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Chronique : L’écume des jours

L'écume des jours ancienne editionUne histoire d’amour intemporelle à l’univers étrange, fou, fluctuant, et inimitable

Écrit par Boris Vian, L’écume des jours est l’un de ses plus célèbres romans avec L’arrache cœur ou encore J’irai cracher sur vos tombes (écrit sous le pseudonyme de Vernon Sullivan). Véritable histoire d’amour dans toute sa tragique beauté, ce roman est un incontournable de la littérature française.

Boris Vian n’était pas seulement un écrivain et touchait à beaucoup d’autres domaines artistiques : il fut ainsi acteur, scénariste, journaliste et critique musical, et a même traduit des romans de science-fiction (notamment Le monde des Ā de E. Van Vogt). De plus, c’est un véritable passionné de jazz et de Duke (Edward Kennedy Ellington), un des plus grands musiciens de l’histoire du jazz dont il fait l’apologie tout au long de L’écume des jours

L’écume des Jours a été adapté au cinéma en avril 2013 par le réalisateur français Michel Gondry : un passage à l’écran qui était jugé quasiment impossible tant l’univers de Boris Vian est étrange et fantasque. De mon avis, l’adaptation est franchement réussie et arrive à retranscrire des éléments clés de l’œuvre, ce qui n’était pas chose aisée. De plus, l’ambiance y est assez débridée et étrange pour retranscrire de façon assez fidèle la plume folle de Boris Vian.

Quand l’illogisme règne en maître pour sublimer la plus simple des histoires d’amour

Le jeune Colin a tout ce qu’il lui faut pour être heureux dans la vie : un grand appartement lumineux, un petit pécule, un cuisinier personnel de talent et un meilleur ami. Mais il lui manque une chose : l’amour ; aussi se décide-t-il à le trouver… Et il ne tardera pas à lui tomber dessus en la personne de Chloé, simplement belle et naturelle.

C’est ainsi que sur fond de Jazz et de clins d’œil à l’univers de la Nouvelle Orléans, Boris Vian nous conte une des plus belles et terrible histoire d’amour.

Un piano qui fait de délicieux cocktails (le pianocktail) selon la mélodie jouée, une souris qui se comporte comme un être humain, ou encore un appartement qui se métamorphose en fonction des sentiments et des peurs de son propriétaire, vous voici dans l’univers barré et déstabilisant de Boris Vian.

L'écume des jours collectorUne descente aux enfers emplie de beauté

Tout est teinté de poésie dans la prose vive et étrange de Vian. Du poumon de Chloé qui voit grandir un nénuphar en passant par la petite souris de Colin qui s’écorche les pattes à vouloir faire revivre l’appartement dans lequel il vit…

Cette belle et terrible déchéance, elle transparaît dans tous les actes des personnages : Colin qui se met à chercher du travail (celui qu’il trouvera sera aussi terrible qu’étrange), Chloé qui commence à avoir besoin d’être alitée, le cuisinier de Colin qui fait de moins bon plats…

Cette chute passe aussi par le meilleur ami de Colin, Chick, dont la passion dévorante pour Jean-Sol Partre devient inquiétante…

On assiste ainsi impuissant à ce que l’on pressent être le début de la fin. Le roman est ainsi découpé en deux parties : la première est belle, bien ordonnée, tout y est merveilleux… Mais une fois passé le mariage de notre magnifique couple, tout devient décadent, mou, triste, sale…

L'écume des joursAlors que penser de L’écume des Jours ? C’est un roman à lire au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour sa culture personnelle. L’univers y est très singulier et très déstabilisant, parfois trop, mais c’est également sa grande qualité. Il est certain que la prose acide et dérangeante de Boris Vian ne plaira pas à tous, mais il faut y goûter avant de dire que l’on n’aime pas.

Ah, et si vous aimez les belles histoires d’amour et que pleurer ne vous fait pas peur, foncez donc !

Chronique : Le Dernier Royaume – Acte I – Les cendres d’Auranos

Le dernier royaume 01L’introduction d’un nouvel univers de fantasy qui va devoir faire ses preuves…

Le Dernier Royaume est officiellement le premier écrit de Morgan Rhodes, mais il s’agit en réalité du pseudonyme de  Michelle Rowen auteur des séries Sarah Dearly ou encore Belladone aux éditions Milady. Il s’agit toutefois de son premier roman dans un univers de fantasy, l’auteur étant plus familière du genre bit-lit. Le second tome de la série est déjà paru aux Etats-Unis en décembre 2013 sous le titre Rebel Spring.

Un nouvel univers de fantasy s’ouvre à nous… avec des enjeux toutefois familiers.

