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Chronique : Le joueur de cartes

Le joueur de cartes

Un livre surréaliste où l’on croise avec plaisir nombre d’œuvres de notre enfance…

Premier roman de Daniel Henocq publié en février 2011 aux éditions Volpilière dans la collection d’un monde à l’autre (collection dédié aux lectures de l’imaginaire), qu’il inaugure. Le joueur de cartes nous conte l’histoire d’une jeune fille un peu trop curieuse prénommée Sophie. Son roman n’est pas sans faire penser à Alice au pays des merveilles et à d’autres œuvres qui ont posés les bases de la littérature fantastique.

Un étrange mal touche un navire…

Edimbourg, en Ecosse, durant l’hiver 1899, à quelques heures du passage vers le nouveau siècle. Un bateau inconnu s’approche des côtes et a hissé le pavillon jaune, signe d’une maladie grave à bord.

C’est alors que Mr Doyle, le fameux écrivain et créateur du personnage de Sherlock Holmes est appelé, car il semblerait que l’équipage du navire ait été décimé par un étrange mal… ce dernier accepte, mais à la condition expresse d’être accompagné par Mr McLaughlin, le père de la jeune Sophie.

La jeune fille ne peu les suivre, mais elle va tout faire pour découvrir ce qu’ils ont trouvé sur ce bateau et aller au devant de bien des dangers à cause de sa curiosité dévorante…

Tombée par « L’Escalier-qui-fuit-sous-les-pas »

Sophie est bien loin de se douter qu’elle va passer de la vile d’Edimbourg à un lieu tout à fait inconnu et inexplicable. Cet endroit est tellement étrange qu’elle-même le baptisera « Nowhereland ». Elle y est d’ailleurs entrée comme une sorte de nouvelle Alice au pays des merveilles, en tombant encore et encore jusqu’à arriver dans un monde complètement illogique et fou où les animaux parlent et ont toujours le dernier mot.

Mais le joueur de cartes est bien loi de n’être qu’un ouvrage qui s’inspire ouvertement de l’œuvre de Carroll, c’est en fait bien plus que cela. Bien entendu on retrouve les classiques animaux anthropomorphes et le côté déjanté et sans queue ni tête de l’œuvre originale, mais une grande partie du roman est une vraie création de la part de l’auteur qui laisse aussi flotter quelques échos du Magicien d’Oz, en particulier à la fin du roman.

Daniel Henocq nous entraîne dans son propre monde, peuplé de nains bavards et joyeux amoureux de bière, de sorcières ayant perdu la mémoire et de hiboux présomptueux qui pensent avoir réponse à tout. On ne peut que se plaire dans ce monde à la fois si familier et nouveau.

Une écriture fluide et plaisante

Dialogues sans queue ni tête mais qui possèdent en fait un réel sens, rencontres étranges en tout genre, vous ne serez pas au bout de vos surprises avec cet ouvrage. On appréciera surtout les bons jeux de mots et autres traits d’esprits qui sont la caractéristique principale de l’œuvre.

Pour les amoureux de l’Angleterre en général et de la période du 19ème siècle en particulier, la plume de Daniel Henocq leur plaira certainement. Le style est très recherché et l’ouvrage est très bien écrit, peut-être même trop si on souhaite le faire lire à un enfant ? Reste à savoir pour quelle tranche d’âge est destiné cet ouvrage, je trouve qu’il conviendra parfaitement à des adultes ayant envie d’un peu de fantaisie dans leurs lectures et qu’il sera adapté au niveau du vocabulaire à des jeunes dès l’âge de 13-14 ans.

En sommes, le joueur de carte est une très belle façon de découvrir un auteur ET un éditeur. A offrir et à lire pour se faire plaisir et quitter notre monde parfois absurde pour un autre qui ne l’est peut-être pas tant que ça…

7/10

Chronique : Crimes et jeans slims

Crimes et jeans slimsUne tuerie littéraire mordante, drôle, captivante.

