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Chronique album jeunesse : Le voleur de poule

L’un des meilleurs albums sans texte pour les enfants à découvrir absolument et à avoir dans sa bibliothèque ! Énorme coup de cœur.

Les ouvrages de Béatrice Rodriguez gagneraient à être connus, en particulier Le voleur de poule, un classique parmi les classiques qui est paru originellement il y a plus de 20 ans. L’ouvrage est toujours disponible aux éditions Casterman (il était initialement paru chez Autrement), et j’espère vous convaincre assez pour que vous ayez envie de vous l’acheter ! Attention, petit chef-d’œuvre à lire dès 3 ans.

Béatrice Rodriguez est diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg, elle est également l’auteur de l’album Carabinette chez Casterman.

Un drame se déroule sous nos yeux !

Tout commence dans une petite basse-cour, chacun vaque à ses occupations… lorsque soudain : un renard KIDNAPPE la petite poule blanche qui picore ! Un renard qui enlève une poule, ce n’est certainement pas pour faire ami-ami avec… alors les amis de la petite poule vont donc à sa poursuite pour la sauver des griffes du vorace renard !

Tant de créativité et d’imagination sans un seul mot

La chronique aura beau être très courte, elle sera dithyrambique. Le voleur de poule est un classique parmi les classiques à mettre dans toute bibliothèque enfantine.

Pas de texte, que du dessin ultra expressif pour permettre aux lecteurs dès l’âge de 3 ans de savourer et comprendre une histoire par eux-mêmes. Le pari semble audacieux quand on ne s’y attend pas, mais je le vends depuis des années en tant que libraire, et le succès de cet ouvrage auprès des petits n’a jamais été démenti.

Le dessin de Béatrice Rodriguez est doux, les expressions de personnages très éloquentes. C’est avec émerveillement et amusement que l’on découvre les pérégrinations de notre fameuse petite poule blanche. L’humour est également omniprésent, de même que la créativité…. C’est un véritable sans faute.

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En bref, Le voleur de poule est un livre absolument indispensable. C’est-à-dire un album que l’on peut trouver aussi bien en librairie, qu’en bibliothèque ou dans les maisons. C’est un premier pas vers l’autonomie pour les enfants qui découvrent une façon de lire indépendante et libre, et ça, c’est tout simplement MERVEILLEUX.

Pour ceux qui ont adoré cet album, l’auteur en a réalisé deux autres, avec les mêmes personnages, et ils sont tout aussi biens : La revanche du coq et Partie de pêche.

Chronique album jeunesse : à quoi on joue ?

Un album malin avec plusieurs niveaux de lecture… parfait pour les enfants afin de développer leur sens de l’observation !

On ne présente plus l’auteure de cet album, Muriel Zürcher, d’origine Suisse, elle a écrit une foule de livres/romans/albums pour la jeunesse ! Il était trop de fois (Thierry Magnier), Toile de dragon (Picquier Jeunesse), Le tourneur de page (Éveil et Découvertes), tout cela c’est elle.

Avec A quoi on joue ? paru en août 2016 chez Gautier Languereau, c’est encore un autre style narratif qu’elle nous propose… A l’illustration, nous retrouvons Stéphane Nicolet, avec qui Muriel Zürcher a déjà travaillé. Il a illustré beaucoup de documentaires pour la jeunesse ainsi que des romans.

Un jeu de cache-cache original !

Tout commence avec un jeu de cache-cache innocent, et tout ce qu’il y a de plus banal… jusqu’à ce que chacun des participants (un kangourou, un hérisson, une grenouille, un serpent…) disparaisse mystérieusement…  Et qu’une ombre fort menaçante s’approche peu à peu !

Une lecture maline à partager avec les petits lecteurs

Très peu de texte, mais un visuel qui est tout aussi parlant voir plus, d’autant qu’il nous raconte une toute autre histoire… Voilà ce à quoi il faut vous attendre avec A quoi on joue ? Le duo composé par Muriel Zürcher et Stéphane Nicolet est ainsi très efficace.

