Chronique : Gallant

Une orpheline découvre qu’elle a une famille dans un mystérieux endroit nommé Gallant… Sa mère l’avait pourtant prévenue dans son journal qu’il ne fallait jamais qu’elle s’en approche pour sa sécurité… Mais l’attrait est trop fort, la voici à Gallant.

V.E. Schwab est une autrice américaine que je ne présente plus sur le blog. J’ai lu beaucoup de ses ouvrages (presque tous) et dire que j’attendais l’arrivée de Gallant en France frise l’euphémisme. Je voyais tellement d’avis positifs sur les réseaux sociaux (Instagram pour ne pas le citer) et sur Goodreads que l’attente était énorme. Alors, Gallant vaut-il le halo d’excellence qui brille autour de sa parution ?

Quand on ne possède rien, on n’espère rien

Olivia Prior est une orpheline assez banale si ce n’est qu’elle est muette et qu’elle voit des goules. Mais comme personne ne se préoccupe d’elle et la prend pour plus idiote que la normale, elle n’en a jamais fait mention et se fait la plus dicrète possible. En effet, les nones de Merilance sont dures à la tâche et extrêmement sévères avec leur pensionnaires.
Mais une lueur d’espoir apparaît dans l’existence morne et glauque d’Olivia quand elle apprend qu’une branche de sa famille vient de la retrouver et lui envoie une voiture pour rejoindre le domaine de Gallant.

Sa mère l’avait prévenue il y a des années dans son journal intime (seul objet qu’il lui reste d’elle) que pour sa sécurité, il ne faillait JAMAIS s’approcher de Gallant. Olivia ignorait s’il s’agissait d’une personne ou d’autre chose. Quand elle découvre qu’il s’agit du nom du domaine, cela ne change rien pour elle, bien trop ravie de quitter l’âpreté de la vie à l’orphelinat… Mais ce qu’elle va découvrir n’est-il pas pire ?

Un roman young-adult à l’ambiance gothique réussie, mais est-ce suffisant ?

Vous recherchez une ambiance ? Vous en aurez une très réussie. Des mystères ? Vous en aurez. Une intrigue réussie ? Je suis plus que mitigée… Pour moi, il ne suffit pas de réussir une atmosphère, il faut avant tout que l’histoire me prenne aux tripes. C’est le minimum que j’attendais de Gallant vu la « hype » autour.

Et bien ce fut une lourde déception. Je veux bien entendre que mes attentes étaient trop élevées, mais il faut se rendre compte du battage qu’il y eu autour de Gallant dès sa sortie US. Battage qui continue encore là-bas et qui se perpétue maintenant en France puisqu’il vient tout juste de sortir. Gallant n’est pas un mauvais roman, loin de là, mais c’est plus un roman d’ambiance que d’intrigue. Si vous partez de ce principe, je pense que la déception sera moindre.

Mais alors pourquoi un tel phénomène ? Déjà, il y a le nom de l’autrice, à lui seul il est devenu gage de qualité ce qui fut effectivement le cas pour moi avec ses précédents ouvrages. J’ai bien aimé les Cassidy Blake, et j’ai adoré la trilogie Shades of Magic. D’ailleurs, j’ai trouvé que Gallant alliait les idées de ces deux séries : Olivia voit des goules (pas exactement comme les fantômes que voit Cassidy, mais on est sur le même thème) et surtout il y l’idée d’un monde possédent plusieurs strates (comme les Londres rouge, blanc et noirs de Shades Of Magic). Gallant a pour moi fusionné ces deux séries mais sans en retirer une intrigue digne de ce nom…

L’ouvrage a une originalité, il laisse une place importante à l’illustration ce qui en fait une sorte de livre à énigmes. Mais malheureusement cette curiosité ne suffit pas à contenter un lecteur avide. En effet, c’est plus la mise en forme (et la beauté de l’ouvrage) qui en font un ouvrage intriguant, mais le reste est du déjà lu… Je vous met au défi ne pas deviner très rapidement certaines « révélations » et enjeux.

Alors, si vous cherchiez avec Gallant un roman addictif, passez votre chemin. Si toutefois vous êtes inconditionnel de l’œuvre de Schwab, son atmosphère déliquescente et fanée pourrait peut-être vous plaire. Gallant est plus un ouvrage de style que d’histoire. Les fans de romans à l’ambiance gothique et sombre y trouverons peut-être également leur content. Personnellement j’aime les romans de Schwab et les ambiances à la Shirley Jackson et les manoirs en ruines isolés de tout, mais ça ne m’a pas convaincue…


Alors à vous de vous faire votre propre avis sur la question !

PS : Toutes les photos de cet articles sont issues du magnifique kit de presse envoyé par les éditions Lumen. Faux dépliant pour l’orphelinat de Merilance, courrier de l’oncle Prior, dessins à l’encre, photo ancienne du manoir… Ils font toujours les choses en grand pour chaque parution, et ça, que l’on aime ou non l’ouvrage en question, c’est extrêmement appréciable.

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