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Chronique d’un album jeunesse pour les adultes : Esther Andersen

Paru en 2021 aux éditions Gallimard Jeunesse, Esther Andersen est un album jeunesse de grand format, de taille un peu plus importante que les albums que l’on a l’habitude de voir.
Timothée de Fombelle n’est plus un auteur à présenter, on lui doit des romans jeunesse devenus désormais des classiques : Vango, Tobie Lolness ou encore Alma. tous sont parus chez Gallimard Jeunesse.

Irène Bonacina quant à elle est illustratrice, elle a notamment réalisé les dessins de la série de premières lectures Oscar et Carosse chez L’école des Loisirs. Elle a également illustré quelques albums pour la jeunesse.

Une histoire à l’odeur d’embruns et de vacances…

Cet album nous conte l’histoire d’un petit garçon qui passe ses vacances au bord de la mer… Le temps s’écoule lentement, doucement… « Les vacances avaient la forme d’un escargot » dit-il. Et c’est bien cela dont il est question ici : savourer les petites choses de la vie, la douceur d’exister et se délecter des rencontres que l’on fait en chemin. Et justement, le jeune narrateur de cette histoire va faire une rencontre atypique et charmante en la personne d’Esther Andersen…

Doux et charmant

Cet album fait partie pour moi du cercle des fameux albums jeunesse pour adultes. En effet, je trouve qu’il faut avoir un regard d’adulte pour savourer pleinement cette lecture au goût doux-amer… C’est très beau, légèrement mélancolique, mais le message essentiel est qu’il faut savourer les petits plaisirs de la vie, et encore plus les belles rencontres.

C’est tout doux, touchant, pas nécessairement mémorable mais tout à fait savoureux, à lire durant les chaudes nuits d’été avec l’odeur de la mer qui chatouille nos narines…

Le texte de Timothée de Fombelle et les dessins d’Irène Bonacina fonctionnent en parfaite harmonie. Les illustrations minimalistes et douces aux tons d’aquarelle n’étant pas sans rappeler celles de Sempé, il n’est pas étonnant que l’ouvrage soit paru chez Gallimard !

Ainsi, cet album est une jolie réussite, mais à réserver à un lectorat assez grand car on y parle du temps qui passe et de savourer les petits plaisirs de la vie qui se délitent parfois quand on grandit. En réalité, c’est un texte qui s’adresse à la part d’enfant enfouie dans le cœur de chaque adulte…

Chronique : La Horde

Un roman fantastique qui nous fait peu à peu sombrer dans l’horreur et le glauque… Aussi terrible que beau dans son ignominie.

Sibylle Grimbert est une auteure française confirmée, avec plus d’une dizaine de romans à son actif. Elle écrit aussi bien pour les adultes que pour la jeunesse, et cela dans de nombreux genres différents.

Avec La horde, paru chez Anne Carrière en janvier 2018, elle fait une incursion remarquable dans le domaine de l’horreur…

Le charme d’une enfant de dix ans

Quand on est une entité obscure qui couve depuis des millénaires à attendre son heure, tout paraît éphémère… Mais quand Ganaël découvre l’existence de Laure, dix ans, il sait qu’il pourra peut-être la faire sienne, la corrompre jusqu’à la lie… pour devenir avec elle quelque chose de terrible que personne n’a encore jamais connu.

Terriblement noir. Atrocement plaisant.

La horde est le genre de roman où l’on pense que l’auteur et ses personnages n’oseront jamais aller aussi loin dans la noirceur. Et pourtant… ils le font. Ils font même pire que ce que l’on ose imaginer, et c’est justement cela qui est savoureux. Cette imprévisibilité. Cette noirceur inattendue et délectable le tout servi par une écriture acérée.