L’intérêt tout particulier de cet album est donc son double sens de lecture. Il y a le texte qui dit une chose… et le visuel qui en dit une tout autre. Ainsi, même si il y a très peu de texte, je ne conseillerais cet ouvrage qu’à partir de 4 ans car la compréhension n’est pas évidente avant. Mais il est génial, simple, malin et très bien pensé !

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Cet album est donc une petite réussite. A proposer aux jeunes lecteurs pour leur faire découvrir une narration originale et efficace qui les fera frissonner… avant de découvrir la fin ! (qui est rassurante, ouf !).

Chronique : Doglands

doglandsUne épopée canine écrite par l’un des maîtres du polar historique

Vous connaissez certainement Tim Willocks pour ses romans historiques qui ont extrêmement bien fonctionnés en librairie : La religion, et Les douze enfants de Paris. Mais Doglands appartient à un tout autre genre. Nous voici dans une histoire écrite du point de vue d’un lévrier en captivité.

Premièrement paru aux éditions pour ados Syros en 2012, Doglands a bénéficié d’une seconde vie en 2014 chez Pocket.

Une vie à souffrir le martyr, puis mourir

Voici le destin cru mais bien réel qui attend Furgul ainsi que toute sa famille. Sa mère, ses frères et sœurs. Tous sont destinés à courir le plus vite possible pour des courses clandestines, mais une fois qu’ils ne seront plus les meilleurs, ils mourront. Élevés dans la saleté, la haine et la crainte, les lévriers tels que Furgul n’ont aucune perspective, aucun avenir… Mais la mère de Furgul est persuadée d’une chose dans ce monde de douleur : Furgul a un destin, à lui de l’embrasser…

Une lecture rapide, agréable mais guère impérissable

La lecture de Doglands est assez inattendue. Il est très rare de découvrir un roman ayant pour personnage principal un chien, et encore moins un lévrier. Cette originalité n’est pas pour déplaire… On y découvre un univers âpre, sale, extrêmement cruel, mais aussi d’une douceur sauvage inattendue (je pense aux scènes familiales concernant la portée dont est issu Furgul, pleines de moiteur et d’amour).

Mais hormis l’atmosphère unique du roman, son histoire reste somme toute très traditionnelle. Rien de mal à cela, me direz-vous, et vous avez bien raison. Mais je n’ai tout simplement pas réussit à apprécier pleinement Doglands. Cette histoire de destin, de prophétie, d’accomplissement à atteindre à un goût de déjà vu bien trop prononcé.

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Malgré cela, Doglands reste un récit beau et intéressant, la plus grande réussite de ce roman restera la capacité de l’auteur à « penser chien ». Tim Willocks a su insuffler à ses personnages canins de belles émotions, les rendant crédibles et attachants, vivants même. Ce roman restera cependant assez épisodique dans l’œuvre de Tim Willocks, et pour cause. Trop en surface et assez prévisible au final, c’est dommage…

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Chronique : Nos années sauvages

Nos années sauvagesUn beau roman sur l’amour filial, les sciences comportementales et… la vie qui suit son cours, tout simplement

Il vient tout juste de paraître aux éditions Presses de la Cité, voici Nos années sauvages, le second roman de l’américaine Karen Joy Fowler à paraître en France. Son premier ouvrage, Le club Jane Austen avait connu un certain succès à sa sortie, il sortira d’ailleurs en poche chez 10/18 dès septembre 2016.

Ce second roman est une ode à l’amour, au partage, à l’empathie, et à l’amour des sciences, y compris sous leur forme la plus… inattendue. Vous découvrirez ici l’histoire d’une famille blessée qui peu à peu voit ses membres s’éloigner les uns des autres…

Tout commence par le milieu

Comme le dit si bien notre narratrice Rosemary, tout commence par le milieu. En effet, tout devient plus facile pour elle à raconter en commençant par la moitié de son récit… Ainsi découvrons-nous le quotidien d’une jeune femme un peu paumée qui ne semble ni spécialement drôle ni attachante, plus suiveuse qu’initiatrice. Tout ce que l’on sait d’elle, c’est que la vie l’a déjà pas mal cabossée avec une sœur disparue et un grand frère fugueur et évanescent.

