Archives du mot-clé aventure

Chronique ado : La brigade des fous – Tome 1 – Blackzone

La brigade des fous 01Une équipe complètement barrée pour faire front aux plus grands problèmes écologiques mondiaux

Blackzone est le premier tome de La brigade des fous, paru chez Rageot, dans la collection Thriller. La série est écrite par Philip Le Roy, un auteur déjà bien connu dans son domaine : le thriller.

Pour les adultes, il a notamment écrit les romans suivants, tous chez Points : La dernière arme, Le dernier testament ou encore, Couverture dangereuse.

Avec La brigade des fous, il s’essaye au roman pour adolescents.

Des adolescents en marge de tout

Tout commence avec un meurtre et un adolescent autiste qui semble violent et renfermé sur lui-même. Il a été trouvé près de son père tué. Est-ce lui le coupable ? Sa force surhumaine et son comportement semblent le désigner selon la police, mais c’était sans compter sur l’avis du Docteur Anton Sheffer… Notre jeune s’appelle Diego, et il vient d’être recruté par une mystérieuse association…

La brigades des fous est en marche : elle comprend six adolescents aux talents bien particuliers. Petit génie de l’informatique, jeune fille totalement désinhibée, une autre qui n’a peur de rien…

Ils ont étés rassemblés par le Docteur Sheffer au cours de ses travaux, et maintenant, ils vont passer à l’action. Le nom de leur première mission : Blackzone. Leur but ? Mettre à jour un immense trafic en allant dans le fief même du principal suspect. Ainsi commence l’aventure, qui ressemble fort à une mission suicide. En effet, comment six jeunes sans éxpérience sur le terrain vont-ils pouvoir se débrouiller face à des professionnels mafieux surentraînés ?

Un roman qui se lit comme on regarde un bon film d’action

Si vous aimez les romans où l’action démarre au quart de tour et où le rythme est soutenu, Blackzone sera un roman parfait. Aucun temps mort. Beaucoup de tension et de surprises.

Les adolescents sont des antihéros parfaits, et loin des stéréotypes que l’on aurait pensé pouvoir croiser. Ils sont complètement sur une autre planète, et ils s’en fichent. Leur réactions et répliques sont très souvent imprévisibles, tellement parfois qu’elles en deviennent drôles. Je pense notamment à Laurie, qui ne semble jamais avoir connu le sentiment de peur. Elle effraye tout le monde par son manque total de peur, la mort, la douleur, rien de tout cela ne la fait sourciller, bien au contraire : ça la fascine.

Sans vous en dire trop, sachez que leur mission, bien élaborée au départ va devenir comiquement catastrophique. Tout part dans tous les sens, rien ne se passe comme prévu… et on a droit à de belles surprises en retour.

Ce premier tome de la série est un très bon départ. La collection Rageot Thriller promet toujours à ses lecteurs de l’action et du suspense, mission accomplie. Blackzone est un bon page-turner qui donne envie d’en savoir plus sur cette brigade des fous qui ne se livre pas tant que cela au final dans ce premier opus. Affaire à suivre de près donc avec le second tome de la série, Red Code, paru en juin dernier.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : Les sentinelles du futur

Les sentinelles du futurCarina Rozenfeld est une auteur française très prolifique dans le monde de l’imaginaire et du young-adult. Ses derniers romans en date sont Phaenix (deux tomes, collection R chez Robert Laffont) ainsi que la Quête des Livres-Mondes (réédition chez l’Atalante en 2012).

Avec les sentinelles du futur paru en août dernier aux éditions Syros dans la collection Soon, Carina Rozenfeld renoue avec la science-fiction et les voyages temporels !

Notre Terre en 2359

Le tableau de notre planète dans quelques siècles est peu optimiste : la végétation a disparu, de même que la faune. La planète est toxique pour ses habitants, les mers ont tué depuis longtemps les poissons et autres multitudes de forme de vie qui y régnaient. La Terre se meurt à petit feu et devient un poison pour elle-même tant elle a été détériorée.

Mais selon les sentinelles du futur mandatées par l’Académie, l’avenir de l’humanité sera radieux. Comment cela peut-il être envisagé et comment le savent-ils ? Grâce à un passage temporel qui permet aux fameuses Sentinelles de voyager et de visiter le futur dans 300 ans exactement.