L’histoire de La horde est prégnante, mémorable. Elle vous colle à l’esprit tant elle est bien pensée et écrite. Tout nous est conté du point de vue de Ganaël, l’esprit malfaisant qui a décidé d’élire domicile dans Laure. Peu à peu, il prend de plus en plus de place dans son corps et son esprit…

Au début, Laure ne comprend pas qu’elle est la seule personne à vivre cette expérience que l’on peut assimiler à une possession. Mais peu à peu, elle assimile ce que Ganaël lui inculque, son âme se noircit, ses idées s’obscurcissent. Elle devient prétentieuse, cruelle même. Jusqu’à quel point l’influence de Ganaël change-t-elle Laure ? Difficile à dire, mais terriblement passionnant.

L’histoire de cette possession ne dure que quelques semaines environ, dans un village de vacances où la famille de Laure a posé ses valises. Mais ce laps de temps suffira à changer à jamais Laure… et Ganaël. Le démon qui loge au plus profond de Laure va découvrir la vie humaine et y prendre goût d’une façon unique. De même que Laure va aimer le pouvoir que lui procure la présence de Ganaël même si ce dernier la manipule comme un jouet. Et surtout… la naïveté et l’innocence du démon est touchante. J’ai bien conscience que cet adjectif est totalement paradoxal : démon/naïveté. Et pourtant, c’est exactement l’effet qu’à réussit à insuffler si justement Sibylle Grimbert.

Que peux bien donc donner une telle union malsaine ? Qui prendra le pouvoir sur qui ? Que souhaite réellement Ganaël ? Tous les chemins et d’autres encore sont exploités avec talent par Sibylle Grimbert.

L’histoire qu’elle nous offre est aussi horrible que belle. Elle fait froid dans le dos et ose nous transporter dans un cauchemar éveillé d’une justesse confondante.

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Dire que j’ai aimé La Horde est un doux euphémisme tant c’est original et détonnant. Beau, extrêmement sombre, inattendu… Si vous aimez les romans noirs aux élans fantastiques, ce livre est pour vous ! A mettre en haut de la liste dans le genre roman d’horreur français… Je n’avais pas eu un aussi grand coup de cœur depuis Le Premier de Nadia Coste.

Chronique : Que du bonheur !

Que du bonheur !Journal intime d’une ado qui passe une année franchement… moisie !

Rachel Corenblit est une auteur française très prolifique. Elle écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes et affectionne en particulier le registre de l’humour… Elle a notamment écrit : Quarante tentatives pour trouver l’homme de sa vie, La fantastique aventure de Woua-Woua le chihuahua ou encore Plié de rire, pour ne citer qu’eux.

Et cette nouveauté parue dans la collection DoAdo du Rouergue ne fait pas exception.

Journal intime en demi-teinte

Un chat mort, une trahison odieuse d’une soi-disant meilleure amie, les parents qui se séparent… et encore, ce n’est que le début des mésaventures d’Angela, narratrice et personnage principal de ce journal intime. Et encore, le revers de la médaille n’est même pas encore tombé sur le coin du nez de notre jeune héroïne !

Un récit aux chapitre courts, relativement drôle, mais pas mémorable…

Bienvenue dans la tête d’une ado tout à fait normale et donc un peu déjantée ! La jeune Angela commence effectivement l’année en fanfare… mais dans le mauvais sens du terme. Rien ne va plus dans sa vie, que ce soit au niveau des amitiés, des amours ou de la famille…

En ce qui concerne la narration d’Angela, elle est plutôt réaliste, mais je n’ai pas réussi à m’attacher à ce personnage… Elle enchaine les casseroles et les déconvenues, mais le tout sans être véritablement convaincante (selon moi).

Le quotidien de la jeune fille a beau être un peu drôle et loufoque, il ne sort pas franchement du lot, et il en faut beaucoup de nos jours pour faire un roman/journal intime d’ado convaincant. Ils sont très nombreux à s’y être essayés avec plus ou moins de succès : Le journal d’Aurélie Laflamme d’India Desjardin, Le Journal d’une princesse de Meg Cabot, la série 15 ans et 16 ans de Sue Limb.

