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Actualité éditoriale : Les nouveautés de fin d’année de la collection Exprim’

L’éditeur pour adolescents Exprim’ nous proposera à la rentrée trois nouveautés ; petit zoom pour voir ce qui nous attend…

No man’s land de Loïc Le Pallec :no man's land

Des robots au programme ? Pourquoi pas ! En tout cas, l’éditeur nous promet un roman inoubliable avec une conclusion en forme de twist, alors, forcément nous sommes tentés. Affaire à suivre de près prochainement sur le site !

Quatrième de couverture : Après la catastrophe qui a annihilé l’humanité, ils se sont retrouvés dans cette petite ville déserte, berceau de leur origine commune. Hier encore, ils n’étaient que des robots ; mais ils se découvrent capables de penser et même… de ressentir des émotions. Que vont-ils bien pouvoir faire sur cette Terre désertée ?

S’interroger, bien sûr, à propos de ce qu’ils croient éprouver, car un robot peut-il prétendre échapper à sa programmation ? Peut-il apprendre à vivre en communauté, créer, rire et qui sait ? à aimer ?

C’est toutes ces questions que vont se poser Archi, le robot biblio qui tient le journal des événements, le turbulent Meph, Domo le colosse, Nobel, Cérébro, Eliza et les autres. Qui sont-ils et pourquoi se trouvent-ils réunis dans cette agglomération oubliées au milieu des terres dévastées ?

Je suis sa filleJe suis sa fille de Benoît Minville :

Quatrième de couverture :

 » – Hugo, si on racontait notre histoire, on dirait quoi ?

– Faudrait d’abord parler de ton père, Joan. Ce mec qui t’a élevée sur fond de hard rock et de westerns. Et puis de ce que le Grand Capital l’a poussé à faire – braquage foiré et hosto entre la vie et la mort.

– Oui, et ensuite… de ce que j’ai décidé de faire. Tuer le grand patron.

– Avec ton meilleur ami pour compagnon de voyage. Allez simple Pontoise-Nice sur la Nationale 7, à bord d’une Ford mythique. Une arme, terrifiante, dans la boîte à gants.

– On raconterait ça : notre road-trip aux couleurs de cette vie bizarre, la France du JT, l’aventure, la vraie, l’amour qui débarque sans frapper.

– Hey Joan, n’ayons l’air de rien, et vivons ! « 

Zelda la rougeZelda la rouge – Martine Pouchain

Ce nouveau roman de Martine Pouchain (qui avait déjà écrit La ballade de Sean Hopper, Traverser la nuit ou encore Chevalier B. chez Exprim’) nous semble prometteur. Sur fond de vengeance et de remords, une histoire d’amour balbutie…

Quatrième de couverture : Deux sœurs habitent une grande maison avec des colocs. Zelda, 16 ans, est en fauteuil roulant depuis qu’une voiture l’a renversée, enfant ; l’aînée, Julie, veut la venger. Ne pense qu’à ça – retrouver le chauffard. Zelda, pleine d’énergie et de passion, se destine à la politique. Julie, elle, a sacrifié ses études, se joie de vivre, pour subvenir à leurs besoin. Aide-soignante dans une maison de retraite, elle a parfois des visions prémonitoires et les morts viennent lui parler.

Et puis Baptiste s’immisce dans leur paysage. Charmant, prévenant, il se rend indispensable dans leur cohabitation libre et foldingue. Julie, qui n’a fait que lui manifester son agressivité, s’aperçoit qu’elle est irrésistiblement attirée par lui. Mais comment vivre – vivre un amour – dans la vengeance ?

Chronique : Black Eden – Tome 1

Black Eden - tome 1Une fois n’est pas coutume ce roman ne nous vient pas des États-Unis ou d’Angleterre, mais d’Espagne ! Avouons qu’avoir des traductions d’autres pays change un peu de ce que l’on peut croiser très (voir trop) régulièrement dans le paysage éditorial.

Avec Black Eden dans la collection Macadam, Milan se lance dans une grande série : huit tomes parus en Espagne (contre deux en France), vous voilà prévenus. Écrite par Ana Alonso et Javier Pelegrín, Black Eden n’est pas la seule saga écrite par le duo.

Avec un premier tome totalement inclassable, préparez-vous à entrer dans le monde de Black Eden, où les apparences sont trompeuses….

De l’ADN comme passeport pour une vie meilleure

Dans la société où vit Martin, tout est contrôlé, surveillé, géré par les autorités. Durant un cours de biologie, le jeune homme est amené à se prélever un peu de sang afin d’apprendre à faire des analyses simples… mais il y a deux choses qu’il ignore : le matériel de biologie de l’école est relié aux bases de données des autorités en place ; et…son sang est l’une des choses les plus précieuses au monde car son système immunitaire est inviolable.

