Ethan Frome

Ethan FromeUne histoire d’amour poignante et tragique dans une Nouvelle-Angleterre froide et rustre.

Edith Wharton, l’auteure d’Ethan Frome, est d’origine Américaine. Issue de la haute société new-yorkaise, cela ne l’empêche pas d’avoir un œil très critique sur cette dernière, comme elle le montre dans son roman Les heureux du monde qui met en évidence ses travers et dangers. Dans Ethan Frome, c’est à un autre genre de roman que Wharton s’attelle ; le roman régionaliste.

Dans une campagne américaine isolée…

Tout commence et fini dans la petite bourgade de Starkfield, dans la petite ferme d’Ethan Frome et de sa femme Zenobia. Ethan est un brave type, quand son père à disparu, il était là pour soutenir la famille, quand sa mère a été malade, il était là pour la soigner jusqu’à la fin, et quand sa femme Zenobia est tombée malade à son tour, Ethan a continué de faire ce qu’il faisait toujours : soigner les siens. Mais Zenobia est moins malade qu’elle ne le pense, elle est avant-tout hypocondriaque et ne vis qu’à travers ses visites chez divers médecins et charlatans, dilapidant ainsi le peu de ressources qu’Ethan a pu amasser par son dur labeur.

Mais un jour, un petit rayon de soleil va éclairer la vie morne, ingrate et cruelle d’Ethan : Mattie, une parente de Zenobia qui vient vivre à la ferme car elle n’a plus d’autre endroit où aller. Elle va s’occuper de l’acariâtre Zenobia, maintenir la maison propre… et faire renaître la joie des plaisirs simples à Ethan…

Un roman fait de non-dits

Ethan Frome est devenu un classique de la littérature américaine, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement pour son exploitation de personnages plus vrais que nature. Les sentiments de ces derniers sont simples dans les faits et dans la narration, mais à la fois complexes par bien des niveaux : la rancœur de Zenobia est-elle dûe uniquement à sa santé ? ses piques et remarques recèlent-elles des messages cachés ? est-elle si infirme qu’elle le raconte ? Du côté d’Ethan, l’amour qu’il aurait pu avoir pour sa femme s’est transformé en autre chose depuis bien longtemps, mais en quoi, de la pitié ? un sens du devoir ? Ethan, sous ses airs d’homme mal dégrossi, recèle une âme riche et curieuse. Quand à Mattie, elle est décrite comme une femme qui aime la vie en toute innocence, mais est-ce réellement le cas ? Tout ces non-dits, ces ébauches de sentiments, sont le ciment de ce livre.

Deuxièmement, la plume d’Edith Warthon est tout simplement merveilleuse. On se retrouve dans la petite ville de Starkfield en plein hiver comme si on y était, au côté d’Ethan Frome dans sa charrette bringuebalante en plein hiver. La sourde tension qui règne dans la maison des Frome sait nous atteindre aussi sûrement qu’elle touche le narrateur.

Troisièmement, l’atmosphère du roman, tout en beauté, entre lourdeurs et tensions ne peux qu’aspirer le lecteur dans la vie des « gens simples » de l’époque. Les hivers rudes de Starkfield se font sentir dans l’humeur et le tempérament de ces êtres.

Publié en 1911, Ethan Frome est et restera un grand livre qui marque par ses mots simples et incisif. A lire pour s’évader loin, dans l’Amérique profonde et pour comprendre un peu mieux les sentiments humains.

9/10

AUTEUR :
GENRE : Littérature
TRANCHE d´ÂGE :

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