Une romance douce et bienveillante dans un lycée géré par des êtres féériques directement inspirés de Songe d’une nuit d’été…
Un petit délice !
Si vous aimez le fantastique par touches légères et les intrigues se déroulant dans le plus pur style campus américain, ce premier tome de la saga de romans graphiques Arden High pourrait bien vous plaire.
Au programme : de la romance, de l’inclusivité, des non-dits à foisons et des situations mignonnes et parfois délicates.
Bienvenue à Arden High !
Vi est une ado comme les autres, hormis le fait qu’elle a un frère jumeau, et qu’il a décidé de ne pas aller dans le même établissement scolaire qu’elle cette année. Elle aime s’habiller d’une façon « garçonne » et se définit comme queer. Et bien que cela ne soit pas un étendard, elle entend bien assumer sa façon d’être. Et chose heureuse, Arden High est le genre de lieu où l’on peut être qui l’on souhaite sans aucune remarque ou jugement. Un soulagement pour Vi, mais l’absence de son frère lui pèse de plus en plus… Et cela va s’accentuer encore quand des sentiments nouveaux vont s’en mêler.
Vi est sous le charme d’Orsino qui est lui-même sous le charme d’Olivia qui elle-même est sous le charme de quelqu’un d’autre… Une mise en abîme amoureuse délicate qui va encore se compliquer dès lors que la nuit des rois et des reines approche !
Un beau mélange entre magie, amour et amitié
Même si j’ai beaucoup apprécié l’intrigue, c’est avant tout l’univers mélangeant campus et magie qui m’a séduite. Quand en plus on comprend que quantité de personnages sont directement inspirés par Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, c’est encore plus savoureux ! Ainsi, vous croiserez Puck, ou encore Tatania (bien qu’ici elle se nomme Tanya), et dès le début de l’ouvrage, le rideau se lève avec cette phrase : « Le monde entier est un théâtre« .
Outre cette ambiance merveilleuse qui plane continuellement bien que de façon vaporeuse sur l’ouvrage, on retrouve tous les ingrédients d’une belle romance torturée. Si vous aimez les personnages qui n’osent pas s’avouer leurs sentiments, ceux qui sont perdus, les quiproquos et les rebondissements remplis d’émotion, ce livre est pour vous ! Et si vous aimez les couleurs déclinées autour du violet, cela va également vous plaire…
Ainsi, La nuit des rois et des reines, c’est avant tout une bouffée de positivité colorée et plaisante à lire. Un petit concentré de douceur, le tout avec de beaux dessins, des couleurs chatoyantes, un univers réconfortant, et totalement safe. Le genre d’ouvrage qui fait du bien à lire. Si seulement Arden high existait ! A découvrir dès l’âge de 14 ans.
Un magnifique roman sur la perte de nos aînés que l’on ne veut pas laisser partir… Une version de Les étoiles s’éteignent à l’aube version ado : sublime et triste tout à la fois.
Paru en 2017 aux éditions Sarbacane, Appuyez sur étoile est un roman ado signé par Sabrina Bensalah. Elle écrit peu, mais à chaque fois ses romans se font remarquer : Billie Fossette (collection Pépix chez Sarbacane), Vers le bleu (son premier et magnifique roman chez Exprim’ lui aussi) et plus récemment Diabolo Fraise en 2019, toujours chez Sarbacane. J’avais déjà lu Billie Fossette, que j’avais apprécié, mais c’est la première fois que je découvre son œuvre pour ados avec Appuyez sur étoile. Et grand bien m’en a pris !
Comment dire au revoir quand ce n’est pas prévu au programme ?
Ils sont rares les romans pour la jeunesse ou les ados qui traitent de la vieillesse et de la mort, et pourtant c’est un sujet auquel nous sommes tous confronté à un moment. Pourquoi si peu d’ouvrages sur ce thème ? Ce n’est pas vendeur ? Il ne faut pas en parler car la mort est un sujet encore trop tabou ? J’imagine que c’est en partie pour cela, mais quand des livres comme Appuyez sur étoile tombent entre nos mains, impossible de ne pas être touché. Le sujet est traité avec tant d’humour et de justesse qu’il n’est plus question de pudeur ou de tabou : la mort fait partie du quotidien, et il vaut mieux l’affronter et aider l’autre à partir du mieux possible.
Un dernier rêve à accomplir
Pour la mémé d’Avril, son objectif est « simple » : finir ses jours dans la montagne et voir les étoiles en fermant une dernière fois les yeux… C’est ainsi que le but de sa grand-mère va devenir SON but. L’aider à franchir les dernières marches qui la mèneront ailleurs, loin de sa douce et folle petite-fille. Mais avant tout cela, il y a de nombreuses étapes à franchir telles que le déni, la négation de l’état de sa grand-mère, ne pas voir le problème pour le faire disparaître… Mais ça ne marche qu’un temps.
