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Chronique : Les enquêtes de Middleton & Grice – Tome 1 – Petits meurtres à Mangle Street

Le premier tome d’une saga policière aux délicieux accents british… en pleine ère victorienne !

Paru aux éditions City en 2015 sans faire trop de vagues, Petits meurtres à Mangle Street est un roman qui vous fera passer un délicieux moment. Le premier tome est disponible en poche octobre 2016 et gagnerait à être connu ! C’est donc l’occasion (si ce n’est déjà fait) de découvrir une série de romans aux personnages forts et attachants… même les plus détestables !

Le second tome de la série est d’ailleurs paru en mars 2017, toujours chez City. Mais il y a encore de nombreux opus à découvrir…

Des meurtres sanglants pour un détective aussi doué qu’odieux

Sydney Grice n’est pas en odeur de sainteté dans Londres, c’est le moins que l’on puisse dire à son sujet… Depuis qu’il a mené à la potence un innocent il fait partie des gens à éviter farouchement… Sauf que ce même homme est également l’un des détectives les plus doués de son époque, comme va nous le prouver ce roman policier.

Aidé par March Middleton qu’il tolère plus qu’il ne l’accepte (oui, il est aussi sexiste), Sydney va tenter de résoudre une affaire des plus étranges…

Une ambiance aux petits oignons et des personnages décapants !

On peut reprocher aux personnages d’être l’archétype du macho ou de la jeune femme intelligente et séduisante qui s’ignore, mais qu’importe. On se laisse prendre avec facilité dans l’histoire tant l’écriture – et surtout les dialogues – est drôle et piquante.

J’ai adoré découvrir et parfois détester ces deux personnages qui forment un duo à la fois intelligent et comique. L’enquête passe d’ailleurs parfois au second plan à cause (ou grâce ?) à cela !

L’intrigue policière en elle-même est intéressante, mais pas incroyable. On ne lit pas forcément ce livre pour découvrir une affaire diaboliquement bien ficelée, mais plus pour se divertir. En tout cas, ça a été mon cas. J’ai trouvé cette lecture fort distrayante (malgré force détails sanglants) et sa force réside dans ses personnages affirmés. Qu’il s’agisse du duo principal ou de la petite servante qui furète partout, tous ont un rôle à jouer, et ils le campent à merveille.

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En somme, c’est un petit coup de cœur non pas pour la partie policière, mais pour les magnifiques réparties imaginées par M.R.C Kasasian ! J’ai en tout cas hâte de découvrir la suite des aventures de Middleton & Grice… Le second tome s’intitule La malédiction de la Maison Foskett.

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Chronique Jeunesse : Maisie Hitchins – Tome 1 – L’affaire des pièces volées

Maisie Hitchins 1Une nouvelle petite héroïne attachante à suivre dans le Londres de l’époque Victorienne !

Née de la créativité de l’auteur anglaise Holly Webb, voici Maisie Hitchins, une charmante demoiselle qui se rêve en Sherlock Holmes et qui se fourre dans toutes les situations périlleuses possibles.

Peut-être connaissez-vous déjà Holly Webb, dont plusieurs romans et séries sont déjà parus en France : Rose (4 tomes), Lily (4 tomes) ou encore Emily (2 tomes pour le moment).

La série des Maisie Hitchins s’adresse à un public plus jeune que pour les séries précédentes et peut ainsi être lue dès l’âge de 8 ou 9 ans environ. En Angleterre, ce sont déjà huit tomes de la saga qui sont parus !

Enfin, n’oublions surtout pas de parler de l’illustratrice Marion Lindsay qui a fait un magnifique travail. Sans ses dessins, l’ambiance de la série ne serait certainement pas la même.

Maisie, jeune fille modeste mais déterminée mène l’enquête…

Petite-fille de logeuse, Maisie est une jeune fille comme on en croisait tant à Londres à l’époque. De condition modeste, ni pauvre ni bourgeoise, la jeune fille aide sa grand-mère dans les diverses tâches à mener pour gérer au mieux le petit immeuble.

