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Chronique : La lumière lointaine des étoiles

Un huis-clos génial dans un vaisseau spatial en partance pour une nouvelle planète à coloniser afin de sauver l’humanité : Cavendish. Une intrigue d’une cohérence dingue où tout fait sens et où la tension monte, lancinante… Addictif et très réussi.

Paru en septembre 2022 aux éditions ActuSF, La lumière lointaine des étoiles est un titre de science-fiction que j’attendais avec beaucoup d’impatience. Et le voici enfin en France avec une magnifique couverture signée Zariel, et une traduction assurée de main de maître par Hermine Hémon et Erwan Devos, un couple de traducteurs qui fait son chemin dans le domaine de la SFF depuis maintenant une décennie.

Le lieu qui cristallise tous les rêves de l’humanité, à l’image d’une seconde chance : Cavendish

La Terre se meurt, et avec elle ses milliards d’habitants. La pollution fait rage depuis des décennies, et l’homme n’a pas pris assez vite la mesure des catastrophes qu’il a lui-même engendrées. Il est trop tard pour faire machine arrière et sauver la Terre… Une seule solution, quitter notre planète-mère et installer l’humanité ailleurs, si elle en a le temps. Pour cela, un premier vaisseau doit partir en éclaireur et installer la colonie nouvelle colonie… Mais ce vaisseau vient tout juste d’être volé par cinq femmes à l’âme bien trempée. Elles sont persuadées que pour sauver l’humanité, c’est par elles et uniquement par elles que le voyage pour Cavendish peut se faire. Dans un monde où les femmes sont encore et toujours des personnages secondaires, elles ont décidés de prendre les choses en main et tout faire pour sauver la Terre. A leur façon. Même si elles se mettent à dos l’humanité tout entière par le vol de ce vaisseau qui cristallise toutes les attentes.

C’est ainsi que commence un voyage hors-norme aux nombreuses révélations.

Un huis-clos haletant et réussit

Je ne dévoilerait pas plus le contenu de l’intrigue car elle est imbriquée de telle façon que tout y est cohérent, pensé et réussit jusqu’à la toute dernière phrase.
Ce que je peux vous dire avant toute chose, c’est que ça monte en puissance au fil des nombreux chapitres qui changent à chaque fois de temporalité. A chaque fois, on alterne entre les moments dans le vaisseau en direction de Mars puis de Cavendish et les moments qui se déroulent parfois des décennies avant. Mais le meilleur dans tout cela, ce sont les énormes révélations qui nous tombent dessus au fur et à mesure. Elle sont violentes, inattendues et saisissantes ! Impossible d’en voir venir certaines, et d’autres… vous n’osez même pas les imaginer.

Comment un huis-clos peut-il être aussi angoissant et passionnant alors qu’il ne réunit que cinq femmes à bord d’un vaisseau spatial ? C’est là que tout le talent de Laura Lam apparaît. Dans sa façon de nous offrir une sf féministe, originale et addictive. C’est empli de détails, de réflexions malines et de citations pertinentes… Et surtout, c’est extrêmement philosophique, si vous aimez réfléchir au concept de l’utilitarisme, ce roman devrait vous plaire, c’est certain !

Ainsi donc, voici un roman passionnant, à la construction extrêmement cohérente qui nous offre un immense sentiment de satisfaction une fois terminé. Tout trouve une réponse, et elle n’est pas toujours cousue de fil blanc… et c’est bien ça le plus savoureux. Un savant mélange de sciences, de réflexions humanistes et de suspense qui donne un roman d’une redoutable efficacité ! A découvrir d’urgence, en espérant découvrir à l’avenir d’autres roman de Laura Lam.

Chronique YA : La trilogie Le chaos en marche

Paru en France en 2009, le premier tome de La Voix du couteau a lancé une série qui fut rapidement érigée au rang de classique contemporain. Patrick Ness est un auteur d’origine anglo-américaine qui a déjà quantité d’ouvrages à son actif. Il a notamment écrit Quelques minutes après minuit (basé sur les écrits préparatoires de Siobhan Dowd) qui fut adapté au cinéma. Il a également écrit Libération (2018) ou encore Burn en 2020 (PKJ).

Une idée originale jamais lue auparavant

Imaginez un monde où toutes les pensées qui vous traversent l’esprit volent dans les airs et parviennent jusqu’à vos voisins, vos amis, les passants… tout le monde. On appelle cela le Bruit. C’est dans ce monde déstabilisant que vit le jeune Todd Hewitt. Il a treize ans et il est le dernier « enfant » du village de Prentissville, toutes les femmes et les enfants ayant disparus il y a longtemps. Il ne le sait pas encore, mais son destin va basculer : dans cette bourgade où vivent exclusivement des hommes qui entendent toutes les pensées des uns et des autres, difficile de garder un secret. C’est pourtant ce que Todd va devoir faire si il tient à préserver les apparences…

Une dystopie passionnante

Le premier tome du Chaos en marche est terriblement original : un monde au fonctionnement unique causé par le Bruit. Un jeune héros dépassé par ses découvertes et qui grandit malgré lui à force d’enchainer les erreurs de jugement. On retrouve dans La voix du couteau tous les éléments de la dystopie young-adult : un héros/narrateur jeune, un monde hostile aux subtilités nombreuses que l’on découvre peu à peu de façon glaçante et une quête de vérité, de justice.

