Un roman jeunesse touchant et malin qui décortique avec malice les mécanismes de l’écriture…
Annet Huizing est une autrice néerlandaise, Comment j’ai écrit un roman sans m’en rendre compte fut un succès dans son pays d’origine. L’ouvrage est paru chez Syros en 2016.
Avoir une célèbre romancière pour voisine… et amie
Nous voici dans le quotidien d’une jeune fille prénomée Katinka. Elle vient d’avoir 13 ans, et depuis quelque temps, une idée la taraude… elle aimerait écrire un roman. Mais elle ne sait pas comment s’y prendre n’y même si elle a quelque chose d’assez intéressant à raconter. C’est ainsi que grâce à son amitié avec Lidwine, une célèbre autrice qui vit près de chez elle, la jeune fille va découvrir les ficelles du métier. Car oui, pour être écrivain, il faut certes du talent, mais également beaucoup de travail…
Une ode au partage et à l’entraide
Ce roman est un super moment de lecture à découvrir, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la narratrice, Katinka, va découvrir comme nous lecteur, les ficelles de ce qui fait un roman. Par exemple, avez-vous déjà entendu parler de la phrase « Show, don’t tell » ? Elle résume à elle seule une caractéristique très importante dans un roman : ne pas dire qu’un personnage est triste ou déprimé, mais le montrer par un air abattu ou une voix éteinte par exemple. Laisser une liberté d’interprétation et de ressenti au lecteur sera beaucoup plus fort que si on lui écrit directement : ce personnage est triste.
C’est ainsi que par quantité de petites et grandes astuces, Katinka va se découvrir l’âme d’une écrivaine. Et au final, on va se rendre compte qu’elle a énormément de choses à raconter et à dire… Car au premier abord, malgré la perte de sa maman très jeune, on pourrait croire qu’elle est un personnage assez lisse. Mais elle nous surprend peu à peu par ses réflexions et sa profondeur. Comment accepter une autre femme dans le foyer même si on l’aime ? Pourquoi est-ce si difficile de dire ce que l’on ressent ? Comment ne pas blesser les autres tout en restant honnête avec soi-même ?
Je trouve que ce roman est parfait pour celles et ceux qui ont entre 12 et 15 ans et qui aimeraient écrire. Ce roman regorge de très nombreuses astuces d’écrivain, tout cela mis au service d’une histoire belle, simple et touchante. On comprend aisément pourquoi ce roman a séduit les lecteurs.ices hollandais, il contient tous les ingrédients d’une bonne histoire !
Premier roman de Pierre Darkanian, ce dernier commence fort avec Le rapport chinois. L’éditeur le compare à La conjuration des imbéciles de Toole à la sauce française. Comparaison assumée jusqu’au choix même de la couverture qui a des similitudes avec une ancienne édition parue chez 10/18 il y a de nombreuses années. N’ayant pas lu ce classique de la littérature, je me rabats uniquement sur l’excellent moment de lecture que j’ai passé pour vous en parler.
Un cabinet aux salariés triés sur le volet
Tugdual est un sacré veinard, il n’a que très peu d’expérience mais ça ne l’a pas empêché d’être repéré par un chasseur de têtes. Ce dernier le recrute pour le prestigieux Cabinet Michard, une entreprise de conseil qui rédige des rapports aidant de grosses entreprises à prendre des décisions d’envergure.
C’est ainsi donc que Tugdual est recruté par le Cabinet Michard pour sept-mille euros par mois. Et le plus beau dans tout ça ? C’est qu’on ne lui demande même pas de travailler… Tugdual reste ainsi des heures à son bureau à ne rien faire. Comment est-ce possible pour un cabinet aussi prestigieux qui a pignon sur rue ?
La quintessence de l’absurde
Lire Le rapport chinois, c’est accepter de plonger tête la première (comme cet homme en couverture) en absurdie. Le travail de Tugdual est étrange, ses rares collègues le sont encore plus et on comprend de moins en moins comment un tel incapable peut gagner autant en faisant si peu (rien, le néant). Et pour couronner le tout, Tugdual est un personnage à la fois attachant et… très détestable par certains aspects. Il est d’un paternalisme insupportable avec sa bien-aimée Mathilde dont il rebat les oreilles de ses faits de gloire au travail. Travail où il n’a rien à faire…
Et pour sublimer ce rien qui entoure de façon constante la vie de Tugdual, l’écriture de Pierre Darkanian est parfaite. Drôle, caustique, travaillée et d’un style génial. Impossible de ne pas sourire (au minimum) à ses envolées lyriques autour de choses infinitésimales.
« L’idée était excellente. Les mini-viennoiseries étaient à la fois meilleures et moins chères, et s’écouleraient en grande quantité. Tugdual conclut son avant-projet de pré-rapport par des termes qui allaient peut-être faire date dans l’histoire des relations franco-chinoises : « L’avenir de la Chine passe par la mini-viennoiserie. » Relot n’allait pas en revenir ».
