Archives du mot-clé fantastique

Chronique : Mindjack – Tome 1 – Esprits libres

Une saga de romans young-adult qui mêle habillement fantastique et futurisme !

Susan Kaye Quinn est une autrice américaine très prolifique. En France, elle est publiée aux éditions MxM Bookmark. Sa série Mindjack est une trilogie, dont les deux premiers tomes sont d’ores et déjà parus chez MxM. La petite particularité de cet éditeur est qu’il s’agit d’ouvrages en impression à la demande. En général, vous devrez les commander en librairie, ils sont ensuite expressément imprimés pour vous chez le fournisseur et arrivent chez votre libraire préféré ! C’est encore une chaine particulière rarement utilisée, mais l’idée se développe chez plusieurs éditeurs (notamment pour des livres épuisés).

Dans un futur où plus personne ne peut garder ses secrets

Dans un avenir glaçant, l’humanité a évolué. Quand on atteint la puberté, on développe des capacités mentales devenues la norme : on entend les pensées de tout le monde et tout le monde entend les nôtre. Sauf les ratés, nommés les Zéros. Eux n’ont pas « évolué », ils ne trouveront jamais de travail gratifiant (ils sont réservés à tous les autres) et resterons à tout jamais des inadaptés. C’est le cas de l’héroïne de Mindjack : Kira. Elle a beau souhaiter de tout son cœur développer les fameuses capacités mentales qui lui permettraient de s’intégrer, rien ne vient. Et pour Kira, c’est de pire en pire : stress, tension, mise à l’écart… elle craint le pire pour son avenir, qui semble fichu avant même d’avoir commencé…

Jusqu’à ce qu’elle découvre que ses capacités mentales commencent finalement à se développer – enfin ! – mais qu’elles ne sont pas exactement comme celles des autres… C’est le début d’une terrible course poursuite pour la jeune fille qui va devoir quitter sa maison et sa famille pour survivre… Elle n’est pas une Zéro, mais une Mindjack. Elle peut « hacker » l’esprit des gens et les manipuler…

Une dystopie plaisante qui sait malmener ses personnages

Si vous avez envie d’une histoire où l’héroïne traverse de nombreuses épreuves, vous êtes au bon endroit. Bien qu’assez classique dans son déroulement, Esprits Libres est un bon roman YA car il contient de nombreuses bonnes idées.

Pour ceux et celles qui ont aimé la saga Divergente, cela peut être une lecture plaisante. On y trouve un mélange de science-fiction, d’anticipation sociale et de thriller qui fonctionne très bien.

Et puis… vous aurez quelques surprises quant au déroulement de l’histoire, la jeune Kira va devoir se battre contre tout le système érigé depuis des décennies autour de la télépathie. Et une personne seule paraît bien faible face à une mécanique aussi écrasante… Mais les pouvoirs hors du commun de Kira pourront être le grain de sable qui changera les choses. Peut-être.

En somme, le premier tome de la saga Mindjack nous permet de passer un bon moment de lecture. Tous les ingrédients sont là pour que ça fonctionne !

Chronique bd : The Wendy Project

Une réécriture « réaliste » du fameux roman fantastique de James Matthew Barrie.

Paru en mai 2019 aux éditions Ankama, The Wendy Project traite le sujet de la perte et du deuil de façon originale… en faisant la passerelle avec le classique qu’est Peter Pan.

Il s’agit du premier ouvrage qui associe Veronica Fish et M.J. Osborne.

Un accident comme point de départ…

Tout débute avec un terrible accident de voiture, à l’intérieur, une famille au complet. Après l’accident, l’un de ses membres sera définitivement perdu. La voiture étant tombée dans un cours d’eau, le corps d’un de ses frères à disparu… Mais Wendy est persuadée que Michael n’est pas mort, qu’il est seulement ailleurs…

C’est ainsi que les rendez-vous chez la psychiatre s’enchainent, tout le monde la regarde de travers, personne ne prend en compte sa parole. Wendy délire-t-elle ? Est-ce qu’elle a vraiment vu Michael s’envoler ? Ou est-ce un bouclier créé par son esprit pour faire face à la mort ?

Un hommage contemporain à l’œuvre de J. M. Barrie

The Wendy Project est une belle bd, mais il faut vraiment aimer l’univers de Peter Pan. Truffé de références et de citations de l’auteur, l’ouvrage se propose d’être un pont entre deux mondes que tout oppose.