C’est ainsi, qu’au fil des pages on découvre quelque chose de plus profond et intéressant que cette ado un peu perdue ayant du mal à se faire des amis. Son passé est autrement plus intéressant et… spécial. Voici l’histoire de Rosemary et de son étrange famille, mais également celle de toute une branche de la science…

Nos années sauvages VO We-are-all-completely-beside-ourselvesUn roman touchant, drôle et inattendu

Si vous pensez avoir déjà lu ce genre de livre, ce n’est qu’une impression qui se dissipera assez vite. Nos années sauvages est un roman aussi fort que doux, aussi original qu’étrange. Certes, il ne s’y passe pas tant de choses que ça, mais certains moment de l’ouvrage sont tout simplement mémorables.

L’une des toutes premières scènes, se déroulant dans la cantine universitaire est touchante de vérité, de réalisme et de ponctualité. La suite peu parfois sembler nébuleuse, mais il n’en est rien car… la page 99 change toute notre perception du roman. Ce passage-clé du roman est un beau tour de force qui laisse coi pendant quelques bonnes secondes/minutes. Rien que pour le bel effet de surprise, ce roman vaut le coup.

Mais heureusement, Nos années sauvages, ce n’est pas juste un magnifique twist au premier tiers du roman. C’est aussi une ambiance, des réflexions et des personnages originaux et très humains. On se sent proche d’eux, ils sont aussi forts que faibles, normaux et extraordinaires… Ils aiment sans préjugé, et c’est ça l’essentiel.

On découvre par la même occasion quelques pans des sciences (dans le domaine de la psychologie et du comportemental) qui nous sont méconnus et extrêmement intéressants. Je pense notamment au phénomène de la vallée dérangeante, entre autres choses.

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Ce roman nous conte ainsi une belle histoire de famille, où quand l’amour des sciences prend peu à peu toute la place dans une fratrie jusqu’à la diviser. Parfois, le tout nous mène partout et nulle part à la fois, et pourtant… c’était un très beau moment de lecture. Je garde une sensation de plaisir diffus au souvenir de cette lecture sans pour autant pouvoir la détailler précisément. A découvrir pour faire la découverte d’une autre forme de roman.

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Chronique Jeunesse : Mes animaux zombies – Tome 2 – La revanche du chat fantôme

Mes animaux zombies 2Un nouvel animal décédé à aider !

Voici le second tome de la série anglaise Mes animaux zombies qui paraît en France chez Bayard Jeunesse. Après le gentil mais glouton hamster… place au mignon petit chat très peureux !

Les chats c’est sympa, mais là, c’est pas possible…

A peine remis de ses aventures avec un hamster mort-vivant, Joe doit déjà enchaîner les missions de sauvetage avec une nouvelle affaire : celle de Pelote. Qui est Pelote ? Il s’agit tout simplement de la petite chatte qui vient de trépasser (fort maladroitement il faut l’avouer).

Mais avant de quitter définitivement le monde des vivants, elle souhaite s’assurer que sa sœur ne sera pas victime du même type qu’accident qu’elle… et il n’ y a que Joe qui peut la voir et donc l’aider !

Les mêmes ressorts que le tome précédent, mais toujours plaisant

Les aventures de Joe et de Pelote ressemblent sensiblement à celles que nous avons pu découvrir avec Boulette. Les petits animaux morts-vivants ont chacun un trait de caractère plus ou moins désagréable, et avec Pelote, c’est la peur. En effet, la petite chatte est effrayée du moindre bruit, ce qui la rend complètement hystérique !

Et évidemment, un tel comportement ne va pas aider Joe, pour qui il est de plus en plus difficile de faire illusion auprès de sa famille.

Les dessins (très nombreux) de Simon Cooper sont toujours aussi sympathiques et collent vraiment au ton du récit. Le corps de texte est quant à lui assez gros afin de faciliter la lecture des jeunes lecteurs dès l’âge de 8 ans.

De plus certaines scènes ne sont pas écrites mais sont au format bande-dessinée, ce qui dynamise d’autant plus le texte.

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L’histoire de Pelote et ainsi sympathique et sans longueurs, mais on aimerait trouver un fil rouge un peu moins voyant. En effet, en dehors du fait que l’animal à sauver ait changé, les fils tirés par Sam Hay sont trop similaires à ceux du premier tome. Toutefois, l’intrigue est assez originale pour être soulignée, et surtout, je suis persuadée que cette petite saga plaira énormément aux enfants !