Plus que l’histoire d’une perte, Appuyez sur étoile est avant tout une ode aux amitiés qui durent. Au fait que vieillir n’est pas le début de la fin mais le commencement d’une autre façon de vivre. Toutes les mémés dont s’occupe la douce Avril en les coiffant ont leurs particularité. On semble parfois oublier qu’elles ont été jeunes et qu’elles aussi ont fait des folies… Sabrina Bensalah est là pour nous le rappeler ! Et quand vous saurez quel était le métier de la grand-mère de la jeune femme, vous n’en reviendrez pas ! Ce métier si particulier lui a offert des amitiés incroyables et des sœurs indéfectibles.
Tout est touchant dans ce roman, mais jamais niais. Avril est un personnage d’une vivacité incroyable avec un grain de folie qu’on ne peux qu’aimer. De même, son sens de la répartie est aussi savoureux… Elle est d’ailleurs si lumineuse qu’elle n’attire que des personnes comme elle. Outre une belle image de la vieillesse, ce roman nous montre ce que de belles amitiés peuvent créer. De même que la solidarité entre les générations.
Appuyez sur étoile est un roman ado magnifique au message fort. Les passages les plus étranges y sont aussi les plus émouvants : ceux où la grand-mère d’Avril parle à quelqu’un au téléphone. Mais tout se passe dans sa tête, alors qui est-ce ? Si vous avez envie d’une belle histoire de vie et d’émotion tout à la fois, ce roman est parfait. Il est idéal à découvrir dès l’âge de 13 ans environ, mais pourrait tout à fait se savourer dans une édition de poche adulte !
L’adolescence d’un jeune homme tiraillé entre ses origines coréennes et la culture américaine dans laquelle il baigne depuis toujours… hilarant, et d’une finesse insoupçonnée.
Paru en 2019 aux éditions Albin Michel, Frankly in love est un roman détonnant qui conte les déboires amoureux d’un adolescent américain d’origine coréenne. David Yoon ayant les mêmes origines, il a parfaitement su camper son personnage !
Un Limbo comme les autres…
Frank est un adolescent ordinaire avec ses questionnements sur l’amour, le flirt et autres mystères… Sauf qu’il est américain d’origine coréenne, autrement dit un limbo comme il se décrit lui-même. En quoi est-ce un problème ? Tout simplement parce que les parents de Frank sont coréen et qu’ils ont déjà tout prévu pour lui en ce qui concerne l’amour : sa petite amie ne peut être que coréenne et RIEN d’autre ne pourra être accepté. Alors quand le jeune homme tombe amoureux d’une américaine pur jus, les circonvolutions pour se voir vont être ardues. Les mensonges pour se voir vont être de plus en plus gros…
Lumineux, drôle et passionnant
J’ai rarement lu un roman aussi drôle qui parle avec autant de justesse de l’adolescence en général et cela avec humour. De même, le fait de se sentir coincé entre deux cultures est assez rarement traité en young-adult et c’est un sujet passionnant. Le personnage de Frank Li est baigné depuis toujours entre deux cultures : de par sa naissances aux États-Unis, c’est un pur produit américain. De par ses origines coréennes dans lesquelles il baigne depuis toujours, il est également un enfant de la Corée bien qu’il n’en connaisse pas tous les codes. Ce mélange entre les deux cultures est à la fois une force et une faiblesse pour lui qui essaye de se fondre dans deux moules différents : américain le jour et coréen le soir, quand il est avec sa famille.
Frankly in love est ainsi un roman bien plus profond qu’il n’y paraît même s’il est empli d’humour. Ce phénomène de l’apatride est ressenti par de nombreux enfants issus de l’immigration et cela quelle que soit la nationalité. Mais j’ai rarement lu un texte à la fois aussi juste et drôle.
Vous découvrirez un pan de la culture coréenne que l’on ignore car c’est une facette différente : celle de la communauté coréenne aux États-Unis. Ils ne sont guère nombreux, mais se serrent les coudes comme une vraie famille… cependant les apparences restent importantes. Ainsi, quand ça ne va pas, il ne faut surtout pas le dire à ses amis et se préserver absolument du qu’en dira-t-on. C’est ainsi que Frank et sa famille vont cacher de nombreuses choses à leurs proches pour préserver la « vitrine » parfaite.
Je souhaite souligner un aspect du roman qui m’a particulièrement plu : la difficulté pour les parents de Frank de bien parler américain. Leurs petites fautes de grammaire, leurs formulations bancales et attachantes à la fois, c’est très drôle et ça les rend très attachants. Même quand ils font vivre un véritable petit enfer personnel à leur fils avec leurs idées préconçues.
« C’est pas mal, Frankie. Tu vas à la fac ? Tu rencontres gentille fille ? Tu fais beau bébé ? C’est tout. Je meurs, oh, Frankie-ya, tu fais tout bien, je souris souris. Dernier souffle je fais avant abandonner cette dépouille mortelle.«
Ils sont extrêmement touchants dans leur façon de vouloir protéger leur fils, ne souhaitant que le meilleur pour lui mais le faisant avec tellement de maladresse. Il se peut même que vous versiez votre petite larmes vers la fin de l’ouvrage, car certains passages sont très forts en émotion. Et tout cela sans misérabilisme !
