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Chronique : Le Cycle des Xeelees – Tome 1 – Gravité

Le cycle des Xeelees 01Et si les lois de la gravité étaient différentes dans un autre système solaire, à quoi ressemblerai-t-il ?

Stephen Baxter, grand maître de la science-fiction internationale a écrit un de ses cycles les plus ambitieux avec le Cycle des Xeelees. Paru en France plus de 17 ans après sa parution originale, les éditions Pocket reprennent le flambeau en format poche (le Bélial ayant assuré la publication en grand format).

Le Cycle des Xeelees compte quatre tomes, mais si vous ajoutez Le cycle des Enfants de la destinée (trois tomes chez Pocket) où l’on retrouve les Xeelees mais aussi certains personnages dans les deux séries, cela fait une saga de sept tomes au total.

Parmi les ouvrages majeurs de Baxter, puisqu’on ne peut pas tous les citer, vous trouverez : Evolution (2 tomes), Les Univers Multiples (3 tomes) ou encore Les vaisseaux du temps. Dans ses dernières actualités, on peu citer notamment sa dernière parution coécrite avec Terry Pratchett aux éditions l’Atalante : La Longue Terre.

Un monde aux lois physiques déstabilisantes

Creuser le cœur d’une étoile ? Rien de plus normal pour Rees, un jeune homme vivant sur la Ceinture, un agglomérat de métaux et autres matériaux récupérés. Le travail sur l’étoile est extrêmement difficile et physique ; gravité de plus de 4g oblige.

Mais à quoi bon creuser une étoile ? Pour subvenir aux besoins primaires de la Ceinture, qui échange le précieux métal extrait contre de la nourriture avec le Radeau, cité spatiale supérieure en de nombreux points. C’est au Radeau que les scientifiques travaillent, c’est au Radeau que la nourriture est abondante, et c’est encore au Radeau que les grandes décisions se prennent… les habitants de la Ceinture n’ont pas leur mot à dire dans ces choix…

Dans ce monde inégalitaire et sans réel but, Rees se pose de nombreuses questions. Son destin est-il de creuser jusqu’à l’épuisement cette étoile ? Pourquoi personne ne se rebelle contre le système injuste établi par le Radeau ?

A l’image d’une quête initiatique aux milles et une découvertes, Gravité est un merveilleux voyage qui nous ouvre les portes d’un monde aux lois physiques dont les effets nous sont inconnus.

Une sf accessible et curieuse

Le fait d’avoir choisi un héros adolescent peut rassurer ceux qui s’essaieraient au genre pour l’une des premières fois : au programme, pas d’explications alambiquées ou de théorèmes inconnus.

C’est un monde aux lois inédites mais facilement assimilables qui nous est ici offert. En effet, Stephen Baxter a beau être un auteur dit de hard-sf, son style est si épuré qu’il est loin d’être indigeste, bien au contraire…

Un héros adolescent que l’on suit avec plaisir et curiosité

C’est avec plaisir que l’on suit les pérégrinations de Rees, notre jeune héros. Grâce à lui, c’est toute la mythologie du système solaire créée par Baxter que l’on découvre : les baleines volantes, les Osseux, les vaisseaux-arbres, le Radeau…

Ce personnage adolescent, plein d’innocence qu’est Rees est fortement attachant. On s’émerveille avec lui des découvertes qu’il fait, jusqu’à être contaminé par sa curiosité maladive, son besoin de connaissances.

Le fait que le héros de l’histoire soit un adolescent a également un avantage de taille : ce roman peut très bien être lu par des lecteurs d’environ 15-16 ans.

Pour conclure, Gravité est un très bon tome introductif. On a hâte de découvrir la suite de ce fameux Cycle des Xeelees, qui ne sont que cités une fois en fin de livre. Quelle est cette mystérieuse espèce intelligente ? Quelles interactions pourront bien avoir les être humains avec eux ? A suivre avec le second opus à sortir chez Pocket prochainement : Singularité.

Chronique réalisée pour le site ActuSF.

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Chronique Jeunesse : La Quête des Livres-Mondes – Tome 3 – Le livre du temps

La quête des livres-monde 03Suite et fin de l’épopée… au Pérou !

