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Chronique Jeunesse : La 6ème et le fantôme

La 6ème et le fantômeLes mystères s’accumulent à l’école Dali !

Avant d’être une série de romans jeunesse, la licence Lili Chantilly est avant tout une collection de coloriages destinés aux jeunes filles. Elles peuvent y trouver toutes sortes de thèmes différents et habiller de nombreux personnages : cavalières, princesses, fées…

Mais depuis mars 2013, les Lili Chantilly, ce sont aussi des romans, tous écrit par l’auteur française Claire Ubac. Actuellement, la série en est déjà à son huitième tome (paru en mai 2015).Par ailleurs, les tomes ont beau se lire de façon indépendante, il vaut tout de même mieux les lire dans l’ordre.

Bruits étranges et objets qui bougent…

Depuis peu, des événements étranges se produisent au sein de l’école Dali… crânes flottants, objets qui se déplacent, bruits de pas en pleine nuit… une chose est certaine, les choses ne tournent pas rond !

C’est ainsi que Lili et ses amis vont tenter de percer le mystère de ces phénomènes inexpliqués : de réelles forces mystiques sont-elles à l’œuvre ou est-ce autre chose de bien plus tangible et logique ?

La 6ème et le fantôme inside glow….

Une lecture rapide et sans grand affect

Avant tout, pour apprécier l’ouvrage, il vaut vraiment mieux avoir lu les tomes précédents car de nombreuses références y sont faites (sept en tout dans le présent roman). Je pense que l’appréciation que je fais de cet ouvrage est vraiment due au fait qu’il s’agissait de ma première lecture de la série. Elle doit s’apprécier beaucoup plus si on lit la série dans l’ordre.

L’histoire de La 6ème et le fantôme a beau avoir un début intéressant, le traitement de l’histoire dans son ensemble est un peu trop rapide à mon goût. Certaines digressions n’étaient peut-être pas nécessaires et auraient permis de se plonger plus plaisamment dans l’histoire. D’autant qu’il est difficile de développer un affect autour des différents personnages qui sont très peu caractérisés au final.

Les petits mystères qui s’égrènent vont ainsi faire l’objet d’une enquête, et c’est ainsi que l’on découvre la rivalité entre Lili et Mybel (déjà bien exacerbée dans les précédents tomes de la série). Heureusement que la jeune héroïne a des amis sur qui compter, car ce tome-ci menace Lili d’exclusion de son école !

En ce qui concerne les nombreuses illustrations du roman, elles sont absolument réussies, notamment en ce qui concerne la colorisation. Le dessin est à cheval entre la bd et le manga. Elles occupent bien l’espace visuel et s’insèrent à la perfection au texte. Visuellement, c’est un joli petit roman à un prix très abordable. Sans oublier le fait que les romans sont tous munis de rabats.

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En conclusion, ce premier essai de lecture de la série Lili Chantilly n’est pas une réussite sur tous les plans. L’histoire est trop factuelle, trop peu dans l’affect et le développement des personnages et de leurs différents traits de caractères. Et surtout, la fin de l’ouvrage est très abrupte.

C’est dommage, mais il est nécessaire de préciser que la lecture des tomes précédents doit être un réel plus pour apprécier cet ouvrage. A lire dès l’âge de 7-8 ans environ. Les jeunes lectrices passionnées de mode se plairont peut-être dans cette lecture qui y fait la part belle.

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Chronique : C’est pas grave

C'est pas graveUn court roman ado qui laisse une impression éphémère

Paru en janvier 2014 chez Milan, dans la collection Macadam, C’est pas grave est un court récit de l’auteur française Jo Hoestlandt, à lire dès l’âge de 13-14 ans environ.

Son nom vous dira peut-être quelque chose, et pour cause ! Elle a écrit une foule de romans et récits pour les enfants et les adolescents. Géant (Magnard), La rentrée des mamans (Bayard), Le complexe de l’ornithorynque (Milan, Macadam), ou encore Trois sœurs (Gallimard Jeunesse) c’est elle.

De déconvenues en déceptions pour Chloé…

Rien ne va plus pour Chloé. Ni avec sa mère, qui la traite de trainée, ni avec sa soi-disant meilleure amie, ni non plus avec son petit ami ou plus tout ex petit ami… sans oublier son père absent et peu réceptif.

La vie a décidé de lui donner un grand coup de pied aux fesses, ce qui va obliger Chloé à dire à tout le monde ce qu’elle a sur la conscience… cela avec plus ou moins de véhémence !

