Une science-fiction inattendue qui nous emmène aux confins de la conscience… dans une petite maison de retraite sans prétentions.
Voici une novella signée par la grande Nancy Kress, auteur américaine de science-fiction connue et reconnue pour ses écrits. En France, elle l’est encore trop peu, mais on peut citer certaines de ses œuvres parues chez nous : L’une rêve, l’autre pas (ActuSF), Après la chute (ActuSF) ou encore la présente novella. Les éditions Pocket et J’ai Lu la publiaient par le passé, mais ils ont depuis épuisé tous ses romans. Vous trouverez donc peu de ses ouvrages en France, mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’y intéresser !
D’étranges symptômes à l’échelle d’une maison de retraite entière
Au début, le Docteur Erdmann, grand physicien par le passé, pensait être le seul à sentir cette chose dans son cerveau. Cette présence inexplicable. Mais peu à peu, même les retraités les plus lambda ont eux aussi senti que quelque chose se passait…
Personne dans le corps médical n’arrive à trouver de quoi il s’agit malgré une collecte de témoignages et de nombreux examens. Et pourtant, ça s’approche, c’est presque là…
Prémices d’une apocalypse où les personnes du troisième âge ont un rôle crucial à jouer… mais lequel ?
J’ai découvert Nancy Kress grâce à cette novella, et j’avoue avoir été positivement surprise. Malgré quelques longueurs où l’on se perd un peu, c’est un texte intéressant et original. J’aime la sf qui fait réfléchir et cogiter. Vous savez, lorsqu’on a terminé un livre, mais qu’on y repense en se disant : « Et si… ». C’est justement ce qu’arrive à faire ici Nancy Kress.
Vous aurez beaucoup de questions mais pas autant de réponses, mais ça n’est pas important. Au contraire, garder une part de mystère peut se révéler intéressant… J’avoue que j’aurais voulu avoir une fin un tout petit peu plus développée, certes, mais se fait une raison et ça nous force à y réfléchir, y repenser.
Seul bémol pour moi, Nancy Kress fait beaucoup de digressions que je trouve parfois superflues. Elle aurait pu aller à l’essentiel plus rapidement. Elle a voulu prendre son temps. Installer ses personnages, leurs problématiques, etc. Cela les humanise, les rend plus réels, et l’élément sf de l’ouvrage n’en ressort que plus, alors… pourquoi pas ?
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Quoi qu’il en soit j’ai trouvé l’idée finale franchement bien pensée. Bien trouvée, inattendue, développée avec soin et discrétion pour nous amener à cette conclusion folle et terrifiante. A découvrir pour lire une science-fiction sociale, humaine et très ancrée dans notre réalité.
A réserver toutefois aux lecteurs habitués au genre. Le nexus du Docteur Ermann est le genre d’ouvrage qu’on lit quand on aime la sf. Quand on la découvre, il peut paraître frustrant, ce qui serait dommage.