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Chronique : L’épreuve de l’ange

L'épreuve de l'angeUn Anne Rice peu convaincant…

Anne Rice est une auteur que l’on ne présente plus, grâce a ses écrits vampiriques contemporains. Elle a remit la légende des monstres aux dents longues d’actualité avec ses Chroniques des vampires comprenant notamment Entretien avec un vampire ou encore La reine des damnés. Elle a également écrit La saga des sorcières.

Avec la série en deux tomes Les Chansons du Séraphin, Anne Rice explore l’univers des anges… L’épreuve de l’ange est le second ouvrage. Son dernier roman en date sorti en France est Le Don du Loup, sorti aux éditions Michel Lafon en septembre dernier.

Voyage dans le Rome du XVIème siècle

A peine débarqué dans le monde de la Renaissance au bout de quelques dizaines de pages, il est difficile de s’immerger dans les problématiques du héros, Toby O’Dare (qui est un ancien tueur à gages). Ce dernier doit remplir la mission de Malchiah (son ange gardien) qui est d’innocenter un jeune homme soupçonné d’un des pires maux de l’époque : la sorcellerie.

Soupçons faussement orientés, histoires d’esprits… Toby va devoir élucider cette affaire sans se brûler les ailes…

Une aventure peu convaincante

L’immersion dans la belle ville de Rome à l’époque de la Renaissance a beau être bien faite, il est difficile d’accrocher à l’intrigue proposée. Simple et tirant sur des ficelles bien grosses, la surprise n’est pas au rendez-vous.

Les personnages manquent d’attraits et de charisme, le fil du roman se perd trop facilement… bref, ce second volume n’est pas convaincant.

En conclusion, cet ouvrage est une déception quand on sait de quoi est capable Anne Rice en terme de personnages crédibles et captivants. Les deux tomes constituant Les Chansons du Séraphin paraissent bien légers comparé à ses écrits précédents. Dommage, l’idée de traiter la thématique des anges était plaisante…

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Chronique Jeunesse : Le chant de la Grande Rivière

Le chant de la grande rivièrePremier roman de l’auteur anglais Tom Moorhouse, Le chant de la Grande Rivière inaugure une toute nouvelle collection de romans chez Hélium : Fiction Nature. Au rendez-vous : des histoires racontées du point de vue des animaux, des aventures et la découverte d’espèces dont le mode de vie est souvent méconnu. Ici, nous découvrons les campagnols dans leur habitat naturel, ainsi que les nombreuses péripéties qui les conduirons toujours plus loin de leur territoire.

Tom Moorhouse travaille dans le département de zoologie de la prestigieuse Université d’Oxford. Il a déjà publié de nombreux ouvrages, mais ces derniers étaient tous à visées universitaires. Le Chant de la Grande Rivière est sa première fiction. Il apprécie la vie au plus près de la nature, et les escapades en montagne ou en forêt font pour lui partie de son quotidien.

Un second tome est déjà en préparation pour courant 2014 en France… !

Il était dans une fois dans un terrier, une portée de campagnols…

Ainsi commence notre roman, paisiblement, au bord de la rivière et de son doux chant glougloutant et rassurant… Mais la paix ne va pas tarder à disparaître à cause de l’apparition d’un monstre qui dévore les campagnols et d’autres habitants alentour. Quelle st donc cette créature étrange et terrifiante que tous redoutent ? En tout cas, certainement pas un des prédateurs habituels des campagnols que sont les chouettes et renards. Il s’agit d’autre chose, quelque chose de plus gros, dont personne n’a jamais entendu parler.

Un roman d’aventure au plus près de mère Nature et de ses petits habitants

Dans ce roman riche en actions, nous suivons les pas d’une famille de quatre frères et sœurs campagnols, à la recherche d’un nouveau foyer : Sylvan, Orris, Fern et Aven. Tous les quatre ont chacun leur petit trait de caractère : Sylvan a la bougeotte au point de risquer parfois d’être vu par certains prédateurs, Orris est plutôt pantouflard et ronchon…etc.

Tout ce petit monde va prendre beaucoup de risques pour trouver ce fameux nouveau foyer. En effet, impossible pour eux de s’incruster sur le territoire d’un autre campagnol, certains ont étés tués pour moins que ça. La dure loi de la nature est en marche, et seuls les plus forts survivront…

Rencontres inattendues et personnages mémorables (je pense notamment à Fodur, qui n’est pas un campagnol et qui parle d’une façon très différente de nos héros ; son langage est très succinct mais il arrive à faire passer beaucoup de sentiments de façon simple), l’histoire a beau être très traditionnelle, on ne s’ennuie pas.