A l’heure où commence notre histoire, nous nous trouvons dans le monde de Mytica, une île divisée en trois royaumes distincts : Liméros, Paelsia et Auranos.

La magie a déserté le continent de Mytica sous quelque forme que ce soit ou presque, seul Auranos, au sud, semble être relativement épargné par cette disparition… En effet la province bénéficie de terres fertiles et le bien-être des habitants ne semble pas menacé tandis que les deux autres royaumes se serrent la ceinture…

Limeros est plongé depuis longtemps dans un hiver éternel tandis que Paelsia se meurt dans la pauvreté et l’indifférence la plus totale. Mais un vent de révolte va se lever quand un jeune fils de vignoble Paelsien sera injustement tué par un noble d’Auranos : il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres…

Nous suivons ainsi les parcours distincts de quatre personnages clés pour l’avenir de Mytica : Cléo : princesse d’Auranos, Jonas : frère du jeune Paelsien injustement tué, Lucia : princesse de Limeros et Magnus : Frère de Lucia et héritier direct du trône de Limeros…

Le dernier royaume carteUne immersion qui fonctionne relativement bien…

La mythologie de l’univers est simple et efficace, son histoire également : une prophétie promettant le retour de la magie grâce à une Enchanteresse, la disparition des Dieux et des Quatre Sœurs, des cristaux contenant un pouvoir magique incommensurable… Tout est là et on devine rapidement que l’intrigue tournera autour de ce possible retour de la magie et de l’exhumation des Quatre Sœurs.

Les personnages principaux sont au nombre de quatre, cernés d’une dizaine d’autres, plus secondaires. Tous sont bien décrits et permettent une reconnaissance aisée par le lecteur grâce à des traits de caractère très marqués (et stéréotypés) : Magnus et sa noirceur, Cléo et son innocence bornée, Jonas et sa soif de vengeance aveugle… Ils sont efficaces et font avancer l’intrigue, mais ne parviennent pas à être franchement attachants, tandis que certains personnages secondaires eux, méritent que l’on s’y attarde plus. Je pense notamment au garde chargé de la sécurité de Cléo, le jeune Théon ou encore à la maîtresse du roi de Limeros, prénommée Sabina, dont on aimerait connaître plus le parcours et les enjeux.

On appréciera l’enchaînement des actions, mené avec efficacité et sans temps mort tout au long du roman. Morgan Rhodes sait divertir son lecteur de bout en bout.

…sans nous satisfaire pleinement

Mytica est un univers simple, impossible de confondre les trois royaumes aux caractéristiques reconnaissables (parfois trop). Limeros est décrit comme le royaume du froid, Paelsia est celui des pauvres gens et Auranos réunit toutes les caractéristiques de la prospérité sous toutes ses formes.

L’histoire a beau être immersive, on regrettera qu’elle ne sorte pas plus des sentiers battus : avec des ficelles déjà moult fois utilisées on fait la connaissance de rois aux fous désirs de conquête, de princesses têtues et gâtées ou encore de romances prévisibles dès les premières pages du roman…

Mais là où le bât blesse également, c’est dans la traduction où l’on peut remarquer des lourdeurs et certaines erreurs : répétition d’un mot dans la même phrase, tournures de phrases incommodes… la lecture en devient moins agréable.

 

En conclusion, le Dernier Royaume est une nouvelle saga de fantasy qui doit faire ses preuves. Ce tome introductif pose ainsi les bases très classiques d’un monde dont on aimerait voir l’évolution  malgré les défauts que nous avons pu y relever. Affaire à suivre donc !

Chronique : Les Variants – Tome 2 – Les Fuyants

Les Variants 02 les FuyantsSecond tome et conclusion de la série Les Variants, le roman Les Fuyants vient de paraître en octobre 2013 chez MSK, la collection pour adolescents des éditions du Masque. On y retrouve Benson Fisher et Becky où nous l’avions laissé… c’est à dire en assez mauvaise posture, au pied de la grille de la Maxfield Academy, dont la plupart des élèves ont essayé de fuir… mais ça n’est pas fini pour eux, la course-poursuite continue…

Pour ceux qui n’auraient pas encore lu le premier tome de la série, il serait dommage de lire cette chronique, qui fait références à certaines scènes clés, vous voilà donc prévenus…

D’une prison à une autre…

A peine échappés de la terrible Maxfield Academy, Benson et Becky sont toujours poursuivis. Ils sont à priori les seuls survivants de la grande fuite instiguée à la fin du premier tome. Blessés, fatigués, leur seul espoir de survie réside dans un petit village qu’ils aperçoivent au loin… il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour ne pas que ça soit un piège…

En effet, la présence d’un village aussi près de l’école, c’est étrange… savent-ils ce qui se déroule à quelques kilomètres à peine de chez eux ?