 En  2659 la végétation a reprit sa place, les hommes peuvent de nouveau sortir grâce à l’air qui n’est plus pollué, la population y est pérenne, heureuse grâce aux sphères blanches. Que sont les sphères blanches ? Nul ne le sait, les Sentinelles on juste découvert qu’elles sont ce qui a sauvé l’homme de l’extinction et qu’elle apparaîtrons en…2359.

C’est dans cette ambiance fébrile que vit le jeune Elon, élève de l’Académie grâce ses aptitudes exceptionnelles. Quand notre histoire commence, cela fait quelques semaines que les sentinelles ne sont pas revenues faire leur rapport afin d ‘alimenter les cours d’histoire du futur. Mais quand elle reviennent, leur nouvelles vont créer un véritable cataclysme au sein de l’Académie… le futur est à feu et à sang…

Quand le passé tente de sauver le futur

L’histoire des Sentinelles du Futur est un savant mélange de science-fiction à petite dose, de personnages très plausibles et charismatiques ainsi que d’un peu de romance (les garçons n’en seront pas allergiques).

L’idée de voir deux époques et deux personnages se compléter fonctionne très bien. D’autant que l’intrigue démarre vite et que le mystère des sphères blanches est totalement insoluble jusqu’au dernier moment.

Encore une fois, Carina Rozenfeld réussi à nous séduire par sa plume en nous montrant un nouveau pan de ses nombreux imaginaires. Après être avoir fait du fantastique, de la romance, de la fantasy urbaine, son incursion dans la science-fiction jeunesse est réussie.

On adorera ses personnages, qui sont encore une fois réussit, réalistes et qui collent bien à ce que peuvent dire les adolescents. On aimera également les petites bonnes idées qui parsèment le roman et qui ajoutent de la force et du crédible à l’histoire : le Japon à disparu dans ce roman, les Japonais ne vivant qu’entre eux pour préserver leur traditions, leur mœurs et leur lignée… C’est le cas de Micko, l’un des personnages principaux, dont la vie est régie par ces problématiques.

Enfin, sans avoir de réel twist, la conclusion de l’histoire est très bien trouvée. Le mélange des temps futurs et passés se faisant de plus confus tant leur histoire est liée. Un joli petit tour de force qui nous fera apprécier ce roman.

Les sentinelles du futur est un one-shot, et cela est parfait ainsi. Résolument destiné à la jeunesse, c’est un roman qui peut initier à la science-fiction les lecteurs de treize ans environ. Efficace et touchant, ce récit vous donnera même envie d’en lire un autre sur les voyages dans le temps : Le voyageur imprudent de Barjavel étant souvent cité…

Chronique Jeunesse : Le chant de la Grande Rivière

Le chant de la grande rivièrePremier roman de l’auteur anglais Tom Moorhouse, Le chant de la Grande Rivière inaugure une toute nouvelle collection de romans chez Hélium : Fiction Nature. Au rendez-vous : des histoires racontées du point de vue des animaux, des aventures et la découverte d’espèces dont le mode de vie est souvent méconnu. Ici, nous découvrons les campagnols dans leur habitat naturel, ainsi que les nombreuses péripéties qui les conduirons toujours plus loin de leur territoire.

Tom Moorhouse travaille dans le département de zoologie de la prestigieuse Université d’Oxford. Il a déjà publié de nombreux ouvrages, mais ces derniers étaient tous à visées universitaires. Le Chant de la Grande Rivière est sa première fiction. Il apprécie la vie au plus près de la nature, et les escapades en montagne ou en forêt font pour lui partie de son quotidien.

Un second tome est déjà en préparation pour courant 2014 en France… !

Il était dans une fois dans un terrier, une portée de campagnols…

Ainsi commence notre roman, paisiblement, au bord de la rivière et de son doux chant glougloutant et rassurant… Mais la paix ne va pas tarder à disparaître à cause de l’apparition d’un monstre qui dévore les campagnols et d’autres habitants alentour. Quelle st donc cette créature étrange et terrifiante que tous redoutent ? En tout cas, certainement pas un des prédateurs habituels des campagnols que sont les chouettes et renards. Il s’agit d’autre chose, quelque chose de plus gros, dont personne n’a jamais entendu parler.