Alors, certes, nous sommes dans un roman beaucoup moins fleur bleue et beaucoup plus réaliste que du Aurélie Laflamme ou du Meg Cabot, mais je trouve que le roman de Rachel Corenblit n’est pas à la auteur d’un des romans de Sue Limb, par exemple. Que du bonheur ! est le genre d’ouvrage que l’on lit sans déplaisir, mais qui ne laisse aucun souvenir une fois terminé.

De plus, les quelques illustrations, dessins et photos ajoutés pour donner plus de réalisme à l’ouvrage n’apportent que peu de choses et on même un côté « artificiel ». Ce qui donne l’effet contraire à celui voulu initialement…

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Au final, cette lecture m’a laissé assez indifférente, ce qui est très rare quand je lis un ouvrage paru chez Le Rouergue. C’est un éditeur pour lequel j’ai un affect tout particulier et dont je trouve les choix éditoriaux originaux et très souvent percutants et prégnants. Cette lecture n’a pas fait mouche, mais ça arrive, on ne peut pas tout aimer dans la vie comme dans nos lectures !

Chronique Jeunesse : Le journal de Gurty

Le journal de GurtyJournal intime foufou d’une chienne complètement barrée

Il est paru en mai 2015 dans la super collection jeunesse Pépix chez Sarbacane, et il est super… voici le Journal de Gurty ! L’ouvrage est écrit par Bertrand Santini, dont le travail a été mis en lumière grâce à son album Le Yark (2011 chez Grasset Jeunesse). On lui doit également Jonas, le requin mécanique entre autres albums destinés à la jeunesse.

Les vacances en Provence, c’est patte en l’air !

Gurty arrive en vacances en Provence, et ça va être génial ! Elle va retrouver son amie Fleur (une chienne que son maître prenait pour un hamster) qui a tout le temps peur de tout et de tout le monde. Mais il y a aussi l’écureuil perché en haut de son arbre qui l’agace depuis longtemps… sans oublier le chat du voisin que Gurty surnomme… tête de fesses !

Bref, les vacances s’annoncent aussi drôles que mouvementées, et cela pour notre plus grand plaisir.

Le journal de Gurty inside 1Poilant, original, tordant, rigolo, égayant, comique, désopilant… on continue ?

Vous l’aurez compris, Le journal de Gurty a été un véritable petit coup de cœur. La façon dont Gurty s’exprime est tellement barrée qu’on ne peux rire. L’écriture est aussi fofolle que la petite chienne et on se retrouve avec des scènes très courtes qui passent du coq à l’âne, et oui, ça fuse dans la tête de Gurty ! Certaines phrases et passages sont juste épiques :

« Accrochée à sa branche, Fleur ne faisait pas du tout hi hi de rire, mais plutôt pipi de peur, mais comme il y avait du soleil, ça a fait un arc-en-ciel et c’était joli »

Le journal de Gurty inside 2Oui. Il a osé. Et moi je trouve ça merveilleux de se lâcher comme ça sur un ouvrage pour les jeunes lecteurs. Pas de tabous, pas d’interdit. On peut tout leur faire lire et tout leur dire du moment que c’est bien fait, et c’est ici le cas !

« Moi, je n’aime pas les barbes à papa, parce que c’est assez sucré. Je n’aime pas le rose non plus, parce que ça fait un peu cucul. Malgré tout, j’ai fait pipi dessus pour me l’approprier, car j’aime bien que tout soit à moi, même ce que je n’aime pas »

Et ce n’est que l’une des très nombreuses phrases géniales de Bertrand Santini. Par ailleurs, c’est aussi lui qui a réalisé toutes les illustrations du roman. Et oui, en plus d’écrire drôlement bien, il dessine du tonnerre…

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Le journal de Gurty inside 3Gurty est là, elle existe et elle a une personnalité bien à elle qui la rend inoubliable pour les lecteurs : elle est aussi mignonne que diabolique, adoptez-là ! Alors… à quand de nouvelles vacances avec elle ?

A ne pas louper, c’est à découvrir dès l’âge de 8 ans environ, est c’est parfait pour les vacances !