Vous sentez poindre l’absurde de la situation et de ce fameux rapport chinois dont on ignore quasiment tout ? et pourtant au fil des chapitres il va devenir un véritable monument. Un dossier d’une ampleur telle qu’il va faire trembler les institutions… Il y est à la fois question de finances de haute volée et de secrets d’entreprise bien gardés… le tout servi par une histoire labyrinthique.
Par un savant mélange d’humour et de savoir, Pierre Darkanian arrive à construire un roman d’une cohérence rare. En effet, sous couvert d’absurde et parfois d’étrange, Le rapport chinois est diabolique. Fort bien mené, pensé à l’extrême, son déroulement sait surprendre. On est loin des romans cousus de fil blanc où toute l’histoire est déjà lue et relue. Ici, vous aurez un style délectable et un intrigue qui l’est tout autant.
Ainsi, Le rapport chinois est pour moi l’un des incontournable de cette rentrée littéraire 2021. Un OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) labyrinthique qu’il vous faut connaître si vous avez envie de fraîcheur et de nouveauté. Chose pas toujours aisée à trouver en littérature blanche francophone. Alors, régalez-vous.
Ce document a été créé et certifié chez IGS-CP, Charente (16)
Une série de romans pour la jeunesse à la
fois originale et joliment réalisée
Il y a
tellement de premières lectures à découvrir qu’il est parfois difficile de s’y
retrouver dans l’offre pléthorique des éditeurs… Mais une chose est sûre,
avec la série de romans Lou Pilouface, on ne peux pas se
tromper !
Idéale à
découvrir pour les 7/9 ans, cette collection écrite et illustrée par le talentueux
François Place compte dix tomes au total, et il n’est pas nécessaire de les
lire dans l’ordre de parution.
François
Place est un auteur illustrateur français aux dessins très reconnaissables. On
lui doit notamment : Le secret d’Orbae, Le
prince bégayant, La reine sous la neige, La
douane volante, Le vieux fou de dessin… et
quantité d’autres ouvrages pour la jeunesse devenus des classiques !
Personnellement,
j’ai découvert la série avec les titres Le fantôme de Monte-Cristo et Tempête
sur l’Atlantique. Gageons qu’ils sont tous aussi sympathiques et
distrayants à découvrir pour les jeunes lecteurs et lectrices !
De l’aventure, du mystère et l’air marin en toile de fond…
Lou Pilouface est une héroïne formidablement
entourée ! Elle adore mener l’enquête et résoudre des mystères vieux de
plusieurs décennies… En cela elle est aidée (ou plutôt entourée) de son oncle
et de sa meilleure amie Anastasie (l’étrange jeune fille en robe jaune tout en
os !). L’oncle de Lou est le capitaine du petit bateau nommé à juste titre Le
Coriace.
Chaque tome se concentre sur une nouvelle
aventure ou un nouveau mystère… Dans Tempête sur l’Atlantique, l’un des
matelots du Coriace a le mal du pays. L’équipage va tout faire pour l’aider à
surmonter son mal être mais cela ne va pas être sans croiser des dangers au
passage. D’ailleurs, il n’y a pas que les héros qui sont récurrents dans les
histoires de Lou Pilouface… Les affreux aussi reviennent régulièrement. Ainsi
Gédéon Le Brutal sera également familier aux jeunes lecteurs qui se feront un
plaisir de découvrir ses mésaventures !
Ce document a été créé et certifié chez IGS-CP, Charente (16)
Pour ce qui est du Fantôme de Monte-Cristo,
la jeune Lou va tenter de percer le mystère d’une habitation désertée depuis
très longtemps qui semble avoir un lien avec un fantôme…
Chaque tome apporte son lot d’étrangetés,
d’aventure et de rires. En effet, cette série se veut résolument dynamique,
positive mais sans être infantilisante. C’est le genre d’ouvrage où les jeunes
lecteurs ne sont pas sous-considérés.
Il y a du vocabulaire, l’écriture y est assez
travaillée pour les pousser à acquérir de nouveaux mots sans même y penser…
En un mot, c’est malin.
Ainsi, si vous recherchez une série de romans
parfaite pour des enfants de niveau CE2/CM1, Lou Pilouface est peut-être bien
ce qu’il vous faut !
Paru en 2020 aux éditions Flammarion, Sexy Summer est le troisième ouvrage de l’autrice belge Mathilde Alet. Ses deux précédents textes sont publiés chez Luce Wilquin, un petit éditeur 100% belge.
Adieu Bruxelles, bonjour le village paumé de Varqueville
Rarement on aura vu une famille chercher à tout prix à s’éloigner de la civilisation et de sa densité. Leur but en quittant Bruxelles ? Vivre dans le lieu le plus « perdu » possible, et surtout là où il y a le moins d’ondes qui circulent. Juliette, adolescente de quatorze ans a été diagnostiquée EHS (acronyme pour Électro Hyper Sensibilité) elle est allergique à toute forme de technologie. Les ondes des téléphones portables, la radio, la télévision, et même l’électricité quand elle est trop forte peut lui causer des vertiges, des trous noirs.