Il y a du mystère, de l’émotion, et surtout, de magnifiques illustrations qui servent parfaitement l’histoire. C’est à la fois poétique et onirique bien que triste…

Le jeu des couleurs est également très important dans cette bd. La majorité de l’histoire est en noir et blanc, sauf quand Wendy frôle le fameux monde imaginaire de Peter Pan… Cette mise en scène de la colorisation est très bien faite.

Ainsi, si vous êtes fans de bd ET de l’univers de Peter Pan, ce livre est pour vous ! Il s’agit d’un one-shot, et pour une fois que ce n’est pas une énième série à rallonge, ça fait du bien.

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Chronique jeunesse : Piper McNimbus Tomes 1 & 2

Pour ceux et celles qui ont toujours rêvé d’avoir des pouvoirs façon X-Men, cette trilogie est parfaite. Voici donc la série Piper McNimbus, dont le premier tome est paru en 2020 et le second vient tout juste de paraître aux éditions Lumen.
Cette série a connu un beau succès aux États-Unis, et il semblerait qu’elle ait également trouvé son public en France !

Un secret lourd à porter quand on peut voler…

La jeune fille qu’est Piper McNimbus (comme le balais Nimbus 2000 dans Harry Potter !?) n’a en apparence rien d’extraordinaire. Elle est avenante, gentille, plutôt bonne élève même si elle n’est pas appréciée par tous ses camarades.
Mais le plus incroyable chez Piper, outre sa gentillesse, c’est son secret : elle sait voler. Littéralement. Mais aussi génial que ça a l’air au premier abord, Piper n’a que peu d’occasions de s’envoler vers les cieux… jusqu’à ce qu’elle fasse une erreur monumentale. Il aura suffit d’un match de base-ball et d’une balle impossible à rattraper pour que Piper oublie un instant qu’elle ne devait pas voler en public.

Mais cet oubli semble lui être fortement bénéfique puisqu’elle est « découverte » par un institut très spécial dédié aux enfants très particuliers… C’est ainsi que Piper découvre qu’elle est loin d’être unique en son genre !

De l’aventure et quelques belles révélations

Parfait à découvrir dès l’âge de 10 ans environ, les aventures de Piper McNimbus ravirons tous et toutes les fans de fantastique. Ce fameux institut cache aux yeux du monde l’existence d’enfants aux pouvoirs extraordinaires.
Piper n’est que l’un de ces enfants, et tous possèdent un pouvoir différent certains contrôlent la météo, d’autres ont une intelligence extrême qui sait tout déjouer et prévoir.

Je ne vous en dirais pas plus sur ce premier tome en dehors du fait qu’il réservera de belles surprises à ses jeunes lecteurs. Un beau retournement de situation aux trois-quart du livre en particulier saura leur plaire, c’est certain.

Mais qu’en est-il du second tome en ce cas ? Cette fois-ci, on quitte l’institut, place au monde entier comme théâtre de l’intrigue… Piper et ses nombreux amis aux pouvoirs spéciaux se sont séparés. Il n’y a que Conrad (le fameux garçon qui savait tout qui donne son titre à ce second tome) qui vit avec Piper, dans la ferme des McNimbus. Grâce à son extrême intelligence, ce dernier va faire prospérer la petite exploitation familiale comme jamais en augmentant les rendements de façon exponentielle.

Contrairement au premier tome qui se déroulait dans le microcosme de l’Institut, ici l’intrigue a le monde entier pour théâtre (et même un peu plus que cela). J’ai trouvé ce second tome plus dynamique que le premier, moins linéaire et contenant plus d’éléments originaux.
Je pense notamment à l’idée de mettre en scène des personnages que l’on pensait ne pas revoir et les utiliser comme cartes maîtresses de l’histoire (mais qui donc ? Ils sont plusieurs…).

Ainsi, les deux premiers tomes de cette saga très axée jeunesse (dès 10 ans sans aucun problème) sont très plaisants à lire. Point de magie ici, mais des supers-héros à hauteur d’enfant. Je suis très curieuse de découvrir ce que nous réserve le troisième opus !

Ci-dessous, la couverture du troisième tome de la saga en VO.

Chronique : Kaleb la trilogie

Une histoire dont le héros est vraiment mauvais, c’est possible ?

