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Chronique jeunesse : L’ogre au pull vert moutarde

L'ogre au pull vert moutardeAttention…les ogres existent vraiment, ils nous ressemblent, ils sont juste très laids et ont tous un gros nez…sauf celui de cette histoire !

Paru le 5 mars 2014, L’ogre au pull vert moutarde est l’un des deux romans (avec Sacrée souris de Raphaëlle Moussafir) qui lance la toute nouvelle collection Pépix. Créée par les éditions Sarbacane, Pépix se destine à un lectorat entre huit et onze ans tout mêlant humour, malice et aventure… le tout avec de nombreuses illustrations. Tous les romans de la collection sont créés par des auteurs et illustrateurs français, pas de traduction, ce qui donne une vraie bouffée d’air frais à la littérature jeunesse…française ! Cocorico !

L’auteur, Marion Brunet en est à son second roman avec son ogre au drôle de pull vert moutarde… son premier ouvrage était Frangine, paru dans la collection pour adolescents Exprim’, chez Sarbacane en 2013.

L’illustrateur est Till Charlier, il a déjà participé à la mise en image de nombreux ouvrages pour la jeunesse : Huit farces pour collégiens, Uik le cochon électrique, La boulangerie de la rue des dimanches

Un foyer pour enfants en danger…

Tout commence dans un foyer, avec Abdou (notre narrateur à la prose malicieuse) et Yoan, son meilleur ami. Nous sommes en pleine nuit et tous les jeunes habitants du foyer se doivent de dormir… sauf qu’ils n’en n’ont absolument pas envie. Ainsi nos deux jeunes malicieux vont tout faire pour sortir du dortoir en douce… mais ils vont tomber sur le nouveau veilleur de nuit, et il n’est pas commode ! D’autant plus que… c’est un ogre, un vrai, et qu’il a super faim !

Et quoi de mieux qu’un foyer pour enfants afin de se nourrir ? Ils ne manqueront à personne ces enfants ! Abdou et Yoan vont donc se lancer dans un long dialogue pour négocier ou au moins gagner du temps, afin de ne pas se faire dévorer…

Entre désillusion et humour, un équilibre fin et maîtrisé !

Bien que se déroulant dans un foyer pour enfants, le ton est clairement dans celui de l’humour : preuve s’il en est que l’on peut parler de tout aux enfants, il suffit d’y mettre les formes ! Abdou est un petit malin, et malgré une enfance pas facile (comme tous les enfants du foyer), ça ne l’empêche pas de voir les côtés positifs de la vie. Il est toujours le premier à user de malice pour parvenir à ses fins.

Vous trouverez d’ailleurs des petits chapitres « bonus » qui entrecoupent le roman sans en gêner la lecture : Comment marcher sur des œufs (cf extrait ci-dessous), ou encore comment faire des yeux de merlan frit par Abdou…

« S’ils disent (les adultes) : « Nous devrions éviter d’entretenir une tendance déjà prononcée pour la violence »

Il faut entendre : « Mercredi après-midi, oublie la boxe : ce sera poterie »

Comme traduction, tu peux donc tenter : « Tu sais Yoan, modeler de la terre, c’est bon pour la concentration… un peu comme la méditation avant un combat, j’ai vu ça dans un film ! »

Alors, comment nos jeunes héros ordinaires vont-ils faire pour échapper à un ogre des plus affamés et des plus laids ? (ben oui, il a un petit nez, et quand tu es un ogre, c’est la honte d’avoir un petit nez et ça n’est pas un attribut très sexy chez les ogres…).

Je vous laisse le découvrir, mais ce premier roman de la collection Pépix est très engageant pour la suite, sympathique, drôle, on y trouve l’esprit et la malice que l’on demande à tout livre destiné à la jeunesse… C’est vif, c’est frais et c’est français, preuve s’il en est que nous avons de la ressource !

Chronique Jeunesse : La folle semaine de Clémentine

la folle semaine de clémentineUn roman jeunesse hilarant, frais et drôle comme il en faudrait bien plus !

La série des livres Clémentine est d’origine américaine. Les ouvrages rencontrent un fort succès dans leur pays d’origine, de même qu’en France, où le premier tome, La folle semaine de Clémentine est paru en mars 2012 chez Rageot. Ce premier tome a d’ailleurs remporté le prix Tam-Tam « j’aime lire » en 2013.

Sara Pennypacker en est l’auteur, et Maria Frazee l’illustratrice, et le duo fonctionne à merveille. On découvre ici le quotidien d’une jeune fille d’environ huit ans qui fait bêtises sur bêtises… plus ou moins malgré elle !