Un roman d’aventure au plus près de mère Nature et de ses petits habitants

Dans ce roman riche en actions, nous suivons les pas d’une famille de quatre frères et sœurs campagnols, à la recherche d’un nouveau foyer : Sylvan, Orris, Fern et Aven. Tous les quatre ont chacun leur petit trait de caractère : Sylvan a la bougeotte au point de risquer parfois d’être vu par certains prédateurs, Orris est plutôt pantouflard et ronchon…etc.

Tout ce petit monde va prendre beaucoup de risques pour trouver ce fameux nouveau foyer. En effet, impossible pour eux de s’incruster sur le territoire d’un autre campagnol, certains ont étés tués pour moins que ça. La dure loi de la nature est en marche, et seuls les plus forts survivront…

Rencontres inattendues et personnages mémorables (je pense notamment à Fodur, qui n’est pas un campagnol et qui parle d’une façon très différente de nos héros ; son langage est très succinct mais il arrive à faire passer beaucoup de sentiments de façon simple), l’histoire a beau être très traditionnelle, on ne s’ennuie pas.

En effet, le petit plus de cette histoire, c’est qu’elle est écrite par une personne qui connaît réellement les animaux et leur mode de vie. Ici, toute l’intrigue est basée sur cela : leur nourriture, les nids dans lesquels les campagnols pourront s’épanouir, leur relation entre eux, leur prédateurs…

Le Chant de la Grande Rivière est donc un premier roman réussi et bien sympathique. On a hâte de voir ce que Tom Moorhouse va nous concocter dans le second opus des aventures de Sylvan et de sa petite fratrie. Une chose est certaine, c’est un bon roman dans le genre pour initier les jeunes lecteur à ce style de lecture où les héros sont des animaux avec des problèmes à leur échelle.

Espérons que ce livre n’est que le prémisse d’une suite plus dense en notions naturalistes et anecdote sur cette espèce méconnue que sont les campagnols ! Parfait dès l’âge de 9-10 environ.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Le Cycle des Xeelees – Tome 1 – Gravité

Le cycle des Xeelees 01Et si les lois de la gravité étaient différentes dans un autre système solaire, à quoi ressemblerai-t-il ?

Stephen Baxter, grand maître de la science-fiction internationale a écrit un de ses cycles les plus ambitieux avec le Cycle des Xeelees. Paru en France plus de 17 ans après sa parution originale, les éditions Pocket reprennent le flambeau en format poche (le Bélial ayant assuré la publication en grand format).

Le Cycle des Xeelees compte quatre tomes, mais si vous ajoutez Le cycle des Enfants de la destinée (trois tomes chez Pocket) où l’on retrouve les Xeelees mais aussi certains personnages dans les deux séries, cela fait une saga de sept tomes au total.

Parmi les ouvrages majeurs de Baxter, puisqu’on ne peut pas tous les citer, vous trouverez : Evolution (2 tomes), Les Univers Multiples (3 tomes) ou encore Les vaisseaux du temps. Dans ses dernières actualités, on peu citer notamment sa dernière parution coécrite avec Terry Pratchett aux éditions l’Atalante : La Longue Terre.

Un monde aux lois physiques déstabilisantes

Creuser le cœur d’une étoile ? Rien de plus normal pour Rees, un jeune homme vivant sur la Ceinture, un agglomérat de métaux et autres matériaux récupérés. Le travail sur l’étoile est extrêmement difficile et physique ; gravité de plus de 4g oblige.

Mais à quoi bon creuser une étoile ? Pour subvenir aux besoins primaires de la Ceinture, qui échange le précieux métal extrait contre de la nourriture avec le Radeau, cité spatiale supérieure en de nombreux points. C’est au Radeau que les scientifiques travaillent, c’est au Radeau que la nourriture est abondante, et c’est encore au Radeau que les grandes décisions se prennent… les habitants de la Ceinture n’ont pas leur mot à dire dans ces choix…

Dans ce monde inégalitaire et sans réel but, Rees se pose de nombreuses questions. Son destin est-il de creuser jusqu’à l’épuisement cette étoile ? Pourquoi personne ne se rebelle contre le système injuste établi par le Radeau ?