Kaleb est une trilogie écrite par l’autrice Ingrid Desjours. Mais à la parution du premier tome en 2012, nous ne savions pas que c’était elle. Sous le pseudonyme de Myra Eljundir, elle a écrit sa série, avant de révéler quelque temps plus tard qui se cachait derrière cet étrange nom.

Ingrid Desjours est avant tout connue pour ses nombreux polars : Tout pour plaire, Sa vie dans les yeux d’une poupée. Assez trash, brutaux et malsains. Avec Kaleb, elle signe donc la suite logique de son œuvre mais à destination des ados cette fois-ci !

Un antihéros séduisant sur le papier

Kaleb est un adolescent qui a toujours été charismatique, beau, séduisant, persuasif… Mais depuis quelque temps, il sent qu’il peut manipuler les gens qu’il croise à sa guise. Les convaincre très facilement, leur faire faire ce qu’il désire…

Le jeune homme l’ignore encore, mais il n’est pas comme tout le monde. Et ses étranges capacités vont aller crescendo, bousculant sa vie, sa famille, son avenir. Et quand Kaleb découvre peu à peu l’étendue de ses pouvoirs de persuasion, il va bien évidement être tenter d’en profiter, quitte à basculer du mauvais côté.

Mais qui a peiné à me séduire dans la durée d’une trilogie

La promesse de la saga Kaleb est simple : Un antihéros mauvais au possible, aux pêchés innommables qui peu à peu devient de moins en moins récupérable.

La Collection R a même mis une phrase d’accroche à chacun des tomes pour accrocher encore plus le lecteur potentiel avec cette promesse : « C’est si bon d’être mauvais » pour le premier ou encore « Tout est bien qui finit mal » pour le troisième opus.

Mais pour moi, cette invitation à découvrir un personnage malsain et déviant n’est pas là… Après avoir lu les trois tomes, c’est au final le tout premier qui m’a paru le plus sympathique.

Malgré quelques gros stéréotypes qui font un peu mal – un militaire forcément brutal et ostensiblement méchant, une jeune femme douce et fragile qui appelle à ce qu’on la détruise – c’était assez original.

Cependant, Kaleb a beau être un électron libre dangereux et égoïste, il n’est pas mauvais pour moi. Dans les jeux de rôle, il serait qualifié de chaotique neutre, rien de plus. C’est surtout cela qui m’a déçue.

J’ai déjà lu des romans vraiment sombres, où les personnages emblématiques de l’ouvrage sont réellement mauvais ou malsains (L’enfant nucléaire en reste le parfait exemple), et ici ce n’est pas le cas. Et cela d’autant plus qu’on sait assez vite qui va dans quel camp… et qu’il n’y a guère de revirements.

Ainsi, malgré un premier tome bien construit, la suite de la trilogie Kaleb est beaucoup plus classique. J’ai cependant beaucoup aimé la lecture du Livre du Volcan qui parsème l’intégralité du troisième tome. Ce chevauchement entre les époques et la genèse de l’univers de Myra Eljundir était bien trouvé, et bien fait. C’est dommage que toutes ces bonnes idées aient été concentrées dans le dernier tome… car on entrait de plain-pied dans une intrigue plus fouillée, plus dense.

D’autant que de mon point de vue, le final n’est pas à la hauteur de développement. Il est même très capillotracté… Je n’ai pas du tout réussi à être transportée par la conclusion, si pleine d’enjeux en théorie. Mais surtout, c’est beaucoup trop manichéen ! Il y a des tentatives de sortir du tout noir ou du tout blanc, mais elles sont assez fades.

C’est donc avec déception que je ressors de la lecture de la trilogie Kaleb. J’en avais entendu beaucoup de bien, mais j’en retire peu de choses positives… Une écriture qui se veut incisive et crue, mais qui au final donne un rendu peu convainquant. Des personnages cousus de fil blanc ou pas assez travaillés pour qu’on s’en imprègne…

Dommage car j’aime en général ce que concocte la Collection R, qui se loupe rarement à mes yeux.  

Chronique Jeunesse : Cassidy Blake – Tome 1 – Chasseuse de fantômes

Une nouvelle série fantastique à destination des jeunes lecteurs férus de légendes et de mystères… sans oublier une bonne dose de frissons !

Premier tome d’une trilogie, Cassidy Blake chasseuse de fantômes est paru en début d’année 2020 aux éditions Lumen.