Todd est un héros intéressant, mais ce n’est au final par le plus passionnant des personnages de cette trilogie pour moi. Je ne vous en dis pas plus par risque de vous gâcher une bonne partie de l’intrigue. Cependant, pour moi Todd n’est pas le plus original des héros dans ses actions ou sa façon de penser les choses. Il est courageux, certes, mais est un peu trop centré sur sa petite personne, même dans des moments terribles. Mais Patrick Ness sait faire évoluer ce héros ordinaire pour le rendre plus crédible et moins « pur ».

Non, le plus intéressant dans cette trilogie, c’est la façon qu’a Patrick Ness de manipuler les actes de certains personnages pour les rendre ambigus. Il arrive à complexifier ce qui paraît aux abords simple. Ici, rien n’est manichéen même si ça y ressemble au début. Plus on avance dans la trilogie plus les frontières entre bien et mal se mélangent jusqu’à se dissoudre… Et je pense que c’est justement cela le message de Patrick Ness : jusqu’à quel point peut-on faire du mal en ayant des buts louables ? Une guerre est-elle bonne juste parce qu’elle est censée sauver plus de vies que de morts causées ?

Il y a énormément de réflexions sur la justice, l’égalité et la liberté. Le second tome fut pour moi le meilleur, car on voit peu à peu ce que de belles paroles peuvent faire comme tort. Comment avance doucement la perte des libertés sans même qu’on s’en rende compte tant c’est pernicieux. C’est malheureusement d’actualité dans certains pays actuellement (ça fait écho à ce qui se déroule en Afghanistan par certains aspects, ça fait froid dans le dos).

A partir du second tome, on change de style de narration, basculant entre plusieurs narrateurs. Le changement à lieu à chaque nouveau chapitre et nous permet d’en apprendre beaucoup plus sur certains aspect de la vie à Nouveau Monde (nom de la planète).

Pour ce qui est du troisième opus, il est pour moi moins passionnant car je n’y ait pas retrouvé l’originalité des deux précédents ouvrages. La narration change de voix à chaque chapitre comme dans le second tome, mais ce n’est pas suffisant pour tenir le lecteur. L’histoire devient beaucoup plus classique avec un fond guerrier qui va persister tout au long du roman. C’est dommage d’avoir perdu cette flamme originale et de basculer dans un final beaucoup plus classique… Cela m’a quelque peu laissée sur ma faim car j’attendais quelque chose de bouleversant. A tel point que je n’ai pas su être franchement touchée par certaines scènes car trop prévisibles…


Il fallait bien évidemment que Patrick Ness trouve une conclusion à cette trilogie. Tout ce que je sais, c’est que les deux premiers tomes ne sont que successions d’action de révélations fracassantes. Le troisième tome sert à boucler le tout de façon réussie mais un peu trop convenue et précipitée à mon goût.

Ainsi la trilogie du Chaos en marche est une réussite malgré quelques inégalités de qualité au fil des tomes. Il faut la lire pour découvrir un univers d’une originalité redoutable, une dystopie sombre et cruelle jamais faite auparavant. La série est lisible dès l’âge de 14/15 ans environ et sera tout à fait lisible par des adultes férus de sf et de suspense. D’ailleurs, Gallimard a sorti la trilogie à la fois chez Gallimard Jeunesse/Pôle Fiction et FolioSF, preuve en est que le public pour cette œuvre est large. Belle découverte à vous.

Chronique : L’antidote mortel Tomes 1 & 2

Une duologie de fantasy YA française ambitieuse

Cassandre Lambert est une autrice française, L’antidote mortel est son premier roman. La suite, Le casque maléfique est également sorti en librairie. Ces deux romans nous offrent donc une intrigue complète de fantasy aussi dense qu’originale qui saura plaire aux fans de young-adult et d’imaginaire… Les deux ouvrages sont parus chez Didier Jeunesse en 2021.

A la découverte d’un royaume au sommet de sa gloire… vraiment ?

Nous voici dans le royaume du Grand Nord, plus précisément à Sienne, dans le palais royal, où nous allons faire la connaissance de la princesse Whisper… Mais de princesse, elle n’a que le titre, elle qui sert de pantin et de monnaie d’échange à son père le cruel roi Salomon. Le royaume semble prospère, mais il est en réalité en pleine déliquescence à cause de la gestion douteuse qu’en fait le roi… Et c’est encore pire depuis que la reine, aimée de tous est extrêmement souffrante.

Ailleurs, nous découvrons un jeune homme prénommé Jadis, aux marques de naissances qui effraient tous ceux qui le croisent. Sa tante va lui donner une mission bien étrange, livrer un coffret contenant un antidote pour la reine malade alitée depuis des années. Comment sa tante peut-elle posséder un tel trésor et pourquoi le missionner seul pour cette dangereuse quête ?

