A l’entre-deux, hésitant entre onirisme et retour à la réalité
Victoria rêve est le dernier roman en date de Timothée de Fombelle, paru chez Gallimard Jeunesse en novembre 2012.
Connu principalement pour sa série en deux tomes Tobie Lolness ou encore Vango, Timothée de Fombelle excelle à créer des univers aussi captivants qu’originaux.
Dans Victoria rêve, nous faisons la découverte d’une petite fille qui voit de l’extraordinaire ou tout autre personne aurait vu tout au plus quelque chose de curieux. Très court, on ne peut pas considérer cet ouvrage comme un roman, mais plutôt comme une longue nouvelle. L’histoire a d’ailleurs été éditée précédemment dans le magazine Je Bouquine.
Les illustrations pleines de poésie qui parsèment le texte sont signées François Place, un grand monsieur dans le monde de la littérature jeunesse. On lui doit des aquarelles absolument saisissante qui emplissent de nombreux albums. Parmi ses œuvres, nous pouvons citer Les derniers géants, Le secret d’Orbae ou encore le pays de Jade.
Mais où sont donc les trois cheyennes ?
Victoria a une vie normale, mais la moindre chose sortant du commun est pour elle un prétexte à rêver, s’évader. Alors, quand le livre qu’elle a emprunté disparaît, elle commence à se poser des questions. Mais Victoria est loin d’être bout de ses surprises… en effet, peu à peu, des livres de sa bibliothèque disparaissent, et elle croit bien avoir aperçu son père, très sérieux, habillé en cow-boy…
Hallucinations ? Rêves ? Victoria est persuadée d’avoir bien vu… mais il semble impossible que son père, qui travaille dans le pâté, puisse s’adonner à de telles futilités.
Entre désirs pris pour des réalités et faits réels, la jeune rêveuse va se confronter à la vie et ses tracas : la vraie.
Une écriture simple et extrêmement poétique
Le talent de Timothée de Fombelle réside dans son art de nous compter des histoires qui ont une véritable âme.
Sous couvert de nous raconter une histoire fantastique, Victoria Rêve nous emmène dans le quotidien d’une famille tristement banale dont l’héroïne rêve de s’échapper.
Ses inventions, son imagination sont tout ce qu’il reste à Victoria pour fuir une vie morne, sans éclat… et elle y arrive plus que bien.
De la détestable et ingrate sœur de Victoria à son meilleur ami Joe, tous vont contribuer à l’installation d’un petit univers à la fois unique et familier.
Loin d’être moralisateur, Victoria Rêve nous apprend à découvrir le fantastique qui se cache dans les choses du quotidien. De la volonté d’un père pour subvenir aux besoins de sa famille à une horloge qui disparaît comme par magie, il n’y a peut-être pas tant d’imaginaire que cela…
Un très beau roman pour s’émouvoir de la simplicité des choses, et du bonheur caché en chacune d’elle. Dès 9 ans, pour les doux rêveurs !
c est trop nul