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Chronique : The Machineries of Empire – Tomes 1 & 2

Une saga de science-fiction militaire ambitieuse où il faut sérieusement s’accrocher pour en apprécier toute la teneur

Premier tome de la trilogie The Machineries of Empire, Le Gambit du Renard est paru dans la collection Lunes D’encre chez Denoël en fin d’année 2018. Depuis, le second tome intitulé Le Stratagème du Corbeau est paru quant à lui en janvier 2020.

Le troisième tome est encore en attente de parution en France à la date où cet article est rédigé (mai 2021).

Yoon Ha Lee est un auteur américain d’origine coréenne, il a écrit quantité de nouvelles avant de publier son premier roman, Le Gambit du Renard.

Une guerre aux enjeux terribles se prépare…

Dans le premier tome, nous suivons la capitaine en disgrâce Kel Cheris. Pour son précédent combat, elle a fait usage d’armes non conventionnelles, cette incartade va lui coûter cher… Sa punition est aussi étrange qu’originale : elle va devoir fusionner son esprit avec un ancien général de guerre mort et travailler avec lui lors de son prochain combat.

Et justement, cette guerre à venir ne se fait pas attendre : Kel Cheris est promue général à titre temporaire et doit tout faire pour mater l’hérésie qui se profile dans la forteresse des Aiguilles Diffuses…

C’est ainsi que Cheris va tout faire pour redorer son blason aux yeux de l’Hexarcat, mais sans avoir nécessairement tous les éléments pour avoir un avis objectif sur cette guerre…

D’une complexité harassante

La saga The Machineries of Empires est d’une ambition folle, c’est le moins que l’on puisse en dire. Mais elle est également d’une complexité telle qu’elle ne conviendra pas à tout le monde. Ce fut mon cas, passée la moitié du premier tome, j’ai commencé à perdre pied.

Mais j’ai voulu insister car j’ai trouvé l’univers intéressant bien que trop nébuleux. En effet, ne vous attendez pas à la moindre explication sur le système des Six Factions ou l’Hexarcat. Vous souhaitez connaître les enjeux ? Comprendre ce qu’est une guerre calendaire ? Il vous faudra lire entre les lignes le peu d’éléments concrets qu’on vous laisse vous mettre sous la dent. Pour le reste… c’est très peu accessible (de mon point de vue).

Ainsi, passée la seconde moitié du roman, j’ai commencé à réellement perdre pied dans l’intrigue même si c’était encore compréhensible dans les grandes lignes. Et surtout, la fin du premier tome donnait tout de même envie de découvrir le second ouvrage…

Qu’en est-il donc du second tome ?

Moi qui ai eu du mal avec Le Gambit du Renard, j’ai été totalement larguée par Le Stratagème du Corbeau. Une quantité de nouveaux personnages est très rapidement introduite, les lieux d’intrigues sont beaucoup plus nombreux, les enjeux n’en parlons pas… Le premier tome était difficile à appréhender pour moi, le second à eu raison de ma patience et de mes efforts.

J’ai abandonné à la moitié de l’ouvrage, et cela avec beaucoup de frustration car j’avais réellement envie d’aimer cette saga.

Quand je vois le nombre d’avis extrêmement positifs, je me dis que beaucoup de gens ont aimé et surtout COMPRIS la saga. J’avoue être assez dubitative et m’interroge quelque peu : n’y a-t-il pas un peu de paraître derrière ces critiques élogieuses à cinq étoiles sur cinq ? (notamment sur Goodreads).

J’ai lu très peu d’avis tels que le mien où les lecteurs n’ont pas tout compris ou peu apprécié, ce qui me semble assez étonnant. Je ne dis pas que mon avis est une référence – bien au contraire – mais je suis étonnée de voir le nombre de personne qui ont lu, compris et apprécié les romans ! J’ai l’impression d’être passée totalement à côté de quelque chose de génial…

Tout cela pour dire que cette saga n’est clairement pas pour tout le monde, même si on aime la SF comme moi. C’est un mélange de SF militaire et de hard-sf bien poussive alors si c’est votre came, foncez. Sinon, restez sur des terrains plus connus et rassurants pour ne pas être trop déçu.e.