C’est l’occasion pour les plus jeunes de découvrir son autrice talentueuse : Victoria Schwab. Elle a écrit pour les plus grands la trilogie Shades of Magic (excellente), ainsi que la série en deux tomes Vicious. Tous ses ouvrages sont disponibles chez Lumen.

Les éditions Lumen avaient d’ailleurs réalisé un magnifique kit de presse pour le lancement de cette nouvelle saga fantastique : kit à découvrir ICI.

Ne jamais traverser le voile…

Cassidy a une particularité, depuis qu’elle a failli se noyer elle voit des choses que personne d’autre qu’elle ne remarque. Et surtout… son presque passage vers l’autre monde lui a fait gagner un ami en la personne de Jacob. Personne ne le voit, il semble être une sorte d’esprit ou de fantôme qui ne lâche pas Cassidy d’une seule semaine.

Elle ne croise jamais d’autres esprits à hormis Jacob… jusqu’au jour où le travail de ses parents les oblignet à déménager au pays des fantômes : L’Ecosse !

Voici venu le temps des questionnements et des dangers pour Cassidy et Jacob. Le voile entre les mondes semble être beaucoup plus fin dans cette région du monde…

Efficace bien que fort classique

Ce premier tome de série est fort sympathique et regorge de bonnes idées. L’action est rapide, les mystères s’épaississent assez rapidement pour ne pas laisser le jeune lecteur s’ennuyer… Et le tout fonctionne à la perfection.

Et surtout, on en apprend beaucoup sur l’Écosse et ses nombreuses légendes… plus certaines créées par Victoria Schwab, comme la Corneille Ecarlate (pour en savoir plus rendez-vous sur l’article dédié à l’univers du roman).

Ainsi, le tout fonctionne parfaitement, même si c’est un peu trop classique. Le déroulé en devient par certains aspects assez mécanique. Victoria Schwab réussit toutefois à tirer son épingle du jeu, mais je la trouve bien meilleure sur la tranche d’âge des 14/16 ans que sur celle des 11/13 ans.

Malgré tout, ce premier tome m’a plu, et quand j’ai vu que le second opus se déroulerait à Paris, j’avoue avoir eu très envie de le lire !

C’est donc avec curiosité mais sans impatience que j’attends de lire le second tome des aventures de Cassidy Blake. En espérant que l’autrice saura s’approprier un peu plus cet univers entre fantômes et magie obscure… Si elle réussit, cela ne sera plus juste une saga sympathique, mais bien plus !

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Chronique : Et ta vie m’appartiendra

Une réécriture diaboliquement efficace de La peau de chagrin de Balzac version contemporaine. Un véritable coup de cœur qui donne envie de (re)lire l’oeuvre d’origine..

Dernier roman en date de l’auteur français Gaël Aymon, Et ta vie m’appartiendra vient tout juste de paraître en librairie le 19 mars dernier. Enfin, vous pourrez le trouver en librairie après le confinement !

Gaël Aymon a déjà écrit quantité de romans pour la jeunesse et les ados, parmi eux : Contes d’un autre genre (Talents Hauts), La planète des dormants (Nathan), ou encore Mon âme frère (Actes Sud Junior).

Je dois avouer que c’est la première fois que je lis un de ses romans, et que j’ai été assez séduite pour vouloir découvrir plus amplement son univers… explications.

Un héritage comme tombé du ciel… bénédiction ou infortune ?

Irina est une adolescente à qui la vit n’a jamais sourit. Elle a une mère extrêmement difficile à gérer qui se plonge dans de nombreux trafics louches et ne fait rien de sa vie… Pire, elle entraîne sa fille dans la dépression en maintenant un foyer anxiogène… C’est dans ces difficiles conditions que l’adolescente tente le concours qui pourrait l’amener à intégrer la prestigieuse école Sciences Po. Elle n’en a rien dit à sa mère, elle sait que cette dernière la découragerait…

Elle envie souvent sa meilleure amie Halima à qui tout semble réussir : une famille stable, aimante, qui donne les moyens d’avancer à leur fille…

C’est ainsi que Halima réussit le concours de Sciences Po et que Irina échoue, forcément. Mais la roue du destin va tourner pour Irina quand sa grand-mère, qu’elle a à peine connue, lui offre en héritage une mystérieuse peau dure et sèche. Le dernier vœu de sa grand-mère est qu’elle conserve l’étrange relique au coffre de la banque. Et que surtout, elle ne s’en serve JAMAIS. Car la peau a le pouvoir d’exaucer tous les souhaits… Irina n’ayant connu que le manque d’amour et la misère va bien sûr être tentée… et son premier souhait d’une longue série sera d’être riche. Riche à un point tel qu’il est impossible de dépenser autant en une seule vie… à moins qu’elle soit courte.

