Une belle histoire ayant pour toile de fond l’Art dans sa plus grande pureté
Magnifique album jeunesse paru aux éditions Philippe Picquier en octobre 2014, Toile de dragon est écrit par Muriel Zürcher et dessiné par Qu Lan.
L’histoire est celle d’un jeune garçon passionné par le dessin… à tel point que même quand il n’a pas de papier, il se sert de supports très originaux.
Le nom de Muriel Zürcher vous dit peut-être quelque chose et c’est bien normal : il s’agit de l’auteur de la trilogie Le Tourneur de Page aux éditions Eveil et Découvertes.
L’illustratrice Qu Lan est d’origine chinoise et a déjà quelques ouvrages à son actif. On lui doit Aquarelles de Chine ainsi que l’album jeunesse Le chat bonheur.
Une passion du dessin hors du commun
Thong-Li est un petit garçon comme les autres à une exception près : il adore le dessin à un tel point qu’il dessine partout. Dans la poussière par exemple, il fait vivre tout un paysage grâce à sa passion qui le pousse à l’exercer partout.
Mais le jour où le jeune garçon reçoit en cadeau un bâton d’encre, une pierre pour l’écraser et un pinceau fin, sa vie va être bouleversée. Lui qui n’a jamais eu de papier va se servir de son coffret de dessin sur l’un des seuls supports qu’il a à disposition chez lui : les toiles d’araignées.
C’est ainsi qu’un jour l’Empereur entend parler de ce fameux garçon dessinant de magnifiques dragons sur les toiles d’araignées et décide de le faire venir à la demeure impériale. Il lui fixe alors un objectif presque impossible : dessiner dans chacune des milles pièces qui composent le palais un dragon par jour sur une toile d’araignée…
Si Thong-Li réussi, il sera couvert de richesses… sinon c’est la mort qui l’attend. L’empereur ne faisant pas dans la demi-mesure.
Une histoire mélancolique sublimée par des dessins de toute beauté
L’histoire de Toile de Dragon fait penser aux contes de fées, avec leurs héros auxquels ont donne des objectifs impossibles. Ici, le défi de peindre quotidiennement un dragon toujours plus beau que celui de la veille épuise Thong-Li que l’on voit perdre sa joie de peindre au fur et à mesure de l’histoire.
Pour nous narrer ce conte contemporain aux élans asiatiques, les illustrations de Qu Lan sont parfaites et prennent le pas sur l’histoire elle-même. Douces et fines, continuellement teintées de chagrin, on peut les scruter longtemps pour s’imprégner de leur beauté. Je pense en particulier à l’image représentant Thong-Li agenouillé avec déférence devant toute la majesté de l’Empereur, ou encore à l’ultime œuvre du garçon…
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En conclusion, cet album jeunesse d’une beauté triste mérite d’être lu et contemplé. Il laisse une impression douce-amère après la lecture, et donne l’opportunité de réfléchir, d’y repenser… tout en douceur. Un bel ouvrage à ne pas louper que l’on soit parent ou enfant. Les adeptes de l’Asie sous toutes ses formes (livre, roman, documentaire…) y trouveront également leur compte. Dès l’âge de 6 ans environ.