Autant dire que l’une des plus grosses entreprises pharmaceutiques du monde ne le laissera pas en paix avant de l’avoir « recruté » comme cobaye de gré ou de force…

Mais qui dirais non à une vie entière sur une île paradisiaque en échange de quelques examens sanguins quotidiens ?

Etrange, fascinant et définitivement hors des sentiers battus

Publier Black Eden, c’est un joli petit pied de nez aux titres qui sortent et se ressemblent dernièrement dans le de l’anticipation et/ou de la dystopie. Cette nouvelle série apporte une fraicheur bienvenue en ces temps où le conformisme semble faire loi.

Dans cette société totalitaire où les états ont étés remplacés par des corporations tentaculaires surpuissantes, Martin ne fait guère le poids et va donc exécuter ce qu’on exige de lui.

Nous nous retrouvons donc sur la fameuse île paradisiaque dont certains rêvent mais qui n’en a que l’apparence…

Nous découvrons rapidement que Martin n’est pas le seul à faire les affaires de la grande entreprise pharmaceutique l’ayant recruté. Ainsi faisons-nous la connaissance de Cassandre, Selena et Josh, des jeunes particuliers et réservés qui vont devoir apprendre à faire confiance au nouveau venu.

Au fil des jours qui passent, Marin va remarquer une foule de petites choses étranges qui seules ne semblent rien signifier de particulier, mais qui une fois mises bout à bout vont révéler un tableau effrayant.

Le plus génial, c’est de découvrir ce premier tome, de le lire, et de se rendre compte au fil des pages que ce que l’on prenait pour un roman de science-fiction assez traditionnel est en fait beaucoup plus que cela. Pour les plus curieux, il est toujours possible de regarder ce que signifie le titre original de la série : La llave del tiempo… !

Black Eden - tome 2Immersif et très surprenant, le voyage que vous ferrez à travers ce premier opus ne vous laissera pas indifférent.  Vous serrez plutôt songeur et terriblement curieux d’en apprendre plus sur le parcours de ces adolescents à l’organisme hors du commun et aux origines nébuleuses.

Chronique du second tome de Black Eden – La sphère de la Méduse ici.

Actualité éditoriale : 2013 sera une année Paolo Bacigalupi !‏

Ferrailleurs des mers 01Nouvelle révélation de la SF mondiale, Paolo Bacigalupi commence à se faire un grand nom en France, en grande partie grâce à son roman La fille automate, publié au diable Vauvert en 2011. Il avait raflé de très nombreux prix avec son roman, dont le Prix Hugo, le Prix Campbell, le Prix des blogeurs de Planète-SF ou encore le prestigieux Prix Nebula.

2013 sera son année ; et pour cause, le Diable Vauvert édite son nouveau roman, cette fois-ci dédié aux adolescents (mais adapté également aux adultes) : Ferrailleur des mers (Ship Breaker en anglais). Le livre arrive en librairie à partir du 19 avril prochain.

Pour vous donner envie, sachez que l’ouvrage a remporté le Prix Michael Printz jeunes adultes ainsi que le Prix Locus du premier roman jeune adulte. Il a également été finaliste du National Book Award (un des plus prestigieux prix littéraires Outre-Atlantique).
La série Ferrailleur des mers comptera deux tomes au total, le second sortant à la fin de l’année (vers novembre).

Bibliographie de Paolo Bacigalupi :

  • La fille automate – Au diable Vauvert – 2011
  • Ferrailleur des mers – Au diable Vauvert – 2013
  • Les cités englouties – Au diable Vauvert – 2013
  • Pump six and other stories – à paraître en mars 2014 au Diable Vauvert

Quatrième de couverture : Fin du XXIe siècle, il n’y a plus de pétrole, la mondialisation est un vieux souvenir et la plupart des États-Unis un pays du tiers-monde. Dans un bidonville côtier de Louisiane, Nailer, un jeune ferrailleur, dépouille avec d’autres enfants et adolescents les carcasses de vieux pétroliers. Le précieux cuivre récupéré dans les câblages électriques au péril de leur vie leur permettent à peine de se nourrir. Un jour, après une tempête dévastatrice, Nailer découvre un bateau ultramoderne qui s’est fracassé contre les rochers. Le bateau renferme une quantité phénoménale de matériaux rares, d’objets précieux, de Paolo Bacigalupiproduits luxueux et une jeune fille en très mauvaise posture. Nailer se retrouve face à un dilemme. D’un côté, pour récupérer une partie de ce trésor et en tirer de quoi vivre à l’aise parmi les siens, il doit sacrifier la jeune fille. De l’autre, l’inconnue est aussi belle que riche et lui promet une vie encore bien meilleure, faite d’aventures maritimes dont il rêve depuis longtemps. Passionnant de bout en bout, racontant avec réalisme les violences sociales.