Un roman diaboliquement bien ficelé, mélangeant culture classique et époque contemporaine avec efficacité

Magistral. Addictif. Marquant. Philosophique aussi… Voici les quelques adjectifs dont ont peut affubler sans équivoque ce roman. Certes, il est destiné aux adolescents, mais il pourrait sans problème être lu avec plaisir par des adultes tant il est parfaitement pensé jusqu’à sa conclusion.

On est rapidement plongés dans une ambiance de polar où tout est soupçon. Car plus on possède, plus on a peur de perdre quelque chose… c’est ce que va découvrir Irina. Elle qui n’avait rien, elle a maintenant tout et plus encore… Tantôt très psychologique, parfois glissant sur le polar et même l’espionnage, chaque facette de ce roman fonctionne. Les personnages sont peu nombreux, mais travaillés avec efficacité, on s’y croit en très peu de pages…

Il est très malin de s’inspirer directement d’un classique de la littérature pour le transformer en un conte philosophique de notre époque. Et ça fonctionne diablement bien…

Très bonne idée, pourquoi cela ? Car c’est un beau prétexte pour s’intéresser à l’histoire de La peau de chagrin. Et c’est belle occasion pour découvrir un classique de façon ludique et détournée… car une fois commencé Et ta vie m’appartiendra, impossible de s’arrêter. Comme si la fameuse « peau » prenait également possession de vous… ça fait peur ? Attendez de voir les bonnes idées qu’a trouvé Gaël Aymon pour donner vie à son roman et à sa « peau ».

Extrait du texte de La peau de chagrin de Balzac.

Grâce à cette phrase emblématique du roman original, vous comprendrez mieux le titre de cette réécriture contemporaine. Alors, faut-il avoir lu La peau de chagrin pour en profiter pleinement ? Non. Justement, ce génial thriller philosophique et psychologique est un prétexte pour le découvrir.

Gageons qu’il fera des émules qui voudrons découvrir la « vraie » histoire de la peau de chagrin. Ce classique qui a tant marqué les esprit qu’une expression en a été tirée.

Ainsi, ce roman ado a tout pour lui : un suspense efficace, une histoire qui tient la route sur tous les aspects, une mise au goût du jour qui fonctionne à souhait (c’est le cas de le dire)…

Il ne vous reste plus qu’à découvrir cette merveille, elle vaut le détour !

Chronique : Les meurtres de Molly Southbourne

Une novella glaçante et géniale dans le plus pur style du roman d’horreur fantastique

Paru aux éditions Le Bélial’, Les meurtres de Molly Southbourne est une novella (ou court roman) de Tade Thompson. Ce court texte est parfait pour découvrir le style incisif et mémorable de son auteur…

Qui est Tade Thompson ? C’est avant tout l’auteur de la trilogie de SF Rosewater parue chez J’ai Lu dans la collection Nouveaux Millénaires. Outre son travail d’écrivain, il exerce en tant que psychiatre, dans le sud de l’Angleterre.

Ne jamais saigner sous peine de tout perdre

Très jeune déjà, Molly comprend qu’elle ne doit jamais saigner. Jamais.

Si elle saigne quand même, que ce soit d’une coupure, ou une éraflure même superficielle, elle doit mettre une compresse puis la brûler. Et vérifier que tout part en cendres. Sinon… le pire peut survenir pour elle et sa famille…

 Aussi étrange que génial

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas eu le plaisir de lire un roman de pure veine fantastique/horreur/science-fiction qui soit aussi génial.

Simple, immédiatement compréhensible bien que très mystérieux, on suit la vie millimétrée de la jeune Molly. Impossible pour elle de déroger à ces étranges règles, même dans un esprit de rébellion… les conséquences sont si terribles que c’en devient impossible.