Ainsi, c’est toute la famille qui déménage pour que leur fille puisse vivre aussi normalement que possible. Et si cela signifie vivre à Varqueville, où rien ne se passe, à eux de trouver un sens et un but à cette nouvelle vie. Pour les parents de l’adolescente, leur objectif est déjà tout trouvé.
Juliette quant à elle va découvrir un autre mode de vie et des habitants de tous âges avec qui elle se liera d’amitié pour certains, et d’autres dont elle devra se méfier…
Un roman d’ambiance dans la ruralité belge
Quand j’ai débuté Sexy Summer, j’avoue que je ne m’attendais pas à ce genre lecture. J’avais l’image d’un feel-good book de l’été, la couverture correspondant parfaitement à la charte graphique de ce genre d’ouvrage. Je dois avouer que c’est la couverture et le titre qui m’ont tout de suite attirée, et je n’ai pas regardé immédiatement lu le résumé, préférant me fier à mon instinct (comme souvent).
C’est ainsi que j’ai découvert qu’on était assez loin du feel-good que j’imaginais, mais plutôt dans un roman sociétal en forme d’ode à la campagne belge. Est-ce un mal ? Pas du tout.
J’ai aimé cette découvrir la petite ville de Varqueville, où tout le monde se connaît. Où la moindre rumeur sortie de nulle part devient un fait avéré. Ce dont Juliette va faire l’amère découverte.
De son allergie aux ondes, elle ne parlera pas, même à Tom, surnommé La tonne à cause de son excès de poids par les gamins du coin.
Aussi improbable que cela puisse paraître, la virginale et fragile Juliette va se lier d’amitié avec Tom. Sexy Summer, c’est l’histoire d’un début d’amitié improbable. L’histoire également de ce que peuvent avoir de plus cruel entre eux les adolescents…
Sexy Summer est un roman social qui parle d’un réel problème qui touche (pour le moment) très peu de personnes mais dont la vie est totalement gâchée. Le sujet aurait même pu être traité plus amplement par l’autrice, mais elle choisi une autre direction narrative. Plus terre à terre, avec des personnages vrais, qui ont du corps avec leur lots d’épreuves et de silences.
L’histoire de Sexy Summer n’est pas marquante ni même extraordinaire, mais son ambiance a suffit à me contenter. J’ai passé un agréable moment dans cette campagne belge où je n’ai jamais mis les pieds mais que j’ai imaginée avec facilité. C’est une parenthèse agréable qui se suffit à elle-même et sans prétention aucune.
Voici déjà venu le dixième numéro des mini-chroniques ! Les ouvrages présentés sont tous très différents, mais tous (ou presque) m’ont émue à leur façon… Belle découverte à vous.
Tout sur le zéro – Pierre Bordage – Au Diable Vauvert
Ouvrage paru en 2017, Tout sur le zéro est un roman qui change de ce que nous propose Pierre Bordage habituellement. En effet, l’auteur est surtout connu pour ses récits de science-fiction, notamment avec Les fables de L’Humpur ou encore sa série Wang pour ne citer qu’eux.
Il a tellement d’ouvrages à son actif qu’il est impossible de tous les lister dans cette mini-chronique !
Dans Tout sur le zéro, on suit le parcours de vie de trois accros à la roulette. Trois récits de vie très différents, mais dont la « passion » dévore les économies et la vie de chacun.e.
Peu à peu, on découvre leur quotidien, leurs petits mensonges pour voler une heure de jeu au casino, pour tirer de l’argent sur le compte joint discrètement pour ceux qui sont en couple…
Mais le jeu est plus qu’une passion, c’est une véritable drogue. Et le fait de gagner ne calme pas les ardeurs, bien au contraire, elle les pousse à jouer encore plus gros…
C’est un roman intéressant qui explique bien je pense ce qu’il se passe dans la tête des joueurs et joueuses de casino. Cette addiction est dure à comprendre d’un oeil extérieur, mais ce roman aide à s’en faire une idée plus précise. Dommage cependant que cette fine analyse n’apporte pas grand chose au roman. C’était donc une lecture sympathique, mais pas mémorable…
La forêt aux violons – Cyril Gely – Albin Michel
Second roman de l’auteur belge Cyril Gely, La forêt aux violons est paru en début d’année 2021 aux éditions Albin Michel. Son premier ouvrage, Le Prix, racontait l’histoire du Prix Nobel de Chimie de 1946 et la grande Histoire derrière… C’était passionnant, et très bien documenté.
Avec La forêt aux violons, l’auteur nous propose une histoire aux allures de conte sans jamais tomber dans le merveilleux, mais toujours à sa frontière… Onirique et touchant, voici l’histoire d’un apprenti luthier, Antonio, dont le but ultime est de créer le violon absolu. L’instrument qui sublimera la musique comme jamais elle ne l’a été… Mais pour cela, il lui faudra s’armer de patience et trouver le bois parfait.
La forêt aux violons est un très beau roman qui reprend les codes du conte dans son style d’écriture, son univers… C’est une véritable réussite ! J’ai tout aimé dans ce roman : le personnage de cet apprenti surdoué en lutherie qui détruit tout violon ne lui semblant pas parfait en tous points, la narration originale, la conclusion étonnante et très réussie…
C’est un beau roman, facile à lire mais pas simpliste. Il vous fera passer un excellent moment de lecture si vous aimez l’histoire de destins peu communs.
