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Chronique jeunesse : Les aventures de Catvinkle – Tome 1

Le nom de Elliot Perlman vous dit peut-être vaguement quelque chose et c’est bien normal puisque qu’il n’est nul autre que l’auteur du roman La mémoire est une chienne indocile (10/18) devenu un classique contemporain. Avec Les aventures de Catvinkle, l’auteur australien s’essaye à la jeunesse. Il a écrit cette histoire pour endormir ses deux enfants… et de fil en aiguille, c’est devenu un roman ! En Australie, un second tome des aventures de Catvinkle est déjà paru : Catvinkle and the missing tulips. L’ouvrage a été traduit de l’australien par Aline Azoulay-Pacvon.

Catvinkle, une chatte aussi magnifique que fort présomptueuse

Nous sommes à Amsterdam, et c’est dans cette magnifique ville à échelle humaine (et animale) que se déroule cette histoire. Nous y découvrons la ravissante Catvinkle, une chatte élégante aux petites habitudes bien ancrées. Trop ancrées même, car elle ne supporte pas le moindre changement dans sa routine… alors quand une chienne débarque et dit avoir été invitée à vivre avec Catvinkle par son maître, la chatte sors les griffes. Un chien comme compagnon ? Personne n’a jamais vu un chat et chien devenirs amis et encore moins cohabiter ensemble !

Mais la chienne Ula va peu à peu réussir à faire entendre raison à la chatte hautaine et réfractaire… L’occasion pour elles de vivre de nombreuses aventures qui leur permettrons de s’améliorer au quotidien. Catvinkle doit participer à un concours de danse en chaussons de bébé et Ula va peut-être bien pouvoir l’aider…

Sympathique mais beaucoup trop bien-pensant

Il est toujours agréable de découvrir de nouveaux romans de fantasy animalière, c’est donc avec impatience que j’attendais le premier tome de cette nouvelle série. J’ai été assez rapidement déçue par l’histoire, je dois l’avouer. En effet, j’ai trouvé qu’il suintait beaucoup trop de bien-pensance dans cette histoire. Être méchant, c’est pas super parce qu’on a pas d’amis, avoir des à-priori ce n’est pas bien et il faut donner sa chance à chacun… C’est amené avec si peu de subtilité que ça en devient agaçant assez vite…

De plus, j’ai trouvé le personnage de Catvinkle in brin trop hautain. Certes, c’est une chatte de qualité, mais elle porte de nombreux jugements de valeur et continue à en porter même après être amie avec la chienne Ula. Chaque personnage ayant ses défauts, chacun va peu à peu en prendre conscience et faire son mea-culpa d’une façon bien trop pompeuse pour être crédible…

Ce que je reproche à ce roman, c’est qu’il est bien trop lisse. Parfaitement aseptisé avec de l’aventure, des méchants qui vont se rendre compte qu’ils doivent être gentils pour répandre le bonheur autour d’eux…

J’ai comme l’impression que l’auteur associe littérature jeunesse à littérature facile, or faire de la littérature pour enfants est un exercice tout aussi difficile que pour n’importe quel autre genre littéraire. Ce qui nous donne un roman assez plat, et c’est sans grand entrain que j’ai découvert les aventures de Catvinkle & Co.
Je l’avoue je suis fort déçue, je m’attendais à de l’originalité ou au moins une lecture dépaysante, mais ce ne fut rien de tout cela… On reste sur du très classique et dispensable.

Ainsi Les aventures de Catvinkle m’ont-elles laissées de marbre… Soulignons toutefois les illustrations très réussies et parfaitement dans l’ambiance de Laura Stitzel. Elles sont parfaite pour ce roman destinée aux 8/10 ans.

La danse en chaussons de bébé !
TRANCHE d´ÂGE :

Mini-Chroniques ado #1 : Zoom sur quatre thrillers YA

Les romans pour ados comportent énormément de sous-genre, tout autant qu’en littérature en fait. Et parmi ces nombreux styles littéraires différents, celui du thriller/policier YA plaît beaucoup. En tout cas, les éditeurs en proposent une pléthore aux potentiels lecteurs… à nous ensuite de faire le tri entre le bon grain et l’ivraie.

