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Chronique Jeunesse : La fantastique aventure de Wouah-Wouah le chihuahua

La fantastique de Woua-Woua le chuihuahuaWouah-Wouah le chihuahua = terreur des montagnes

Rachel Corenblit est une auteur pour la jeunesse et les adultes très productive. Parmi ses dernières nouveautés, on peut citer : Quarante tentatives pour trouver l’homme de sa vie, 146 298, ou encore 2 min 35 de bonheur (à paraître en avril 2016).

La fantastique aventure de Wouah-Wouah le chihuahua est son premier roman dans la collection jeunesse dynamique et déjantée Pépix. Les illustrations sont quant à elles réalisée par Caroline Ayrault (Sacrée Souris, Billie Fossette)

Une vie bien pépère de chien-chien

Bon, il faut l’avouer, quand on est un chihuahua, la vie est bien plus tranquille que lorsque l’on est un berger allemand ou un boxer. Et bien oui, on est si petit que personne n’aurait l’idée de nous lancer dans une folle bataille contre un loup légendaire issu de la montagne juste pour frimer…

Enfin, ça c’est ce que pensait Wouah-Wouah, mais son maître, Yanis, a une toute autre idée des capacités de son chien… Pour lui, Wouah-Wouah est un féroce canidé, et il est prêt à la prouver à ses copains. Dommage pour le minuscule, riquiqui et choupi chihuahua…

Une aventure pas comme les autres… et pourtant

Écrit du point de vue du molosse qu’est Wouah-Wouah, le ton général du roman est résolument vif, positif et farfelu, à l’image de son « héros » à poils. Beaucoup d’humour et d’autodérision sont ainsi exploités pour ce roman haut en couleurs.

Et pourtant, j’avoue ne pas avoir été entièrement convaincue par l’histoire de Wouah-Wouah, de son intrépide maître et de ses copains. Le roman est pourtant rythmé, enjoué et bien ficelé et malgré tout, je n’ai pas eu d’élan de sympathie pour les personnages. Aucun n’a réussi à créer un attachement suffisant pour que je puisse vous conseiller avec conviction cette lecture. Cela arrive parfois, sans parvenir à le justifier véritablement…

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Passe-t-on un bon moment de lecture ? Oui. L’histoire tient-t-elle la route ? Oui. Ce roman fait son office et distraira le jeune lecteur dès 9 ans, sans aucun problème !

Mais quitte à choisir une chouette histoire de chien qui m’a réellement convaincue, je vous proposerais plutôt Le journal du Gurty, le journal d’une petite chienne carrément folle et extrêmement drôle, dans la même collection (dès 8 ans).

Chronique Jeunesse : Zarf le troll – Tome 1 – Barouf chez les fouines

Zarf le troll 1Imaginez le Journal d’un dégonflé version fantasy avec un troll pour héros… le tout dans un monde doté  tout de même des réseaux sociaux et du téléphone portable !

Ecrit et illustré par l’américain Rob Harrell, Zarf le Troll est le premier tome d’une nouvelle série de romans jeunesse très illustrés. A classer entre le Journal d’un dégonflé ou encore Tom Gates, ou encore Big Nate. On est pile entre le roman et la bd, c’est rempli d’une foule d’illustrations, mais il y a tout de même du texte… Bref les enfants adorent ce format de livre, et c’est dès l’âge de 9 ans environ !

Le Troll, une espèce honnie et dénigrée

Zarf est donc un troll, comme vous l’indique assez explicitement le titre du livre. Mais ce que l’on ne sait pas immédiatement, c’est que les trolls sont une espèce peu appréciée… Les mots « troll » et « populaire » ne riment pas franchement ensemble, et ça risque de s’aggraver encore… Zarf est donc peu apprécié, complètement mis à l’écart ou presque, et surtout, le fils du roi se moque constamment de lui (ils sont dans le même établissement). Vous l’aurez compris, la vie de Zarf n’est pas top, et pas franchement de tout repos, mais il prend plutôt bien le tout… jusqu’à un certain point ! Mais les choses vont brutalement changer suite à la disparition du roi, mais pas nécessairement pour le mieux…

Zarf le troll dragonFranchement fun et un brin barré

L’histoire de Zarf, affublé pour seuls amis d’un cochon anthropomorphe nommé Kevin (un brin trouillard) et le fils du bouffon du roi, Chester (qui n’a pas les talents de son père en matière d’humour) est très vite entrainante.