Un autre lieu encore, nous y découvrons Eden, une jeune femme qui n’a plus rien à perdre et qui décide de se fixer un dernier objectif avant de mourir. Tuer le roi et sa famille, une vengeance à la hauteur de ce qu’elle a subit…

Trois personnages très différents, trois destins qui n’ont rien en commun en apparence, mais peu à peu, les fils de l’intrigue se tissent et nous donnent un tableau plus complexe qu’il n’y paraît…

Une lecture plaisante à l’univers dense et bien creusé

Pour un premier roman, j’ai été très agréablement surprise par la plume de Cassandre Lambert. L’autrice ouvre quantité de sujets et réussi à tout clôturer et traiter sur l’ensemble des deux tomes, ce qui n’était pas forcément chose aisée.

Les personnages sont nombreux, mais elle réussi à tous leur apporter un petit quelque chose qui les rend si particuliers… et surtout, l’univers est dense. D’un point de vue géographique premièrement : il y a une petite carte en début d’ouvrage, et elle va nous servir tout au long des deux tomes, elle n’est pas là pour faire joli comme dans certains ouvrages… Vous aller voyager dans toutes les contrées mentionnées sur cette petite carte, alors accrochez-vous !

Secondement, ces deux tomes sont également dense en termes géopolitiques. L’autrice a instauré toute une mécanique autour des quatre îles qui tiennent grâce à des arrangements que l’on découvre peu à peu…

Troisièmement, les deux tomes de cette saga sauront renouveler à petits traits doux la fantasy. Rien de très révolutionnaire, mais L’antidote mortel nous fait découvrir un univers fantasy qui a germé sur les cendres de ce que l’on peut imaginer être notre monde… ainsi que sa technologie qui a presque disparu. Il reste des bribes d’objets et de postulats scientifiques, mais ils sont fort mystérieux pour le commun des mortels… Et comme il y a également une forme de magie, on est bien dans une sorte de fantasy post-apo. Cet aspect-ci m’a beaucoup plu.

Mais surtout, ce que j’ai apprécié, c’est de voir comment les trois personnages principaux qui ne se connaissent pas et n’appartiennent pas à la même condition vont faire pour se rencontrer… Et même vivre une aventure commune. De cela, je ne vous dirais rien, mais trouve que l’autrice s’en est fort bien sortie !

Et puis… il y a quelques personnages que vous allez adorer détester, ou tout simplement haïr dès le début. Certains sont quelque peu manichéens ou trop lisses, mais pas au point que ça en soit gênant.

Si vous avez envie d’une belle histoire d’aventure et d’amitié, si vous voulez une dose d’humour légère, un peu de romance et surtout un univers entier à explorer, vous êtes au bon endroit.

L’antidote mortel ne se propose pas de révolutionner le genre mais de nous faire passer un bon moment de lecture, et pour moi c’est une réussite en ce sens. Il y a de belles petites surprises, d’autres choses assez attendues, c’est un peu le jeu du premier roman. Par certains aspects, c’est peut-être un peu trop « scolaire », mais ça n’empêche absolument pas d’apprécier cette duologie.

Seul vrai bémol, mais plutôt du côté éditorial, il y a un vrai problème de relecture avec de nombreuses coquilles et fautes de syntaxe. « contre toute attendre » au lieu de « contre toute attente« , « La petit bosse sur le côté de son jupon n’avait rien de naturelle » au lieu de « naturel » et autres orthographes de ce type. C’est assez dommage quand on prend la peine d’éditer aussi joliment une nouvelle saga…

De même, j’ai relevé une petit incohérence concernant des stalagmites (p.240) qui font leur apparition au-dessus de la tête des personnages. Chose impossible puisque les stalagmites sont au sol, il s’agit donc de stalactites.

Ainsi, malgré quelques petites maladresses, L’antidote mortel est une bonne saga en deux tomes à découvrir. Elle sera parfaite à dévorer dès l’âge de 14 ans. Et je gage que Cassandre Lambert nous réservera de belles surprises une fois que son œuvre et son travail d’autrice aura encore mûri…

Mini-chroniques jeunesse #4 : Du fantastique, de la sf et de l’Histoire… de quoi s’évader !

Ils sont beaux, ils sont frais (ou presque), voici mes dernières lectures dans la catégorie des romans jeunesse ! Au programme, de l’aventure qui nous fera traverser les mondes connus, l’histoire véritable de l’ourse qui a inspiré l’auteur de Winnie l’ourson, ou encore les aventures d’une minuscule souris. Préparez-vous à une sélection avec uniquement des lectures qui m’ont plu (pour une fois).

Wilma la vampire – Chrysostome Gourio – Sarbacane, collection Pépix

Peut-être que le nom de l’auteur vous dit quelque chose ? Si c’est le cas, c’est bien normal car j’ai déjà eu l’occasion de chroniquer l’un de ses roman : Rufus le fantôme ou la grève de la Mort. L’histoire de Wilma la vampire s’inscrit dans le même univers et on va même avoir le plaisir de revoir ce fameux Rufus si attachant !


L’histoire de Wilma est celle d’une jeune vampire qui vient tout juste de déménager, elle habite désormais dans le cimetière où vis Rufus. Avant, elle était dans les forêts denses de Transylvanie, dans les Carpates.

L’aventure va commencer dès lors que l’on apprend le décès terrible de Lemmy, chanteur star du groupe Mordörhead (j’adore le jeu de mots). La petite vampire va tout faire pour tenter de sauver ce qui aurait dû être le concert du siècle.

