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Chronique ado : Ils sont venus du froid

Caryl Férey est un auteur français qui écrit principalement pour les adultes. Ses univers sont souvent très sombres et mélangent tensions géopolitiques et suspense : Zulu ou encore Mapuche sont les ouvrages qui l’ont fait connaître.
Il a écrit également quelques rares romans pour les jeunes lecteurs avec Krotokus et Mapuce. Ils sont venus du froid est son premier roman à destination d’un public adolescent. L’ouvrage est paru en 2022 chez PKJ.

Un univers post-apo glacial

De ce qu’il se passait avant, on ignore tout. La seule chose que l’on sait, c’est qu’il y a eu une Catastrophe. Personne ne sait quelle forme elle a prise, mais elle a tout détruit sur son passage… Et maintenant, le peu d’hommes et de femmes qui ont survécus tentent de rester en vie, mais tout est contre eux : les éléments et l’hiver glacial qui persiste, les animaux qui semblent tous avoir disparus… Et ce n’est que le début.

C’est dans cet univers glacial et extrêmement hostile que nous allons découvrir trois adolescents qui vont tout faire pour se battre et rester en vie. Quel qu’en soit le prix, peu importe l’adversité terrible qu’il y a en face d’eux, ils vont lutter. Mais le pire dans cette histoire, ce ne sont même pas les éléments qui se déchaînent et la famine qui guette, non. Le pire, c’est la horde d’hommes qui enlève toute personne qui croise son chemin. Dans quel dessein ?

Une histoire qui m’a laissée de marbre

En à peine quelques pages, le décor est posé avec efficacité, les personnages sont aisément distinguables et l’intrigue se déroule bien. Mais pourtant, je n’ai pa été séduite. Ni par la plume de Caryl Férey, ni par l’intrigue qu’il nous offre ici. Ce qui m’a le plus interrogé dans ce roman, c’est la psychologie des personnages que j’ai trouvé parfois peu logique, de même que les relations qu’ils ont entre eux. Ils prennent parfois des décisions assez incohérentes alors que la situation nécéssite une toute autre réaction.
On sent que ces réactions sont nécessaires pour les ressorts narratifs de l’histoire, mais cela dessert sa crédibilité, ce qui est dommageable au roman dans son ensemble.

Pour ce qui est donc de l’intrigue, je n’ai pas été captivée bien que j’ai lu le roman très rapidement. Il faut bien avouer que Caryl Férey a une écriture très fluide qui rend la lecture aisée. Mais une écriture efficace ne fait pas tout et si l’histoire manque de fond, je n’arrive pas à apprécier un ouvrage. Ce fut le cas ici : impossible de m’attacher aux personnages. Ceux qui auraient pu être intéressants restent malheureusement très en surface, impossible de s’y attacher, de les comprendre.

Et puis… je pense tout simplement que l’univers littéraire de Caryl Férey n’est pas pour moi. Je trouve que ses romans contiennent beaucoup trop de violence gratuite et j’ai vraiment du mal avec ça. Cela ne m’aurait nullement dérangée si cela était pour des adultes, mais là, je bloque. Je n’avais d’ailleurs pas aimé non plus Krotokus, l’histoire de ce lion et de son harem… destiné aux 9 ans et plus.

Mais surtout, ce one-shot présenté comme un roman jeunesse par l’éditeur me dérange un peu. Pour moi il y a une réelle distinction de lectorat entre jeunesse (12 ans max), préado (de 12 à 14 ans environ) et ado (14+).
La quatrième de couverture présente l’ouvrage comme étant « le premier grand roman jeunesse de Caryl Férey ». Or, quand il y a le meurtre par strangulation d’un nourrisson et des menaces de viol à peine voilées, je ne pense pas que la cible soit jeunesse. Je trouve donc qu’il y a une erreur de ciblage d’un point de vue marketing sur cet ouvrage.

En somme, je pense que les romans dits jeunesse de Caryl Férey ne sont pas pour moi, tout simplement. Si toutefois vous aimez les univers où la violence imprègne chaque page et que la littérature ado vous plaît, cette lecture se tente. Pour le reste, je pense qu’il y a plus prenant et mieux construit dans le même genre. Ellia la passeuse d’âme chez le même éditeur par exemple m’avait beaucoup plu.

AUTEUR :
GENRE : Non classé
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique ado : Ici n’est plus ici

Une satire crue et parfois violente de la vie scolaire écrite de façon originale et captivante

Christelle Dabos est une autrice pour la jeunesse connue et reconnue de par sa quadrilogie La Passe-Miroir parue chez Gallimard Jeunesse. Elle était à l’époque la gagnante de la première édition du concours du Premier Roman Jeunesse organisé par Gallimard. C’est ainsi qu’en un seul tome, elle s’est taillé un nom que tout le monde connaît désormais.
Elle quitte le monde onirique de la Passe-Miroir pour nous offrir une version sombre et déformée du système scolaire. Etrangement efficace et inclassable !