Bien qu’il s’agisse d’une série, il n’y a pas de réel ordre pour les lire. Pour le moment, quatre tomes sont parus en France, un cinquième arrive en mai 2014 sous le titre : Une surprise pour Clémentine.

la folle semaine de clémentine inside 02Lundi : Convoquée chez la directrice

Dès le début de la semaine, notre chère Clémentine commence fort en étant convoquée par la directrice. Mais après tout, ce n’est pas vraiment de sa faute, elle essayait d’aider sa meilleure amie Margaret… résultat, elle lui a malencontreusement coupé les cheveux… Ce premier (mé)fait annonce le début d’une longue série de plus ou moins grosses bêtises réalisées en toute innocence par Clémentine qui pense bien faire.

Les catastrophes s’enchaînent, les idées folles de Clémentine aussi. On rigole de sa façon de penser enfantine très bien retranscrite (elle voit des serpents dans le plafond du bureau de la directrice), de son innocence (elle se coupe les cheveux elle-même pour ne pas que sa meilleure amie se sente seule) ainsi que de son caractère.

Volontaire, un peu têtue, parfois avec des idées bizarres, Clémentine est un personnage inoubliable pour les enfants qui se reconnaîtront certainement un peu en elle par certains côtés.

La relation frère-sœur y est également abordée, et on peut dire que Clémentine ne lui fait pas de cadeaux en terme de prénoms… en effet, elle ne l’affuble que de noms de légumes… après tout, elle a bien un prénom de fruit elle !

la folle semaine de clémentine inside 03Les illustrations en noir et blanc, simples et jolies complètent à merveille le récit tout en étant dans le ton humoristique général du livre. On y relève toute la malice de la petite héroïne qui n’en fait parfois qu’à sa tête.

Dans ce premier tome, on découvre ainsi une héroïne aussi courageuse que coquine mais également intelligente et désireuse de bien faire. Elle n’est pas la perfection même, et c’est tant mieux. A l’image des enfants tels qu’ils sont avec leurs idées qui peuvent nous sembler étranges à nous adultes, Clémentine charme par sa façon d’être.

….

Le quotidien d’une famille y est ainsi décrit avec simplicité, qu’elle soit américaine ou de n’importe qu’elle culture occidentale, l’histoire reste universelle. A conseiller dès l’âge de huit ans environ, il y a vraiment des scènes inoubliables dans ce roman !

la folle semaine de clémentine inside

Chronique jeunesse : Sacrée Souris

Sacrée sourisSi vous pensiez connaître la petite souris, détrompez-vous… voici sa vraie histoire… Et elle est carrément géniale !

 Vient de paraître le 5 mars 2014 l’un des deux romans lançant la collection Pépix de Sarbacane : Sacrée souris (l’autre étant L’ogre au pull vert moutarde). Ecrit avec malice par Raphaële Moussafir, vous les adultes la connaissez peut-être de nom pour sa pièce de théâtre/roman/bande-dessinée/film Du vent dans mes mollets.

Avec Sacrée Souris, elle s’essaye à la littérature jeunesse avec humour et sans complexes. Il s’agit là de son second ouvrage.

A tous les petits édentés… ce livre est pour vous.

Quand commence notre histoire, nous apprenons très rapidement que la narratrice exclusive de Sacrée Souris se prénomme Léonore et qu’elle est également la souris la plus minuscule de tout le royaume des souris. Elle est un peu moquée à cause de sa petite taille, mais beaucoup moins que la souris verte ou encore Fulberte, la seule souris (fille) à barbe du royaume.

Tout a l’air d’aller bien au royaume des souris, les rats – la seule menace qui les effraie – sont tenus à bonne distance par leur chère reine grâce à son Autorité Naturelle (et oui, ça ne s’apprend pas, certains l’on, d’autres pas). Mais tout va changer suite à la disparition tragique de cette dernière qui voulait trouver le meilleur pain pour célébrer son anniversaire avec ses sujets…

Ainsi plus de reine à l’Autorité Naturelle et donc la menace des rats devient de nouveau palpable… mais c’était sans compter sur Léonore et son excellent idée. Et oui, notre héroïne a beau être un peu fainéante sur les bords, ça fuse là-dedans !

Seul problème, pour réaliser cette idée de génie, il va falloir aux souris beaucoup de dents, un paquet de dents, une énormissime quantité de dents… mais où vont-elles bien pouvoir trouver cela ? Et voilà comment peu à peu, nous découvrons la version revisitée de la légende de la petite souris… !

Sacrée souris pépix insideUn humour implacable plein de connivence avec ses petits lecteurs

Sacrée souris est un excellent roman car il ne prend pas les enfants de haut et surtout sait leur parler sans créer un sentiment d’écriture « artificielle ». Il semble peut-être à première vue facile d’écrire un roman destiné aux enfants tout en étant à leur niveau, mais il n’en est rien.

De nombreux ouvrages pour la jeunesse manquent justement de cette complicité que les jeunes lecteurs recherchent parfois sans le savoir. Roald Dahl était d’ailleurs passé maître dans cet art : se situant entre finesse et humour, ses écrits sont drôles, accessibles et universels. Et surtout, il parle directement au travers de ses personnages à ses lecteurs. C’est cet esprit si particulier que Raphaël Moussafir a su insuffler à son roman, et rien que pour cela bravo, car c’est un exercice difficile.

