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Chronique : La société très secrète des sorcières extraordinaires

De la cosy fantasy urbaine à lire comme on savoure un bonbon… Une lecture, douce, rassurante et emplie de belles surprises !

Premier roman de l’autrice britannique Sangu Mandanna à paraître en France, l’ouvrage La société très secrète des sorcières extraordinaire fut un véritable phénomène éditorial. Outre-Manche, l’ouvrage a bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille… alors autant dire qu’il était extrêmement attendu en France ! Alors, quand Lumen a annoncé avoir acquis les droits de l’ouvrage, l’engouement était déjà là. Le roman vient de paraître en librairie le 24 août 2023. Alors, est-ce le régal littéraire promis ? Pour moi, oui.

Une fiche de poste intrigante…

Quand Mika Moon reçoit en MP sur les réseaux sociaux une offre de poste étrange, elle se dit qu’elle a affaire à quelqu’un d’un peu frappé. En effet, son interlocuteur lui fait savoir qu’il recherche désespérément une sorcière pour quelques mois, sans en dire beaucoup plus… Le souci, c’est que Mika est en effet une sorcière, mais que cela n’est pas censé se savoir.

Depuis des centaines d’années, les sorcières vivent isolées les unes des autres, leur concentration physique rendant la magie instable et dangereuse. Ainsi, Mika n’a aucun contact avec les autres sorcières en dehors d’un rendez-vous trimestriel très formel. Mais l’existence des sorcières est un secret bien gardé… Alors comment la jeune femme va-t-elle réagir à l’étrange proposition de travail aux conditions mystérieuses ?

Un livre doudou à savourer

Vous avez le cafard ? Vous avez envie de magie mais pas de grandes intrigues où les machinations vont bon train et où il faut dresser l’arbre généalogique de chaque personnage ? Ce roman est fait pour vous. Il mélange à la perfection univers réaliste teinté de magie, le tout dans une ambiance extrêmement rassurante.

Vous verrez, le lieu où va se rendre Mika se nomme la Maison de Nulle-part. Et vous voudrez vous-même vous trouver un cocon à l’image de cette demeure aux allures de chalet caché par la végétation et la magie. Tout n’est que douceur dans cette lecture, même quand on parle menace de mort et accueil glacial. Même quand l’héroïne ne sait plus où elle en est, ni quoi faire de sa vie. Même quand on la sent au bord du désespoir tant sa solitude a toujours été grande… Il y a toujours un petit quelque chose qui la fait tenir, et nous, l’aimer encore plus.

Les personnages sont une petite dizaine, et tous, sans exception ont un trait de caractère attachant si ce n’est plus. J’avoue avoir un faible pour Ian et son exubérance vestimentaire (entre autres) et évidement une énorme prédilection pour le personnage le plus torturé et le plus charmant de la Maison de Nulle-part : Jamie.

Mais outre les personnages, l’autrice a réussi à créer un univers paradoxal car à la fois étrange et rassurant. Vous découvrirez l’art de recueillir de la poussière d’étoile pour faire un thé réconfortant ou encore comment maîtriser l’art du voyage par raccourci magique ! Dans cette intrigue douce, tout fonctionne : on s’y sent bien, dorloté, comme Mika qui commence peu à peu à trouver ses marques. Les quatre-cent pages que constituent le roman défilent à une vitesse folle, et c’est bien là le seul défaut du roman !

Quitter les personnages et cet univers si doux et rassurant est un crève-cœur. D’autant que certaines relations entre plusieurs personnages sont magnifiquement dépeintes, notamment ce que va peu à peu ressentir Mika pour ses trois petites protégées. Dire que l’une d’elle élaborait des projets de meurtres au début du roman !

Ainsi, ce roman est dans la plus pure essence d’un genre qui se développe depuis quelque temps dans le monde de l’imaginaire anglo-saxon : la cosy fantasy. On y retrouve des liens sociaux forts, loin des grandes intrigues qui bouleversent le monde. Nous sommes dans un microcosme rassurant, avec ses problématiques à échelle humaine, ce qui le rend doux et malléable. Si vous avez envie de douceur, c’est donc le roman parfait pour l’automne à venir… Belle et douce lecture à vous… Dès 16 ans (juste à cause d’une seule scène spicy, pas le choix !).

Chronique roman graphique : Arden High – Tome 1 – La nuit des rois et des reines

Une romance douce et bienveillante dans un lycée géré par des êtres féériques directement inspirés de Songe d’une nuit d’été…

Un petit délice !

Si vous aimez le fantastique par touches légères et les intrigues se déroulant dans le plus pur style campus américain, ce premier tome de la saga de romans graphiques Arden High pourrait bien vous plaire.

Au programme : de la romance, de l’inclusivité, des non-dits à foisons et des situations mignonnes et parfois délicates.

Bienvenue à Arden High !