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Pure – tome 1

PureSous le dôme ou à l’extérieur… le monde de l’autre n’est enviable que jusqu’à un certain point…

Julianna Baggott est une auteure américaine qui a déjà été traduite en France pour un tout autre registre que l’imaginaire, celui de la littérature : Comme elle respire (Flammarion, 2001) et Miss Amérique ne pleure jamais (Flammarion, 2003). Son dernier roman en date, Pure, vient de paraître en France en octobre dernier aux éditions J’ai Lu.

Professeur agrégé de création littéraire, ses écrits ont très vite étés repérés par un prestigieux agent littéraire de New York. Depuis, elle est l’auteur de nombreux très nombreux ouvrages.

Dans Pure, ayez le cœur bien accroché (sans mauvais jeu de mots), car la vie telle que vous la connaissez est révolue depuis que les Détonations ont fait leur office… laissant des survivants aux difformités atroces, parfois peu viables. Et juste à côté de ce théâtre des horreurs se tient le dôme, beau, parfait, pur, les gens qui vivent en dessous sont protégés et vivent le plus normalement du monde… mais jusqu’à quand un tel paradoxe pourra-t-il durer ?

 Deux mondes opposés, de nombreux héros

Tout commence avec Pressia, une jeune fille ayant connu les Détonations dans son enfance. Personne ne sait pourquoi elles ont eu lieu, elles sont arrivées, c’est tout. Et comme tous les gens ayant survécu aux Détonations, Pressia ne s’en est pas tirée indemne. En effet, une partie de son corps a fusionné avec un objet duquel elle était proche au moment des explosions.

Pour Pressia, c’est son bras qui a fusionné avec la poupée qu’elle tenait. Mais pour d’autres, cela peut-être une fusion avec des écouteurs, des outils, et même d’autres êtres humains ou animaux.

C’est également dans le monde extérieur que vit El Capitan, un des individus les plus importants de l’organisation qui est censée contrôler les habitants vivants en dehors du dôme : l’ORS. Cette organisation militaire recrute de force tous les ados ayant plus de seize ans pour en faire des soldats… ou des proies.

Face à ce monde implacable à la limite de l’inhumain se trouve le dôme, dans sa plus parfaite et terrible perfection. Mais la vie n’y est pas nécessairement plus tendre… Partrige y vit depuis les Détonations et se retrouve sous la pression d’une société où la réussite prime sur l’individu et son libre-arbitre. Cette situation l’étouffe, et il n’a qu’une seule envie : quitter le dôme pour découvrir le reste du monde… mais il ne se doute pas des horreurs qui l’y attendent…

Un roman révolté… pour éveiller les consciences ?

Par son écriture et son univers, Julianna Baggott nous fait le portrait à l’acide d’une société future très sombre. Scepticisme de l’auteure ? Ou création d’un univers sinistre pour soulever des interrogations sur notre société actuelle ?

En effet, la dystopie a très souvent pour but de nous montrer les travers d’une société soi-disant parfaite qui devient l’antithèse de ce pour quoi elle a été créée (Hunger Games, Nox, Divergent, Never Sky, etc…).

Dans le cas de Pure, le cas est poussé à l’extrême de l’horreur : on devient les otages d’une fascination morbide en découvrant les conséquences des Détonations. Sous le dôme, ce sont les manipulations génétiques qui sont chose courante, parfois jusqu’à l’extrême en modifiant le comportement de ceux qui en « bénéficient ».

La trame de l’histoire est agréable mais tombe dans de nombreux écueils : intrigue ayant un fort sentiment de déjà-vu malgré quelques concepts originaux, personnages assez basiques… Pure est un premier tome intéressant, qui donne clairement envie de connaître la suite, mais auquel il manque quelque chose pour le rendre vraiment mémorable.

Alors Pure est-il un rendez-vous manqué ? Certes non, mais on reste tout de même sur sa faim. La suite confirmera ou infirmera ce sentiment, mais il faudra être très patient, le second tome, Fuse,  n’étant prévu Outre-Atlantique qu’à partir de février 2013… Chronique rédigée pour le site ActuSF

Chronique : Nox – tome 1 – Ici-bas

Nox - tome 1Plongez dans un nouvel univers dense, obscur, unique.

Nouvelle série d’Yves Grevet, Nox (éditions Syros) renoue avec ce qu’affectionne tant l’auteur : un futur sombre, où il faudra lutter pour avoir le moindre droit. Ainsi retrouvons-nous comme dans sa trilogie Méto, des personnages que la vie n’a pas épargnés.