Ainsi, bien loin d’être uniquement un roman humoristique contant les déboires amoureux d’un adolescent en perte d’identité, Frankly in love est une analyse fine de la société américaine et de ses immigrés coréens (mais je pense qu’on retrouve certaines similitudes quelle que soit la nationalité). C’est un régal entre analyse d’une société qui se cherche et beaucoup d’humour. A découvrir dès l’âge de 14 ans mais s’appréciera tout autant si on est un adulte.
Bonus : Vous ne parlez pas coréen ? C’est bien dommage ! Vous avez plus d’une page entière dédiée à une énorme dispute écrite entièrement… en hangeul. Mes notions de coréens sont tellement basiques que je ne sais dire que bonjour… Mais je trouve très drôle et malin d’insérer la langue d’origine dans certains passages du roman. En effet, Frank ne parle pas bien la langue coréenne – le hangeul – et ne comprend rien lui-même. Et comme le roman est écrit de son point de vue, il est logique que nous n’y comprenions rien en tant que lecteurs. En bref, une excellente idée de la part de David Yoon !
Voici revenu le temps des mini-chroniques jeunesse avec une petite sélection assez hétéroclite. Ces quatre titres furent sympathiques à la lecture, mais ils ont un point commun pour moi, ils ne sont guère mémorables. Certes, on ne peux pas toujours être dans l’excellence, mais aucun n’a réussi à faire vibrer mon petit cœur de libraire jeunesse… Cela arrive. Ils sont toutefois d’assez bonne qualité pour les jeunes lecteurs et trouverons sans mal leurs lecteurs !
L’enbeille – Eric Simard – Syros, collection Mini Soon
Connaissez-vous la collection de très courts romans Mini Soon ? Il s’agit d’une collection d’ouvrages pour les enfants de 9/11 ans pour découvrir le fantastique et la science-fiction avec des texte d’une cinquantaine de pages maximum. Ici, je vous propose de découvrir la série des Humanimaux créé par Eric Simard qui a rencontré un succès qui perdure encore dans les écoles avec l’Enfaon. Depuis, l’auteur a écrit quantité d’histoires courtes autour de ces fameux Humanimaux ! L’Enbeille, L’Enlouve, L’Enbaleine, etc.
Ici, l’histoire de l’Enbeille est celle d’une petite fille dont les capacités tirées des spécificités de l’abeille lui apportent parfois quelques difficultés au quotidien. Notamment son dard, qui est prêt à piquer violemment quiconque commence à la stresser, ce qui arrive très fréquemment… Elle ne maîtrise que très difficilement son corps, et n’est pas heureuse… d’autant que ses ailes sont bandées et qu’elle n’a jamais pu voler.
Ce court roman est assez touchant (assez mélancolique également), mais toutefois beaucoup moins marquant que le fameux Enfaon. Il plaira toutefois j’en suis persuadée aux jeunes lecteurs car l’aventure se déroule rapidement et avec efficacité !
Marilou et le grand incendie – Valérie Zenatti et Colette Natrella – L’école des loisirs, collection Mouche
Si vous cherchez un petit roman d’aventure mettant en scène des écureuils et des ratons laveurs, vous êtes au bon endroit ! On y suit la jeune Marilou, une petite écureuil qui vit avec ses trois frères et sœurs ainsi que leur maman. Elle n’est plus un bébé, mais pas encore une écureuil adulte… mais un grand incendie de forêt va la forcer à grandir un peu plus vite que prévu !
Pour les enfants qui aiment la nature et les animaux, ce petit roman sera parfait à découvrir dès l’âge de 7/8 ans (tout dépend de leur niveau). L’histoire est sympathique, les illustrations de Colette Natrella se marient parfaitement au texte, elles sont à la fois très classiques et colorées, tout fonctionne.
Alors, certes ce n’est pas un roman mémorable, mais il sera parfait pour les enfants qui commencent à lire de façon fluide et qui désirent lire une jolie histoire d’amitié et d’aventure. Alors, pourquoi pas ?
Punkette & Poupoune – Tome 1 – Les samedis z’électriques – Collection Pépix, Sarbacane
Fraîchement paru dans la fringuante collection Pépix, Punkette et Poupoune est le duo détonnant que forment les filles de Benoît Minville, dont il s’est fortement inspirées pour créer ses deux personnages. Elles sont drôles, complètement fans de rock (comme leur père) et ont beaucoup, beaucoup d’imagination… parfois trop ! Les illustrations sont quant à elles créés par CED, il a déjà scénarisé des bd chez Sarbacane et illustré le Pépix Noé et les animaux très dérangés.