Attachante et résolue, la jeune demoiselle ne rêve que d’une chose : suivre les traces du célèbre détective Gilbert Carrington, et pourquoi pas devenir un jour son assistante ! Mais pour commencer, Maisie va mener l’enquête à son échelle en tentant de résoudre un mystère qui a lieu dans la boucherie du quartier… Qui donc vole discrètement quelques pièces de la recette ?

Maisie Hitchins mermaid coverDeux affaires en une pour Maisie et ses lecteurs

Outre cette affaire de pièces manquantes, la jeune Maisie va aussi se faire le devoir de retrouver les origines d’un petit chiot jeté dans le fleuve qu’elle a pris sous son aile et nommé Eddie. Ce sont donc deux enquêtes à résoudre dans ce court roman jeunesse pour notre nouvelle héroïne !

La saga Maisie Hitchins réunit toutes les qualités requises pour en faire une série jeunesse incontournable : son héroïne est extrêmement attachante, l’histoire entre rapidement dans le vif du sujet, l’ambiance et l’atmosphère victorienne sont magnifiquement retranscrites.

Bien entendu, on lit ici un roman historique fantasmé et adapté à la jeunesse. Vous n’y trouverez pas toutes les difficultés inhérentes à l’époque mais cependant, Holly Webb met l’accent sur certaines d’entre elles. Certains personnages sont confrontés à des embarras financiers, d’autres font très attention afin de ne jamais basculer dans la précarité… L’équilibre entre réalisme historique et roman jeunesse est ainsi très bien géré par l’auteur.

Alors, à qui s’adresse donc cette nouvelle série jeunesse ? Aux enfants dès l’âge de 9 ans environ. Il y a quelques illustrations, mais on a ici un vrai premier roman à offrir aux jeunes lecteurs avec chapitres et intrigue suivie. Le tout est très fluide et merveilleusement bien traduit et écrit.

Les très belles illustrations de Marion Lindsay font quant à elles merveille. Fines et emplies de détails, elles sont un vrai plaisir des yeux et on vraiment une patte unique. La façon dont Eddie le petit chien est illustré est un très bel exemple de la grâce générale des dessins créés pour l’occasion.

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Cette nouvelle série historique pour la jeunesse est donc un énorme coup de cœur ! C’est à ne louper sous aucun prétexte et ça se dévore. Faites découvrir les romans d’Holly Webb à vos enfants, ils sont tous géniaux et cette saga n’échappe pas à la règle…

Chronique : La dame en blanc

La dame en blanc librettoL’ère victorienne dans toute sa splendeur à travers un classique insoutenable et sublime…

Grand classique de la littérature britannique, La dame en blanc a été écrit par Wilkie Collins. Il a été publié pour la première fois sous forme de feuilleton en 1859 dans le journal de Charles Dickens All the Year Round (Angleterre) ainsi que dans le Harper’s Weekly (Etats-Unis).

Grand ami de Dickens avec qui il a écrit quelques ouvrages (L’abîme ou encore Voie sans issue), Wilkie Collins est l’auteur d’une œuvre aussi vaste que fascinante dans le plus pur style victorien. On lui doit notamment Le secret, La pierre de lune ou encore La robe noire. Avec La dame en blanc, Wilkie Colins ne signe pas moins que le tout premier roman à suspense de l’histoire.

Les prémices d’une histoire d’amour impossible et d’une terrible machination

« Voici l’histoire de ce que peut supporter la patience d’une femme et ce que la résolution d’un homme peut accomplir. » Ainsi commence l’histoire de La dame en blanc, dont le début est narré par Walter Hartright. Professeur de dessin de son état, le jeune homme vit en faisant étudier l’art de la peinture sous toutes ses formes à ses élèves.