La narration est nette, tranchée, chirurgicale. Elle m’a fait pensé à du Richard Matheson, que j’adore. Tade Thompson ne s’embarrasse pas de style, ce qui rend le texte encore plus nerveux. Et c’est ainsi qu’en très peu de pages, on se lance dans l’histoire un peu folle mais géniale de Molly Southbourne.

Je ne vous développerais pas plus l’intrigue pour des raisons évidentes. Mais c’est incroyable tout ce que l’auteur a réussit à développer en aussi peu de pages (à peine 100). Un univers d’anticipation alternatif où l’indice de fécondité est tombé au-dessous de 0.5 enfant par femme. En cent pages, il réussit également à nous conter toute l’enfance et une partie de la vie d’adulte de Molly.

Et en plus de tout cela, il réussit à y ajouter une intrigue plus vaste qui dépasse l’existence seule de Molly… c’est une réussite totale.

Si vous êtes à la recherche d’une pépite de l’imaginaire, la voici. Un roman coup de poing qui se lit d’une traite. Une histoire menée à la perfection… et un personnage fascinant. La recette fonctionne.

A tel point que cette histoire va être adaptée au cinéma, et qu’un deuxième tome sort très bientôt (annoncé pour mai, si le Covid-19 le permet) en librairie : La survie de Molly Southbourne. Une chose est certaine, ça va être explosif.

PS : Petit bonus sympathique, à la fin de l’ouvrage vous trouverez une interview très intéressante de Tade Thompson. Elle permet d’en apprendre plus sur la démarche de l’auteur et son œuvre au sens large.

La magnifique couverture de ce second opus des aventures de Molly. Signée comme toujours Aurélien Police.

Chronique Jeunesse : Pip Bartlett et la parade des licornes

Qu’y a-t-il de plus beau et de plus présomptueux qu’une licorne ? Des troupeaux entiers de licornes en compétition !

Véritable coup de cœur sur le blog, voici enfin le second tome des aventures délurées et 100% magiques de Pip Bartlett ! La seule personne sur Terre (à notre connaissance) à parler aux créatures magiques.  

Et cette fois-ci, c’est un roman doublé d’une enquête que nous allons découvrir…

Un concours à la renommée internationale

La tante de Pip est vétérinaire pour créatures magiques. Alors, quand elle doit se rendre à l’événement le plus important rassemblant quantité d’animaux magiques, c’est le paradis pour Pip ! Surtout quand elle apprend qu’il y aura l’un des concours les plus prisés existant pour les licornes le Triple Trident !

Mais un danger guette les magnifiques licornes de concours… quelqu’un en veux à leurs beaux atours. Mais qui donc ? Et pourquoi ? Seule la curiosité et le don unique de Pip sauront venir à bout de cette série de méfaits rendant les licornes hystériques et terrifiées.

Une suite réussie, on en redemande !

Ce second tome de série est absolument parfait. Comme dans le premier opus, l’histoire est savamment dosée entre aventure et suspense. On lit avec plaisir ces nouvelles aventures de Pip et de son ami Tomas (éternel allergique à toutes les créatures magiques !). Et SURTOUT, on retrouve la licorne la plus parano de toute l’histoire des créatures magiques : Regent Maximus. Il est terrifié par absolument tout : son ombre, les bruits un peu trop forts, la poussière, le foin, les murs… Il est ingérable. Et franchement drôle pour les jeunes lecteurs qui liront ses nombreux déboires. Dans le tome précédent, ce n’était rien !

Encore une fois, l’intrigue sert également de prétexte à découvrir de nouvelles créatures magiques, dangereuses ou toutes mimis. Une en particulier gagnera le cœur d’un de nos héros… et le notre par la même occasion, même si cette espèce n’est pas spécialement belle ou intelligente.

C’est donc un second tome très sympathique auquel nous avons à faire ! Je ne peux que vous conseiller les deux tomes de la saga Pip Bartlett. Ils sont géniaux, drôles, ne se lisent pas nécessairement dans l’ordre pour s’apprécier… J’ai adoré plonger dans cet univers mignon, drôle et loufoque. Il a tout pour plaire aux enfants entre 9 et 10 ans !

Alors, à quand la parution d’un troisième tome ? Ou même la sortie d’un bestiaire original issu de l’univers de Pip Bartlett ?

Chronique jeunesse : Wicca – Le manoir des Sorcellage

Un roman qui tente de faire la part belle à l’univers en vogue de la sorcellerie… est-ce que ça la magie prend ?