A l’image d’une quête initiatique aux milles et une découvertes, Gravité est un merveilleux voyage qui nous ouvre les portes d’un monde aux lois physiques dont les effets nous sont inconnus.

Une sf accessible et curieuse

Le fait d’avoir choisi un héros adolescent peut rassurer ceux qui s’essaieraient au genre pour l’une des premières fois : au programme, pas d’explications alambiquées ou de théorèmes inconnus.

C’est un monde aux lois inédites mais facilement assimilables qui nous est ici offert. En effet, Stephen Baxter a beau être un auteur dit de hard-sf, son style est si épuré qu’il est loin d’être indigeste, bien au contraire…

Un héros adolescent que l’on suit avec plaisir et curiosité

C’est avec plaisir que l’on suit les pérégrinations de Rees, notre jeune héros. Grâce à lui, c’est toute la mythologie du système solaire créée par Baxter que l’on découvre : les baleines volantes, les Osseux, les vaisseaux-arbres, le Radeau…

Ce personnage adolescent, plein d’innocence qu’est Rees est fortement attachant. On s’émerveille avec lui des découvertes qu’il fait, jusqu’à être contaminé par sa curiosité maladive, son besoin de connaissances.

Le fait que le héros de l’histoire soit un adolescent a également un avantage de taille : ce roman peut très bien être lu par des lecteurs d’environ 15-16 ans.

Pour conclure, Gravité est un très bon tome introductif. On a hâte de découvrir la suite de ce fameux Cycle des Xeelees, qui ne sont que cités une fois en fin de livre. Quelle est cette mystérieuse espèce intelligente ? Quelles interactions pourront bien avoir les être humains avec eux ? A suivre avec le second opus à sortir chez Pocket prochainement : Singularité.

Chronique réalisée pour le site ActuSF.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Le huitième continent

huitième continentA la découverte d’une partie repoussante de notre planète… à cause des déchets de l’homme

 Florian Ferrier est un auteur pour la jeunesse et les adolescents. Pour la jeunesse, il réalise la série de bd Hôtel Etrange avec sa femme Katherine Ferrier. Pour les adolescents, il a déjà écrit plusieurs romans dont : Ile fantôme pour âmes perdues (Le Seuil), Créatures (Plon Jeunesse) ou encore la série Naotak (Magnard Jeunesse).

Le huitième continent est son dernier roman en date, paru en juin 2012 chez Plon, il se base de nombreux faits scientifiques avérés pour son roman. En effet, ce continent d’ordures grand comme six fois la France existe réellement, de nombreux experts travaillant sur le sujet et ses effets néfastes sur la faune et la flore aquatique…et l’homme, par extension.

Une déchèterie flottante comme nouveau continent et planche de salut.

Christo et sa sœur Roxane partent en bateau avec leurs parents pendant les vacances, mais tout ne va pas se passer exactement comme prévu… Le bateau s’échoue quelques jours après son départ, les parents de Christo et Roxane sont portés disparus, il ne reste qu’eux et le jeune Stephen, qui été chargé de la navigation du bateau…

Ainsi commence une histoire que l’on aurait aimé n’être qu’une fiction, mais qui pourrait bien être plausible. Nos personnages croisent alors la route du fameux huitième continent, fait exclusivement de déchets humains.

Leur survie ne tient qu’à un fil, et il se pourrait que tout ce qui fait d’eux des être humains en pâtisse…

Un roman écologique géré comme un thriller en huis clos… à l’échelle d’un continent de déchets

L’histoire tragique de nos héros est sans concessions. Là où on pourrait penser qu’ils seront plutôt préservés malgré la dureté de l’univers, l’auteur décide de jouer le jeu jusqu’au bout en les soumettant à des situations plus difficiles les unes que les autres, mais réalistes.

Pirates, animaux étranges qui mangent de tout y compris de l’humain, mais aussi faux amis, ils devront se méfier de tout, mais surtout d’eux même et de leur furieuse envie de (sur)vivre.