Luc Blanvillain est un auteur français et Crimes et jean slim est son premier roman jeunesse. Il  maintenant quatre ouvrages à son actif, le dernier étant Un amour de geek paru aux éditions Plon Jeunesse en octobre et dont nous reparlerons plus tard.

Crime est jean slim est édité aux éditions Quespire, un petit éditeur encore très méconnu du grand public mais qui se fait une place petit à petit avec des choix éditoriaux originaux que ce soit au niveau du contenu ou du format de ses livres – ils sont tous carrés et de treize centimètres sur treize.

Adélaïde, une intello en planque chez les fashion victims

Adélaïde a un sérieux problème : outre son prénom pas facile à porter, elle est aussi une jeune fille très intelligente. Sauf qu’il ne fait pas bon d’être une jeune fille douée à l’école si l’on veut avoir des amies et être un minimum fréquentable. Et pour parer à ce problème de poids, Adélaïde n’a pas trouvé mieux que de se déguiser à l’image de ses ennemies : en pouf. Et c’est même la reine de la petite communauté dans l’établissement.

Jean moulant, bottines assorties, un look au top, quoi. Mais la tenue vestimentaire ne suffit pas à faire illusion, il faut aussi avoir le comportement adéquat. Ainsi la jeune fille adopte-t-elle le comportement détestable qui sied et maintient son niveau scolaire dans la moyenne : ni trop bon, ni trop juste.

Les parents de la jeune fille ainsi que son petit frère ignorent tout de sa double personnalité, cette dernière se changeant en cachette chez sa grand-mère. Mais les événements vont mettre en danger « la couverture » d’Adé mais aussi sa vie… car un sérial-killer a décidé de s’en prendre à toutes ces filles superficielles et cruelles…

Parallèlement à l’enquête, Rodrigue le frère d’Adélaïde mène la sienne. Fasciné par les éléphants depuis la mort de son grand-père écrasé par l’un d’eux, il ingurgite une masse d’impressionnante d’ouvrages pour élucider un mystère de sa disparition. L’éléphant en question est entré dans une rage noire en voyant son grand-père, puis est retourné à ses occupations après l’avoir écrasé…un vrai mystère.

Un roman génial qui se dévore…

Outre l’intrigue fort bien pensée, c’est la plume de Luc Blanvillain qui fait mouche. Drôle, cynique, mordant, le style y est pour beaucoup dans la qualité indiscutable de l’ouvrage.On se retrouve plongés dans l’enquête avec la même angoisse et curiosité que les élèves, on devine, on soupçonne, on a peur pour Adélaïde…

La mise en scène du roman est telle que même les lecteurs adultes prendront plaisir à lire cet ouvrage destiné à la base à la jeunesse (dès 13 ans). Le récit est écris d’un point de vue extérieur, mais quelques chapitres font exception et sont écrits par l’énigmatique tueur lui-même, ouvrant la porte à de nombreuses théories, et mettant le doute sur son identité.

En conclusion, n’hésitez pas une seconde à vous procurer Crimes et jeans slim, c’est une petite perle en littérature jeunesse. Les jeunes comme les adultes sortirons ravis de cette lecture.

C’est drôle, angoissant, impliquant le lecteur dans toutes les étapes de l’intrigue. Cet ouvrage coûte neuf euros, et franchement ça n’est pas cher payé pour un ouvrage de cette qualité. D’autant plus que nous sommes dans une période où la littérature jeunesse connaît une surproduction générale et où l’on ne croise pas forcément que des ouvrages de qualité.

Chronique : Prophétie – Tome 1 – Le maître du jeu

prophétie - tome 1 - le maitre du jeuUne prophétie Maya pour ultimatum…

Premier tome d’une trilogie très attendue au tournant, Prophétie, Le Maître du jeu est un roman destiné aux jeunes lecteurs dès l’âge de 11 ans. Bayard jeunesse est un de ces éditeurs qui nous surprend par ses façons de mettre en avant un livre. Après Cathy’s Book, un des premiers livres interactifs publié en France qui avait rencontré un succès fulgurant, ou encore Skeleton Creek, sorti en début d’année qui proposait au lecteur de regarder des vidéos au fur et à mesure des chapitres, Prophétie se propose d’être un livre-objet, car il sera fourni avec un plateau de jeu maya et parallèlement, un site web sera ouvert pour jouer en ligne avec ledit plateau sur prophetie-lelivre.fr.