Héritage – Dani Shapiro – Les Arènes
Dani Shapiro est une autrice et essayiste américaine qui a énormément d’œuvres à son actif, mais très peu en France.
Héritage nous raconte l’histoire de sa filiation : elle a découvert par hasard que son père n’était pas son père biologique. La nouvelle est violente, elle qui a toujours grandit avec la certitude que ses parents étaient ses parents, qui a grandit baignée par la culture juive… Une fois l’information digérée, elle décide de la prendre à bras le corps et de mener l’enquête sur ce mystérieux père biologique… Et surtout le mystère de sa conception, car à l’époque où est née Dani Shapiro, la fécondation in vitro n’était absolument pas réglementée, et il n’était pas rare d’avoir recours au mélange de sperme… Des scientifiques jouaient au apprentis-sorciers et cela sans aucun garde-fou. C’est assez incroyable de découvrir ce que l’autrice a exhumé : à la fois aberrant et fascinant.
Outre le côté biologique de ses origines, Dani Shapiro va tenter de retrouver ce fameux père biologique et nouer un lien sinon affectif au moins ténu pour mieux comprendre le contexte de sa naissance.
Véritable cheminement psychologique très personnel, Héritage est un ouvrage passionnant sur la quête des origines de l’autrice. Son histoire est touchante, sa façon d’exposer les choses est à la fois factuelle et pleine d’émotion. C’est un livre à part qui m’a profondément plu et dont je ne pensais pas autant me passionner. Entre le récit journalistique et le témoignage, Héritage est un ouvrage à découvrir !
Au soleil couchant – Hwang Sok-yong – Editions Philippe Picquier
Pour ceux et celles qui s’intéressent à la Corée et à ses profondes transformations sociales et urbaines, Au soleil couchant pourrait bien les intéresser.
On y suit un homme au crépuscule de sa vie qui regarde par-dessus son épaule et se demandant si l’urbanisation de Séoul à laquelle il a activement participé était toujours une bonne chose. Interrogations, remise en question, ce court roman est l’occasion de découvrir une Corée méconnue dont l’âme se perd parfois dans les grandes constructions moderne au détriment des petits quartiers aux allures de villages dont certains ont été expropriés.
C’est très mélancolique, mais j’ai aimé découvrir cette facette méconnue de la Corée. Cet ouvrage ne plaira pas à tout le monde, il faut dire qu’il ne s’y passe pas beaucoup de choses. Mais son intérêt réside dans ce qu’il raconte du pays et de sa fuite en avant.
Parfois, pour de très diverses raisons, on n’arrive pas à terminer un livre… Trop dense, trop compliqué, écriture déplaisante, pas le bon moment aussi, cela arrive. On pose l’ouvrage et… parfois on ne le reprend jamais ! C’est ce qui m’est arrivé avec quelques rares ouvrages que je vais vous présenter, tout en essayant de vous dire pourquoi ça n’a pas fonctionné avec moi. Bien entendu, tout cela est extrêmement subjectif…
Artis ou les tribulations orientales d’un jeune homme de bonne fortune – Bruno Albert-Gondrand – Editions HongFei Bruno Albert-Gondrand Artis ou les tribulations orientales d’un jeune homme de bonne fortune – Bruno Albert-Gondrand – Editions HongFei
Avez-vous aimé Candide de Voltaire ? L’histoire d’Artis et ses très nombreuses pérégrinations en territoire asiatique devraient vous plaire ! Sinon, passez votre chemin.
On suit ici un jeune homme –Aristide de Bonne-Fortune – qui s’ennuie ferme dans sa petite maison avec son chat…
Il décide de partir à l’aventure. Mais pour moi, les « rebondissements » sont peu intéressants, on passe d’une rencontre à une autre sans grand enthousiasme, et même si on apprend quelques menues choses, ce n’est pas suffisant.
J’ai donc abandonné au bout d’un bon tiers, car impossible d’apprécier un tant soit peu l’intrigue ou les personnages…
Le baiser du rasoir – Daniel Polansky – FolioSF
Dans un univers de fantasy assez sombre, on découvre une ville et son quartier le plus dangereux : Basse-Fosse, sale, odorant, où sévissent quantité de trafics et de meurtres.
