Archives de l’auteur : Laura

Chronique fantasy : Le sang et l’or – Tomes 1 & 2

Une saga de fantasy aux élans prometteurs qui ne transforme jamais l’essai

Kim Wilkins est est autrice australienne, elle écrit dans le genre fantasy et horreur. En France, elle a sorti un roman d’épouvante Le Grimoire, chez Pocket. Sa série Le sang et l’Or a commencé à être publiée chez Bragelonne en 2016. Le tome 1 s’intitule Les filles de l’Orage et le second Les soeurs du Feu.

Un royaume menacé

Le roi du Thyrsland a été touché par un maléfice, depuis, il est devenu totalement fou et incapable de régner. Le secret doit bien entendu être gardé à tout prix, c’est ainsi que ses cinq filles entrent en scène. Chacune a une personnalité bien campée et très différente des autres. C’est avant tout la terrible Bluebell, héritière désignée si le roi disparaît, guerrière de renom, qui est la personnalité la plus mise en avant dans ce premier tome. Mais ses autres soeurs ne sont pas en reste et vout tout faire, à leur façon, pour ne pas que le royaume de plonge à sa perte…

Une suite de stéréotypes et de faits improbables

J’ai eu beaucoup de mal à lire ce premier tome de la saga Le sang et l’Or intitulé Les filles de l’orage. En effet, beaucoup d’éléments m’ont déplu dans ce roman, en particulier les personnages. Chacune des sœurs incarne un archétype précis : il y a la guerrière, la religieuse, la magicienne, la frivole… et c’est assez vite agaçant pour ne pas dire fatiguant.

Bluebell la guerrière fait tout pour refléter une image masculine et forte, quitte à en oublier qu’elle reste une femme. Mais je crois que les pires personnages sont pour moi Rose, qui ne pense qu’à retrouver son amant, quitte à faire entrer en guerre deux royaumes à cause de son adultère… Ou encore Ivy, pire encore que Rose, si cela est possible, et qui ne semble penser qu’à séduire tous les hommes qui l’entourent pour se rassurer. C’est mauvais, rempli de stéréotypes, et les interactions entre les personnages restent extrêmement pauvres.

Qu’en est-il de l’univers ? Est-il bien construit ? Et bien là aussi, tout laisse à désirer et vous laissera sur votre faim. Il y a bien des tentatives de développement de la part de l’autrice au niveau de la religion et de la magie, mais pas assez. On a aucune idée de comment sont les contrées que les cinq sœurs traversent, de même pour l’architecture des châteaux et empires. La religion trimartyr est quelque peu expliquée mais pas assez pour créer un monde aux caractéristiques uniques.

De même, il aurait été utile d’avoir une carte de l’univers. Il y a beaucoup de lieux important, les sœurs voyageant un peu partout dans le royaume et au-delà… Ne pas avoir de carte est assez surréaliste avec une intrigue aussi étalée géographiquement.

De plus, tout est transposable, rien ne reste, si ce n’est la bêtise crasse de certains personnages.
Les réactions de certaines des sœurs sont tellement inexplicables et peu logiques qu’elles en deviennent extrêmement agaçantes.

En somme, je n’ai même pas peu apprécié ma lecture, je l’ai vraiment abhorrée. Le manque de crédibilité des personnages, l’intrigue très succincte pour faire tenir une lecture de presque cinq cent pages, les longueurs et le langage parfois ordurier inutilement m’ont totalement refroidie. J’avais d’ailleurs les deux premier tomes chez moi, je ne lirais jamais le second, ils vont tous les deux finir dans une boîte à livre.

L’éditeur n’a d’ailleurs pas dû rencontrer le succès escompté, puisqu’il n’a pas jugé bon de sortir le troisième et dernier tome de la série. Cqfd.

AUTEUR :
GENRE : Fantasy
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique YA : No sex club

Un roman totalement d’actualité et nécessaire qui parle sans complexes de sexualité, d’aromance et d’asexualité ! Le roman que tout adolescent.e d’aujourd’hui a besoin de lire pour mieux se comprendre et accepter les autres.

Betty Piccioli est une autrice française, elle écrit aussi bien pour les ados que les adultes. No Sex Club n’est pas son premier roman, loin de là. Avant cela, elle a écrit notamment : Robustia (Scrinéo), Chromatopia (Scrinéo), Urbex mortel (Rageot), ou encore Les demoiselles d’honneur préfèrent les kilts (auto-édité). En regardant ses romans, on peut voir qu’elle s’adonne à beaucoup de genres différents : romance, roman pour adultes, fantasy, roman ado réaliste, thriller…

No Sex Club est un roman paru chez Slalom paru en juin 2023.