Carina Rozenfeld est une auteure française spécialisée dans l’imaginaire. Elle écrit aussi régulièrement des scénarios de dessins animés.

Elle a notamment écrit la trilogie Les portes de Doregon, Les clefs de Babel ou encore la duologie Phaenix. La Quête des Livres-Mondes est une trilogie, les deux premiers tomes avaient étés édités pour la première fois par les éditions Intervista avant d’être repris par l’Atalante quelques années plus tard.

De l’imaginaire fortement ancré dans le réel

Suite et fin pour les aventures de nos aventuriers ailés avec l’ultime Livre-Monde à trouver. Le plus difficile des jeux de pistes s’annonce pour dénicher ce dernier trésor, et les embûches sont de plus en plus nombreuses : la santé d’Eyver se dégrade, la menace de l’Avaleur se fait de plus en plus présente et surtout… le temps sera leur ennemi.

Le Pérou sera donc la destination finale de nos héros… cette fois, c’est leur méninges qu’ils vont devoir utiliser, bien plus que leur force ou leur courage. Ainsi partons-nous à la découverte des géoglyphes de Nazca, ces étranges figures tracées à même le sol il y a de cela des milliers d’années (leur création est estimée autour de 500 av. JC et 500 après JC).

Un mélange astucieux permettant la découverte d’un patrimoine culturel mondial tout en nous plongeant dans l’imaginaire.

Une série réussite en tout point

Ce troisième et dernier opus nous conforte dans le fait que cette série est réussie aussi bien dans son écriture que dans son enchaînement d’actions. La trilogie est cohérente, addictive, nous laissant tantôt rêveurs tantôt inquiets…

Une chose est certaine, Carina Rozenfeld sait éveiller les émotions de ses lecteurs sans jamais les laisser tomber dans la platitude. L’histoire a beau être traditionnelle dans son déroulement et dans son histoire, la mise en scène est efficace et on se laisse prendre avec plaisir dans cette Quête.

On appréciera avec un franc plaisir ce tome-ci pour son côté « exotique » et nouveau, nous permettant de découvrir une autre culture. Un rythme et un lieu d’intrigue similaire aux deux premiers livres était l’écueil dans lequel il ne fallait pas tomber, et il a été parfaitement contourné.

C’est avec regret que l’on quitte Zec et Eden ainsi que tous leur compagnons, tous plus attachants les uns que les autres. L’essentiel n’étant pas ici l’histoire, dont on peu pressentir la conclusion, mais bien la façon dont elle nous est contée : parfaitement et avec passion. On s’évade, on oublie ce qui nous entoure, et c’est ce que l’on demande à un livre… non ?

Chronique Jeunesse : La Quête des Livres-Mondes – Tome 2 – Le livre des lieux

La quête des livres-monde 02L’aventure continue… !

Carina Rozenfeld est une auteure française dont la contribution dans le monde de l’imaginaire est de plus en plus importante. Elle a notamment écrit la trilogie Les portes de Doregon, Les clefs de Babel ou encore la duologie Phaenix. La Quête des Livres-Mondes est une trilogie, les deux premiers tomes avaient étés édités pour la toute première fois par les éditions Intervista avant d’être repris par l’Atalante.

A la recherche du second Livre-Monde… autour de la Tour Saint-Jacques

De retour avec Zec et Eden dans leur Quête des fameux Livres-Mondes pour sauver la planète Chébérith. Au programme, action, aventure, suspense… et encore action.

Chébérith est loin d’être reconstituée et même si l’Avaleur de Mondes ne s’est pas encore manifesté, cela n’est qu’une question de temps. Ainsi retrouvons-nous avec plaisir nos aventuriers en herbe, toujours aidés en la matière par le vieux Chébérien Eyver et son fidèle (et mystérieux) majordome.

La nature humaine, pire ennemi que l’Avaleur de Mondes

Encore une fois dans ce tome, on constate rapidement que c’est encore l’envie et la jalousie des hommes qui est le plus gros frein à l’accomplissement de la Quête. Bien entendu, l’Avaleur de Mondes n’est pas en reste, mais demeure une menace plus sourde et insidieuse au contraire des hommes, violents et frontaux.