Les auteurs de Prophétie des auteurs qui n’en sont pas à leur premier roman : Mel Odom a écrit de nombreux livres pour des licences telles que Hellgate ou encore Diablo ; quand à Jordan Weisman, il n’est autre que le créateur du concept de Cathy’s Book.

Une mystérieuse boite de jeu maya.

Nathan, un jeune garçon d’une douzaine d’années a une vie un peu particulière, même avant son aventure. Il vit avec son père, son oncle et sa cousine qu’il déteste, il n’a jamais connu sa mère, morte en le mettant au monde. Son père exerce le métier d’archéologue, il est fasciné par tout ce qui date de plus de cinq-cents ans, mais ignore totalement son fils. Nathan ne sait pas grand-chose de sa mère à part le fait qu’elle avait des origines maya, et qu’elle l’avait désiré de tout son cœur.

Mais l’aventure commence vraiment lors d’une soirée comme les autres, où Nathan est dans sa chambre, il entend soudain un cliquetis régulier qui proviens de la chambre de son père… c’est ainsi qu’il trouve une boite jeu maya, et une photo de sa mère avant sa naissance et qu’il fait la rencontre…d’un ancien dieu maya : Kukulkan.

Ce dernier lui propose un défi simple qu’il n’a pas le droit de refuser : jouer contre lui pour sauver une humanité qui selon le dieu perd ses valeurs ; Nathan doit lui prouver par sa façon de jouer, et de penser, que l’homme mérite d’être sauvée… mais difficile de jouer à un jeu dont on ignore les règles…

Un roman jeunesse ficelé comme un policier

Prophétie est bien entendu un prétexte pour traiter d’une thématique d’actualité : selon le calendrier maya qui s’arrête le 21 décembre 2012, l’humanité est censée connaître un grand bouleversement. Et ce fil conducteur nous permet de découvrir la culture Maya, peu exploitée dans la littérature jeunesse et fort intéressante, en particulier en ce qui concerne les traditions et sa mythologie. On aurait d’ailleurs aimé en savoir un peu plus sur cette culture méconnue, avec pourquoi pas, un petit dossier de quelques pages à la fin du livre comme ça se fait parfois.

En ce qui concerne les fils de l’intrigue, Prophétie est clairement un roman policier à la base, même s’il utilise également les archétypes d’un roman fantastique : prophétie, élu, etc. D’ailleurs, ce côté enquête est plutôt réussi, et sans être extrêmement élaboré, il conviendra parfaitement à la cible, entre 10 et 14 ans.

En somme, Prophétie – le maître du jeu est un bon premier tome dont on espère une suite au  moins aussi bonne. Le plus, étant bien entendu le plateau de jeu fourni avec le livre, qui permettra aux jeunes femmes de prolonger l’aventure après sa lecture. Il semblerait aussi que le lecteur puisse « dépasser » le stade de l’enquête atteind par Nathan en jouant en ligne sur le site prophetie-lelivre.fr.

Affaire à suivre pour la suite, qui verra le jour en cours d’année prochaine, pour un final avant la fin du monde…

7/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Qu’a-t-elle vu, la femme de Loth ?

Qu'a t-elle vu la femme de Loth 00Inattendu et inclassable de bout en bout

Premier roman paru en France de l’auteure grecque Ioànna Bourazopoùlou paru aux éditions Ginkgo en juin dernier, Qu’a-t-elle vu la femme de Loth ? est un roman post-apocalyptique qui nous fait le portrait d’un monde complètement défiguré. L’Europe du Sud et le Proche-Orient ont étés engloutis, et la ville de Paris est devenu un port méditerranéen…

Selon la Bible, la femme de Loth aurait désobéit au commandement de Dieu, qui lui aurait demandé de ne pas se retourner lors de la destruction de la ville de Sodome, mais cette dernière n’a pas pu résister à sa curiosité, et pour cela, Dieu l’a punie en la changeant en statue de sel. Cette référence religieuse est utilisée tout le long du livre par la Compagnie comme outil publicitaire pour vendre son sel violet, mais cette référence culturelle ne nécessite pas une culture religieuse particulière.