Un club pour réunir celleux qui n’ont pas encore sauté le pas

Quand on est au lycée, le sujet du sexe est récurrent pour ne pas dire omniprésent. Tout ce que l’on dit, fait, pense, est scruté, décortiqué jusqu »à la lie. Mais au final, il n’y a que deux camp : ceux qui l’on déjà fait, ceux qui savent, et les autres, qui sont vierges par choix ou par défaut. Cela est assez binaire et ne prend pas en compte – entre autres – celleux qui n’ont tout simplement pas de désir sexuel ou qui ne sont pas attirés par une quelconque histoire d’amour.

C’est dans ce contexte très ancré dans les problématiques quotidienne des lycéens que se déroule No Sex Club. On y suit Alan, gay et vierge, ainsi que Tilda, vierge, et Acérola qui s’affiche clairement comme asexuée. Les trois amis vont créer un peu malgré eux un club destiné à affirmer sa sexualité… ou son absence de sexualité. Et oui, pourquoi serait-il indispensable d’avoir couché pour être accepté ou être populaire ? Est-ce que faire l’amour nous rend vraiment différent aux yeux des autres ?

Ils ne le savent pas encore, mais ce petit club qui ne réunit qu’eux trois au début va vite prendre une ampleur qui les dépasse… Surtout quand les préjugés et la jalousie s’en mêle, le tout sur fond de réseaux sociaux.

Le drapeau pansexuel, fièrement arboré sur un badge par Acérola

Un roman utile, nécessaire et à diffuser

Nous vivons une époque où la parole se libère sur les différentes façons de vivre sa sexualité (ou son absence), de même que le sujet du genre est de plus en plus traité et expliqué. Mais pour beaucoup – moi comprise – tout n’est pas toujours clair, d’autant qu’il y a mille et une manières de vivre sa sexualité. No Sex Club est là pour vous aiguiller et mieux comprendre certaines orientations sexuelles, tout cela sans faire culpabiliser, à aucun moment.
C’est clairement le genre d’ouvrage parfait à découvrir quand on entre au lycée et qu’on se pose des questions sur soi-même et ce qui nous entoure. En fait, tout ado un peu curieux de soi et des autres y trouvera son compte.

Ne vous méprenez pas sur le titre de l’ouvrage. Au début, en voyant ce titre d’ouvrage dessiné en gros à la craie, j’ai cru que le sujet de l’ouvrage était sur l’abstinence. Je pensais qu’il était question de virginité, de sexualité uniquement après mariage et de sacro-sainte abstinence. Il n’en est rien. Malgré le titre qui peut sembler très puritain, No Sex Club prône la liberté de ne pas vouloir coucher et non pas la virginité. Cet amalgame que j’ai fait, de nombreux personnages du roman vont d’ailleurs le faire, mettant à mal l’existence même du club.

Certains passages sont légèrement didactiques, ce qui manque parfois un peu de fluidité, mais la lecture de No Sex Club reste très agréable. Par contre je trouve qu’une double-page en couleur expliquant les différents codes graphique de chaque drapeau LBTQIA+ aurait été bienvenue. Il y a tellement de couleurs et de symboliques différentes qu’il est dur de s’y retrouver dans toutes les variations possibles de la sexualité !

J’ai beaucoup aimé ce roman ado pour de nombreuses raisons. Tout d’abord pour ses valeurs saines qui poussent les lecteurs.ices à s’interroger sur leurs propres motivations. Ensuite, pour son inclusivité et sa pédagogie. Enfin, pour ses personnages crédibles qui font des erreurs mais qui se relèvent après chacune d’elle. Ils sont vrais, crédibles et on a envie de les suivre dans leur démarche de légitimer le fait de ne pas vouloir faire l’amour pour s’intégrer, mais quand on se sent prêt.

Ainsi, ce roman inclusif et réaliste saura ravir celleux qui se cherchent ou tout simplement qui ont envie d’une bonne histoire dans la vibe de Sex Education ! Frais et divertissant tout en étant instructif. Il serait parfait en complément d’un cours d’éducation sexuelle !

PS : On appréciera également les nombreuses références cinématographiques et littéraires qui parsèment le roman. Grâce à ce roman, j’ai vu Lady Bird (que j’ai adoré) et j’ai rajouté à ma liste Loveless d’Alice Oseman.

Chronique YA : Une nuit de mon enfance

Un roman ado à suspense où les souvenirs ne sont pas forcément ceux que l’on a cru en retenir dans l’enfance… Une plongée effrayante dans les réminiscences du passé.

Gaël Aymon est un auteur pour la jeunesse à l’œuvre reconnue. Il a notamment écrit l’un de mes romans favoris : Et ta vie m’appartiendra, une fabuleuse et terrible réécriture de La peau de chagrin de Balzac pour les ados.
Il a également été nominé pour le prestigieux Prix Mondial ALMA Astrid Lindgren Memorial Award. L’équivalent du Prix Nobel de Littérature en jeunesse !