Je dois avouer n’avoir pas eu de coup de cœur véritable pour ce petit roman malgré le vécu fort dont il s’inspire. Punkette et Poupoune sont drôles et attachantes, mais parfois l’histoire devient un peu trop fofolle et décousue à mon goût. Cela est totalement justifié par l’imagination folle des deux sœurs, mais j’ai parfois trouvé ça un peu poussif. Notamment quand il y a un groupe de rock qui s’invite à la maison… Par contre, mention spéciale aux surnoms trouvés par Vinca à ses trèèèès nombreux doudous. De même, les scènes de « discute » entre les deux sœurs sont assez drôles et vivantes.
Au final, c’est un roman sympathique qui plaira certainement à l’âge ciblé, à savoir les 8/10 ans mais c’est loin d’être mon Pépix préféré… Il lui manque un petit quelque chose.
Belle île en trésor – MOKA – Albin Michel Jeunesse
Voici un petit roman jeunesse sympathique comme MOKA en a le secret. L’ouvrage est illustré par la talentueuse et rigolote Caroline Ayrault, au dessin si reconnaissable. L’histoire ? C’est bien simple, il s’agit en réalité de trois histoires toutes trois différentes, avec des personnages qui changent. Mais un maître mot régit ces trois courts textes : l’entraide, la compassion, l’amitié… Et cela de façon très joliment amenée à chaque fois.
Dans la première histoire qui donne son titre à l’ouvrage, nous faisons la connaissance de Lucas, un garçon très inventif. Il aime jouer, taper dans un ballon et surtout… s’inventer des histoires ! C’est grâce à ce talent particulier qu’il va redonner le goût de vivre à un de ses camarades de classe très malade. Une très belle histoire d’entraide et d’amitié naissante.
La seconde histoire, Joséphine a disparu, nous raconte l’épopée que deux cousines qui ne s’apprécient pas vont vivre pour sauver le doudou de la plus petite. Preuve que les préjugés peuvent être combattus quand on possède une cause commune…
La troisième histoire, Les malheurs d’Hortense – très fortement inspirée du vécu de l’auteur, c’est dit en début d’histoire – nous fait suivre une classe de neige et la quantité de catastrophes qu’ils vont devoir endurer. La maîtresse n’en peux plus. Entre le chauffeur de bus qui veux les larguer à 30 km du chalet et le gérant dudit chalet qui mouline, ça devient très vite compliqué ! Et drôle… pour nous lecteurs.
Un ouvrage parfait à découvrir pour les 8/9 ans environ. Les caractères sont écrits assez gros pour mettre en confiance les jeunes lecteurs, et les illustrations (en couleur) de Caroline Ayrault font le reste… et la magie opère !
Un roman magnifique de beauté et de simplicité dans le plus pur esprit de la littérature japonaise
Paru en février 2019 aux éditions Actes Sud, La Grande Traversée est pour le moment le seul roman de Shion Miura sorti en France. Il est tout indiqué à celles et ceux qui ont aimé l’apaisement procuré par des romans tels que La papeterie Tsubaki ou Le restaurant de l’amour retrouvé. Une merveille nippone apaisante et emplie de beauté…
L’élaboration du dictionnaire ultime de japonais
Cela peut sembler étrange ou décalé, mais le but du héros de cette histoire est de créer le dictionnaire de japonais de référence. Le nom de ce gigantesque projet ? La grande traversée. Le roman débute quand Majimé, qui travaille comme simple employé de bureau dans une maison d’édition, est envoyé dans le service poussiéreux des dictionnaires. Et ce changement de service va bouleverser sa vie et la forger de la plus merveilleuse des façons… La grande traversée nous offre l’histoire de la vie de Majimé dont toute la carrière va se bâtir autour de l’élaboration du dictionnaire parfait.
Un roman magnifique de beauté et de simplicité dans le plus pur esprit de la littérature japonaise
Cela peut sembler étonnant d’aimer un livre qui va parler pendant presque trois-cent pages de vocabulaire et de subtilités de la langue nippone et pourtant… ça fonctionne à merveille.
Pas besoin de parler japonais ou d’être passionné par le domaine des langues pour apprécier à sa juste valeur ce roman.
« Les étagères remplies de livres jusqu’au plafond que tu as mises dans toutes les chambres renforcent la maison. Elles nous protégeront en cas de tremblement de terre. »
L’histoire de Majimé et de la fameuse grande traversée en parallèle est passionnante. C’est un jeune homme doux que l’on voit peu à peu évoluer en même temps que son titanesque projet… Ainsi suit-on sa vie professionnelle, mais également personnelle et cela sur plusieurs dizaines d’années. Pour ceux et celles qui apprécient les romans apaisants et doux, c’est le livre idéal, d’autant qu’il est beaucoup moins connu que ceux d’Ito Ogawa, et c’est dommage.