Pas encore très connu, ce roman rassemble tout ce qui plait quand on a une petite dizaine d’années : de l’humour (en barre), des dialogues très actuels et dynamiques, un lieu d’intrigue merveilleux (un royaume entier rien que pour vous, jeunes lecteurs !), et malgré tout, les technologies de notre mondes y sont très ancrées. Ce mélange de genres est aussi original qu’efficace et on se retrouve ainsi avec un premier roman plutôt bien mené.

Plus que l’intrigue (aussi prévisible que sympathique), c’est avant tout l’esprit du livre que l’on va retenir. C’est joyeux, très drôle (parfois aux dépends de notre héros), et bien mené. Et surtout, les dessins de Rob Harrell sont très réussis. A la fois épais et précis, on apprécie qu’il y ait au moins une illustration par page au minimum, c’est parfait pour les enfants qui ont encore besoin de se rassurer avec un texte très illustré.

A titre personnel, c’est avant tout Kevin le cochon que j’ai trouvé le plus attachant parmi le trio casse-cou. Sa façon de parler et sa terreur persistante envers tout et tout le monde a de quoi étonner… et amuser.

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Pour tous les parents qui ne savent plus quoi faire lire à leurs enfants après le Journal d’un dégonflé, prenez Zarf le troll, c’est juste parfait ! L’histoire a beau se dérouler dans un royaume typé fantasy, tout y est très actuel (à part les dragons et les farfouines).

Cette nouvelle série a donc de quoi séduire… Le second tome est à paraître dans quelques semaines sous le titre Le troll qui criait au loup. Et aux États-Unis, la saga verra le troisième tome paraître dans le courant de l’automne 2016… Donc, tout roule pour Zarf !

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les enfants de Peakwood

Les enfants de PeakwoodEntre horreur et fantastique, découvrez un nouvel auteur français prometteur… !

Premier roman de Rod Marty, Les enfants de Peakwood est paru aux éditions Scrinéo à la fin de l’année 2015. Il s’agit d’un récit one-shot, et c’est appréciable quand on voit la profusion de séries littéraires qui sortent en librairie. Entre récit fantastique et horreur, bienvenue dans une petite ville paumée des États-Unis qui cache de très nombreux (et sombres) secrets…

Un accident de car scolaire et de nombreux traumatismes comme départ d’intrigue

Au début, c’est un amoncèlement de corps brisés et de tôle froissée que l’on aperçoit. Des voix d’enfants perdus, déboussolés pour ceux encore en vie… L’accident qui eut lieu cette nuit là a bouleversé violemment et durablement la petite ville de Peakwood.

Mais tous ces enfants morts sont revenus dans leurs maisons, leurs foyers respectifs après le drame… Ils ont continué à grandir, rire, pleurer, apprendre. Comment ? Grâce à un lourd secret mélangé à de la magie indienne ancienne…

Mais il y a toujours une contrepartie avec le surnaturel, surtout quand on ne respecte pas toutes les règles du marché. Et c’est ainsi que la communauté de Peakwood va vivre les jours les plus terribles de son existence : violents et morbides…

Un roman plutôt effrayant… qui aurait pu l’être encore plus !

Rod Marty sait manier son histoire pour la faire monter en grade vers l’inquiétant, puis l’effrayant. La montée insidieuse du bizarre et de l’étrange est très bien réalisée et les scènes d’ambiance où le mal s’installe sont les meilleures de l’ouvrage. Ses personnages et leurs façons d’évoluer sont elles aussi bien faites.

A cette lecture, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à une sorte de mélange entre Les Tommyknockers et Simetierre, deux ouvrages de Stephen King. En effet, peu à peu, les habitants de Peakwood son « contaminés » par une force étrange, comme dans Les Tommyknockers, et pour Simetierre, et bien, je vous laisse trouver… Mais ces parties similaires au monde de Stephen King ne donnent aucunement une impression de copie, Rod Marty a su trouver son univers propre.

Certains des personnages sont assez réalistes, tant qu’ils en deviennent effrayants : du gros macho sexiste et violent au jeune garçon surdoué et mélancolique, ils évoluent tous. Certains pour le meilleur, d’autres pour le pire, mais tous changent de façon crédible et réfléchie.

En ce qui concerne l’histoire à proprement parler, elle est assez classique, mais bien menée. Les enfants de Peakwood est un roman qui a des côté effrayants, mais qui aurait pu aller encore plus loin dans l’inquiétant. J’aurais aimé que l’histoire aille un cran plus loin pour faire vraiment peur, et pas seulement passer un bon moment de lecture.