Ici, pas besoin d’avoir lu les aventures de Rufus pour apprécier pleinement celles de la jeune Wilma ! J’ai trouvé ce deuxième ouvrage de l’auteur encore plus créatif et osé que le premier – dans le bon sens du terme.
En effet, le côté plaisant du roman réside dans l’idée d’intégrer beaucoup de clins-d’oeil et références tout au long du roman. Et elles ne sont pas toutes à destination des enfants, qui ne connaissant pas tous le célèbre groupe de rock dont est inspiré Mordörhead.


Pour ce qui est des références pour les enfants, la plus géniale de toutes restera très certainement celle de la Gurty transformée en cerbère (image ci-dessus) pour l’occasion ! Elle est terrifiante avec ses trois têtes féroces… et ses prouts qui le sont plus encore.
Mais il y a un autre personnage génial qui s’invite également, c’est celui de l’ange gardien de Carambol’Ange issu d’un roman Pépix écrit par Clémentine Beauvais !
Avec des guests pareils, impossible de ne pas sourire… Et si les enfants ne les connaissent pas, ce sera pour eux l’occasion de les découvrir si ils sont intéressés.
Tout cela sans parler des petites mentions discrètes de quantité d’autres romans Pépix : L’ogre au pull vert moutarde ou encore La Sorcitresse sont également mentionnés.

Il y a également toute une partie du roman qui se déroule dans les Enfers, donc c’est l’occasion pour les enfants de découvrir la mythologie d’une façon beaucoup plus fun.

Entre références à la culture pop (dont une à G. Lockhart et son Voyages avec les vampires) et humour décalé très Pépixien, les aventures de Wilma sont un régal… Et encore plus pour qui sait lire entre les lignes !

Winnie et la Grande Guerre – Lindsay Mattick & Josh Greenhut – L’école des Loisirs, collection Neuf

Voici l’histoire incroyable, véridique et documentée d’un ourson venu du Canada qui va traverser l’Atlantique avec des troupes canadienne en direction de l’Europe pour affronter la Grande Guerre. Véritable mascotte de sa troupe, cet ourson a eu une vie incroyable et bien remplie…

Cette histoire, c’est plus que le parcours réel et fascinant d’un ourson, c’est également celle de Harry Colebourn, arrière grand-père de Lindsay Mattick. Elle a réalisé un véritable travail de fourmi et d’historienne pour regrouper toutes les traces du parcours unique de duo que formaient Harry et Winnie.
Vous trouverez même en fin d’ouvrage quelques rares photos glanées, ainsi qu’une statue immortalisant l’amitié incroyable du jeune soldat et de l’ourson que vous pouvez retrouver à Londres et à Winnipeg.

Pour ceux et celles qui aiment l’Histoire et les animaux, Winnie et la Grande Guerre me paraît tout indiqué. Surtout que toute une partie du roman est narrée du point de vue de l’ourson. Démuni et apeuré au début du roman, on va le voir peu à peu prendre confiance et s’épanouir grâce à Harry et sa bienveillance.
Winnie va également être un incroyable atout pour le moral des troupes en partance pour l’Europe. Les conditions sont difficiles et même exécrables, mais la présence de l’ourson va leur mettre à tous du baume au coeur…

Ainsi, cette lecture était très plaisante, et je suis persuadée qu’elle a déjà su trouver son public. L’ouvrage sera parfait pour les lecteurs et lectrices à partir de 9/10 ans, d’autant qu’il y a de très jolies illustrations qui parsème le texte joliment…

Meurtres dans l’espace – Christophe Lambert – Syros, collection Mini Syros PLUS

Parfait court roman pour initier les 9/11 ans au policier ET à la science-fiction, Meurtres dans l’espace est une petite réussite. Intrigue efficace et bien ficellée, huis-clos intersidéral glaçant comme il faut… on est dans l’ambiance en très peu de pages. Et ça tombe bien, puisque l’ouvrage ne fait que 130 pages.

On y fait la connaissance de la jeune Alexia, 13 ans, elle vit dans le Space Beagle II, un vaisseau spatial. Ses parents sont des scientifiques de haut niveau, de même que toutes les personnes vivant à bord.
Le problème, c’est que depuis la mort d’un des membres de l’équipage, la tension est à son comble et que rien ne semble pouvoir la faire retomber… Surtout depuis que l’équipage a fait une terrible découverte à propos des conditions du voyage de retour vers la Terre…

C’est dans ce contexte extrêmement tendu et dangereux qu’Alexia va tenter d’élucider le mystère de cette mission spatiale qui tourne peu à peu au cauchemar. C’est efficace, en peu de pages les lecteurs seront plongés dans l’intrigue, c’est une certitude !

L’ouvrage a beau être court, il ne manque pas de cohérence et toutes les réponses à nos nombreuses questions trouverons leurs réponses, et cela jusqu’à la dernière page.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture, je ne puis que vous la conseiller vivement pour initier les plus jeunes à deux genres littéraires peu exploités pour cet âge là (surtout les 9/10 ans).