Mais ses jours tranquilles à Londres sont sur le point de prendre fin en la personne d’une étrange femme entièrement vêtue de blanc. Hartright est à la veille de partir pour la campagne, dans le manoir de Limmeridge House situé dans le Cumberland afin d’y enseigner. Et sa rencontre avec la mystérieuse femme en blanc va bouleverser sa vie à tout jamais à cause du seul hasard de cette rencontre…

Très rapidement, les cours de dessin que prodiguera Hartright à ses deux élèves que sont Marian et Laura va l’amener à des sentiments totalement inappropriés à son rang vis-à-vis de l’une d’elles. Celle dont il est tombé sous le charme est promise à un autre, issu du même niveau social qu’elle. Ce début de romance qui n’aurait jamais dû être va faire basculer les plans de certains. Et c’est ainsi que l’on aperçoit ce qui va devenir une intrigue aux milles visages où le mal n’est pas nécessairement là où on le pense… Complots d’ordre juridique, machinations, mensonges, harcèlement… tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins.

La dame en blancUn classique encore méconnu à découvrir

Les quelques huit-cent cinquante pages qui font le récit de La dame en blanc sont fort efficaces. On y découvre tour à tour de la romance empruntée et timide, puis un énorme complot juridique ou encore des histoires de famille. Si l’on ne voit pas tout de suite où souhaite en venir Wilkie Collins, on n’en lit pas moins avec intérêt son récit divisé en trois parties : Premières époque, Deuxième époque et Troisième époque.

On se glisse avec une curiosité et un plaisir croissants dans les secrets d’une famille bourgeoise de l’époque victorienne. Tout en retenue et allusions, on se glisse dans un roman qui était un contemporain précurseur de son époque. Présenté comme le tout premier roman à suspense de l’histoire, La dame en blanc réunit déjà toutes les ficelles encore utilisées de nos jours.

L’écriture très chargée de l’époque est un pli à prendre qui se fait sans trop de difficultés. Seules certaines pages avec des triples négations peuvent laisser le lecteur dans l’incompréhension (vite dissipée). De même, certaines phrases font presque une demi-page avant de se clore. Ça n’est pas évident au début, mais rien d’insurmontable. C’est alors avec plaisir que l’on se lance dans l’intrigue après avoir passé outre ces petits désagréments de lecteur contemporain que nous somme.

On ne vous en dira pas plus sur l’intrigue générale du roman qui outre la romance interdite aborde bien d’autres faits et intrigues de foyer. Il vous suffira de savoir que certains sont prêts à tout pour obtenir un pécule qu’ils n’ont absolument pas mérité… quitte à détruire au passage plusieurs existences.

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Ce roman écrit dans la plus pure tradition de l’époque est à ne pas manquer. Si vous aimez les écrits de Jane Austen ou des sœurs Brönte, ou plus largement les récits qui on trait à l’aristocratie anglaise celui-ci devrait vous plaire. En plus, l’ouvrage est disponible en poche.

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Les malheurs de Millie Plume – Tome 1

Les malheurs de Millie Plume 01Vos enfants sont trop jeunes pour lire du Dickens ? Qu’à cela ne tienne ! Faites-leur donc lire les Malheurs de Millie Plume !

Paru en janvier 2011 en France, Les malheurs de Millie Plume est le premier tome d’une trilogie historique pour la jeunesse. La série est écrite par Jacqueline Wilson, une auteur d’origine anglaise au talent narratif connu et reconnu. On lui doit les titres Soirée pyjama, La fabuleuse histoire de Jenny B., La double vie de Charlotte… et encore une foule d’autres. Nombre de ses ouvrages ne sont pas encore traduits en France tant elle est productive !

En mars 2014, le dernier tome de la série Millie Plume est paru : Millie Plume choisit son destin. Enfin, sachez qu’en Angleterre, Millie Plume est une véritable star : un spectacle lui est entièrement consacré au King’s Theatre d’Édimbourg sous le titre orignal du livre : Hetty Feather (cf affiche en bas d’article).

