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Chronique : Geek Girl – Tome 1

Elle est rousse, passionnée d’informations scientifiques « inutiles », a très peu d’amis, est loin d’être populaire, et va être repérée par l’une des agences de mannequins les plus prestigieuses du monde !

Holly Smale est une auteur d’origine anglaise. Son expérience dans le mannequinat lui a permis d’écrire la saga humoristique pour ados Geek Girl. La série devait être à la base une trilogie, mais le succès perdurant, elle en est déjà à son cinquième opus, plus un hors-série et un sixième est d’ores et déjà en cours d’écriture !

Holly Smale a même écrit une nouvelle de Noël autour de sa série (non traduit en France à ce jour) sous le titre All Wrapped Up. Tous les romans de la saga Geek Girl sont édités en France par les éditions Nathan. Le premier tome de la série vient de paraître en poche chez PKJ (Pocket Jeunesse).

Une nouvelle héroïne bourrée de maladresse et d’humour

Qui aurait cru qu’en renversant stand de chapeaux de luxe Harriet serait repérée par un agent ? C’est pourtant ce qui va arriver à l’adolescente la plus désintéressée au monde par l’univers de la mode ! Alors que son amie Nat a toujours rêvé d’être mannequin, c’est Harriet qui est plébiscitée par l’étrange et un peu fou agent nommé Willbur.

C’est le début d’une « carrière » étrange, difficile, et totalement improbable pour Harriet ! Au programme, séances de torture (comprendre du maquillage), relooking et transformation de la geek vers le… chic !

Drôle et débridé, un bon roman qui ne se prend pas au sérieux !

Impossible de ne pas rire ou au moins sourire à la lecture des très nombreux déboires d’Harriet Manners. Elle connaît une foule de faits scientifiques, a un ami qui l’admire depuis presque 5 ans au point de la suivre partout (y compris derrière le buissons qui est dans son jardin), a une Pire Pote qui est en fait sa meilleure amie, a un sérieux problème de coordination… et j’en passe ! Lister toutes les caractéristiques uniques et mémorables d’Harriet prendrait un temps considérable, mais une chose est sûre, elle est extrêmement attachante.

Dans ce premier tome, on découvre ainsi son quotidien en Angleterre, sa vie au collège, sa famille composée de son père éternel ado, et de sa belle-mère brillante avocate. C’est aussi un tome qui nous initie au monde de la mode avec une excursion éclair dans la ville de Moscou. On s’amuse aux dépends de notre jeune héroïne, mais cela ne la rend que plus normale, plus accessible.

Enfin, j’adresse une mention spéciale au personnage totalement barré et génial de Willbur, l’agent fou d’Harriet. Il a le don de lui donner toutes sortes de surnoms tous plus farfelus les uns que les autres : « Mon biscuit au gingembre », « Schtroumpfette », ou encore « Mon Ange-Miaou-Miaou ».

En termes de contenu, on parle aussi bien des premiers émois amoureux que d’amitié, de mensonges pour garder ses amis, mais également de vérité, car elle est toujours révélée au grand jour…

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Ce premier tome de la saga est donc drôle, efficace, bien fun, et complètement addictif. En effet, je vous laisse, car je vais de ce pas me lancer immédiatement dans la lecture du second tome ! A découvrir dès l’âge de 11 ans environ.

Chronique : Le Nexus du Docteur Erdmann

Le nexus du Docteur ErdmannUne science-fiction inattendue qui nous emmène aux confins de la conscience… dans une petite maison de retraite sans prétentions.

Voici une novella signée par la grande Nancy Kress, auteur américaine de science-fiction connue et reconnue pour ses écrits. En France, elle l’est encore trop peu, mais on peut citer certaines de ses œuvres parues chez nous : L’une rêve, l’autre pas (ActuSF), Après la chute (ActuSF) ou encore la présente novella. Les éditions Pocket et J’ai Lu la publiaient par le passé, mais ils ont depuis épuisé tous ses romans. Vous trouverez donc peu de ses ouvrages en France, mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’y intéresser !