Une terre dévastée et une société basée sur le commerce du sel violet

Depuis le cataclysme ayant inondé une grande partie de la terre, un sel violet aux propriétés étranges jaillit de la terre, faisant la richesse d’une société toute-puissante et mystérieuse : Les Soixante-Quinze. Les propriétés de ce sel violet rendent très dépendant, le rendant indispensable à tout être vivant dans cette société aux allures de fin du monde.

Dans un endroit inconnu, se trouve la Colonie, lieu où est exploité le sel violet. Toutes les personnes qui y vivent sont des salariés de la Compagnie (les Soixante-Quinze). Dans la Colonie, l’utilisation de l’essence est prohibée, détériorant la qualité du sel. Les habitants ont les poumons remplis de sel et de sable et son souvent malades ; aucune plante n’arrive à survivre dans cette atmosphère saline et aucun couple n’arrive à avoir d’enfant. Des conditions de travail atroces, une lumière du jour cachée sous une brume permanente, bienvenue.

Mais parmi ces salariés-habitants, il y en quelques-uns qui sont vitaux à la Colonie : le Gouverneur, censé représenter la Compagnie, et ses « étoiles pourpres », habitants qui le servent et que l’on peu assimiler à des ministres… mais la machine tyrannique et totalitaire de la Colonie va s’éroder et transformer ce roman post-apocalyptique en polar machiavélique.

Et pendant ce temps, loin de la Colonie se trame une lutte psychologique sans merci entre un homme et la Compagnie…

Une intrigue fort bien construite

Sans vous compter les enjeux forts nombreux et complexes, ce qu’on peut dire de cet ouvrage c’est qu’il est inattendu sur de nombreux aspects.

Les mobiles bien flous de certains personnages prennent tout leur sens une fois la lumière faite à partir d’un autre angle. Ce qui nous paraissait inutile ou simple fioriture était en fait un élément vital dans la compréhension de l’histoire et dans son appréciation. Et c’est ce qui fait le génie de cette histoire : des révélations en chaînes qui nous obligent parfois à relire des passages d’un point de vue complètement différent et génial.

Alors, pour ces belles surprises, pour cet univers post-apocalyptique si étrange et si bien imaginé et décrit : bravo.

Sublime, bien écrit, incroyablement ficelé, Qu’a-t-elle vu la femme de Loth ? est un roman hors-norme et inclassable qui ne laissera pas indifférent.

8/10

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Skeleton Creek – tome 1 – Psychose

 skeleton creek 01Un bon livre  interactif et une histoire à faire froid dans le dos

Patrick Carman est un auteur américain très productif, en France, sa série Elyon, publiée aux éditions Bayard Jeunesse est la plus connue en France, mais ça va changer avec cette nouvelle série d’horreur destinée aux ados, chez Bayard Jeunesse également.

Skeleton Creek, Psychose est le premier tome d’une trilogie parue aux éditions Bayard Jeunesse. La particularité de cette série est d’être « interactive » : le lecteur devant se rendre sur internet pour voir des vidéos qui font partie intégrante de l’histoire. Destiné aux ados dès l’âge de 14 ans, la série mélange horreur, fantastique et lourds mystères traînés depuis des décennies dans la petite bourgade de Skeleton Creek.

Le mystère de la drague…

Skeleton Creek, une petite bourgade à priori sans histoires, mais son passé est moins reluisant qu’il n’en a l’air… à l’époque (une trentaine d’années auparavant), plusieurs employés de la drague (une mine d’exploitation d’or) sont morts dans d’étranges circonstances et il semble que le fantôme de l’un d’eux soit encore dans les parages.