Un festival de morts et d’androïdes détruits

De déboires en cachettes inefficaces, Becky et Benson sont traqués sans relâche dans le village où ils ont trouvé refuge. On y découvre rapidement que les habitants du hameau ont tous un lien avec la Maxfield Academy, mais qu’ils jouissent d’une plus grande liberté que les élèves.

Pourquoi sont-ils parqués ici avec juste ce qu’il faut pour vivre correctement mais sans possibilité de sortir de la forêt ? Plus l’histoire suit son cours, plus on se met à penser que nos deux héros ne verrons jamais la fin de leur fuite vers le monde extérieur. Beaucoup de désespoir et de manipulations dans ce second volume, mais également des scènes violentes, parfois franchement gratuites.

On assiste à une véritable débauche de rebellions et massacres en tout genre à diverses échelles. Là où on l’on avait une belle cohérence dans le premier tome, Les Fuyants perd peu à peu son lecteur avec des personnages qui tournent en rond.

Alors, ne vous inquiétez point, vous aurez le fameux mot de la fin, mais ça n’est certainement pas ce à quoi vous vous attendiez. Être surpris, c’est effectivement ce que l’on demande à tout livre tel que celui-ci, qui joue sur le suspense et les rebondissements. Mais la conclusion proposée ici par Robison Wells ne réussit pas à convaincre. On se sent légèrement floué après la lecture des dernières pages, déçu de ne pas avoir grand-chose à se mettre sous la dent au final.

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Fort dommage pour cette série en deux tomes que les deux ouvrages soient d’une qualité aussi inégale. Là où le premier avait su nous séduire avec une écriture vive et originale, on se retrouve avec un second tome qui tourne assez vite sur lui-même et qui se conclu brutalement et sans éclat. Trop de non-dits et de points obscurs pour étayer une fin trop vite amenée… C’est dommage ! A vous maintenant de vous faire votre propre interprétation de la fin…

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Chronique : Celtic Faëries

9782911684562_cgUn beau-livre sublime…qui contient tout ce qu’il faut savoir sur le petit peuple !

Préfacé par Pierre Dubois, expert en mythes et légendes (et grand Elficologue) dont la prose lyrique est digne des anciens temps, l’ouvrage Celtic Faeries est écrit et illustré par le talentueux Jean-Baptiste Monge. Paru en novembre 2007 aux éditions Au Bord des Continents, il est désormais épuisé, alors si vous tombez dessus au hasard des rayonnages poussiéreux d’une librairie, sautez donc dessus !

Jean-Baptiste Monge est un illustrateur d’origine Nantaise. On lui doit les beaux-livres A la recherche de Féerie tomes 1 et 2 ou encore Halloween – sorcières, lutins, fantômes et autres croquemitaines tous aux éditions Au Bord des Continents.

Plongez dans un univers féerique et unique

Pour une immersion réussie en territoire surnaturel, rien de tel que des descriptions efficaces, des légendes rapportées, de nombreuses citations…le tout illustré avec art et douceur par Jean-Baptiste Monge…

Celtic Faeries (2)Des knockers au changelings en passant par des goblins ou des sirènes, vous pourrez admirer de près le petit-peuple sans les dangers inhérents à de telles rencontres. En effet, l’illustrateur a pris tous les risques pour les rencontrer et les dessiner le plus fidèlement possible pour vous, lecteur.

Jean-Baptiste Monge se réfère à de très nombreux ouvrages de référence pour agrémenter son livre d’une foule d’informations et de légendes : Tales of the Moore and Whiskey de Paddy Grogan, Puck et les fées de Richard Dadd, Des chants du crépuscule de Paddy de Piper… autant de textes que nous n’aurions jamais connu sans Celtic Faeries.

Mais bien que le texte soit important et fort intéressant, le plus attrayant reste tout de même les magnifiques dessins de Monge. Fourmillants de détails, on peut facilement passer de très longues minutes à explorer une planche de croquis ou de dessin finalisé.

Les plus beaux dessins restants selon moi ceux où les fées chevauchent divers animaux de la forêt : ratons-laveurs, musaraignes, corbeaux et même escargots ! Le petit peuple ne manque pas d’idées pour voyager… et nous avec !

Celtic Faeries (5)

Pour conclure sur ce magnifique ouvrage, si vous êtes fans de bestiaires en tous genres et autres livres sur les créatures qui bercent notre imaginaire, ce livre est fait pour vous. A conseiller aux amoureux des beaux-livres et des dessins à cheval entre imaginaire et nature… un petit bijou d’illustration.

