Chronique : Ubik

Si vous n’avez encore jamais lu de roman de Philip K. Dick, Ubik pourrait bien vous faire basculer dans la réalité parallèle de cet auteur hors du commun !

Philip K. Dick. Son nom évoque quantité d’œuvres de toutes sortes, toutes incroyables, inclassables, mémorables. Que ce soit sous forme de nouvelle (il a en écrit une quantité incroyable) ou de romans, Philip K. Dick sait créer un monde bien à lui. Sa façon d’écrire, sa simplicité mélangée à une idée de génie font toujours mouche.

J’ai lu des dizaines de ses nouvelles, dont certaines m’ont marquées pour le reste de ma vie : Souvenirs à vendre, Un jeu guerrier, Nouveau modèle, ou encore L’imposteur… pour ne citer qu’elles. Nombre d’entre elles ont d’ailleurs été adaptées au cinéma : Minority Report, Impostor, Total Recall

Ubik était ma toute première incursion dans ses romans. Et je pense que cet ouvrage est la quintessence même de son style et des sujets qui sont si chers à Philip K. Dick. L’altérité, la perception de la réalité déformée par le prisme de son auteur…

Quand on sait qu’en plus Ubik n’était même pas considéré par son créateur : « Je commençais vraiment à me répéter. Il devenait évident que […] je n’avançais plus. Ubik a été une tentative désespérée pour progresser » (source : Simulacres et illusions, monographie dirigée par Richard Comballot aux éditions ActuSF, une vraie bible sur l’œuvre de Philip K. Dick).

Un roman psychédélique où il faut adhérer au parti de ne rien comprendre…

Dès les premières pages, les enjeux nous dépassent. Il est question de moratoriums Suisses, de précogs qui voient l’avenir mais ne peuvent le changer, de psis, d’agents disparus qui deviennent dangereux…

Ce n’est pas grave. On prend une ample respiration et on se laisse porter par la vague d’imagination de Philip K. Dick. Il faut lâcher prise… et si vous y réussissez, vous allez vous régaler. Et vous prendre un véritable parpaing littéraire tellement c’est fou.

… et lire à travers les lignes pour comprendre le tableau d’ensemble

J’ai déjà lu pas mal de classiques de sf qui forcent le lecteur à accepter des postulats fous : Neuromancien (que j’ai trouvé illisible et qui a inspiré Matrix notamment), du Dan Simmons avec Hypérion

Mais avec Philip K. Dick il faut encore plus lâcher prise. Accepter le fait que l’on ne comprend rien, mais que peu à peu, ça va venir. Ou pas. Car comme toujours avec cet auteur, on ne sait jamais vraiment ce qui relève du vrai ou du songe…

Impossible d’en dire plus à ce stade, car Ubik est difficile à résumer. Mais il est question d’une bataille d’entreprises recrutant des psis (des hommes et des femmes aux pouvoirs hors du commun), de jeu de pouvoirs, de la vie après la mort…

Et puis, ce titre : Ubik. Que signifie-t-il ? Pourquoi un nom aussi bizarre ? Pourquoi est-ce si important d’en avoir ? Vous en saurez plus, mais il vous faudra être patient.e.s car la réponse n’est pas pour tout de suite.

Ainsi, malgré quelques exigences en début d’histoire, Ubik se lit étonnamment bien. Très bien même. Si vous n’avez jamais lu de livre de cet auteur avant, je vous conseille toutefois de découvrir son œuvre par le biais de ses nouvelles (la plupart sont chez FolioSF et J’ai Lu), qui sont incroyablement percutantes.

Si vous souhaitez absolument découvrir Philip K. Dick par le biais de ses romans, Ubik sera parfait !

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

2 réflexions au sujet de « Chronique : Ubik »

  1. frey jean pierre

    Bonsoir il va falloir rattraper ton retard sur d’autres romans, de mes souvenirs de 30 40 ans ça tapait dur dans d’autres meme si imparfait , mais pour beaucoup on considère « ubik » comme son chef d’oeuvre … c’est une question de ressenti de lecture à une époque, de nouveaux auteurs apparus depuis. Que vive Dick
    le temps désarticulé au hasard sympa le titre non…. le dieu venu du centaure , message de frolix 8 et hop….
    jean pierre frey

    1. Laura Auteur de l’article

      Bonsoir ! Je compte en effet en tester d’autres, le temps désarticulé me tentait en effet… et tant d’autres. A suivre !

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