Ici

Avec une majuscule pour le nommer, Ici est presque une entité, un personnage à part entière. Il cristallise les craintes, les attentes, la peur, l’angoisse, les amitiés qui se font et se défont, les rumeurs… tout ce qui fait la vie scolaire. Mais depuis quelque temps, un jour précis et à une heure précise, toutes les semaines, il se passe quelque chose d’étrange Ici. Certains savent de quoi il retourne, d’autres ont oubliés, mais tous se doutent que quelque chose se trame Ici, et qu’ils font partie de quelque chose de plus grand…et de plus inquiétant ?

Un roman-chorale qui donne une voix à des élèves très différents

Il est extrêmement difficile de présenter et/ou de résumer ce roman de Christelle Dabos. On sent qu’elle a voulu se détacher de ce qui faisait jusqu’à maintenant sa marque de fabrique. Ici, point d’onirisme ni de rêveries, on est dans un univers beaucoup plus cru et – même sale – que dans la Passe-Miroir. Mais cessons de comparer ces deux œuvres et développons.

Dans Ici et seulement Ici, il y a beaucoup de personnages narrateurs. Chacun apporte sa pierre à l’édifice, que ce soit pour que l’on comprenne le tableau global d’Ici ou pour nous montrer des élèves extrêmement différents. Vous avez Iris, celle qui tente de se détacher de son meilleur ami pour être acceptée dans un groupe. Il y a Pierre, qui se découvre une passion pour l’un de ses camarades Pierre et pour l’usage exceptionnel que fait ce dernier du hautbois, sans oublier l’étrange Club Ultra-Secret qui semble regrouper ceux qui en savent le plus sur Ici…

Mais rien n’est vraiment rationnel ni concret dans ce lieu scolaire hors du temps et qui pourrait se trouver n’importe où. Christelle Dabos insère peu à peu des éléments fantastiques dans son intrigue, comme une métaphore de la vie scolaire et de ses nombreuses cruautés. On y parle invisibilisation, harcèlement, amours cachés, secrets, système de classement entre élèves (Ici, ils sont inscrits sur un tableau alors que dans la vraie vie, tout est plus implicite).

A mes yeux, ce roman est un prétexte pour parler de tous les problèmes que l’on rencontre au collège ou au lycée : difficultés à s’intégrer, avoir peur de commettre un impair, respirer le moins fort possible pour ne pas se faire remarquer… Pour moi qui n’ai pas connu des années collège très heureuses, j’avoue que ce livre a fait écho à pas mal de choses (parfois oubliés ou minimisées). Pourtant, il est important d’en parler, et ce roman semble servir de catharsis à l’autrice, si ce n’est pour elle, au moins pour ses lecteurs.ices.
En effet, il montre que la vie scolaire est difficile pour tout le monde, y compris pour celleux qui veulent vous faire croire qu’ils sont en haut de la chaine alimentaire. Leur position est enviable, certes, mais pas nécessairement confortable.

Vous l’aurez compris, j’ai aimé le message de fond de ce roman, qu’il faut lire à différents niveaux pour apprécier. Je ne suis même pas certaine d’avoir tout saisi, mais il y a en tout cas assez de matière pour que chacun.e trouve quelque chose qui lui parle profondément au sein de ce roman.
Ici et seulement Ici est un texte inclassable, irrésumable, dérangeant et clairement atypique. Il faut le lire pour se faire une réelle idée de ce qu’il est, en tout cas, il taille dans le vif et laisse en mémoire des scènes spectaculaires et vertigineuses. A découvrir vers 14 ans environ.

PS : Si Christelle Dabos lit un jour cette chronique (rêver est autorisé), y a-t-il une référence à un épisode de Buffy contre les vampires avec l’élève invisible ? Je n’en dis pas plus pour les lecteurs à venir.

Chronique manga : Tokyo Kaido, l’intégrale

Un manga étrange et déstabilisant qui frise à la fois le fantastique et l’ubuesque sans oublier l’étrange de façon omniprésente… Accrochez vous, c’est du jamais lu.

Minetaro Mochizuki est un mangaka dont l’œuvre paraît en France chez Le Lézard Noir, son travail a été très remarqué lors de la parution du manga en 4 tomes Chiisakobé. Avec Tokyo Kaido, l’auteur nous montre une autre facette de son travail, plus étrange et dérangeante…

Une clinique aux patients bien particuliers

Bienvenue dans la Clinique Christiania, un établissement spécialisé dans la recherche sur le cerveau. Son but ? Aider enfants et adolescents à surmonter leurs problèmes psychologiques, qu’ils soient issus d’un accident ou d’une maladie.

