Paré et ses avancées majeures dans la science de la médecine, le Massacre de la Saint-Barthélemy, les relations entre les différents nobles, qui est important, qui l’est moins…

Au fil des pages, Adèle devient peu à peu passionnée par l’œuvre de Dumas grâce à ses rêves surnaturels qui la transportent dans une autre époque. Mais… elle devient aussi de moins en moins présente dans sa vie à elle et les soucis qui l’accompagnent.

Dans son voyage temporel et onirique, la jeune fille va faire une rencontre des plus inattendues en la personne du beau Samuel, de foi protestante. C’est cette rencontre qui va devenir le centre de la motivation d’Adèle à revenir de plus en plus souvent en 1572.

Une aventure passionnante qui se dévore

L’écriture de Silène Edgar se prête parfaitement à l’histoire. Elle est à la fois fluide et très actuelle, très parlante pour les lecteurs visés (12-14 ans environ). Les chapitres sont courts et alternent entre 2015 et 1572.

On découvre certains personnages importants de l’Histoire (Coligny, Catherine de Médicis…), les mœurs de l’époque, certains événements clés et le tout sans être dans une logique d’apprentissage. Silène Edgar réussit à nous faire aimer l’Histoire, la vraie, à travers une intrigue de son cru simple mais terriblement efficace.

Il ne faut toutefois pas oublier la grande partie du roman qui se déroule à notre époque. La mentalité d’Adèle est très bien faite et parlera très certainement à des lecteurs adolescents. Histoire d’amitiés, de perte, et le plus souvent d’incompréhension de la part des parents. La solitude d’Adèle se ressent de plus en plus au fil de l’histoire et l’oblige à se tourner vers le monde qu’elle s’est créé malgré elle. L’intrigue tourne ainsi parfaitement et sans anicroche.

Mais le point le plus positif de ce roman est pour moi l’attrait pour Dumas qu’il créé. On découvre un roman moins connu de cet auteur avec passion, et surtout on a envie de lire tous les autres ! Ainsi découvre-t-on que le livre La Reine Margot n’est que le premier tome d’une trilogie (les deux autres tomes étant La Dame de Monsoreau et Les Quarante-Cinq) qui a pour centre névralgique les Guerres de religions entre catholiques et protestants.

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Vous l’aurez deviné aisément, Adèle et les noces de la Reine Margot est pour moi un véritable coup de cœur. Je ne m’y attendais pas et j’ai été très agréablement surprise par cet univers simple et captivant, oscillant entre rêves et réalité. Bravo à Silène Edgar qui a su nous plonger dans le monde de la Renaissance et de Dumas avec talent, mais aussi dans le quotidien d’une adolescente de notre époque. Il ne nous reste plus qu’à nous perdre dans l’œuvre d’Alexandre Dumas, et ça, c’est merveilleux. Merci à vous Silène d’avoir aiguisé notre curiosité sur l’œuvre de ce grand auteur !

Chronique : Treize

TreizeUn polar fantastique qui vous promet de belles nuits blanches…

Patrick Seth est un auteur de nationalité Irlandaise. Après avoir travaillé comme développeur de jeux vidéos, il s’est décidé à se consacrer uniquement à l’écriture et vit désormais en Angleterre.

Treize est son premier roman à paraître en France, il est sorti aux éditions Super 8 en novembre 2014 est constitue le premier tome de ce qui sera une trilogie, la trilogie des Revivers.

Patrick Seth a également un autre cycle en cours d’écriture dont le premier tome arrivera en France chez Michel Lafon en août 2015 prochain sous le titre Les Revenants.

Reviver, un métier qui a de l’avenir 

Jonah Miller est un reviver. Son boulot : réveiller les morts pendant quelques minutes pour aider la police à trouver plus facilement le tueur, ou tout simplement permettre à la famille de dire au revoir au défunt.

La face du monde a ainsi changé depuis que les revivers ont étés révélés au monde grâce à Daniel Harker, au travers de son livre devenu une référence. Reviver est depuis devenu un métier : certes très bien payé et très convoité, mais réservé à peu d’élus. Et surtout, comme dans tout métier, il y a des médiocres, et d’excellents revivers… Certains travaillent pour la police, et d’autres dans le privé… Jonah Miller fait partie des plus doués au monde et travaille sur des cas très souvent sensibles voir compliqués pour la police.