Règlement de compte sous forme de livre

C’est pas grave met en mots toute la colère que peuvent ressentir les adolescents face à l’injustice en général. L’ouvrage commence d’ailleurs assez violement avec une scène de dispute entre Chloé et sa mère. La narration de début est fort accrocheuse d’ailleurs car Jo Hoestland ne fait parler que Chloé, on n’entend que sa partie et ses répliques à elle lors de la confrontation mère/fille. Par la suite, on retourne à une narration plus traditionnelle.

Malgré cette mise en scène intéressante, l’histoire en elle-même laisse assez indifférent. On comprend les messages de l’auteur à travers sa narratrice en colère contre le monde entier, mais cela n’apporte pas grand-chose en soi.

L’histoire est trop courte pour que l’on s’attache à Chloé, et son quotidien même si il est totalement réaliste et identifiable ne réussit pas à convaincre.

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Ce court roman est donc pour moi un acte manqué. On passe à côté de l’histoire et de son fond. Ce petit coup de gueule sous forme de très court roman (à peine une centaine de pages) peut peut-être permettre à des ados de s’identifier à Chloé, mais sans aller réellement au bout des choses.

Chronique : Les anges de l’abîme

Les anges de l'abîmesÂmes sensibles, s’abstenir.

Paru en octobre 2014, Les anges de l’abîme est le second ouvrage du Suédois Magnus Nordin à paraître en France. Son premier roman, La princesse et l’assassin, avait reçu en 2003 le prix du meilleur thriller pour la jeunesse en Suède. Les deux ouvrages de l’auteur sont parus aux éditions du Rouergue, dans la collection Doado Noir.

Une professeure qui utilise des élèves comme appâts pour prédateurs sexuels…

L’idée vous fait sourciller ? Et si c’était la seule solution possible pour confondre certains des monstres qui sévissent dans nos villes ? nos écoles ? C’est en tout cas le parti pris de Molly Zetterholm qui a décidé de tout faire pour coincer les pires prédateurs sexuels. Aidée en cela par Alice, Hannes et Samira qui sont d’actuels ou anciens élèves triés sur le volet, Les Anges de l’abîme sont nés.

Leur première mission est un véritable succès, ils ont coincé un maître de chorale connu à l’échelle nationale pour la qualité de ses spectacles. Ce dernier en profitait pour privilégier l’une ou l’autre de ses chanteuses en lui promettant un avenir radieux…

Mais cette première mission commando à beau être une réussite, les Anges de l’abîme devraient prendre garde à ne pas se brûler les ailes en s’en prenant à plus fort qu’eux…

Du danger des réseaux sociaux et de ses perversités

La place des réseaux sociaux est prépondérante tout au long de l’intrigue : ce sont eux qui permettent aux prédateurs sexuels de s’approcher d’une adolescente parfois trop naïve. Fausse identité, adresse bidon, nom inventé… tous les moyens sont bons pour amener sa proie jusqu’à un point précis.

Les traquer demande beaucoup de patience et d’acharnement, car les Anges ne font pas justice eux-mêmes : ils cherchent des preuves évidentes qui permettent de confondre définitivement le coupable pour ensuite le livrer à la police… Un travail ingrat et dangereux car la police ne voit pas d’un bon œil cette association de bienfaiteurs.

Loin de vouloir se positionner en donneur de leçon, Magnus Nordin veut toutefois ouvrir les yeux aux lecteurs sur une réalité horrible mais bien présente : celle des violeurs et pédophiles qui écument le web à la recherche de leur prochaine victime.

Pas de répit pour qui que se soit

Malmené, vous le serez certes moins que les acteurs de ce thriller sur le fil, mais rien ne vous sera épargné. Des scènes crues d’efficacité et d’horreur, des dialogues à faire froid dans le dos, des pensées inavouables que l’on lit en voyeur… L’auteur sait ménager ses effets et nous plonger dans la répulsion la plus totale.

On se pose en tant que spectateur impuissant où les personnages eux-mêmes sont pieds et poings liés (dans tous les sens du terme). C’est aussi captivant que révulsant pour nous lecteur, et sa fonctionne excessivement bien pour peu que vous ne soyez pas trop sensible. En effets, certaines scènes ne cachent rien de leur horreur.