La psychologie des personnages, bien que simple n’est pas non plus basique. En effet, ils sont avant tout crédibles, quelles que soient leurs actions, y compris les mauvaises.

Plus d’action dans ce second tome, mais également plus de crispations, de suspense. Enquête sur fond d’Internet (et d’enchères sur Ebay) et jeux de dupes, le programme est dense.

On se laisse encore une fois porter avec un immense plaisir dans cette épopée fantastique qui nous laisse rêveurs et envieux… on a qu’une seule envie, voir des ailes pousser dans notre dos pour nous envoler avec Zec et Eden et vivre leur aventures ! Chronique rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : Black Eden – Tome 1

Black Eden - tome 1Une fois n’est pas coutume ce roman ne nous vient pas des États-Unis ou d’Angleterre, mais d’Espagne ! Avouons qu’avoir des traductions d’autres pays change un peu de ce que l’on peut croiser très (voir trop) régulièrement dans le paysage éditorial.

Avec Black Eden dans la collection Macadam, Milan se lance dans une grande série : huit tomes parus en Espagne (contre deux en France), vous voilà prévenus. Écrite par Ana Alonso et Javier Pelegrín, Black Eden n’est pas la seule saga écrite par le duo.

Avec un premier tome totalement inclassable, préparez-vous à entrer dans le monde de Black Eden, où les apparences sont trompeuses….

De l’ADN comme passeport pour une vie meilleure

Dans la société où vit Martin, tout est contrôlé, surveillé, géré par les autorités. Durant un cours de biologie, le jeune homme est amené à se prélever un peu de sang afin d’apprendre à faire des analyses simples… mais il y a deux choses qu’il ignore : le matériel de biologie de l’école est relié aux bases de données des autorités en place ; et…son sang est l’une des choses les plus précieuses au monde car son système immunitaire est inviolable.

Autant dire que l’une des plus grosses entreprises pharmaceutiques du monde ne le laissera pas en paix avant de l’avoir « recruté » comme cobaye de gré ou de force…

Mais qui dirais non à une vie entière sur une île paradisiaque en échange de quelques examens sanguins quotidiens ?

Etrange, fascinant et définitivement hors des sentiers battus

Publier Black Eden, c’est un joli petit pied de nez aux titres qui sortent et se ressemblent dernièrement dans le de l’anticipation et/ou de la dystopie. Cette nouvelle série apporte une fraicheur bienvenue en ces temps où le conformisme semble faire loi.

Dans cette société totalitaire où les états ont étés remplacés par des corporations tentaculaires surpuissantes, Martin ne fait guère le poids et va donc exécuter ce qu’on exige de lui.

Nous nous retrouvons donc sur la fameuse île paradisiaque dont certains rêvent mais qui n’en a que l’apparence…

Nous découvrons rapidement que Martin n’est pas le seul à faire les affaires de la grande entreprise pharmaceutique l’ayant recruté. Ainsi faisons-nous la connaissance de Cassandre, Selena et Josh, des jeunes particuliers et réservés qui vont devoir apprendre à faire confiance au nouveau venu.

Au fil des jours qui passent, Marin va remarquer une foule de petites choses étranges qui seules ne semblent rien signifier de particulier, mais qui une fois mises bout à bout vont révéler un tableau effrayant.

Le plus génial, c’est de découvrir ce premier tome, de le lire, et de se rendre compte au fil des pages que ce que l’on prenait pour un roman de science-fiction assez traditionnel est en fait beaucoup plus que cela. Pour les plus curieux, il est toujours possible de regarder ce que signifie le titre original de la série : La llave del tiempo… !

Black Eden - tome 2Immersif et très surprenant, le voyage que vous ferrez à travers ce premier opus ne vous laissera pas indifférent.  Vous serrez plutôt songeur et terriblement curieux d’en apprendre plus sur le parcours de ces adolescents à l’organisme hors du commun et aux origines nébuleuses.

Chronique du second tome de Black Eden – La sphère de la Méduse ici.