Avec Une nuit de mon enfance, il revient au genre du thriller et du suspense avec une sombre histoire passée qui remonte à la surface. L’ouvrage est paru en juillet 2023 aux éditions Nathan.

Les souvenirs s’effacent, se transforment ou nous hantent…

Pour Aurore, c’est un peu des trois à la fois. Elle ne se rappelle pas de tout ce qui l’a traumatisée quand elle avait 6 ans, mais une chose est certaine, ça a gâché sa vie. Son erreur de jugement et regard naïf d’enfant on tué quelqu’un.

Comment grandir et vivre avec le poids d’une vie sur la conscience ? Comment se construire et oublier ? Aurore n’y arrive pas et vit avec cette culpabilité depuis plus d’une dizaine d’années maintenant. Mais quand une personne de ce terrible passé rejaillit dans son quotidien, tout remonte. Y compris des choses dont elle n’avait pas conscience à l’époque, l’obligeant à revoir ce traumatisme à travers un autre prisme…

Un roman efficace pour tous les amateurs de secrets de famille

Si vous aimez les romans à chute tels que Nous les menteurs ou encore Qui Ment ? Une nuit de mon enfance pourrait vous plaire car il a un point commun avec les deux ouvrages mentionnés : on ne le lâche pas. On sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche dans l’histoire du passé d’Aurore, on le sait même avant elle. Cette nuit terrible au bord d’un lac n’est cependant contée que de son point de vue, donc biaisé. Tout ce qui a trait à l’eau ou aux poissons la taraude, la terrifie, fait remonter en Aurore le pire. Ainsi, dès qu’elle s’approche d’une berge de la Seine, elle se sent mal, alors ne parlons même pas d’y tremper un bout d’orteil (chose qu’elle va être obligée de faire à un moment). Toute sa vie est une sorte de fuite pour ne plus penser à cet événement et en même temps le comprendre pour passer à autre chose.

Peu à peu, on voit des choses qu’Aurore ne voit pas ou n’a pas voulu saisir, et le lecteur se fera un tableau d’ensemble peut-être même avant elle. La construction du roman est en ce sens très réussit car Gaël Aymon joue avec habileté sur les perceptions et les traumas. Cependant, je n’ai pas eu un coup de cœur comme pour Et ta vie m’appartiendra.

Oui, j’ai été happée du début à la fin, mais pas avec autant d’efficacité que dans la réécriture du classique de Balzac. Il m’a manqué un je ne sais quoi pour rendre l’ouvrage vraiment captivant. Peut-être que les choses sont devinables par le lecteurs un peu trop en avance par rapport à Aurore ? De plus, le personnage mystérieux de Trevor m’a mise mal à l’aise. Insaisissable et malaisant, il m’a paru trop antipathique pour mériter autant de bienveillance de tout son entourage. En cela, il y a un certain déséquilibre qui pour moi fait que ça n’a pas entièrement pris.

Alors, que vaut Une nuit de mon enfance ? Je pense que c’est un bon thriller pour ado qui fonctionne plutôt bien. Il m’a cependant manqué un petit quelque chose indéfinissable pour réellement aimer, mais ça fonctionne. La preuve, je l’ai lu en une journée ! Un roman parfait à proposer à celleux qui aiment le suspense, les secrets de famille et les histoires sombres… Dès 14/15 ans.

Chronique roman jeunesse : Violette Hurlevent – Tome 1 – Violette Hurlevent et le jardin sauvage

Paru en 2019 aux éditions Sarbacane, Violette Hurlevent est un beau petit pavé de plus de quatre-cent pages qui nous plonge dans un univers onirique. Pas toujours facile d’accès, mais très beau, Violette Hurlevent s’adresse aussi bien aux adultes qu’à un public plus « jeunesse ».
Il s’agit du premier ouvrage créé conjointement par Paul Martin et J-B Bourgois, et il est de toute beauté.

Si vous souhaitez voir l’article de la soirée de lancement de l’ouvrage, c’est par ici ! Vous pourrez y découvrir les magnifiques travaux préparatoires des auteurs, ainsi que leurs magnifiques carnets de croquis !

Dans un jardin aux propriétés magiques pour fuir la dureté du quotidien

La jeune Violette Hurlevent vit dans une maison dotée d’un grand jardin. Un immense jardin. Tellement grand qu’il est un monde à lui tout seul… Et une fois qu’elle va y plonger, c’est une quête gigantesque qui va tomber sur ses frêles épaules…

Une quête aux allures de légende.