Vi est une ado comme les autres, hormis le fait qu’elle a un frère jumeau, et qu’il a décidé de ne pas aller dans le même établissement scolaire qu’elle cette année. Elle aime s’habiller d’une façon « garçonne » et se définit comme queer. Et bien que cela ne soit pas un étendard, elle entend bien assumer sa façon d’être. Et chose heureuse, Arden High est le genre de lieu où l’on peut être qui l’on souhaite sans aucune remarque ou jugement. Un soulagement pour Vi, mais l’absence de son frère lui pèse de plus en plus… Et cela va s’accentuer encore quand des sentiments nouveaux vont s’en mêler.

Vi est sous le charme d’Orsino qui est lui-même sous le charme d’Olivia qui elle-même est sous le charme de quelqu’un d’autre… Une mise en abîme amoureuse délicate qui va encore se compliquer dès lors que la nuit des rois et des reines approche !

Un beau mélange entre magie, amour et amitié

Même si j’ai beaucoup apprécié l’intrigue, c’est avant tout l’univers mélangeant campus et magie qui m’a séduite. Quand en plus on comprend que quantité de personnages sont directement inspirés par Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, c’est encore plus savoureux ! Ainsi, vous croiserez Puck, ou encore Tatania (bien qu’ici elle se nomme Tanya), et dès le début de l’ouvrage, le rideau se lève avec cette phrase : « Le monde entier est un théâtre« .

Outre cette ambiance merveilleuse qui plane continuellement bien que de façon vaporeuse sur l’ouvrage, on retrouve tous les ingrédients d’une belle romance torturée. Si vous aimez les personnages qui n’osent pas s’avouer leurs sentiments, ceux qui sont perdus, les quiproquos et les rebondissements remplis d’émotion, ce livre est pour vous ! Et si vous aimez les couleurs déclinées autour du violet, cela va également vous plaire…

Ainsi, La nuit des rois et des reines, c’est avant tout une bouffée de positivité colorée et plaisante à lire. Un petit concentré de douceur, le tout avec de beaux dessins, des couleurs chatoyantes, un univers réconfortant, et totalement safe. Le genre d’ouvrage qui fait du bien à lire. Si seulement Arden high existait ! A découvrir dès l’âge de 14 ans.

Chronique : Karasu Kids – Tomes 1, 2, 3

Une série de romans pour la jeunesse qui se propose de faire découvrir le Japon autrement

La série des Karasu Kids est parue chez Larousse en juin 2022. Son but ? Faire découvrir la culture nippone aux plus jeunes au travers des aventures d’un groupe d’enfants. Cela commence comme une enquête et se transforme en quête pour empêcher l’éveil de monstres mythiques et millénaires…

Aymeric Jeanson est l’auteur de cette petite série de romans. Il également éditeur et se passionne également pour la bd, ce qui explique les quelques planches de type manga que l’on retrouve dans les romans Karasu Kids.

Auren, l’illustrateur, est nourri depuis toujours par la pop culture japonaise, et cela se voit dans son œuvre. C’est lui qui a créé tout l’univers graphique des Karasu Kids.

Tout commence à Hokkaido

Bienvenue sur l’île d’Hokkaido, où vont se dérouler d’étranges événements qui vont bouleverser la vie de quatre enfants. Mais au début de cette histoire, ils ne se connaissent pas vraiment, et pour d’autres ne s’apprécient guère. Mais par la force des choses, la petite équipe va devenir Les Karasu Kids, un quatuor d’enfants qui vont tenter de sauver la vie qu’ils connaissent. En effet, des esprits ancestraux sont à l’œuvre, et ils sont fort mécontents. Ce que l’on pense être une catastrophe écologique est en réalité la manifestation de ces créatures millénaires. C’est là qu’interviennent les Karasu Kids !

Une lecture qui m’a peu emballée

J’ai lu premier tome de la saga avec une légère curiosité, mais je demandais clairement à être convaincue. Moi qui adore le Japon et sa culture et qui suis libraire jeunesse, cette série avait tout sur le papier pour m’emballer. Et pourtant, ça n’a pas pris. J’ai insisté en lisant entièrement le second tome, qui ne m’a pas plus séduite. J’ai alors entamé le troisième opus, et me suis arrêtée au premier tiers du roman : à quoi bon acharner si l’on n’aime pas ?

Mais alors, qu’est-ce qui pour moi a pêché dans cette nouvelle série de romans ? J’ai du mal à le définir précisément. Il y a de l’aventure, on en apprend (un peu) sur le Japon et sa culture, en particulier sur ses mythes et créatures issues de l’imaginaire. Les chapitres sont courts, il y a quelques illustrations, ce qui est parfait pour les 9/10 ans.

J’ai eu un mal fou à m’attacher aux personnages et à les apprécier, d’ailleurs je n’ai jamais vraiment réussit, sinon je n’aurais pas abandonné ce troisième tome. J’ai trouvé leurs dialogues parfois trop « scolaires », répondants à une problématique, mais sans qu’on croie en l’existence de ces personnages. En un mot, pour moi, ils manquaient d’âme. C’est d’autant plus dommage quand on voit que le duo qui a créé la série et passionnée par le Japon. Mais pour moi, il manque un liant, un élément qui aurait fait basculer l’histoire vers quelque chose de plus vivant, plus entrainant.