Chronique Jeunesse : La guerre des livres

La guerre des livresUne sf efficace pour les jeunes amateurs du genre.

Alain Grousset est un auteur français ayant largement contribué au genre qu’est la science-fiction, en particulier pour les jeunes lecteurs. Auteur de nombreux articles et critiques et de plus d’une cinquantaine de romans, on lui doit notamment La citadelle du vertige, l’enfant-mémoire, les Passe-vent

Avec la guerre des livres, il signe un roman de science-fiction parfait pour découvrir le genre dès l’âge de dix ans.

Une guerre mettant en jeu l’existence de nombreuses planètes…

La Sécession est un regroupement en guerre contre l’Empereur et son armée. C’est ainsi que le jeune Shadi, un des plus jeunes pilotes de la Sécession va se retrouver par hasard sur une planète ennemie, puis encore transporté sur une autre… où il va devoir survivre, et mentir.

En effet, la planète sur laquelle va se retrouver Shadi est une bibliothèque gigantesque, creusée à même la montagne…Mais le jeune héros emmène avec lui les dangers de la guerre… mettant en danger les précieux ouvrages représentant des pans entiers de l’humanité qui ont pu être préservé depuis des siècles…

Une initiation simple et efficace

La guerre des livres est à peu de choses près un livre au contenu attendu, mais très plaisant. En effet on retrouve tout ce qui fait partie des codes du genre : vaisseaux spatiaux, guerre à l’échelle de planètes, portes de téléportation…. mais cette présentation du monde de la science-fiction pour les jeunes lecteurs est bien amenée, de façon ludique et avenante.

L’idée d’une planète regroupant la culture sous toutes ses facettes sans préjugés de provenance ou d’époque est séduisante. On aime à se balader dans cette planète-bibliothèque où le rangement des ouvrages est un mystère lui-même… !

Tous les ingrédients sont là pour donner au jeune lecteur le goût de l’aventure : de l’action, une atmosphère sous tension et un peu de suspense. Les personnages sont peu nombreux et tout à fait crédibles, nous permettant de les suivre avec intérêt.

Un roman jeunesse plaisant donc, tout indiqué pour faire découvrir le genre sans partir dans des myriades de termes incompréhensibles. A conseiller dès 10 ans.

Chronique : La romance de Ténébreuse – Intégrale 1 – Tome 1 – La planète aux vents de folie

La romance de Ténébreuse intégrale 01Une réédition qui permet de (re)découvrir un cycle majeur de l’imaginaire…

Attention : Ce roman est une intégrale qui regroupe trois titres du cycle de La romance de Ténébreuse : La planète aux vents de folie, Reine des orages, et La belle fauconnière. Nous chroniquons ici uniquement le premier roman sur les trois inclus dans l’ouvrage.

Le roman la planète aux vents de folie est le tout premier à initier les lecteurs à l’univers dense et fascinant de Ténébreuse écrit par l’auteure américaine ultra prolifique Marion Zimmer Bradley.

Le cycle de Ténébreuse regroupe plus d’une vingtaine d’ouvrages au total se déroulant tous sur la planète éponyme. De sa découverte hasardeuse au développement des êtres humains s’y étant crashés (le tout sur de très nombreuses générations), M.Z. Bradley nous offre ici l’œuvre d’une vie.

Pour remettre ce cycle mythique à l’honneur, les éditions Pocket ont ainsi décidé de rééditer son œuvre sous forme d’intégrale sous un format pratique et agréable à la lecture. Ce premier volume regroupe les trois premiers ouvrages selon l’ordre chronologique de l’œuvre : La planète aux vents de folie, Reine des orages et La belle fauconnière. Une deuxième intégrale est déjà prévue pour le mois d’avril, et une troisième pour juillet.

Quand un vaisseau créé un chamboulement à l’échelle d’une planète…

L’histoire de Ténébreuse commence quand un vaisseau en provenance de la Terre s’écrase sur une planète inconnue. Les systèmes sont fortement endommagés et une réparation du vaisseau semble possible mais promet de durer de longues années.