Un roman dense et beau qui est cependant difficile à classer

J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce roman atypique tant par son fond que par sa forme. Les auteurs puisent dans quantité d’œuvres de tous types et de tous genres, c’est un plaisir de repérer les nombreux clin-d’oeil. Princesse Mononoké, Alice au pays des merveilles, Max et les Maximonstres, Les Hauts de… Hurlevent pour les plus évidents. Mais il y a encore quantité d’autres références faites tout au long de l’ouvrage…

L’histoire de Juliette et de son récit initiatique (pour fuir une dure réalité) est très belle. On plonge entre onirisme et fantastique en découvrant une mythologie créée de toutes pièces par les auteurs. Les créatures, les légendes, les lieux… tout est inventé par le duo d’auteurs, et c’est extrêmement dense.

Malgré cet univers riche et une histoire très belle, j’ai parfois eu du mal avec les aventure de la jeune Violette car on se perd parfois dans un trop-plein. Trop d’histoires gigognes (des histoires dans une histoire), trop de possibilités explorées mais pas toutes traitées à fond (et c’est normal, il y en a tant !), trop d’enchaînement d’aventures que ça en devient peu digeste… Le dernier tiers fut pour moi assez long à lire et je pense que l’histoire aurait gagné à être légèrement plus concentrée. Mais l’onirisme ne va pas sans une partie contemplative, c’est un difficile équilibre.

De plus, je me pose sincèrement la question du lectorat. C’est en effet lisible par de jeunes lecteurs, mais pas aussi jeunes que ce que souhaiterais l’éditeur. En effet, l’ouvrage est très hybride et il est difficile d’en déterminer vraiment la cible selon moi. En tant que libraire et lectrice, je le positionne pour les 12/13 ans minimum. Mais dans son aspect, il fait plus « jeunesse » et je pense qu’il peut y avoir confusion quant au lectorat qui pourrait faire penser que ce texte est accessible dès 10 ans par exemple.

C’est pourquoi je suis assez dubitative sur l’ouvrage en tant que libraire (pas en tant que lectrice !) : l’ouvrage fait trop jeunesse pour les lecteurs de 12/13 ans et il est trop complexe pour ceux qui auraient un intérêt pour le lire… Donc pour moi, il y a paradoxe.

Ainsi Violette Hurlevent est un très bel ouvrage à tous points de vue (fabrication, mise en page, texte, message…), mais il est parfois un peu difficile à appréhender. Et surtout, il n’est pas évident de cerner à qui il saura plaire car il y a un réel écart entre son esthétique et le public potentiel de l’ouvrage…


Pour moi, c’est l’ouvrage idéal à découvrir quand on est un adulte passionné par la culture jeunesse sous toutes ses formes.

Le second tome des aventures de Violette Hurlevent

Chronique : Légendes & Lattes

Du café d’origine gnome, une orc en reconversion, un café aux effluves douces et bienveillantes… la cosy fantasy a de beau jours devant elle avec un roman pareil !

Travis Baldree est un auteur américain, il a écrit le phénomène fantasy Légendes & Lattes durant le confinement de 2020. Dès sa sortie, l’ouvrage a été très remarqué et a connu un succès fulgurant. En France, ce sont les éditions Ynnis qui publient l’ouvrage, sorti en mai 2023.

Une orc chasseuse de primes qui se converti en commerçante

Viv est une orc tout ce qu’il y a de plus classique : imposante, musclée, capable de sortir les crocs si le besoin s’en fait sentir… Et c’est ce qu’elle a fait durant de longues années avec ses camarades d’infortune, à chercher un quelconque trésor ou à traquer untel contre une rondelette récompense. Mais cette fois-ci, Viv a décidé de raccrocher les gants. Elle quitte la petite équipe de mercenaire avec qui elle a fait les quatre coups pour ouvrir un café dans une ville modeste mais dynamique.

Mais une orc a-t-elle un avenir comme commerçante ? Les aprioris ne sont-ils pas trop lourds ? Et puis, comment va-t-elle pouvoir vivre d’un commerce dont les gens ignorent tout ? Car il faut savoir une chose, c’est que le café est une denrée gnome totalement méconnue dans le coin…

Un roman doux et réconfortant comme un bon feu de cheminée

Le sous-genre si particulier de la cosy-fantasy déferle enfin en France, et c’est un réel bonheur de lecture ! Si vous ne connaissez pas encore la nuance de cette branche de la fantasy, il s’agit d’intrigues prenant place dans un univers classique de fantasy (avec con lot de créatures telles que dragons, orcs, fées, etc.) mais sans le côté épique.

Vous ne verrez pas de grandes batailles, ni même de grandes machinations entre deux puissants royaumes. La cosy-fantasy (ou fantasy confortable) se concentre avant-tout sur les relations entre les personnages, leur psychologie, le tout dans une ambiance réconfortante. J’ai aussi remarqué qu’il y a souvent un breuvage dans les ouvrages de ce type : thé magique, potions, café… Cela ajoute au côté réconfortant et apaisant de l’ouvrage.