Plus sombre mais aussi plus mûr que Méto, Nox nous entraîne au plus sombre de l’âme humaine, où les amitiés que l’on pensait indestructibles peuvent se défaire très facilement, et où la place dans la société est décidée dès la naissance, sans aucune possibilité d’évolution pour ceux qui sont au plus bas de l’échelle…

Dis-moi où tu habites et je te dirais ta position dans la société…

La Nox… ce brouillard qui fait vivre un calvaire à tous ceux qui n’ont pas la chance d’habiter à une altitude assez élevée. Les gens du petit peuple y sont nés, et y meurent dans l’indifférence la plus totale de la part de ceux d’en haut. En effet, la classe sociale est déterminée par l’altitude où vit chacun sur la colline. En bas, pas d’électricité sans effort, ainsi chacun pédale pour produire sa propre lumière, et marche avec des chenillettes pour accumuler de l’énergie pour plus tard.

Enfin, règle la plus terrible, toutes les filles doivent être enceintes avant l’âge adulte sous peine de devenir des parias…

C’est dans cette cruelle société que vit Lucen, un jeune homme né en bas, dans la fumée constante qui tue à petit feu tous les habitants. Il a une petite amie, Firmie, et comme tout le monde, va bientôt essayer d’avoir un enfant, sous peine qu’on lui impose une autre jeune fille, plus complaisante.

Lucen a également des amis, qui en sont à peu près au même stade que lui. L’un, Gerges a son père qui travaille dans la milice, organisme corrompu jusqu’à la moelle censé faire régner l’ordre, mais qui sert plutôt les propres intérêts de ce qui y travaillent. Il y a également ses amis Maurce et Jea. Ils sont toujours ensemble, malgré les années, mais jusqu’à quand ?

En parallèle à cette intrigue du bas, nous découvrons la jeune Ludmilla, issue de la classe aisée, et dont le point de vue qu’elle a de la société est sur le point d’évoluer.

Ah, et chose utile à préciser, il est strictement interdit au gens du bas de monter en haut…

Une histoire aussi sombre que saisissante

Alors que dans Méto Yves Grevet y allait de façon assez temporisée, dans Nox, il se laisse toute latitude. En cela, son univers est des plus dérangeant : violent, injuste et terriblement oppressant, nul ne peu faire confiance à personne dans le monde de Nox. Et c’est la dureté de cet univers qui le rend si fascinant.

La description de la milice de Nox en particulier est très sombre, censée protéger les citoyens, cette dernière préfère les racketter, les faire vivre dans la peur, et même user d’une violence souvent extrême. Dois-t-on y voir une extension de ce que pense l’auteur de notre propre société ? Les désillusions s’accumulent en tout cas pour certains personnages…

Ainsi, certaines scènes, diaboliquement réussies, nous font glisser lentement dans l’horreur de la « douce » violence. Le point de vue de ces personnages se laissant aller à ces accès est maitrisé avec art, nous faisant presque comprendre ce qui les a amenés à cette extrémité.

Le traitement des personnages est également très réussi, on y sent très vite les différents rapports de force et contraintes qui les animent. Le détail est poussé jusqu’aux prénoms : Lucen, Marha, Hectr, tous les prénoms de ceux d’en bas ont une lettre en moins, comme s’ils étaient moins que des êtres humains… il en est de même pour les aliments, des ersatz, le meilleur étant gardé par ceux d’en haut.

Évidemment on sent une révolte se profiler chez certains, mais sous quelle forme se présentera-t-elle ? Sera-t-elle sourde ? violente ? Quels en seront les leaders ? Une réponse se dessine, mais sans certitude, Yves Grevet nous ayant habitué à toujours nous surprendre, on en attend pas moins de lui maintenant.

Profondément révolté, ce roman laisse transparaître tous les travers d’une société qui se meurt et qui pourrait malheureusement être la notre si l’on se laisse gagner par le scepticisme.

Un bel ouvrage qui fait réfléchir, et qui surtout se dévore très vite ! Difficile d’attendre la suite, qui ne devrait par arriver avant un an.

9/10

Chronique : Starters – tome 1

Starters - tome 1

Une dystopie effrayante où la location de corps est aussi courante que celle de voitures…

Petit nouveau dans le monde de la dystopie, Starters a été écrit par l’américaine Lissa Price, scénariste de métier. Elle a écrit des programmes pour la jeunesse et la télévision. Starters a été son premier travail d’écriture destiné aux jeunes adultes.
Paru en France en mars dernier dans la collection R (collection de Robert Laffont destinée aux jeunes adultes), la série comptera deux tomes au total.