L’écriture est facile, directe et nous permet de rentrer aisément dans l’intrigue. Les personnages sont eux aussi relativement simples, un brin trop peut-être. On aurait apprécié une psychologie un peu plus poussée concernant ces derniers, notamment le personnage de Christo.

Les chapitres (courts) sont découpés en jours ; les jours avant l’échouage, et ceux après. Nous suivons Roxane et Christo jusqu’à leur 88ème jour de peine. Les descriptions de ce paysage chaotique et souillé sont quant à elles réussies, de même que la faune qui y vit. On ne peut s’empêcher de s’imaginer à quoi peut bien ressembler un tel endroit.

 Le gros point fort de ce roman reste tout de même sa thématique, originale et surtout méconnue. Traitée avec intelligence, elle nous permet de découvrir une nouvelle facette (terrible) de notre monde, et de ce que l’homme en fait. L’intrigue en elle-même ne sort pas des sentiers battus, mais rempli honorablement son but : nous divertir. Dès 14 ans.

7/10

Pour aller plus loin :

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les Orphelines d’Abbey Road – Tome 2 – Le monde d’Alvénir

Les orphelines d'Abbey Road 02Une suite déstabilisante faisant échos aux grands classiques du registre fantastique

Nous retrouvons Joy, Ginger, Margarita et les autres jeunes filles pour une nouvelle aventure beaucoup plus fantastique que la précédente…

Audren, l’auteure de la série, continue à écrire la suite des aventures des Orphelines. Le tome trois de la série est déjà programmé pour septembre prochain.

Incursion en territoire 100% imaginaire

Joy avait déjà pu voir les bribes du monde d’Alvénir en allant chercher un remède pour son amie dans une source magique, mais il s’agit maintenant d’un tout autre voyage.

En effet, la sœur de Lady Bartropp part à sa recherche, cette dernière ayant disparu dans ce monde parallèle et brumeux. Mais les choses vont très vite se compliquer.

A peine arrivée, Lady Bartropp est frappée d’amnésie et Joy se retrouve séparée d’elle. Leur aventure commence mal, et ça n’est pas près de s’arranger quand on lui demande de passer tour à tour les trois épreuves aux intitulés mystérieux…La première d’entre elle consistant à… calambrer.

Mystérieux, illogique et déconcertant

Ce second tome est très différent du premier, où il y avait une progression dans l’arrivée de l’imaginaire. Ici, point de transition, on plonge dans la marmite du surréaliste tout de suite, et cela pendant tout le roman. Déstabilisant, ça l’est en effet, de même que pour nos héros, aussi perdus que nous dans cet univers aux lois aussi étranges qu’incompréhensibles.

On sent les échos d’un univers imaginaire aux références riches, notamment concernant l’œuvre de Lewis Carroll, Alice au Pays des Merveilles ou encore la mythologie grecque.

Ce passage abrupt d’un univers à un autre l’est un peu trop à mon goût. On suit les pérégrinations de nos personnages, mais sans rentrer à fond dans une intrigue aussi prenante que le premier tome.

Mystères, mots inconnus, personnages au comportement étrange, tout cela est voulu et assumé par l’auteur, mais ne permet pas de s’immerger parfaitement dans l’intrigue…

Ce second opus était donc très étrange par rapport au premier, qui avait su doser les genres. On fait une overdose d’imaginaire avec le monde d’Alvénir, trop évanescent, trop étrange, nous laissant sur notre faim. On attend toutefois avec curiosité de voir comment la suite pourra bien être traitée par l’auteur, en espérant que l’équilibre historique/imaginaire sera plus efficace.

4/10

Actualité éditoriale : Les nouveautés Bayard Jeunesse pour la fin d’année 2013

L’éditeur Bayard est moins connu pour ses publications destinées aux adolescents, et pour cause : comparé aux éditeurs tels qu’Hachette, Gallimard et autres, Bayard en publie beaucoup moins. Cela n’empêche pas l’éditeur d’avoir une collection pour adolescents reconnue (Millézime), aux titres peu nombreux mais très qualitatifs. L’éditeur publie également de nombreux romans pour les 10-13 ans sans nécessairement les regrouper sous une collection particulière.