Légendes & Lattes en est le plus parfait exemple mais il y a d’autres ouvrages du même genre qui arrivent en France depuis quelques mois.
Par exemple : La société très secrète des sorcières extraordinaires (Lumen), Sorcery of Thorns (Big Bang), Du thé pour les fantômes (Denoël) et d’autres encore qui vont débarquer sur les tables des librairies françaises.

Pour en revenir à Légendes & Lattes, outre le fait qu’il est un parfait portrait de ce qu’est un roman de fantasy confortable, c’est avant tout un réel plaisir de lecture. Très enveloppant dans la façon dont tout évolue doucement, se construit, Viv développe ses amitiés en même temps qu’elle construit peu à peu son café. Elle s’entoure des bons éléments, dont chacun apporte sa pierre à l’édifice : un souriceau créatif et doué de ses mains, une succube qui sait négocier et possède l’esprit commerçant, un fermier qui aime chanter… Vous verrez, tout prend place doucement, mais sûrement.

Ce roman se lit tout doucement, je vous déconseille de le dévorer sous peine de frustration intense. Comme un bon café, il se savoure par petites gorgées, par peur de le terminer trop vite. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une excellente dégustation…

PS : Un préquel de Légendes & Lattes va sortir fin 2023 aux Etat-Unis, il semblerait que cette fois-ci on soit dans un univers de bibliothèques poussiéreuses. Vivement sa sortie en France ! Cf couverture ci-dessous.

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Chronique ado : Il était ma légende

Connaissez-vous la collection de novellas YA Court Toujours chez Nathan ? Si ce n’est pas le cas, Il était ma légende est l’occasion de découvrir un format ultra-court. Leur particularité est d’être peu chers (8 €) et d’être disponibles en format audio et numérique simultanément. Trois façon de découvrir des textes brefs et efficaces.

La collection lance son premier ouvrage de fantasy avec une novella d’Estelle Faye, référence francophone dans l’imaginaire. L’autrice a déjà écrit quantité d’ouvrages (re)connus : Porcelaine (Les moutons électriques), Un éclat de givre (Actusf/Folio SF), Le dernier Drakkar (Scrinéo), la série Les aventures d’Alduin et Léna (Nathan)… Il était ma légende est paru en juin 2022 en librairie.

Un héros pour tous qui tombe peu à peu dans l’oubli…

Elok d’Endar est une légende vivante : il a sauvé des milliers de vie en réussissant là où tous avaient échoué : fédérer un royaume divisé face à un ennemi commun. Grâce à lui, les démons d’ombre ont été éradiqués. Notre narrateur – le fils du roi de la cité d’Orian – veut tout faire pour rencontrer son héros et quitte richesse, confort et stabilité contre l’avis de tous.
Mais l’aura de guerrier légendaire qui entourait Elok semble s’être dissipée et beaucoup le moquent maintenant que tout danger est écarté… en apparence.

La fantasy au format ultra-court

Difficile de construire une intrigue solide, efficace et créative en aussi peu de pages (à peine une cinquantaine). L’avantage, c’est que l’on taille immédiatement dans le vif du sujet avec une introduction qui intrigue et tient en haleine jusqu’au bout.

Ainsi, j’ai trouvé cette histoire efficace et plaisante même si ce n’est pas un coup de cœur. Je trouve que c’est une bonne façon de découvrir le format novella et la fantasy au passage. Un peu comme la collection Une heure-lumière au Bélial, mais version ado.

On appréciera avant tout le soin apporté par Estelle Faye à son univers glacé. Elle aime le froid mordant dans ses ouvrages, et ça se voit ! C’est dépeint avec efficacité, sans lourdeurs et on s’y croirait. Cependant, l’ouvrage a les défauts de ses qualités : c’est un peu court pour installer un univers et des personnages plus fouillés. Il est donc un peu trop facile de deviner les secrets d’Elok. Mais peut-être est-ce parce que j’ai lu pas mal d’ouvrages que maintenant je suis plus difficile à surprendre et plus difficile tout court.

Il était ma légende est donc une expérience de lecture intéressante, je lirais certainement d’autres ouvrages de la collection Court Toujours si Nathan poursuit l’expérience en fantasy. A découvrir dès l’âge de 13 ans environ.

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Chronique Jeunesse : Nils & Zéna – Tome 1 et 2

Une trilogie de romans noirs pour la jeunesse, Nils & Zéna sont dans la place !

Parue en 2017, la série de romans jeunesse Nils & Zéna est sortie chez Pépix. Il s’agit d’une trilogie de romans policiers qui font partie de la très réduite collection Pépix Noir.