Prime Destination : l’entreprise qui vous fera retrouver votre jeunesse grâce à celle des autres…

Suite à la propagation d’un virus mortel, la population n’a vu survivre que ses extrêmes : les jeunes et les plus âgés, créant par la suite une société plus sombre que la précédente…
Les plus jeunes sont nommés les Starters, les plus anciens, les Enders. C’est dans ce nouveau monde que vit la jeune Callie. Jeune est synonyme de pauvre dans ce monde où les Starters n’ont aucun droit : ni celui de travailler, ni celui de voter. Si ils veulent « gagner leur vie » ils doivent travailler en passant par des systèmes souterrains et non officiels jusqu’à atteindre enfin leur majorité… s’ils y parviennent.
C’est ainsi que Callie a décidé de louer son corps à Prime Destination, pour gagner beaucoup d’argent en peu de temps et ainsi mettre à l’abri son fragile petit frère.
Mais les termes du contrat signé par Callie sont flous, trop pour qu’elle puisse savoir à quoi s’attendre à la suite de la location de son corps…

Un thriller futuriste au rythme effréné

La pression constante à laquelle sont soumis les Starters pousse les lecteurs à regarder tous les personnages que croise Callie come des ennemis potentiels. Tout est hostile dans cette nouvelle société américaine de l’après-guerre, en particulier devant les plus démunis.
Cependant, certains éléments qui sont la base même de cette nouvelle société sont un peu flous. Lissa Price n’explique que très vaguement pourquoi les Starters on aussi peu de droits au regard de la loi comparé à leurs aînés. La persécution des Starters n’est quand à elle pas du tout expliquée, laissant un trop gros flou dans l’intrigue qui s’avère gênant par certains moments.

Hormis ce point noir, l’intrigue est menée de main de maître. On sent l’expérience de scénariste de Lissa Price dans les enchaînements d’actions et de révélations. L’écriture est vive, haletante, comparable à un véritable film d’action dans ses enchaînements. On s’imagine facilement une adaptation sur grand écran de l’œuvre.

En conclusion, Starters est un très bon roman young adult qui pourra plaire à un très large public. Il conviendra aussi bien aux amateurs d’action et de suspense qu’aux fans de dystopies diaboliques. On y retrouve des personnages forts, bien campés auxquels on s’attache rapidement. Et retenez bien une chose, le monde ultra technologique de Starters n’est pas ce que vous croyez… il est pire.

Enfin, si vous avez une tablette numérique, vous pourrez lire en exclusivité et gratuitement la nouvelle inédite liée à Starters : Portrait d’un Starter, elle est notamment sur le site de vente en ligne Amazon.

Chronique : La peau des rêves – tome 2 – Nuit Brûlée

La peau des rêves  - 02

Retour en territoire hostile…

Second tome de la nouvelle série pour ados de Charlotte Bousquet, La peau des rêves, voici Nuit Brûlée. Publié aux éditions Galapagos, cette œuvre se propose de nous décrire un monde post-apocalyptique futuriste : cruel et désarticulé dont l’héroïne, Cléo, n’a pas froid aux yeux et qui porte en elle « la flamme ».

Chez « l’ennemi »

Comme dans le premier tome, nous suivons le récit de la femme prisonnière qui nous conte l’histoire de Cléo… mais entre temps, elle a fait une nouvelle promesse : celle de conter une autre histoire une fois celle-ci achevée (une promesse alléchante en perspective…).

Mais retournons à Cléo. Suite logique du premier tome, nous retrouvons Cléo dans le camp ennemi. Reniée par son clan de naissance, cette dernière a été emmenée et soignée dans le camp des Chimères (les hommes mi-hommes mi-animaux), où elle retrouve Lyn, sa jumelle découverte dans le premier tome. Ses relations tendues avec Axel, sont particulièrement étranges, tantôt amicales, tantôt franchement hostiles, on ne sait sur quoi se baser pour décrypter les sentiments de l’homme ailé tandis que ceux de Cléo sont également très fluctuants…

De plus, l’arrivée de la jeune fille au sein du Nid des chimères provoque beaucoup de polémiques dans le clan relativement uni des hommes-animaux. De nouveaux personnages font leur apparitions, simples, francs, ils sont tout simplement humains ; peut-être même plus que le clan dont vient Cléo…

Echos Shakespeariens

Outre l’intrigue amoureuse et la tentative d’intégration de Cléo, le cœur du récit se trouve dans cette lutte sanglante entre camps disparates. Charlotte Bousquet nous offre une vision à la fois actuelle et très futuriste de l’exclusion et du racisme sur des critères aussi absurdes que ceux que l’on connaît : à priori, physique, mode de vie, etc…

Comme dans le premier tome, nous retrouvons les très nombreuses références culturelles de l’auteure. L’intrigue nous fait retrouver les élans des tragédies d’antan avec un effet des plus réussit, le tout tournée avec une très belle plume, ce qui ne gâche rien.