Un petit bébé fragile aux cheveux de feu…

Quand nous faisons la connaissance de Millie Plume, elle n’est encore qu’un tout petit bébé, mais possède déjà le caractère bien trempé qui la définira plus tard. De tous les bébés de l’orphelinat, c’est elle qui crie le plus fort et le plus longtemps malgré le fait qu’elle soit chétive. Elle est si petite et faible qu’elle est emmenée à la campagne, dans une famille d’adoption, le temps qu’elle grandisse et se remplume.

Ainsi commence la vie ordinaire et à la fois incroyable de Millie Plume : têtue, drôle, téméraire et attachante au possible !

Millie Plume VOUne enfance heureuse dans une famille d’accueil modeste mais aimante

Ainsi la petite Millie passa-t-elle ses cinq premières années dans sa famille d’accueil, avec d’autres enfants de l’orphelinat trop chétifs pour y vivre pour le moment. Mais elle est également entourée des enfants biologiques de ses parents d’adoption, le tout donnant une belle et grande fratrie où rires et larmes se mêlent au quotidien de la ferme.

Bien que petite, Millie possède un esprit des plus vifs et ne rate jamais une occasion de faire une bêtise ou une mauvaise blague à ses frères et sœurs. Rêveuse, elle va faire la rencontre d’un cirque itinérant de passage dans son village et y rencontrer une femme aux cheveux de feu : tout comme elle. La jeune fille n’oubliera jamais cette femme qu’elle sait être sa mère au plus profond d’elle-même…

Mais ces heureuses années en compagnie de Gédéon, Saul et Jem vont avoir une fin : Millie retourne ainsi à l’orphelinat, et c’est un choc pour elle. Tenues uniformes, vêtements qui grattent, nourriture fade… et cela sans compter les jalousies qu’il y a entre les très nombreuses filles de l’orphelinat. L’ambiance qui règne dans l’orphelinat ainsi que son fonctionnement très rigide y sont décrits avec efficacité et simplicité. On s’imagine très bien la monotonie de l’endroit ainsi que les pauvres perspectives qu’on les enfants qui en sortent. En somme, Millie n’a pas finit de lutter à sa manière contre les nombreuses injustices de sa condition d’orpheline… Et l’aventure n’est pas finie pour notre jeune héroïne !

Du Dickens pour la jeunesse accessible et captivant

Entre humour et réalisme dur de la vie à l’époque Victorienne, Les malheurs de Millie Plume est un roman captivant de bout en bout. Notre petite héroïne aux cheveux roux et au tempérament parfois exécrable est malgré tout extrêmement attachante. Impossible de ne pas suivre les pas désordonnés et les coups de tête de Millie pour savoir où tout cela va la mener.

Innocente et pourtant parfois très lucide, ce petit bout de fille aux répliques cinglantes ne pourra que vous faire sourire !

Évidemment, impossible de ne pas penser aux romans de Dickens à travers l’atmosphère du roman, son époque, et les nombreuses péripéties et déceptions de son héroïne. On peut ainsi comparer (dans une certaine limite, bien sûr) ce premier tome à une sorte d’Oliver Twist pour la jeunesse, tout à fait accessible dès l’âge de 10 ans environ.

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En conclusion, ce premier tome de la trilogie tournant autour de Millie Plume est une belle réussite. Jacqueline Wilson a su trouver le dosage parfait pour ne pas faire de son livre quelque chose de misérabiliste et parvient même à nous faire rire de nombreuses fois !

Tout ce que j’aime dans un roman jeunesse s’y trouve : la malice, le quotidien dans son plus simple appareil décrit à un point tel qu’il en est fascinant, le tout avec un soupçon d’aventure débridée. Et surtout, l’époque Victorienne est une source d’inspiration inépuisable pour les auteurs et toujours aussi fascinante pour nous lecteurs !

Millie Plume Theatre

Chronique : Une aventure d’Emma Bannon et Archibald Clare – Tome 1 – Le mystère du drake mécaniste

Le mystere du Drake mécanisteDécevant et sans surprises, un roman de style steampunk où l’on se perd facilement…

Premier tome de la série des Aventures d’Emma Bannon et Archibald Clare, Le mystère du drake mécaniste est paru aux éditions Le Livre de Poche en juin 2013.