Autre remarque, on aurait apprécié que le monde des Indiens et de leur mythologie (démons, mythes, magie) soit plus développé pour mieux amener l’intrigue et ses enjeux (en particulier vers la fin). Mais pour un premier roman, c’est une histoire tout à fait honorable qui se tient parfaitement.

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En somme, Les enfants de Peakwood est un bon premier roman qui laisse présager de bonnes choses pour la suite. A lire pour se faire peur dès l’âge de 14-15 ans environ, et ce sans limites. Pour ceux qui sont déjà de grands amateurs de récits fantastiques et d’horreur, il très possible que se récit ne vous contente pas ; il est plutôt à réserver à ceux qui souhaiteraient découvrir le genre de façon mesurée.

Quoi qu’il en soit, Rod Marty est un auteur qu’il faudra suivre de près à l’avenir. Cet ouvrage était bien, mais je pense que ce nouvel auteur n’a pas encore révélé tout son potentiel.

AUTEUR :
GENRE : Non classé
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique : L’âge des miracles

L'âge des miraclesUn roman d’anticipation qui imagine comment l’humanité s’adapterait  à un ralentissement constant de la rotation de la Terre… Un roman extrêmement réaliste dans son traitement, une petite merveille à découvrir d’urgence !

Premier et unique roman de Karen Thompson Walker à paraître en France, L’âge des miracles est paru premièrement aux Presses de la Cité avant de sortir en poche chez 10/18. Ce roman à la thématique unique nous dépeint notre société d’aujourd’hui qui doit faire face à un cataclysme lattent. La Terre ralenti sa révolution, les jours et les nuits s’allongent peu à peu. Comment l’homme va-t-il faire face à un tel chamboulement de son mode de vie ? Comment la nature va-t-elle s’adapter à un tel bouleversement ?

Vous découvrirez ici une superbe anticipation sociale explorant des possibilités extrêmement réalistes…

L'âge des miracles presses citéQuand les jours commencèrent à s’allonger

Tout le récit de L’âge des miracles nous est conté par la jeune Julia. Encore jeune fille, presque adolescente, c’est sa vision à elle qui prime, avec des problématiques oscillant entre le cataclysme et son impact, mais aussi très ancré dans le quotidien.

L’humanité s’adapte très bien au début, en rallongeant les heures d’une journée qui passe de 24h à un peu plus, puis encore un peu plus, et encore… Puis au fil du ralentissement de la rotation de notre planète, les choses se compliquent doucement à tous points de vue : économiques, sociaux, écologiques…

L’homme peut-il s’adapter et si oui comment ? Julia, à travers ses yeux encore parfois enfantins va nous conter l’histoire plausible d’une humanité qui se délite peu à peu tout en souhaitant garder au maximum sa normalité et son quotidien…

L'âge des miracles VOUn bel inclassable entre littérature et anticipation

Le point majeur à retenir de L’âge des miracles, c’est son réalisme éblouissant. La façon dont l’auteur a pensé à tous les pans du problème est impressionnant, d’autant qu’elle augmente la difficulté en écrivant son récit du point de vue d’une presque enfant. A la lecture de ce roman, on se dit que c’est exactement comme cela que l’homme réagirait si un tel cataclysme survenait.

Outre le traitement intelligent de la situation, l’auteur fait montre d’une sensibilité extraordinaire à travers le personnage de Julia. Cette jeune fille qui grandit sur fond de fin du monde et à la fois belle, fragile, sensible, attachante…

Elle se retrouve confrontée à tous les changements qui l’amènent doucement à l’adolescence, mais aussi à des problèmes d’ordre familiaux qui nous replongent dans le quotidien et nous font parfois oublier cette épée de Damoclès suspendue sur la Terre et ses habitants.

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L’âge des miracles est un roman aussi délicat que terriblement prenant. Hypnotique, lourd, latent, le temps s’étire à l’infini et cette atmosphère de fin du monde est aussi belle qu’effrayante. Ce récit nous propose une belle façon de voir notre civilisation, et peut-être d’apprécier tout simplement encore plus ce que nous avons… A destiner aux férus de romans d’anticipation réalistes, mais également à toute personne qui aime les bons livres, tout simplement.