Marie Alhinho est une autrice pour la jeunesse qui n’en est pas à son premier coup d’essai. En effet, elle a déjà publié chez Poulpe Fiction (la collection de romans pour les 8/10 des éditions Gründ) la série Orphéa Fabula.

Avec Wicca, elle nous propose cette fois une plongée dans l’univers de la magie et de ses nombreux codes. L’illustration de la couverture est signée par la talentueuse Diglee, celles de l’intérieur (tout aussi belles et réussies) sont quant à elles signées par Manon Bucciarelli (elle réalise notamment des couvertures pour les éditions NIL ou encore 10/18, on reconnait immédiatement son trait).

Une pierre disparue, une protection qui faiblit, un manoir en danger

Bienvenue dans la famille Sorcellage, où la magie se pratique aussi couramment que vous allumez votre ordinateur à la maison. La magie imprègne la maison (qui a d’ailleurs son petit caractère) et ce qui l’entoure… Et autant de pouvoir concentré en un espace, cela attire bien des convoitises… C’est pour cela que le manoir des Sorcellage est protégé par un antique cercle de dorderins (galets de granit géants, nommées aussi « pierres sottes »). Et quand l’une des pierres magiques disparaît, c’est tout l’équilibre et la sécurité de la maisonnée qui sont en dangers !

C’est à Avril et son frère Octobre de jouer pour protéger leur maison de tous les nuisibles ayant senti la disparition de la pierre… sans oublier leur meilleure amie Nour, qui ignore tout des pouvoirs magiques de ses deux amis.

Une histoire très classique où l’on peine à rester captivé

Wicca a beau avoir le bon mélange d’ingrédients, la magie ne prend pas. Pourquoi ? De mon point de vue, c’est à cause du côté un peu trop « scolaire » dans le déroulement de l’histoire. Situation initiale, puis élément perturbateur, personnages par trop classiques et assez peu aisés à dissocier car peu de personnalité…

J’ai été déçue d’être déçue. C’est dire à quel point je croyais que j’allais aimer Wicca. Je pensais peut-être découvrir quelques notions de la mythologie wiccane, mais rien (en dehors d’une mention rapide sur le livre des ombres comme étant un ouvrage que tous les sorciers wiccans possèdent et étoffent au fil de leur expérience personnelle – oui, comme dans Charmed)).

L’histoire suit son déroulé très classique, on découvre peu de choses sur l’univers que nous propose l’autrice, et il manque un ciment cohérent qui rendrait le livre vraiment attrayant.

C’est donc une lecture très (trop) classique, même pour les enfants qui aiment le genre fantastique, je pense que cet ouvrage est dispensable. Dommage que le contenu ne soit pas à la hauteur du si joli contenant…

Une des très belles illustrations intérieures de l’ouvrage…

Actualité éditoriale : Cassidy Blake, un kit de presse qui donne envie de soulever le voile…

Il est sorti il y a à peine un mois en librairie, mais j’avais reçu en amont un très beau kit de presse que je me dois de vous montrer, car il est parfaitement dans l’esprit de l’ouvrage ! Lumen a pensé à tout dans les moindres détails…

Avec l’ouvrage, il y avait une carte d’Edimbourg et tous les lieux emblématiques du roman où la jeune Cassidy va rencontrer nombre de fantômes et esprits plus ou moins dangereux.

De plus, une magnifique carte joliment imprimée nous présente la corneille écarlate, créature mystérieuse et dangereuse que l’on va découvrir au fil des pages…

Ci-dessous, le poème qui raconte la légende qui l’a vue naître… avouez que ça donne des frissons… On aimerait pas entendre sa douce voix, encore moins si on est un enfant.

Et cerise sur le gâteau, la carte que je vous ai montré au début n’avait pas révélé tous ses secrets ! En effet, il y a une carte sous la carte, avec des annotations de Cassidy elle-même sur les aventures qu’elle a vécues à Edimbourg… Bien joué, car c’est fait de façon discrète et on ne la voit pas au premier abord.

Difficile de prendre une photo correcte d’une carte fluorescente, mais c’est l’une des meilleures que j’ai pu prendre (temps d’exposition assez long, donc impossible de bouger ni même de respirer pour ce cliché) !

Il ne me reste plus qu’à vous promettre pour très bientôt la chronique de Cassidy Blake – tome 1 – chasseuse de fantômes !