Encore plus féroce que le premier si c’est possible, ce second tome est réussit à tous points de vue. La psychologie de certains personnages est poussée dans ses derniers retranchements pour nous donner des portraits absolument terrifiants. Vengeance, non-dits, malveillance, répulsion, c’est une vraie palette de la haine que nous décrit Charlotte Bousquet pour nous amener à des sentiments plus nobles par la suite…

Le récit de Cléo qui commençait comme une aventure avec une héroïne aventurière se termine en apothéose : sublime, grandiose, la fin en demi-teinte a ce petit goût de non-dit qui laisse le lecteur s’imaginer le pire comme le meilleur. Une fin à la hauteur de son héroïne et des valeurs qu’elle a véhiculées durant ces deux volumes.

Ces deux tomes sont une franche réussite, merci pour cette part de rêve dans le cauchemar. Ainsi s’achève le récit de Cléo, le troisième tome sera une nouvelle fable de la conteuse Gypsie nommée Najma. Elle nous promet pour la prochaine fois une histoire de sirènes…et on a déjà hâte.

Notons également les deux magnifiques couvertures signées Mélanie Delon. La première couverture représentait Cléo, la seconde étant un portrait d’Axel.

8/10

Chronique : La peau des rêves – tome 1 – Nuit Tatouée

La peau des rêves  - 01Une magnifique quête dans un Paris dévasté…

Premier roman inaugurant la nouvelle collection Galapagos (maison d’édition l’Archipel) dédiée aux adolescents, Nuit Tatouée nous plonge dans un Paris post-apocalyptique où la notion de méfiance et de prédation est omniprésente…

Son auteure, Charlotte Bousquet, est une habituée de l’écriture. Elle a notamment réalisé nombre de romans pour ados dans la collection Courants Noirs, chez Gulf Stream : Noire Lagune, Princesse des os. Elle écrit également pour les adultes avec ses romans parus chez Mnémos : Matricia, Cytheriae

Paris…comme ont ne l’a jamais vu.

Tout commence avec une prisonnière : Najma, une Gypsie qui possède un don incroyable, celui de conteuse. L’un des enfants du peuple qui la retient prisonnière remarque alors un jour ses étranges tatouages et lui demande ce qu’ils signifient. Najma explique alors que chaque tatouage raconte une histoire, celle de gens qu’elle a rencontrés. Alors quand l’enfant curieuse lui demande de lui en conter une, Najma ne peux que dire oui à cette demande, son don ne lui permet pas de refuser. Ainsi commence l’histoire de Cléo…

Bienvenue dans l’ancienne capitale de la France, ou plutôt ce qu’il en reste. Immeubles en ruines, paysages déchiquetés… c’est dans cet univers que vis la jeune Cléo avec son clan.

Clan qui a la même façon de fonctionner que ceux des hommes des cavernes, avec une guérisseuse, un chef, des guerriers, etc. L’humanité a connu un événement dévastateur inconnu qui l’a faite évoluer…vers une régression.

D’autres espèces ont également vu le jour : les Chimères, hybrides entre l’homme et l’animal, il y a également les dégénérés, des hommes cannibales qui donnent des assauts sur tous les regroupements d’hommes qu’ils croisent. Tous ces genres découlant de l’homme n’arrive pas à vivre en paix et s’entretuent dès qu’ils se croisent.

C’est dans ce monde cruel que depuis quelque temps, Cléo se pose des questions sur ses origines… plus le temps s’écoule, moins elle trouve sa place dans ce clan où chacun a une attribution qui lui est propre. Ce sentiment de différence va d’ailleurs en s’accentuant depuis qu’elle fait des cauchemars tous plus réalistes les uns que les autres…

Elle sait qu’elle a été adoptée, mais qui sont ses vrai parents ? Elle n’en sait absolument rien, et elle sent que la réponse sera importante pour son avenir…

Un univers dépeint avec efficacité

Le monde que nous offre Charlotte Bousquet est dangereusement imprévisible. Les risques de mort imminente y sont multiples. Cette approche très noire et pessimiste de notre avenir a un petit goût très plaisant, laissant le lecteur toujours sur le qui-vive, à l’image de Cléo.

Autre point fort de ce roman : la psychologie des personnages, ici exploitée avec brio. Ils sont tous très particuliers, chacun ayant des traits de caractères bien à lui, et comme l’univers dans lequel ils évoluent, ils sont imprévisibles.

C’est ce qui est le plus appréciable dans l’œuvre : l’intrigue ne suit pas un consensus où l’on sait d’avance qu’aucun des personnages important ne disparaîtra, tout est possible.