Ainsi, allons nous vous présenter une toute petite partie du programme de fin d’année de l’éditeur, et de jolies choses sont à venir… et cela pour tous les âges.

Mystères à chaque étage 01 usMystères à chaque étage – Patrick Carman – Bayard, collection Estampille

L’auteur des séries interactives pour adolescents Skeleton Creek et Trackers revient avec cette fois-ci une série pour les jeunes lecteurs entre 9 et 12 ans dans un registre policier. Pour le moment, deux tomes de la série sont parus aux Etats-Unis (Floors en V.O). Le troisième tome sortira là-bas en septembre prochain.

Pas d’autres informations pour le moment, mais c’est avec plaisir que nous attendons au tournant cet auteur qui se lance sur une tranche d’âge plus jeune.

———

Le faux prince 01 ukLe faux prince – Tome 1 – Jennifer A. Nielsen

Premier tome d’une nouvelle série en trois tomes, (The ascendancy trilogy), le Faux Prince nous emmène dans un univers moyenâgeux. Intrigues de cour sur fond de fantasy, nous découvrons un royaume qui vient de perdre son roi, sa reine… et leur héritier, le prince. Plusieurs jeunes garçons vont devoir se concurrencer pour remplacer le jeune prince mort, tout cela dans le plus grand secret. Les plus ressemblants au défunt prince vont se vouer une lutte sans merci aux aspects parfois cruels…

Ce roman à l’intrigue accrocheuse donne envie d’en savoir plus, et notre curiosité sera assouvie dès octobre prochain !

Le faux prince est un coup de cœur des éditions Bayard, et l’éditeur en reparlera très certainement très prochainement. Une option a même été posée pour une possible adaptation au cinéma par le producteur de la série télé à succès Game of Thrones.

———

A midsummer night's screamUn nouveau roman de R.L. Stine pour les ados…

L’auteur de la série à succès Chair de Poule revient en force, mais cette fois-ci avec un roman destiné aux adolescents, dès 14 ans environ.

Son titre original : A midsummer night’s scream, référence à l’œuvre de Shakespeare A midsummer night’s dream (Le songe d’une nuit d’été en français), le titre du roman en français n’est pas encore annoncé.

Tout ce que l’on peut en dire (et deviner), c’est que l’auteur retourne à ses sujets de prédilections mélangeant horreur et suspense….

———

Wunderkind couverture photoWunderkind – La pièce d’argent – D’Andrea G.L.

Cette nouvelle série mérite une attention toute particulière pour plusieurs raisons : tout d’abord il s’agit d’un premier roman (cela arrive régulièrement, certes), traduit de l’italien (fait plus original), et enfin, il appartient au genre de la dark fantasy (intrigué ?).

L’éditeur ne conseille pas avant l’âge de 16 ans l’ouvrage, c’est dire s’il est sombre. On découvre un Paris très différent de celui que l’on connaît : sombre, inquiétant, allant même jusqu’au glauque. C’est dans la capitale que se trouve le Dent de Nuit, un quartier mystérieux…

Les monstres font parti du quotidien dans ce nouvel univers, vous ferez ainsi la connaissance des vermoulus : faits de pain rassis, d’ailes de mouches et de moisissures, leur baiser est fatal. Les phobiques : sortes de cadavres qui ont le pouvoir d’altérer la réalité, et une foule d’autres créatures encore ; Calibans, Cagoulards…

Wunderkind 02 itSortie en librairie le 19 septembre prochain, soyez prêts…

Quatrième de couverture : Une lutte brutale et sauvage contre les forces du mal dans un quartier parisien (le Dent de Nuit) mi-fantastique, mi-réaliste où coexistent d’horribles monstres et des hommes prêts à tout pour protéger Caius le Wunderkind.

Chronique : Les Orphelines d’Abbey Road – Tome 1 – Le Diable Vert

Les orphelines d'Abbey Road 01Une nouvelle série envoûtante aux héroïnes charismatiques et mémorables dans une Angleterre victorienne.