Trouble vérité – E. Lockhart – Gallimard Jeunesse

L’autrice américaine E. Lockart a fait une entrée remarquée en France avec son tout premier roman Nous les menteurs, dont le final est aussi réussi que mémorable.
Qu’en est-il avec Trouble vérité ? Pour moi, ce fut une déception… L’autrice a tenté d’utiliser la même recette qu’avec son précédent ouvrage, mais sans réussite.

On retrouve l’univers de la jeunesse dorée et insouciante américaine où tout est facile, parfait, brillant… On suit une adolescente qui semble devoir cacher aux yeux du monde entier qui elle est car elle est poursuivie… Par qui ? Pourquoi ? Les réponses arrivent par flash-back, le roman remontant peu à peu le temps pour arriver au dénouement tant attendu. La façon dont est construite l’histoire, en reculant dans le temps est originale et exacerbe l’intérêt du lecteur.
Mais ce ne fut pas suffisant pour rendre cet ouvrage mémorable. Les révélations sont lentes à arriver, les personnages assez stéréotypés… Pour moi, ce fut une réelle déception.

Plein gris – Marion Brunet – PKJ

Marion Brunet est une autrice française dont la plume acérée a déjà su me séduire (aussi bien en jeunesse qu’en roman noir…). Avec Plein Gris, elle nous propose un thriller en huis-clos maritime où des adolescents partis en mer vont devoir survivre à une terrible tempête et à une ambiance délétère…
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’en quelques pages, on est en plein dans l’intrigue. Les personnages sont bien campés, chacun avec son histoire personnelle crédible, ses blessures, ses traumas pour certains…
Malgré cela, je n’ai pas passé un aussi bon moment qu’escompté. Je n’ai pas retrouvé la verve qui m’avait tant plus dans L’été circulaire, notamment.

Peut-être est-ce l’accent énormément mis sur l’univers maritime (normal, me direz-vous pour un thriller sur un bateau) qui m’a lassée. En fait, je pense que l’histoire est trop longue pour ce qui s’y déroule, Plein Gris aurait fait une très bonne novella, mais sous forme de roman, c’est trop.

Je m’attendais à une intrigue plus surprenante, retentissante, mais tout jusqu’à la conclusion été assez prévisible. C’est dommage, car c’est un bel effet de surprise que je recherche dans les thrillers YA, et ce n’est pas si aisé que cela à trouver…

7 secondes – Tom Easton – Lumen

Une course-poursuite dans une Europe futuriste où la technologie nous poursuit à chaque seconde de notre vie, voici le monde dans lequel vit Mila.
Un monde où pour vivre décemment, il faut avoir la chance d’habiter en Angleterre ou un autre pays riche qui a les moyens de se protéger des vagues de migrants voulant un avenir meilleur.
C’est le cas de Mila, une jeune femme qui veut tout faire pour survivre et vivre décemment. Un rêve qu’elle partage avec des millions d’exilés qui tentent leur chance en traversant la Manche. Mais après avoir foulé le sol anglais, c’est loin d’être fini. Mila et ses semblables sont traqués, capturés, et même tués… Comment convaincre le gouvernement qu’elle a quelque chose de plus que les autres ? Qu’elle mérite un avenir meilleur ?

Elle l’ignore encore, mais Mila possède en effet quelque chose de spécial… et de dangereux. C’est ainsi qu’une course-poursuite s’engage. Et Mila n’a que 7 secondes d’avance sur ses assaillants, qui voient tout ce qu’elle voit et savent à tout moment où elle est…

L’idée était intéressante, mais malheureusement ce thriller futuriste manque d’ambition. Je m’attendais à une intrigue remettant en question ce terrible système inégalitaire, mais ce n’est pas le cas.
On ne se concentre que sur Mila et sa petite personne, les autres qui souffrent comme elle ne sont pas son souci, alors même qu’elle arrive à monter assez haut dans les strates du système… C’est dommage, mais c’est un loupé.
Dans le genre du thriller futuriste et chez le même éditeur, la duologie Dualed est géniale elle.