En plus de cela, l’auteur se permet de part sa passion pour les contes et les récits en tous genres immiscer de nombreuses références littéraires, notamment théâtrales. Le roman est habité par Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand et Horace de Corneille. Ce goût pour les tragédies, s’en ressent dans le passé sombre de Cléo, mais aussi dans certains pans son avenir…

Enfin, la relation conflictuelle entre Axel et Cléo est très intéressante, finement exploitée, déboussolante également, à vous de voir si vous y verrez plus clair que Cléo…

Ce premier tome est une très belle mise en abîme, à l’image des contes des Milles et Unes nuits, un récit débute, et l’on se retrouve plongé malgré nous dans une histoire dans l’histoire… Très bien réussi, parfait pour s’essayer à du post-apocalyptique avec une héroïne forte et attachante, d’autant que l’écriture est fluide et belle, ce qui ne gâche rien.

La suite avec la chronique du second tome de la peau des rêves : Nuit Brûlée.

8/10

Chronique : Hunger Games – Tome 1

hunger games 1Une dystopie cruellement efficace

Suzanne Collins est une auteur d’origine américaine, Hunger Games est son premir ouvrage traduit en France, mais elle en a écrit d’autres, dont notamment The Underland Chronicles (série en cinq tomes). Sa trilogie, parue chez Pocket Jeunesse est un succès mondial et va bientôt être adaptée au cinéma en mars 2012.

Sur les ruines des Etats-Unis s’est développé…Panem

Comme chaque année depuis 74 ans, les Hunger Games ont lieu ; il s’agit d’un jeu télévisé organisé par le Capitole comme moyen de répression sur le peuple. Le Capitole – état situé sur les ruines d’un pays nommé avant les Etats-Unis – est composé de 12 districts chacun spécialisé dans un domaine spécial (le premier district est par exemple spécialisé dans l’industrie de luxe, le onzième dans l’agriculture, etc…).

Les Hunger Games – véritable punition pour le peuple – sont en fait l’héritage laissé par les  rébellions qui ont remué le Capitole par le passé.

Le principe des Jeux est simple : un garçon et une fille de chaque district qui ont entre 12 et 18 ans sont tirés au sort pour participer à un combat à mort sur un terrain choisi et aménagé par le Capitole. Il n’y a qu’un seul gagnant possible. Ainsi, c’est 24 participants au total qui sont amenés à jouer leur vie pour l’honneur de leur district, et surtout pour sauver leur peau.

Pour la victoire, chaque élément est important : l’apparence, le bluff, le charisme et autres moyens de pressions sur les autres « joueurs » sont déterminants pour la victoire.

Parmis les « chanceux » sélectionnés il y a Katniss, une jeune fille qui vit dans le 12ème District de Panem et elle va participer aux Hunger Games.

Un roman haletant, incisif et fascinant

Le roman de Suzanne Collins est fascinant par bien des aspects. Outre le développement très fouillé de ce monde post-apocalyptique et de son fonctionnement politique, la dimension psychologique y tient une très grande place.

Mais plus encore que la forte présence de la politique sous toutes ses formes dans l’œuvre, la dystopie de Suzan Collins nous fait nous poser bon nombre questions. En effet, pourquoi les Etats-Unis ont-ils disparu et ont étés remplacés par le Capitole ? En quelle année sommes-nous ? Que s’est-il passé pour que le monde tel qu’on le connaissait ait été transformé en une société aussi cruelle ?

Loin du roman moraliste, Hunger Games nous montre le pire de l’âme humaine, mais paradoxalement aussi, le meilleur. Chaque once d’humanité devient précieuse à côté de toute cette cruauté étalée au grand jour.

Une anticipation sur nos inquiétudes actuelles

Hunger Games n’est pas le premier ouvrage à se poser la question : Et si notre futur était gouverné par un état totalitaire qui ferait pression sur le peuple pour arranger les plus hauts placés au pouvoir ? Ce scénario n’est pas sans faire penser au livre de Koushun Takami édité en 1999 au Japon : Battle Royale. L’intrigue se déroule dans un pays asiatique jamais nommé existe un programme gouvernemental nommé Battle Royal. Son but, sélectionner au hasard une classe de lycée dans le pays et l’envoyer sur une île afin qu’ils s’entretuent, le jeu se termine quand il reste un seul survivant. Cette opération permet au gouvernement de maintenir la population afin qu’elle « reste dans le rang ». Les données de chaque opération sont ensuite exploitées par le gouvernement.

Comme vous pouvez le constater, les deux scénarios sur le principe sont assez similaire. Mais il y a une grosse différence entre les deux histoires. Hunger Games est médiatisé, voire surmédiatisé par le gouvernement contrairement au programme de Battle Royale qui est strictement confiné et réservé aux organisateurs eux-mêmes.