L’idée d’insérer quelques pages de type manga dans les romans est très sympathique, à tel point que je trouve dommage qu’il n’y ait pas eu plus de planches. On en retrouve entre six et sept par roman alors que ça aurait pu être un vrai argument si il y en avait eu plus.

L’une des choses qui m’a plus cependant, c’est ce mélange entre fantastique et écologie. Je m’explique, les créatures ancestrales qui sont réveillées le sont par des perturbations d’ordre écologique. Ainsi, Les Karasu Kids deviennent des protecteurs de l’environnement en luttant contre les méfaits de ces créatures (qui ne sont pas nécessairement mauvaises et qui subissent l’activité humaine). Cet aspect de la série et bien amené et m’a bien plu.

Ainsi, je ne saurais pas dire exactement ce qui m’a déplu personnellement dans cette saga, mais elle est pour moi totalement dispensable. Cela ne remet pas en question le travail et la passion des auteurs pour le Japon, bien entendu. C’est simplement que je n’y ait pas trouvé mon compte et que je trouve qu’il y a mieux pour cette tranche d’âge. sur la même thématique : Yôkai de Thibault Vermot chez Sarbacane, par exemple. Ou encore Le jeu d’Hiroki d’Eric Senabre chez Didier Jeunesse sont des romans parfaits pour découvrir de façon distrayante le Japon et sa culture incroyablement dense.

Chronique ado : La fiancée du dieu de la mer

La réécriture contemporaine d’un grand conte classique coréen !

Axie Oh est une autrice américaine d’origine coréenne, son roman La fiancée du dieu de la mer est le premier à paraître en France. Outre-Atlantique, son travail est très suivi, et d’autres de ses nouveautés arrivent très bientôt en France.

Un sacrifice à la place d’un autre…

Le dieu de la mer est courroucé, et cela dure depuis un siècle. Pour l’apaiser, chaque année les hommes livrent à la mer une fiancée pour le dieu, en espérant que l’une d’elle sera l’élue et saura calmer sa colère. Mais rien n’y fait… les inondations continuent, les récoltes sont gâchées, le peuple souffre…

Cette année, c’est la jeune, belle et talentueuse Cheong Shim qui a été choisie pour être offert au dieu de la mer. En échange de son sacrifice, les villageois prendrons soin de sa famille. Sauf que Cheong Shim en aime déjà un autre : Joon. C’est ainsi que Mina, la sœur de Joon se sacrifie de son plein gré à la place de sa future belle-sœur. Elle n’a pas d’autre choix selon elle de faire ce sacrifice pour sauver sa famille, son peuple, tout ce qu’elle aime.

Voici que Mina est transportée dans le monde des esprits, un univers proche du notre où dieux et esprits de côtoient. Mais son sacrifice ne semble pas avoir l’effet escompté… A elle de trouver comment prendre son destin en main et atteindre le dieu de la mer pour que les drames cessent dans le monde des hommes.

Magnifiquement onirique et doux, mais également rempli d’aventures !

Ce roman est le parfait équilibre entre la réécriture de contes et la lecture emplie d’action. Et quand l’éditeur Lumen dit qu’il rappelle Le Voyage de Chihiro, je suis parfaitement d’accord. Il y a des symboliques similaires, des éléments qui y font penser comme une évidence… mais non, ce n’est pas une copie du célèbre film Ghibli !

En effet, Axie Oh nous offre un conte à la chevauchée des genres : il y a de la poésie dans ses lignes, de l’action, de nombreuses révélations et une belle romance… Il y a tous les ingrédients d’un bon livre pour adolescent.es.

Une des choses que j’ai préféré dans ce livre, c’est l’hommage constant qui est fait aux anciens. Mina ne cesse de penser à ses ancêtres pour prendre des décisions, aider son entourage. Dans la réalité parallèle du dieu de la mer, elle découvre une chose aussi belle que touchante : les offrandes que les hommes font à leur ancêtres (souvent de l’encens et de la nourriture) arrivent dans le monde des esprit pour les nourrir. J’ai trouvé cela tellement beau de penser que nos ancêtres pouvaient être révérés de cette façon !

De même, autre élément primordial dans ce monde d’esprits, ce sont les dieux. Et certains sont bien loin de l’image idéalisée que les humains se font d’eux. Certains sont terriblement cruels, d’autres totalement égoïstes… Mina va découvrir que tout ce qu’elle pensait solide dans sa vie se délite peu à peu. C’est le second point fort de ce roman, outre son univers, il y a la crédibilité des personnages. La résilience de Mina est inspirante, mais elle n’est pas la seule à être très intéressante (Mask, un de mes personnages favoris !). Vous verrez !