Ainsi cette trilogie de mangas se concentre sur cinq personnages principaux : Hashi, 19 ans, qui suite à un accident a un morceau de métal dans la tête. Ledit morceau métallique semble l’avoir totalement désinhibé et il dit absolument tout ce qu’il pense, parfois même les pires horreurs.

Il y a également Hana, 21, qui suite à une affection touchant con cerveau est prise d’orgasmes subit à n’importe quel moment. Cela la mettant parfois dans des situations extrêmement gênantes et invivable en société.

Parmi les cas les plus étranges, vous ferez la « rencontre » de Mari, 6 ans. Elle a la particularité incroyable de ne voir aucun être humain. Elle pense être la seule au monde et n’a aucune interraction avec personne. Cependant, si elle voit des êtres humains à la télévision, elle les voit, c’est donc par ce biais que les médecins communiquent avec elle ainsi qu’à l’écrit. De même, elle a l’étrange habitude de ne manger que la moitié exacte de ses plats.

Enfin, il y a Hideo, 10 ans, persuadé d’être doté de supers pouvoirs et d’être en contact avec des forces supérieures. Il est toujours affublé d’une cape et tente diverses expériences de contact avec ces fameuses forces…

Le cinquième personnage est le Docteur Tamaki, central car il gère tous ces étranges patients, mais aussi parce qu’il a une part plus sombre et inavouée que l’on découvrira par la suite. Il est un mystère lui aussi à sa façon.

Voilà pour les présentations formelles des personnages, mais alors que raconte exactement Tokyo Kaido ? Il illustre comment chacun tente de s’en sortir et de trouver sa propre voie malgré ses pathologies plus ou moins lourdes et un passif qui l’est parfois tout autant…

Un manga intéressant mais qui laisse sur sa faim…

Tokyo Kaido est une trilogie, et quand j’ai terminé la lecture du premier tome j’étais très enthousiaste. Tout me plaisait : le graphisme, l’histoire, les personnages atypiques… tout ! Sauf qu’à partir du second tome, ça commence à devenir un peu trop bizarre et surtout je n’ai pas saisi les symboliques (s’il y en avait ?).
Je me doutais que c’était le genre de manga à laisser des questions en suspend, mais là, nous n’avons en réalité aucune réponse sur aucun sujet. C’est très déstabilisant et assez frustrant.

Vous ne saurez jamais pourquoi Mari ne mange que la moitié parfaite de ses plats ou pourquoi à la fin, toute sa perception se coupe en deux. Vous ne saurez jamais si les forces supérieures avec qui Hideo discute sont réelles ou uniquement dans sa tête… On sait pas non plus pourquoi Bibi le vigile, porte une fausse moustache (ça m’a bien perturbée ça d’ailleurs).

Par ailleurs, chose importante, le personnage principal, Hashi, qui possède un corps étranger dans le cerveau et qui dit tout haut ce qu’il pense, dessine un manga. Ce manga très sombre et morbide, vous le découvrirez peu à peu au fil des chapitres et des tomes. Et il est intéressant bien qu’une fois encore, le sens profond me soit totalement passé à côté.

En fait, pour apprécier ce manga, il faut absolument lâcher prise et ne pas chercher à avoir forcément une explication. C’est un exercice difficile car nous sommes souvent en quête de sens ou de révélations fracassantes. Mais Tokyo Kaido ne s’embarasse pas d’explications et encore moins de réponses claires.
Si vous aimez les ambiances étranges, bizarres et curieuses vous êtes au bon endroit. Par contre, si vous avez envie d’un manga clair où tout trouve un sens à la fin, passez votre chemin. C’est ce qui n’a pas marché pour moi, j’ai été déçue de ne pas comprendre ni trouver de réponses par moi-même. Par contre, j’ai adoré toutes les planches de ce manga atypique. Les dessins de Minetaro Mochizuki sont d’un réalisme exceptionnel. C’est du grand art, et chaque trait est d’une précision remarquable.

A découvrir si l’on est fan de mangas et d’étrange. Mais surtout, ne cherchez pas les réponses, mais plutôt une atmosphère. A réserver aux amateurs pointus de manga (dont je ne fais point partie je crois). Je retenterais ma chance avec Chiisakobé, qui m’a l’air plus classique dans l’intrigue, le travail de Minetaro Mochizuki mérite une seconde chande à mes yeux.

Et bravo aux éditions du Lézard Noir pour leur travail exceptionnel. Chaque nouvel ouvrage qui sort chez eux est un bijou de fabrication (choix du papier, format plus grand qu’un manga normal, couvertures soignées et solides… ).

GENRE : Japon, Mangas
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique ado : Les longueurs

Un roman incroyable et terrible pour dénoncer de façon extrêmement fine et intelligente la pédophilie et le phénomène d’emprise. Ce texte devrait être mis entre toutes les mains à titre de prévention !