Un duo improbable et atypique

Nils est un crack en informatique, très renfermé sur lui-même, sa rencontre avec Zéna va le changer. Zéna est une adolescente très vive d’esprit dotée d’une mémoire photographique elle a pour animal de compagnie un corbeau acariâtre.
A eux deux, ils peuvent tout faire ou presque ! Et justement, leur quartier va bientôt avoir besoin de leur courage et de leur vivacité d’esprit. Il semblerait que quelque chose se trame dans leur ville, mais impossible d’en savoir plus… tout ce que l’on sait, c’est que le manoir abandonné du coin vient mystérieusement d’accueillir un nouveau propriétaire…

Sympathique pour qui souhaite découvrir le genre policier

Nils & Zéna, c’est le genre de série idéale pour faire découvrir un genre pas si usité que cela en jeunesse : le policier pur. Oui, il y a quantité de romans qui mélangent enquête et mystères dans une ambiance relativement familière, rassurante. Ici cependant, on est dans du vrai premier polar avec une histoire relativement réaliste (ou presque) et assez sombre, ce qui est rare en jeunesse pour les 9/11 ans.


Il est ici question de harcèlement, de menaces, de pauvreté (Nils est issu d’une famille qui n’a quasiment aucun moyens financiers), de différence et de dealers (de vêtements !) qui effrayent le quartier. On est donc bien loin d’une ambiance Club des Cinq ou Alice Détective ! Le tout se déroule dans une atmosphère très urbaine, entre résidence pavillonnaire un peu à l’écart et grandes barres d’immeubles. D’où le fait que je pense que ce genre de roman noir est assez rare en littérature jeunesse. Il fallait essayer, mais je ne suis pas certaine que cela ait fonctionné car la collection Pépix Noir référence très peu d’ouvrages.

Personnellement, j’ai trouvé ces deux premier tomes intéressants, mais je n’ai pas été prise par l’élan général de l’intrigue. En effet, je trouve qu’il y a un écart très creusé entre l’âge ciblé et les thématiques. Nils & Zéna est relativement violent, avec des scènes parfois un peu brutales (enlèvement, séquestration, menaces, animal tué…) qui créent un décalage entre le contenu et l’âge ciblé. D’où peut-être le fait que la série n’ai pas pas franchement trouvé son public ? (je n’ai aucun chiffre de vente, c’est uniquement une supposition et un ressenti de lectrice).
Je comprends que l’autrice et l’éditeur aient eu envie de proposer autre chose, un texte plus sombre, plus mature que ce que l’on voit en jeunesse habituellement. Une idée louable, mais il semblerait que cet essai ne soit pas concluant.

Ainsi, Nils et Zéna est une série qui se lit vite et qui se veut efficace, ce qu’elle est. Cependant, je n’ai pas réussit à franchement apprécier l’intrigue et je m’arrête à la lecture des deux premiers tomes sur trois. Les romans font passer un bon moment de lecture, mais sans éclat, mais il n’est pas facile de sortir du lot tant la production est titanesque chez les 8/11 ans !

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Chronique : La société très secrète des sorcières extraordinaires

De la cosy fantasy urbaine à lire comme on savoure un bonbon… Une lecture, douce, rassurante et emplie de belles surprises !

Premier roman de l’autrice britannique Sangu Mandanna à paraître en France, l’ouvrage La société très secrète des sorcières extraordinaire fut un véritable phénomène éditorial. Outre-Manche, l’ouvrage a bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille… alors autant dire qu’il était extrêmement attendu en France ! Alors, quand Lumen a annoncé avoir acquis les droits de l’ouvrage, l’engouement était déjà là. Le roman vient de paraître en librairie le 24 août 2023. Alors, est-ce le régal littéraire promis ? Pour moi, oui.

Une fiche de poste intrigante…

Quand Mika Moon reçoit en MP sur les réseaux sociaux une offre de poste étrange, elle se dit qu’elle a affaire à quelqu’un d’un peu frappé. En effet, son interlocuteur lui fait savoir qu’il recherche désespérément une sorcière pour quelques mois, sans en dire beaucoup plus… Le souci, c’est que Mika est en effet une sorcière, mais que cela n’est pas censé se savoir.

Depuis des centaines d’années, les sorcières vivent isolées les unes des autres, leur concentration physique rendant la magie instable et dangereuse. Ainsi, Mika n’a aucun contact avec les autres sorcières en dehors d’un rendez-vous trimestriel très formel. Mais l’existence des sorcières est un secret bien gardé… Alors comment la jeune femme va-t-elle réagir à l’étrange proposition de travail aux conditions mystérieuses ?

Un livre doudou à savourer

Vous avez le cafard ? Vous avez envie de magie mais pas de grandes intrigues où les machinations vont bon train et où il faut dresser l’arbre généalogique de chaque personnage ? Ce roman est fait pour vous. Il mélange à la perfection univers réaliste teinté de magie, le tout dans une ambiance extrêmement rassurante.