Ainsi, Battle Royale, bien qu’étant une œuvre ayant clairement inspiré Suzanne Collins  n’est pas une copie de l’œuvre. Elle a su s’en détacher et créer son propre univers parfois même plus cruel que l’original par son côté populaire.

Mais une des choses les plus importantes concernant Hunger Games, c’est qu’il s’agit d’une œuvre qui fait se poser de vraies questions sur les inégalités sociales. Interrogations qui ne sont qu’esquissées dans ce premier opus mais qui seront creusées dans les deux tomes suivant.

Pour conclure sur ce premier tome explosif, Hunger Games est un très bon roman à faire lire dès l’âge de 13 ans environ. A la fois psychologique, empli d’action et de sentiments exacerbés. Rendez-vous bientôt pour la chronique du second tome de la série : L’embrasement.

9.5/10

Chronique : Le dernier hiver

Le dernier hiverUn roman post-apocalyptique grandiose

 Jean-Luc Marcastel est un auteur français de romans fantastiques. Avant d’être auteur, il était professeur d’histoire.

 Il s’est fait connaître grâce à sa première série : Louis le Galoup, publiée il y a quelques années aux éditions Nouvel Angle. Il est aujourd’hui publié chez Black Moon (il est très rare qu’un auteur français soit publié par cette maison d’édition) pour le dernier hiver, un roman apocalyptique qui nous rappelle les valeurs qui font de nous des humains : la droiture d’esprit, la bonté, l’amour. Des sentiments qui tendent à s’oublier dans les situations extrêmes créés par l’auteur. Originaire d’Aurillac, les intrigues de ses romans se déroulent souvent dans ses alentours.

Quand le soleil disparaît…

Pour une mystérieuse raison, le soleil est masqué par une couche de poussière qui englobe la Terre. Les rayons du soleil n’atteigne plus la surface, il n’y a plus de chaleur, la pénombre s’installe, la neige arrive et reste.

Mais chose encore plus préoccupante s’il est possible : les pins se sont transformés en une sorte de végétal carnivore qui absorbe le sang de ses victimes qui ont le malheur de s’en approcher trop près. Cette nouvelle espèce de pin est devenue une véritable pandémie et a recouvert presque la totalité de la surface de la Terre. Seules les villes survivent tant bien que mal en coupant tout les jours les pins qui gagnent inexorablement du terrain.

Dans ce nouveau monde de cauchemar où la cruauté devient plus aisée que la bonté, la donne a changé et les inégalités se creusent. A Aurillac se trouve Johan, qui par amour va décider de combattre ces pins-vampires pour rallier une autre ville, à plusieurs jours de voyage afin de revoir celle qu’il aime par-dessus-tout.

Pour cette entreprise risquée, son frère et son meilleur ami décident de tout quitter pour l’aider à atteindre son rêve, qui va vite se transformer en cauchemar post-apocalyptique.

Une histoire captivante à glacer les sangs

Le dernier hiver est un très bon roman est un très bon roman pour ados. L’intrigue démarre au quart de tour, et cette idée de pins vivants et mouvants qui tuent pour s’étendre est très bien pensée.

Mais outre ce côté fantastique, c’est la partie psychologique et introspective qui prend de l’ampleur au fil des pages. Plus qu’un voyage à travers les pins et le Mal, c’est aussi une lutte contre leur propres peurs et instincts de survie qu’ils vont devoir combattre.

Il faut bien l’avouer, Jean-Luc Marcastel entretien de très belles histoires d’amour avec ses personnages, qu’il travaille avec beaucoup de réalisme, en particulier les femmes.

Comme vous pourrez le constater, dans son œuvre ces dernières sont souvent fortes, indépendantes mais aussi très fragiles. Mais jamais elles ne sont infantilisées. On en a l’exemple parfait avec le personnage de Fanie : attachante et toute en beauté aussi bien sur le plan physique qu’humain.

En ce qui concerne l’écriture, on se retrouve très vite charmé par cette plume digne des anciens récits épiques. Tout en scènes grandioses et majestueuses, cette lecture ne vous laissera pas indemne.

Le seul léger bémol que l’on pourrait avancer est celui des descriptions, en particulier celles qui concernent Fanie, où l’on retrouve souvent les mêmes phrases pour la décrire, faisant tomber le lecteur dans du déjà-lu.

Pour conclure sur cet ouvrage, Le dernier hiver doit être lu et ce pour une foule de raisons. Pour son univers fouillé, son réalisme dans l’horreur, mais également pour les valeurs qu’il transmet. A conseiller sans hésitation dès l’âge de quatorze ans.

9/10