Sidonie Souris – Clothilde Delacroix – L’école des Loisirs, collection Moucheron

Si vous ne connaissez pas encore la patte toute mignonne de Clothilde Delacroix, Sidonie Souris est l’occasion pour les tous jeunes lecteurs de la découvrir ! Elle a déjà plusieurs albums jeunesse tout aussi mignons à son actif, dont certains mettent en scène des lapins, des loups, des chats… Elle aime tous les animaux, et ça se voit au travers de son œuvre ! (elle adore aussi les lutins, qu’elle a mis en scène dans un MAGNIFIQUE album jeunesse).
Ici, nous suivons le premier petit tome des aventures de Sidonie, une petite souris qui manque d’inspiration pour écrire et qui va partir à l’aventure pour remplir à nouveau son imagination. Et ça fonctionne !

Ce petit roman est un réussite et plaira aux tous premiers lecteurs de niveau CP. Sidonie n’est d’ailleurs pas en reste car un second volume de ses courtes aventures vient tout juste de sortir en mars 2021 : Sidonie & Petit-Bec. Pas d’ordre de lecture, laissez les jeunes lecteurs découvrir Sidonie dans l’ordre qu’il leur plaît !

Chronique ado : Warcross – Tomes 1 & 2

Une série en deux tomes absolument géniale et addictive ayant pour fond les jeux-vidéo et le hacking !

Marie Lu est une autrice américaine dont l’œuvre fut remarquée à l’origine pour sa trilogie Legend (Castelmore/Le livre de poche Jeunesse). Depuis, elle a fait son chemin avec d’autres romans jeunesse et séries pour ados… Parmi elles, la duologie Warcross. Deux tomes terriblement efficaces qui nous transportent de l’univers d’un jeu qui prend le pas sur la réalité et qui ressemble fortement à League of Legends !

Quelques pages pour plonger dans un autre monde baigné de technologie…

Bienvenue dans un monde qui ressemble très fortement au notre, à ceci près que tout le monde porte des lunettes connectées NeuroLink, créés par le génie de l’informatique Hideo Tanaka. A quoi servent-elles ? A se plonger à corps perdu dans le jeu le plus populaire au monde et de loin : Warcross.
Son fonctionnement est simple, deux équipes s’affrontent pour récupérer l’artefact de l’équipe ennemie, la première qui réussi à gagné.

Le jeu est devenu extrêmement populaire dans le monde entier et les NeuroLink servent maintenant à bien plus que simplement jouer à Warcorss. On peut quitter sa réalité pour voir d’autres mondes à travers ses NeuroLink et s’évader… dépenser, etc.

C’est dans ce monde à la pointe que vit Emika, une petite crack en informatique qui va pirater la finale mondiale de Warcross. Cet acte va faire basculer sa vie à tout jamais et la faire connaître à des milliards de personnes dans le monde.

Accrocheur, dynamique, addictif… vous voulez d’autres adjectifs pour vous convaincre ?

En très peu de pages, on plonge dans l’intrigue de Warcross comme si avait chaussé nous-même des NeuroLink. L’intrigue que Marie Lu dessine peu à peu pour ses lecteurs est maline, subtile, savamment dosée… Entre thriller technologique et roman d’action, Warcross ne nous laisse pas une seconde de repos. Et cela est valable pour les deux tomes que comporte la série.

J’ai adoré les très nombreux clin-d’oeils fait au jeu League of Legends, auquel je joue beaucoup. Ainsi retrouve-t-on des références, notamment au niveau des noms des joueurs : Jena ou encore Asher (qui ressemble à Ashe, un personnage de LoL). De même, le fonctionnement du jeu en lui-même est très similaire à LoL, et pour ce qui est de l’engouement mondial, c’est aussi le cas dans notre monde ! La seul différence, c’est qu’il n’y a pas d’équipe de LoL mixte contrairement à Warcross. Dommage.

L’intrigue de loin ce que l’on pourrait imaginer au premier abord, Warcross n’est qu’une sorte de très jolie façade rutilante… mais vous découvrirez tout cela en lisant la saga. Car vous allez la lire, n’est-ce pas ?

Les deux tomes de cette saga sont extrêmement différents mais complémentaires. Dans le premier, c’est la découverte, l’émerveillement, l’action qui monte au fil des matchs. Dans le second, c’est beaucoup plus tendu, feutré et les enjeux sont encore plus énormes qu’une finale mondiale de Warcross. Comment est-ce possible ? A vous de le découvrir !

J’ai par ailleurs également beaucoup apprécié la légère romans qui parsème les ouvrages. Pas centrale, mais bien présente, elle apporte un petit goût d’interdit et de rêve parfaitement dosé pour faire rêver…

Vous avez donc compris, Warcross est une série ado courte, géniale et impossible à lâcher. Pour moi, c’est une série de fonds à avoir dans toute bonne bibliothèque quand on aime la litté ado/jeunesse. De plus, le côté hacking et jeux-vidéo est un mélange pas assez exploité pour ce lectorat, qui en est très friand. A découvrir dès l’âge de 13 ans.