Affaire à suivre avec le troisième tome qui verra arriver un nouvel animal des Mes animaux zombies : un chien. Mais le meilleur reste à venir, car il y aura par la suite un poisson rouge, et une perruche !

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Chronique Jeunesse : Journal d’un chat assassin

Journal d'un chat assassin 01gLes confessions d’un chat aux intentions louables, mais incomprises par ses maitres…

Écrit par Anne Fine il y a de cela presque vingt ans, le journal d’un chat assassin est un véritable best-seller, que soit en France où dans son pays d’origine, la Grande-Bretagne.

Anne Fine est une auteur jeunesse à l’imagination débordante, outre les nombreuses aventures qu’elle a fait vivre à son chat tueur (Le chat assassin, le retour, La vengeance du chat assassin, le noël du chat assassin…), elle a également écrit Comment écrire comme un cochon ou encore Le jeu des sept familles.

En 2011, l’école des Loisirs a d’ailleurs fait une intégrale des aventures du chat assassin regroupées sous le titre Le grand livre du chat assassin. Les illustrations sont quant à elles signées par Véronique Deiss.

Mais ce n’est pas ma faute, je suis un chat !

Le chat de la famille est un véritable carnassier : tous les animaux qui passent près de lui meurent, plus ou moins mystérieusement… mais ce qu’ignorent ses maître, c’est que le plus souvent, ça n’est pas lui le tueur de toutes ces créatures !

« Allez-y, donnez-moi une fessée ! J’ai rapporté une souris morte dans leur merveilleuse maison. Je ne l’ai même pas tuée. Quand je suis tombé dessus, elle était déjà morte. Personne n’est en sécurité par ici. »

Le journal de ce fameux chat se découpe en chapitres, ces derniers correspondant à chaque jour de la semaine. Et plus le temps passe, plus les animaux qui meurent sont gros, jusqu’à aller à un lapin ! Mais est-ce vraiment notre antihéros de chat qui a tué Thumper, le chat du voisin ? Ça paraît gros, mais tout accable le pauvre matou !

Diary of a killer cat 01Désopilant de bout en bout

La force du récit d’Anne Fine réside dans sa prose courte et efficace. On s’amuse de ses tournures de phrases, de sa malchance, mais aussi de la famille qui s’occupe de lui et qui ne le croit nullement quand il fait tout pour prouver son innocence.

Drôle du début à la fin, le texte n’est pas le seul coupable de cette réussite. En effet, les illustrations très parlantes et imagées de Véronique Dreiss y sont également pour beaucoup.

Le journal d’un chat assassin est un grand classique de la littérature jeunesse et on comprend très vite pourquoi dès que l’on débute sa lecture. L’histoire est simple mais pas simpliste, l’humour y est aussi percutant qu’un chat tombant sur un moineau et les illustrations complètent ce sentiment d’humour absurde si plaisant.

Un classique à découvrir ou à relire, dès l’âge de 6-7 ans environ. Les enfants pourront le lire seuls dès la fin du CP.

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Chronique album jeunesse : Petit Ours mal peigné et les 6 souris blanches

Petit ours mal peignéUne nouveauté jeunesse à ne pas louper.

Cette petite nouveauté éditée dans la collection Pastel de l’école des Loisirs est un petit bijou d’illustration. Dessiné et écrit par Chris Wormell, auteur anglais qui a déjà plus d’une dizaine d’albums à son actif, Petit Ours mal peigné et les 6 souris blanches est un album jeunesse parfait dès l’âge de 3 ans.

L’histoire est celle d’un petit ours qui traverse la forêt et qui croise la route de six souris : elles essayent de fuir tant bien que mal leurs prédateurs naturels. Petit ours mal peigné décide alors de les aider à s’échapper de la forêt en trompant les animaux qui veulent les dévorer. Ainsi les souris, roulées en boules et protégée par Petit Ours vont elles leurrer la chouette, le renard, et le serpent…

Cet album est un vrai coup de cœur, son histoire couplée à l’illustration douce et feutrée et tout simplement adorable. On ne peux que craquer devant la tête du Petit Ours et la façon dont les petites souris se roulent en boule pour se faire passer pour des « pommes de lune ». Un vrai coup de coeur.