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Chronique : Une saison goût citron – Tome 1

Une saison goût citron 01Une parfaite lecture pour s’évader dans les Hamptons… que ce soit l’été ou non !

Peut-être connaissez-vous déjà Joanna Philbin pour sa trilogie girly Manhattan Girls (trois tomes dans la collection Wiz). Une saison goût citron inaugure une toute nouvelle série de l’auteur en France. Paru en juin dans la collection Wiz, l’ouvrage s’intitule The Rules of summer en langue originale. Un second opus est déjà disponible aux États-Unis.

Si vous cherchez un bon roman à la fois drôle et léger avec une bonne dose de romance, c’est par ici !

Rory, bosseuse mais la tête dans les nuages…

Tout le long du roman, nous suivons la jeune Rory : plus responsable que sa mère, l’adolescente s’occupe de tout. C’est elle qui paye les factures, qui enchaine les petits boulots en plus de ses études, et encore elle qui soigne les peines de cœur (régulières) de sa mère. Quand on voit à quel point mère et fille sont différentes, on se demande si les rôles n’ont pas été inversés.

Alors pour « s’offrir » des vacances dans ses moyens, Rory décide de travailler dans les Hamptons (une région très chic de Long Island, à l’Est de New York, au bord de l’Océan Atlantique). Le marché est simple : elle doit s’occuper des courses et de diverses emplettes pour la famille Rule, en échange, elle est nourrie et blanchie. Et quand on découvre le cadre dans lequel elle travaille, Rory est plutôt chanceuse… Mais c’est sans compter sur sa rencontre avec le fils des Rule, Connor, absolument charmant et sexy et sa sœur Isabel, une peste aussi belle qu’insupportable. Rory tiendra-t-elle tout le long des vacances dans cette ambiance tendue où les Rule sont à la fois gentils et condescendants avec elle ?

Quoi qu’il en soit, grâce à sa bonne humeur et ses rêveries continuelles, Rory pourra peut-être déjouer les pièges de ces vacances où les sentiments ont la part belle.

Rules of summer 01Une belle petite romance d’été, à lire sans complexe !

Sans prétention et absolument délicieux, Une saison goût citron est un petit plaisir de lecture qui ne joue pas sur les apparences. Ce livre nous offre exactement ce qui nous est promis : de la romance, une belle plage, et un cadre de rêve.

Grâce à ce roman, on se plonge avec plaisir dans le monde de la bourgeoisie contemporaine où les domestiques sont encore monnaie courante.

C’est ainsi que l’on se glisse dans un univers à mille lieues de celui que l’on connaît : soirées in, budgets incroyable pour de simples courses… Découvrir ce monde de paillettes est intéressant et grisant, en particulier pour Rory, qui perd aisément ses repères… et son cœur ! Il est en de même pour Isabel, la jeune adolescente imbuvable qui a le même âge que Rory. L’auteur émet un parallèle intéressant, car chacune des deux jeunes filles vont vivre la même chose : Rory tombe amoureuse d’un nanti tandis qu’Isabel s’éprend d’un garçon issu de la classe populaire…

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En bref, ce roman est une belle petite bouffée d’air frais à lire pendant les vacances, mais pas uniquement ! Un second tome est à paraître, il est déjà sorti aux États-Unis en juin dernier sous le titre Since last summer… nous l’attendons avec plaisir chez nous !

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Chronique : Les cousins Karlsson – Tome 1 – Espions et fantômes

Les cousins Karlsson 01Si le club des cinq était suédois, ils se seraient appelés les cousins Karlsson !

Écrite par Katarina Mazetti, la série de romans Les cousins Karlsson est arrivée en France en mai 2013. Depuis, ce sont déjà quatre tomes au total qui sont parus, tous aux éditions Thierry Magnier et Gaïa.