Mais le jour où il se rend sur une affaire soi-disant classique, tout bascule : la ressuscitation d’Alice Decker sera le déclencheur de découvertes de plus en plus dangereuses pour Jonnah et le monde des revivers…

Une ambiance crispante à souhait au réalisme subjuguant

La toute première chose à souligner quand on a lu ce roman, c’est son ambiance. Certaines scènes sont très bien tournées, avec un côté glaçant comme on en lit rarement. Les auteurs qui savent faire réellement frissonner leurs lecteurs sont assez peu nombreux pour qu’on le souligne. Je pense en particulier à une scène où Jonah à la sensation de voir une ombre… la description peut vous paraître un peu simpliste, mais la sensation donnée au lecteur est unique en son genre, et inquiétante…

En ce qui concerne l’intrigue pure, Treize sait tenir son lecteur en haleine. Patrick Seth a développé méthodiquement tous les éléments fantastiques de son histoire et les a insérés avec logique dans la réalité de notre monde actuel. Le tout donne ainsi un roman fantastique très réaliste. Tout a été pensé : la législation des revivers, les droits des personnes subissant une ressuscitation, le procédé de récolte des preuves pour enregistrer le témoignage d’une personne ressuscitée… etc.

De même, les personnages créés par l’auteur sont très bien travaillés, et fort réalistes. Ils ont des problématiques très communes, ce qui ne fait que les rendre plus naturels, plus prégnants. Qu’il s’agisse de Tess, Jonah, ou encore Anabelle, ils sont tous très attachants.

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En somme, Treize est un très bon roman policier fantastique. Son atmosphère est merveilleusement effrayante par moments et l’intrigue globale se tient très bien. On attend avec impatience la suite, car Treize est le premier tome d’une trilogie ! (il est d’ailleurs dommage qu’il ne soit fait nulle part mention de ce fait dans le livre, c’est uniquement à la toute fin qu’on s’en rend compte…).

Quoi qu’il en soit, après avoir fini ce premier tome, vous n’aurez qu’une seule envie, avoir la suite entre les mains, car le final est extrêmement intriguant !

Pour information, les producteurs de The Dark Night ont déjà acquis les droits de Treize, cela laisse présager du bon pour la suite… non ?

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Actualité éditoriale : U4, le phénomène de la rentrée littéraire ado

U4 PrésentationC’est l’événement de la rentrée ado 2015 : U4. Une série de quatre romans écrits à quatre mains par des auteurs jeunesse et ado français reconnus pour leur travail et leurs œuvres. Une série écrite à quatre, c’est du jamais vu sur la scène éditoriale… d’autant plus qu’ils sortent en simultané le 27 août 2015 !

Tout a commencé lors d’un salon littéraire, Yves Grevet (Méto, Nox), Florence Hinckel (#Bleue, Mémoire en mi, Hors de moi), Vincent Villeminot (Instinct, Réseaux) et Carole Trébor (Nina Volkovitch) se sont lancé le pari d’écrire à quatre… pour plaisanter au début, mais le projet a très rapidement été concrétisé. Et au vu du travail de chacun, cette série va faire d’énormes vagues !

Les auteurs avaient particulièrement à cœur de travailleur avec leurs éditeurs respectifs à savoir Nathan et Syros, ce sont ainsi des livres coédités qui vont paraître sous le nom de Syros/Nathan.

U4 StéphaneMais alors U4, qu’est-ce que c’est ?

Ce sont quatre romans qui se lisent tous indépendamment et écrit de quatre points de vues très différents, tous à la première personne. Tout commence au mois de novembre, en Europe. Cela fait une dizaine de jours que le virus U4 sévit. Les morts se comptent par millions… et seuls les adolescents entre 15 et 18 ans semblent y survivre (ainsi que quelques rares et riches adultes).

A priori, nos quatre personnages n’ont rien en commun : l’un vit à Marseille, l’autre en Bretagne, l’une encore à Lyon ou encore à Paris. Et pourtant… ils jouent tous à un jeu en ligne nommé Warriors of Time. Et tous reçoivent un étrange message du jeu-vidéo qui leur annonce qu’ils peuvent peut-être empêcher la catastrophe biologique d’arriver en allant dans le passé s’ils se rendent à Paris avant le 24 décembre prochain.