Pour la construction des personnages, l’auteur a réussi à nous les rendre attachants et sympathiques pour les Anges, monstrueux pour d’autres. Le passé de chacun influe sur l’histoire présente avec plus ou moins d’ardeur. Aucun des Anges n’a une vie toute noire ou toute rose, chacun vient avec un bagage assez lourd, et bien développé tout au long de l’histoire pour mieux la servir.

Seul bémol sur ce thriller qui se dévore à la vitesse de l’éclair : sa conclusion qui vient un peu trop rapidement comparé au rythme général du roman. Mais c’est presque parfait.

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En conclusion, Les Anges de l’abîme est un bon thriller comme les Nordiques en ont le secret. C’est simple, efficace et ça prend aux tripes tant on se sent concerné par ces horreurs cybercriminelles qui pourraient arriver à n’importe qui d’un peu naïf… A lire dès 15 ans.

Chronique BD : Mots rumeurs, mots cutter

Mots rumeurs mots cutterDans la jungle sociale qu’est le milieu scolaire…

Parue en septembre 2014, Mots rumeurs mots cutter est la seconde bd des éditions Gulf Stream. Elle est parue dans la collection Les Graphiques, tout comme Rouge Tagada et se lit de façon totalement indépendante. Cette fois encore, l’ouvrage est signé par Charlotte Bousquet à l’écriture et Stéphanie Rubini au dessin.

La thématique générale est toujours la même : des tranches de vie d’adolescents qui ont des questionnements quant à leur personnalité, leurs sentiments. C’est aussi une façon d’illustrer tous les complexes et problèmes que l’on peut développer à cause de non-dits. Questionnements, harcèlement, relations ambigües, fausse amitié… le monde du collège est bien cruel.

Premiers émois, premiers amours

Tout commence à la rentre scolaire, quand notre jeune narratrice est placée par hasard à côté du beau Mattéo. Toutes les filles du collège ont très rapidement eu des vues sur lui. Charmeur, mignon, il a tout pour lui. Alors quand une complicité s’installe doucement entre elle est Mattéo, notre adolescente ne peut s’empêcher de rêver à une possible histoire d’amour…

Mais c’est sans compter sur les nombreuses jalousies qu’implique cette potentielle relation. Les amies ne sont peut-être pas aussi sympas que ça quand on se retrouve plus chanceuses qu’elles en amour. Et les technologies peuvent aider certains qui n’ont pas de scrupules à parvenir à leurs fin…

Mots rumeurs mots cutter insidePremières jalousies, premières tensions

Très bien fait en termes de narration, on ne peut s’empêcher d’appréhender les événements qui se déroulent autour de la jeune fille au fur et à mesure que l’étau social se resserre. Les dessins sont en parfaite corrélation avec le texte, c’est simple et très bien fait. On passe par toute une palette de sentiments (surprise, déception, révolte, indignation…), à l’image de notre jeune narratrice qui va de désillusion en désillusion.

Le trait coloré et vivant de Stéphanie Rubini fonctionne très bien avec l’esprit général du livre. Ses crayonnés travaillés avec simplicité sont simples et efficaces, sans regorger de détails.

L’histoire de Mots rumeurs, mots cutter est sur le harcèlement moral (et parfois physique) à l’école. Cette thématique difficile mérite que l’on en parle car ce n’est pas en cachant les choses que l’on peut les résoudre. Par ailleurs, il s’avère que la passivité et parfois pire que l’acte malveillant lui-même… mais heureusement, tout le monde ne se comporte de la même manière, quitte à sortir des standards imposés par la vie scolaire…

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Cette courte bande-dessinée est encore une fois une petite réussite. Je la trouve meilleure que la première réalisée par les deux auteurs. Plus impliquant, plus frontal aussi, ce titre mérite que l’on s’y attarde. A faire lire pour informer, ou pourquoi pas déculpabiliser certains adolescents qui pourraient s’identifier à la narratrice de ce récit qui entre dans le vif. Dès 14 ans environ.

Mots rumeurs mots cutter inside02

Chronique Jeunesse : La folle semaine de Clémentine

la folle semaine de clémentineUn roman jeunesse hilarant, frais et drôle comme il en faudrait bien plus !

La série des livres Clémentine est d’origine américaine. Les ouvrages rencontrent un fort succès dans leur pays d’origine, de même qu’en France, où le premier tome, La folle semaine de Clémentine est paru en mars 2012 chez Rageot. Ce premier tome a d’ailleurs remporté le prix Tam-Tam « j’aime lire » en 2013.

