Un polar bien retors et sombre, comme les japonais ont le secret…
Peut-être le nom de Fuminori Nakamura vous évoquera-t-il quelque chose ? L’auteur avait attiré mon intérêt il ya quelques années pour son roman Pickpocket. Ce sont maintenant trois ouvrages de cet auteur qui sont disponibles en France avec Revolver et son tout dernier paru en février 2017 : L’hiver dernier, je me suis séparé de toi. Ils sont tous disponibles aux éditions Philippe Picquier.
Un photographe aux goûts artistiques étranges… et mortellement dangereux
Un journaliste est chargé d’écrire un livre sur l’un des meurtriers les plus étranges du moment au Japon. Ses crimes sont si étranges et hors-norme, si malsains et inexpliqués que son profil fascine. C’est ainsi qu’il se retrouve mandaté pour écrire son histoire, ses motivations, ses pensées les plus obscures…
Mais cette plongée intime dans l’âme d’un meurtrier en quête de l’Art absolu est-elle sans danger ? Bien sûr que non… Jusqu’où peut-on fouiller dans le passé sans être soi-même influé par autant de mal ?
Un roman intimiste, sombre et étrange
Comme une grande majorité de romans policiers nippons, vous aurez droit ici à une intrigue à nulle autre pareille. Si vous recherchez quelque chose de classique ou de familier, ce n’est pas avec ce genre de roman que vous le trouverez. Non, L’hiver dernier, je me suis séparé de toi est un roman noir japonais qui va assez loin dans le genre tortueux.
Il s’agit d’une histoire de vengeance, d’esprit tourné et retourné en tout sens, d’amour aux (res)sentiments complexes et d’art où la perfection doit être atteinte, rien de moins. Le meurtrier de cette histoire est un photographe, et pour parvenir au cliché qui marquera les esprits à jamais, ce dernier est prêt à aller très loin… Trop loin.
Mais ce n’est pas le seul élément de l’intrigue qui comporte un réel intérêt. En effet, l’homme qui mène l’enquête pour écrire la biographie du meurtrier est également très intéressant. Peu à peu, on sent que son point de vue, ses pensées évoluent vers… autre chose. Quoi donc ? Impossible de vous le dire, mais les surprises sont de taille et s’enchaînent très vite en fin d’ouvrage !
D’ailleurs, si vous n’êtes pas familier des noms et prénoms d’origine japonaise, n’hésitez pas à noter qui est qui, car la fin du roman se densifie de telle façon qu’il vaut mieux reconnaitre chacun des personnages.
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Quoi qu’il en soit, l’intrigue est passionnante, les révélations fascinantes et menées avec art. Même pour les plus férus de littérature policière, impossible de deviner le fin mot de l’histoire ! Mais tout se tient parfaitement du début à la fin… c’est un régal.
L’écriture de Fumonori Nakamura participe à ce sentiment d’accomplissement. Les chapitres sont très courts, le ton est factuel, efficace, presque clinique. Tout concoure à nous offrir un roman policier original et inclassable comme seuls les japonais en ont le secret.
Alors, si vous aimez les histoires sombres qui peuvent aller loin dans la créativité et la férocité, ce roman est fait pour vous. Attention, c’est aussi retors et malsain que délectable !
Une belle chronique pour un auteur qu’il me tarde de découvrir. Merci