C’est ainsi que Koridwen (de Bretagne), Yannis (de Marseille), Jules (de Paris) et Stéphane (de Lyon) décident d’aller au point de rencontre… mais pour des raisons extrêmement différentes. Chacun va faire des rencontres uniques et arrive avec un lourd passé.

U4 AuteursComment écrire à quatre mains ?

Les auteurs (cf photo ci-contre) l’avouent eux-mêmes : U4 a été aussi plaisant à créer que complexe à mettre en place. Ils s’étaient posé de nombreuses contraintes : calendaires, météorologiques, rédactionnelles (comme le temps présent et à la première personne qui devait être utilisé par tous pour plus de cohérence)…

De plus, ils s’étaient mis d’accord pour que leurs romans fassent tous à peu de choses près la même taille (un peu plus de 400 pages tout de même !), il y avait donc également une contrainte de densité de texte.

Au début de l’aventure, chacun a écrit le premier tiers de son roman tout seul, puis quand est venu le moment d’entrecroiser les personnages et leurs bagages, la donne a changé. Ils se sont d’ailleurs réunis tous les quatre dans un maison d’auteur à Marseille pendant une semaine et ont échangé pendant des heures sur le moindre détail.  En somme, écrire à quatre mains, c’est mettre quatre fois plus de temps (voire d’avantage !) pour écrire, d’autant que la perception du personnage de chacun n’est pas évidente à retranscrire pour l’autre, surtout quand ils se rencontrent (vous me suivez ?). Et le moindre petit objet peut prendre toute son importance, tout dépend de qui décrit la scène…

U4 YannisPourquoi un univers post-apocalyptique ?

Il y a plusieurs raisons avancées par les auteurs. L’une d’elle est qu’en effet, le post-apocalyptique séduit toujours son public. Personnellement, j’adore voir se débrouiller des ados qui sont dans la mouise jusqu’au cou… Alors quand il y a un virus mortel qui sévit, pas d’eau potable ni électricité et qu’une aventure aux allures de road-trip nous est promise on ne peut qu’être impatient de voir ce que ça va donner sur le fond.

L’autre raison est assez simple, mais il fallait y penser. Chacun des auteurs d’U4 a son propre univers de prédilection, Carole Trébor est plus sur de l’historique, d’autres sont plus sur la psychologie etc. Le plus simple pour avoir des bases d’écritures communes était de tout détruire. En effet, avoir des ruines pour décor facilite les choses.

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U4 LogoVous l’aurez compris, U4 est un bel enjeu éditorial qui mérite qu’on s’y intéresse fortement tant pour son intrigue accrocheuse que pour le nom des auteurs qui l’ont créé. C’est tout simplement exceptionnel de voir un tel projet éditorial et humain voir le jour et je suis totalement enthousiaste à l’idée de découvrir ce nouvel édifice littéraire.

Les chroniques sont à venir prochainement sur le site, et n’oubliez pas la date fatidique : le 27 août 2015 !

Chronique Jeunesse : Une histoire terrifiante – Le miroir aux sortilèges

Une histoire terrifiante - Le miroir aux sortilègesLe monde des yôkais s’ouvre à vous à travers un récit pour la jeunesse réussi !

Il est paru en juin 2014 aux éditions Flammarion Jeunesse et constitue le second volume de la série Une histoire terrifiante écrite par N. M. Zimmermann (le premier s’intitulait Peur sur la ville). Les deux ouvrages sont totalement indépendants l’un de l’autre et racontent deux histoires très différentes.

L’auteur N. M. Zimmerman est de nationalité française et a déjà écrit une foule de livres. On lui doit la série Alice Crane (Seuil), la saga Eden City (Milan), Dream Box (l’école des Loisirs), ou encore Super héros, ça craint grave (paru récemment chez PKJ).

L’intrigue du miroir au sortilège se déroule au Japon, et pour cause ! L’auteur y a vécu quelques années et connaît bien la culture de ce pays aux mœurs si particulières, ainsi que leur mythologie…

Une annonce bien étrange sur internet

Tout commence lorsque la jeune Misaki découvre l’annonce d’un très joli miroir sur la toile. L’objet est magnifique, et surtout son prix terriblement attractif. A croire que l’annonce n’a été faite que pour elle. Le site internet sur lequel elle se le procure est toutefois étrange, une fois son achat passé, elle n’a aucune confirmation de sa commande et n’a même pas eu à renseigner son adresse… de plus, le site marchand est par la suite introuvable !