Vous verrez, le lieu où va se rendre Mika se nomme la Maison de Nulle-part. Et vous voudrez vous-même vous trouver un cocon à l’image de cette demeure aux allures de chalet caché par la végétation et la magie. Tout n’est que douceur dans cette lecture, même quand on parle menace de mort et accueil glacial. Même quand l’héroïne ne sait plus où elle en est, ni quoi faire de sa vie. Même quand on la sent au bord du désespoir tant sa solitude a toujours été grande… Il y a toujours un petit quelque chose qui la fait tenir, et nous, l’aimer encore plus.

Les personnages sont une petite dizaine, et tous, sans exception ont un trait de caractère attachant si ce n’est plus. J’avoue avoir un faible pour Ian et son exubérance vestimentaire (entre autres) et évidement une énorme prédilection pour le personnage le plus torturé et le plus charmant de la Maison de Nulle-part : Jamie.

Mais outre les personnages, l’autrice a réussi à créer un univers paradoxal car à la fois étrange et rassurant. Vous découvrirez l’art de recueillir de la poussière d’étoile pour faire un thé réconfortant ou encore comment maîtriser l’art du voyage par raccourci magique ! Dans cette intrigue douce, tout fonctionne : on s’y sent bien, dorloté, comme Mika qui commence peu à peu à trouver ses marques. Les quatre-cent pages que constituent le roman défilent à une vitesse folle, et c’est bien là le seul défaut du roman !

Quitter les personnages et cet univers si doux et rassurant est un crève-cœur. D’autant que certaines relations entre plusieurs personnages sont magnifiquement dépeintes, notamment ce que va peu à peu ressentir Mika pour ses trois petites protégées. Dire que l’une d’elle élaborait des projets de meurtres au début du roman !

Ainsi, ce roman est dans la plus pure essence d’un genre qui se développe depuis quelque temps dans le monde de l’imaginaire anglo-saxon : la cosy fantasy. On y retrouve des liens sociaux forts, loin des grandes intrigues qui bouleversent le monde. Nous sommes dans un microcosme rassurant, avec ses problématiques à échelle humaine, ce qui le rend doux et malléable. Si vous avez envie de douceur, c’est donc le roman parfait pour l’automne à venir… Belle et douce lecture à vous… Dès 16 ans (juste à cause d’une seule scène spicy, pas le choix !).

Chronique roman graphique : Arden High – Tome 1 – La nuit des rois et des reines

Une romance douce et bienveillante dans un lycée géré par des êtres féériques directement inspirés de Songe d’une nuit d’été…

Un petit délice !

Si vous aimez le fantastique par touches légères et les intrigues se déroulant dans le plus pur style campus américain, ce premier tome de la saga de romans graphiques Arden High pourrait bien vous plaire.

Au programme : de la romance, de l’inclusivité, des non-dits à foisons et des situations mignonnes et parfois délicates.

Bienvenue à Arden High !

Vi est une ado comme les autres, hormis le fait qu’elle a un frère jumeau, et qu’il a décidé de ne pas aller dans le même établissement scolaire qu’elle cette année. Elle aime s’habiller d’une façon « garçonne » et se définit comme queer. Et bien que cela ne soit pas un étendard, elle entend bien assumer sa façon d’être. Et chose heureuse, Arden High est le genre de lieu où l’on peut être qui l’on souhaite sans aucune remarque ou jugement. Un soulagement pour Vi, mais l’absence de son frère lui pèse de plus en plus… Et cela va s’accentuer encore quand des sentiments nouveaux vont s’en mêler.

Vi est sous le charme d’Orsino qui est lui-même sous le charme d’Olivia qui elle-même est sous le charme de quelqu’un d’autre… Une mise en abîme amoureuse délicate qui va encore se compliquer dès lors que la nuit des rois et des reines approche !

Un beau mélange entre magie, amour et amitié

Même si j’ai beaucoup apprécié l’intrigue, c’est avant tout l’univers mélangeant campus et magie qui m’a séduite. Quand en plus on comprend que quantité de personnages sont directement inspirés par Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, c’est encore plus savoureux ! Ainsi, vous croiserez Puck, ou encore Tatania (bien qu’ici elle se nomme Tanya), et dès le début de l’ouvrage, le rideau se lève avec cette phrase : « Le monde entier est un théâtre« .

Outre cette ambiance merveilleuse qui plane continuellement bien que de façon vaporeuse sur l’ouvrage, on retrouve tous les ingrédients d’une belle romance torturée. Si vous aimez les personnages qui n’osent pas s’avouer leurs sentiments, ceux qui sont perdus, les quiproquos et les rebondissements remplis d’émotion, ce livre est pour vous ! Et si vous aimez les couleurs déclinées autour du violet, cela va également vous plaire…

Ainsi, La nuit des rois et des reines, c’est avant tout une bouffée de positivité colorée et plaisante à lire. Un petit concentré de douceur, le tout avec de beaux dessins, des couleurs chatoyantes, un univers réconfortant, et totalement safe. Le genre d’ouvrage qui fait du bien à lire. Si seulement Arden high existait ! A découvrir dès l’âge de 14 ans.