D’étranges symptômes à l’échelle d’une maison de retraite entière

Au début, le Docteur Erdmann, grand physicien par le passé, pensait être le seul à sentir cette chose dans son cerveau. Cette présence inexplicable. Mais peu à peu, même les retraités les plus lambda ont eux aussi senti que quelque chose se passait…

Personne dans le corps médical n’arrive à trouver de quoi il s’agit malgré une collecte de témoignages et de nombreux examens. Et pourtant, ça s’approche, c’est presque là…

Prémices d’une apocalypse où les personnes du troisième âge ont un rôle crucial à jouer… mais lequel ?

J’ai découvert Nancy Kress grâce à cette novella, et j’avoue avoir été positivement surprise. Malgré quelques longueurs où l’on se perd un peu, c’est un texte intéressant et original. J’aime la sf qui fait réfléchir et cogiter. Vous savez, lorsqu’on a terminé un livre, mais qu’on y repense en se disant : « Et si… ». C’est justement ce qu’arrive à faire ici Nancy Kress.

Vous aurez beaucoup de questions mais pas autant de réponses, mais ça n’est pas important. Au contraire, garder une part de mystère peut se révéler intéressant… J’avoue que j’aurais voulu avoir une fin un tout petit peu plus développée, certes, mais se fait une raison et ça nous force à y réfléchir, y repenser.

Seul bémol pour moi, Nancy Kress fait beaucoup de digressions que je trouve parfois superflues. Elle aurait pu aller à l’essentiel plus rapidement. Elle a voulu prendre son temps. Installer ses personnages, leurs problématiques, etc. Cela les humanise, les rend plus réels, et l’élément sf de l’ouvrage n’en ressort que plus, alors… pourquoi pas ?

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Quoi qu’il en soit j’ai trouvé l’idée finale franchement bien pensée. Bien trouvée, inattendue, développée avec soin et discrétion pour nous amener à cette conclusion folle et terrifiante. A découvrir pour lire une science-fiction sociale, humaine et très ancrée dans notre réalité.

A réserver toutefois aux lecteurs habitués au genre. Le nexus du Docteur Ermann est le genre d’ouvrage qu’on lit quand on aime la sf. Quand on la découvre, il peut paraître frustrant, ce qui serait dommage.

Chronique Jeunesse : La drôle d’expédition

La drôle d'expéditionPlus loin, plus haut, plus fort… voici la Drôle d’expédition, la suite directe de La drôle d’évasion.  Vers l’infini… et au-delà !

Devenue une habituée de la collection Pépix, voici le retour de Séverine Vidal ! Après La drôle d’évasion et Il était deux fois dans l’Ouest, voici la suite des aventures de Zach, voyageur du temps malgré lui… Mais l’auteur ne fait pas que de la littérature jeunesse pure, elle sait également s’adresser aux ados, notamment avec son roman Quelqu’un qu’on aime.

Nouveau voyage temporel, nouvelle aventure… 

Un an après avoir participé à l’évasion la plus spectaculaire de l’Histoire avec La drôle d’évasion, voici le grand retour de Zach ! Et cette fois-ci, il ne s’évade pas, bien au contraire… en effet, notre jeune voyageur du temps vient d’embarquer totalement malgré lui en pleine mission Apollo 11… Encore une fois, Zach participe à une page marquante de l’Histoire, puisque cette mission est celle qui a vu Neil Armstrong se poser sur la lune ! « Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité »… ça vous dit quelque chose ?

Et bien entendu, même si c’est absolument merveilleux de voguer dans l’espace, Zach n’a aucune idée de comment il a atterrit là… Et encore moins comment il va en sortir pour retrouver son époque et ses deux petites sœurs fraîchement nées !

La drôle d'expédition intérieur

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Une suite efficace, drôle et captivante… puissance dix !

Documentée et dynamique, cette nouvelle histoire de Zach vous emmènera aux confins de l’espace… Au travers de cette aventure fringante, les jeunes lecteurs (garçons OU filles, j’insiste) apprendront une foule de faits intéressants sur la conquête spatiale et le mode de vie des astronautes. Comment boit-on dans l’espace ? De quoi est constituée une fusée ? Et plus important encore… comment fait-on pipi dans l’espace ?

Par ailleurs, les jeunes lecteurs découvrirons un tout nouveau trio de comparses en la personne de Neil Armstrong, Mike Collins et Buzz Aldrin (ou on apprend que le nom de Buzz l’éclair est un hommage de Pixar à cet astronaute de renom dans la saga Toy’s Story).