Et depuis l’arrivée de ce beau miroir dans la vie de Misaki, les choses qu’elle y voit deviennent étranges : placards qui bougent, visions, bruit inquiétants… Ce miroir est magique, c’est certain, mais est-il bienveillant envers sa toute nouvelle propriétaire ?

Culture nippone moderne et frissons au rendez-vous

L’intrigue de ce roman destiné aux 10-12 ans est simple mais très efficace. En effet, l’histoire de ce miroir magique est le point de départ pour découvrir tout un pan d’une culture qui nous est méconnue (à fortiori pour les enfants). Sans oublier la notion de frisson, qui est bien présente !

On découvre à travers l’histoire de Misaki certaines traditions japonaises ancestrales qui malgré l’époque actuelle ont toujours prise sur nombre de japonais, en particulier les anciens. Les yôkais sont de ce nombre, mais pas seulement, les nombreuses fêtes que le pays compte participent également à ce lien entre culture passée et présente.

Et bien entendu, ce sont avant tout les yôkais qui sont ici mis à l’honneur tout au long de ce roman. Et il y en a un nombre incalculable ! Ici, nous avons en particulier à faire à des tsukumogami, des objets dotés d’une âme (cela peut-être un parapluie, une lampe, des sandales, des théières…). Le sujet est aussi inépuisable que passionnant ! Notons par ailleurs à la fin de l’ouvrage un lexique d’une dizaine de mots japonais qui se révèle très utile aussi bien pendant qu’après la lecture.

M. Zimmerman sait mener son lecteur dans l’effroi avec une montée en puissance douce mais pernicieuse. Là où l’on ne voit que de petits signes surnaturels peu inquiétants, le temps nous les transforme en d’autres choses plus sombres, plus mauvaises. Et cela à un tel point que sur les dernières pages du roman, ça en devient terriblement angoissant !

Le moindre craquement, la plus petite parcelle d’imagination et vous voilà aussi alarmé que la pauvre Misaki.

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Une histoire terrifiante - Le miroir aux sortilèges KarakasaLe nom de la série Une histoire terrifiante tient ainsi toutes ses promesses ! Je ne peux que vous conseiller de lire ou de faire lire ce livre. Pas avant 10 ou 11 ans tout de même, car certains passages savent inspirer la peur. Pour ceux qui aiment ce genre de récit, c’est parfait après avoir dépassé le niveau de lecture des romans Chair de Poule, et en plus, on découvre une culture passionnante !

A quand un autre titre dans la même série ?

Pour aller plus loin : N‘hésitez pas à découvrir le merveilleux imagier des yôkai publié chez Actes Sud Junior : Yôkai – Le monde étrange des monstres japonais.

Chronique Jeunesse : Malenfer – Tome 1 – La forêt des ténèbres

Malenfer 1Une nouvelle série fantastique arrive pour les jeunes lecteurs férus de dragons, trolls et autres créatures mythiques

Malenfer est une trilogie fantastique issue de l’imagination de l’auteur française Cassandra O’Donnell et d’une classe entière de CM1, et de CM2 ! En effet, cette série destinée à la jeunesse a également été créé par de jeunes lecteurs. La série est éditée aux éditions Flammarion.

Avant d’écrire pour la jeunesse, Cassandra O’Donnell est avant tout connue pour sa série adulte Rebecca Kean chez J’ai Lu.

Une horrible forêt qui dévore ceux qui y pénètrent…

Un nouveau monde empli de créatures fantastique et de lieux étranges s’ouvre à vous… mais nous sommes loin d’être dans un endroit idyllique. En effet, depuis quelque temps déjà, la forêt de Malenfer avance, dévore les distances et englouti tout sur son passage. Lentement, insidieusement, mais sûrement.

C’est ainsi que la maison de Gabriel et Zoé devient terriblement proche de la forêt maléfique. Les parents des deux enfants sont partis il y a quelques semaines pour trouver une solution afin de la stopper… mais le temps commence à être long et Gabriel et Zoé vont devoir quitter leur maison s’ils ne reviennent pas rapidement. En effet, Malenfer n’est qu’à quelques dizaines de mètre désormais !

Et ce n’est pas la seule source d’inquiétude pour Gabriel et Zoé, dont l’école semble elle aussi cacher de lourds et dangereux secrets. Des professeurs intrigants et la disparition inquiétante d’un élève n’ont en effet rien pour rassurer… !