Claire Castillon est une autrice française, elle écrit aussi bien pour la jeunesse que chez les adultes. Chez Gallimard, dans la collection Blanche, elle a écrit un ouvrage intitulé Son empire, qui traitait du phénomène d’emprise dans une relation de couple délétère. Dans Les longueurs, il aussi question d’emprise, mais elle va encore plus loin sur le sujet de la manipulation. Brillant, choquant et mémorable.

Tout est normal, en apparence

Lili a quinze ans quand commence ce roman aux allures de témoignage, mais on va la découvrir plus jeune au fils des chapitres et se rendre compte que la jeune fille a déjà vécu des choses terribles, et cela depuis des années. Ecrit à la première personne du singulier Les longueurs nous plonge dans la tête d’une enfant victime d’un pédophile.
Elle ne le sait pas, mais ce qu’elle vit est tout à fait immoral et atroce. Mais comment savoir que ce que l’on vit est une violence sexuelle quotidienne quand on grandit dans l’idée que c’est normal et que c’est un secret ? Comment se forger ? Comment avoir le recul nécessaire pour demander de l’aide ?

Terrible mais nécessaire

Ce roman devrait pour moi se retrouver dans toutes les étagères des collèges et lycées de France. Pourquoi ? Car il est une arme incroyable pour lutter contre la pédophilie. Si certaines victimes lisaient ce livre, elle se rendraient compte que ce qu’elle vivent n’est pas normal.
C’est en cela que le roman de Claire Castillon est brillant : il décrit tous les mécanismes utilisés par le pédophile avec une précision incroyable. Ici, le monstre d’apparence humaine s’appelle Mondjo, et il fait croire durant des années à Lili que ce qu’ils vivent est spécial. Que si elle en parle ils seront séparés par des personnes jalouses, qui ne comprendrons pas la beauté de leur amour, qu’il est pour elle une sorte de maître et que chaque enfant en a un… Et quantité d’autres mensonges qui font que Mondjo (alias n’importe quel prédateur sexuel attiré par les enfants) se sert de Lili comme d’une poupée dont il fait absolument ce qu’il veut.

Le pire dans tout cela ? C’est que la maman de Lili ne voit rien. Elle pense que Mondjo est un ami d’une gentillesse rare, qu’il aide sa fille à s’améliorer en escalade pour son bien être et son développement à elle. Elle est loin de se douter qu’il profite de chaque instant seul à seul avec sa fille pour la violer.
Rien n’est jamais dit de façon aussi crue, c’est en cela que ce livre est incroyable. Les longueurs donne l’impression d’avoir été écrit par une jeune fille paumée. Une jeune fille qui sent que ce qu’elle vit n’est pas normal, et qui n’utilise jamais des mots tels que « viol » ou « pédophilie ». Je ne sais pas comment l’autrice a réussit à se mettre dans la peau d’une jeune fille vivant cela, mais elle a réussit avec brio.

Mais Lili grandit, et peu à peu elle semble moins intéresser Mondjo. La jeune fille ne comprend pas ce qui cloche dans sa relation avec Mondjo, lui qui fait le vide autour d’elle et l’empêche d’avoir des amies ou des petits copains. Elle sent qu’elle est à un point de bascule, mais ne sait comment faire pour s’en sortir. C’est là que l’ouvrage offre une clé de réflexion pour casser les mécanismes bien huilés de la manipulation.

En débutant ce livre, je me suis dit que c’était invendable en tant que libraire. Et en même temps, ce livre devrait vraiment être accessible à tous et à toutes. Je pense qu’il pourrait vraiment aider à libérer la parole ou faire office de support de prévention. Je ne me vois pas le conseiller en librairie, mais je pense que Les longueurs a toute sa place dans les CDI ! A lire et partager ABSOLUMENT. Dès 13/14 ans ans environ.

PS : Saluons également au passage l »extraordinaire couverture réalisée par Marion Fayolle. Il y a tous les éléments contenus dans le texte de Claire Castillon : l’escalade, la jeune fille manipulée, les mains du prédateur nommé Mondjo qui choient son visage et en veulent à son corps… Cette couverture est aussi incroyable et parlante que l’ouvrage lui-même.

GENRE : Non classé

Chronique ado : L’estrange malaventure de Mirella

Sombre, sublime et magnifique, cette réécriture du conte du Joueur de flûte de Hamelin vous restera en mémoire…

Flore Vesco est une autrice française que j’ai découverte il y a quelque temps avec De cape et de mots (Didier Jeunesse). Depuis, je veux découvrir TOUT ce qu’elle a fait. Elle écrit diablement bien, se joue des mots et de leurs sonorités et propose toujours des histoires aussi belles qu’originales.
Son tout dernier roman en date est De délicieux enfants, à L’école des Loisirs. On peux également citer dans ses précédents titres le roman D’or et d’oreillers, il est paru en 2021 à L’école des Loisirs. Quant à L’estrange malaventure de Mirella, également paru à L’école des Loisirs, l’ouvrage a raflé quantité de prix littéraires prestigieux. Notamment le fameux Prix Vendredi.