Ainsi donc, ce texte, c’est une foule de détails entre tradition, symboliques fortes et romance moderne. Axie Oh a réussit à transformer un conte classique en roman ado parfaitement bien dosé qui fonctionne à merveille. Il plaira à celleux qui aiment les romances, la culture coréenne, les belles histoires aux images fortes. Vous verrez certaines scènes sont extrêmement touchantes, mais je ne puis en dire plus ici.
Espérons simplement qu’Axie Oh se lancera dans d’autres réécritures de contes !

AUTEUR :
GENRE : Corée, Fantasy
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique ado : Tenir debout dans la nuit

L’histoire d’une adolescente qui va passer toute une nuit, seule dans la Grande Pomme… Va-t-elle tenir dans cette ville où elle ne connaît personne ?

Eric Pessan est un auteur pour les ados et la jeunesse à l’œuvre percutante et marquante. Il aborde souvent dans ses ouvrages des thématiques difficile, mais avec des mots très justes…
Ses livres les plus connus sont notamment La forêt de Hokkaido (L’École des Loisirs) pour lequel il a eu le prix des Sociétés des gens de Lettres, ou encore le livre que je vais vous chroniquer ici : Tenir debout dans la nuit qui est paru en 2020.

C’est mon premier roman de Pessan, mais le septième qu’il a écrit, et une chose est certaine, je vais y revenir tant j’ai trouvé ce texte poignant.


Pour mieux appréhender ce roman, je vous propose de lire un petit extrait de la lettre qu’il a adressé aux libraires : « C’était un vieux rêve, un rêve de môme sans doute : voir le New York de Spiderman et des films de gangster. C’est là que ce livre est né : dans les rues de New York, j’ai tenté de retrouver l’émerveillement de l’adolescent que j’ai été, et je me suis souvenu des discussions avec les élèves.
Tenir debout dans la nuit est mon septième roman jeunesse, tous ces livres sont indépendants mais les personnages circulent de l’un à l’autre, et vieillissent
en temps réel. J’avais envie de retrouver Lalie, la seule fille de la bande de garçon présente dans La plus grande peur de ma vie. A treize ans, elle aimait prendre des photos, maintenant qu’elle en a quinze, elle ne quitte plus son appareil ».

Un cadeau de rêve

Lallie est une adolescente qui aime la vie, les découvertes, les voyages… Mais elle n’a pas les moyens pour cela, c’est tout juste si elle peut rêver de New York. Alors quand Pitor, un de ses amis lui propose de l’accompagner gracieusement dans la fameuse ville qui ne dort jamais, elle dit oui.

Mais elle ne pensait pas que cela le rendait débitrice aux yeux de Piotr… et que pour le remercier, elle va devoir accéder à ses désirs…

Un roman féministe et sociétal touchant

Oui, les hommes peuvent écrire des romans féministes où la jeune femme dépeinte n’est pas un stéréotype. L’histoire de Lallie est aussi simple que tragique : elle pensait avoir un ami généreux et se retrouve à devoir lui céder ses faveurs sexuelles pour le remercier. Hors de question, mais la liberté de choisir à un prix terrible : se retrouver seule à New York en pleine nuit.

C’est ainsi que commence le roman, en nous offrant une Lallie apeurée par tous les hommes qu’elle va croiser durant cette nuit si particulière. Car le monde continue de tourner alors que pour elle tout s’effondre.

Ce roman est superbe et magistral pour de nombreuses raisons. Outre le fait que le récit nous offre une héroïne ordinaire courageuse, c’est aussi un plaidoyer pour une vie meilleure. Car au travers des nombreuses aventures nocturnes de Lallie, nous allons découvrir le portrait d’une société américaine profondément injuste et cruelle. Dès que l’on fait un pas de côté, même léger, le système nous écarte, nous oublie, nous occulte.

L’auteur se concentre notamment sur le cas de ces millions d’américains qui vivent dans des mobile-home ou des trailers parks (ils sont plus de 20 millions aux USA) car ils n’ont pas d’autre endroit où vivre. On y parle aussi du scandale des subprime, des injustices sociales flagrantes que la société américaine laisse perdurer… Que le meilleur gagne et tant pis pour ceux laissés sur le bas-côté.

Je trouve cela très bien de montrer que derrière les paillettes du rêve doré américain se cache une société extrêmement cruelle et égoïste. La France ne fait peut-être pas toujours rêver ceux qui y vivent, mais nous avons une chance incroyable. Mais Eric Pessan le dit bien mieux que moi.

Alors, il ne vous reste plus qu’à lire ce roman MAGISTRAL qui devrait être lu par tout le monde. Garçon, fille, homme, femme… Le message de Tenir debout dans la nuit est indispensable, et surtout subtil et beau. Dès 14 ans.

Chronique Jeunesse : Le lion blanc

Une magnifique histoire d’amitié entre un jeune garçon et un lion blanc comme neige…

Réédité en 2020, Le lion blanc est un texte de Michael Morpurgo qui date de 1998. Je ne l’ai découvert que tout récemment, et comme souvent avec cet auteur, c’est une belle et touchante histoire qui mélange destin d’animaux et faits d’Histoire véridiques.