Saluons les magnifiques couvertures de la saga qui sont à chaque fois un régal pour les yeux. Celle du troisième tome n’échappe pas à la règle !
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Chronique BD : Rock & Stone – Tome 1

Rock & Stone 01Une bd post-apocalyptique sur une exoplanète où les robots sont devenus le fléau de la race humaine sur une lointaine planète colonisée…

Paru en janvier 2014 aux éditions Delcourt, Rock & Stone est un court cycle bd en deux tomes seulement. Plongé dans une ère post-apocalyptique, sur une planète nommée Caldoria où les robots dominent les hommes, nous suivons un jeune garçon nommé Stan…

Nous retrouvons Nicolas Jean au scénario (il a travaillé sur 2000AD et Geek Le Mag), Yann Valeani au dessin (on lui doit Derm chez Delcourt) et Gaétan Georges pour la colorisation (il a notamment participé sur les projets bd Angus, Masqué ou encore Sept naufragés).

Rock & Stone 01 inside 03A l’ère de domination des robots

Nous sommes en 2215, sur une planète exploitée par les humains pour son minerai nommée Caldoria. Cette planète aride est hostile à l’homme à cause de l’IA (Intelligence Artificielle) nommée Iahvé (un nom à la sémiologie religieuse lourde de sens…) qui détruit tous les humains que les robots qu’elle contrôle rencontrent.

En peu de temps, ce fut l’hécatombe… il y eu peu de survivants humains, dont le jeune Stan fait partie. Isolé qu’il est dans le désert de Caldoria, le jeune homme décide de partir quand il fait la rencontre d’un robot qui ne tue pas les humains. Le seul robot à ne pas les éliminer. Surnommé Rocky par Stan, les deux improbables comparses vont faire route ensemble, vers une destination connue du robot seul… mais dans quel but ?

Rock & Stone 01 insideUne belle bd de science-fiction au scénario simple mais captivant

Rien de bien nouveau sous le soleil avec Rock & Stone, mais le tout est très bien traité : tant au niveau des dessins que des couleurs, tout participe à en faire une bd de qualité que l’on apprivoise facilement et avec grand plaisir.

Les humains survivent, Stan suit le seul robot de la planète à ne pas vouloir tuer son espèce et on se demande où va nous emmener l’intrigue… Et bien assez loin pour nous offrir un petit twist bien sympathique vers les ultimes planches de ce premier tome.

La couverture est absolument magnifique, percutante visuellement, montrant toute la force de cette amitié improbable voire impossible en 2215. Et, chose agréable, l’intérieur est aussi beau que l’extérieur : les dessins sont travaillés et de qualité, ce qui n’est pas toujours le cas pour de nombreuses bd. On appréciera donc la qualité des dessins et des couleurs, les beaux paysages et les traits de caractère marqués des personnages. Mon coup de cœur va surtout vers le travail de colorisation de Gaétan Georges, qui a sublimé la bd.

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En conclusion, Rock & Stone est un premier tome de qualité qu’il serait dommage de rater. Tous les éléments qui font selon moi une bonne bd sont réunis : un scénario simple, cohérent et qui attise notre curiosité sans être simpliste, des dessins intérieurs de qualité et des couleurs extrêmement bien travaillées.

Le tout donne donc un vrai plaisir de lecture, on a donc hâte de voir quelles vont êtres les ultimes aventures du duo incongru que forment de robot géant et ce petit bout d’humain ! La suite et fin est à paraître en 2015… il faudra donc s’armer de patience.

Rock & Stone 01 inside 02Chronique rédigée pour le site ActuSF.

Actualité éditoriale : Les nouveautés de fin d’année de la collection Exprim’

L’éditeur pour adolescents Exprim’ nous proposera à la rentrée trois nouveautés ; petit zoom pour voir ce qui nous attend…

No man’s land de Loïc Le Pallec :no man's land

Des robots au programme ? Pourquoi pas ! En tout cas, l’éditeur nous promet un roman inoubliable avec une conclusion en forme de twist, alors, forcément nous sommes tentés. Affaire à suivre de près prochainement sur le site !

Quatrième de couverture : Après la catastrophe qui a annihilé l’humanité, ils se sont retrouvés dans cette petite ville déserte, berceau de leur origine commune. Hier encore, ils n’étaient que des robots ; mais ils se découvrent capables de penser et même… de ressentir des émotions. Que vont-ils bien pouvoir faire sur cette Terre désertée ?