Pour ceux qui aiment ce genre d’ambiance, n’hésitez pas à découvrir également des romans tels que Le testament de Jessie Lamb (l’humanité ne peut plus procréer), Days de James Lovegrove (l’humanité est devenue l’esclave de sa propre surconsommation), et une foule d’autres encore…

Chronique : Nos années sauvages

Nos années sauvagesUn beau roman sur l’amour filial, les sciences comportementales et… la vie qui suit son cours, tout simplement

Il vient tout juste de paraître aux éditions Presses de la Cité, voici Nos années sauvages, le second roman de l’américaine Karen Joy Fowler à paraître en France. Son premier ouvrage, Le club Jane Austen avait connu un certain succès à sa sortie, il sortira d’ailleurs en poche chez 10/18 dès septembre 2016.

Ce second roman est une ode à l’amour, au partage, à l’empathie, et à l’amour des sciences, y compris sous leur forme la plus… inattendue. Vous découvrirez ici l’histoire d’une famille blessée qui peu à peu voit ses membres s’éloigner les uns des autres…

Tout commence par le milieu

Comme le dit si bien notre narratrice Rosemary, tout commence par le milieu. En effet, tout devient plus facile pour elle à raconter en commençant par la moitié de son récit… Ainsi découvrons-nous le quotidien d’une jeune femme un peu paumée qui ne semble ni spécialement drôle ni attachante, plus suiveuse qu’initiatrice. Tout ce que l’on sait d’elle, c’est que la vie l’a déjà pas mal cabossée avec une sœur disparue et un grand frère fugueur et évanescent.

C’est ainsi, qu’au fil des pages on découvre quelque chose de plus profond et intéressant que cette ado un peu perdue ayant du mal à se faire des amis. Son passé est autrement plus intéressant et… spécial. Voici l’histoire de Rosemary et de son étrange famille, mais également celle de toute une branche de la science…

Nos années sauvages VO We-are-all-completely-beside-ourselvesUn roman touchant, drôle et inattendu

Si vous pensez avoir déjà lu ce genre de livre, ce n’est qu’une impression qui se dissipera assez vite. Nos années sauvages est un roman aussi fort que doux, aussi original qu’étrange. Certes, il ne s’y passe pas tant de choses que ça, mais certains moment de l’ouvrage sont tout simplement mémorables.

L’une des toutes premières scènes, se déroulant dans la cantine universitaire est touchante de vérité, de réalisme et de ponctualité. La suite peu parfois sembler nébuleuse, mais il n’en est rien car… la page 99 change toute notre perception du roman. Ce passage-clé du roman est un beau tour de force qui laisse coi pendant quelques bonnes secondes/minutes. Rien que pour le bel effet de surprise, ce roman vaut le coup.

Mais heureusement, Nos années sauvages, ce n’est pas juste un magnifique twist au premier tiers du roman. C’est aussi une ambiance, des réflexions et des personnages originaux et très humains. On se sent proche d’eux, ils sont aussi forts que faibles, normaux et extraordinaires… Ils aiment sans préjugé, et c’est ça l’essentiel.

On découvre par la même occasion quelques pans des sciences (dans le domaine de la psychologie et du comportemental) qui nous sont méconnus et extrêmement intéressants. Je pense notamment au phénomène de la vallée dérangeante, entre autres choses.

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Ce roman nous conte ainsi une belle histoire de famille, où quand l’amour des sciences prend peu à peu toute la place dans une fratrie jusqu’à la diviser. Parfois, le tout nous mène partout et nulle part à la fois, et pourtant… c’était un très beau moment de lecture. Je garde une sensation de plaisir diffus au souvenir de cette lecture sans pour autant pouvoir la détailler précisément. A découvrir pour faire la découverte d’une autre forme de roman.

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Esther et Mandragore

Esther Mandragore 1Une nouvelle héroïne pour la jeunesse débarque, et attention, elle a un chat extrêmement grognon !

L’ouvrage Esther Mandragore inaugure une toute nouvelle collection chez Talents Hauts… il s’agit de Zazou. Elle réunira des romans pour la jeunesse adaptés aux 8-10 ans, le tout parsemé de quelques illustrations bien placées signées par Marie-Pierre Oddoux…

Pour le moment, Esther Mandragore est le seul ouvrage chez Zazou, mais la collection va s’étoffer très rapidement avec un roman de Clémentine Beauvais : Les petites filles top-modèles.

En route pour le monde des humains !