Cette amitié inattendue qui se développe entre Zach et les astronautes est très touchante et bien amenée. On passe du rire, au dramatique (les voyages dans l’espace sont aussi dangereux que stressants) sans oublier un petit côté surréaliste. Le tout est donc très bien mené de bout en bout, tout cela sans oublier les illustrations indispensables de Marion Puech qui collent parfaitement à l’esprit. Elles sont à l’image du texte : drôles et réalistes, sans oublier une petite dose d’imaginaire qui fait plaisir.

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Donc, on récapitule : si vous aimez les chats à plumes, les jeux-vidéo et les aventures dans l’espace… La drôle d’expédition est faite pour vous (et vos enfants). D’autant qu’on y apprend une foule de choses qui se sont réellement passées, et ça, c’est le meilleur moyen d’apprendre et d’aiguiser sa curiosité : découvrir en s’amusant. A lire dès l’âge de 9 ans.

Chronique : Unremembered – Tome 1 – Inaccessible

Unremembered 1 - InaccessibleUne adolescente amnésique repêchée en pleine mer suite à un accident d’avion dont elle est la seule survivante… et une foule de questions à élucider…

Unremembered est le nom de la trilogie young-adult écrite par l’américaine Jessica Brody. Après des études d’économie et de français, l’auteur a travaillé quelques années avant de tout quitter pour vivre son rêve : l’écriture.

Jessica Brody n’en est pas à son premier roman et a déjà signe de nombreux ouvrages à destination des adolescents et des adultes. En France elle a déjà publié Confidentialité assurée (Pocket) ou encore En toute discrétion (Fleuve Noir). En ce qui concerne la trilogie Unremembered, les droits d’adaptation ont étés vendus et sont actuellement en cours d’exploitation pour un film. En France, le second tome, Inoubliable est prévu pour avril 2016, et le troisième, pour 2017.

Repêchée en pleine mer et le néant pour tout souvenir…

La jeune fille qui a été repêchée au beau milieu de l’océan est la seule survivante d’un crash aérien. Elle n’est pas sur le listing des passagers et ne se rappelle de rien : le néant, même son prénom lui est inconnu… et elle est introuvable sur les bases de données via ses empreintes pour le moment. Elle est belle et a des yeux d’un violet profond, c’est ainsi que le prénom de Violette lui est attribué. Mais le mystère autour d’elle reste entier…

Le monde entier veut en savoir plus sur Violette et son passé, d’autant que personne ne se manifeste pour qu’elle retrouve sa famille… Que s’est-il donc passé pour Violette ? D’où vient-elle ? Que faisait-elle au beau milieu dans l’océan ? Pourquoi les médecins veulent la garder en observation alors qu’elle semble aller très bien ? Qui est le mystérieux jeune homme qui lui rend visite à l’hôpital quand les infirmières sont ailleurs ? Les réponses risquent de vous surprendre, mais pas autant que Violette.

De bons ingrédients pour débuter une trilogie

Inaccessible est un premier tome qui si lit extrêmement rapidement tant les éléments se bousculent et s’enchaînent rapidement. Les chapitres sont courts, efficaces et leur conclusion donne envie de passer immédiatement au suivant.

Chaque nouveau chapitre apporte son petit lot de révélations et de questions encore plus nombreuses… En effet, notre héroïne montre des aptitudes de plus en plus inattendues au fil du temps, qu’elles soient physiques ou mentales, tout ce qu’elle accompli est exceptionnel.

Ainsi découvre-t-on peu à peu les origines de « Violette », ses motivations avant de perdre la mémoire, et une foule d’autres choses. Scientifiques aux projets fous, longs voyages et complots à l’échelle internationale… voilà une partie de ce qui vous attend. Les sciences en général sont omniprésentes (biologie, physique, mathématiques…), mais elles auraient pu être encore plus creusées pour plus de réalisme, car on reste au final très en surface sur de nombreux points.

Pour ceux qui ont l’habitude de lire des romans young-adult et fantastiques en général, l’intrigue et ses ficelles risquent d’être très rapidement comprises, mais cela ne retire rien à l’efficacité du récit.