Dans le même genre, je vous conseille la série en cinq tomes La Cité, aux éditions Rue du Monde, d’une originalité folle et très mystérieuse…

Chronique : L’ère des miracles – Tomes 1 & 2

Une saga futuriste qui mélange grands mythes et fantastique dans un univers sf avec réussite. Mais…

Richelle Mead est une autrice américaine à l’œuvre très prolifique : Vampire Academy, c’est elle ! Mais également la saga Succubus, ou encore Cygne Noir

Avec sa série L’ère des miracles, l’autrice nous propose une œuvre ambitieuse et originale qui joue avec les légendes, les mythes et autres croyances. Un curieux mélange très efficace. Seul bémol et pas des moindres : la trilogie n’a que deux tomes de parus que ce soit en France ou en langue originale. La raison ? Les ventes pas assez conséquentes de la saga pourtant très bien accueillie par les lecteurs…

Des meurtres rituels comme début de piste

Tout débute avec une série de meurtres liés à des castes religieuses très différentes. Nous suivons Justin March, un enquêteur de génie – dont la psychologie altérée lui fait entendre des voix bizarres – qui a été exilé pour de mystérieuses raisons… mais les crimes qui sévissent sont si atypiques que l’on fait de nouveau appel à lui.

Pour assurer sa protection, une soldate nommée Mae Koskinena est mandatée, ce qui est vécu comme une punition pour la jeune femme.

Ce duo improbable va se glisser dans le microcosme des sectes religieuses, mais cela ne va pas se faire sans heurts. Un univers passionnant s’ouvre à vous…

Un univers dense et fascinant

Richelle Mead a une maîtrise en religion comparée, et ça se voit. Bien que les religions dont elle parle soient créés de toutes pièces, elle s’inspire très fortement des mythes et légendes de notre histoire. Vous le découvrirez au fil des pages… c’est de plus en plus en plus flagrant quand on avance dans l’intrigue.

Et cela jusqu’aux derniers chapitres où une belle révélation vous attend si vous ne connaissez pas sur le bout des doigts la mythologie… (en tout cas, je fus étonnée !).

Pour ce qui est de l’univers créé par l’autrice, il est très intéressant, dense et extrêmement cohérent. On sent que tout a été réfléchi de bout en bout et qu’elle n’a pas tout développé et qu’elle a encore de quoi nous immerger dans ce monde futuriste mais pétri de croyances ancestrales… Un paradoxe intéressant traité avec originalité.

Et le tome deux poursuit dans cette voie…

Le second tome poursuit les enjeux du premier avec une tension qui monte… surtout que certaines révélations nous font revoir notre façon d’appréhender les personnages. Et cela de façon radicale.

Cependant, j’ai abandonné la lecture de La couronne de l’Elue une fois que j’ai appris que cette trilogie n’en serait jamais une… En effet l’éditeur de Richelle Mead aux Etats-Unis a décidé de ne pas donner suite aux deux tomes car les ventes ne sont pas au rendez-vous malgré la qualité de l’œuvre. C’est franchement dommage et même regrettable que les fans de la série qui s’y sont engagés et l’ont appréciés soient abandonnés, surtout qu’il ne manquait qu’un seul volume.

C’est donc contrariée que j’ai décidé de laisser les personnages passionnants de Richelle Mead, de même que son univers… la frustration est grande.

Ainsi, la saga de L’ère des Miracles méritait le détour, ne serait-ce que pour ses thématiques rarement abordées en sf, mais l’arrêt brutal du cycle et rédhibitoire. C’est tellement dommage…

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Chronique : Mindjack – Tome 1 – Esprits libres

Une saga de romans young-adult qui mêle habillement fantastique et futurisme !

Susan Kaye Quinn est une autrice américaine très prolifique. En France, elle est publiée aux éditions MxM Bookmark. Sa série Mindjack est une trilogie, dont les deux premiers tomes sont d’ores et déjà parus chez MxM. La petite particularité de cet éditeur est qu’il s’agit d’ouvrages en impression à la demande. En général, vous devrez les commander en librairie, ils sont ensuite expressément imprimés pour vous chez le fournisseur et arrivent chez votre libraire préféré ! C’est encore une chaine particulière rarement utilisée, mais l’idée se développe chez plusieurs éditeurs (notamment pour des livres épuisés).

Dans un futur où plus personne ne peut garder ses secrets

Dans un avenir glaçant, l’humanité a évolué. Quand on atteint la puberté, on développe des capacités mentales devenues la norme : on entend les pensées de tout le monde et tout le monde entend les nôtre. Sauf les ratés, nommés les Zéros. Eux n’ont pas « évolué », ils ne trouveront jamais de travail gratifiant (ils sont réservés à tous les autres) et resterons à tout jamais des inadaptés. C’est le cas de l’héroïne de Mindjack : Kira. Elle a beau souhaiter de tout son cœur développer les fameuses capacités mentales qui lui permettraient de s’intégrer, rien ne vient. Et pour Kira, c’est de pire en pire : stress, tension, mise à l’écart… elle craint le pire pour son avenir, qui semble fichu avant même d’avoir commencé…

Jusqu’à ce qu’elle découvre que ses capacités mentales commencent finalement à se développer – enfin ! – mais qu’elles ne sont pas exactement comme celles des autres… C’est le début d’une terrible course poursuite pour la jeune fille qui va devoir quitter sa maison et sa famille pour survivre… Elle n’est pas une Zéro, mais une Mindjack. Elle peut « hacker » l’esprit des gens et les manipuler…

Une dystopie plaisante qui sait malmener ses personnages

Si vous avez envie d’une histoire où l’héroïne traverse de nombreuses épreuves, vous êtes au bon endroit. Bien qu’assez classique dans son déroulement, Esprits Libres est un bon roman YA car il contient de nombreuses bonnes idées.