Très vite, nous faisons la connaissance de nombreux personnages, tous scientifiques de leur état, leur but premier étant de coloniser une planète : géologue, xénobotaniste (étude de plantes issues d’autres planètes), zoologue, microbiologiste, docteurs, etc. Tout ce beau petit monde va devoir s’adapter et penser sur du moyen terme afin de s’extirper de cette planète aux propriétés inconnues afin de rejoindre celle qu’ils doivent coloniser à la base.

Mais rien n’est simple, surtout quand une partie de l’équipage se voit déjà chez lui de façon permanente sur la planète, percevant le crash comme un signe. Des clans se forment, des amitiés se nouent et les tensions restent, l’avenir des collons devenant de plus en plus incertain au fil des découvertes qu’ils font sur la planète…

Un huis clos à l’échelle d’une planète

Tome purement introductif et assez court, La planète aux vents de folie n’en reste pas moins intéressant par différents aspects. On y découvre les propriétés étranges et terrifiantes de la planète sur le plan psychologique pour ses nouveaux habitants : hallucinations collectives (visuelles, auditives…), troubles de la personnalité, etc.

La psychologie prend également une place très importante dans le monde qui nous est offert. Des clans et des alliances se forment, certains en faveur d’une installation définitive sur la planète d’autres dans le but de partir le plus rapidement possible (cette option prendrait tout de même cinq ans).

Les personnages féminins sont très volontaires et bien loin d’être en retrait, illustrant les élans féministes dont M.Z. Bradley fait souvent preuve à travers son œuvre.

Fascinant, mystérieux, ce premier opus donne envie de se plonger corps et âme dans l’univers florissant et splendide de Marion Zimmer Bradley. Elle signe avec cette œuvre le cycle de sa vie et celui de toute une génération de lecteurs. Chronique rédigée pour le site ActuSF.

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Chronique : BZRK – tome 1

BZRK - Tome 1Bienvenue dans le monde incroyable et repoussant du corps humain à l’échelle nano…

 Nouveau roman événement de Michael Grant, BZRK est une trilogie dont le premier tome vient de paraître aux éditions Gallimard Jeunesse en septembre dernier. Michael Grant est un auteur mondialement connu pour sa série pour adolescents Gone (cinq tomes, série en cours, Pocket Jeunesse), il est le mari de l’auteure K. A. Applegate, avec qui il a écrit la série de sf pour la jeunesse Animorphs (Folio Junior) et Everworld (Gallimard Jeunesse).

Au programme, des nanotechnologies capables de prendre le contrôle de votre corps : un œil comme porte, et les nanobots font leur office en manipulant les nerfs de votre matière grise pouvant même aller jusqu’à vous rendre totalement fou…

Et pour ceux qui se le demandent, BZRK signifie berserk, une référence à la mythologie nordique (désigne des guerriers qui rentrent dans une fureur telle qu’elle les rend invincibles), on en sait guère plus à ce propos hormis que c’est sous ce nom que se regroupe ceux qui sont du bon côté de la barrière.

Mais c’est quoi les nanotechnologies exactement ?

Pour ceux qui ne sont pas familiers des sciences, une petite explication de ce que sont les nanotechnologies s’impose. En voici une définition : la nanotechnologie regroupe la recherche sur les principes et propriétés existant à l’échelle nanométrique, c’est-à-dire au niveau des atomes et des molécules (source : http://www.actu-environnement.com). Un des objectifs principaux des nanotechnologies est de créer des nanomachines.

Une fois ce postulat intégré, nous pouvons nous attaquer au monde créé par Michael Grant autour de ces technologies. Dans BZRK il existe deux types de robots, les nanobots (issus d’éléments biologiques) et les nanobots (issus de la pure mécanique). Ces machines sont le nerf d’une guerre à l’échelle mondiale.

En effet, le groupe BRZK lutte pour le libre arbitre et l’initiative individuelle alors que leur ennemi, les jumeaux Armstrong prônent une pensée unique et veulent créer un « homme nouveau » en manipulant le maximum d’individus par le biais des technologies nanos.

Un renouveau dans le young adult ?