On semble être dans un univers médiéval/fantastique classique… mais je ne suis pas allée assez loin pour l’attester de façon sûre. On suit un héros – Pévôt -qui a une certaine réputation à Basse-Fosse, il vit de menus services et petits trafics en tous genres… Et quand des enfants du quartier se mettent à disparaitre, c’est vers lui que les parents désœuvrés se tournent C’est ainsi qu’il commence à mener l’enquête… Mais passé un bon tiers du livre, je n’avais toujours pas réussit à m’immerger dans l’histoire. Impossible d’expliquer pourquoi, mais l’histoire est lente, et malgré l’univers créé qui est intéressant, ce n’est pas suffisant… En bref, on s’ennuie et j’ai abandonné sans vouloir obtenir le fin mot de l’histoire…
D’ailleurs, ça n’a pas du fonctionner comme il se doit
car Le
baiser du rasoir est présenté comme un tome 1 (paru initialement en
2012 chez Bragelonne), mais du second tome, aucune nouvelle…
Le putain d’énorme du livre du bonheur qui va tout déchirer – Anneliese Mackintosh – Editions Milady
J’adorais la couverture et le titre (très original) de ce
roman. Depuis le temps que je souhaitais le lire, j’avais idéalisé ma lecture…
et ce fut le désenchantement total au bout d’une vingtaine de pages. Ecriture
très pauvre, narratrice détestablement naïve, égoïste et gamine. Ottila (mais
c’est quoi ce nom ?) a un sérieux problème avec l’alcool, et aussi avec
son parton (avec qui elle couche, mais elle veut arrêter, mais elle retombe
dans le piège à chaque fois, mais c’est son chef donc c’est mal, etc.…).
Jusqu’au jour où elle rencontre quelqu’un qui pourrait bien lui faire cesser
d’être dans ce cercle vicieux. C’est ainsi qu’elle décide de créer son propre
livre du bonheur afin d’aller mieux…
Impossible de m’attacher à la jeune Ottila. Elle est si
plate et peu charismatique qu’il est difficile de s’attacher à elle… Mais plus
que cela, c’est l’écriture qui pêche. C’est écrit comme ça serait parlé, de
plus, l’intrigue est quasiment inexistante… En somme, c’est une totale perte de
temps, si vous voulez du bon feel-good ou de la romance, il y a quantité
d’autres ouvrages bien plus drôles et originaux dans le même genre (Maudit
karma par exemple).
Or et Nuit – Mathieu Rivero – Les moutons électriques
Moi qui aime la fantasy, si elle orientale, c’est encore
mieux. Alors quand j’ai vu qu’Or et Nuit était une
réinterprétation des contes des Mille et Une Nuits, j’étais heureuse de me le
procurer ! Belle écriture, histoire plaisante (bien que très dense et
d’une lenteur parfois excessive à mon goût), il y avait tout pour que ça
fonctionne. Sans parler de cette magnifique et très attrayante couverture de
Melchior Ascaride !
Cependant, malgré les 150 pages lues, impossible de
rentrer franchement dans l’histoire. Tout s’est mélangé dans ma tête, les
histoires se faisant puis se défaisant… j’ai perdu le fil sans plus jamais
réussir à le retrouver. Trop de contenu, de personnages, d’intrigues… Dommage.
Parfois, pour de très diverses raisons, on n’arrive pas à terminer un livre… Trop dense, trop compliqué, écriture déplaisante, pas le bon moment aussi, cela arrive. On pose l’ouvrage et… parfois on ne le reprend jamais ! C’est ce qui m’est arrivé avec quelques rares ouvrages que je vais vous présenter, tout en essayant de vous dire pourquoi ça n’a pas fonctionné avec moi. Bien entendu, tout cela est extrêmement subjectif…
La vie volée de Jun Do – Adam Johnson – Points
Prix Pulitzer 2013, rien de moins pour cet ouvrage. Il traite de la Corée du Nord et de sa « politique » cruelle voir inhumaine envers tout ennemi du parti (qu’il soit Nord Coréen ou autre d’ailleurs). C’est un livre extrêmement intéressant car il dissèque la façon de faire en Corée du Nord, la réalité du pays et sa violence… On y suit Jun Do (jeu de mot avec John Doe ? qui aux Etats-Unis est le nom que l’on donne aux cadavres non identifiés. Jun Do n’étant qu’un petit pion dans le grand rouage d’un pays aux mécanisme écrasants, je pense que c’est en tout cas l’effet recherché).
Cette mini-chronique n’est pas là pour dire que ce livre n’est pas bien, au
contraire… Seulement, je n’ai pas réussit à le continuer, j’ai laissé tomber
au bout de 200 pages. Pourquoi ? Trop dense pour moi, beaucoup trop
d’informations, difficulté à entrer dans l’histoire bien qu’elle soit simple.
Cela ne retire en rien le fait que ce roman soit très intéressant !
Seulement, je n’avais pas le niveau ou la concentration nécessaire pour
l’apprécier dans son entièreté…
Difficile pour moi d’en dire plus car j’ai abandonné cette lecture il y a
des années maintenant, et ce n’est que maintenant que j’en rédige un petit
à-propos…
Quoi qu’il en soit, si vous cherchez des ouvrages plus accessibles sur la
Corée du Nord, son histoire et sa façon de faire, vous avez l’excellent recueil
de nouvelles de Bandi chez Picquier : La dénonciation. Un tout autre style,
certes, mais extrêmement facile d’accès pour mettre un premier pied dans
l’histoire de ce pays à nul autre pareil.
Ce que savait Maisie – Henry James – 10/18
Considéré comme un très grand classique de la littérature américaine, ce
roman ne m’a absolument pas atteinte. Malheureusement.