Incursion en territoire fantastique pour lecteurs amateurs d’imaginaire

Pour débuter dans le genre fantastique quand on a une dizaine d’année, Malenfer peut s’avérer parfait. Il y a absolument tous les ingrédients pour plaire à des enfants pour la simple et bonne raison qu’ils ont eux aussi participé à la réalisation de l’histoire ! Ils y sont allés de leurs suggestions et ont fait le listing de tout ce qu’ils voulaient voir dans l’histoire de leurs rêves : dragons, sorciers, nains, forêt qui dévore les gens… Cassandra O’Donnell a ainsi donné vie aux nombreux souhaits des enfants, alors, ça ne pourra que leur plaire !

En ce qui concerne l’histoire, elle est rondement menée et intéressante. On aimerait bien en savoir plus sur la mystérieuse Malenfer, mais ce premier tome est avant tout centré sur le mystère qui plane autour du lac de l’école.

Seul bémol, je trouve parfois que certaines répliques ou phrases sont un peu trop didactiques, ou artificielles. Pour le reste, tant au niveau des personnages que du reste, c’est efficace.

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Voilà le paysage fantastique dans lequel nous plongeons : il s’agit d’un univers entraînant, particulièrement quand on a dans les environs de 9 ans ! Le second tome étant déjà paru, nous allons nous empresser de le lire bientôt pour vous le chroniquer. En ce qui concerne le troisième tome, il n’est pas encore paru, donc patience chers lecteurs, patience…

Chronique Jeunesse : Mes animaux zombies – Tome 2 – La revanche du chat fantôme

Mes animaux zombies 2Un nouvel animal décédé à aider !

Voici le second tome de la série anglaise Mes animaux zombies qui paraît en France chez Bayard Jeunesse. Après le gentil mais glouton hamster… place au mignon petit chat très peureux !

Les chats c’est sympa, mais là, c’est pas possible…

A peine remis de ses aventures avec un hamster mort-vivant, Joe doit déjà enchaîner les missions de sauvetage avec une nouvelle affaire : celle de Pelote. Qui est Pelote ? Il s’agit tout simplement de la petite chatte qui vient de trépasser (fort maladroitement il faut l’avouer).

Mais avant de quitter définitivement le monde des vivants, elle souhaite s’assurer que sa sœur ne sera pas victime du même type qu’accident qu’elle… et il n’ y a que Joe qui peut la voir et donc l’aider !

Les mêmes ressorts que le tome précédent, mais toujours plaisant

Les aventures de Joe et de Pelote ressemblent sensiblement à celles que nous avons pu découvrir avec Boulette. Les petits animaux morts-vivants ont chacun un trait de caractère plus ou moins désagréable, et avec Pelote, c’est la peur. En effet, la petite chatte est effrayée du moindre bruit, ce qui la rend complètement hystérique !

Et évidemment, un tel comportement ne va pas aider Joe, pour qui il est de plus en plus difficile de faire illusion auprès de sa famille.

Les dessins (très nombreux) de Simon Cooper sont toujours aussi sympathiques et collent vraiment au ton du récit. Le corps de texte est quant à lui assez gros afin de faciliter la lecture des jeunes lecteurs dès l’âge de 8 ans.

De plus certaines scènes ne sont pas écrites mais sont au format bande-dessinée, ce qui dynamise d’autant plus le texte.

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L’histoire de Pelote et ainsi sympathique et sans longueurs, mais on aimerait trouver un fil rouge un peu moins voyant. En effet, en dehors du fait que l’animal à sauver ait changé, les fils tirés par Sam Hay sont trop similaires à ceux du premier tome. Toutefois, l’intrigue est assez originale pour être soulignée, et surtout, je suis persuadée que cette petite saga plaira énormément aux enfants !

Affaire à suivre avec le troisième tome qui verra arriver un nouvel animal des Mes animaux zombies : un chien. Mais le meilleur reste à venir, car il y aura par la suite un poisson rouge, et une perruche !

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Chronique Jeunesse : Lili Goth et la souris fantôme

Lili Goth et la souris fantômeUn nouveau roman écrit et illustré par Chris Riddell fort attendu

Cela faisait de nombreuses années que la France n’avait pas vu publié un nouveau récit entièrement ficelé par l’auteur et illustrateur Britannique Chris Riddell. Les Chroniques du bout du monde (coécrit avec Paul Stewart), Les Chroniques du Marais qui pue (avec P. Stewart) ou encore la série Apolline, c’est à lui qu’on les doit. Avec Lili Goth et la souris fantôme, il revient en force après plusieurs années d’absence.