Sara Pennypacker en est l’auteur, et Maria Frazee l’illustratrice, et le duo fonctionne à merveille. On découvre ici le quotidien d’une jeune fille d’environ huit ans qui fait bêtises sur bêtises… plus ou moins malgré elle !

Bien qu’il s’agisse d’une série, il n’y a pas de réel ordre pour les lire. Pour le moment, quatre tomes sont parus en France, un cinquième arrive en mai 2014 sous le titre : Une surprise pour Clémentine.

la folle semaine de clémentine inside 02Lundi : Convoquée chez la directrice

Dès le début de la semaine, notre chère Clémentine commence fort en étant convoquée par la directrice. Mais après tout, ce n’est pas vraiment de sa faute, elle essayait d’aider sa meilleure amie Margaret… résultat, elle lui a malencontreusement coupé les cheveux… Ce premier (mé)fait annonce le début d’une longue série de plus ou moins grosses bêtises réalisées en toute innocence par Clémentine qui pense bien faire.

Les catastrophes s’enchaînent, les idées folles de Clémentine aussi. On rigole de sa façon de penser enfantine très bien retranscrite (elle voit des serpents dans le plafond du bureau de la directrice), de son innocence (elle se coupe les cheveux elle-même pour ne pas que sa meilleure amie se sente seule) ainsi que de son caractère.

Volontaire, un peu têtue, parfois avec des idées bizarres, Clémentine est un personnage inoubliable pour les enfants qui se reconnaîtront certainement un peu en elle par certains côtés.

La relation frère-sœur y est également abordée, et on peut dire que Clémentine ne lui fait pas de cadeaux en terme de prénoms… en effet, elle ne l’affuble que de noms de légumes… après tout, elle a bien un prénom de fruit elle !

la folle semaine de clémentine inside 03Les illustrations en noir et blanc, simples et jolies complètent à merveille le récit tout en étant dans le ton humoristique général du livre. On y relève toute la malice de la petite héroïne qui n’en fait parfois qu’à sa tête.

Dans ce premier tome, on découvre ainsi une héroïne aussi courageuse que coquine mais également intelligente et désireuse de bien faire. Elle n’est pas la perfection même, et c’est tant mieux. A l’image des enfants tels qu’ils sont avec leurs idées qui peuvent nous sembler étranges à nous adultes, Clémentine charme par sa façon d’être.

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Le quotidien d’une famille y est ainsi décrit avec simplicité, qu’elle soit américaine ou de n’importe qu’elle culture occidentale, l’histoire reste universelle. A conseiller dès l’âge de huit ans environ, il y a vraiment des scènes inoubliables dans ce roman !

la folle semaine de clémentine inside

Chonique : Hex Hall – Tome 3 – Le sacrifice

Hex Hall 03Une clôture de saga décevante…

Rachel Hawkins est une auteure d’origine américaine. Avant d’écrire, elle était professeure. Dernier opus de la saga Hex Hall, Le sacrifice nous replonge dans l’étrange établissement de magie sur son île, devenu une bâtisse abandonnée… et au loin, la guerre se profile ; et l’élément déterminant de cette dernière n’est autre que Sophie, notre héroïne malgré elle depuis deux tomes.

Une arrivée surprise chez l’ennemi, des vérités qui éclatent et une guerre qui s’annonce

A peine arrivée, Sophie se rend immédiatement compte qu’elle n’est pas où elle devrait être. En effet, elle est sur le territoire des Brannick, ce clan de femmes rousses symbolisant ses pires ennemies. Mais les choses ne sont pas ce qu’elles semblent et il se peut que de nouvelles alliances se créés au détriment d’autres…

De la magie toujours au rendez-vous, des révélations en chaîne et pas mal d’action, voilà ce que nous réserve le dernier tome d’Hex Hall, mais le tout sans éclat.

En effet, Le sacrifice est très décevant pour de plusieurs raisons : premièrement au niveau des personnages, très peu identifiés et encore moins attachants. On plonge directement dans l’action alors qu’un petit résumé des deux tomes précédents aurait été le bienvenu après un an d’attente, on s’y perd un peu…

Deuxièmement, l’intrigue est bien trop prévisible et l’action menée à la va-vite pour nous amener à une conclusion somme toute assez simple, c’est dommage.

Alors que nous étions dans une ambiance franchement sympathique et immersive dans le premier tome, la qualité de la série s’est fortement étiolée dans ce volume.