Une héroïne emplie de bonté à qui la vie ne sourit pas…

La jeune Mirella est une porteuse d’eau travailleuse, contrairement à quantité de ses camarades, elle court, s’essouffle et fait au mieux pour que chaque habitant de la ville d’Hamelin soit bien pourvu en eau. Même les mendiants. D’ailleurs, à bien y réfléchir, les mendiants sont encore mieux traités que les porteurs d’eau dans cette ville… Mais s’il n’y avait que cela…
Mirella est aussi gentille que très belle, ce qui n’a pas manqué de retenir l’attention de certains porteurs d’eau. Mais s’il n’y avait que la pauvreté et les difficultés inhérentes à sa condition, cela irait encore, mais le sort s’acharne sur Mirella… et la peste sur la ville d’Hamelin.

Une réécriture féministe du joueur de flute de Hamelin

Que ce soit au niveau de l’écriture, de l’intrigue ou des personnages et de leurs répliques, tout est bon à lire dans L’estrange malaventure de Mirella. Ce livre est incroyable en premier lieu car la plume de Flore Vesco est d’une fluidité et d’un style inouï. Rares sont les auteurs à lier avec efficacité qualité d’écriture et style limpide, Flore Vesco fait partie de ceux-là. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle pourrait écrire des pavés entiers, ils se liraient tout aussi biens !

Outre cette écriture si qualitative, l’intrigue en elle-même est parfaitement construite. Jusqu’au bout, vous ne savez pas jusqu’où osera aller l’autrice. Comment va-t-elle faire entrer la jeune Mirella dans la légende ? Car l’histoire de la jeune femme est la VERITABLE histoire du joueur de flûte de Hamelin, et pas la version édulcorée que les contes nous ont laissée depuis presque deux-cent ans…
Et surtout, Flore Vesco réussit le coup de maître d’insérer un humour mordant à des moments les plus inattendus, un régal !

« Soyez sages et pieux, et jamais vous ne poserez les pieds sur les pavés brûlants qui mènent aux portes du Diable. L’Enfer est réservé aux meurtriers, aux voleurs, aux assassins et aux femmes caractérielles.« 

Et sans avoir l’air d’y toucher, ce récit est résolument féministe. Mirella est un héroïne totalement hors des cadres, elle est libre dans sa façon d’aider les plus faibles, de puiser une énergie insoupçonnée pour combattre l’adversité et… se jouer de la mort.

Si l’on doit retenir un mot de cet ouvrage pour le définir, ce serait charmé : par l’atmosphère étrange et unique, l’écriture envoûtante… l’univers à la fois historique et surréaliste. Ce roman est un coup de maître que je relirais sûrement avec un immense plaisir dans quelques années. A découvrir dès l’âge de 14 ans, et à savourer sans limites.

Chronique YA : Three Dark Crowns – Tome 1 – Three Dark Crowns

Le premier tome d’une fantasy sombre et envoûtante aussi dense que très surprenante. Si vous aimez les lectures qui vous transportent et vous font vivre une chute vertigineuse en fin de tome, c’est la saga qu’il vous faut !

Troisième roman de l’autrice américaine Kendare Blake à paraître en France, Three Dark Crowns (ou TDC pour les intimes) fait partie des ouvrages très remarqués de la fin d’année 2021.
Les éditions Leha frappent fort et comptent bien continuer sur leur lancée en écrasant tout sur leur passages avec quantité d’autres grosses séries de SFFF. Et avec TDC, les fans de fantasy sombre trouverons de quoi se repaître… La traduction est assurée par Hermine Hémon (elle traduit régulièrement et qualitativement pour les éditions Lucca ou encore ActuSF).

La série compte cinq tomes au total, plus un recueil de nouvelles.

Trois soeurs pour un seul trône

Bienvenue dans un monde autarcique où chaque reine donne naissance à des triplées, uniquement des filles, et chacune avec un pouvoir différent. Quand ces dernières sont assez grandes, la reine s’exile et laisse ses trois filles s’entretuer pour la couronne. C’est juste avant la cérémonie qui lancera la sanglante compétition que nous découvrons ce monde étrange et cruel…
Imaginez les Hunger Games avec de la magie et un trône à la clé ! Le tout sans oublier toute la complexité géopolitique de l’intrigue… Bien malin qui saura démêler le vrai du faux.

Une intrigue de haute volée

Il faut l’avouer, il n’est pas évident d’entrer d’emblée dans l’univers de TDC. L’autrice nous lance énormément d’explications (nécessaires) sur l’univers qu’elle a créé, ses intrigues, ses enjeux… C’est parfois un peu indigeste, surtout en début d’ouvrage. Mais une fois passé ce cap d’explications où le décor se pose doucement, on est lancé.