Pour ceux et celles qui ont aimé la saga Divergente, cela peut être une lecture plaisante. On y trouve un mélange de science-fiction, d’anticipation sociale et de thriller qui fonctionne très bien.

Et puis… vous aurez quelques surprises quant au déroulement de l’histoire, la jeune Kira va devoir se battre contre tout le système érigé depuis des décennies autour de la télépathie. Et une personne seule paraît bien faible face à une mécanique aussi écrasante… Mais les pouvoirs hors du commun de Kira pourront être le grain de sable qui changera les choses. Peut-être.

En somme, le premier tome de la saga Mindjack nous permet de passer un bon moment de lecture. Tous les ingrédients sont là pour que ça fonctionne !

Chronique : Arca

Un roman de sf français sympathique mais qui ne réussit pas à transformer entièrement l’essai…

Arca est un roman de science-fiction écrit par le français Romain Benassaya, il a été publié initialement par les éditions brestoises Critic avant de sortir chez Pocket. Arca est le premier roman de cet auteur. Depuis, il a écrit le roman Pyramides, toujours chez Critic.

Un roman dans le plus pur style du space-opera

L’Arca est le vaisseau spatial le plus ambitieux jamais construit de la main de l’homme. Il abrite plus de trois mille six-cent spationautes (ici nommés arconautes) qui se dirigent vers un avenir meilleur : La Griffe du Lion. Un avenir meilleur ? Du moins on l’espère, car il faudrait déjà que l’Arca atteigne l’exoplanète et survive au passage du « seuil », une vitesse dépassant la vitesse de la lumière et interdisant tout retour en arrière pour l’Arca…

Mais les guerres intestines grondent au sein du vaisseau malgré l’extrême précaution prise dans le recrutement de chaque passager…  

Des idées intéressantes, mais pas toujours bien développées…

Il y a déjà eu quantité de romans de science-fiction prenant place dans un huis-clos à l’échelle d’un vaisseau spatial (Le grand vaisseau, Tau Zéro… etc.), l’exercice nécessite donc un certain doigté. Et sur la première moitié du roman, Arca est fort bien réussit en mélangeant habillement présent et de nombreux flash-back. L’auteur arrive à garder une belle part de mystère, beaucoup de variables inconnues nous font nous prendre au jeu de l’intrigue.

Le vaisseau va-t-il résister au passage du Seuil ? (le potentiel dépassement de la vitesse de la lumière grâce à l’Artefact), si oui, les passagers ne vont-ils pas paniquer à l’idée d’un voyage sans retour avéré ? Quelle est donc cette nouvelle religion qui semble acquérir de nouveaux fidèles de façon exponentielle ? Quelle est l’origine réelle de l’Artefact, qui ne semble pas venir réellement d’Encelade ?

Les questions posées sont très intéressantes, mais quand le voile se lève dans la seconde partie du roman… c’est un peu la déception. Sur de nombreux points, j’aurais presque aimé en savoir moins, je pense que j’en aurais été moins désappointée.

Autre point noir : le personnage de Sorany, qui est beaucoup trop passif, de bout en bout du roman. Elle semble ne jamais savoir quoi faire, ne pas être passionnée le moins du monde par son travail, même quand elle occupe un haut poste avec de fabuleuses opportunités scientifiques… Cela m’a beaucoup agacée, je l’avoue.

Malgré toutes les nombreuses questions soulevées, tout trouve une réponse assez cohérente mais un peu trop attendue, cela laisse ainsi peu de place à la surprise, dommage.

 

Cependant, Arca est sympathique, même s’il contient les défauts d’un premier roman. Ceux qui lisent beaucoup de science-fiction ne seront guère surpris par cette lecture. Cependant, on ne peut que présager que du meilleur pour les prochaines œuvres de Romain Benassaya, en espérant qu’il aura gommé ses quelques faiblesses.

Couverture de l’édition originale, aux éditions brestoises Critic.

Chronique : Les nuages de Magellan

Un roman de science-fiction qui nous mène aux confins de l’espace au travers d’une intrigue mêlant piraterie et amitié inattendue 

Estelle Faye est une auteure française qui commence à avoir pas mal d’ouvrages à son actif. Elle s’est fait une spécialité d’écrire dans le domaine de l’imaginaire, que ce soit pour les adultes (Un éclat de givre, La voix des oracles…) ou les adolescents et la jeunesse (L’île au Manoir, Les nuages de Magellan…). Son œuvre est aussi atypique que très variée car elle touche à tous les genres (science-fiction, anticipation, Histoire…), ce que j’aime beaucoup.

