Un roman typiquement British au charme suranné où le moindre non-dit peut-être fatal pour une réputation
Si vous ne connaissez pas Elizabeth Gaskell, voici l’occasion de la découvrir au travers d’un très court roman.
Auteur anglaise du 19ème siècle, elle fait partie des figures emblématiques de la littérature Britannique avec Jane Austen ou encore les sœurs Brontë pour ne citer qu’elles.
Les confessions de Mr Harrison est un petit livre qui peut se lire seul, mais qui fait également office d’introduction au roman Cranford. Parmi ses autres romans, on peut citer Nord et Sud (son plus connu), Ruth, ou encore Les amoureux de Sylvia. La plupart de ses ouvrages sont disponibles au format poche, aux éditions Points.
Un jeune médecin fraîchement débarqué
A peine arrivé dans la petite ville de Duncombe, Mr Harrison va devoir montrer à quel point il est un bon médecin, mais surtout, qu’il est sociable. En effet, tout est prétexte à le rencontrer, lui parler, le connaître plus amplement…
En bref, il est jeune et promis à un billant avenir de médecin, et Duncombe abrite nombre de jeunes filles et jeunes femmes prêtent à se marier avec un beau et charmant médecin… peu importe ce qu’il en pense ! De méprises en bévues, le calme n’est pas prêt de régner dans la petite ville qui décide de graviter autour du pauvre Mr Harrison.
Amusant et charmant
Il n’y a pas mieux comme ouvrage pour découvrir l’étiquette des siècles précédents et tous les quiproquos qu’elle peut entraîner… Et c’est justement cela dont se joue allègrement Elizabeth Gaskell avec ses tournures de phrases à double sens, son jeune médecin trop courtois (on apprend d’ailleurs qu’un bon médecin à l’époque est parfois plus une oreille où s’épancher plutôt qu’un bon soignant).
Ce court récit nous fait ainsi découvrir une Angleterre des temps jadis où tout n’était que convenances, arrangements et allusions. On s’amuse à voir le jeune Mr Harrison perdu entre ses devoirs de médecins, et la convenance qui voudrait le voir aller à chaque invitation qui lui est faite (thé, réunion du dimanche, sorties, petite réunion…). En effet, s’il voulait satisfaire tout le monde, il lui faudrait au moins se dédoubler !
Tout est écrit du point de vue de Mr Harrison alors qu’il venait d’arriver à Duncombe. Mais quand il raconte l’histoire que nous lisons, on voit qu’il s’est passé quelques années depuis les événements susmentionnés.
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Alors justement, que valent donc ces confessions ? Elles sont à lire pour étoffer sa culture littéraire anglaise, notamment. Ce petit roman peut aussi être un moyen de tester votre goût pour les textes du 19ème siècle et leur atmosphère désuète.
Soyons clair, ce récit ne se lit pas pour son intrigue somme toute très simple, mais pour son charme, et le genre auquel il appartient. Personnellement, c’est tout ce que j’aime, maintenant à vous de voir si cela correspondra à vos goûts littéraires…