L’intrigue est maline, dense et très surprenante. TDC est une littérature YA exigeante, ce qui n’est pas un gros mot, mais un compliment. C’est bien écrit, avec un vrai style (que la traduction a su rendre au mieux) et on est loin de certains romans ados ultra simplistes. En fait, cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un bon roman ado avec un peu de matière. Les trois quarts de la production sont si prévisibles et conditionnés pour un public type qu’il est impossible d’avoir un quelconque effet de surprise. De même pour le plaisir de lecture, c’est tout aussi rare.


Avec TDC, on demande au lecteur de faire en effet un effort, mais quelle récompense ensuite ! Une fois passées les cent premières pages, on comprend à peu près l’environnement dans lequel évoluent les trois sœurs. Et là, on se régale à découvrir les trahisons, complots et machinations qui se trament… Sans parler de malheureux hasards du destin !

C’est malin, très réussit et Kendare Blake a su garder un réel effet de surprise jusqu’à l’ultime page de ce premier tome. Mais quelle fin ! J’avoue que j’ai beaucoup regretté que le second tome n’ait pas encore été traduit quand j’ai terminé ce premier opus. Le final est tellement fou, c’est impossible de ne pas vouloir relire certaines scènes qui apparaissent sous un jour nouveau…

Bref, vous l’aurez compris, j’ai été conquise malgré quelques débuts un peu lents pour moi. C’est sûr qu’à force de lire des romans aux phrases courtes et au vocabulaire simpliste, on oublie que parfois il faut faire un effort pour découvrir de nouveaux univers. Efforts très largement récompensés ! Alors, je lirais la suite avec beaucoup de plaisir, d’autant qu’en plus d’être bons à l’intérieur, les livres sont superbes à l’extérieurs.
Les couvertures sont les mêmes que la VO, et elles sont un régal pour les yeux…

Chronique jeunesse : Comment j’ai écrit un roman sans m’en rendre compte

Un roman jeunesse touchant et malin qui décortique avec malice les mécanismes de l’écriture…

Annet Huizing est une autrice néerlandaise, Comment j’ai écrit un roman sans m’en rendre compte fut un succès dans son pays d’origine. L’ouvrage est paru chez Syros en 2016.

Avoir une célèbre romancière pour voisine… et amie

Nous voici dans le quotidien d’une jeune fille prénomée Katinka. Elle vient d’avoir 13 ans, et depuis quelque temps, une idée la taraude… elle aimerait écrire un roman. Mais elle ne sait pas comment s’y prendre n’y même si elle a quelque chose d’assez intéressant à raconter. C’est ainsi que grâce à son amitié avec Lidwine, une célèbre autrice qui vit près de chez elle, la jeune fille va découvrir les ficelles du métier. Car oui, pour être écrivain, il faut certes du talent, mais également beaucoup de travail…

Une ode au partage et à l’entraide

Ce roman est un super moment de lecture à découvrir, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la narratrice, Katinka, va découvrir comme nous lecteur, les ficelles de ce qui fait un roman. Par exemple, avez-vous déjà entendu parler de la phrase « Show, don’t tell » ? Elle résume à elle seule une caractéristique très importante dans un roman : ne pas dire qu’un personnage est triste ou déprimé, mais le montrer par un air abattu ou une voix éteinte par exemple. Laisser une liberté d’interprétation et de ressenti au lecteur sera beaucoup plus fort que si on lui écrit directement : ce personnage est triste.

C’est ainsi que par quantité de petites et grandes astuces, Katinka va se découvrir l’âme d’une écrivaine. Et au final, on va se rendre compte qu’elle a énormément de choses à raconter et à dire… Car au premier abord, malgré la perte de sa maman très jeune, on pourrait croire qu’elle est un personnage assez lisse. Mais elle nous surprend peu à peu par ses réflexions et sa profondeur. Comment accepter une autre femme dans le foyer même si on l’aime ? Pourquoi est-ce si difficile de dire ce que l’on ressent ? Comment ne pas blesser les autres tout en restant honnête avec soi-même ?

Je trouve que ce roman est parfait pour celles et ceux qui ont entre 12 et 15 ans et qui aimeraient écrire. Ce roman regorge de très nombreuses astuces d’écrivain, tout cela mis au service d’une histoire belle, simple et touchante. On comprend aisément pourquoi ce roman a séduit les lecteurs.ices hollandais, il contient tous les ingrédients d’une bonne histoire !

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Chronique Jeunesse : Ours – Tome 1 – Retour sur terre

Une revisite ursuline de la Planète des Singes pour les plus jeunes

Johan Heliot est un auteur français d’imaginaire qui a déjà beaucoup de romans à son actif : La trilogie de la lune, Ados sous contrôle, L’imparfé, Forban ! pour ne citer qu’eux. Il écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes et s’essaye à des styles d’imaginaires très différents.
Ours a paru en février 2022 en librairie aux éditions Auzou dans leur collection de romans pour les 10/12 ans : Eclair+.