« La fabrication d’un dictionnaire coûtait très cher, mais c’était pour la maison qui le publiait à la fois un de ses plus beaux fleurons et un élément de son patrimoine. On disait dans la profession qu’un bon dictionnaire, qui saurait s’attirer la confiance et sa fidélité, garantissait vingt ans de stabilité à son éditeur. »
Plongez avec délice et curiosité dans les arcanes de l’édition et c’est l’occasion de découvrir à quel point la création d’un dictionnaire est un processus à part dans le domaine. C’est passionnant, et voir Majimé s’escrimer à trouver la meilleure définition pour le moindre petit mot est très attendrissant…
Pour moi La grande traversée restera un roman marquant et rare. Une lecture emplie de grâce qui enveloppe son lecteur de toute la douceur du monde. Je vous le conseille vivement, il vous mettra du baume au cœur… et ce genre d’ouvrages est assez rare pour ne pas passer à côté.
Un grand classique encore trop méconnu de la littérature danoise qui saura vous donner le sourire et vous faire voyager dans le froid du Groenland et la chaleur extraordinaire de ses habitants.
Paru en 2002 aux éditions Gaïa, Imaqa est devenu un classique du fonds de ce petit éditeur. Souvent réimprimé, l’ouvrage a connu différentes éditions : grand-format, poche collector (magnifique édition dans la collection Kayak, c’est celle que je possède, cf image ci-contre), poche chez Babel…
Flemming Jensen est un auteur danois né en 1948. Outre son travail d’écrivain, il est connu au Danemark pour ses sketchs radio et télé. Il a également adapté pour le théâtre les racontars de Jørn Riel changer.
Il a également écrit Le blues du braqueur de banque, Maurice et Mahmoud ainsi que Petit traité des privilèges de l’homme mûr et autres réflexions nocturnes.
Tous sont disponibles aux éditions Gaïa.
Une mutation en terre inconnue et pleine de promesses…
Martin est un professeur danois qui aime sortir de sa zone de confort, se remettre en question, découvrir des choses… C’est pourquoi il fait sa demande de mutation pour quitter le Danemark et enseigner au Groenland. C’est un fait que nombreux ignorent (c’était mon cas), mais le Groenland est un territoire qui appartient au Danemark.
Mais là où Martin pensait révolutionner l’enseignement à son échelle dans une petite ville Groenlandaise, ses espoirs sont vite douchés par le ministère de l’éducation. Il est hors de question qu’il aprenne la langue locale et il doit tout faire pour accélérer l’assimilation du peuple Groenlandais. Nous sommes dans les années 70, et le Danemark semble vouloir tout faire pour effacer ce qui fait du Groenland ce qu’il est afin de le transformer en annexe danoise…
Drôle, chaleureux et passionnant
Si vous avez envie de dépaysement et d’anecdotes fameuses, Imaqa est le roman parfait ! C’est une petite merveille qui vous permettra de découvrir la culture Groenlandaise et ses nombreuses traditions folles et géniales.
Par exemple, tout le monde connait la roulette russe, mais qu’en est-il de la roulette groenlandaise ? Il s’agit d’un jeu beaucoup moins dangereux et plus alcoolisé qui consiste à secouer une cannette parmi d’autres. Tour à tour, chacun ouvra sa cannette, le perdant se prend un jet de bière en pleine face (ou dans le nez pour les moins chanceux).
Et ceci n’est qu’une seule des nombreuses façons qu’on trouvé les groenlandais pour s’amuser et faire passer le temps quand les nuits sont longues et glaciales.
Outre les nombreuses péripéties amusantes que va vivre Martin, Imaqa se propose également de prendre du recul par rapport à la situation du Groenland vis à vis du Danemark. En effet, le Danemark est prêt à faire venir des jeunes groenlandais sur son territoire afin qu’ils apprennent la langue danoise à une rapidité fulgurante. Logés, nourris et blanchis, ils découvrent un mode de vie totalement différent fait d’une offre pléthorique que ce soit culturellement, gastronomiquement, les possibles sont démultipliés… C’est en effet un plus, mais le moins, c’est que quand ils rentrent dans leur famille au Groenland, ils sont tiraillés entre deux cultures, deux modes de vie totalement différents. Cela en fait des étrangers à leur propre culture qui pour certains n’arrivent pas à trouver leur voie entre leurs racines et un Danemark qui veut les faire changer afin d’en faire de « vrais » danois…
Imaqa est donc bien plus qu’un roman drôle et rafraîchissant, c’est également un texte qui analyse une situation sociale complexe, fascinante et méconnue. Je ne sais pas ce qu’il en est du Danemark d’aujourd’hui, soit cinquante ans après l’intrigue d’Imaqa, mais j’espère de tout cœur que le Groenland réussi à conserver coûte que coûte ses spécificités culturelles, sa langue et sa richesse.