La traduction est assurée par Margueritte Yourcenar, et beaucoup semblent
en dire qu’elle n’est pas bonne. De mon point de vue et sans aller jusque là,
on peux clairement en dire qu’elle est très datée (1980, plus de 81 ans !) et
le texte parfois tarabiscoté, superfétatoire. Peut-être l’ouvrage serait-il
plus attrayant avec une nouvelle traduction, ce qui ne serait pas du luxe !
On voit régulièrement de nouvelles traductions paraître (et des textes plus
récents tels que Légendes d’Automne de Jim Harrison, paru initialement en 1981,
alors pourquoi pas pour ce texte afin de le rendre plus accessible ?
Je pense que je suis passée à côté en partie à cause de cela, car
l’histoire en elle-même est très intéressante – et triste aussi – des parents
égoïstes, qui ne soucient que bien peu de leur fille qu’ils considèrent comme
une charge, rien d’autre. Ils vont tout faire pour la passer pousser dans les
bras de l’autre afin de vivre leur vie… Et cette pauvre petite Maisie assiste
à ce combat où tous les coups sont permis pour ne plus assumer son rôle de
parent déjà inexistant…
Je retenterais peut-être la lecture de cet ouvrage le jour où il sera de
nouveau traduit, j’espère que cela arrivera un jour, espérons.
Yaak Valley, Montana – Smith Henderson – Belfond
Ce qu’il y a d’étrange avec ce livre, c’est qu’il avait tout pour me plaire : l’Amérique profonde et rurale, sa pauvreté, ses laissés pour compte…
L’atmosphère y est prégnante, d’un réalisme fort. On y suit un assistant social qui voit de tout et tente tant bien que mal de recoller les morceaux de ces familles en lambeaux pour diverses raisons. Alcool, pauvreté, drogue, maltraitance…
Et malgré la puissance de ce texte, j’ai abandonné à presque la moitié du
roman. Pourquoi ? J’ai été quelque peu lassée, je ne voyais pas où l’auteur
m’emmenais, et ça m’a gênée.
Je regrette de ne pas avoir su apprécier ce livre à sa juste valeur, mais
il n’est peut-être pas fait pour moi. Dommage…
Aliens – Ce que la science sait de la vie dans l’univers – Sous la direction de Jim Al-Khalif
Voici un livre de vulgarisation scientifique qui traite des probabilités
qu’il y ait une vie ailleurs que sur Terre dans notre vaste univers. Sujet
aussi vaste qu’intéressante. L’ouvrage se propose ainsi de recueillir le
sentiment, l’expérience et l’analyse de scientifiques aux spécialités fort
différentes : chimiste, physicien théoricien, cosmologiste, généticien…
quantité de métiers scientifiques sont ici représentés.
Ainsi, chacun présente du point de vue de sa spécialité quelles pourraient
être les formes de vies extraterrestre possibles. Ou leur probabilité, ou
comment elles fonctionneraient d’un point de vue physiologique.
Tout cela est très intéressant, mais… les différentes parties (écrites
chacune par un auteur différent) sont extrêmement inégales. Certaines sont très
intéressantes, et d’autres aucunement mises en valeur… Certains des
contributeurs ne savent tout simplement pas vulgariser, ce qui donne un texte
très indigeste à lire par moments. Et c’est fort dommage car ça a gâché
l’enthousiasme que j’avais pour ce livre…
J’ai tenu jusqu’au trois quarts avant de jeter l’éponge. Pourtant, j’adore
les ouvrages de vulgarisation scientifique : Michaël Launey, Stephen Hawking,
James Gleick… Mais là, il y a trop d’inégalité dans les différentes parties
traitées. Certaines sont passionnantes car l’auteur réussit à se mettre au
niveau du lecteur lambda (ce que je suis), et d’autres partent trop vite et
trop loin… tellement qu’il est impossible de les suivre sans de solides bases,
notamment en chimie… (personnellement je ne comprends déjà pas le schéma de
Lewis, alors le reste…).
Dommage, mais ce n’est pas ce que j’appellerais un ouvrage de
vulgarisation. Et je pense que ceux qui en savent déjà beaucoup sur le sujet ne
trouverons pas leur compte non plus… J’ai comme l’impression que cet ouvrage
va avoir de la difficulté à trouver son public, mais peut-être me trompe-je.
Un tardigrade, l’une des stars de la famille des extrémophiles.
Pour une fois, il n’y a vraiment AUCUN rapport entre les livres présentés. Si ce n’est qu’ils ne nécessitaient pas une chronique complète. Mais ils ont tous leur petite particularité, même si je ne les ait pas tous pleinement aimés…
Le premier défi de Mathieu Hidalf – Christophe Mauri – Folio Junior
Cela fait
extrêmement longtemps que j’ai lu ce premier tome des aventures de Mathieu
Hidalf. Il ne m’en reste donc qu’un souvenir diffus bien que très positif, la
mini-chronique semble donc tout indiquée.