La jeune Esther a remporté un bien étrange et inattendu prix lors de la remise de fin d’année à son école de sorcières : Le Prix de Curiosité ! Et en quoi consiste-t-il ? La jeune demoiselle va avoir le droit d’aller dans le fascinant et merveilleux monde des humains ! Et oui, pour les sorcières, notre monde est extrêmement curieux, fascinant et même bizarre…

C’est ainsi, qu’accompagnée de son chat Mandragore (et sacrément ronchon), Esther va faire une incursion en territoire humain. Et à peine arrivés, un mystère à résoudre tombe sur le duo de choc ! Humour, dérision et aventure… préparez-vous à aimer une toute nouvelle héroïne pleine de peps.

Une lecture fort distrayante et des personnages que l’on veut découvrir plus amplement…

A peine commencé, on se plonge immédiatement dans le monde coloré et drôle d’Esther et Mandragore… Mais la grande force de ce court roman jeunesse (dès 8-9 ans), c’est le personnage acariâtre et désagréable (et donc génial) de Mandragore. Jamais content, toujours boudeur et exigeant, il est une véritable perle à lui tout seul.

Dans cette histoire il vous faudra aimer voir même littéralement A-D-O-R-E-R les chats, car il y en a des dizaines dans cette histoire ! Ils sont l’objet même de l’enquête menée par nos deux compères.

En ce qui concerne les petites illustrations de l’ouvrage, il y en a, mais elles sont peu nombreuses. Elles sont créées par Marie-Pierre Oddoux, une grande habituée des illustrations d’ouvrages pour la jeunesse. En noir et blanc et toutes en rondeurs, elles habillent parfaitement le texte.

Esther Mandragore 1 insideCe premier ouvrage de la collection Zazou de Talents Hauts (que l’on peut comparer à Witty chez Albin Michel ou encore à Pépix chez Sarbacane) laisse présager du très bon pour la suite : le format, la pagination, la mise en page, les dessins… Tout participe à créer un début de collection très avenant, et j’ai hâte de découvrir les autres nouveautés à venir…

Seul petit questionnement concernant la ligne éditoriale, on voit beaucoup moins le penchant féministe ou prônant l’égalité des sexes auquel nous a habitué l’éditeur, même si le monde d’Esther semble dénué d’hommes, nous n’avons aucune explication…

Peut-être aurons-nous la réponse dans une potentielle suite ?

Actualité éditoriale : Une infographie Game Of Thrones pour découvrir une foule d’infos sur la série télévisée

La série Game of Thrones (ou GoT pour les intimes) n’en finit pas de faire parler d’elle par de très nombreux canaux. Ici, l’entreprise Stampaprint propose une infographie originale référençant les nombreux clins-d’œil faits à la saga, le passé sulfureux de certains acteurs ou actrices, la chronologie de la série, et autres infos étonnantes. Bonne découverte !

Game of thrones stampaprint

Interview des éditions Issekinicho

Issekinicho logoIssekinicho, ce mot vous dit quelque chose ? Il s’agit du nom d’une toute petite maison d’édition extrêmement qualitative et unique qui nous vient d’Alsace. Spécialisée dans la photographie et l’Asie, tous les ouvrages créés par cette maison sont des bijoux. Ils ne sortent que deux ouvrages par an en moyenne, et on comprend pourquoi quand on voit les finitions et le détail apporté à chaque ouvrage.

C’est une de mes maisons d’édition coup de cœur, je les suit depuis plusieurs années, et j’ai aujourd’hui la chance de pouvoir vous les présenter à travers cette interview. Foncez chez votre libraire pour voir/admirer/feuilleter leurs ouvrages ! Que l’on soit fan de l’Asie, du Japon ou de la Corée, peut importe, la qualité des ouvrages transcende le sujet lui-même… Parole de libraire.

La bibliothèque de Glow : Pourriez-vous présenter les éditions Issekinicho ?

Éditions Issekinicho : Oui bien sûr, c’est une maison d’édition qui a maintenant presque 3 ans, spécialisée dans le livre photo, graphique et bande dessinée sur le Japon, nous avons 8 titres au catalogue.
En plus de notre site de vente en ligne, de la présence sur des salons du livre et des conventions « Japon », nous sommes diffusés et distribués en grandes librairies, librairies indépendantes et librairies en ligne.

Issekinicho 2La bibliothèque de Glow : Quel est votre ligne éditoriale ?

Éditions Issekinicho : Faire des livres avec comme toile de fond le Japon, mais qui peuvent aussi bien intéresser des fans du Japon que des gens qui ne s’y intéressent pas particulièrement.
Nous cherchons à proposer des livres avec plusieurs portes d’entrée, des livres qui peuvent intéresser des gens différents pour des raisons différentes.
Nous ne faisons pas d’achat de droits, mais uniquement des créations originales. Deux de nos titres ont été traduits à l’étranger, « Neko Land – une vie de chat au Japon » en allemand et « Saisons du Japon – coloriages zen & haïkus » en vietnamien.