En somme, Imaqa est un magnifique texte à la fois drôle et profond. Il vous offrira un dépaysement total dans une culture totalement méconnue et fascinante. Cet ouvrage est peut-être l’occasion d’ouvrir la porte à la littérature groenlandaise (et danoise) qui a de nombreuses voix à faire entendre.
Un OVNI comme j’en ai rarement lu, à la fois bizarre violent et étrangement
touchant. Bienvenue dans le monde de Punpun, un… oiseau qui vit dans le Japon
de notre époque, va en classe et vit dans une banlieue urbaine comme il y en a
tant.
Paru pour la toute première fois en France en 2012, Bonne nuit Punpun est un
manga signé par Inio Asano. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est
une œuvre assez fascinante et inclassable.
En France, la série est désormais complète et compte 12 tomes, elle est publiée aux éditions Kana, dans leur collection Big Kana. Étant donné la violence de certaines images et les sous-entendus d’autres, et malgré les graphismes tous mignons qui composent son héros, ne vous y trompez-pas, Bonne nuit Punpun est bien un seinen.
Amour.
Une histoire atypique…
Difficile de résumer Bonne nuit Punpun tant cette série
est un OVNI. Inclassable, subversive, étrange, et géniale à la fois. On suit
donc le quotidien de Punpun, une sorte de poussin/oiseau/volatile à taille
humaine. En dehors de son physique unique, il est comme tous les autres enfants
de son âge : il va à l’école, est parfois dans la lune, tombe amoureux…
Et c’est justement sa rencontre avec la jolie Aiko qui va le bouleverser au
plus haut point. Punpun est prêt à tous les rêves et tous les renoncements pour
elle. En parallèle à cela, il va faire pas mal de découvertes étranges – à
cause d’une vidéo inquiétante incrustée dans une VHS pornographique – avec ses
camarades et décide de partir à l’aventure dans une zone désaffectée (et donc
dangereuse) de la ville. Et par la force des choses… il sera rejoint par Aiko.
Mais l’intrigue de Punpun, ce n’est pas seulement ça, c’est beaucoup plus
dense et riche, et donc impossible à résumer en quelques lignes…
… aux personnages qui le sont tout autant
Je n’ai jamais lu un manga comme celui-là. Ou même un roman. A la fois
étrange et familière, l’histoire de Punpun nous ramène à certaines parties de
notre enfance. Ses souffrances, ses bonheurs simples également…
Punpun est un être calme, doux, gentil qui se laisse parfois un peu trop
entraîner par les autres. Très discret, cela ne l’empêche pas de faire le
malheur de sa mère, qui n’a jamais voulu avoir d’enfant et ne se cache pas pour
le dire. Son père quant à lui (ai-je dit qu’eux aussi étaient des
oiseaux ?) déborde d’amour pour son fils, mais bat très souvent sa maman…
La vie de famille de Punpun est donc complexe, emplie de non-dits et de
souffrances. Mais également de petits bonheurs partagés et d’escapades
en-dehors de la maison.
Ainsi, le tragique et le drôle se mélangent et alternent tour à tour pour
créer la trame de l’histoire. Le ton est toujours pertinent, on passe parfois
du dramatique au drôle en une seule case, et ça fonctionne.
Mais le plus fou dans tout cela, c’est l’extraordinaire habileté d’Inio
Asano pour dessiner ses personnages. Comment faire transparaître autant de
tristesse et de désœuvrement en si peu de traits ? Comment réussit-il le tour de force de nous
rendre totalement dépendant de ce petit être touchant qu’est Punpun ?
Je vous chronique ici les deux premiers tomes, mais difficile d’entrer dans
le détail de l’histoire. Il se passe pas mal de choses, mais je n’ai guère
envie de vous spoiler. Vous devez découvrir par vous-même ce chef-d’œuvre du
bizarre. Ainsi, je préfère partager avec vous des ressentis, des émotions, qui
m’on traversée durant cette lecture si atypique.
A la fin du second tome, notre cher Punpun a un peu grandit (il est au
collège maintenant), et son amour pour Aiko est toujours aussi fort… l’enfer !
Pour ceux qui craindraient que ce manga ne soit qu’une histoire d’amour,
détrompez-vous. C’est tellement plus que cela… plus drôle, plus décalé, plus
intense… Bref, c’est du jamais lu, aussi sombre et glauque que lumineux et
exaltant. A lire si vous aimez les histoires qui sortent des sentiers battus,
et le genre manga de préférence.
Tant de tristesse en deux cases à peine. Magnificence et poésie en une seule image…
Ou comment découvrir les
petits plaisirs de la vie par une grand-mère nippone…
Paru en mai 2016 aux éditions Picquer Jeunesse, Les petits sentiers
d’Obaasan nous décrit l’art de vivre, les habitudes, d’une grand-mère
japonaise. Le texte est signé Delphine Roux (déjà chroniquée ici pour [Kokoro],
Bonne
nuit, Tsuki-san !, et même interviewée ici), l’illustration très
fine est quant à elle réalisée par Pascale Moteki (qui avait fait les dessins
de Bonne
nuit, Tsuki-san !).