Pour faire
simple, cette histoire m’avait fait penser à du Harry Potter version
délurée, décalée et originale. Le jeune Mathieu Hidalf prenant chaque année un
malin plaisir à gâcher la fête d’anniversaire du roi. Et cette année, il va
devoir faire encore plus fort que les années précédentes car un complot contre
le roi s’organise…
C’est une
lecture drôle, qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde et qui recèle
beaucoup d’imagination. On sent que ce n’est que le début d’une grande saga
jeunesse (dont le succès s’est d’ailleurs amplifié au fil des tomes). Et en
plus, c’est français ! Ce qui ne gâche rien, bien au contraire.
La révolte – Clara Dupont-Monod – Stock
La seconde
partie de vie de l’incroyable Aliénor d’Aquitaine vue par son fils, Richard
Cœur de Lion nous est ici magnifiquement romancée par Clara Dupont-Monod.
L’autrice du roman Le roi disait que j’étais diable revient sur le sujet
d’Aliénor, qu’elle n’a apparemment pas fini d’exploiter de façon romancée… Et
c’est une réussite !
On plonge
dans l’Histoire, la vraie, comme jamais. Et bien entendu, il y a quelques
inexactitudes historiques, Clara Dupont-Monod le sait bien. Mais comme elle le
dit si bien, elle n’est pas historienne mais romancière. Alors, si elle
souhaite par exemple faire tenir une fourchette (ce qui historiquement n’est
pas possible) à Aliénor, rien ne l’en empêche.
Pour ceux et
celles qui aiment les purs romans historiques, c’est l’ouvrage parfait. On est
transporté par le destin de cette femme qui s’est mariée au Roi de France, en a
divorcé (impensable pour l’époque !) et puis s’est remariée avec le Roi
d’Angleterre ! Ici, c’est tout particulièrement la seconde partie de sa vie que
nous allons découvrir. Sa tentative de retournement du pouvoir en Angleterre,
ainsi que sa captivité…
Un paradis – Sheng Keyi – Editions Philippe Picquier
Présenté
comme La servante écarlate version chinoise, Un paradis avait tout
pour me plaire. Une dystopie chinoise, ce n’est pas tous les jours qu’on en
découvre une ! Mais très vite, j’ai été assez perplexe et déçue.
Je n’ai pas
aimé l’écriture, même si elle se justifie tout naturellement car l’ouvrage est
narré par une jeune femme un simple d’esprit qui ne comprend pas tout ce qu’on
lui impose. Elle a été mise dans une sorte de clinique clandestine à bébés. Inséminée,
on attend ensuite qu’elle accouche pour vendre le nourrisson, et on recommence
jusqu’à ce que son corps s’épuise. Et comme elle est simple d’esprit, elle
n’est même pas rémunérée, considérée uniquement comme un ventre fécondable,
contrairement aux autres femmes qui elles sont venues par nécessité, elles sont
payées par chaque bébé viable qu’elle « fournissent ».
Notre jeune
narratrice se fait régulièrement abuser, agresser, tout étant écrit de son
point de vue, rien n’est crument dit, mais on comprend qu’il se passe quelque
chose de terrible. C’est une enfant dans un corps d’adulte qui nous raconte son
calvaire…
Le roman est
clairement dérangeant et c’est voulu, mais je n’ai pas réussi à adhérer à cette
dystopie, bien trop terrible (et peut être trop réaliste ?). On appréciera les
jolies aquarelles en couleur réalisées par l’autrice pour la version française
de son roman. Elles sont superbes.
Martine est sur Gleeden – Martine S. – Editions de La Martinière
Peu
mémorable, mais certes sympathique sur le moment. On y suit les
« aventures » d’une femme d’une cinquantaine d’année dont le couple bat
de l’aile. Son mari la trompe, elle décide de se venger en allant voir ailleurs
elle aussi… mais ce n’est pas comme ça que les choses vont se passer.
Avec des
noms de chapitres tels que « Martine va au sex-shop », « Martine à
la piscine » ou encore « Martine Reporter », on ne peux s’empêcher
de penser à la célèbre série pour enfants version salace… Mais ici, rien de
cru, c’est plus une réflexion sur le couple quand on passé le cap de la
cinquantaine. Je me suis sentie très éloignée de Martine pour de nombreuses
raisons, mais avant tout parce que l’histoire est assez plate malgré une
écriture drôle et vive. Lecteurs curieux, passez votre chemin…
Un roman d’une extrême beauté sur le besoin viscéral d’une femme qui va tout faire pour devenir mère, le tout avec pour toile de fond le Nigéria instable des années 80.
Véritable enjeu des éditions Charleston, Reste avec moi est le premier
roman d’Ayobami Adebayo. Il est paru en librairie en janvier 2019, lors de la
Rentrée Littéraire d’hiver. L’ouvrage a été traduit dans 18 pays et sélectionné
pour de nombreux prix littéraires.
Une femme forte et qui en même temps se délite
Yejide et Akin sont amoureux, mais d’un amour si rare et si fort que rien,
pas même le pire dans leur couple et dans leur pays ne peux les séparer. Ils
sont tombés amoureux immédiatement, se sont mariés rapidement et… les années
ont passé. Cela fait maintenant quatre ans qu’ils sont mariés, mais aucun
enfant n’est encore né de leur union. Qu’est-qui cloche ? Yejide a-t-elle un
problème ?