En effet, le petit plus de cette histoire, c’est qu’elle est écrite par une personne qui connaît réellement les animaux et leur mode de vie. Ici, toute l’intrigue est basée sur cela : leur nourriture, les nids dans lesquels les campagnols pourront s’épanouir, leur relation entre eux, leur prédateurs…

Le Chant de la Grande Rivière est donc un premier roman réussi et bien sympathique. On a hâte de voir ce que Tom Moorhouse va nous concocter dans le second opus des aventures de Sylvan et de sa petite fratrie. Une chose est certaine, c’est un bon roman dans le genre pour initier les jeunes lecteur à ce style de lecture où les héros sont des animaux avec des problèmes à leur échelle.

Espérons que ce livre n’est que le prémisse d’une suite plus dense en notions naturalistes et anecdote sur cette espèce méconnue que sont les campagnols ! Parfait dès l’âge de 9-10 environ.

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Chronique : Les petits pains de la pleine lune

Les petits pains de la pleine luneIntemporel, magnifique et captivant, un roman qui montre toute la force et la poésie des écrivains asiatiques.

Traduit du coréen par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, ce roman atypique est paru aux éditions Philippe Picquier en janvier 2011, dans leur collection jeunesse.

Mais ne vous méprenez pas, quand on dit « jeunesse » ici, il faut tout de même penser à des lecteurs de quatorze ans et plus, de part les thématiques traitées et la façon dont elles sont abordées.

L’auteure, Gu Byeong-mo, est née à Séoul en 1976. Elle a fait des études de littérature coréenne et a été éditrice avant d’écrire. Etre auteure est pour elle un rêve devenu réalité quand elle a remporté la seconde place du Changbi Prize for young-adult Fiction avec Les petits pains de la pleine lune (The Wizard Bakery en langue originale). Il s’agit de son premier roman traduit en France. Le second est sorti en mai 2013 sous le titre Fils de l’eau (éditions Picquier), et s’adresse cette fois-ci à un lectorat adulte.

Comment croiser l’histoire d’une étrange boulangerie et celle d’un jeune garçon malheureux dans sa propre famille ?

Tout commence quand un jeune garçon débarque essoufflé dans la boulangerie de son quartier : « Cachez-moi s’il vous plaît » sont ses premier mots. Mais que s’est-il donc passé pour qu’il puisse trouver refuge… dans une boulangerie ?

L’histoire de notre jeune narrateur (dont on ne saura d’ailleurs jamais le nom) est aussi triste qu’étrange. Abandonné par sa mère quand il était enfant en plein milieu d’une immense gare, cette dernière s’est ensuite suicidée. Par la force des choses, bien après ce drame familial, et sans aucun événement déterminant, il est devenu bègue.

Entre temps, son père s’est remarié avec une femme : Madame Bae. Cette dernière avait déjà une fille : Mouhui. Les relations qu’entretiennent cette petite famille recomposée sont dénuées de sentiments : son père semble s’être marié pour avoir du linge propre et plié tous les jours, des repas prêts le soir quand il rentre (très tard) du travail.

Mme Bae elle, prend de plus en plus de place dans la maisonnée au fil du temps, comme si elle avait peur que son beau-fils réclame la moindre chose au désavantage de sa propre fille, Mouhui. Notre héros se retrouve à rester dans sa chambre pour ne pas être tourmenté.

Les contes de fées comme références intemporelles

L’auteure a voulu faire une référence permanente aux contes de fées avec son roman, en particulier avec le conte Hansel et Gretel (comme elle le dit elle-même) et la boulangerie magique. Mais une terrible belle-mère, cela n’est pas sans rappeler d’autres contes de fées, chose que Gu Byeong-mo tient à le souligner à travers son récit :

« Tu es encore très jeune, tu aimerais croire aux contes de fées, mais tu sais que ce ne sont que des histoires. La belle-mère de Cendrillon n’existe absolument pas, ni celle de Blanche Neige. »

En effet, les époques changent, mais l’homme et sa nature eux, restent immuables : jalousie, haine, méchanceté sont des sentiments universels et intemporels. C’est pour cela qu’existe Wizard Bakery, l’étrange boulangerie de quartier de notre narrateur.