L’histoire d’une grand-mère que l’on aurait tous aimé avoir…
Au travers de quelques mots forts, on nous propose de découvrir Obaasan
(grand-mère en japonais). C’est par le point de vue d’une petite fille de huit
ans que l’on découvre cette grand-mère affectueusement nommée Obaasan.. Conté
de façon douce et enfantine, cet album est un magnifique prétexte pour
apprécier les petits plaisirs simples que nous offre le quotidien.
Un bel album pour faire découvrir le Japon aux plus jeunes
Grâce à cette histoire sous forme d’album aux parties très courtes (ou
double page tout au plus), on découvre ce qu’est le quotidien au Japon par
excellence. La première partie nous conte la rencontre de la petite fille (la
narratrice) avec Obaasan, puis on passe au portrait de cette grand-mère
attachante. Puis vient la découverte de la machiya (maison en bois typique des
centres-villes japonais), puis les douceurs telles que le gâteau thé matcha
dont la recette est incorporées à l’histoire même !
Pour ceux qui ont lu le court roman de Delphine Roux intitulé [Kokoro], on
reconnaît bien là sa mise en page. Comme dans son roman, elle se sert d’un seul
mot de vocabulaire (et sa traduction en japonais qui l’accompagne) pour introduire
le thème principal de son chapitre. Et encore une fois, ça fonctionne très
bien.
Et même si c’est un peu triste et mélancolique, ma partie préférée reste Le départ (出発). La dernière partie enfin, sur la joie (喜び) est elle aussi très plaisante. On y parle avec une poésie infinie du dernier voyage d’Obaasan « Obaasan est partie à cent deux ans coudre des guirlandes de nuages dans le ciel de Kyoto ». C’est fou comme c’est beau et triste à la fois…
Enfin, les illustrations
fines et précises de Pascale Moteki illustrent à merveille cet ouvrage qui fait
honneur au Japon. Seul petit bémol, je trouve que les yeux d’Obaasan ont
parfois un côté dérangeant. Elle n’a jamais de blanc d’œil ou de pupille, et ça
fait un peu peur je trouve… (cf image ci-contre) mais c’est bien là ma seule
remarque sur le dessin que je trouve très beau par ailleurs.
En somme, pour tous les
parents amoureux du Japon et qui souhaitent transmettre cette passion par tous
les moyens, cet album est idéal. A lire aux enfants dès l’âge de 6 ans minimum,
puis à savourer sans modération aucune !
Coup de cœur pour ce roman nippon charmant et atypique.
Premier roman de Sayaka Murata à paraître en France, La fille de la supérette est un roman court, mais charmant qui vient tout juste de paraitre aux éditions Folio. Il était auparavant sorti aux éditions Denoël sous le titre Konbini (nom des petits supermarchés ouverts 24h/24 et 7j/7 au Japon).
Une jeune femme en décalage profond avec la société
Keiko est employée dans le même konbini depuis 18 ans, et elle ne se voit changer de travail pour rien au monde. Mais sa famille et ses proches ne sont pas du tout du même avis… Là où tous ceux et celles de son âge ont trouvé mari ou femme et ont même des enfants, Keiko stagne dans l’univers rassurant et lumineux du konbini. La pression de son entourage peut-elle la faire changer pour qu’elle s’accomplisse enfin aux yeux des autres ?
Aussi beau que très mélancolique
J’ai beaucoup aimé ce roman atypique et pas nécessairement évident à proposer. Tout d’abord parce qu’il parle du Japon et des strates et codes complexes de cette société, mais pas seulement. En effet, Keiko est totalement inadaptée socialement, c’est peut-être pour cela d’ailleurs – paradoxalement – qu’elle est l’une des meilleures employée du magasin. Elle n’a jamais d’avis propre, mais agit constamment par mimétisme. Elle copie le ton de son patron ou de sa collègue, s’insurge quand ils le font, s’agace quand ils le sont… Mais jamais elle n’initie un comportement. De même, elle a apprit par cœur le manuel de l’employé du konbini et se considère comme un simple rouage plus que comme un individu à part entière… Elle a tellement peur que son « imposture » soit découverte qu’elle va jusqu’à regarder dans les casiers la marque des vêtements de ses collègues afin d’en acheter des similaires. Tout cela, encore une fois pour mieux rentrer dans le fameux moule.
« Mon organisme ainsi alimenté par les denrées de la supérette, il me semble faire partie des meubles, au même titre que les étagères de produits ou la machine à café ».
Couverture de la première version de La fille de la supérette paru sous le titre Konbini chez Denoël.