Cogito – Victor Dixen – Collection R

L’œuvre de Victor Dixen est aussi passionnante que très éclectique. Il a aussi bien réécrit des contes de fées que créé de toutes pièces une intrigue contemporaines incroyable avec des fées dans un camp d’été aux États-Unis. Sans parler de sa quadrilogie Phobos qui se propose de mélanger sciences et téléréalité sur fond de suspense ultra addictif…
Avec Cogito, on découvre un autre pan de son œuvre qui se focalise cette fois sur les Intelligences Artificielles et leurs potentiels dangers envers l’humanité. L’émergence, ça vous dit quelque chose ? Si ce n’est pas le cas, vous allez en faire l’expérience…

Dans Cogito, Victor Dixen imagine notre société avec des avancées technologiques aussi merveilleuses que terribles. Les robots ont remplacé énormément d’humains dans quantité de corps de métiers, ce qui a créé énormément de chômage, de dénuement. Cette société de « rêve » a créé un degré de précarité sans précédent qu’aucune crise avant elle n’avait vécu. En encore une fois, ce sont les moins qualifiés, les moins dotés, qui en sont les victimes collatérales.

C’est dans ce contexte que l’on va suivre Roxane, sélectionnée parmi des adolescents triés sur le volet pour se voir implanter une puce qui changera sa vie. Plus de difficultés pour apprendre, plus d’examens insurmontables et de stress pour s’intégrer dans la société. Cette puce expérimentale est une aubaine, un véritable tremplin technologique et social.
Roxane se voit ouvrir un véritable pont d’or, elle qui n’était vouée à aucun avenir, issue d’une famille touchée par le deuil et le chômage…

Mais quel peut bien être le revers de la médaille de ces promesses d’avenir meilleur ? Les Intelligences Artificielles sont-elles vraiment sous contrôle ? C’est ce que Cogito se propose d’imaginer…

J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce roman YA qui mélange technologie, histoire de la robotique et analyse d’une société future crédible et effrayante. Victor Dixen a fait beaucoup de recherches pour son intrigue, et ça se voit. C’est un thriller futuriste pour ados qui fonctionne à merveille, même si certains aspect y sont prévisibles, ça reste un régal. La fin est un petit peu rapide comparée à la mise en place de l’univers qui prenait vraiment son temps.
Mis à part ces petites remarques, Cogito est un bon roman pour ado qui sait tenir ses lecteurs en haleine, et c’est tout ce qu’on lui demande !

PS : J’ai adoré le petit caméo fait à propos de sa saga Phobos. C’est ainsi que l’on découvre que Phobos et Cogito se déroulent dans le même univers bien que la temporalité soit très éloignée.

Actualité éditoriale : R, la nouvelle collection de romans pour ados signée Robert Laffont

r de robert laffont

Cette année 2011 fut riche en parutions et en naissances de nouvelles collections dans le domaine de la littérature pour ados. Et pour le début 2012, ce sont les éditions Robert Laffont qui se lancent dans l’aventure avec une toute nouvelle collection dédiée aux quatorze ans et plus. Le nom cette nouvelle collection : « R » avec une signature prometteuse : « un nouveau souffle dans la littérature ado et jeunes adultes« .

La couleur de l'âme des anges 01 miniAlors, effectivement, les éditeurs vont dans le sens de la demande de livres pour ados qui explose actuellement, ils se précipitent tous dans la brèche en publiant beaucoup d’ouvrages, trop parfois, mais il s’agit des éditions Robert Laffont avec Glenn Tavennec comme directeur de collection (il a travaillé chez Pocket Jeunesse pendant plus de 6 ans), et c’est donc une nouvelle très positive et surtout intéressante. Très graphique, le logo annonce une collection à la fois épurée et très axée girly et fantastique.

Au programme pour cette prochaine année remplie de promesses, un nouveau roman signé Sophie Audouin-Mamikonian auteure des désormais célèbres romans jeunesse Tara-Duncan. Cette nouveauté se prénommera La couleur de l’âme des anges, et fera office de livre phare pour annoncer la toute nouvelle collection.

Parutions de la collection « R » chez Robert Laffont (cliquez sur le titre pour retrouver la chronique de l’ouvrage)

Au total, ce sont douze titres qui sont prévus par l’éditeur pour l’année 2012, affaire à suivre de très près donc !