9/10

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Chronique album jeunesse : L’arche de Lulu

L'arche de Lulu C’est le déluge !

Lulu Vroumette, très inquiète, part à la recherche de ses amis dans la forêt.

Que va-t-il leur arriver si la rivière sort de son lit en pyjama ?

Bienvenue dans le monde beau et poétique de Lulu Vroumette, une petite tortue avec des minis couettes. Les dessins sont arrondis, rendant les personnages mignons et doux, que ce soit Lulu et sa carapace qui lui sert de barque de fortune, le rossignol prénommé Chante-faux ou encore Rien-ne-sert le lapin, tous sont attachants. Mais quand on voit les albums suivants, on se rend compte que le dessinateur (Fréderic Pillot) n’avait pas encore trouvé la forme finale de Lulu, qui est devenue très belle au fil du temps.

De plus, le texte est vraiment génial (par Daniel Picouly, excusez du peu) ; plein de rimes et de clins d’œil divers qui feront le bonheur des petits et des grands réunis.   

En somme un bon petit livre, même si ça n’est pas mon album préféré de Lulu Vroumette, la saga entière est chouette de toute façon.   

 

Chronique : Les Animaux Dénaturés

les animaux dénaturésTout commence et fini par un meurtre…

A la fois une œuvre d’anticipation sur le domaine de l’évolution et de la génétique, les animaux dénaturés commence tout d’abord par un groupe de scientifiques cherchant le légendaire « chaînon manquant » au cours d’une expédition lointaine.

Avec un goût d’aventure dans l’air, le livre commence vraiment bien, ainsi nous suivons la petite équipée d’hommes et de femmes qui partent à l’aventure… et qui finissent par découvrir une espèce complètement déconcertante ; un « peuple », baptisés les tropis (la question se posera tout le long du livre) de « créatures » mi-hommes mi-singes. Serait-ce donc le fameux chaînon manquant tant recherché ?

Et nous voilà alors plongé au cœur du roman, sa clé de voute : ou fini l’animal, et où commence l’être humain ? Qu’est-ce qui caractérise un être dit humain ? L’intelligence ? L’abstraction ? Les sentiments ? La notion de croyances ou religions ? Cette nouvelle espèce fait-elle oui ou non partie de la communauté humaine ?  c’est un long débat qui va s’ensuivre mélange de biologie, théologie, philosophie… absolument fascinant, un vrai régal !

D’autant plus que les enjeux sont très importants, pour l’homme que pour les tropis. Car selon la définition qui sera donnée, les tropis risquent de voir leur espèce exploitée (mais elle n’est pas vraiment exploitée si ils ne sont pas humains, n’est-ce pas ?). De plus, il y a eu « meurtre » sur un tropi (mais la aussi, est-ce vraiment bien un meurtre ?)

Vous commencez à entrevoir tout les enjeux du roman ? Avouez qu’il est totalement atypique et fascinant dans le message qu’il fait passer, et je vous garantis que vous ne vous ennuierez pas !

8/10

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Chronique : 10 façons d’assassiner notre planète

10 façon assassiner notre planète originalCe livre pour jeune public (environ 11 ans) est on ne peut plus pertinent dans l’état actuel de l’Écologie, et ce au niveau mondial. La démarche est simple : 10 auteurs nous content chacun une catastrophe de type « post-apocalyptique » (l’auteur ne nous raconte pas l’événement apocalyptique en lui-même mais ce qui arrive après, ce qui est d’autant plus marquant et percutant). On passe de la pandémie à la guerre contre les robots intelligents, sans oublier la fameuse et incontournable explosion nucléaire.