PS : Faites bien attention au old boneless, il pourrait bien vous piéger sous la forme d’un épais brouillard !

Celtic Faeries (1)

Chronique : Cœur d’Acier – Tome 1

Coeur d'Acier 01Encore une belle claque littéraire faisant hommage aux comics.

Dernier roman en date de Brandon Sanderson, Coeur d’Acier est le premier tome d’une nouvelle trilogie intitulée The Reckoners en langue originale.

Loin de la fantasy qu’il affectionne tant et dans laquelle il excelle – il nous l’a prouvé avec sa série Fils-des-Brumes ou encore en prenant la relève de Robert Jordan pour son cycle de la Roue du Temps – l’auteur nous entraîne cette fois-ci dans un monde de super-héros… ou plutôt de surhommes aux intentions toutes sauf bonnes. Accrochez-vous, ce nouvel univers est encore une fois aussi efficace que surprenant !

Cœur d’Acier, ou « l’homme » à abattre

Dans Cœur d’Acier, il faut partir d’un postulat très simple : depuis ce que l’on appelle la Calamité, il y a les épiques, des surhommes ayant des pouvoirs inimaginables : invincibles, contrôlant la lumière du jour ou le feu, pouvant se rendre invisibles, avoir un don de prescience… et puis il y a les autres, nous : les gens normaux, telles des fourmis.

A l’heure où débute notre histoire, David est encore un enfant avec ses rêves, ses espoirs, ses héros, dont fait partie le légendaire Cœur d’Acier. Quand sa vie est en passe de basculer, il est dans une banque avec son père lorsqu’un épique du nom de l’Exécuteur débarque et tue froidement la majorité des personnes présentes… jusqu’à l’arrivée de Cœur d’Acier. C’est à ce moment précis que les rêves de David éclatent en mille morceaux : Cœur d’Acier n’est pas là pour les sauver, mais pour montrer à tous sa puissance : aucun épique ne fait la loi à Newcago, car c’est Sa ville.

Le jeune David a ainsi assisté impuissant à la mort de son père par Cœur d’Acier, celui auquel il croyait depuis toujours. C’est ainsi que commence le long cheminement de la vengeance pour David : comment tuer l’épique le plus puissant parmi tous ? Lui qui est à l’épreuve des balles, qui peut voler, transformer tout ce qu’il souhaite en acier et une foule d’autres pouvoirs encore…. Un seul espoir : trouver l’unique faiblesse qui rend un épique aussi normal qu’un humain, mais ça peut-être absolument tout et n’importe quoi…

Coeur d'Acier 01 usUn roman aux scènes épiques et immersives

L’unique but de la vie de Daniel est donc devenu d’éliminer Cœur d’Acier ; et la foule d’hypothèses qu’il échafaude dans ce but est impressionnante. Notre jeune héros dont le seul pouvoir est une obsession sans faille a réuni une masse impressionnante de notes, carnets tournant autour de son idée fixe. Loin d’être un surdoué, David est surtout un acharné, un obsessionnel. Ah, et pour l’anecdote, il est médiocre pour faire la moindre métaphore, comme vous pourrez le constater très rapidement.

L’intrigue se déroule sur un fond post-apocalyptique et fait tout de suite penser à une ambiance dans le plus pur style des comics. Mais à la différence des codes habituels : pas de supers-héros dans ce roman, uniquement des surhommes aux sombres dessins. Confluence, Fortuité, Réfraction, Rougefeuille, Pleins Feux… autant de noms d’épiques aux pouvoirs spécifiques qu’il va vous falloir apprivoiser.

Si vous rêviez de combats fantastiques entre Epiques, vous ne les trouverez pas vraiment (je ne vous en dirais pas plus) : il est plutôt question de plans, pièges, stratégies pour les faire tomber, la force ne fonctionnant jamais contre eux.

Pour l’atmosphère du roman, vous serez là aussi servis : la ville de Newcago ne voit plus la lumière du soleil depuis des années à cause d’un des acolytes de Cœur d’Acier : Maître-Nuit. Nous sommes donc plongés dans une ville des plus sombres, vaste en apparence, mais qui l’est encore plus en profondeur : une cité sous la ville regorgeant de secrets, de clans et autres choses peu recommandables. Une foule de tunnels, rues souterraines, conduits, dont certains inachevés font le bonheur de la pègre d’en bas, mais aussi des mystérieux Redresseurs.

Les Redresseurs sont les rares êtres humains à se rebeller contre la force incommensurable des Épiques… et leur méthodes sont pour le moins efficaces, bien que jamais frontales (ces quelques caractéristiques ne sont d’ailleurs pas sans rappeler par certains côtés Fils-des-Brumes).