L’ouvrage est paru en octobre 2014 et signe l’entrée d’une nouvelle saga jeunesse, celle de l’héroïne Lili Goth. En Angleterre, la série en est déjà à son troisième opus. Le tout est bien entendu illustré de la main talentueuse de Chris Riddell.

Bienvenue au Manoir des Frissons Frissonnants !

Lili Goth vit dans un magnifique et ostentatoire manoir, ses nombreuses dépendances et ses jardins secrets (et très secrets). Elle y est élevée par son père, qu’elle ne voit quasiment pas. Ce dernier ne s’est jamais vraiment remit de la disparition soudaine et accidentelle de sa femme (la maman de Lili) et reste le plus souvent possible éloigné de sa fille.

Cette disparition a créé un fossé entre le père et la fille, mais a aussi engendré de nouvelles règles de vies plus ou moins étranges. L’une d’elles étant que la demoiselle doive porter de lourdes et bruyantes bottes afin que son père sache quand elle arrive.

Mais face à cette ambiance pesante et triste, le manoir va s’égayer un peu grâce à un événement très attendu dans l’aristocratie : La fête annuelle du manoir des Frissons Frissonnants. Voici le quotidien « normal » de Lili, mais quand une souris fantôme va venir la visiter, les journées vont devenir beaucoup plus excitantes !

Lili Goth et la souris fantôme insideUne lecture un peu trop loufoque et pas aussi passionnante qu’à l’accoutumée

Comme les précédents ouvrages de l’auteur, Lili Goth est magnifiquement illustré. Il ne fait pas exception en termes de qualité dans les détails et l’imagination. Cependant, l’histoire est beaucoup moins « tenue » que celle de ses précédents ouvrages.

Il y a plus de non-sens et moins de cohérence que ce à quoi il nous a habitués, et l’intrigue est au final peu captivante. On suit les aventures de la jeune Lili et de ses amis du Manoir des Frissons Frissonnants, mais sans réelle conviction.

Le contenu n’est donc pas extraordinaire, mais s’il y a une chose que l’on ne peut pas retirer à Milan, c’est la finition de l’ouvrage. Relié, couverture rigide, glaçage sélectif et pages d’un doré violet sur la tranche, c’est du plus bel effet ! Sans oublier le livre qu’il y a dans le livre avec Les mémoires d’une souris écrit par Ismaël Moustaches, la fameuse souris fantôme.

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C’est donc une lecture mitigée que ce nouveau roman de Chris Riddell même si l’objet-livre est somptueux. On est quelque peu déçu, surtout quand on connait le passé créatif de l’auteur/illustrateur qui nous a habitués à bien mieux ! Espérons que cela ne soit que ponctuel et que le second tome de la série Lili Goth (qui se déroulera à noël) sera plus plaisant.

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Chronique Jeunesse : Ascenseur pour le futur

Ascenseur pour le futurVoyager à travers le temps grâce à un ascenseur, c’est possible !

Nadia Coste est une auteur française qui a commence à se faire un beau nom dans le monde des littératures de l’imaginaire. On lui doit la série Fedeylins (trois tomes aux éditions Gründ), ou encore Les Aiglons. Elle sort également un roman chez Scrinéo en avril 2015 sous le titre Le premier.

Ascenseur pour le futur est son tout premier récit à paraître dans la collection Mini Syros Soon.

Quand on est harcelé à l’école, fuir est parfois la seule solution possible…

Années 90 : Brett est un jeune homme à la vie normale, mais difficile. A la maison, tout se passe bien, mais à l’école c’est une toute autre histoire. Il est constamment harcelé, brimé et racketté par Jérémy et sa bande de gros bras.

Mais au lieu de se laisser faire une énième fois, Brett décide de fuir ses persécuteurs et s’engage dans une zone industrielle abandonnée. La voie est sans issue, et le bâtiment abandonné dans lequel il s’est réfugié ne le cachera pas longtemps… Mais un jeune garçon mystérieux débarque alors pour le sauver et l’emmène vers le futur grâce à un ascenseur. Que réserve l’avenir à Brett ?