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En somme, ce premier tome de la trilogie Unremembered est réussit. Aussi classique qu’efficace, il devrait faire mouche auprès des jeunes adultes car il réunit tous les ingrédients du succès. Une héroïne surdouée en tout mais amnésique, un beau ténébreux qui se cache dans ses souvenirs mais dont on ne connaît pas les motivations et une firme tentaculaire aux buts inavouables… que demander de plus ? A lire dès l’âge de 14 ans environ.

Chronique Album Jeunesse : De plus en plus haut

De plus en plus hautUn album graphique pour découvrir les plus belles et les plus grandes constructions du monde… pas toujours modelées par la main de l’homme !

Paru en juin 2014, cet album est édité aux éditions de La Martinière Jeunesse. L’illustration y est assurée pat Mikhail Mitmalka et le texte par Justine de Lagausie (elle a déjà écrit quelques documentaires aux éditions du Seuil). En quelques pages, plongez dans l’infiniment grand… en commençant tout doucement avec 1.30 mètre, qui correspond à la taille d’un enfant de 10 ans.

Esthétique et graphique, une belle façon de découvrir le monde et ses grands symboles

Entre l’album jeunesse et le documentaire, découvrez un livre atypique qui fait grimper des hauteurs vertigineuses… Du petit garçon, nous passons à la girafe africaine qui fait 5.50 mètres, puis aux fameuses Statues de l’Île de Pâques qui mesurent 10 mètres, puis à l’Obélisque de Louxor (23 mètres) qui se situe à Paris… Mais jusqu’où va-t-on aller ?

Plus on tourne les pages et plus la hauteur devient vertigineuse, et les monuments de Dame Nature ne sont pas en reste. Des Chutes Victoria (108 mètres) en passant par le séquoia à feuille d’if en Californie (115.55 mètres), la Terre n’a rien à envier à l’homme.

On appréciera les annotations succinctes présentant le monument tout en bas de la page. Vous trouverez de plus amples détails sur les deux premières et dernières pages intérieures où sont référencés et présentés tous les bâtiments et autres présentés de l’album. Vous en apprendrez ainsi plus sur son histoire ou le contexte qui l’a vu naître. Ainsi, l’histoire de la Sagrada Familia à Barcelone est fascinante !

De plus en plus haut insideEnfin dernière chose mais pas des moindres, les illustrations de Mikhail Mitmalka sont épurées et extrêmement graphiques. On reconnaît avec aisance et simplicité les constructions qui sont le symbole de certaines parties du monde. Elles sont toutes réussies, et cela sans fourmiller de trop de détails… une belle réussite.

A conseiller pour tous ceux qui souhaiteraient faire découvrir le monde à leurs enfants de façon originale et design ! Dès l’âge de 6 ans environ.

Concours : Trois exemplaires d’Accelerando de Charles Stross à gagner

AccelerandoPeut-être connaissez-vous Charles Stross, auteur de sf incontournable qui a quelques beaux classiques à son actif. On lui doit notamment la saga des Princes-Marchands, le roman Palimpseste ou encore Le bureau des atrocités.

Et en cette année 2015, Charles Stross revient en force avec Accelerando aux éditions Piranha, dans la collection Incertain Futur (il s’agit du tout premier de la collection).

A l’occasion de cet événement, la Bibliothèque de Glow et les éditions Piranha vous proposent de gagner cet ouvrage ! Trois exemplaires sont mis en jeu.

Pour participer, rien de plus simple, il suffit de répondre à une question très simple en commentant l’article (tout en bas) : Dans quelle collection des éditions Piranha est publié Accelerando ?

Gagnants : Cathy Zanella, Shaya et Erwan D. Bravo à eux !

Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site des éditions Piranha ici : http://www.piranha.fr

Accelrando singularité schémaEnfin, dernière petite chose, sachez que l’ouvrage possède un beau petit lexique, un article très intéressant sur ce qu’est la Singularité, et un très beau schéma (passionnant) illustrant les œuvres qui traitent de la Singularité dans le paysage littéraire de la sf.

Quatrième de couverture : Dans un avenir proche, l’humanité connaît une expansion technologique vertigineuse grâce aux nano-machines auto-répliquantes.