 Dernier très bon point pour ce roman : les dialogues savoureux et parfois emplis de non-sens. David n’est pas très loquace, mais ça n’est pas le cas de certains de ses acolytes, notamment Megan ou encore le génial Cody aux faux accents écossais et aux origines troubles.

  •  «  – […] Bonne chose que j’aie apporté mon trèfle à quatre feuilles sur cette opération.
  • Un trèfle à quatre feuilles ? répéta Megan en ricanant.
  • Ben oui. Il vient de not’ patrie.
  • C’est chez les Irlandais, Cody, pas les Ecossais.
  • Je sais, répondit Cody sans se laisser démonter. J’ai dû tuer un Irlandais pour obtenir le mien. »

 Ce premier tome se lit à une vitesse folle : David, dont nous suivons le parcours (écrit à la première personne) est d’un culot incroyable : repoussant les limites du possible en termes d’audace et de cran. Son courage ou plutôt son inconscience vont donner des sueurs froides à de nombreux lecteurs. Encore une fois, les personnages décrits sont d’une efficacité redoutable et on s’y attache inexorablement.

 Lire Cœur d’Acier, c’est comme voir un film à grand spectacle : on imagine sans mal les effets visuels décrits par l’auteur et l’intrigue est d’une efficacité sans failles, captivante. En bref, c’est encore une fois un roman de Brandon Sanderson brillant, à croire que tous les genres littéraires lui réussissent. Un seul conseil, si vous voulez un livre auquel vous serez agrippé jusqu’à la fin et rempli de twists, courrez donc chez votre libraire vous procurer Cœur d’Acier !

Suite prévue aux Etats-Unis en automne 2014 sous le titre Firefight. Une nouvelle se déroulant entre le premier et le second tome est également parue en langue originale sous le titre Mitosis.

Chronique Jeunesse : Ratburger

RATBURGER _couv_NEW.inddAttention, il y a un gros indice concernant l’intrigue dans le titre !

David Walliams est un auteur anglais (mais également acteur), digne successeur de Roald Dahl avec un humour décapant et un peu fou-fou. En France, on lui doit déjà quatre livres au total : Mamie Gangster, Monsieur Kipu ainsi que Joe Millionnaire, tous dans la collection Witty.

Son dernier roman en date en Angleterre se nomme Demon Dentist (auquel il fait d’ailleurs un petit clin d’œil dans Ratburger !).

Un événement malheureux qui va tout changer

« La fillette n’avait pas beaucoup d’amis à l’école. Et en plus, les autres la malmenaient parce qu’elle était petite, parce qu’elle était rousse et parce qu’elle portait un appareil dentaire. Une seule de ces caractéristiques aurait déjà suffit à lui compliquer la vie. Avec les trois, elle avait touché le jackpot. »

La mort du petit hamster Poil-de-carotte va bouleverser Zoé à un point que l’on n’imagine même pas. Après le chômage de son père, son remariage avec une horrible belle-mère qui n’aime que les chips cocktail crevettes, la mort de son hamster est vraiment la dernière et pire chose qui pouvait arriver…

Son moral est au plus bas, elle qui n’a plus son petit Poil-de-carotte chéri auquel elle avait appris tout un tas de tours. Il savait danser le hip-hop, faire le robot et était en train d’apprendre le moonwalk. Zoé avait déjà de grands projets pour lui : un spectacle pour sa cité pour commencer, puis une foule d’autres choses…

Alors, quand un bébé rat tout mignon s’immisce dans sa chambre, Zoé décide de tout faire pour le garder en le cachant. Impossible de le laisser seul à la maison, sa belle-mère s’en débarrasserait immédiatement, il lui faut donc l’emmener à l’école… Et c’est là que les ennuis commencent… !

rat and burgerUne course-poursuite déjantée

Zoé va vivre toutes sortes d’aventure toutes plus improbables les unes que les autres : elle va se faire renvoyer, se rebeller contre son horrible belle-mère, rencontrer un terrible vendeur de hamburgers et se faire des amis inattendus…

Encore une fois, David Walliams sait y faire pour attirer le rire du lecteur. Jeux de mots, devinettes ou encore tout simplement formulations bien trouvées, impossible de ne pas s’amuser d’autant de malice. Je pense notamment à la scène où Zoé enterre son cher Poil-de-carotte : elle y inscrit son nom sur un bâton de glace, mais celui-ci n’est pas assez grand pour y mette entièrement son nom, ce qui donne « Poil-de-C… », à vous de laissez parler votre imagination !