S’interroger, bien sûr, à propos de ce qu’ils croient éprouver, car un robot peut-il prétendre échapper à sa programmation ? Peut-il apprendre à vivre en communauté, créer, rire et qui sait ? à aimer ?

C’est toutes ces questions que vont se poser Archi, le robot biblio qui tient le journal des événements, le turbulent Meph, Domo le colosse, Nobel, Cérébro, Eliza et les autres. Qui sont-ils et pourquoi se trouvent-ils réunis dans cette agglomération oubliées au milieu des terres dévastées ?

Je suis sa filleJe suis sa fille de Benoît Minville :

Quatrième de couverture :

 » – Hugo, si on racontait notre histoire, on dirait quoi ?

– Faudrait d’abord parler de ton père, Joan. Ce mec qui t’a élevée sur fond de hard rock et de westerns. Et puis de ce que le Grand Capital l’a poussé à faire – braquage foiré et hosto entre la vie et la mort.

– Oui, et ensuite… de ce que j’ai décidé de faire. Tuer le grand patron.

– Avec ton meilleur ami pour compagnon de voyage. Allez simple Pontoise-Nice sur la Nationale 7, à bord d’une Ford mythique. Une arme, terrifiante, dans la boîte à gants.

– On raconterait ça : notre road-trip aux couleurs de cette vie bizarre, la France du JT, l’aventure, la vraie, l’amour qui débarque sans frapper.

– Hey Joan, n’ayons l’air de rien, et vivons ! « 

Zelda la rougeZelda la rouge – Martine Pouchain

Ce nouveau roman de Martine Pouchain (qui avait déjà écrit La ballade de Sean Hopper, Traverser la nuit ou encore Chevalier B. chez Exprim’) nous semble prometteur. Sur fond de vengeance et de remords, une histoire d’amour balbutie…

Quatrième de couverture : Deux sœurs habitent une grande maison avec des colocs. Zelda, 16 ans, est en fauteuil roulant depuis qu’une voiture l’a renversée, enfant ; l’aînée, Julie, veut la venger. Ne pense qu’à ça – retrouver le chauffard. Zelda, pleine d’énergie et de passion, se destine à la politique. Julie, elle, a sacrifié ses études, se joie de vivre, pour subvenir à leurs besoin. Aide-soignante dans une maison de retraite, elle a parfois des visions prémonitoires et les morts viennent lui parler.

Et puis Baptiste s’immisce dans leur paysage. Charmant, prévenant, il se rend indispensable dans leur cohabitation libre et foldingue. Julie, qui n’a fait que lui manifester son agressivité, s’aperçoit qu’elle est irrésistiblement attirée par lui. Mais comment vivre – vivre un amour – dans la vengeance ?

Chronique : L’homme bicentenaire

L'homme bicentenaireUn très bon recueil pour un retour aux sources des plus enthousiasmant

Isaac Asimov, scientifique et écrivain de science-fiction mondialement connu n’est plus à présenter. Il est surtout célèbre pour son cycle des Robots et ses « trois lois de la robotique » qu’il a inventées. Il a remporté de nombreuses fois des grands prix de science-fiction tels que le prix Locus, le prix Nebula, ou encore le prix Hugo.
L’homme bicentenaire ici présenté est une réédition parue chez Folio SF constitué de nouvelles aussi bien de nouvelles en rapport avec son univers des robots que des short-stories faites sur commande pour des magazines de science-fiction ou autres.

Nouvelles à chute et anticipation

Parmi les douze nouvelles au total que contient ce recueil, nous en retiendront quelques-unes en particulier pour le message qu’elles contiennent ainsi que leur poésie, leur beauté.
Toutes sont basées sur les fameuses trois lois de la Robotique crées par Isaac Asimov, mais chaque nouvelle a une façon bien a elle d’en user ou de les détourner avec art, rendant ces courtes histoires fascinantes et laissant au lecteur une seule envie : celle de les relire et d’y penser posément, d’imaginer toutes les possibilités que nous offre l’auteur.