Une fuite précipitée d’un pensionnat guindé…

Une jeune garçon décide de fuir l’institut dans lequel il est pour ne plus être victime de harcèlement. L’un de ses camarades le moleste très régulièrement, et pour lui la vie au pensionnat est devenue intenable…
Mais à peine a-t-il quitté les murs de l’école et franchi la barrière qu’il fait la rencontre d’une dame âgée. Cette dernière lui propose de boire le thé chez lui et lui raconte l’histoire de Bertie, un ami d’enfance à elle.
Bertie a lui aussi étudié dans l’institut que le jeune homme vient de fuir… et son histoire est incroyable. Elle est liée au continent africain et à l’existence d’un lion blanc.

Une histoire touchante qui saura atteindre le cœur des jeunes lecteurs

Le lion blanc est une magnifique histoire. A la fois originale et emplie d’humanité, cette amitié improbable d’un petit garçon et d’un lionceau blanc a de quoi émerveiller.
J »ai beaucoup aimé le mélange des temporalités entre l’histoire de ce jeune garçon qui fuit l’institut et celle de Bertie, il y a plusieurs décennies. Elles ne sont pas liées directement, mais l’auteur dissémine quelques jolis points communs entre les deux jeunes hommes.

Mais surtout, ce que j’ai le plus apprécié, c’est l’histoire de Bertie sur le continent Africain. Son attrait démesuré pour la savane, qu’il n’a pas le droit de parcourir, même accompagné de son père. Il vit dans un immense domaine en plein milieu de la savane avec sa mère, aussi douce que très mélancolique. L’arrivée dans leur vie de ce lion blanc va tout bouleverser pour eux. On est tout de suite plongé dans l’histoire peu commune de Bertie et de cette amitié hors du commun.

Je suis persuadée que les jeunes lecteurs et lectrices d’environ 9 ans apprécierons grandement cette histoire. Elle est belle, a su me toucher tout en traitant de sujets très différents : la nature et sa beauté, la guerre et la dureté de la séparation… Les thématiques sont parfois très adultes, mais Morpurgo sait y faire pour créer un roman abordable, compréhensible et loin d’être bête.

Mon édition est assez ancienne et regroupe les illustrations de Jean-Michel Payet. Elles sont très douces et collent à merveille à l’histoire. La nouvelle version parue en 2020 a changé et propose cette fois-ci des illustrations de François Place et j’avoue qu’elles sont magnifiques ! Je crois que je les préfère encore à celles d’avant… elles sont tout aussi douces, aux couleurs pastels avec quantité de détails.

Conclusion, Le lion blanc est un classique de la littérature jeunesse qui a peut-être été oublié avec le temps. Sa réédition récente est l’opportunité de le (re)découvrir car il vaut le détour !

Chronique YA : Young blood

Une prestigieuse école d’élite pour vampires bien nés qui cache bien des secrets…

Young Blood est un roman YA fraichement sorti en librairie le 4 mai 2023 aux éditions Nathan. L’ouvrage est écrit par Sasha Laurens, dont c’est le premier ouvrage à paraître en France.

Bienvenue à Harcote School, où la crème de la crème vampirique se forme

Dans le monde imaginé par Sasha Lauren, il y a une chose importante et intéressante à savoir : il y a deux sortes de vampires. Ceux qui ont été transformés en vampire de façon « traditionnelle » telle qu’on la connaît dans la culture populaire, avec une bonne morsure. Et il y a les Youngblood, une nouvelle génération de vampires qui eux sont nés par voie naturelle, comme les humains. Ils sont rares, mais assez nombreux pour intégrer une école regroupant des centaines d’élèves.

Les Youngblood sont ce qu’ont de plus précieux les vampires, la nouvelle génération vampirique, car il est presque impossible de boire du sang humain sans prendre de risque désormais. Depuis l’arrivée d’un virus mortel pour les vampires, le DFC (Dysfonctionnement des facteurs de la coagulation) qui tue les vampires sans possibilité d’y réchapper. C’est ainsi que le sang synthétique nommé Héma est arrivé sur le marché, créé par une grande entreprise vampirique, CasTech.

La grande différence entre les Youngblood et les vampires d’avant, c’est qu’ils grandissent, passent par l’enfance puis l’adolescence avant de devenir adultes et de ne plus vieillir. Ils sont immortels, tout comme les autres vampires.

C’est dans ce monde difficile que vit la jeune Kat, une Youngblood qui est très loin de faire partie de l’élite. Elle est certes une vampire, mais elle travaille pour se payer à elle et à sa mère des doses d’héma (sang synthétique garanti sang DFC). Mais l’héma est de plus en plus cher et elle a de plus en plus de mal à s’en sortir. Sa seule échappatoire, obtenir une bourse dans la prestigieuse école vampirique Harcote School. Et chose incroyable, elle va la décrocher, et y aller, même si ça mère refuse catégoriquement qu’elle se mélange avec l’élite vampirique pour d’obscures raisons.