Dans Ratburger, on retrouve un personnage redondant dans les romans de David Walliams : le fameux épicier Raj. Parfois radin au possible ou très généreux, tout dépend d’avec qui il est. Avec Zoé, il est extrêmement gentil, allant même jusqu’à lui proposer de grignoter des sucreries, mais de les remettre après dans leur emballage, pour pouvoir les revendre.

Les autres personnages ne sont pas en reste, notamment Burt, l’étrange et horripilant bonhomme qui vend ses burgers aux élèves de l’école du coin, ou encore Sheila la belle-mère de Zoé qui ne sait rien faire d’autre que manger.

Plus cruel que ses autres romans, Ratburger est également le plus délicieux (et le moins ratgoûtant). L’humour y est corrosif à souhait, l’histoire efficace, on ne se lasse pas de la plume de David Walliams et de sa façon bien à lui de conter… On a déjà hâte de lire son prochain roman à paraître en France !

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Actualité éditoriale : Lumen, lancement d’un nouvel éditeur pour la jeunesse et les ados débarque !‏

Lumen logoUne nouvelle collection d’ouvrages à destination de la jeunesse et des adolescents arrive sur la scène éditoriale le 6 mars prochain : Lumen.
Aux vues de la présentation faite par l’éditeur, la collection tablera sur des publications destinées à des lecteurs d’au moins 11 ans jusqu’à beaucoup plus. Pour 2014, ce sont déjà 16 titres de prévus, dont 10 nouveautés.

Un beau et très ambitieux programme de parution dont nous vous communiquons aujourd’hui quelques informations.

Dualed 01 VODualed – Tome 1 – L’initiation de Elsie Chapman :

Dans le futur, toute personne qui naît possède un double, élevé dans une autre famille. Mais une fois un certain âge atteint dans la société, un seul des deux peut survivre. Remporter ce combat signifie pour le gagnant un bon travail, un mariage, en somme la vie.


Le résumé est tentant : entre roman d’anticipation et thriller, le tout est fort engageant, on a hâte de le lire et de vous en faire la chronique.
Dualed est une série en deux tomes, rendez-vous le 6 mars prochain pour le découvrir en librairie.


King's Game 01King’s Game – Tome 1 de
Nobuaki Kanazawa :

Tout droit venu du Japon, King’s Game est avant tout un ketai roman, c’est à dire un livre qui a été écrit à partir d’un téléphone portable, comme c’est la mode au pays du soleil levant.
L’ouvrage a ensuite été adapté en manga sur cinq tomes qui sont d’ailleurs parus en France aux éditions Ki-oon, le dernier arrivant le 13 février prochain.
Pour patienter avant la sortie du roman par lequel tout a commencé, il faudra attendre jusqu’au 15 mai 2014. En attendant, voici la quatrième de couverture du manga.

Quatrième de couverture : Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange sms qui met au défi deux de ses camarades de lycée de s’embrasser. Le mystérieux expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un “King’s Game”. Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien obligés de se rendre à l’évidence : ils ont 24 heures pour s’exécuter et la sanction en cas de désobéissance est la mort . Suicides ou meurtres ? Puissance occulte ou criminel de chair et de sang ? Où qu’elles soient, quoi qu’elles tentent pour s’échapper, la mort vient trouver ses jeunes victimes, infaillible. Le couperet se rapproche dangereusement de nos héros… Parviendront-ils à découvrir la vérité avant qu’il ne s’abatte ? King’s Game… 1 classe, 32 élèves, 24h pour obéir. Une seule sanction : la mort.

Lumen plaquette (6)

 

Les parutions Lumen :

Lumen plaquette (1)Voici pour les parutions à venir et nous avons déjà des titres qui nous font les yeux doux, en particulier King’s Game et Gardiens des Cités Perdues (dont la couverture est magnifique) ou encore le tout nouveau roman d’Andrea Cremer, Le secret de l’inventeur

Chronique : Les 100 – Tome 1

les 100 01Un roman de science-fiction destiné aux adolescents qui démarre fort… !

Les 100 est le premier roman de l’américaine Kass Morgan. Paru en septembre 2013 aux Etats-Unis, l’ouvrage de science-fiction post-apocalyptique est déjà l’objet d’une adaptation en série télévisuelle dont le premier épisode sera diffusé le 19 mars 2014 sur la chaîne CW.

En ce qui concerne l’ouvrage, c’est dans la collection R qu’il paraîtra le 23 janvier prochain, nous ne savons pas encore combien de tomes comportera la série au total.

La vie dans l’espace se fait au prix de nombreux sacrifices… et de vies

La Terre dans le futur : radioactive, inhabitable à cause de l’homme, ce dernier a dû s’exiler dans l’espace où il survit plus qu’il ne vit vraiment. Mais la vie est plus douce pour certains, tout dépend de quel côté de la barrière vous vous trouvez : en effet, la station spatiale regroupant le dernier espoir de l’humanité a été divisée en trois parties : Walden, Arcadia et Phoenix.