Son mari étant l’aîné de sa fratrie, il est tenu par la tradition d’avoir
une descendance à « offrir » à ses parents. C’est son rôle de d’aîné
que d’avoir au moins un enfant. C’est ainsi que peu à peu, Yejide va tout
tenter pour avoir un bébé : médecins, charlatans, magiciens, gourous, escalader
une montagne qui la rendra enceinte… Et plus le temps passe, plus le
désespoir habite Yejide… et ainsi commence l’histoire magnifique et terrible
de Reste avec moi.
Mémorable et superbe
Ce roman fut une véritable découverte de la littérature et de la culture
nigériane. Au travers de l’histoire terrible de cette femme qui n’arrive pas à
tomber enceinte, on découvre le contexte politique du pays dans les années 80.
Le Nigeria n’était pas un pays stable et le gouvernement changeait très
souvent, de même que la politique du pays, au gré des différentes prises de
pouvoir.
De plus, le poids des traditions y est très lourds : devoir de perpétuer la
lignée quand on est l’aîné, devoir d’enfanter quand on est femme (et ce n’est
jamais l’homme qui a problème, c’est toujours chez la femme qu’on le cherche),
devoir de tout faire pour être mère. Et si on ne l’est pas, c’est qu’on a fait
quelque chose de mal par le passé, qu’on le paie maintenant… Et puis il y a
les rumeurs, les regards, la famille qui attend, observe… et le poids de
la tradition, qui impose une seconde femme si la première union n’est pas féconde
(ou même dans les cas où il y a des enfants, la polygamie y étant encore
courante).
Et l’histoire de cette femme prête à tout pour avoir un enfant, prête à
croire n’importe quel gourou ou charlatan. Prête à monter à pied une montagne
qui la rendra soi-disant fertile… prête à croire que c’est forcément elle le
problème, les médecins n’envisageant que cette possibilité.
C’est un magnifique et terrible texte. A la fois superbe, terrible et
mémorable. Sa conclusion est parfaite, à la fois terriblement triste et
merveilleuse… Je ne puis vous en dire plus, mais je vous promets que c’est le
genre de texte dont on se souvient durablement, et cela pour de nombreuses
raisons…
Mathieu Menegaux est un auteur français, il a déjà écrit des ouvrages ayant
été remarqués, notamment : Est-ce ainsi que les hommes jugent ?
ou encore Je me suis tue (Grasset, puis Points). Avec Disparaître,
l’auteur nous propose un nouvel ouvrage que l’on ne lâche pas une seule
seconde… à tel point qu’on en oublie tous ses potentiels défauts…
Un cadavre retrouvé nu, sans aucune marque distinctive…
Tout débute avec la découverte du corps d’un homme sur une plage, au sud de
la France : rien ne permet de le relier à une quelconque affaire de meurtre ou
d’avis de disparition… Son existence est un mystère total qu’un enquêteur va
devoir vite résoudre. Il est mis sous pression par un maire qui a peur de voir
les bénéfices de la belle saison s’envoler à cause d’une mauvaise publicité…
En parallèle, nous suivons à Paris l’ascension fulgurante d’une jeune femme
à qui un avenir aussi acharné que brillant est promis. Elle a réussit à sortir
de sa gangue provinciale, a grimpé tous les échelons pour atteindre
l’excellence dans l’univers cruel de la finance. Rien de la fera lâcher prise
tant l’ambition de la réussite la dévore… En quoi son histoire nous intéresse
?
Une intrigue diablement efficace, qu’importe les nombreux écueils !
Je ne pense pas que Disparaître sera mon roman de
l’année, mais il a une qualité indéniable qui compte pour moi : il se dévore.
Les personnages sont extrêmement stéréotypés, le monde de la finance (que
je ne connais que par ses légendes) doit l’être également, mais… qu’importe. On
passe un excellent moment de lecture, impossible de lâcher l’ouvrage et
l’affaire qui nous préoccupe tant c’est précis, chirurgical. Disparaître
a toutes les qualités du bon page-turner
: chapitre courts, alternance de points de vue, twists de fin de chapitre… Et
ça fonctionne.
Alors, oui, il y a beaucoup de défauts à cette histoire, en particulier sur
ses personnages, qui semblent parfois être des caricatures… Et il est dommage
que cet enquêteur et sa psychologie ne soient pas plus creusés, il avait l’air
fort intéressant. Mais on pardonne tous les défauts flagrants de cet ouvrage
grâce au talent d’imagination de l’auteur (même si le dénouement se devine
avant, on s’en délecte).
Il est juste curieux que l’ouvrage soit proposé en tant que roman et non
pas comme un thriller, car il en possède tous les codes du genre. Peut-être
est-ce pour ne pas dépayser le lectorat habituel de l’auteur ? Je ne saurais dire…
Quoi qu’il en soit, si vous êtes à la recherche d’un roman terrible,
tragique, captivant et poignant, embarquez dans l’histoire de Disparaître. Vous
ne serez pas déçus du voyage…