Retour à la case départ

Un immense vaisseau censé sauver l’humanité a entrepris il y a plus de 10 000 un voyage sans retour vers une planète lointaine et viable pour l’humanité. Mais pendant le long voyage, elle a été détruite, ce qui a obligé le vaisseau à retourner sur Terre… Mais la planète pollue et inhabitable a laissé place à une Terre florissante où la vie est à nouveau possible. Trois humains aterrissent en catastrophe pour voir s’il est possible pour l’humanité de se réinstaller en toute sécurité.
Mais ce qu’ils vont découvrir n’est pas positif pour l’avenir de l’homme sur cette nouvelle version de la Terre.

Une porte d’entrée vers la science-fiction pour les jeunes lecteurs et lectrices

Pour celleux qui n’ont pas encore découvert la sf, ce roman peut en être une bonne introduction (couplé à d’autres ouvrages). Il fait découvrir le genre post-apocalyptique ainsi que toutes les problématiques classiques de ce genre. Le déroulement de l’ouvrage est très classique, ainsi je pense qu’il faut l’appréhender comme un roman-passerelle pour découvrir le genre sf.

L’intrigue en elle-même est assez classique même si elle comporte quelques petites surprises appréciables (notamment en presque fin d’ouvrage). Cependant, il y a une chose qui m’a fortement déplu, c’est la psychologie des trois personnages humains. En effet, je les ai trouvé très stéréotypés dans leur façon d’être et leurs réflexions intérieures, c’est dommage et peu intéressant à lire de ce point de vue…

Ainsi l’idée de proposer aux jeunes lecteurs un hommage à l’emblématique roman de Pierre Boulle est plutôt bonne, mais si la mise en œuvre est parfois maladroite. C’est parfois un peu cousu de fil blanc, mais l’univers côté ours créé par Johan Héliot est très intéressant, plus que la partie « humaine » selon moi… Un premier tome sympathique donc, bien qu’assez vite oublié.

Chronique Jeunesse : Quand le ciel gronde

Un roman touchant où un garçon en colère contre le monde entier va se lier d’amitié avec un gorille…

Paru le 8 avril dernier aux éditions Auzou, Quand le ciel gronde est un roman jeunesse historique qui s’adresse aux 11/13 ans environ. Son auteur, Phil Earle, s’est inspiré d’une histoire vraie qu’il a remaniée à sa façon. A la base, dans la vraie Histoire, il était question d’un Lion et d’un adulte.
Ici, les héros de cette histoire peu commune sont un gorille et et jeune garçon qui ont tous les deux perdus ce qu’il ont de plus cher…
Je ne pensais pas être touchée par ce genre de roman historique sur fond de Seconde Guerre mondiale, mais le talent de Phil Earle m’a séduite en très peu de pages…

L’histoire d’un jeune orphelin, comme des milliers d’autres

Joseph n’a rien d’exceptionnel. Il a perdu ses deux parents, sa grand-mère s’occupe de lui… jusqu’à ce qu’elle décide de l’envoyer chez une amie à Londres. Au plus près des conflits de la seconde guerre, certes, mais également sous la protection d’une amie de confiance. La grand-mère de Joseph n’arrive plus à tirer quoi que ce soit du garçon en constante rébellion. Mais Mrs F et son caractère sévère réussiront peut-être là où elle a échoué…

Inspiré d’une histoire vraie

Je n’aime pas les romans de guerre. Je n’ai jamais aimé ni été passionnée par tout ce qui touche à la guerre, que ce soit d’un point de vue littéraire ou cinématographique. Je n’arrive jamais à m’attacher ou à me prendre d’intérêt pour l’intrigue ou les personnages. Et pourtant… Quand le ciel gronde a réussit à me réconcilier avec ce sous-genre historique très exploité auquel je ne touche jamais.

Comment l’auteur a-t-il réussit ? Tout simplement grâce au fait qu’il avait des personnages réalistes et convaincants. Joseph en premier lieu bien sûr, mais également celui de Mrs F et du gorille Adonis bien sûr. Mais ce ne sont pas seulement les personnages principaux qui donnent corps à cette belle histoire, ce sont tous les autres qui gravitent autour d’eux. Et je pense que c’est en cela que Phil Earle a réussit.

L’intrigue est aussi simple qu’ultra efficace et on se prend rapidement de compassion pour Joseph, dont la moindre contrariété le fait devenir volcan. Il ne voit qu’une seule échappatoire à sa tristesse : la colère. Son vécu est évidement difficle, mais les explication de l’auteur nous font entre immédiatement en empathie avec lui.
Mais comment un jeune homme peut-il s’approcher d’un gorille durant la seconde guerre ? Comment même une amitié peut-elle naître ? Je ne vous en dirait pas plus à ce sujet, mais la vraie histoire qui se cache derrière le roman est passionnante. A la base, il s’agissait d’un homme adulte censé surveiller un lion du zoo de Londres. Si la caga était détruite par les bombardements, il avait pour ordre de tuer l’animal, trop dangereux pour les londoniens.