La bibliothèque de Glow : Est-ce que le mot Issekinicho signifie quelque chose ?

Éditions Issekinicho : Oui, c’est une expression japonaise, prononcé « issé ki ni tcho » Isséki signifie « une pierre » et nicho signifie « deux oiseaux ». En anglais il y a la même expression « one stone, two birds ». C’est l’équivalent de notre expression « D’une pierre, deux coups »

Issekinicho kokekokkoLa bibliothèque de Glow : Combien êtes-vous à faire tourner cette petite maison d’édition ?

Éditions Issekinicho : Et bien, deux, comme l’expression Issekinicho l’indique ^_^
Pour ma part (Alex), en plus d’être auteur de certains titres, je travaille à temps plein sur la maison d’édition, la recherche de projets, la mise en page, le suivi de fabrication, la vente en ligne, la communication, les relations presse, la présence sur les salons, répondre aux interviews comme celle-ci ^_^…  Bref, toutes les tâches nécessaires au bon fonctionnement d’une maison d’édition.

Delfine n’est pas à temps plein sur la maison d’édition, elle y consacre environ 1/4 de son temps. Elle s’occupe de la communication, de la vente en ligne et des salons avec moi. Elle est partie prenante dans tous les choix éditoriaux. Les autres 3/4 de son temps, elle continue à travailler comme illustratrice pour des éditeurs jeunesse.

Sinon nous avons un comptable qui s’occupe des choses trop complexes pour nous (bilan, compte de résultat, TVA…)

Issekinicho 4La bibliothèque de Glow : Vous faites très peu de titres par an, mais ils sont d’une finition absolument parfaite sur tous les plans, avez-vous une formation spéciale dans l’édition ou êtes vous autodidacte ?

Éditions Issekinicho : Merci, Delfine et moi avons une formation de graphiste. J’ai travaillé quelques mois en agence de communication avant de me mettre à mon compte en illustrateur freelance et Delfine m’a rejoint à la fin de ses études d’illustration.  Nous avons travaillé avec beaucoup d’autres éditeurs en temps qu’illustrateurs. Même si la maison d’édition n’a que 3 ans nous baignons dans le milieu du livre depuis 13 ans.
Nous apprenons le métier d’éditeurs au fur et à mesure des titres que nous publions. Un livre photo demande un travail irréprochable, de la prise de vue à sa mise en page, du choix du papier au choix des techniques d’impression et de fabrication. Pour ça, il faut connaitre parfaitement le potentiel de l’imprimeur avec qui on travaille. Nous profitons de chaque nouveau projet pour expérimenter des techniques d’impression et de nouveaux papiers. Publier un livre est aussi l’occasion d’apprendre, c’est important pour nous.

Issekinicho 5Étant seul (Alex) sur la partie mise en page, suivi de fabrication et souvent auteur de certains titres, nous ne pouvons pas produire plus de titres par an.

Comme je l’ai dit, nous ne faisons pas d’adaptations en français de titres japonais. Il nous faut donc trouver des idées de livres suffisamment intéressantes à réaliser, et cela prend plus de temps.

Issekinicho CoréeProduire peu par an, c’est aussi prendre d’énormes risques car le marché du livre actuel préfère la rotation rapide en librairie avec des livres de qualité moyenne, qui coutent moins cher à fabriquer et qui ont un plus fort potentiel de rentabilité. Produisant peu, nous avons besoin que nos livres restent longtemps en librairie, que le libraire les recommande régulièrement. Malheureusement les libraires ne gardent les livres que très peu de temps. En gros, nous sommes à contre-courant de ce que le marché du livre demande actuellement…

Le marché du livre va trop vite pour installer un titre en librairie, surtout pour des structures comme la nôtre qui ne peuvent pas avoir accès facilement aux médias, plateaux TV ou se payer de la pub. Ça prend donc plus de temps pour que les gens découvrent nos titres. Nous ne rentrons pas dans le cercle  « lancement / promo > ventes pendant 3 mois > retour des invendus > destruction des invendus > on passe à un autre livre »

Issekinicho 7 nipponLa bibliothèque de Glow : Pouvez-vous actuellement vivre de votre passion pour l’Asie à travers la publication de ces ouvrages ?