Katarina Mazetti est une auteur suédoise très connue dans le domaine du roman adulte. Elle a notamment écrit les ouvrages Le mec de la tombe d’à côté, Les larmes de Tarzan ou encore Mon doudou divin, tous parus chez Actes Sud. Avec les cousins Karlsson, elle signe une incursion réussie et remarquée dans la littérature jeunesse.

Des vacances sans télé, sans ordinateur et… sur une île !

Présenté comme ça, il semblerait que ça ressemble aux pires vacances possibles pour des enfants… et c’est d’ailleurs ce que se disent Julia, Daniella, George et Alex… mais ça c’était avant.

Les cousins Karlsson ne se sont pas vus depuis des années : entre une mère artiste de la scène toujours en tournée, des parents cuisiniers en France et d’autres en Suède la famille est pour le moins éparpillée. Mais cette année, c’est justement l’occasion de réunir cousins et cousines pour des vacances inoubliables. Les parents de chacun sont occupés et se doivent de laisser leurs enfants chez leur sœur : Tante Frida, artiste renommée, qui vit sur… une île. Sans eau courante ni télé ou autre technologie, Tante Frida est aussi étrange que son mode de vie et ses œuvres !

Impossible de s’ennuyer avec une famille aussi imaginative que les Karlsson, alors quand il est question de feux de camps qui s’allument en pleine nuit et des boîtes de conserve qui disparaissent… ils sont sur le coup.

Frais, drôle et mystérieux, juste comme il faut

L’ambiance de ce roman est particulière : à la fois policier pour la jeunesse et récit d’aventure, on immédiatement prit par l’histoire simple et efficace de ce premier tome.

Chaque membre de la famille a des particularités qui le rend immédiatement reconnaissable et surtout attachant ! Personnellement, j’ai un petit faible pour Daniella (surnommée Bourdon parce qu’elle adore manger et qu’elle fait beaucoup de bruit) et son cousin Alex, un futur grand chef cuisinier, comme ses parents.

Mais les autres ne sont pas en reste, Tante Frida est également géniale dans son genre : totalement hermétique à la technologie et à fond dans ses amas de bois et de fils de fer que les galeries s’arrachent… elle est aussi débridée que charmante.

Comme dit précédemment, de nombreux mystères imprègnent l’île de Tante Frida depuis quelque temps. Outre les boîtes de conserves qui diminuent plus vite qu’elles ne sont consommées, l’île semble le lieu de cachette idéal d’individus malveillants… ou autre chose ? Entre les ombres qui tapissent la forêt le soir et l’imagination débridée des cousins, difficile de dissocier le rêve de la réalité. Quoi qu’il en soit, on est nous aussi à fond dans cette histoire !

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Ce roman d’aventure est parfait pour faire découvrir le genre à de jeunes lecteurs d’environ 8-9 ans. Il est idéal à lire avant Le Club des Cinq, car moins dense mais tout aussi passionnant. L’histoire est à la fois drôle et fascinante de bout en bout, et l’écriture de Katarina Mazetti est d’une légèreté surprenante.

A lire sans modération pour se laisser surprendre par une nouvelle série de qualité qui n’a pas fini de faire parler d’elle… N’hésitez pas une seconde, c’est un vrai coup de cœur ! Déjà trois autres tomes sont parus, et nous en reparlerons très bientôt, c’est certain.

Chronique : Créatures

creaturesUne incursion en Italie où la mythologie se mêle à la vie d’une ado d’aujourd’hui…

Publié en juin 2011 chez Plon Jeunesse, Créatures est le dernier ouvrage en date du français Florian Ferrier. Il a notamment écrit quelques romans pour adolescents dans la collection Karactères aux éditions Seuil mais est surtout connu pour son œuvre bd destinée à la jeunesse et coécrite avec sa femme : Hôtel Etrange.

De calmes vacances en Italie… ou presque

Une famille française décide de passer ses vacances en Italie, composée des deux parents et de deux sœurs on ne peu plus différentes : Marie et Olympe.
Marie est tout ce que doit incarner une parfaite jeune fille : belle, à la pointe de la mode, cultivée et bonne en classe. Olympe, elle fait un pâle figure à côté d’elle : mal dans sa peau et renfermée, elle est en conflit permanent avec Marie, cette dernière n’arrêtant jamais de la diminuer.