Écrite par Lilith Saintcrow, la série comporte deux tomes aux États-Unis. Elle est également l’auteur d’autres séries fantastiques comme Dany Valentine ou encore Jill Kismet, toutes deux parues aux éditions Orbit, puis au Livre de Poche. Le mystère du drake mécaniste est – chose rare – sorti directement au format poche.

Dans le Londres imaginaire et dangereux où magie rime avec survie

L’intrigue se déroule dans une Angleterre fantastique nommée Britannie ou Londres devient Londinium (qui était son ancien nom, créé par les Romains). On y découvre toute une nouvelle mythologie ou la magie est omniprésente et où il n’est pas rare de croiser des Altérés, personnes ayant transformé une partie de leur corps mécaniquement. C’est clairement dans une époque de type victorienne teintée d’imaginaire que nous évoluons, au rythme des fiacres et autres symboles de l’époque.

Voici ainsi posée l’atmosphère du roman : entre magie et mystères, dans les brumes de Londinium, nous plongeons pour découvrir le fameux mystère du drake mécaniste…

Emma Bannon, Prima (magicienne aux très grands pouvoirs) de son état va devoir faire appel à l’un des seuls Mentha (personne ayant une logique et un esprit de déduction bien plus développés que la normale) disponibles du Royaume pour protéger Sa Majesté et peut-être même le pays tout entier !

Une narration terriblement peu captivante…

Est-ce la faute aux nombreuses descriptions des tenues de mademoiselle Bannon ? Aux scènes où il ne se passe au final que peu de choses ? Au langage voulu soutenu par l’auteur et qui nous perd à force de lourdeurs ? Ou à la mythologie de l’univers que Lilith Saintcrow a créé mais sans donner guère d’explication au lecteur ? Quoi qu’il en soit, il est difficile de rester « accroché » au roman tant il comprend passages peu dynamiques, et surtout tant il manque de précisions.

Nous suivons une intrigue que l’on comprend dans les grandes lignes mais où une bonne partie n’est pas appréciée faute de compréhension. On se perd dans une écriture lourde, faite d’un grand nombre de fioritures et qui au final ne nous conte que bien peu de choses.

C’est donc une immense déception que cette lecture, surtout quand on a lu d’autres romans de Lilith Saintcrow, comme sa série Danny Valentine qui ne manquait pas d’action ni de piquant.

Désireuse de m’essayer doucement au genre qu’est le steampunk, il est clair que ce roman ne m’a absolument pas satisfaite, mais pas à cause du genre lui-même, mais de la façon dont il est (à peine) traité. On croise de petits éléments qui définissent ce style littéraire bien particulier : quelques chevaux mécaniques et une armée de machines… un peu léger tout de même.

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En somme ce roman est une désillusion totale : si vous recherchez un récit captivant ou simplement une histoire cohérente et simple qui vous transporte, vous ne la trouverez pas ici… Lilith Saintcrow a fait de bien meilleurs livres aux héroïnes bien plus captivantes et à l’univers bien plus cohérent.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : Les Orphelines d’Abbey Road – Tome 1 – Le Diable Vert

Les orphelines d'Abbey Road 01Une nouvelle série envoûtante aux héroïnes charismatiques et mémorables dans une Angleterre victorienne.

Audren est une auteure, mais pas seulement de romans. Elle écrit également des pièces de théâtre, des chansons, des scénarios… Elle fait également de la musique et a déjà enregistré plusieurs albums de Pop et Soul Music, elle a aussi créé des musiques pour des jeux vidéos, la télé ou encore le cinéma. Autant dire qu’Audren est une artiste ultra-prolifique.

Dans le domaine de la littérature, elle a notamment écrit : Le paradis d’en bas, Ma grand-mère m’a mordu, et  une foule d’autres encore, tous aux éditions l’Ecole des Loisirs.

Pour sa saga Les Orphelines d’Abbey Road, Audren nous lance dans un univers à la fois historique, baroque mais aussi fantastique. Pour le moment, elle prévoit six tomes au total pour cette série, mais cela peut encore changer.