C’est ainsi que Sarah Findcher et Ryan , deux adolescents vivant depuis toujours dans la ville, vont mener l’enquête. Indices, mystères, et frayeurs sont au rendez-vous… aussi bien entre les pages que sur les vidéos envoyées par Sarah à Ryan et, à nous lecteur.

Un concept, plus qu’une histoire

Il faut bien l’avouer, à la base, Skeleton Creek est de ce genre de livre qui plaît plus pour son concept que pour son intrigue, mais ce premier tome est loin d’être décevant.

L’intrigue et très bien fait, et le site de Sarah Findcher recèle de quantités d’indices que le lecteur assidu peux s’amuser à trouver. Quand aux vidéos de la jeune adolescente, elles complètent réellement l’histoire sans faire doublon, avec quelques passages vraiment flippants. Élément important, pour ne pas gâcher l’ambiance du livre, Skeleton Creek est à lire absolument entre 23h00 et 5h00 du matin, quand l’adrénaline et l’imagination sont au plus fort pour se faire peur, il vaut donc mieux éviter les lieux communs et la journée en général.

Difficile d’en expliquer plus sans en dire un peu trop, sachez juste que ce premier tome est une petite réussite et il vaut qu’on lui jette au moins un œil.

A l’image de Cathy’s book et de Prophétie, le maître du jeu (sortie en octobre 2011), Bayard conforte sa position d’éditeur qui aime prendre de nouveaux chemins éditoriaux. Et rien que pour cette prise de risque (le public ado étant difficile) merci, car les succès et les flops sont très difficiles à déceler.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique bd : Un amour de Marmelade

un amour de marmeladeUne histoire basique, mais qui sait séduire le lecteur par son univers original.

Un amour de Marmelade est une bande-dessinée en one-shot qui se déroule dans un univers onirique que l’on peut qualifier de steampunk. Son auteur, Supiot, a déjà bon nombre de bd à son actif dont la série Marie Frisson chez Glénat, ou encore Les aventures oubliées du baron de Münchhausen chez Vent d’Ouest.

Dans la ville sombre et brumeuse de Lutecia…

Lutecia, une ville qui n’est plus que l’ombre d’elle-même suite aux nombreux bouleversements passés. Les habitants y sont tristes et gris, sans aucune volonté. Mais parmi eux, caché dans les égouts de la ville se cache le célèbre et très recherché Marmelade.
Cette homme (ou autre choses ?) est recherché par toute la police de la ville pour nombres de crimes… mais Marmelade dément toutes ces accusations : son unique but est de retrouver son amour perdu depuis des années, sa femme Mathilde.

Mais qui est Marmelade ?

Vous l’aurez très certainement compris, l’étrange personnage vert en couverture n’est autre que Marmelade, mais qu’est-il réellement ? Il ne ressemble à rien d’humain et pourtant il agi comme n’importe lequel d’entre nous.
Marmelade est donc un être étrange dans un monde qui l’est tout autant, mais il ne sera bientôt plus seul dans sa quête de la vérité, car une jeune femme prénommée Blanche va l’aider dans son entreprise. Car Marmelade n’a pas toujours été ma créature que beaucoup jugent monstrueuse… c’était avant tout un homme, un scientifique apprécié et renommé, qui plus est, et Blanche n’est autre qu’une de ses plus grandes admiratrices.

un amour-marmelade-planche-supiot-400x571Un graphisme original et des personnages très attachants

La jeune Blanche est un des personnages les plus intéressants de l’histoire avec une personnalité plus complexe qu’il n’y parait. Marmelade quand à lui trouve sa force de caractère dans son apparence et son graphisme des plus atypique ; le plus curieux étant sa quasi-absence d’expressions faciales, car il n’est doté que d’une bouche. Mais ces éléments manquants sont d’autant plus parlants car on devine aisément ses expressions.

