Chronique : La papeterie Tsubaki – Tome 2 – La république du bonheur

Un livre qui nous transporte dans une bulle de douceur et de beauté ou l’amour et le partage sont essentiels. Mémorable et touchant comme savent l’être de façon unique les romans de Ito Ogawa.

La république du bonheur fait partie d’ores et déjà des futurs succès de la rentrée littéraire 2020. L’ouvrage est la suite directe de La papeterie Tsubaki, paru il y a deux ans en France.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Ito Ogawa, elle est l’autrice du Restaurant de l’amour retrouvé (son plus grand succès, adapté au cinéma au Japon), Le Jardin arc-en-ciel ou encore Le ruban. Tous sont édités chez Picquier.

Retour à la simplicité merveilleuse de Kamakura

L’histoire reprend presque où nous l’avions laissée, et nous retrouvons avec un plaisir sans bornes Hatoko et sa petite papeterie. Mais surtout, on découvre de nouvelles tranches de vie grâce à son passionnant et délicat métier d’écrivain public…

Et d’un point de vue personnel, Hatoko vient tout juste de convoler en noces avec Mitsurô, elle est désormais la belle-mère de la jeune PQ.

En somme, le quotidien est doux, et Hatoko va tout faire pour que développer ce bonheur naissant par de nombreux actes d’amour envers ceux qui lui sont chers.

De l’amour et beaucoup de nourriture

C’est un peu comme cela que l’on peu résumer La république du bonheur. Dès qu’il y a quelque chose qui ne va pas, ou qu’il y a un événement à fêter, la nourriture fait office de réconfort. Et rien qu’à le lire, ça fonctionne.

Thé vert, bento, pain-qui-sourit, prunes sèches, curry, gâteaux Kurumikko aux noix, sablés-pigeons, crabe tsugani, anguille, pulpe de soja sautée, haricots écarlates mijotés au miel, confit d’algue kombu… C’est sans fin ! Mais c’est un régal pour l’imagination que de lire tous ces plats mangés ou rêvés par notre narratrice Hatoko.

Je dois avouer avoir encore plus aimé ce second tome que le premier. Plus beau, plus doux, placé résolument sous le signe de la félicité, ce roman est un véritable cadeau. Autant La Papeterie Tsubaki était assez nouveau dans son genre, autant ici il n’y a pas de surprise… Mais justement, cet univers si calme et doux m’avait énormément manqué. Et le retrouver avec encore plus de puissance évocatrice m’a fait très plaisir.

Quand on lit l’un de deux romans de ce cycle, c’est une véritable parenthèse de bonheur qui s’ouvre à nous.

Et comme toujours, on en apprend plus sur la symbolique de chaque type de papier, stylo (bic ou plume), encre en fonction de l’événement… etc. Le détail va jusqu’au choix du timbre qui peut également apporter sa part de signification entre les lignes…

Ce second roman est aussi l’occasion de découvrir une Hatoko plus intime. Maintenant qu’elle a une famille, sa vie en est toute chamboulée. Mais tous ces changements sont pour le mieux, et on la voit devenir peu à peu une véritable mère pour PQ, sa belle-fille adorable et vive. Cet amour filial qui se développe au fil des pages est beau à voir. De même que les nombreuses interrogations qu’elle se pose sur sa légitimité en tant que mère pour PQ.

Enfin, c’est un réel plaisir que de retrouver les lettres écrites par Hatoko pour ses clients en langue originale. Les calligraphies sont superbes, même si comme moi on ne comprend pas un mot de japonais. Elles sont réalisées avec talent par Mitsui Tadahiro et ajoutent un charme magique indéniable au roman.

C’est donc une nouvelle pépite littéraire que nous offre Ito Ogawa. Merci à elle pour ces quelques heures de plénitude qui rend cette lecture inoubliable. Magique, tendre, unique… c’est le retour du livre-doudou !

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