Dans un orphelinat pas comme les autres…

Bienvenue dans l’orphelinat d’Abbey Road. Ici, la vie n’est pas toujours rose, la discipline y est stricte, parfois même injuste selon les sœurs qui s’occupent des jeunes filles. C’est dans cet établissement partagé entre rigueur et discipline que vit Joy, une des orphelines, avec d’autres jeunes filles aux âges très disparates.

Un peu rêveuse, un peu aventurière, mais surtout curieuse, Joy va découvrir grâce Margarita – une autre des orphelines – qu’il existe un passage secret sous l’abbatiale (l’église d’une abbaye). Où mène-t-il ? Et pourquoi une autre des orphelines, Prudence, n’émet plus un son depuis qu’elle y est descendue ?

Roman historique avec un imaginaire qui prend peu à peu sa place dans l’intrigue, plongez dans le monde des orphelines d’Abbey Road, vous en sortirez différent… et exalté.

Une atmosphère à l’allure gothique et particulière

On pourrait penser que les bonnes sœurs de l’orphelinat remplacent les mères que les jeunes filles n’ont jamais pu avoir… bien au contraire. Dans l’établissement, moins on montre ses sentiments, mieux c’est… Entre secrets d’orphelines et bonnes sœurs qui veillent au grain, les jeunes filles qui vont participer à l’aventure ont intérêt à être prudentes, sous peine de lourdes représailles si elles viennent à être découvertes. D’autant que les mystères autour de l’Abbey s’épaississent au fil des indices…

A la fois roman historique et fantastique, ce premier tome glisse en douceur dans l’imaginaire. On se laisse entraîner avec plaisir dans l’inconnu, sans arrières pensées.

Les personnages sont biens campés, leur répliques réalistes et souvent bien tournées, on se prend à savourer tous les dialogues. Audren a un véritable don pour intéresser son lecteur avec des choses simples à la base, en les transformant et les teintant de merveilleux.

En somme, ce premier opus des Orphelines d’Abbey Road est une franche réussite. L’ambiance qui caractérise ce premier tome mérite une attention toute particulière. On se prend même a vouloir faire partie de l’équipée composée par les jeunes demoiselles du roman ! Si vous avez envie d’un bon roman à l’atmosphère unique, foncez sur cet ouvrage, qui mérite à être connu. On a hâte de découvrir la suite avec le tome deux : Le monde d’Alvénir.

Chronique : Rose et la maison du magicien – Tome 1

rose tome 1Un magnifique livre jeunesse à la croisée des genres entre « Une Petite princesse » de Burnett et « le voleur de Magie »

Rose et la maison du magicien est le premier tome d’une série qui en comptera quatre au total. La courte saga a débuté en 2009 en Angleterre et débarque tout juste en France aux éditions Flammarion.

Dans un orphelinat triste et gris

Rose est une jeune fille comme les autres dans l’orphelinat de St Bridget elle fait les corvées, suis les cours dispensés aux jeunes filles…elle est normale, à un petit détail près : elle sait faire apparaître des images sur les objets brillants. Elle ne sais pas pourquoi ni comment, mais elle le fait. Rose ne sait pas si avoir ce pouvoir est une bonne ou mauvaise chose et dans le doute, préfère le cacher à tous, sauf à sa meilleure amie Maisy, pour qui elle créé des images inventées de ses parents disparus.

Mais un jour, la vie grise et morose de Rose à St Bridget va prendre fin : une petite dame vient un jour et choisi la jeune fille parmi d’autres pensionnaires pour être seconde femme de chambre dans la maison d’un des plus grands magiciens et alchimistes du pays.

Une ambiance romanesque délicieuse…

L’atmosphère du livre fait beaucoup penser aux romans historiques qui se déroulent en Angleterre durant la période du 19ème et du début du 20ème siècle, on pense beaucoup à un roman en particulier celui de Frances Hodgson Burnett : Une petite princesse. Car on y retrouve le même dénuement, simplicité, et persévérance chez les deux héroïnes.

