Mini-chroniques #8 : Un village autarcique, un repas qui tourne mal, une vie qui vaut la peine d’être vécue et des évaporés au Japon

Y a-t-il un lien entre ces différents ouvrages ? Oui, même si il est ténu. Il s’agit avant tout des spécificité d’un pays, ou d’une communauté. Qu’est-ce qui fait que le Japon est ce qu’il est ? Pourquoi un repas familial dans une famille occidentale tournerait mal ? Qu’elle position la femme peut espérer avoir dans certains lieux isolés de tout ? J’ai aimé tous ces livres et j’espère qu’il vous tenterons… Belle découverte.

Le courage qu’il faut aux rivières – Emmanuelle Favier – Le livre de poche

Le moins que l’on puisse dire sur ce livre, c’est qu’il est très atypique. Le sujet l’est tout autant puisqu’il est question des vierges sous serment, ou vierges jurées. L’autrice a fait beaucoup de recherches avant d’écrire son roman. Et son autre spécificité qui ajoute à l’intérêt et au mystère, c’est qu’il n’est jamais daté ou géographiquement situé. Le mystère reste entier…

L’histoire est celle de Manushe, un femme qui vit dans une petite communauté basée sur le patriarcat. Elle a dû renoncer à être une femme pour pouvoir « s’élever » au rang d’homme, elle a dû jurer de rester vierge et de ne jamais avoir d’enfants…  Pourquoi une telle décision ? Le déclencheur pour Manushe a été la demande en mariage d’un homme beaucoup plus vieux qu’elle, la seule forme de refus possible en ce cas est une transition vers un statu d’homme. Rien d’autre n’est toléré.

Ce roman est très intéressant bien que contenant parfois des longueurs. L’ambiance y est pesante, mystérieuse à souhait, c’est une de ses grandes qualités. Au final, c’est une belle histoire d’amour doublement atypique qui nous est ici offerte, j’ai beaucoup aimé. La fin quant à elle mérite d’être mentionnée car elle est parfaite bien que très mélancolique… Un ouvrage curieux à lire pour se dépayser à tous points de vue.

Le discours – Fabrice Caro (ou Fabcaro pour les intimes) – Folio

Paru il y a peu au format poche, Le discours était à sa parution en grand format un grand succès de librairie. Succès dû autant au nom que s’est taillé l’auteur qu’à la qualité de son travail original et grinçant (son plus connu Zaï Zaï Zaï Zaï ou encore l’excellent Et si l’amour c’était aimer ? toutes deux des bd).

Le discours reprend l’univers toujours un peu à côté de la plaque mais plaisant de l’auteur. C’est avant tout dans la narration qu’est la grande force de Fabcaro (tout comme c’est le cas pour ses bd, le texte prime largement sur le dessin). Alors forcément, un roman semblait être la suite logique de cet auteur atypique.

Pour moi, Le discours fut un moment plaisant de lecture, pas mémorable, mais tellement grinçant qu’il fait sourire. On y retrouve toutes les caractéristiques narratives et stylistiques de Fabcaro. Donc si vous aimez ses bd, vous aimerez son roman, même si il a parfois quelques longueurs et joue un peu trop sur les mêmes ressorts. C’est le défaut du format roman, qui oblige à diluer parfois l’humour si percutant à l’origine.

Quoi qu’il en soit, on passe un bon moment de lecture même si ce ne sera pas le coup de cœur de l’année de mon côté. Parfait pour ceux qui aiment l’humour noir ou rire, tout simplement !

Dieu me déteste – Hollis Seamon – 10/18

Ce bouquin… je l’ai lu il y a tellement longtemps que je serais incapable de vous faire un résumé correct. MAIS. J’avais passé un super bon moment entre tragédie contemporaine et humour adolescent qui veut se bruler les ailes.

Tout essayer de ce que la vie a à offrir avant qu’elle se termine. Une sorte de Nos étoiles contraires un peu moins dans les clous, moins lisse, plus rock. Enfin, c’est comme ça que je le vois car je n’ai jamais lu/vu Nos étoiles contraires.

Bref, impossible à présenter, mais c’était super à lire. J’espère vous avoir donné envie avec cette mini-chronique qui ne mérite même pas le nom.

Les évaporés – Thomas B. Reverdy – J’ai Lu

Si vous vous intéressez au Japon et à ses différents phénomènes de société que l’on ne retrouve que là-bas (les hikkikomori – voir le roman éponyme sur ce sujet inhérent au Japon – ou encore les fameux évaporés), ce roman vous intéressera.

Qui sont ces fameux évaporés ? Des personnes qui ont décidé pour des motifs très différents de quitter les leurs : famille, amis, à jamais perdus. Certains parce qu’ils avaient des créances auprès d’usuriers, d’autres pour fuir une réalité difficile…

C’est ainsi que le roman débute avec Yukiko qui fait appel à Richard pour retrouver son père disparu. La police nippone ne s’intéresse pas à son cas, et il n’y aura pas d’enquête de leur part pour le retrouver… les évaporés sont monnaie courante au Japon.

Entre le roman et le document, nous voici plongé dans l’histoire sociétale d’un pays au milles fractures et mystères. J’ai adoré Les évaporés pour son atmosphère, et également pour cette facette méconnue qu’il dépeint. Un beau roman à découvrir pour toute personne désireuse de s’ouvrir à d’autres cultures et façons de penser le monde.

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