Avec cette nouvelle série, Michael Grant frappe fort en nous proposant un tout nouvel univers. En effet, le thème des nanotechnologies n’a été que très peu utilisé en littérature mais on peut tout de même citer Isaac Asimov avec le voyage fantastique, ou encore destination cerveau.

L’univers nano qui nous est ici offert est violent, d’ailleurs, le corps s’appelle la viande pour les lignards, ceux qui manipulent les nanorobots, et cela quel que soit leur camp.

Si renouveau il y a, il réside uniquement dans la thématique abordée, car malheureusement, BZRK ressemble franchement trop à une énième lutte entre le bien et le mal. D’un côté, un mégalo richissime (les jumeaux peuvent-être considérés comme une seule personne car ils sont fusionnés) qui veut contrôler le monde et les pensées, de l’autre un regroupement d’irréductibles qui savent ce qui se trame en secret et luttent jusqu’à la mort.

C’est fort dommage, mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait plus de profondeur derrière cette intrigue développée dans le premier tome. Cela est d’autant plus fâcheux que certaines scènes du roman restent mémorables, je pense notamment à celle de l’avion au tout début du roman, digne d’un film d’action, les images défilent dans la tête du lecteur pour donner une magnifique impression en fin de chapitre.

Au niveau des personnages, malgré un effort de développement, certains manquent tout de même de profondeur, notamment le fameux Bug Man, l’ado le plus doué pour manipuler un nombre de nanorobots impressionnant. Ses motivations, bien qu’expliquées, restent tout de même nébuleuses.  Il en est de même pour le jeune Noah Cotton, nouvelle recrue du BZRK, on comprend ses motivations, mais sans être totalement emballé.

En somme, ce premier tome de la série BZRK donne un tableau très mitigé. Le début était vraiment explosif et captivant, mais on glisse vite vers un terrain beaucoup plus connu, en particulier au niveau de la trame principale de l’histoire.

C’est très dommage aux vues de ce qu’aurais pu faire Michael Grant d’un univers encore vierge de toute œuvre du même genre ou presque… Affaire à suivre malgré tout avec le second tome, mais nous avons le temps, car il n’est pas prévu avant octobre 2013 Outre-Atlantique…

Chronique : Version Bêta – Tome 1

Version Beta 01Un futur aussi sombre que captivant… entrez dans un univers où le clonage humain est devenue chose commune…

Paru le 29 novembre dernier, version Bêta est la dernière publication en date de la collection R. Il s’agit d’une série contre-utopique prévue en quatre tomes écrite par Rachel Cohn. Ayant suivi des études politiques, puis souhaitant devenir journaliste, Rachel Cohn s’est petit à petit tournée vers l’écriture en s’inspirant des personnes de son entourage, c’est ainsi que son premier roman, Gingerbread, est paru…

Résolument futuriste, Version Bêta nous illustre les travers terribles d’une société où le clonage humain est possible… on y imagine aisément les pires dérives possibles pour ces fameux clones qui n’ont aucune existence légale aux yeux du monde, uniquement des devoirs envers leur possesseurs, et aucun droit…

Demesne : une île paradisiaque pour tous… ou presque

Elysia vient de naître, ou plutôt de se réveiller ; en effet, elle est un clone et a déjà l’apparence d’une jeune femme de dix-huit ans. Comme tous les clones, son original est le corps d’une personne morte, car il est impossible de créer un clone à partir d’un être vivant.

De plus, c’est une version bêta, un des premier modèles de clones adolescents, un véritable pas dans l’avenir du clonage qui à terme aimerais fournir des enfants clonés… Elysia est donc l’une des premières d’une nouvelle génération.

Comme les autres, elle est parfaitement éduquée, formatée, et ne peux ressentir aucune émotion, qu’elle soit positive ou négative. Elle n’existe que pour servir d’autres être humains. Mais la révolte gronde dans différents camps…

Un récit aux nombreuses surprises

Version Bêta use les ficelles bien connues du récit futuriste : haute technologie banalisée, îles artificielles ou tout est contrôlé (jusqu’à la couleur de l’eau et l’atmosphère)… les clones sont une spécificité de l’île de Demesne. Ils n’ont aucune existence légale ailleurs que sur ce petit bout de terre.