Un des points fort du livre ; l’ambiance feutrée, discrète et parfois acide de l’univers des servantes et femmes de chambre est retranscrite avec beaucoup de réalisme : ragots et rumeurs sur les maîtres de maison, intrigues et jalousies entre servantes… on s’immerge avec délice. Rose et la maison du magicien parcours différents genres littéraires, roman historique, fantastique et policier s’entremêlent pour donner une intrigue simple mais complètement adapté

…avec une magie de plus en plus présente au fils des pages

La magie est quasiment inexistante au tout début de l’histoire, mais au fur et mesure du roman, on apprend par-ci par-là ce qu’est l’alchimie, que fait exactement le maître de Rose, Mr Fountain, pourquoi la magie coûte aussi cher…etc. Il faut souligner une chose appréciable dans ce roman : le côté fantastique est bien dosé et il n’est pas trop imposant au point d’effacer l’histoire elle-même. Espérons que ça soit toujours le cas dans le second tome de la série.

Holly Webb signe donc ici un premier roman très prometteur pour la suite : personnages attachants, narration prenante, c’est un coup de coeur à lire dès l’âge de neuf ans.
Sortie du second tome en novembre, qui s’intitulera « Rose et la princesse perdue ».

9/10

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Chronique : Sans âme – Tome 1 des aventures d’Alexia Tarabotti

alexia tarabotti 01Un curieux mélange de bit-lit et de steampunk fort convaincant.

Le monde déjà bien rempli de la bit-lit va devoir faire place à une nouvelle héroïne au charisme certain et à la langue acérée : Alexia Tarabotti avec Sans-âme, premier tome d’une série de cinq tomes à la frontière entre le roman historique et la bit-lit avec un soupçon de steampunk.

Un personnage haut en couleurs

Alexia Tarabotti est une jeune femme anglaise de bonne famille, plutôt jolie, mais beaucoup trop forte tête pour être bonne à mariée, sa famille a d’ailleurs décidé de la « mettre de côté » et de penser à ses deux sœurs bientôt bonnes à marier.

Officiellement vieille fille pour la bonne société anglaise, Mlle Tarabotti a une autre particularité : elle est sans-âme ; c’est-à-dire que dès qu’une créature surnaturelle la touche, cette dernière redevient ce qu’elle était avant d’être transformée, ainsi si un vampire ou un loup-garou s’avise de la toucher, il redevient un humain le temps du contact.

Ce don très secret va sauver la vie d’Alexia Tarabotti et par la même occasion la mettre en danger après l’attaque inopinée d’un vampire…

L’univers du fantastique renouvelé

Gail Carriger a le mérite d’avoir créé sa propre sphère de l’imaginaire plutôt que de s’inspirer d’idées déjà exploitées. Ainsi les vampires ont un système social nommé « ruches » que l’on peu assimiler aux meutes chez les loups-garous, ces éléments étant le nerf de l’enquête.

La petite dose de steampunk distillée tout au long du roman est originale et plaisante, c’est un genre que l’on ne s’attend pas à rencontrer dans la bit-lit.

Les éditions Orbit semblent désormais habituées aux mélanges originaux de genres, elles avaient déjà édité il y a quelques mois Danny Valentine, une série de bit-lit et de science-fiction.

Une écriture sympathique mais parfois répétitive

On appréciera certainement plus ce roman pour son intrigue que pour son écriture, qui sans être mauvaise est parfois « radoteuse ». On rencontre un peu trop souvent des débuts de phrases telles que « Mlle Tarabotti », et surtout le fait que cette chère demoiselle est une vieille fille bel et bien finie sur le plan sentimental.

Hormis ces quelques détails, le style et le ton du roman sont plus qu’agréables avec un petit grain de folie rendant le tout fort distrayant.

En somme, ce premier tome des aventures de Mlle Tarabotti est une bonne introduction à un univers insolite qui fera passer un bon moment à tout amateur de fantastique, de romance… et aux autres !