Les petits pains de la pleine lune (korean version)Du merveilleux culinaire au menu

Même si cela n’a pas de réel terme, j’aime à classer les romans traitant d’imaginaire et de nourriture dans une catégorie particulière : la fantasy culinaire (pensez à Charlie et la chocolaterie, Madame Pamplemousse et ses fabuleux délices, La pâtisserie Bliss, etc). Les petit pains de la pleine lune en fait partie, et chose unique, il s’adresse aux adolescents, au contraire des autres ouvrages destinés à des lecteurs entre huit et dix ans.

Les descriptions des produits proposés par Wizard Bakery sont absolument fascinants (et terrifiants aussi) : entre la poésie et la magie, on se laisse entraîner dans un monde d’odeurs et de plaisirs mêlés.

En effet, les produits proposés ne sont pas destinés à tout le monde, mais à un public averti. Parmi les produits existants : Macarons de la mémoire aux amandes, Moka éternel au café ou encore Flan porte-bonheur… autant de produits censés aider certaines personne en bien… ou en mal. Une chose est sûre, on adorerait être à la place du héros et découvrir les recettes étranges du sorcier-pâtissier tenant la boulangerie !

Peut-on changer son avenir si on le connaît à l’avance ? Et surtout, le voudrions-nous ? La réponse est loin d’être simple… Gu Byeong-mo nous propose ici un roman réfléchi et profond sur l’innocence et l’enfance disparue à travers un imaginaire unique.

Les petits pains de la pleine lune pocheLoin de se cantonner au genre fantastique, Les petits pains de la pleine lune séduira également par la réflexion qu’il offre sur le nature de l’être humain, ses aspirations, mais également ses vices… Un roman âpre, sans compromis et rarement doux qui met des mots simples et vrais sur les réalités de la vie, qu’elles soient agréables… ou non.

Mémorable, à mettre entre les mains de tous les lecteurs dès quatorze ans environ, pour tous les lecteurs qui voudraient s’émerveiller tout en restant ancré dans notre monde contemporain. La sortie en format poche est pour novembre, (cf couverture ci-dessous), alors n’hésitez pas à croiser la route de cette étrange boulangerie, à la croisée des chemins et des imaginaires.

Chronique Jeunesse : Azami, le cœur en deux

Azami, le coeur en deuxMarc et Isabel Catin sont mari et femme dans la vie. Ils écrivent ensemble depuis de nombreuses années. Pour écrire ce roman à l’ambiance à la fois ancrée dans les traditions nippones et la modernité occidentale, ils se sont rendus au Japon.

Azami, le cœur en deux est paru aux éditions Nathan en juin 2012 et nous parle de la découverte de la France et de ses mœurs à travers les yeux d’une jeune japonaise, Azami.

Un choc des cultures est en marche

Azami est une adolescente japonaise qui vit avec sa grand-mère dans les traditions que cette dernière lui a transmises ; esprits protecteurs, superstitions, tout cela est le quotidien de la jeune fille. Obâsan (mot japonais pour grand-mère) s’occupe d’Azami comme si elle était sa mère, son père n’étant jamais présent pour elle, tant il travaille comme un fou. Elles vivent au pied du mont Kaïdo, là où les croyances populaires et les légendes ont encore prise, loin de la folie des grandes villes.

Alors quand le père d’Azami lui annonce qu’elle part pour Paris avec lui pendant ses vacances, la surprise est totale. Aussitôt, c’est l’euphorie pour Azami, elle qui s’est vue offrir des cours de français par son père depuis de longues années, elle va enfin avoir l’occasion de le parler.

Ainsi commence l’aventure occidentale d’Azami, qui quitte pour quelque temps sa tendre grand-mère et son mode de vie hors du temps pour une adolescente de notre époque. Place à la vie parisienne et à ses lumières… !

Une découverte culturelle détonante

Quand Azami débarque en France, c’est tout un nouveau monde qui s’ouvre à elle : différent, très ouvert, parfois même désinhibé par rapport à celui qu’elle connaît.

Elle se fait une amie en la personne de Myo chez qui elle loge (ses parents sont des amis de son père). Myo est une adolescente de son âge, parisienne jusqu’au bout des ongles, c’est elle qui va l’initier aux habitudes de la capitale et au mode de vie d’un adolescent « normal » de notre époque.