C’est ainsi que Kat va découvrir le monde des riches vampires, la démesure, la haine, les préjugés… et son ex-meilleure amie à qui elle n’a plus reparlé depuis des années.

Un univers bien pensé et intéressant, mais…

Le plus réussit dans ce roman pour les 14/15 ans, c’est la réflexion économique et sociétale que l’autrice a su créer au travers de son univers. Même si cela reste assez facile et manichéen, elle a au moins le mérite de s’attaquer à des sujets de fonds qui font ce que sont les États-Unis aujourd’hui. Il vous suffit de remplacer l’héma de son roman vampirique par n’importe quel produit pharmaceutique pour comprendre qu’elle dénonce l’accès inégalitaire à tous aux soins.

Pour ce qui est de l’intrigue en elle-même, j’étais assez emballée au début, mais plus l’histoire avance et plus on sait déjà ce qu’il va se passer. Ce n’est pas cousu de fil blanc, mais pas loin. Comme il y a assez peu de personnages, on sait assez vite qui rempli tel rôle et qui se cache derrière certains mystères. C’est dommage, cela dessert le propos intelligent du roman derrière une couche de vernis assez manichéenne.

Autre point intéressant mais pas assez bien exploité pour moi : il y a des personnages LGBTQIA+, mais ils donnent l’impression d’être là pour mettre en avant un mouvement qui a le vent en poupe dans les romans plus que par envie de normaliser les couples lesbiens ou gays. C’est dommage car il y avait de quoi faire quelque chose de bien plus percutant sans tomber dans cet écueil.

En somme, l’univers de Young Blood est intéressant, mais sa construction, son intrigue et ses personnages n’arrivent pas à sortir d’un schéma narratif déjà vu et revu. Cela n’est pas gênant quand les personnages ont de la profondeur, mais ici, ce n’est pas le cas. L’essai n’est donc pas transformé, c’est du déjà lu…

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Chronique jeunesse : David Eliot – intégrale des deux tomes

Écrit neuf ans avant Harry Potter, cette duologie recèle tous les ingrédients qui ont très certainement inspiré J.K. Rowling pour les aventures de son célèbre jeune sorcier ! Un classique moins connu que Harry Potter à découvrir, plus sombre, plus osé et très créatif… découvrez les aventures de David Eliot !

Anthony Horrowitz est un auteur anglais à l’œuvre très importante. Ses ouvrages sont très régulièrement prescrits dans les écoles : L’île du crâne, La photo qui tue ou encore Le faucon malté étant devenus des classiques.

Pour ce qui est de L’île du crâne, il s’agit du premier tome de la série des David Eliot, qui en comprend deux au total. Cette courte série mélange magie noire, école aux moeurs étranges et professeurs qui le sont tout autant…

Encore renvoyé !

Le jeune David Eliot n’est pas dans une bonne situation quand nous faisons sa connaissance dans le premier tome. Il vient tout juste d’être renvoyé de sa dernière école en date, ses parents ne savent plus quoi faire de lui… Mais ils viennent de recevoir une mystérieuse lettre provenant d’une école dont ils n’ont jamais entendu l’existence : Groosham Grange. L’établissement se propose de prendre David comme élève, le tout avec des cours adaptés à un élève aussi indomptable et difficile que lui. Ainsi commence l’étrange aventure de David Eliot, septième fils d’un septième fils…

Entre similitudes et originalité

Quand j’ai lu les deux tomes de la série David Eliot, je n’ai pas pu m’empêcher de relever les très nombreuses similitudes entre ces romans et l’univers de Harry Potter. On ne peux pas parler de copie, ni d’hommage mais il est certain que J.K. Rowling a lu les romans d’Anthony Horrowitz.

Comment expliquer sinon cette école étrange et isolée qui donne des cours très mystérieux ? Voici une petite liste non exhaustive de tout ce que j’ai vu de similaire entre les deux univers, tout en sachant que les David Heliot sont paru neuf ans avant le premier tome de Harry Potter

  • Une lettre mystérieuse qui arrive de l’école
  • Un établissement étrange et isolé de tout et invisible de tous
  • Des parents atroces (oncle Vernon et tante Pétunia pour Potter)
  • Une tante qui se met à gonfler et grossir
  • Un professeur lycanthrope
  • Un membre du corps enseignant qui possède deux têtes pour un seul corps
  • Une plume pour écrire qui n’a pas besoin d’encre mais plutôt de sang
  • Un trio d’amis qui se serrent les coudes (une fille deux garçons)
  • Un système de point distingue les élèves pour leurs actions, comme avec les maisons chez Poudlard, mais à l’échelle individuelle.

Voilà pour les plus gros points communs entre les deux sagas. Lire David Eliot, c’est découvrir un univers bien plus sombre que celui de Harry Potter, mais aussi des personnages plus ambivalents et étranges. J’ai beaucoup aimé ce mystère qui plane autour de l’école tout au long du roman. Même si l’on se doute de quoi il est question, ce n’est que dans les vingt dernières pages que le héros découvre ce qu’est exactement Groosham Grange et ce qu’on y apprend réellement.

