Petite exception, je mets la quatrième de couverture au début, car il n’y a rien de mieux pour raconter ce livre qu’un petit extrait : « Je n’ai jamais rien entendu de plus laid, de plus ennuyeux et de plus nuisible que ce que tu joues avec ton groupe. Il vient de tomber par terre. Il se roule dans le sable en se tenant le ventre. C’est le soldat Ryan. Peut-être qu’il va mourir sur la plage. Je vais lui flanquer un coup de pied pour abréger ses souffrances. Je suis malheureusement interrompue par l’arrivée de Samira et d’Hélène qui s’approchent de nous avec des airs légèrement envieux. – De quoi vous parlez ? demande Samira. Vous avez l’air de bien vous marrer. Il se relève, il s’essuie les yeux et me montre du doigt. – C’est elle, gémit-il. Elle n’arrête pas de m’agresser, elle est trop marrante. Bon. Je me suis fait un nouvel ami masochiste. Il me regarde avec des yeux émerveillés. II m’adore, c’est clair. »
Et c’est reparti pour une année de délires et de malheurs divers dans la vie ô combien difficile de l’ado Aurore. Cette fois, elle a gagné le gros lot : a force de dire à ses parents qu’elle en a marre d’eux, elle a maintenant le droit (ou plutôt l’obligation) de vivre chez ses grands-parents : dans une chambre couleur saumon, l’horreur.
D’un point de vue général, on retrouve les mêmes ingrédients que dans le premier tome : une ado ronchon, jamais contente, qui a toujours raison et qui jamais ô grand jamais ne tombera amoureuse. Mais personnellement je l’ai trouve encore plus férocement drôle que le premier.
Ce roman jeunesse en fera sourire plus d’une, mais il fera aussi passer un très bon moment aux adultes qui voudrons bien s’y essayer : vous avez des ados ? Lisez le journal d’Aurore, vous les reconnaitrez. Vous comprendrez peut-être même comment ils fonctionnent…
Mais le point fort de Marie Desplechin, c’est qu’elle ne nous fait pas uniquement rire. Elle arrive à faire parler son personnage de sujets graves tels que la guerre, la faim dans le monde (eh oui, les ados ont des réflexions sur le monde eux aussi) avec une gravité mettant les sentiments à fleur de peau. Bref, c’est un bijou de naturel qui nous est offert, et ça serait vraiment dommage de passer à côté.