À travers la famille Macx, le lecteur suit un siècle d’évolution de la Singularité sur fond de querelle familiale. Dans la première partie, Manfred, altruiste courtier en idées technologiques de pointe, élabore, grâce à ses réseaux professionnels, les fondations de la posthumanité de demain.

Dans la seconde partie, sa fille Amber, business woman de l’espace, un juge musulman, Sadeq Khurasani, et quelques amis créent des Copies d’eux-mêmes avant leur départ pour l’étoile Hyundai, lieu d’un signal extraterrestre. La troisième partie décrit la vie de Sirhan, petit-fils de Manfred génétiquement modifié, sur Saturne, au sein d’un système solaire complètement démantelé.

Chronique Jeunesse : Reine du Fleuve

Reine du fleuveUne ode aux explorateurs naturalistes et à la nature sauvage qui entoure le mythique fleuve Amazone…

Écrit par Eva Ibbotson, Reine du Fleuve est un classique de la littérature jeunesse anglo-saxonne. L’ouvrage est paru en 2004 aux éditions Albin Michel, dans la collection jeunesse et ado Wiz. Outre-Atlantique, l’ouvrage a d’ailleurs reçu de nombreux prix prestigieux.

Eva Ibbotson a écrit une foule d’autres ouvrages destinés à la jeunesse : L’étoile de Kazan, Bienvenue à Griffstone, Le secret du quai 13, L’étang aux libellules… Chacune de ses nouveautés était un petit événement dans le domaine de la littérature jeunesse avant qu’Eva Ibbotson ne nous quitte en 2010 à l’âge de 85 ans.

Du pensionnat anglais à la jungle sauvage et mystérieuse du Brésil

Une histoire qui débute dans la bonne société anglaise du début du XXème siècle au cœur d’un pensionnat, c’est tentant. Mais quand on découvre que nous sommes en partance pour les contrées sauvages et exotiques du Brésil, au bord du fleuve Amazone, c’est une nouvelle dimension qui s’ouvre à nous et à Maia, héroïne charismatique de ce roman.

A peine ses parents décédés, la jeune Maia se retrouve « accueillie » par un côté très éloigné de la famille qu’elle ne connaissait pas… au Brésil. Alors qu’elle s’imagine déjà côtoyer les autochtones et découvrir la vie exotique du pays ainsi que sa faune et sa flore, rien ne va se dérouler comme elle l’imaginait.

Exilés au Brésil pour affaires, les Carter ne recueillent pas leur nièce par bonté d’âme, la pension qui leur est reversée pour son éducation en revanche motive au plus haut point son oncle et sa tante, qui vivent bien au-dessus de leurs moyens. Mais le portrait n’est pas encore complet si l’on ne parle pas des deux cousines de Maia : horribles, méchantes, égoïstes… elles n’ont vraiment rien pour elles et vont tout faire pour lui nuire.

C’est ainsi que l’avenir de la jeune demoiselle s’annonce très sombre, même si il y a un soupçon d’espoir en la personne de sa tutrice, Mademoiselle Milton.

Reine du fleuve VOUne très belle fresque historique mettant l’accent sur la Nature, la vraie

Ce roman d’Eva Ibbotson n’est pas un classique pour rien, on y trouve tous les éléments qui en font un superbe roman jeunesse. Une héroïne curieuse de tout et rebelle, de cruels beaux-parents, un pays sauvage qui ne demande qu’à être découvert, une amitié improbable qui se tisse…

On appréciera particulièrement la part belle qui est faite aux sciences sous toutes leurs formes : biologie, botanique, Histoire, sociologie, ethnologie… La tutrice de Maia est une femme moderne et folle de livres, quels que soient leurs sujets, c’est à travers elle que la jeune fille et nous-mêmes nourrissons notre fascination pour le fleuve Amazone et ses mystères.

Mélanger une intrigue dans le plus pur style anglais du début du XXème siècle à un récit d’aventures haut en couleurs en cœur même de l’Amazonie est à la fois audacieux et enchanteur. Tout ce que l’on espère, c’est de ne jamais quitter cette atmosphère idyllique et sauvage, entouré de Maia et de son ami indien.