Amitiés, premiers flirts, Azami va en découvrir beaucoup sur elle-même et sa façon d’être… y compris des parties d’elle qu’elle n’aurait peut-être pas voulu voir poindre.

Ce choc des cultures sera parfois violent pour Azami, qui aura du mal à comprendre la relation parents-enfants telle qu’elle est en occident, la notion de respect des aînés ayant y étant diamétralement opposée.

De même, la relation parfois dominante et cruelle qui règne entre les ados sera également pour elle une source d’incompréhension…

Nous croisons une certaine quantité de stéréotypes dans ce court roman, laissant parfois les personnages à un niveau parfois trop caricatural, notamment la jeune Myo et ses répliques un peu trop impersonnelles. Cependant, l’histoire d’Azami nous rend curieux et avide de savoir vers quoi elle tend, elle qui voit se profiler un choix cornélien entre deux univers que tout oppose.

Le petit plus de ce roman est son côté légendes nippones ou le fantastique prend très légèrement le pas sur le réel. La grand-mère qui essaye de contenter les esprits de l’ordinateur de sa petite-fille pour qu’il fonctionne donne lieu à des scènes amusantes. De même, le personnage de Betobeto-san, un esprit protecteur qui collera Azami tout le long de son voyage est lui aussi très attachant, dans tous les sens du terme.

Au final, Azami, le cœur en deux est un roman sympathique pour les jeunes lectrices à partir de treize ans. Il permet de découvrir brièvement la culture japonaise ainsi que ses traditions en y mêlant un peu de romance et de réflexion. Un bon moment à passer en compagnie d’une héroïne attachante même si l’on aurait apprécié un roman un peu plus dense et moins éphémère.

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Chronique comics : Marineman – Tome 1 – Une question de vie ou de mer

MarinemanMarineman, un nouveau super-héros sur lequel il faudra compter.

Paru en juillet 2012, Marineman est un comics créé par Ian Churchill. D’origine anglaise, Ian Churchill est un auteur qui a travaillé chez Marvel Comics, il a notamment apporté sa contribution à la série X-men.

Dans ce premier tome français, nous découvrons les six premiers chapitres des aventures d’un nouvel héros… rafraichissant !

Un passé en eaux troubles

Steve Ocean, surnommé Marineman est un homme aussi fascinant que connu. Océanographe reconnu, il possède même sa propre émission afin de sensibiliser le public à la préservation de l’écosystème marin. Il a d’ailleurs de très nombreuses fans grâce à cela.

Mais bien loin de s’intéresser à des bagatelles, Steve Ocean poursuit ses travaux de biologiste marin, mais également sa quête d’identité… En effet, notre héros est doté de capacités hors du commun : il n’a pas besoin d’oxygène sous l’eau, possède une force incroyable et bien d’autres choses encore. De son enfance, il ne se rappelle rien, sinon que ses parents adoptifs l’ont trouvé au bord de la mer.

Alors, le jour où malencontreusement il sauve la vie de son meilleur ami en usant de ses pouvoirs, c’est la catastrophe. En effet, l’événement a été filmé, et Steve Ocean va devenir un super-héros aux yeux de certains, un monstre pour d’autres… Ainsi commencent les aventures et les révélations en cascades concernant Marineman et son nébuleux passé…

Un bon comics, comme on les aime

Sous ses airs de bon garçon un tantinet benêt, Marineman est un héros avec une vraie histoire et une profondeur certaine. Son passé, peu à peu exhumé, est bien plus sombre que ce que l’on pourrait imaginer en début de lecture… On retrouve dans ce comics tous les codes qui font le genre : un héros qui ignore ses origines, orphelin, et qui se découvre des ennemis dont il ignorait jusqu’à l’existence même…

L’intrigue est très bien construite, les personnages aisément reconnaissables, leur caractéristiques physiques étant bien traitées en ce sens. La plupart d’entre eux ont d’ailleurs des membres exagérément disproportionnés, Marineman possède un torse immense, de même que la femme lieutenant Charlotte Greene… un trait original propre à certains personnages principaux.

Au niveau du graphisme et des couleurs, Marineman est un comics de qualité. Les traits sont beaux et propres, les couleurs magnifiquement travaillées. Un vrai plaisir des yeux.