Une histoire sympathique mais pas marquante

L’histoire d’Ascenseur pour le futur a beau avoir un début accrocheur, la suite est beaucoup plus classique. On découvre les affres du voyages dans le temps ainsi que ses dangereux paradoxes : ne pas se croiser soi-même, ne pas créer de paradoxe temporel, ne pas en savoir trop sur son futur sous peine de le modifier radicalement…

Tout cela fait partie des postulats classiques du voyage temporel. Mais comme l’ouvrage s’adresse à un jeune public, c’est une bonne idée d’aborder ces thèmes encore inconnus pour lui.

Ainsi, pas de réelle surprise dans le déroulement de l’intrigue qui est très courante. Brett va découvrir les merveilles du futur mais ne doit pas se mettre en danger par excès de curiosité, ce que bien sûr il fera dans une certaine mesure…

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Ça se lit vite et bien, ce qui est avant tout le but de la collection, de même que de faire découvrir un sous genre littéraire (rencontre avec des extraterrestres, mutations, voyages dans le temps) selon le thème. A lire pour faire découvrir aux plus jeunes lecteurs les voyages temporels et leurs dangers (on ne sait jamais !). Pour des lecteurs plus âgés, il faudra très rapidement passer à des livres plus étoffés.

Chronique : Tétraméron

TétraméronUn ouvrage aux symboliques foisonnantes mais au contenu déconcertant et dérangeant…

Peut-être connaissez-vous José Carlos Somoza, un auteur espagnol à l’œuvre surnaturelle et prolifique. On lui doit notamment : La théorie des cordes, Clara et la pénombre, La dame n°13, L’appât

Avec Tétraméron paru en février 2015, José Carlos Somoza signe un récit étrange et initiatique où la jeune Soledad va se retrouver confrontée à un groupe se contant des histoires très curieuses, et malsaines…

Disparue dès les premières pages

Soledad est une jeune fille solitaire. Pas de réels amis, mais pas d’ennemis non plus : elle est transparente, et c’est encore pire. Mais en ce jour de sortie scolaire Soledad est devenue tellement invisible qu’elle disparaît littéralement, y compris aux yeux de ses professeurs. Elle quitte son groupe et se rend dans les tréfonds de l’édifice qu’ils sont venus visiter.

Soledad descend une infinité de marches jusqu’à se retrouver devant une lourde porte qui cache un groupe de quatre personnes aux habitudes étranges. Elle ne le sait pas encore, mais elle est tombée sur le Trétraméron, et cette rencontre va changer définitivement son avenir.

De contes étranges en récits pernicieux

Quand on lit le résumé que fait l’éditeur de Tétraméron, on s’attend à un roman aux inspirations entre Les Mille et une nuits et Alice au pays des merveilles, c’est effectivement le cas, mais pas seulement.

En effet, ce roman de José Carlos Somoza est un récit à part dans tous les sens du terme : plein de bizarreries, d’étrangetés et de symboliques (trop), on nage dans les délires de chaque conteur et conteuse. Ils sont quatre, et chacun d’entre eux a deux histoires à raconter. Pour eux-même, mais aussi pour Soledad, afin de la faire grandir, l’initier… elle qui a disparu aux yeux du monde devient le centre de l’attention de ce cénacle.

Mais justement, qu’en est-il de ces fameux récits à la sémiologie singulière ? On passe d’un conte ayant pour personnage l’esprit de Marie Curie à une histoire extravagante où une famille entière est décimée à cause d’une photo… et autres joyeusetés incompréhensibles. On sent que José Carlos Somoza a inclus un nombre incalculable de symboliques dans ses courtes histoires qui font le roman, mais impossible au lecteur lambda de les saisir et encore moins de les comprendre.

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Trop élitiste, trop peu décryptable et surtout rempli de non-sens (voulus par l’auteur mais inaccessibles pour de simples mortels), il est extrêmement difficile d’apprécier Tétraméron. On comprend de façon générale qu’il s’agit d’un rite de passage à l’âge adulte pour Soledad, mais la façon dont elle s’en acquitte est énigmatique, de même que les contes du conclave sont sibyllins…

C’est fort dommage d’avoir un texte aussi peu abouti et nébuleux alors que l’ambiance gothique et mystérieuse est si magnifiquement installée dès les premières pages. La couverture illustre quant à elle parfaitement les étapes que va affronter Soledad. Le texte ne suit pas, c’est regrettable…

TRANCHE d´ÂGE :