La prose d’Eva Ibbotson est quant à elle captivante, efficace tout cela sans être dénuée de poésie, elle n’est toutefois jamais lourde. En somme, on rentre très rapidement dans l’intrigue sans jamais qu’elle s’essouffle. C’est un véritable mélange entre les récits saisissants de Mary Hooper et ceux touchants de Charles Dickens, tout cela sans jamais tomber dans le misérabilisme.

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Vous l’aurez aisément compris, Reine du fleuve est un véritable coup de cœur. Cette lecture a pour moi été une double révélation : celle d’une auteur de talent, et celle d’un lieu à une époque absolument fascinante. C’était l’époque où tout était encore possible pour les scientifiques, où des foules de découvertes restaient à faire… et ça fait tout simplement rêver.

A lire dès l’âge de 12 ans, sans limite d’âge.

Chronique : Humains

HumainsA peine arrivé en librairie, Humains fait déjà beaucoup parler de lui. Gros succès aux Royaume-Unis et en Allemagne, c’est au tour de la France de découvrir le talent narratif de Matt Haig.

Le nom de l’auteur vous dit peut-être quelque chose ? C’est normal. Matt Haig a précédemment écrit le roman Les Radley (Le livre de Poche) ou encore l’ouvrage jeunesse La forêt interdite (Bayard Jeunesse). Il a également écrit pour des journaux tels que The Guardian, The Face, ou encore The Sidney Morning.

Il s’agit de son tout premier roman à destination des adolescents à paraître en France, mais Humains ne se cantonne pas uniquement à ce lectorat…

Un mathématicien d’Oxford remplacé par un mystérieux extraterrestre

Le professeur Andrew Martin est sans conteste le mathématicien le plus brillant du monde, mais personne ne le saura jamais. En effet, à peine a-t-il résolu la plus grande énigme mathématique du siècle qu’il a été supprimé et remplacé par un extraterrestre.

Humains formule zêta Riemann

Ce Graal des mathématiques, c’est l’Hypothèse de Riemann, une conjecture qui permettrait de trouver une suite logique aux nombres premiers. Et alors me direz-vous ? Et alors cela changerai le monde pour toujours, et l’extraterrestre le sait. Supers-ordinateurs, voyages dans l’espace… l’humanité possèderait alors un pouvoir qui la dépasse.

Aussi a-t-il pour mission d’éliminer toutes les personnes qui savent ou soupçonnent ce qu’à découvert Andrew Martin… L’humanité ne doit pas savoir, elle n’est pas prête et elle dangereuse pour elle-même.

Humains VOLes humains sont étranges, illogiques, déconcertants… mais attachants

Notre extraterrestre narrateur conte ainsi ses nombreux déboires en tant qu’apprenti humain. Il commence fort en se passant de vêtements, la pudeur étant pour lui un concept complètement étranger. Son incompréhension de notre monde est d’une logique implacable quand on se met de son point de vue… mais il passe surtout pour un fou aux yeux des autres.

La tâche d’éliminer les humains au courant de la prouesse mathématique d’Andrew Martin va être plus dure à accomplir que prévu. Entre son mariage avec une humaine qui voit sa vie de couple s’effondrer depuis des années et un fils complètement étranger… la mission s’avère corsée. Et d’autant plus que depuis qu’il a couru nu sur le gazon, il est presque prêt pour entrer dans une maison de fous…

Maladresses, incompréhension, bourdes, échanges sociaux ratés, notre hôte lointain est loin de faire illusion auprès des humains, mais ses pouvoirs de persuasion vont lui permettre de mener à bien sa mission. Et pourtant, malgré l’absurdité de notre existence, ce dernier commence peu à peu à trouver les humains moins laids, et même à apprécier certaines de leurs créations telles que la musique ou les poèmes d’Emily Dickinson. Par contre, il est consterné de découvrir notre journal du 20h00 qu’il appelle « Le journal de la guerre et de l’argent »… en même temps, il n’a pas tort.

Humains couverture allemande« Léonard de Vinci n’était pas des vôtres. Il était des nôtres. »

Le gros point fort de ce roman pour le moins atypique, c’est son écriture, et surtout le point de vue à partir duquel c’est écrit. Matt Haig a réussi le joli tour de force de décrire la nature humaine sans artifices et avec une énorme dose d’humour. C’est de l’humour en barre face au sérieux déconcertant de notre narrateur. Il est drôle malgré lui, et pour notre bonheur de lecteur, il ne s’améliore guère dans la compréhension de notre espèce mortelle et ennuyeuse.