Enfin, l’objet-livre en lui-même est également une raison de plus d’être satisfait : couverture rigide et impression de qualité sont au rendez-vous.

En conclusion, ce premier volume des aventures nautiques de Marineman est passionnant et donne envie de ses plonger corps et âme dans la suite… Le second tome n’est pas paru France pour le moment, nous l’attendons avec impatience ! Cela semble toutefois mal engagé, la suite n’étant même pas sortie dans le pays d’origine du comics

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Marineman inside 02

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Actualité éditroriale : Les nouveautés de fin d’année de la collection R (partie 1)

IMG_2344Après un an et demi d’existence, la collection R organisait une petite soirée pour présenter ses nouveautés de fin d’année (et un tout petit bout de 2014).

Au programme, des suites de séries, des nouveautés… et cela dans de nombreux répertoires et styles différents ! Comme le disait Glenn Tavennec, le directeur de la collection : « R n’est pas une collection de genre », et il le confirme par les nouveautés surprenantes qui nous attendent.

De plus, R est la seule collection à être autant à l’écoute des blogueurs et lecteurs ; l’idée étant de casser la relation souvent trop distante qui réside entre l’éditeur et son public. Un concept qui fonctionne : la collection ayant maintenant plus de 7500 fans sur Facebook et beaucoup de sites et blogs s’enthousiasmant à chaque annonce concernant une de leurs nouveautés… zoom sur des qui nous font envie !

IMG_2345Night School – Tome 3 – Rupture

A paraître en octobre prochain, il s’agit du troisième de la série sur cinq au total. Ecrit par une auteure ayant travaillé dans les renseignements centraux, C.J. Daugherty sait de quoi elle parle quand elle aborde le sujet d’associations secrètes issues de grandes écoles.

Chronique du tome 1Chronique du tome 2

Quatrième de couverture : Inconsolable depuis la mort de son amie et sous la menace constante d’un espion qui rôde incognito à Cimmeria, Allie Sheridan accuse le coup. Et elle n’est pas la seule à perdre les pédales, tout semble s’effondrer autour d’elle : amitiés, amours et certitudes. L’école sombre peu à peu dans les sables mouvants de la paranoïa et de la suspicion, tous les étudiants sont dorénavant considérés comme des coupables jusqu’à preuve du contraire. Cette fois-ci, Nathaniel n’a plus besoin de leur faire du mal, les occupants de Cimmeria s’en chargent très bien tout seuls…

IMG_2346La trilogie de braises et de ronces – Tome 2 – La couronne de flammes

Nous avions chroniqué et aimé le premier tome de cette série de fantasy orientale envoûtante. La trame de l’histoire semblait ordinaire au début, mais l’héroïne, princesse obèse de son état va nous surprendre par ses actes et son caractère.

Après une année et demie d’attente, on aurait pu penser que l’éditeur avait oublié ce début de série qu’il avait amorcé… bien au contraire. Espérons que cette suite sera à la hauteur du premier opus !

L’actu : relookage de la couverture du premier tome avec jaquette et sortie du second livre pour le mois d’octobre. Les nouvelles couvertures ont étés révélées, même celle du troisième tome, dont la date de sortie n’est pas encore annoncée. Elles sont signées par un artiste designer de renom : Larry Rostant, qui a réalisé les couvertures anglaises de la série Game of Thrones (Le Trône de Fer), rien que ça.

Chronique du tome 1 de la Fille de Braises et de Ronces

IMG_2347Quatrième de couverture : Devenur héroïne malgré elle, Elisa a mené son peuple à la victoire grâce au pouvoir de sa Pierre Sacrée en terrassant une armé menée par des sorciers tout-puissants, les Animagi. Le trône de Brisadulce lui revient de droit, mais les membres de la cour complotent contre cette reine de dix-sept ans. Elisa échappe à plusieurs tentatives d’assassinat et ne peut accorder sa confiance à personne. La mort dans l’âme, elle prend conscience qu’elle doit s’unir à un seigneur de Brisadulce pour asseoir son autorité. Suivra-t-elle la voie de la raison quand ses sentiments à l’égard d’Hectore sont de plus en plus fort ?

Pour conquérir le pouvoir dont elle a désespérément besoin afin d’accomplir sa destinée d’Elue, Elisa part à la recherche d’une source puissante illimitée, le mythique zafira. Une quête périlleuse qui l’entraînera dans un extraordinaire jeu de piste par-delà les océans.