Tout au long du roman, nous suivons Elysia, et l’évolution de ses sentiments (qui ne devraient pas exister). De soumise et agréable, la jeune clone va commencer à avoir une opinion personnelle de sa condition et de celle des autres clones. Cette prise de conscience ne se faisant pas sans heurt, et la pression de sa famille adoptive se faisant de plus en plus oppressante…

Version Bêta prend ainsi peu à peu des allures de thriller, où il vaut mieux ne rien laisser paraître, sous peine d’être éliminée sans que personne ne sourcille face à une telle injustice.

De chutes en rebondissements, ce premier tome nous offre la joie de dévorer et non pas de lire. L’attente sera très longue pour l’arrivée du second tome, qui n’est pas encore paru non plus aux États-Unis.

Chronique : La vie secrète et remarquable de Tink Puddah

La vie secrète et remarquable de Tink Puddah

Un magnifique roman à la frontière des genres… où un extraterrestre débarque au Far West.

 Sorti en en mars dernier aux éditions Folio SF, La vie secrète et remarquable de Tink Puddah est le premier roman de Nick DiChario, il était tout d’abord paru aux éditions Télémaque. Il est également l’auteur de très nombreuses nouvelles (plus d’une quarantaine). Deux de ses romans ont étés finalistes du John W. Campbell Award.

Un personnage atypique et immédiatement attachant

Tink Puddah n’est pas américain, en fait, il n’est même pas humain. Issu de l’Eauspace, ses parents sont venus sur Terre pour découvrir cette planète si fascinante… et dangereuse.

A peine arrivés, ces derniers sont attaqués sauvagement par des chiens de chasse, le petit Tink encore dans le ventre de sa mère. Ses deux parents sont tués, Tink est quand à lui sauvé in extremis par l’homme aux chiens… ainsi commence son incroyable histoire.

Recueilli par des humains, Tink Puddah n’en aura pas moins de mal à s’intégrer, comme nous le montre le récit de ses nombreuses (més)aventures. Avec une peau bleue et une apparence difforme, les aprioris et les rumeurs font plus de mal que de nombreux coups en cette fin de XIXème siècle…

Quand le récit commence, Tink Puddah est mort, mais les circonstances de cette tragédie vont bouleverser la petite communauté dans laquelle il avait fini par s’intégrer au prix de très nombreux efforts et sacrifices. Ainsi ce qui commençait par une oraison funèbre va-t-il dériver en enquête pour déterminer ce qui est réellement arrivé au pauvre Tink Puddah.

Un récit original et accrocheur aux allures de retour aux sources

Le récit de la vie de Tink Puddah recèle une force d’une simplicité poignante. Ce texte aurait d’ailleurs pu prétendre à un classement en littérature, s’il n’était question des origines et de la couleur de peau de Tink.

Le texte se découpe en chapitres alternant de point de vue, une partie est dédiée à Tink Puddah et à sa vie, l’autre partie est consacrée aux habitants de la ville et centrée en particulier sur le personnage du pasteur.

Le récit de la vie de Tink Puddah est à la fois merveilleux et fascinant, cet « homme » a réussi à apporter du bonheur dans des vies là où tout avait échoué avant, grâce à son oreille attentive et ses paroles peu nombreuses mais judicieuses. Il semblerait qu’il ait mieux compris l’âme humaine que personne d’autre auparavant, ainsi ce dernier sèmera-t-il de petits miracles derrière lui, l’obligeant à disparaître rapidement afin de ne pas attirer l’attention sur lui.

C’est là que réside l’art de Nick DiChario : créer un personnage extraterrestre à l’humanité surpassant tous les habitants de la Terre.

S’il est une leçon que Tink mettra longtemps à apprendre, c’est que la différence est apparemment un critère suffisant sur cette planète pour être lynché et poursuivit. En effet, on ne peut s’empêcher de se dire que si Tink Puddah avait été noir de peau, son histoire aurait été certainement très semblable à celle que l’on lit.

Un univers au réalisme totalement immersif

L’un des gros points forts de ce roman est sans aucun doute le développement des personnages. Réalistes, bien décrit, aisément identifiables, c’est une vraie réussite.