Phoenix est favorisée et connaît peu le rationnement tandis que les des autres parties de la colonie – Walden et Arcadia ne vivent elles qu’au rythme des rares fois où il y a de l’eau et de l’électricité, cette situation créé évidemment de nombreuses tensions…

Les règles qui régissent la colonie sont extrêmement rigides : le moindre impair conduit à la peine de mort directe, ou à l’Isolement pour ceux qui ont moins de 18 ans jusqu’à ce qu’ils soient rejugés. Une façon comme une autre de réguler la population dans un environnement extrêmement restreint…

Le Chancelier de la colonie va cependant changer les règles préétablies en envoyant 100 adolescents condamnés à l’isolement sur la Terre. Objectif : voir si la planète est toujours mortelle pour l’homme, et pour se faire, peu importe que les parias de la société meurent.

C’est dans ce contexte que nous découvrons Clarke, Wells, Bellamy et Glass : quatre adolescents au passé déjà bien sombre et à l’avenir plus qu’incertain. Certains d’entre eux vont tout faire pour fuir cette mission-suicide, tandis que d’autres vont tout tenter pour en faire partie…

Un suspense haletant dans les étoiles… et sur Terre

Les 100 est un roman atypique aux personnages forts et biens campés qui savent provoquer l’attachement. Chaque chapitre est dédié à un des quatre protagonistes en particulier : Clarke, Wells, Bellamy ou Glass. Chacun d’eux a un parcours et des motivations très différents les rendant uniques en leur genre. Certains sont empreints de sentiments nobles, mais d’autres sont prêts à tout pour parvenir à leur fins : lâches, menteur, meurtriers… rien ne les arrête.

Chaque chapitre, centré sur l’un des personnages, est également composé de flash-back, le plus souvent sur des phases déterminantes de leurs vies. Plus nous avançons dans l’intrigue et plus ces révélations s’avèrent cruciales et même terrifiantes (notamment les faits passés de Wells…).

L’intrigue se déroule environ pour moitié sur Terre avec les 100 ; l’autre partie dans la colonie, où les choses n’évoluent pas forcément dans le bon sens. L’humour de la situation pourrait bien faire des 100 des héros bien malgré eux…

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Alors que penser de ce premier tome de façon globale ? Il est efficace : les antihéros que nous suivons tout du long ont ce petit quelque chose qui ne les rend pas « plats ». Nous sommes dans un univers de sf, et Kass Morgan joue de ses codes avec facilité (rationnement, Terre dévastée, règles drastiques pour permettre à l’humanité de survivre, etc.), sans perdre le lecteur dans des faits complexes. En cela, Les 100 est un parfait roman pour faire découvrir le genre à partir de 14 ans.

Tous les ingrédients qui font un bon roman sont ainsi réunis pour nous donner un premier tome efficace et haletant. Peu léger sur le fond, il pousse le lecteur à voir ce que faire de pire l’homme quand il s’agit de sauver sa peau… ou paradoxalement, d’aider son prochain. On attend avec impatience la suite !

News éditoriales : Les nouveautés Milady de mars 2014

Il était une fois 01 PoisonEncore une fois, nous avons mis ici l’accent sur les nouveautés qui nous semblaient les plus sympathiques, bien que cela soit très subjectif. Au programme, une trilogie sous le signe des contes de fées et de la romance, et deux rééditions, une en sf et l’autre en fantasy.

Poison – Tome 1 de Sarah Pinborough

Le gros morceau du mois de mars est sans conteste la sortie du premier tome d’une trilogie basée sur une réécriture des contes de fées à la sauce moderne et sexy. Cette littérature de genre prenant pour bases les contes de notre enfance est très en vogue actuellement, comme on peut le voir avec les parutions telles que Cinder de Marissa Meyer, Once Upon a time de ou encore Animale de Victor Dixen pour ne citer qu’elles.

Il était une fois 02 CharmePoison correspondra au conte de Blanche-Neige, Charme à celui de Cendrillon et enfin Beauté à celui de la Belle au bois dormant

L’auteur Sarah Pinborough à beau être publiée pour la première fois en France, elle est loin d’en être à son premier coup d’essai. Connue aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses récits d’horreur et thrillers ont fait mouche, elle a remporté le British Fantasy Award de la meilleure novella et a été nominée trois fois au prix du meilleur roman.

Il était une fois 03 BeautéLe nom original de la série est Tales From the Kingdoms, pour le moment nous n’avons pas le nom du cycle en France.