Voici une liste des nouvelles les plus marquantes selon moi :

La vie et les œuvres de Multivac : Les hommes ont créés les robots et ne peuvent plus se passer d’eux, à tel point que la moindre de leur action nécessite l’autorisation d’un robot dès qu’elle sort du cadre normal. Multivac est la centrale des Robots, l’entité par laquelle tout passe aussi bien les ordres donnés aux robots que le fonctionnement d’équipements moins élaborés. Mais certains humains commencent à trouver cette « assistance » bien trop pesante et communiquent en secret pour parler de cette dictature en douceur des machines.

L’homme bicentenaire : Nouvelle incontournable de l’œuvre d’Asimov, elle a été adaptée au cinéma en 1999. Le problème soulevé par Asimov est très simple : qu’est-ce qui différencie un être humain d’un robot ? Est-ce que ce sont ses organes qui déterminent son humanité ? Son apparence ? Sa façon de penser ? Son niveau d’intelligence ? Ou autre chose encore ?
Un magnifique récite empli de beauté qui ne laissera pas indifférent.

Trombes d’eau : Très bien pensé, ce récit de qualité fait partie de ceux dont il faut en dire le moins possible afin de garder le mystère intact. Un huis clos des plus immersifs.

Isaac Asimov a également une vision des plus philosophique quand à l’homme et à ses motivations, ses aspirations. Certaines de ces nouvelles (Pour que tu t’y intéresses, L’homme bicentenaire) sont une façon de remettre en question l’homme lui-même et ce qui fait son statu d’homme dans la société.

Ces questions sont et resteront encore pour longtemps d’actualité. Et c’est aussi ce qui fait la popularité d’Isaac Asimov depuis aussi longtemps : sa capacité à soulever les questions éthiques et existentielles qui étaient pertinentes à l’époque et qui le sont toujours maintenant.
A lire et à relire sans modération !

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

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Chronique : Les yeux d’Opale

les yeux d'opaleUn livre qui n’a rien à envier aux grands auteurs de science-fiction et de fantasy.

Les Yeux d’Opale c’est d’abord un choc entre deux univers : le monde d’Opale, avec ses royaumes, ses complots, ses créatures merveilleuses ; et le monde d’Onyx peuplés par des humains complètement dépendants des I.A. (Intelligences Artificielles) où le libre-arbitre n’existe plus. Deux mondes que tout oppose en somme ; l’un merveilleux et fantastique, l’autre futuriste, parfait, contrôlé.
Sur la planète Opale, dans le royaume de Kindar, la princesse Héléa prend la relève sur le trône suite au décès simultané de son père et de son frère, mais son autorité est fortement contestée au sein de son propre peuple, car c’est une chimar, une mutante…

Sur le monde d’Onyx, tout est parfait : les robots sont entièrement au service des humains, ils veillent à tout pour leur propre sécurité. Du contrôle du trafic routier à la régulation des naissances, les I.A. sont omniprésentes, mais depuis un certain temps un groupe d’humains s’en inquiète et veut quitter à tout jamais cette planète Angus fait partie de ces derniers.

Ainsi commence le roman foisonnant d’idées de Bénédicte Taffin avec une question : va-t-elle réussir à mêler deux genres très disparates sans créer une cacophonie de personnages ayant des enjeux complètement différents ? La réponse est oui elle y parvient, et même très bien. En tout, il y a plus de quatre-vingt personnages (heureusement listés à la fin du livre avec une courte description), mais « seulement » une vingtaine d’essentiels à l’intrigue.

Parmi les références de l’auteur, on sent l’influence d’Isaac Asimov avec ses I.A. incapables de blesser un être humain mais jamais on ne tombe dans l’imitation. On ne peux également s’empêcher de penser à la romance de Ténébreuse de M.Z. Bradley, dont l’auteure avoue s’être également inspirée, ainsi que La Ballade de Pern d’Anne McCaffrey . Ce qui fait la force de ce roman, c’est qu’elle a su innover dans des genres où beaucoup de choses ont déjà été faites et où il est difficile de ne pas tomber dans la caricature.

Les yeux d’Opale fait se poser des questions sur notre propre monde, par exemple vis-à-vis de notre dépendance aux technologies, ou encore sur la nature humaine quand elle se trouve face à des opportunités pouvant mettre en danger les autres. Un premier roman coup de cœur dont j’attends la suite avec impatience. Chronique réalisée pour le site Actu SF.