Entre le roman graphique et la bd, cette œuvre a le mérite d’avoir un réel univers. Parfois très esthétique, notamment lorsqu’on navigue à travers des chefs d’œuvres de la peinture (Monet, Manet…) et d’autre fois atroce. L’histoire est découpée en chapitres dont la page de garde est tout simplement magnifique, on tombe aussi sur quelques coupures de journaux sublimes dans le réalisme et le détail. Le dessin est à l’image de son histoire, parfois drôle, burlesque, triste ou encore violent. Supiot n’a pas toujours une patte esthétique, mais toujours à fleur de peau.

Un amour de Marmelade est donc un très beau livre-objet que les amateurs du genre steampunk pourront sans doute apprécier. On regrettera toutefois une intrigue un peu trop légère et facile, mais c’est le risque quand on a affaire à un one-shot.

6.5/10

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Chronique : Seul dans la ville (entre 9h00 et 10h30)

seul dans la ville entre 9h00 et 10h30Après la trilogie Méto, Yves Grevet reviens en force avec un roman policier bien ficelé et inattendu…

Yves Grevet est un auteur français à qui l’on doit la trilogie d’anticipation Méto, véritable petit bijou de la littérature jeunesse et adolescente. Cette année, il revient chez Syros pour un roman policier original où l’enquête est basée sur les copies de français d’une classe de lycée qui aurait été témoin malgré elle d’un meurtre pendant une expérience littéraire…

Un concept original et un format d’écriture très… interactif

Entre la copie d’élève pas très bien écrite et la page web avec avatar personnalisé, Yves Grevet jongle entre divers codes connus qui n’ont aucun secret pour les jeunes.
Ainsi ce livre policier très particulier est en fait la réunion des copies de tous les élèves de la classe d’Erwan (héros et jeune enquêteur de cette aventure) qu’il a assemblées clandestinement ; copies d’ailleurs parsemées de remarques et corrections souvent pleines d’humour du professeur.

Les policiers piétinent, Erwan avance

Le point fort de ce roman est son concept plus que son intrigue en elle-même. Le personnage d’Erwan est sympathique, facilement identifiable par tout jeune garçon (ou fille) de 11 ans.
Le côté très « banal » de l’enquête qui baigne dans une atmosphère « scolaire » aide aussi grandement à cette identification par le lecteur : quel jeune n’a jamais rêvé de faire une enquête sur un mystère concernant son entourage ?

Notre enquêteur en herbe va ainsi braver nombre d’interdits pour trouver des indices là où la police n’a pas la moindre piste. Le lecteur est complètement assujetti par l’intrigue dont les mailles se resserrent de plus en plus au fil des pages pour arriver à l’horrible conclusion.

En somme ce dernier roman en date d’Yves Grevet plaira très certainement à tout les jeunes lecteurs dès l’âge de 11 ans. C’est un bon premier roman à proposer pour initier au genre policier. Pour les adultes, l’intrigue sera certainement moins sensationnelle que pour le cœur de cible mais il fait partie des livres à lire ne serai-ce que pour son concept qui apporte vraiment quelque chose au genre du policier jeunesse, et fait donc partie des indispensables.

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Chronique : Souper mortel aux étuves

Souper mortel aux étuvesVoici un mélange de genres particulièrement intéressant et encore peu exploité : la littérature policière historique et gastronomique. Entre meurtre, intrigues, et cuisine médiévale Michèle Barrière nous emmène à Paris à l’époque du Moyen-âge.

Le début du roman est franchement prometteur : un meurtre apparemment gratuit dans une des nombreuses étuves de Paris, faisant une veuve motivée par sa seule vengeance… pas mal. Et le livre est vraiment bien dans ses deux premiers tiers ; Constance la jeune veuve va trouver un excellent moyen de s’immiscer dans la vie des étuves… en y entrant comme cuisinière.