Dans le second tome, David est pleinement intégré et fait même partie des meilleurs élèves de l’établissement. Bientôt, nous saurons qui remportera le Graal Maudit, la plus haute distinction de l’école. Mais quelque chose se trame et tente de faire saboter la remise du prix….

J’ai énormément aimé l’esprit de cette série fantastique. Elle est vraiment sombre et ose des choses que je n’aurais pas cru lire en jeunesse que ce soit dans l’intrigue ou les dialogues. C’est savoureux d’humour noir, l’intrigue est bien construite et surtout l’ambiance est parfaite ! Très inquiétante dans le premier tome, elle réussit à changer peu à peu, se réchauffe tout en gardant une part menaçante… Impossible à décrire, mais c’est savoureux !

Je ne puis que vous conseiller de découvrir cette courte série pour quantité de raisons. Vous aurez à découvrir un imaginaire atypique et bien dosé qui sait appuyer sur la fibre effrayante quand il le faut. Les dialogues sont excellents, la dynamique de l’histoire parfaite pour que ça se dévore… Et surtout, ça étoffe la culture générale et fait réfléchir aux sources (nombreuses) de l’inspiration de J.K. Rowling : Poudlard et Grossham Grange sont très certainement des établissements magiques cousins, l’un étant beaucoup plus tordu et étrange que l’autre, mais cousins tout de même. Dès 10 ans.

Chronique YA : D.R.U.G.S.

Quand l’addiction médicamenteuse détruit des vies et des familles entières. Un roman YA à charge qui dénonce un tabou américain au travers d’un prisme original… Et si l’Oxycodone, la Ritaline, le Sibutral et tant d’autres substances médicamenteuses addictives étaient en réalité des sortes de dieux dont le but est de vous entraîner dans les bas-fonds ?

On ne présente plus Neal Shusterman, l’auteur d’une de mes sagas YA favorites (La Faucheuse) et auteur d’une œuvre atypique et inclassable autant qu’elle est sombre. Son dernier roman en date D.R.U.G.S., coécrit avec son fils Jarrod n’y échappe pas. Encore une fois c’est malin, et ça dénonce au passage un des plus grands scandales sanitaires des U.S.A. qui a toujours cours actuellement… l’abus de médicaments qui conduit à de terribles addictions.

David Joy, autre auteur américain en a fait l’un des sujets principaux de son livre Nos vies en flammes ainsi qu’un article journalistique dans la revue America. Nombreuses sont les personnalité publiques à dénoncer ce fait de société qui reste à l’heure d’aujourd’hui grandement impuni pour les coupables qui se frottent les mains…

Mais je digresse, D.R.U.G.S. est donc un roman pour ados, oui, il dénonce un drame de société typiquement américain, mais d’une façon si originale que l’on ne peux qu’être captivé par l’histoire d’Isaac et de sa sœur Ivy.

Deux vies vie au destin encore incertain, mais sous de bons auspices

Isaac est un jeune homme plein d’ambition. Il est bon élève à l’école, mais il est clairement dépendant de ses performances sportives s’il veut pouvoir intégrer l’université de ses rêves. Sa soeur Ivy quant à elle serait bonne élève si elle n’avait pas de troubles de l’attention qui la font constamment papillonner. Elle a bien des médicaments, mais ne les prends jamais. Elle préfère trainer avec ses amis peu recommandables qui fument et qui boivent à longueur de temps…

Mais un jour, leur destin va basculer. Isaac a un accident lors d’un match et se voit contraint de prendre des antidouleurs puissants pour supporter les séquelles de sa blessure. Quant à Ivy, elle décide de reprendre sa vie en main et de tout faire pour réussir ses études. Elle reprend donc son médicament contre les troubles de l’attention… Et peu à peu, chacun va s’enfoncer dans la douce moiteur de l’engourdissement médicamenteux. La dose normal ne va plus leur suffire, et l’addiction se profile… Vont-ils s’en rendre compte avant qu’il ne soit trop tard ? Ou leur entourage ?

Un roman brillant à dévorer comme un polar

Évidemment, la première chose que l’on a envie de savoir, c’est si Ivy et Isaac vont s’en sortir. Mais il y a encore plus important, c’est comment ? Par quels moyens ? C’est là qu’entre en jeu le génie des Shusterman : les médicaments et drogues de notre monde ne sont pas que des substances, ce sont des dieux qui n’ont qu’un seul but, qu’on les déifie jusqu’à la mort. Qu’on les honore en les (sur)consommant. Qu’on aime qu’eux pour toujours et à jamais, même si on doit tout y laisser.