Titre du troisième tome à paraître : Le royaume des larmes.

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Chronique : Les Orphelines d’Abbey Road – Tome 2 – Le monde d’Alvénir

Les orphelines d'Abbey Road 02Une suite déstabilisante faisant échos aux grands classiques du registre fantastique

Nous retrouvons Joy, Ginger, Margarita et les autres jeunes filles pour une nouvelle aventure beaucoup plus fantastique que la précédente…

Audren, l’auteure de la série, continue à écrire la suite des aventures des Orphelines. Le tome trois de la série est déjà programmé pour septembre prochain.

Incursion en territoire 100% imaginaire

Joy avait déjà pu voir les bribes du monde d’Alvénir en allant chercher un remède pour son amie dans une source magique, mais il s’agit maintenant d’un tout autre voyage.

En effet, la sœur de Lady Bartropp part à sa recherche, cette dernière ayant disparu dans ce monde parallèle et brumeux. Mais les choses vont très vite se compliquer.

A peine arrivée, Lady Bartropp est frappée d’amnésie et Joy se retrouve séparée d’elle. Leur aventure commence mal, et ça n’est pas près de s’arranger quand on lui demande de passer tour à tour les trois épreuves aux intitulés mystérieux…La première d’entre elle consistant à… calambrer.

Mystérieux, illogique et déconcertant

Ce second tome est très différent du premier, où il y avait une progression dans l’arrivée de l’imaginaire. Ici, point de transition, on plonge dans la marmite du surréaliste tout de suite, et cela pendant tout le roman. Déstabilisant, ça l’est en effet, de même que pour nos héros, aussi perdus que nous dans cet univers aux lois aussi étranges qu’incompréhensibles.

On sent les échos d’un univers imaginaire aux références riches, notamment concernant l’œuvre de Lewis Carroll, Alice au Pays des Merveilles ou encore la mythologie grecque.

Ce passage abrupt d’un univers à un autre l’est un peu trop à mon goût. On suit les pérégrinations de nos personnages, mais sans rentrer à fond dans une intrigue aussi prenante que le premier tome.

Mystères, mots inconnus, personnages au comportement étrange, tout cela est voulu et assumé par l’auteur, mais ne permet pas de s’immerger parfaitement dans l’intrigue…

Ce second opus était donc très étrange par rapport au premier, qui avait su doser les genres. On fait une overdose d’imaginaire avec le monde d’Alvénir, trop évanescent, trop étrange, nous laissant sur notre faim. On attend toutefois avec curiosité de voir comment la suite pourra bien être traitée par l’auteur, en espérant que l’équilibre historique/imaginaire sera plus efficace.

4/10

Chronique : La Maison Sans-Pareil – Tome 1 – L’oiseau Noir

La maison Sans-Pareil 01Un inclassable qui laisse un sentiment à la fois curieux et plaisant

Premier roman de l’anglais Elliot Skell traduit en France, la Maison Sans-Pareil est une courte série de deux ouvrages, tous les deux parus aux éditions Flammarion.

A la fois fantastique et étrange, la Maison Sans-Pareil regorge de nombreux secrets que même ses habitants ignorent… si vous voulez les découvrir, il va falloir en pousser les portes… !

Tout commença avec un Capitaine qui débarqua…

…avec une idée et un trésor. Son idée était bien simple : faire construire un château, mais un château comme nous n’en avons jamais vu, immense, gigantesque, tellement grand que plusieurs générations ne suffiraient pas à découvrir toutes les pièces qu’il renferme. Et ce qu’il se passa. Le château fut construit, et à l’époque où l’histoire nous est contée, de nombreuses générations ont déjà passées. Le Capitaine est devenu légendaire, et ses descendants vivent encore dans l’opulence de son trésor dont on ignore la source. A chaque génération, un nouveau capitaine « gère » la famille Capelan.