Chaque nouvelle est précédée d’un petit en-tête d’une page environ dans lequel l’auteur détaille l’une des facettes de la crise écologique qui nous est contemporaine : il nous explique ainsi pourquoi son récit n’est peut-être pas aussi surréaliste que l’on pourrait le croire… de quoi faire froid dans le dos ! Mais peut-être de quoi réveiller les consciences, et ce quel que soit l’âge. Dans tous les cas, il ne faut pas vous attendre à des happy-end : c’est une vision froide et dure de notre futur qui nous est ici contée…

  • GlaciationLe petit lapin tondu (Danielle Martiginol) : Cette nouvelle est absolument géniale, je crois que c’est la meilleure de celles présentées dans ce recueil.
  • Innondations Aquella (Donald A. Wollheim) : Très bien faite elle aussi, cette nouvelle nous montre ce que pourrait bien devenir notre planète si toute les glaces fondaient, quelle serait la vie après la catastrophe, et comment cacher cet horrible secret : la honte d’avoir ainsi ruiné notre planète…

  • Pollution Les Oiseaux (Thomas Disch) : L’histoire est belle, mais trop poignante pour moi : je l’ai trouvée d’une horrible tristesse. Au moins, elle a le mérite de marquer les esprits…

  • 10 façon d'assassiner notre planeteSurpopulationDans le silence du soir (Lee Hoffman) : La meilleure nouvelle après celle de la glaciation, même si elle reste un peu dure à encaisser. Le problème de la surpopulation n’est pas celui auquel on penserait spontanément, mais il reste un cas relativement intéressant à traiter. Cette nouvelle suscite en effet de nombreuses interrogations, telles que : « Que serait une société qui limite le nombre de naissances ? » en y apportant une réponse claire et précise : « Quelque chose d’horrible en n’en pas douter… » Et pourtant, il nous est possible actuellement de citer l’exemple de quelques pays comme la Chine, où la politique d’État a entrainé une vague massive d’infanticides en supprimant des avantages aux familles possédant plus d’un unique enfant… Des plus horribles, n’est-ce pas ?

  • Guerre AtomiqueLe jour de lève (Robert Bloch) – Cette nouvelle retranscrit avec beaucoup de précision l’horreur que pourrait engendrer une guerre nucléaire. Cependant, malgré le caractère très envisageable d’une telle tragédie, elle reste malheureusement cloitrée à une description : l’intrigue est quasi-inexistante, et l’histoire possède quelques incohérences qu’il est ma foi difficile d’ignorer.

  • Disparition de la faune et de la floreHomo Jardinus (Christophe Lambert) : Drôle et alarmante à la fois : un « petit vieux » d’Angleterre se retrouve surpris un matin par la disparition d’un carré de son gazon ! Histoire à suivre…

  • Maladies, pandémies, manipulations génétiquesDans le regard des miens (Pierre Bordage) : Un thème des plus intéressant, un réel talent d’écriture : ce texte est un mélange réussi de peur, d’horreur et de compassion, réalisé à partir de l’un des aspects les plus graves de la bêtise humaine : notre manie de jouer avec les lois de la nature… Généticiens, gare à vous !!!

  • Guerre avec les machines Que la lumière soit (Horace B. Fyfe) : Sujet récurrent, repris tellement souvent qu’il en est usé, cette nouvelle a beaucoup de mal à accrocher son lecteur. Malgré un réel talent de plume pour la description, l’auteur n’a pas fait de moi sa plus grande fan…

  • Guerre avec les insectesLe Sacrifié (Philip K. Dick) Sortez les insecticides, nous sommes envahis !!! Cette excellente nouvelle à pour thème principal nos invisibles compagnons aux pattes multiples : les insectes. En effet, ces derniers, de par leur nombre, leur capacité d’organisation, leur rapidité de propagation et de reproduction, auraient le potentiel requis pour dominer le Monde et renverser l’espèce humaine. Il ne reste plus qu’à nos chers scientifiques à trouver comment leur injecter l’idée…

  • Les déchets La grande Décharge (Rita Kraus) – Les chiffres sont les suivants : « Chacun d’entre nous produit en moyenne 400 kg de déchets par an. Nos poubelles s’enflent de plus en plus avec des produits au packaging plus élaboré plus coûteux et plus volumineux…en France, ce sont ainsi 865 millions de tonnes de déchets qu’il faut gérer chaque année… » Vous ne rêvez pas, nous avons ici à faire à une nouvelle parlant d’amour ! Un amour si fort qu’il peut briser les barrières. Sauf qu’ici, la barrière est juste constituée de… quelques milliers de tonnes de déchets !