La parution des deux autres tomes de la série va s’enchaîner très rapidement : le second, Charme, paraîtra le 18 avril ; le troisième, Beauté, arrivera quant à lui en librairie le 23 mai. Chaque tome sera au prix de 12,90€.

L'âge du feu 01L’âge du feu – Tome 1 – Dragon de E.E.Knight

Les dragons sont en voie d’extinction, c’est dire l’importance des quatre petits qui viennent de naître. Mais lorsque des nains débarquent et sèment la mort, seul le jeune Auron parvient à s’échapper. Spécimen rare de dragon gris sans écailles, uniquement armé de son instinct de survie sans limite, il débute un long périple en quête de ses semblables, et de sa véritable nature…

Dragon n’est pas une nouveauté, la première parution datant de 2008. La série compte au total six tomes, tous parus chez Milady. L’âge du feu, c’est une fantasy traditionnelle qui nous tente pour une bonne raison : elle semble maîtriser les codes du genre avec efficacité ! L’ouvrage sera au prix de 8,20€.

Avance rapideAvance rapide de Michael Marshall Smith

Dans un univers à venir complètement déjanté où les objets parlent, Stark n’est pas un privé tout à fait comme les autres. Il possède un don incroyable, dont il ne parle à personne. Mais sa nouvelle enquête va réveiller un passé douloureux qu’il avait oublié… et le temps presse pour tout le monde, dans cette affaire !

Avance rapide est un roman d’anticipation qui est paru aux tous débuts des éditions Bragelonne, en 2002, cette réédition en poche est donc l’occasion de s’y plonger ou de le relire.

Ça a l’air fou, déjanté et franchement original : notre futur cinq cent ans après est truffé de machines capables de faire des merveilles… mais faisant tout de travers. On suit ainsi dans cet univers étrange un héros hanté par son passé qui va en plus devoir enquêter sur une mystérieuse disparition…

L’ouvrage sera au prix de 8,20€.

Chronique : La peau des rêves – Tome 4 – L’aube des cendres

La peau des reves 04Suite et fin pour le conte de la Petite Sirène revisité à la manière post-apocalyptique

L’aube des cendres et le dernier tome de la série de Charlotte Bousquet : La Peau des Rêves paru chez Galapagos en avril 2013. Nous y poursuivons l’histoire d’Anja, toujours contée par Najma la gypsie prisonnière au parcours très mystérieux…

Laissée pour morte, mais pas vaincue…

Le retour dans le monde des vivants est difficile pour la jeune Anja, abandonnée et laissée pour morte par celui qu’elle pensait aimer : Rain. La jeune femme s’est finalement rendu compte de sa grave erreur de jugement et compte bien la réparer en retrouvant Milan, le frère jumeau de Rain. Milan est certainement le seul à pouvoir encore arrêter Rain et son besoin constant de domination qui  détruit tout sur son passage…

Mais la question est avant tout de savoir si il voudra seulement à nouveau affronter son frère qui a bien faillit le tuer lors de leur dernier affrontement. Anja décide ainsi de tenter le tout pour le tout en partant en quête de Milan, celui dont elle était tombée amoureuse au premier et seul regard qu’elle a échangé avec lui…

De déceptions en découvertes cruelles

Encore une fois, Charlotte Bousquet ne préserve pas son lecteur ni son personnage : brinquebalés, maltraités, frustrés… nous passons par un nombre considérable de sentiments obscurs dans un environnement où la beauté n’a que très peu de place…

Entre décombres et poussières, l’écriture sème une route pernicieuse pour notre héroïne dont la vie même est une épreuve. Mais il est peut-être temps pour Anja de se pardonner sa nature – à laquelle elle ne peut rien – et l’accepter pleinement et même en profiter. C’est donc un double cheminement qui se profile à l’horizon, et dont l’issue reste incertaine jusqu’à l’ultime fin… Alors d’après vous, L’aube des cendres sera-t-il un redit du conte d’Andersen ? A vous de voir…

Quitter cet univers versatile et dangereux n’est pas un soulagement mais bien un déchirement. La Peau des Rêves est une saga qui par son âpreté relève avec force la moindre petite once de beauté, de noblesse. On sait qu’il y aura un cinquième opus sous forme de roman graphique, mais cela n’est encore qu’à l’état de projet.

On a très envie de voir ce que ce futur volet donnera pour peut-être enfin connaître la fin du parcours de Najma, un personnage dont on sait bien peu au final…  Magnifique, horrible, cruelle… cette série est à réserver aux amoureux d’univers à la fois acides et beaux…âmes sensibles, peut-être faudra-t-il toutefois vous abstenir !