Éditions Issekinicho : Non. Pour développer un peu cette réponse : nous ne perdons pas d’argent, ce qui est déjà une très bonne chose. Malheureusement l’argent qui rentre grâce aux ventes ne nous permet pas de nous verser de salaire.

L’argent repart dans le financement de nouveaux projets, les frais de fonctionnement, les charges sociales, les taxes et impôts. Il faudrait que nos ventes soient multipliées par 2 pour pouvoir se payer un SMIC (et je parle d’un SMIC pour une seule personne…)

Issekinicho neko landLa bibliothèque de Glow : Souhaitez-vous développer plus encore votre maison d’édition ?

Éditions Issekinicho : Ça dépend de ce que l’on entend par « développement »…
Si c’est : plus de publications par an, non, nous ne le voulons pas vraiment. Nous espérons garder un rythme de 2 BONS titres par an, afin de pouvoir garder une qualité et un vrai suivi de la promotion du titre en librairie.

Ce que nous souhaitons développer, c’est notre communication et nos liens avec les libraires (pas mal de libraires ne nous connaissent pas encore), avoir une meilleure mise en avant par les médias et toucher plus de lecteurs.
Nous préférons continuer à publier 2 titres par an et faire de bonnes ventes que de devoir multiplier les titres avec des ventes moyennes.

Je sais que l’on aime bien entendre parler de croissance, de développement, on aime bien les « success-stories »…Nous, nous voulons juste continuer à faire de bons titres. Si l’année prochaine nous n’avons qu’un seul titre à proposer, nous ne nous forcerons pas à sortir plus et n’importe quoi.

Issekinicho 6 saisonsLa bibliothèque de Glow : Quelle est la publication pour laquelle vous avez le plus d’affect ?

Éditions Issekinicho : Nous mettons autant d’énergie dans chacun de nos titres. Chaque nouveau titre est l’occasion de tester de nouvelles choses en fabrication, vernis, marquage à chaud, reliure papier. Donc j’ai de l’affect pour tous, mais pour des raisons différentes.
Et puis je suis auteur de certains titres donc c’est très étrange de dire que l’on aime son travail ^_^

Mais s’il faut parler d’un livre, je veux bien parler du livre Saisons du Japon de Nancy Peña. Ses illustrations sont magnifiques et d’un niveau bien supérieur à ce qui est sorti en livre de coloriage sur le Japon. On est très fiers d’avoir ce livre dans notre catalogue.

La bibliothèque de Glow : Avez-vous des anecdotes à nous raconter autour de certaines de vos publications ?

Éditions Issekinicho : Toujours sur Saisons du Japon une anecdote malheureuse : les libraires boudent ce livre, le placement en librairie a été plus que moyen, alors que ce livre va plus loin que le simple livre de coloriage ( c’est aussi un recueil de Haïkus ). Les libraires se contentent d’un présentoir des livres de coloriage Hachette et ne s’intéressent pas aux publications bien meilleures que peuvent sortir d’autres éditeurs. Une façon pour eux de se débarrasser du problème « livre de coloriage ». Pendant ce temps, les lecteurs qui trouvent ce titre par d’autres réseaux de vente (en ligne ou lors des salons) sont ravis de ce titre. Un bon livre n’est pas forcement synonyme de succès de librairie.

La bibliothèque de Glow : De nouvelles publications sont-elles à venir ?

Éditions Issekinicho : Oui ! Notre dernier titre, le roman Le Fantôme de la tasse thé est sorti en octobre 2015 et nos 2 prochains titres sortiront en octobre 2016. Un an sans nouveauté comme vous pouvez le voir, les création demandent du temps.

Le premier est  un livre photo sur les singes du Japon : Saru – Singes du Japon.
Je viens de terminer 3 voyages au Japon (automne, hiver et printemps) pour prendre toutes les photos dont j’ai besoin. Les textes du livre seront écrits par deux primatologues qui ont étudié les singes au Japon. C’est un livre grand public, avec des explications sur les comportements des singes ainsi qu’une partie carnet de route que j’écrirai.
Je publie actuellement chaque semaine sur notre chaine YouTube des vidéos « carnet de route » sur ce projet.

Le deuxième est une bande dessinée qui s’intitulera Onibi (qui signifie Feu-follet), c’est un récit qui se déroule bien évidemment au Japon, plus précisément à Niigata et qui mélange autobiographie et histoire fantastique. Il est réalisé par Cécile Brun et Olivier Pichard, plus connus sous le nom « Atelier Sento ».