Le traitement de ces derniers est d’ailleurs si soigné qu’au fil des chapitres on sent se nouer différentes connexions assez inattendues.

Enfin, dernier point ajoutant à cet univers si particulier et poétique, la description de la nature terrestre vue par Tink Puddah est absolument sublime. Bien que la Terre soit son pays d’adoption Tink semble avoir une relation privilégiée avec la vie qui l’entoure… sous toutes ses formes.

Vous l’aurez aisément compris, La vie secrète et remarquable de Tink Puddah est un ouvrage que l’on ne peut pas se permettre de louper. De par son originalité et sa plume, Nick DiChario nous emmène dans l’Amérique profonde avec son lot de superstitions et de préjugés. Un incontournable à faire trôner rapidement dans sa bibliothèque !

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Chronique jeunesse : Des yeux dans le ciel

Des yeux dans le ciel

Un bon roman d’initiation à la SF pour la jeunesse…

Paru aux éditions Syros dans la collection Soon, Des yeux dans le ciel nous fait découvrir notre Terre telle qu’elle pourrait être dans le futur.

Jean-Marc Ligny est un auteur de science-fiction qui a déjà une longue expérience d’écriture derrière lui. Il a déjà écrit pour la jeunesse dans des collections telles que Le livre de poche jeunesse, J’aime Lire, ou encore l’Atalante Jeunesse.

La Terre, quelques siècles après les « Ages Sombres »…

Bienvenue sur notre planète, méconnaissable, verte, et… sans technologies. Les peuples qui y vivent ont une culture ancrée dans les croyances et les légendes, allant même jusqu’à la superstition. Ils vouent un culte sans borne à Mère-Nature depuis que les Ages Sombres ont faillit faire disparaître l’humanité… on ne sait pas exactement ce qui s’est passé, mais tout objet émanant de cette époque est tabou, pouvant créer des ennuis à leur possesseurs…

C’est dans ce nouveau monde que vit le jeune Jasmin ; ce dernier fait partie des rares à qui Mère-Nature a conféré un pouvoir. Celui de Jasmin est de rêver de l’avenir, et un jour, un de ses rêves va bouleverser son existence.

Sa vision est celle d’un homme vêtu d’argent : qui est-il ? D’où vient-il ? Est-ce  un bon ou un mauvais signe pour Jasmin et son village ? Peu de temps après cet étrange rêve  prémonitoire, Jasmin est choisi par Mère-Nature pour mourir, mais sa fuite le fait bannir de son propre village…

Aidé de Violette, la jeune fille qu’il aime, Jasmin décide alors de partir à la rencontre de son rêve et de trouver l’homme vêtu d’argent, lui qui n’a plus rien à perdre…

Une aventure dans le temps… et ailleurs

Au sortir de leur village, le voyage aventureux de Jasmin et Violette ne fait que commencer. Ils feront des rencontres improbables, parfois belles, tantôt dangereuses pour trouver finalement l’homme vêtu d’argent. Et surtout, ils devront dépasser leur limites pour entrer  dans le pays de la Malemort, un lieu désolé où la vie n’a plus sa place depuis longtemps suite aux Ages Sombres…

Un choc des cultures, c’est ce qui se produit lors de la rencontre de nos jeunes aventuriers avec l’étranger. Les découvertes sont équivalentes dans les deux camps, les menant à des conclusions bouleversantes pour l’humanité…

Viens ensuite une deuxième partie du roman, très bien construite elle aussi, qui nous fait découvrir une autre facette du roman, nous révélant tous ses enjeux. Difficile d’en dire plus sans trahir une intrigue simple mais efficace, parfaite pour de jeunes lecteurs.

 

Une chose est sûre, ce roman de SF pour la jeunesse ravira tous les jeunes fans du genre, mais aussi les autres, férus d’aventures et de péripéties. Adapté dès l’âge de douze ans, Des yeux dans le ciel a toutes les qualités requises pour plaire ; et chose plaisante, il donne matière à réfléchir à nos jeunes lecteurs !

Chronique rédigée pour le site ActuSF