Chronique : Karasu Kids – Tomes 1, 2, 3

Une série de romans pour la jeunesse qui se propose de faire découvrir le Japon autrement

La série des Karasu Kids est parue chez Larousse en juin 2022. Son but ? Faire découvrir la culture nippone aux plus jeunes au travers des aventures d’un groupe d’enfants. Cela commence comme une enquête et se transforme en quête pour empêcher l’éveil de monstres mythiques et millénaires…

Aymeric Jeanson est l’auteur de cette petite série de romans. Il également éditeur et se passionne également pour la bd, ce qui explique les quelques planches de type manga que l’on retrouve dans les romans Karasu Kids.

Auren, l’illustrateur, est nourri depuis toujours par la pop culture japonaise, et cela se voit dans son œuvre. C’est lui qui a créé tout l’univers graphique des Karasu Kids.

Tout commence à Hokkaido

Bienvenue sur l’île d’Hokkaido, où vont se dérouler d’étranges événements qui vont bouleverser la vie de quatre enfants. Mais au début de cette histoire, ils ne se connaissent pas vraiment, et pour d’autres ne s’apprécient guère. Mais par la force des choses, la petite équipe va devenir Les Karasu Kids, un quatuor d’enfants qui vont tenter de sauver la vie qu’ils connaissent. En effet, des esprits ancestraux sont à l’œuvre, et ils sont fort mécontents. Ce que l’on pense être une catastrophe écologique est en réalité la manifestation de ces créatures millénaires. C’est là qu’interviennent les Karasu Kids !

Une lecture qui m’a peu emballée

J’ai lu premier tome de la saga avec une légère curiosité, mais je demandais clairement à être convaincue. Moi qui adore le Japon et sa culture et qui suis libraire jeunesse, cette série avait tout sur le papier pour m’emballer. Et pourtant, ça n’a pas pris. J’ai insisté en lisant entièrement le second tome, qui ne m’a pas plus séduite. J’ai alors entamé le troisième opus, et me suis arrêtée au premier tiers du roman : à quoi bon acharner si l’on n’aime pas ?

Mais alors, qu’est-ce qui pour moi a pêché dans cette nouvelle série de romans ? J’ai du mal à le définir précisément. Il y a de l’aventure, on en apprend (un peu) sur le Japon et sa culture, en particulier sur ses mythes et créatures issues de l’imaginaire. Les chapitres sont courts, il y a quelques illustrations, ce qui est parfait pour les 9/10 ans.

J’ai eu un mal fou à m’attacher aux personnages et à les apprécier, d’ailleurs je n’ai jamais vraiment réussit, sinon je n’aurais pas abandonné ce troisième tome. J’ai trouvé leurs dialogues parfois trop « scolaires », répondants à une problématique, mais sans qu’on croie en l’existence de ces personnages. En un mot, pour moi, ils manquaient d’âme. C’est d’autant plus dommage quand on voit que le duo qui a créé la série et passionnée par le Japon. Mais pour moi, il manque un liant, un élément qui aurait fait basculer l’histoire vers quelque chose de plus vivant, plus entrainant.

L’idée d’insérer quelques pages de type manga dans les romans est très sympathique, à tel point que je trouve dommage qu’il n’y ait pas eu plus de planches. On en retrouve entre six et sept par roman alors que ça aurait pu être un vrai argument si il y en avait eu plus.

L’une des choses qui m’a plus cependant, c’est ce mélange entre fantastique et écologie. Je m’explique, les créatures ancestrales qui sont réveillées le sont par des perturbations d’ordre écologique. Ainsi, Les Karasu Kids deviennent des protecteurs de l’environnement en luttant contre les méfaits de ces créatures (qui ne sont pas nécessairement mauvaises et qui subissent l’activité humaine). Cet aspect de la série et bien amené et m’a bien plu.

Ainsi, je ne saurais pas dire exactement ce qui m’a déplu personnellement dans cette saga, mais elle est pour moi totalement dispensable. Cela ne remet pas en question le travail et la passion des auteurs pour le Japon, bien entendu. C’est simplement que je n’y ait pas trouvé mon compte et que je trouve qu’il y a mieux pour cette tranche d’âge. sur la même thématique : Yôkai de Thibault Vermot chez Sarbacane, par exemple. Ou encore Le jeu d’Hiroki d’Eric Senabre chez Didier Jeunesse sont des romans parfaits pour découvrir de façon distrayante le Japon et sa culture incroyablement dense.