Issekinicho 3 singe

Concours : Trois exemplaires de Memorex à gagner !

MemorexIl vient tout juste de paraître dans la collection Electrogène chez Gulf Stream, voici le tout dernier roman de Cindy Van Wilder… Memorex ! Souvenez-vous, Cindy avait déjà écrit la très bonne trilogie fantastique et historique Les Outrepasseurs. Avec ce nouveau roman, elle s’attaque à un autre style, entre le policier et… autre chose.

Pour découvrir cette belle nouveauté et tenter votre chance dans ce concours où trois exemplaires de Memorex sont en jeu, rien de plus simple : Il vous suffit de commenter cet article entre le 9 et le 16 mai 2016 !

Bravo aux trois gagnants de ce concours !

Delphine Biaussat, nathaliemclean et Stéphanie Lebaillif !

Présentation de l’éditeur :

2022. Cela fait un an que la vie de Réha a basculé. Un an que sa mère est morte dans un attentat contre sa fondation, Breathe, qui promeut un art contemporain et engagé. Un an que son père, un scientifique de génie, ne quitte plus Star Island, l’île familiale. Un an qu’Aïki, son frère jumeau, son complice de toujours, s’est muré dans une indifférence qui la fait souffrir. Le jour de ce sinistre anniversaire, la famille est réunie sur l’île : c’est le moment de lever les mystères, les tabous, les rancoeurs que Réha ressasse depuis un an.

Au coeur de l’énigme : Memorex, la multinationale pharmaceutique de son père, ainsi que ses expérimentations sur la mémoire. Des expérimentations qui attisent les convoitises de personnages puissants et sans scrupules, prêts à tout pour accomplir leurs rêves les plus fous.

Chronique : Patte de velours, œil de lynx

Patte de velours, oeil de lynxConnaissez-vous vraiment vos voisins ? Savez-vous vraiment qui ils sont ? Rien n’est moins sûr…

Peut-être connaissez-vous l’auteur suédoise Maria Ernestam. En littérature, on lui doit quelques bons titres tels que Les oreilles de Buster, Le peigne de Cléopâtre ou encore Toujours avec toi. Patte de velours, œil de lynx est son quatrième ouvrage à paraître en France.

Un chat austère pour nouveau voisin

Le couple que forment Sara et Björn est heureux : ils viennent de quitter la ville pour d’installer à la campagne. A eux la paix, la tranquillité et un cadre de vie meilleur, et une belle maison… Mais c’est sans compter sur leurs seuls et uniques voisins, très gentils et avenants au début, mais de plus en plus invasifs et étranges au fil du temps… De même, leur chat Alexander est invasif, violent et terrifie leur propre chat… véritable reflet de ce qu’eux même vivent. Jusqu’où ces « charmants » voisins vont-ils aller dans l’intrusion et le jeu des faux-semblants ?

Un roman très court à l’histoire peu mémorable

Cette guerre des voisins et la dimension qu’elle prend très rapidement est assez intéressante, et plutôt bien mise en scène. Cependant, Patte de velours et œil de lynx, effleure beaucoup trop et n’en dit pas assez. L’auteur joue beaucoup sur les on-dit, les rumeurs, les tensions sous-jacentes, les petits signes étranges… en cela, l’œuvre est bien faite. Mais là s’arrête la qualité de cette histoire.

Maria Ernestam, à force de travailler à l’excès les comportements ambigus de ses personnages en a oublié l’intrigue générale et là où elle nous mène. Son style est malgré tout accrocheur, et elle sait jongler efficacement entre les différentes ambiances qu’elle installe. Sans en dévoiler plus sur le fond de l’histoire, sachez simplement que j’ai trouvé la fin de son court roman (ou longue nouvelle…) très abrupte. ….

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Cette lecture laisse un grand sentiment d’inachevé, et c’est fort dommage, car l’ambiance était bien là, elle. La dernière phrase du livre laisse planer une sorte de pseudo-doute qui ne se justifie en rien… a moins que l’auteur n’ai pas laissé assez d’indices ?

Maria Ernestam s’est fait connaître par son roman Les oreilles de Buster, c’est donc par là que je vais continuer à découvrir son œuvre. Je suis intimement persuadée que cette auteur est à découvrir, mais pas avec le roman Pattes de velours et œil de lynx, qui est une lecture fort décevante (et assez chère pour un semi-poche)…

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TRANCHE d´ÂGE :