Je ne saurais vous dire pourquoi cette histoire m’a touchée, mais elle fut pour moi un coup au coeur. La façon dont peu à peu Joseph apprivoise cet immense gorille (ou est-ce le gorille qui apprivoise le jeune homme en colère contre le monde ?), l’Histoire en toile de fond, la danse des personnages tous interdépendants… C’est une réussite à tous points de vue.

Ce roman pourra plaire à quantité de personnes pour plein de raisons différentes : pour la partie Historique, pour ceux qui se passionnent pour les animaux, pour ceux qui aiment les belles histoires… C’est un superbe texte à découvrir dès l’âge de 11 ans puis sans limite d’âge. Quand un roman est bon il n’y a pas d’âge à recommander !

Chronique Jeunesse : Le corbeau de nuit – Tome 1 – Les mystères de Mika

Une enquête policière sombre dans le Stockholm de la fin du XIXème…

Paru chez Thierry Magnier en fin d’année 2023, Le corbeau de nuit est un roman à destination de la jeunesse écrit par Johan Rundberg. Il s’agit du premier tome d’une série de cinq. On y découvre le Stockholm de la fin du XIXème et le mode de vie des orphelins qui tentent de survivre dans une ville et une époque bien cruelles…

Mika, orpheline parmi tant d’autres

Notre héroïne se prénomme Mika, du moins c’est le nom qu’on lui a donné quand elle a été recueillie à l’orphelinat. Elle ne sait rien de ses origines, comme tant d’autres enfants et nourrissons abandonnés… Son quotidien est difficile, tout comme celui de ses camarades d’infortune. En effet, l’hiver est extrêmement rigoureux à Stockholm, et cette année encore plus. L’établissement n’a même pas les moyens de nourrir et de chauffer correctement tous ses jeunes réfugiés.

C’est dans ce contexte difficile qu’arrive un nouveau bébé abandonné. Mais chose étrange, il est accompagné d’un bracelet. En parallèle de cette nouvelle bouche à nourrir, il se passe des choses étranges à la capitale. Les deux événnements sont-ils liés ? Rien n’est sûr, mais Mika a toujours eu l’oeil acéré et les oreilles qui trainent pour assurer sa survie. Fine observatrice, maligne et pleine de ressources, la jeune fille va être repérée par un enquêteur de la police de Stockholm. Ce dernier va utiliser ses talents pour avancer sur une dangereuse enquête qui piétine… Au mépris du danger pour elle, et pour lui.

Un cadre passionnant et original… mais si peu exploité !

Quand je me suis procuré cette ouvrage, j’étais très heureuse de voir qu’il ne s’agissait pas d’une ennième traduction issue de l’anglais. Un roman à succès suédois, voilà de quoi changer un peu des lectures habituelles ! L’autre plus qui m’avais attirée, c’est qu’il s’agissait d’un roman historique en plus d’être policier. Cependant, je fut quelque peu déçue sur ce point… En effet, le cadre historique estrêmement réduit. Point d’utilisation des lieux emblématiques de l’histoire de la ville ou du pays, pas ou très peu d’explications sur le mode de vie à cette époque… On aurait aussi bien pu se trouver en Angleterre, cela ne faisait pas grande différence, et c’est bien dommage !

Pour moi, quand on propose de faire lire un roman historique, le décor et l’époque se doivent d’être au moins un peu développés. Ici, il n’en est rien ou presque, il est donc assez difficile de se projeter dans l’ambiance et l’atmosphère de la ville de Stockholm au XIXème siècle…

En ce qui concerne l’intrigue en elle-même, elle fonctionne tout à fait, avec une narration efficace, un duo d’enquêteurs original et fonctionnel. C’est tout à fait réussi. Les personnages sont le point fort de ce roman, car ils sont à la fois crédibles et attachants, pour ceux que l’on apprécie et inquiétants pour d’autres… Quoi qu’il en soit, ça marche parfaitement.

J’ai donc apprécié cette lecture, mais je trouve extrêmement dommage que l’auteur n’ai pas fait un travail de documentation, même léger, pour camper au mieux son histoire. S’il l’a fait, il n’en a pas fait bénéficier ses lecteurs malheureusement.
C’est donc un roman efficace, qui fonctionne bien et qui fera passer un bon moment aux lecteurs entre 11 et 13 ans.

Je trouve qu’il ne faut pas lire Le corbeau de nuit avant 11 ans car certaines scènes et réalités de la vie de l’époque sont assez explicites : la faim, la cruauté des adultes envers les pauvres et les orphelins, la méchanceté gratuite…