Nous suivons les pas d’Omnia Capelan, une excentrique comparée à tous les autres membres de son immense famille. En effet, les Capelan ont une remarquable aptitude à la non curiosité et à la fainéantise. Alors quand le Capitaine de la Maison Sans-Pareil disparait, personne ne se pose beaucoup de question hormis « qu’y aura-t-il au prochain repas ? ». Mais Omnia sent qu’il y a plus qu’une mort naturelle derrière cette disparition et sa curiosité l’emporte sur la prudence… Et c’est seule qu’elle devra se débrouiller, tous les autres Capelan ne s’occupant bien trop que d’eux même…

La maison Sans-Pareil 01 englishUn univers atypique qui laisse un sentiment d’étrangeté

De par son style et la façon dont l’histoire est mise en valeur, la Maison Sans-Pareil nous offre un roman bien différent de ceux auxquels nous sommes habitués.

En effet, bien que l’intrigue soit déjà vue, la façon dont elle est traitée l’est beaucoup moins. On évolue dans un monde où les lois que l’on connaît n’existent pas, le monde extérieur nous reste inconnu. Les traditions étranges qui régissent la vie des Capelan font loi, et rien ne saurait les supplanter.

Il faut reconnaître que cette approche en huis-clos mais à une aussi grande échelle est assez déstabilisante. On se sent perdu dans les premiers chapitres, ne sachant absolument pas où veux nous mener l’auteur… Mais peu à peu, on prend ses marques, jusqu’au point de vouloir explorer nous-mêmes cette Maison Sans-Pareil (qui serait plutôt un château aussi grand qu’une montagne).

Belles descriptions, fourmillement d’anecdotes et de faits aussi inutiles que fascinants, vous saurez pourquoi le plancher d’une des salles est penché, ou encore pourquoi certaines sont condamnées. On aurait apprécié une ébauche de plan concernant cet édifice, même si il semble assez rapidement être difficile à cartographier.

La Maison Sans-Pareil mélange avec efficacité deux genres qui plairont sans trop de difficulté à un jeune public (dès 11-12 ans), le tout avec une écriture de qualité. Le côté policier résidant dans la fameuse disparition du Capitaine et d’autres découvertes en tiroir ; le fantastique étant dans l’existence même de ce château incroyable.

Même après avoir apprivoisé ce premier tome, impossible de se départir de ce sentiment de mystère qui nous enveloppe. C’est à la fois plaisant, tout en laissant une impression diffuse et difficile à expliquer, en tout cas, le but est atteint : c’est unique. Affaire à suivre avec le second et dernier tome : L’homme au masque, où l’on espère avoir les réponses aux milliers de questions qu’ont suscité ce livre.

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Chronique Jeunesse : La Quête des Livres-Mondes – Tome 3 – Le livre du temps

La quête des livres-monde 03Suite et fin de l’épopée… au Pérou !

Carina Rozenfeld est une auteure française spécialisée dans l’imaginaire. Elle écrit aussi régulièrement des scénarios de dessins animés.

Elle a notamment écrit la trilogie Les portes de Doregon, Les clefs de Babel ou encore la duologie Phaenix. La Quête des Livres-Mondes est une trilogie, les deux premiers tomes avaient étés édités pour la première fois par les éditions Intervista avant d’être repris par l’Atalante quelques années plus tard.

De l’imaginaire fortement ancré dans le réel

Suite et fin pour les aventures de nos aventuriers ailés avec l’ultime Livre-Monde à trouver. Le plus difficile des jeux de pistes s’annonce pour dénicher ce dernier trésor, et les embûches sont de plus en plus nombreuses : la santé d’Eyver se dégrade, la menace de l’Avaleur se fait de plus en plus présente et surtout… le temps sera leur ennemi.

Le Pérou sera donc la destination finale de nos héros… cette fois, c’est leur méninges qu’ils vont devoir utiliser, bien plus que leur force ou leur courage. Ainsi partons-nous à la découverte des géoglyphes de Nazca, ces étranges figures tracées à même le sol il y a de cela des milliers d’années (leur création est estimée autour de 500 av. JC et 500 après JC).

Un mélange astucieux permettant la découverte d’un patrimoine culturel mondial tout en nous plongeant dans l’imaginaire.

Une série réussite en tout point

Ce troisième et dernier opus nous conforte dans le fait que cette série est réussie aussi bien dans son écriture que dans son enchaînement d’actions. La trilogie est cohérente, addictive, nous laissant tantôt rêveurs tantôt inquiets…

Une chose est certaine, Carina Rozenfeld sait éveiller les émotions de ses lecteurs sans jamais les laisser tomber dans la platitude. L’histoire a beau être traditionnelle dans son déroulement et dans son histoire, la mise en scène est efficace et on se laisse prendre avec plaisir dans cette Quête.