Audren est une auteure, mais pas seulement de romans. Elle écrit également des pièces de théâtre, des chansons, des scénarios… Elle fait également de la musique et a déjà enregistré plusieurs albums de Pop et Soul Music, elle a aussi créé des musiques pour des jeux vidéos, la télé ou encore le cinéma. Autant dire qu’Audren est une artiste ultra-prolifique.

Dans le domaine de la littérature, elle a notamment écrit : Le paradis d’en bas, Ma grand-mère m’a mordu, et  une foule d’autres encore, tous aux éditions l’Ecole des Loisirs.

Pour sa saga Les Orphelines d’Abbey Road, Audren nous lance dans un univers à la fois historique, baroque mais aussi fantastique. Pour le moment, elle prévoit six tomes au total pour cette série, mais cela peut encore changer.

Dans un orphelinat pas comme les autres…

Bienvenue dans l’orphelinat d’Abbey Road. Ici, la vie n’est pas toujours rose, la discipline y est stricte, parfois même injuste selon les sœurs qui s’occupent des jeunes filles. C’est dans cet établissement partagé entre rigueur et discipline que vit Joy, une des orphelines, avec d’autres jeunes filles aux âges très disparates.

Un peu rêveuse, un peu aventurière, mais surtout curieuse, Joy va découvrir grâce Margarita – une autre des orphelines – qu’il existe un passage secret sous l’abbatiale (l’église d’une abbaye). Où mène-t-il ? Et pourquoi une autre des orphelines, Prudence, n’émet plus un son depuis qu’elle y est descendue ?

Roman historique avec un imaginaire qui prend peu à peu sa place dans l’intrigue, plongez dans le monde des orphelines d’Abbey Road, vous en sortirez différent… et exalté.

Une atmosphère à l’allure gothique et particulière

On pourrait penser que les bonnes sœurs de l’orphelinat remplacent les mères que les jeunes filles n’ont jamais pu avoir… bien au contraire. Dans l’établissement, moins on montre ses sentiments, mieux c’est… Entre secrets d’orphelines et bonnes sœurs qui veillent au grain, les jeunes filles qui vont participer à l’aventure ont intérêt à être prudentes, sous peine de lourdes représailles si elles viennent à être découvertes. D’autant que les mystères autour de l’Abbey s’épaississent au fil des indices…

A la fois roman historique et fantastique, ce premier tome glisse en douceur dans l’imaginaire. On se laisse entraîner avec plaisir dans l’inconnu, sans arrières pensées.

Les personnages sont biens campés, leur répliques réalistes et souvent bien tournées, on se prend à savourer tous les dialogues. Audren a un véritable don pour intéresser son lecteur avec des choses simples à la base, en les transformant et les teintant de merveilleux.

En somme, ce premier opus des Orphelines d’Abbey Road est une franche réussite. L’ambiance qui caractérise ce premier tome mérite une attention toute particulière. On se prend même a vouloir faire partie de l’équipée composée par les jeunes demoiselles du roman ! Si vous avez envie d’un bon roman à l’atmosphère unique, foncez sur cet ouvrage, qui mérite à être connu. On a hâte de découvrir la suite avec le tome deux : Le monde d’Alvénir.

Actualité éditoriale : Les sentinelles du futur, le nouveau roman de Carina Rozenfeld à découvrir le 5 septembre prochain !

Les sentinelles du futur (couverture provisoire)Carina Rozenfeld a une actualité très dense en 2013, la preuve avec la sortie d’un nouveau roman de sa plume en septembre : Les sentinelles du futur.

A paraître aux éditions Syros dans la très qualitative collection Soon, il s’agit d’un one-shot de science-fiction destiné aux lecteurs dès l’âge de 13 ans environ. Voyages dans le temps et modifications temporelles sont au programme, et on a hâte ! En voici déjà la couverture (encore provisoire, mais ça donne une idée du style graphique, original et esthétique).