Keiko n’a jamais eu de petit ami, et cela pose problème à sa famille, qui craint de la voir finir vieille fille, sans descendance… Comme si c’était le pire scénario possible pour eux. Et c’est bien le cas, mais pour Keiko, cette situation est parfaite, elle ne demande rien à personne et veut continuer à être heureuse dans son petit konbini et son minuscule studio. Et c’est là que l’on découvre peu à peu jusqu’où Keiko est prête à aller pour qu’on la laisse tranquille… C’est à la fois courageux et triste (vous découvrirez par vous-même), mais il faut se rendre compte de la pression qu’elle subit : tous les jours ou presque elle a des remarques sur son travail à temps partiel, son absence de mari ou d’enfants dans sa vie. Cela doit être pesant, surtout quand on s’aperçoit que cela rend sa famille très malheureuse… sa sœur va jusqu’à pleurer quand elle se rend compte que Keiko semble sans espoir à ce sujet.
Plus qu’un roman, La fille de la supérette est pour moi une critique de la société (et pas uniquement nippone) qui nous impose ses carcans. Quand une femme a passé la trentaine et qu’elle n’est pas en couple, c’est forcément qu’il y a un problème. Non. Cela peut être un souhait même si il n’est pas majoritaire dans notre société. Quelle que soit l’époque, cela a d’ailleurs toujours été mal vu… Pour moi, c’est un roman sur la résilience, la différence et le fait de l’assumer, ou non.
A la fois tendre, touchant et très mélancolique (comme les japonais savent faire), ce roman atypique vous touchera en plein cœur. Je l’avoue, j’aurais moi aussi voulu rester plus longtemps dans l’ambiance chaleureuse et bruyante du petit konbini de Keiko… C’était un peu trop court, mais tout a été dit dedans, il ne servait à rien de rallonger l’histoire. Je vous conseille donc avec plaisir cet ouvrage atypique et attachant, comme l’est le personnage décalé de Sayaka Murata (qui elle aussi a travaillé longtemps dans un konbini !).
Un roman aux allures de journal écrit à la première personne qui nous fait découvrir le quotidien d’une femme très indécise.
Nathalie Kuperman est une auteure française, elle écrit aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Son dernier roman en date, Je suis le genre de fille est paru chez Flammarion en mars 2018.
Si vous ne connaissez pas son œuvre, on peut citer : Nous étions des êtres vivants (Folio), J’ai renvoyé Marta (Folio), ou encore Petit déjeuner avec Mick Jagger (Points) chez les adultes. Du côté des enfants, on lui doit la série de premiers romans Zélie et Poison (déjà 6 tomes de parus), et elle a également écrit une dizaine de romans dans la collection Mouche de l’école des Loisirs.
Les réflexions pêle-mêle d’une femme à qui la vie ne sourit guère…
Voici l’histoire d’une femme, la quarantaine, divorcée, elle a une fille de 14 ans – Valentine – en garde alternée avec son père… Rien ne semble aller dans sa petite vie plate et morne. Pas d’amour à l’horizon, beaucoup de tracas, d’interrogations, de remarques qu’elle se fait à elle-même…
Je suis le genre de fille est entre le roman et le récit de vie, empli de ressentis, réflexions diverses que se fait la narratrice au fil de ses journées.
… selon elle
Mais pour être honnête, je n’ai pas trouvé cette narratrice attachante, loin de là. Et ce qu’elle avait à dire ne m’a pas paru pertinent non plus.
Au contraire, je l’ai trouvée agaçante au possible. A se plaindre pour la moindre petite chose que n’importe qui d’autre aurait laissé couler, à se lamenter sur sa vie qu’elle juge injuste envers elle.
Tous les chapitres commencent par « Je suis le genre de fille… ».
Ainsi on a « Je suis le genre de fille à tenir la porte », puis lire la plainte de la narratrice comme quoi personne ne la lui tient à elle la porte et qu’elle en a marre. Mais que si elle ne la tient pas à quelqu’un, elle s’en veux et s’excuse…
« Je suis le genre de fille qui, pour rien au monde, n’irait fouiner dans les affaires de sa fille », mais en fait, c’est ce qu’elle décide de faire. Uniquement pour savoir de quelle façon sa fille la perçoit… Mais en fait elle change d’avis quand sa fille vient lui parler. Elle n’a aucune parole, aucun avis propre et change systématiquement d’opinion sur tout et n’importe quoi.
« Je suis le genre de fille très hypocondriaque », car oui, notre narratrice fume, et beaucoup. Mais elle a peur d’avoir un cancer et fait une pléthore d’examens médicaux pour se rassurer. Parfois des tests de santé très poussifs où elle attend les résultats pendant des semaines avec anxiété jusqu’à être invivable.
C’est à cause de ses nombreux traits de caractère exaspérants, ses opinions très arrêtées mais en fait non, ses revirements, cette quarantenaire n’est pas attachante…
…….
J’ai trouvé ce roman très dispensable, non pas parce qu’il est ancré dans le quotidien (c’est justement cela qui m’intéressait), mais parce que sa protagoniste principale est absolument crispante et inintéressante. Dommage, car il avait tous les attributs pour plaire, en apparence…