Ainsi, vous n’aurez pas seulement les narrations du point de vue d’Isaac et Ivy, mais également celles de ROXY (comprendre Oxycodone) et d’Addison (ici Adderall). Et à partir de là, rien ne va plus. Impossible de prédir ce qu’il va pouvoir se passer pour l’un ou l’autre, d’autant que Roxy est un personnage très versatile et passionnant, elle n’a pas l’air si dangereuse, juste perdue.

J’ai adoré ce roman du début à la fin. Pour son sujet si délicat, pour ses personnages criants de vérités, pour son originalité dans la façon de dénoncé un système gangrené qui lasse ce genre de choses arriver quotidiennement.

J’ai adoré aussi les messages cachés à chaque début de chapitre. Il y a à chaque fois des lettres en gras, elle disent autre chose que ce qu’annonce le chapitre. C’est très malin, et peu à peu, ce double-sens va prendre une ampleur à faire froid dans le dos. Bravo pour ce coup de génie.

Ainsi, oui, D.R.U.G.S. est un véritable coup de cœur, une belle claque littéraire. Le sujet n’est pas aussi accrocheur que dans la Faucheuse, et pourtant, on touche encore une fois aux mêmes thématiques : la vie, la mort, le pouvoir… des thématiques si chères à Neal Shusterman. C’est pour moi une réussite totale que ce roman, que je vous conseille de découvrir (et de faire découvrir) dès l’âge de 15 ans.

Chronique bd jeunesse : Beetle & les Hollowbones – Volume 1

Une bd qui mélange fantastique, aventure et mignonitude de façon très satisfaisante !

Paru en février 2023 en France, voici le premier tome d’une jolie duologie qui fait la part belle à l’aventure et l’amitié, le tout avec de magnifiques illustrations magnifiquement colorisées.
L’autrice et dessinatrice Aliza Layne a reçu le prix Stonewall en 2021 pour cette bande-dessinée. Ce prix américain récompense des œuvres qui traitent de thèmes LGBT.

Bienvenue dans l’univers de Beetle, beau, magique et coloré

Beetle est une jeune gobline (non, il n’y a pas de faute) tout ce qu’il y a de plus normal… voir moins. En effet, elle n’est pas très douée pour la magie, ce qui la désepère au plus haut point. Surtout quand on sait que sa meilleure amie Kat a quant à elle intégré une prestigieuse école au niveau très avancé. Elles se sont d’ailleurs un peu perdues de vue à cause de cela.

Mais Bettle se console comme elle peut en allant au centre commercial : elle y a fait l’étrange connaissance d’un petit fantôme tout mignon prénommé Blob Ghost. Il change de forme comme il le souhaite, traverse les murs et s’avère être extrêmement drôle. Cependant, les problèmes vont commencer à arriver pour ce duo attachant et improbable : le centre commercial va être détruit.

Pas grave, n’est-ce pas ? Non, sauf que Blob Ghost ne peut pas quitter l’enceinte du centre commercial. A chaque fois qu’il tente de s’en éloigner, une barrière infranchissable l’empêche d’aller plus loin… Blob Ghost risque donc de disparaître définitivement, tout comme le centre commercial…

C’est là qu’entre en scène Beetle et que son ancienne amitié avec Kat va peut-être s’avérer essentielle pour l’avenir du petit fantôme…

Beau, distrayant, drôle !

La première chose qui m’a frappée quand j’ai découvert cette bande-dessinée, c’est la beauté des couleurs. Les dégradés de la couverture sont magnifiques, le violet est beau, profond, rendant l’ambiance et mystérieuse… Et l’intérieur est pareil ! Car je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans beaucoup de bd (souvent la franco-belges), la couverture est magnifique et quant on ouvre, les dessins à l’intérieur n’ont rien à voir : beaucoup moins beaux ou détaillés. Ici, rien à voir car c’est aussi beau à l’extérieur qu’à l’intérieur !

Pour ce qui est de l’histoire, elle est peut-être un peu classique, mais elle est très belle. J’aime beaucoup l’amitié qui lie Beetle et Katz (dont le physique étrange la rend magnifique), même si on sent que Beetle aimerais que ce soit plus qu’une belle amitié quand on voit comment elle rougi auprès d’elle. La thématique LGBT est certes là, mais elle est très peu exploitée, ce n’est pas l’objet même de l’histoire mais bien un de ses éléments, c’est donc subtil comme j’aime.

J’ai trouvé ce premier tome intriguant et de toute beauté, avec pour moi une mention spéciale sur la créativité de l’esthétique. L’univers est beau, travaillé, coloré dans des tons magnifiques… J’ai adoré le personnage attachant et mignon de Blob Ghost, vraiment TROP CHOUPI (j’en veux un).
De même, j’ai trouvé certaines idées géniales : l’escalator qui avale nos héros (cf image), la tante de Katz qui est un squelette tout comme elle, mais beaucoup plus étrange (on dirait celui d’une autruche).

Le tout est malin, bien mené et plaisant, que demander de plus ? Je sais, la suite ! Pas d’inquiétude elle arrive bientôt (en juin 2023), donc on devrait survivre d’ici là.

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TRANCHE d´ÂGE : ,