Mais le comportement d’Olympe va changer à la suite d’un terrible tremblement de terre. Elle va se retrouver des mètres sous terre, seule avec pour seule compagnie une jeune fille étrange et évanescente et une sorte de cercueil très étrange… qu’elle va ouvrir malencontreusement, poussée par une force invisible. Elle libère ainsi une créature terrible et tombée dans l’oubli depuis des siècles : un animus.
Une course poursuite commence alors entre Olympe, la créature et la police italienne qui a de nombreuses questions à poser à l’adolescente…

Un scénario par trop classique

L’idée de base de ce roman était assez originale : la découverte d’une créature mystérieuse et terrifiante qui poursuit un but périlleux pour les humains ; mélange d’historique et de fantastique… mais le rendu est au final assez décevant.

La difficulté majeure de ce roman réside dans son intrigue au ficelage un peu trop prévisible.
L’intrigue est intéressante, mais pas captivante : il manque à l’univers de cette histoire le « truc » qui la rendrait originale. Un univers plus développé aurait certainement été un plus.

D’autre part, l’archétype de la jeune adolescente mal dans sa peau qui va se découvrir des pouvoirs surnaturels à un goût de déjà-vu qui ne passe pas à la lecture. Le problème étant que tous les personnages ont des traits de caractères trop forcés, ils sont par conséquent assez peu crédibles. Dommage.
La « créature » personnage tout de même central, qui donne son titre au roman reste au final bien mystérieuse, mais après tout, il s’agit d’une orientation crédible. En dire peu dessus est un choix qui se respecte, même si je trouve qu’il aurait été intéressant d’en savoir plus, en particulier au niveau de sa relation ambigüe avec l’héroïne, Olympe.

En somme, Créatures n’est pas un mauvais roman mais il se laisse vite oublier…

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Chronique : Quatre filles et un jean – Tome 1

quatre filles et un jeanQuatre bouts vies complètement différents, un fil conducteur :    LE jean.

            Quatre filles est un jean est avant tout une histoire d’amitié, de rencontres, d’émotions nouvelles. La vie de ces jeunes filles n’a absolument rien d’extraordinaire, bien au contraire. Elles doivent leur amitié à leur mères qui se sont connues toutes les quatre à un cours d’accouchement. Au fil des ans les enfants sont devenues amies, leur mères se sont éloignées l’une de l’autre. Voici une courte présentation de ces « Quatre filles ».

Carmen vit très mal le divorce de ses parents et ne voit pratiquement plus son père ; Tibby elle est introvertie, réservée et très timide ces traits de caractère lui portent parfois préjudice dans la vie ; Bridget est l’image même de la fille canon, elle sait ce qu’elle veut et parvient toujours à ses fins même si ça n’est pas toujours pour son bien ; Lena est certainement la plus « normale », mais son voyage en Grèce dans sa famille va la changer…

Le fil de l’histoire c’est LE jean, qui va être le témoin de leur histoire : aventures, sentiments, désarroi. Chacune son tour, une des filles poste le jean à l’autre et l’accompagne d’une lettre. Voilà le concept.

Ce premier tome (sur quatre au total) est vraiment une bonne découverte. La vie de chacune de ces filles normales et hors du commun à la fois est captivante, on meurt d’envie de savoir ce qu’il va advenir par la suite. Le bout de vie qui m’a le plus touchée est celui de Tibby, qui contre toute attente va agir face à une situation des plus difficiles, c’est aussi celle dont l’histoire a réussi à me tirer quelques larmes…

Si un livre arrive à vous faire ressentir et vivre les émotions de ses personnages, c’est que c’est une merveille. Car si on lit, c’est pour se sentir autre, partir ailleurs pour un temps, voyager. Quatre fille et un jean est une merveille, merci Ann Brashares.