Un vent de rébellion souffle sur la galaxie…

Le futur. L’homme a depuis longtemps colonisé d’autres planètes, la Terre elle-même appartenant aux légendes qu’on se raconte quand il se fait tard, au coin du feu ou entre deux verres. Maintenant, les planètes habitées par l’homme sont sous la coupe des Compagnies, de tentaculaires entreprises qui ont remplacé toute forme de gouvernement… 

C’est dans ce monde difficile pour les petites gens que vit la jeune Dan, serveuse (et chanteuse de blues à ses heures perdues) dans un bouiboui qui est son seul paysage depuis des années… La vie n’a pas été facile pour la jeune femme qui a déjà l’impression d’être enfermée dans sa vie. Mais un soir, après qu’une énième révolution ait échoué, elle décide de chanter une chanson en hommage aux rebelles qui sont tombés… Elle ne le sait pas encore, mais sa vie ca changer à tout jamais à cause de cet événement. Et si l’une de ses plus fidèles clientes, Mary Reed, pouvait l’aider à ses sortir de ce mauvais pas ? C’est le début d’un voyage inattendu. 

Un roman d’aventure qui tient ses promesses  

Mêlant aventure et sf avec pas mal de piraterie, la sauce prend assez vite dans ce roman vif, contenant peu de temps morts. Une bonne dose d’humour, des personnages attachants en très peu de lignes, Estelle Faye sait y faire quand il s’agit de créer un nouvel univers et des personnages charismatiques. On est tout de suite embarqués ! 

L’ambiance de ce roman m’a fait d’ailleurs pensé à l’un des mes dessins-animés préféré : La planète au trésor (pour le côté quête à travers l’espace et la piraterie très présente dans les deux œuvres). Bien que la ressemblance s’arrête là, cela m’a vraiment plu de trouver ce mélange peu traité de science-fiction mâtiné de flibusterie. 

Pour les adolescents qui aiment l’action, la sf (avec cyborgs, technologies de pointe et rafistolage) et l’aventure, c’est l’ouvrage parfait. Le duo surprenant que forment Dan et Mary Reed fonctionne très bien, et on se surprend à vouloir en apprendre plus sur Mary… qui est très mystérieuse quant à son passé ! 

Il faut être malgré tout honnête, ce n’est pas un coup de cœur massif, mais je salue le roman, qui m’a fait passer un très agréable moment de lecture. Je m’attendais peut-être à une intrigue plus ambitieuse (en termes d’échelle, mais impossible à faire en un seul tome), mais en dehors de cela rien de négatif à en dire. 

Ainsi, Les nuages de Magellan est un bon roman YA. Il sera idéal pour ceux et celles qui souhaitent lire de la sf aux alentours de 14 ans. Efficace, bien écrit, captivant, que demander de plus ? 

Chronique : Zodiaque – Tome 2 – L’étoile vagabonde

Suite d’une saga qui avait su me captiver ! L’univers de Zodiaque s’épaissit… de même que ses nombreux secrets…

L’étoile vagabonde est le second tome de la série Zodiaque, paru en avril 2016 chez Michel Lafon. Nous y suivons toujours l’histoire de Rhoma qui nous a laissé avec énormément de questions à la fin du premier tome…

Comment trouver la force de continuer ?

A la fin du premier tome de Zodiaque, nous laissions Rhoma en état de choc, et sans but. Elle a perdu des personnes qu’elle aime, mais surtout la confiance de ceux qui croyaient en elle à travers tout le Zodiaque. Comme se remettre d’une suite de chocs pareils ? Quel but poursuivre quand on a tout perdu ou presque ?

Une suite plus lente en rythme, mais toujours intéressante

Après l’écriture d’un premier tome aussi dense que l’était Zodiaque, l’écriture d’une suite est toujours un exercice délicat. Et Romina Russell s’en sort assez bien étant donné la situation dans laquelle elle laissait son héroïne…

Sans en dire plus, sachez que l’auteure a réussi à rebondir assez efficacement pour continuer à garder Rhoma dans la course, tout en créant de nouveaux enjeux et statuts pour ses nombreux personnages…

Seul défaut, on se lasse légèrement de l’univers que l’on a découvert avec tant d’intérêt dans le premier tome. En effet, Rhoma continue sa « tournée » des planètes composant le Zodiaque pour les prévenir de la menace que représente Ophiuchus. Mais la mécanique utilisée dans le premier tome s’essouffle un peu dans le second, c’est qui est tout à fait normal.

C’est donc un petit passage à vide que l’on croise dans le milieu de ce tome, mais la dernière partie du roman rattrape le tout en redynamisant l’intrigue. Beaucoup de complots à mettre à jour, d’amitiés à créer, d’ambassadeurs à convaincre et de vies à sauver… Les enjeux sont toujours aussi grands pour Rhoma, mais comme toujours, elle sait tenir son rôle avec courage et pugnacité.

Et les rapprochements entre Rhoma et Hysan se concrétisent parfaitement à mon goût ! Mais chut… vous ne saurez rien de plus. Non, n’insistez pas. Mais moi qui suit peu attachée à la romance dans une histoire, j’ai adoré et j’ai encore envie de voir leur relation évoluer !

L’intrigue avance donc, même si c’est parfois un peu long à mon goût. L’histoire de Zodiaque reste toutefois assez intéressante pour vouloir continuer la saga. Il reste encore beaucoup de choses à découvrir et de mystères à sortir de l’ombre… Une chose est certaine, je lirais la saga jusqu’au dernier tome !

La couverture anglaise du second tome de la saga Zodiaque.