Au final, la série Hex Hall ne peut pas d’être considérée comme un incontournable. Vite lue et aussi vite oubliée, c’est d’autant plus dommage que le premier tome recelait une ambiance fun et originale. Le second tome était très correct, mais ce dernier opus est extrêmement décevant.

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Chronique Jeunesse : Joe Millionnaire

Joe MillionnaireUn renouveau dans la littérature jeunesse est en marche avec David Walliams.

Publié dans la nouvelle collection d’Albin Michel, Witty, Joe Millionnaire est le second livre de l’anglais David Walliams paru en France. Cet auteur porte plusieurs casquettes, outre l’écriture, il est également comédien et est apparu dans de nombreux films (Stardust, Cours toujours Denis, Tournage dans un jardin anglais…) et a également fait des spectacles humoristiques.
Enfin, vous allez très vite vous en rendre compte… l’univers de David Walliams a un humour et une écriture très similaire à celle d’un autre auteur anglais de talent qui fut le père de nombreux rêves d’enfants : Roald Dahl.
Et pour pousser la ressemblance encore plus loin, les illustrations de Joe Millionnaire sont signées par Tony Ross, que l’on peu considérer comme le digne successeur de Quentin Blake, l’inséparable illustrateur de Roald Dahl. Préparez-vous, car ce nouveau duo de la littérature jeunesse a un bel avenir devant lui.

Que faire quand on a déjà tout ?

Joe est un garçon riche. Non. Extrêmement riche. Extrêmement suprêmement riche. Et ce grâce au papier toilette. Oui, vous avez bien entendu. Le père de Joe a fait fortune grâce à une révolution du papier toilette à l’échelle mondiale.
C’est ainsi que depuis ses 8 ans, Joe ne connaît pas l’envie ou le désir de posséder quelque chose ; il a déjà tout. Du moins, tout ce qui peut s’acheter… car Joe a beau être gâté, il est seul et désespère d’avoir un jour un ami, un vrai.

Drôle, fun et déjanté.

Il fait bon de renouer avec des romans légers sur la forme mais toutefois assez sage sur le fond. L’histoire de Joe est extraordinaire, attachante. Sa quête d’amitié ne se faisant pas sans heurts. L’écriture de David Walliams (et sa traduction) fait merveille avec son lot d’expressions et de malices.
Les personnages sont très vite identifiables avec chacun un plus ou moins gros défaut. Bob et sa gourmandise, Le père de Joe et sa façon de dépenser outrancièrement, la cantinière vénale à souhait…

La morale de cette histoire, vous l’aurez certainement compris, est que l’on ne peut pas tout acheter avec de l’argent, quelle que soit la somme. L’amitié, l’amour ou même le respect des autres ne se monnaie pas.
Alors, oui, la morale est bien gentillette et un peu simple, mais l’histoire est drôle et efficace, on se régale ! Parfait pour les garçons et les filles qui ont envie de rire et de s’émerveiller dans l’univers un peu fou et surtout merveilleux de David Walliams.

Cette première lecture d’un ouvrage de David Walliams donne très envie de se plonger dans ses autres œuvres telles que Le jour où je me suis déguisé en fille (Gallimard Jeunesse), ou encore Monsieur Kipu, qui sortira très prochainement dans la collection Witty. Un futur classique de la littérature jeunesse de demain fort sympathique.

Chronique : Seul dans la ville (entre 9h00 et 10h30)

seul dans la ville entre 9h00 et 10h30Après la trilogie Méto, Yves Grevet reviens en force avec un roman policier bien ficelé et inattendu…

Yves Grevet est un auteur français à qui l’on doit la trilogie d’anticipation Méto, véritable petit bijou de la littérature jeunesse et adolescente. Cette année, il revient chez Syros pour un roman policier original où l’enquête est basée sur les copies de français d’une classe de lycée qui aurait été témoin malgré elle d’un meurtre pendant une expérience littéraire…

Un concept original et un format d’écriture très… interactif

Entre la copie d’élève pas très bien écrite et la page web avec avatar personnalisé, Yves Grevet jongle entre divers codes connus qui n’ont aucun secret pour les jeunes.
Ainsi ce livre policier très particulier est en fait la réunion des copies de tous les élèves de la classe d’Erwan (héros et jeune enquêteur de cette aventure) qu’il a assemblées clandestinement ; copies d’ailleurs parsemées de remarques et corrections souvent pleines d’humour du professeur.

