Chronique : Le restaurant de l’amour retrouvé

Le restaurant de l'amour retrouvéUne ode au Japon rural, à l’amour de la cuisine, et à toute la beauté qui nous entoure…

Ito Ogawa est une auteur d’origine japonaise, elle écrit des livres pour enfants, des romans pour les plus grands, mais également des paroles pour le groupe Fairlife. Le restaurant de l’amour retrouvé est son tout premier roman (titre original : Shokudo katatsumuri), en France il est paru aux éditions Picquier. Devenu un énorme succès éditorial au Japon, il a été adapté en 2010 par la réalisatrice Mai Tominaga.

L’histoire est celle d’une jeune japonaise qui refait sa vie dans son village natal suite à une rupture. Son amour de la cuisine et sa volonté de faire plaisir aux autres vont l’aider à surmonter cette dure épreuve de la vie…

Un appartement vide du jour au lendemain

Quand Rinco rentre de son travail de cuisinière dans un restaurant Turc, comme à l’accoutumée, c’est une mauvaise surprise qui lui tombe dessus : l’appartement qu’elle partage avec son petit ami indien depuis des années est vide. Il ne reste plus rien de leur vie ensemble : ni lit, ni ustensiles de cuisine, ni même les économies qu’ils ont patiemment amassées au fil du temps.

La seule chose qui assure à Rinco qu’elle n’a pas rêvé ces années de vie commune, c’est la saumure que sa grand-mère lui avait donné, rangée dans le réduit du compteur à gaz (un endroit sombre et frais pour la conserver parfaitement).

C’est ainsi que Rinco quitte tout ce qu’elle a mis tant de temps à construire. Armée de sa jarre de saumure et de tout juste assez d’argent pour rentrer dans son village natal. Cet événement est si choquant pour la jeune fille qu’elle en perd sa voix et devient obligée de communiquer uniquement grâce à des petits papiers remplis de mots du quotidien.

Le restaurant de l'amour retrouvé ukUne mère tout sauf maternelle et un cochon traité comme un enfant

A peine de retour dans la maison familiale, Rinco ne décèle toujours pas de sentiments particulier de la part de sa mère malgré les longues années de séparation. Et pour cause, elles n’ont aucune affinité et se regardent constamment en chien de faïence. Pire, le cochon que sa mère a adopté semble recevoir tout l’amour maternel possible : pain fait maison tous les matins, caresses, brossage… une vie de rêve !

Rinco a beau avoir subit un coup dur de la vie, elle est loin de se laisser abattre facilement. Elle décide de tout reprendre de zéro et… d’ouvrir son propre restaurant. Avec peu de moyens et beaucoup d’aide de la part de nombreux membres du village, la jeune femme va pouvoir se procurer tous les ustensiles nécessaires pour sa cuisine. La décoration de son restaurant est sobre, lumineuse, accueillante, tout comme elle.

Mais la particularité de son restaurant, c’est qu’il ne sert qu’une seule table par service (une le midi et une le soir). Chaque menu est créé par Rinco avec précision, en fonction des goûts, de l’histoire et de la personnalité de son client. Ainsi, chaque plat est unique, et revêt un caractère magique.

Un magnifique roman sur la beauté simple de la cuisine

L’un des piliers de la cuisine de Rinco tient en un seul mot : naturel. En effet, notre cuisinière nous offre des plats issus des montagnes de son village, tous ses ingrédients venant de la région. Loin de n’offrir à ses clients qu’un repas, c’est également un moment privilégié avec eux-mêmes qu’elle leur concocte. Sa cuisine guérit, met du baume au cœur et sublime les sens… Aller manger dans ce restaurant si particulier, c’est un peu comme une séance de thérapie de l’âme et du cœur.

On adorera les très nombreuses descriptions sur la préparations des repas. Le choix soigneux des ingrédients, leur provenance, la façon dont ils sont préparés : risotto de riz nouveau à la poutargue, riz au curry à la grenade, macarons à la crème de framboises, salade de fraises, waïwaï-don ou encore triton grillé… les papilles sont mises à rude épreuve durant cette lecture.

« Lorsque j’ai allumé le poêle en bois, un sentiment divin m’a envahie. J’ai noué d’un geste ferme les cordons de mon tablier tout neuf, je me suis soigneusement couvert la tête d’un fichu en coton et récuré les mains au savon ».

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Alors, faut-il lire le restaurant de l’amour retrouvé ? Absolument ! Et cela sans réserves. Cette alliance d’une plume pleine de pudeur et de retenue avec le monde de la cuisine est une pure réussite. A lire pour s’émerveiller des petits plaisirs simples de la vie… et de la nourriture.

Ci-dessous, la bande-annonce du film inspiré directement du roman.

3 réflexions au sujet de « Chronique : Le restaurant de l’amour retrouvé »

  1. glowmoonlight

    L’ambiance de l’ouvrage est complètement différente que celle reflétée par la bande-annonce ! Tu dois lire ce livre, il est sublime… 🙂

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