Chronique : L’étonnante disparition de mon cousin Salim

L'étonnante disparition de mon cousin SalimUn roman jeunesse à l’écriture simple et captivante… avec un mystère surprenant à élucider.

Paru en poche chez Folio Junior en avril dernier, L’étonnante disparition de mon cousin Salim a été écrit par l’anglaise Siobhan Dowd, disparue en 2007 des suites d’un cancer.

Le héros du roman, le jeune Ted, autiste de son état, décide d’enquêter sur la disparition incroyable de son cousin dans le fameux London Eye (la grande roue de Londres). Car chose étrange, Salim y est entré mais n’en est jamais ressorti…

Siobhan Dowd a inspiré l’histoire de Quelques minutes après minuit qu’a repris Patrick Ness après sa disparition soudaine des suites d’un cancer. Elle a en tout cinq romans à son actif, tous parus en France Chez Gallimard : Où vas-tu Sunshine ?, La parole de Fergus (elle a d’ailleurs reçu la Carnegie Medal à titre posthume pour cet ouvrage) et Sans un cri. Son œuvre prend souvent racine dans ses origines irlandaises.

Salim manque à l’appel…

Pour Ted et sa sœur Kat, quand Salim ne redescend pas au bout des trente minutes du tour de la roue, l’inquiétude commence à poindre… puis au fil des minutes qui s’écoulent c’est carrément la panique. Mais où a-t-il pu passer ? C’est ainsi que commence l’enquête de Ted, aidé de sa sœur Kat. Passionné de météorologie, de chiffres, de prévisions et de statistiques, Ted a élaboré neuf théories, et pour une fois son cerveau qui fonctionne différemment de celui des autres sera un atout de poids.

Une ambiance simple, vive et plaisante

L’écriture de ce roman est à l’image de la famille de Ted : chaleureuse, drôle, apaisante et franche. Dès les premières lignes, l’auteur réussi à instaurer une relation de confiance avec son lecteur. Siobhan Dowd a adapté son intrigue à des lecteurs âgés d’environ 10 ans, mais jamais elle ne les sous-estime.

Au fil des pages, on ne peut s’empêcher de penser à un autre roman d’enquête ayant pour personnage principal un jeune autiste ; il s’agit du Bizarre incident pendant la nuit de Mark Haddon. Cette façon d’utiliser une autre réflexion tout en nous faisant paraître le personnage tout à fait normal est menée avec talent par les deux auteurs. Mais la similitude s’arrête cependant là, le roman de Mark Haddon s’adressant à des lecteurs d’au moins treize-quatorze ans, ainsi qu’aux adultes.

Venons-en à l’enquête, cette dernière est simple mais ingénieuse. L’intrigue peu même sembler être un prétexte pour nous dépeindre une famille anglaise normale avec des problèmes très quotidiens (hormis la fameuse disparition), la rendant ainsi très attachante.

Les personnages que l’on pouvait penser superficiels s’étoffent au fur et à mesure (je pense notamment à la fameuse tante Glo), faisant d’eux des personnes à la psychologie bien pensée et loin d’être simplette. Enfin Ted et ses blocages sur certains aspects simples de la vie sont très vite attachants, car loin d’être bête, c’est en fait un excès de logique qui le perd…

Sa façon d’écrire également est très « vraie », Ted ne comprenant pas bien les expressions des visages et des corps, il a besoin d’aide pour savoir quelles sont les intentions de son interlocuteur… :

« Mon Dieu ! S’est-elle exclamée. Laissons-les se débrouiller et allons manger une pizza ! ». C’est ce que nous avons fait. Je ne voyais pas le rapport entre la pitié et la pizza, mais toujours est-il que nous en avons commandé quatre, énormes, à la pizzeria du quartier ».

En somme, ce roman de Siobhan Dowd est d’une belle simplicité et mérite d’être découvert pour sa façon d’aborder différemment (et positivement) des thématiques très courantes telles que la famille, la disparition d’un être cher, la maladie, mais aussi le courage et l’amour…

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