On appréciera avec un franc plaisir ce tome-ci pour son côté « exotique » et nouveau, nous permettant de découvrir une autre culture. Un rythme et un lieu d’intrigue similaire aux deux premiers livres était l’écueil dans lequel il ne fallait pas tomber, et il a été parfaitement contourné.

C’est avec regret que l’on quitte Zec et Eden ainsi que tous leur compagnons, tous plus attachants les uns que les autres. L’essentiel n’étant pas ici l’histoire, dont on peu pressentir la conclusion, mais bien la façon dont elle nous est contée : parfaitement et avec passion. On s’évade, on oublie ce qui nous entoure, et c’est ce que l’on demande à un livre… non ?

Chronique : Lune Mauve – Tome 1 – La disparue

Lune Mauve 01Un roman fantastique où le côté réaliste est maitrisé avec talent… !

Premier roman de Marilou Aznar, Lune MauveLa Disparue est le premier tome d’une trilogie fantastique se déroulant à notre époque. Une histoire bien ancrée dans le réel, mais où il est également question d’un autre monde…

Le second tome de la série, L’héritière, est sorti le 2 mai dernier. Le troisième paraîtra quant à lui en octobre prochain sous le titre L’affranchie.

Premiers pas dans le monde chic et cruel d’une école privée parisienne

Séléné Savel est une jeune fille atypique dans le monde des adolescents de notre époque. Elle n’a été élevée que par son père, sa mère ayant disparu il y a des nombreuses années. Complètement déconnectée par rapport aux jeunes de son âge, elle n’a jamais eu de téléphone portable, ni même d’ordinateur, les livres ayant étés son seul réconfort.

La Bretagne est sa terre depuis toujours, mais les choses vont changer : son père a décidé que pour son avenir, elle devait intégrer une école de renom : l’établissement Darcourt… à Paris.

Darcourt… un établissement privé, élitiste et très difficile à intégrer dans tous les sens du terme. C’est dans cette jungle parisienne et cruelle qu’est lancée Sélénée, avec peu d’armes pour contrer les pièges de l’adolescence. Mais ce grand changement ne va pas aller sans un autre bouleversement plus important encore… des éléments concernant sa mère vont peu à peu refaire surface dans sa nouvelle vie…

Un roman dépeignant l’adolescence avec justesse

Le petit monde de Darcourt dans lequel Séléné tente d’évoluer est magnifiquement dépeint par Marilou Aznar. A croire qu’elle a évolué elle-même dans une école privée parisienne ultra-sélective, et pourtant non ! (cf interview de l’auteure sur le site).

On a qu’une seule envie, voir comment les liens ténus qu’elle entretien avec quelques élèves vont se développer, qui va devenir un ennemi, etc.

Personnellement, j’ai trouvé cet aspect réel du roman bien plus prenant que l’intrigue de fond fantastique tant il est réussi. Ce besoin d’être connu et reconnu par ses pairs quand on est adolescent peu parfois amener à se brûler les ailes, et ce que nous illustre avec art Marilou Aznar.

Un roman à classer dans le genre fantastique malgré tout

L’idée de base du roman reste très classique : une nouvelle école pour une nouvelle vie, des secrets de famille qui refont surface, de mystérieux messages, etc. Mais Marilou Aznar réussi à s’affranchir de la plupart des pièges propres au genre, et au final, ça fonctionne.

Lune Mauve est présenté et vendu comme tel : un roman fantastique : c’est-à-dire que l’intrigue se passe dans le réel, mais que des éléments fantastiques s’y intègrent doucement.

Cette partie fantastique de la série est très peu présente dans le premier tome, mais ça n’est absolument pas gênant, bien au contraire. On commence à la ressentir par petites touches de plus en plus insistantes à partir des deux tiers du roman. Jusqu’à un final résolument encré dans l’imaginaire.

A la fois cruellement réaliste, poétique et désespéré par certains aspects ; on se laisse prendre par Lune Mauve, mais pas nécessairement pour les raisons qui devraient primer, à savoir une intrigue résolument fantastique. Un premier roman réussi donc qui laisse présager une suite intéressante. Il n’y a plus qu’à espérer que l’auteure a su équilibrer au mieux le savant dosage entre intrigue réaliste et fantastique qui fonctionne si bien dans La disparue.

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