Quatrième de couverture : 2359. La Terre est à l’agonie. Les erreurs passées de l’humanité l’ont menée au seuil de sa propre disparition. Pourtant, à New York, les Sentinelles du Futur, une poignée de femmes et d’hommes habilités aux voyages temporels, l’ont promis : l’avenir est radieux, il faut y croire, ils l’ont vu de leurs propres yeux. Mais cet Espoir auquel s’accroche l’humanité est brutalement anéanti quand les Sentinelles du Futur reviennent d’une de leurs missions avec ce terrible message : dans trois cents ans, des extraterrestres attaquent la Terre, une Terre sans défense car pacifiée. Le Passé pourra-t-il alors sauver le Futur ?

Chronique : Cantoria

CantoriaUn planet-opéra à l’univers chantant et original.

Dernier roman en date de l’auteure française Danielle Martinigol, paru chez l’Atalante jeunesse, Cantoria nous plonge dans un univers SF où le charbon et le pétrole n’existent pas… Non, la seule énergie pour mouvoir des vaisseaux gigantesques ou faire bouillir de l’eau, c’est le chant. Le chant comme énergie, une idée originale poussée très loin, jusque dans les moindres détails.

Danielle Martinigol est une auteure reconnue dans son genre pour de nombreux ouvrages de science-fiction (la plupart étant dédiés à la jeunesse), elle a notamment écrit Les oubliés de Vulcain, Les abîmes d’Autremer, ou encore L’or bleu. Certains sont d’ailleurs régulièrement étudiés dans les écoles.

Des centrales de chant comme sources d’énergie

Sur Cantoria, l’énergie est créée par le chant ; et pour fournir les masses d’énergie nécessaires au bon fonctionnement du quotidien des mieux lotis sur la planète, les bas-chanteurs s’escriment nuit et jour.

Les meilleurs chanteurs et chanteuses (très souvent issus de la noblesse) sont sélectionnés dans un but plus élevé : louer par le chant la déesse Astrale, qui en retour fourni en magie les plus privilégiés : enChanteurs et autres hauts dignitaires, magiciens et religieux.

C’est dans cet univers riche, rigide et injuste que vivent Arth, Cor et Khena, des adolescents qui sont l’avenir de Cantoria à différentes échelles. Arth et Cor font partie de ces gens du peuple qui alimentent les centrales de chant tandis que Khena est issue de la noblesse, et est en partance pour le plus grand bâtiment dédié à la déesse : le Cantorium.

Tous trois sont issus de différentes classes sociales mais vont se trouver réunis par le chant… et par des desseins bien plus grands qu’eux. Très vite attachants, nous les suivrons au travers d’épreuves qui vont forger leur avenir mais aussi celui de leur planète.

Un mélange de genres efficace et inattendu

Cantoria est un roman de SF pouvant parfaitement faire découvrir de façon sérieuse le genre à des lecteurs dès l’âge de treize ans environ. Véritable quête tournée vers l’aventure, on découvre une planète et les lois qui la régissent, mais aussi l’espace et les mystères qui l’entourent.

Mais plus encore, Cantoria est un ouvrage qui invite à la réflexion sur bien des points : religion, politique, économie… nombre de sujets universels y sont traités, poussant le jeune lecteur a ne pas prendre pour acquis toutes les informations mises à sa portée.

On appréciera le degré de recherche de l’auteure concernant la crédibilisation de son univers musical : des prénoms en passant par des termes de son invention (vaisseaux-orgues, mal-son, enChanteurs…), Danielle Martinigol nous plonge corps et âme dans son histoire.

Un petit reproche toutefois, l’univers est parfois un peu trop dense et nous perd parfois dans ses nombreuses subtilités, en particulier vers la fin du livre où un certain nombre de nouveaux termes et de révélations s’enchaînent.

Les dialogues (et les personnages) sont un vrai délice, d’un naturel tout à fait crédible et jamais sur joués. Ajoutez-y quelques scènes mémorables à l’écriture maîtrisée et vous obtenez un texte d’une qualité certaine.

Pour conclure, Cantoria est un bon ouvrage touchant à de nombreux sujets sans perdre son fil rouge. Bien construit, très bien écrit et surtout original, il ne donne qu’une envie, se plonger dans un nouvel opus et en savoir plus sur les nombreux mystères soulevés. A conseiller dès treize ou quatorze ans, pas avant, à cause de la densité et de l’exigence du texte. Chronique rédigée pour le site ActuSF.

7.5/10