C’est ainsi que démarre notre enquête entre les fourneaux de Constances et les filles de joies des étuves. Personnellement, les côtés du livre qui m’ont le plus plu sont ceux où l’on passe du temps dans les cuisines et où l’on découvre la gastronomie de l’époque. Et plus on avance dans l’histoire plus l’intrigue s’efface au profit de la cuisine, de la rivalité puis… de l’amour. Le seul problème, c’est que cet amour efface presque tout ce qui peux se passer autour du roman ; adieux le semblant d’intrigue, (très vite dévoilée), au revoir la cuisine médiévale… et vive les nuits d’amour et de passion…

C’est le côté dérangeant de l’oeuvre, son dernier tiers est fait à la façon Harlequin donnant un sentiment de déception au lecteur qui aurait pu trouver l’oeuvre originale. En conclusion, je dirais donc que Michèle Barrière nous a offert un petit policier sympathique mais peu marquant par son originalité sur la fin. En tout cas, je retenterai l’expérience avec Meurtre à la Pomme d’Or, avec un peu de chance, ce livre sera un peu moins niais et aussi bien niveau culture gastronomique. En tout cas, petit plus du Souper Mortel aux Étuves, vous avez une quinzaine de recettes médiévales à essayer dans vos fourneaux modernes ! Bon appétit !

5/10

Chronique : La nuit des enfants rois

la nuit des enfants roisCe livre est la preuve parfaite qu’il ne faut pas toujours se fier à la couverture, car comme vous pouvez le constater elle ne donne pas franchement envie, je dirai même qu’elle rebute carrément mais elle a l’excuse de l’âge… mais l’histoire est en fait franchement sympathique.

Nous sommes aux États-Unis, où tout commence avec un programme de recherche sur les enfants surdoués exploité par l’ordinateur le plus puissant et rapide au monde (surnommé Fozzy) et son créateur, un informaticien hors pair n’ayant pas d’égal dans son domaine.

Pendant des années, le programme n’offre rien de concluant : on découvre quelques cas vraiment doués, mais rien d’exceptionnel… jusqu’au jour où Fozzy en découvre 7 en même temps, dans des circonstances étranges et même carrément flippantes. C’est à ce moment précis que l’on se retrouve embarqué par Bernard Lenteric, entre le roman d’anticipation et le thriller fort en rebondissements.

Au début, pour le lecteur, c’est un sentiment de fascination qui domine, de plus le sujet est vraiment intéressant et bien traité. Mais plus on tourne les pages plus c’est l’horreur et la peur qui font leur place, car nos petits génies que l’on suit depuis l’âge de cinq ans vont subir une  agression telle que leur vie va en être bouleversée à jamais et ils n’auront de cesse d’être vengés. Ils ne font qu’un, sont indissociables et complètement froids face au monde qui les entoure, ils considèrent leur parents comme n’importe quel individu, je cite : « la femme que je dois appeler maman me parle ».

Le corps du roman est donc leur vengeance qui s’échelonne dans la méthodicité et l’horreur pour le plus grand plaisir du lecteur. Riche en descriptions des « détournements » des sept génies, l’auteur était bien documenté, rendant d’autant plus faisable et réaliste l’histoire.

En somme, un livre qui m’est bien sympathique, malgré une fin quelque peu trop classique et donc décevante. Le plaisir de lecture est là durant la majeure partie du roman, et c’est ce qui compte. Je lirai sûrement d’autres livre de l’auteur, comme L’empereur des Rats qui a l’air fort tentant !

7/10

Chronique jeunesse : Une incroyable histoire

une incroyable histoireJ’ai le plaisir de vous présenter un petit roman policier pour la jeunesse (dès 10 ans), très simple et parfait pour initier au genre… Tout commence quand Buddy voit ses voisins du dessus assassiner quelqu’un, le jeune garçon va donc essayer de prévenir ses parents mais ces derniers ne le croient pas, leur fils étant habitué aux affabulations.

C’est ainsi que débute pour Buddy une lutte pour la vérité. Ce roman est très bien écrit et je trouve qu’il est tout indiqué pour ceux qui n’aiment pas particulièrement lire : un début qui happe le lecteur dans l’aventure, et un suspense bien ficelé qui dure tout le long du roman.

Très court, le livre ne fera pas non plus peur par son épaisseur, en bref, tout est réuni pour donner envie de lire aux plus réticents, mais aussi pour faire découvrir le policier à ceux qui aiment déjà !

9/10

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