« Space Oddity, de David Bowie, ne t’apprend rien sur l’espace, mais ses motifs musicaux sont très plaisants pour l’oreille. »

« Ton espèce compte beaucoup d’idiots. Beaucoup, beaucoup. Tu n’en fais pas partie. Ne lâche pas le terrain. »

Des citations du même genre, vous en trouverez des centaines, toutes plus drôles les une que les autres ! On appréciera particulièrement le moment de terreur absolue que ressent notre extraterrestre face à la fameuse formule mathématique résolue.

Le passage où il donne un cours magistral (et magistral) sur l’équation de Drake (elle permet de calculer les probabilités que l’humanité a de rencontrer un jour une forme de vie extraterrestre intelligente avec laquelle elle pourra entrer en contact). Cette scène est excellente et permet de nous initier aux sciences actuelles avec passion !

En somme, que vous aimiez les sciences ou non, Humains saura vous intéresser par son intrigue efficace. Les situations grotesques et/ou cocasses s’enchaînent et ne se ressemblent pas ! A lire pour rire de nous, de nos problèmes d’humains, mais également pour s’émerveiller de ce que nous sommes et de e qu’il nous reste encore à découvrir… Alors levons la tête vers les étoiles et rêvons…

Humains équation de Drake artist view

Chronique : Black Eden – Tome 2 – La sphère de Méduse

Black Eden - tome 2Une suite réussie où les temps s’entremêlent

Second tome de la série espagnole Black Eden paru aux éditions Milan dans la collection Macadam, La sphère de Méduse est paru en octobre 2012. La série Black Eden, dont le titre original est La llave del tiempo se compose de huit tomes au total. Nous continuons ainsi à suivre les traces de Martin, Cassandre, Selena et Josh pour des aventures devenant forts intéressantes !

Direction Paris, dans le futur

Finie l’île paradisiaque des débuts, le danger est constant et aux endroits les plus inattendus… Nous voici ainsi partis en direction de la fameuse Tour Saint-Jacques, en plein centre de Paris pour nos quatre héros dont la quête continue… le mystère s’épaissit et au lieu de réponses, c’est une foule d’interrogations qui fond sur nous ! Mais qu’importe, l’histoire de Black Eden est toujours aussi intéressante et prenante par son originalité et son dynamisme.

Passionnant et surprenant de bout en bout

Nous découvrons de très nombreuses nouvelles facettes de notre Terre dans le futur, dont la ville de Méduse. Il s’agit d’une ville qui regroupe les meilleurs scientifiques du monde, le tout dans des conditions optimum. C’est là-bas que va se retrouver le quatuor, qui va vite découvrir qu’il est lié à la ville de bien différentes façons, et dans des temps différents.

Le présent se mélange de façon fascinante (et dangereuse ?) avec le futur, mais il est difficile d’en dire beaucoup plus sans en révéler trop. Tout ce que l’on puisse dire, c’est que les auteurs ne manquent pas d’imagination et de logique pour créer une intrigue à l’efficacité redoutable.

On découvre notamment dans ce tome une technologie fascinante qui vient du futur : une sorte de tapisserie vivante à réalité augmentée qui immerge totalement la personne qui la regarde. Toutes les parties du roman où elle est utilisée sont captivantes. D’autres scènes sont également captivantes, notamment celle où l’une des héroïnes va se surpasser dans son domaine de prédilection : les sciences et l’informatique.

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En conclusion, ce second tome de la série d’anticipation sombre créée par Ana Alonso et Javier Pelegrin est encore une fois captivant. On aimerait dire que l’on a hâte de lire la suite, mais encore faudrait-il qu’elle paraisse en France… les éditions Milan ont décidé d’arrêter le cycle, trop peu de ventes étant au rendez-vous… Dommage, nous étions fans !