Les policiers piétinent, Erwan avance

Le point fort de ce roman est son concept plus que son intrigue en elle-même. Le personnage d’Erwan est sympathique, facilement identifiable par tout jeune garçon (ou fille) de 11 ans.
Le côté très « banal » de l’enquête qui baigne dans une atmosphère « scolaire » aide aussi grandement à cette identification par le lecteur : quel jeune n’a jamais rêvé de faire une enquête sur un mystère concernant son entourage ?

Notre enquêteur en herbe va ainsi braver nombre d’interdits pour trouver des indices là où la police n’a pas la moindre piste. Le lecteur est complètement assujetti par l’intrigue dont les mailles se resserrent de plus en plus au fil des pages pour arriver à l’horrible conclusion.

En somme ce dernier roman en date d’Yves Grevet plaira très certainement à tout les jeunes lecteurs dès l’âge de 11 ans. C’est un bon premier roman à proposer pour initier au genre policier. Pour les adultes, l’intrigue sera certainement moins sensationnelle que pour le cœur de cible mais il fait partie des livres à lire ne serai-ce que pour son concept qui apporte vraiment quelque chose au genre du policier jeunesse, et fait donc partie des indispensables.

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Chronique Jeunesse : J’aime pas mon nom

j'aime pas mon nomVoici un tout petit livre pour la jeunesse (dès 8 ans) fort sympathique publié aux éditions Oskar Jeunesse. C’est l’histoire d’un petit garçon que s’appelle Nicolas ; ça va Nicolas, c’est un prénom sympa, presque passe-partout, sauf que son nom c’est Chiche, et que ça c’est beaucoup moins banal et surtout très embêtant. Nicolas n’arrête pas de subir les moqueries de ses camarades, « espèce de pois chiche ! », « t’es pas chiche ! », et autres blagues de gamins… et même sa maîtresse se joue de son nom en l’appelant « Mooooossieur Chiche ! ».

Mais cette fois c’est décidé, Nicolas en a marre et ne va pas se laisser marcher sur les pieds, c’est ainsi que pour se défendre il va passer à l’attaque, et ça ne sera pas forcément pour plaire à ses parents.

Ce tout petit livre (96 pages) m’a beaucoup plus, il apprend aux enfants à aimer leur nom même s’il peut-être étrange mais aussi à s’intéresser à ses origines, ses racines qui ont amené ce nom. Mais plus encore « J’aime pas mon nom » est un livre sur la tolérance, la solidarité et l’amitié (parfois improbable) qui bien que court et simple véhicule des valeurs intéressantes à traiter avec un enfant et qui change des livres proposés pour cet âge là, Foot 2 Rue, Star Wars et autres séries dites licences, à succès pas toujours très travaillées.

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Chonique : Je ne pense qu’à ça

je ne pense qu'a çaJe ne pense qu’à ça : au titre on se dit, que c’est un livre sur le sexe pour les ados, eh bien oui…et non. Avant de parler de sexe, ce livre parle d’identité, d’intégration, en particulier pour les homosexuels (homme ou femme, comme vous le verrez). Je trouve d’ailleurs très bien qu’un livre pour la jeunesse (dès 11-12 ans) soit sorti sur ce thème délicat dans les écoles entre élèves (dont la violence des paroles peut en marquer certains à vie).

C’est ainsi que l’on suit le parcours d’Ismaïl, aussi bien dans sa tête que dans son corps, il évolue : mais vers quoi ? il ne le sait pas lui-même. Tout ce qu’il sait, c’est qu’un des garçons de sa classe le traite de pédé à tout bout de champs, alors forcément Ismaïl se pose des questions, doute de lui-même… une vraie torture pour un ado, qui se cherche déjà à la puberté.

Heureusement, il sera aidé par ses parents, mais aussi par une de ses profs à affronter le problème, même si les obstacles sont nombreux sur son chemin…

En conclusion, je trouve parfait ce livre pour tout ado qui se poserait des questions, ou qui se sent mal dans sa peau par rapport à sa sexualité encore non définie. Le thème abordé est difficile, mais les mots écrits par Karim Ressouni-Demigneux coulent de source, sans choquer, et son réconfortants, rassurant. Pour ce qui est de la taille du texte, rassurez-vous, un enfant de 11 ans n’aura aucun mal à lire le livre, le texte est écrit très gros, et une page sur deux est illustrée par Monike Czamecki, qui fait des choses très contemporaines, mais qui collent parfaitement au livre en mélangeant dessins simples et symboliques et collages.

8/10