Chronique : Calpurnia

CalpurniaCalpurnia est un roman à part dans la littérature jeunesse, avec une approche naturaliste et un amour de la vie débordant, Jacqueline Kelly nous offre une vision à la fois très belle des années 1900, en plein Texas.  Considéré aux Etats-Unis comme un ouvrage de référence en littérature Young-Adult, il a remporté de prestigieux prix, dont le fameux Newbery Honor Award, qui est plus haute marque de distinction dans la littérature jeunesse aux Etats-Unis. Notons qu’en anglais l’ouvrage s’intitule The Evolution of Calpurnia Tate, un clin d’œil fort à la thématique du livre : La théorie de l’évolution de Darwin.

Malheureusement, peu des ouvrages lauréats se sont vus traduire en France et sont encore disponibles : Le secret de Térabithia de Katherine Paterson, L’histoire de Sarah la pas belle de Patricia MacLachlan, Compte les étoiles de Lois Lowry ou encore le Passage de Louis Sachar sont de ceux-là.

Alors quand il y en a un qui arrive dans notre pays, il n’y a aucune raison pour ne pas voir de quel bois il est fait… et on est rarement déçu !

Calpurnia Tate, onze ans de son état.

La jeune Calpurnia est curieuse de tout, et surtout de tout ce qui n’est pas dans la maison. Elle préfère courir par monts et par vaux afin d’observer ce qui l’entoure que de rester sagement à la maison, comme le feraient toutes les filles de son âge. Petits animaux, lucioles, chenilles, la jeune fille est curieuse de tout… elle ne le sait pas encore, mais ce sont bien les sciences qui la passionne.

Alors qu’elle vit avec ses très nombreux frères et ses parents ainsi que son grand-père, elle n’a jamais osé parler avec ce dernier. Elle le voit comme un géant peu loquace un peu effrayant. Mais quand elle va découvrir qu’il est un féru de sciences, leur relation va s’améliorer, et une véritable confiance va s’instaurer entre eux…

Observations dans le lac d’à côté, croquis fidèles pour compléter le carnet déjà bien fourni de Calpurnia, première utilisation d’un microscope, et surtout découverte de Darwin, et de son Origine des espèces, qui va bouleverser notre jeune héroïne (après de nombreuses difficultés pour l’obtenir).

Calpurnia usUn roman touchant qui nous parle de la condition féminine de l’époque…

Calpurnia ne se voit plus autre chose que scientifique ou chercheuse. Elle rêve de ces grands chercheurs et pionniers qui ont contribué à la science et à ce qu’elle est devenue en 1900, à l’aube des premiers téléphones et des premières automobiles. Mais soyons sérieux une minute… une jeune fille peut-elle décemment espérer faire des études ? Qui plus est dans la science, un domaine largement (si ce n’est exclusivement) réservé aux hommes ?

En tout cas, ce sont ce que ses parents essayent à tout prix de lui faire comprendre en lui faisant faire de la cuisine et de nombreux travaux de couture et de tricot. Il vaut mieux une déception maintenant que dans quelques années…

Calpurnia est ainsi un roman qui ne parle pas uniquement des merveilles dont regorge la nature. Il traite également de la pression sociale exercée sur la moindre jeune fille qui ne serait pas rêveuse à l’idée d’entretenir une belle maison en s’occupant uniquement de sa famille. Est-ce nécessairement cela le bonheur ? Calpurnia n’a pas la réponse à cette question, mais par ses actes, elle va tout faire pour savoir ce qui elle pourra la rendre heureuse…

Ces questionnements sont très largement teintés du quotidien de la famille nombreuse dans laquelle vit Calpurnia, qui est d’ailleurs la seule fille. Jacqueline Kelly possède le merveilleux don de nous intéresser à des événements somme toute très banals et quotidiens, tels que le choix d’un dindon pour noël ou encore l’amoureuse que certains frères ont choisie. Les malheurs des petits frères et les aventures d’une ferme sont loin d’être de tout repos, mais ils sont fascinants !

Cet ouvrage est une petite perle, où l’on se retrouve perdus dans la campagne aride du Texas et où la moindre petite chose est une source incommensurable de bonheur. On se retrouve à suivre le quotidien d’une fratrie très nombreuse où le quotidien est rarement simple, mais bien plus savoureux.  Calpurnia est un roman magnifique, car il fait l’apologie des choses simples de la vie… à nous de les savourer. Un magnifique combat d’idéaux est en marche, et il dure encore de nos jours !