Le roman est donc concentré sur Léonore et ses aventures, mais ça n’est pas tout ! Comme dans l’autre roman de la collection Pépix, vous trouverez également des « Leçons », que l’on peut assimiler à des bonus (elles se situent entre certains chapitres).

Ainsi les enfants pourront-ils apprendre grâce à Léonore à rendre leurs parents chèvre, à ne pas gaspiller, ou encore à ranger leur chambre (on peut toujours espérer !), je ne résiste d’ailleurs pas à l’envie de vous mettre un extrait de ce bonus :

« Des forces mystérieuses bordélisent mystérieusement ta chambre mystérieusement bordélique (voir « vandalisme » dans le glossaire. Comment se débarrasser de ces forces mystérieusement bordélisantes ? Il faut d’abord comprendre ce qu’est le bordel. »

 Outre ces magnifiques bonus, les enfants trouveront également un glossaire en fin d’ouvrage pour certains mots et références faits dans le livre : Glossaire, époisses, pieux mensonge, acide nitrique… autant de mots que les petits édentés découvriront.

La définition de la Comtesse de Ségur n’est qu’un exemple des magnifiques explications que vous y trouverez : « C’est une dame qui écrit des livres charmants dans lesquels les enfants prennent un nombre de fessées incroyable ».

Pépix (8)Sacrément recommandable

 Vous l’aurez vite compris, je n’ai pas aimé Sacrée souris, j’ai littéralement adoré ce livre. Il regroupe pour moi tout ce qu’il faut pour qu’un livre jeunesse ne soit pas bon, mais excellent. De l’humour à bonne dose, une histoire simple mais qui tient la route, une écriture assurée qui n’a pas la langue dans sa poche…

Et surtout, il ne faut pas oublier les très belles et efficaces illustrations de Caroline Ayrault qui sans leur présence n’auraient pas donné le même esprit au livre. Elles complètent à merveille le ton malicieux et coquin de Léonore. C’est beau, empli d’innocence et paradoxalement d’espièglerie…

L’équilibre texte-illustration est parfait pour ne pas décourager les jeunes lecteurs qui veulent se lancer dans de « vraies » histoires.

En somme, la conclusion sera courte : vous êtes un adulte ? Offrez Sacrée souris à un enfant de votre entourage ! Tu es un enfant âgé entre 8 et 11 ans ? Précipite-toi chez ton libraire pour te procurer ce livre qui mérite le détour…

Chronique : Roman d’Horreur – Ils n’auraient jamais dû retourner dans cette maison

Roman d'HorreurUn livre jeunesse parfait pour frissonner quand on est au collège

Paru en septembre 2013 aux éditions Scrinéo, Roman d’Horreur est écrit par l’écrivain français (et prolifique) Arthur Ténor. Il a notamment écrit Le livre dont vous êtes la victime (chez Pocket Jeunesse, dont un nouveau volume vient d’ailleurs de paraître en février 2014 : Le livre dont vous êtes encore la victime), Guerre secrète à Versailles (Folio Junior) ou encore Les Fabuleux (Scrinéo Jeunesse).

Dans Roman d’horreur, nous suivons trois adolescents un peu trop curieux qui vont avoir affaire au paranormal… et rien ni personne ne les avait préparé à cela !

Une rapide et efficace entrée en matière

Tout commence quand Valentin, Cédric et Zoéline pénètrent dans une maison abandonnée de leur quartier. Le passé de cette maison est pour le moins glauque : un père de famille y a tué de sang-froid sa femme et ses trois enfants avant de lui-même mettre fin à ses jours. Cet acte inexplicable n’a jamais pu être élucidé avec le temps…

C’est dans ce contexte que deux des trois adolescents font une belle farce à leur ami Valentin par le biais d’une émission de caméra cachée : une bonne peur au final pour Valentin, mais ce dernier reste persuadé que le surnaturel est à l’œuvre dans la maison…c’est ainsi qu’il y retourne.

C’est à partir de cette seconde visite que notre héros va découvrir des éléments troublants qu’il semble être le seul à voir : voix, visions du passé… Accompagné de Zoéline, cette dernière ne décèle rien de spécial hormis l’ambiance toujours aussi lugubre de la maison.

Entre surnaturel et policier jeunesse

Roman d’horreur est un mix sympathique entre deux genres dont sont friands les jeunes lecteurs : les romans à suspense de style policier et le surnaturel de façon général. Le roman se lit vite, les chapitres y sont courts, accrocheurs, et poussent ainsi le lecteur à poursuivre toujours un peu plus loin sa lecture.

Petite remarque cependant, j’ai trouvé les personnages un peu trop « artificiels », manquant de naturel dans leur façon d’être en général et leurs répliques. C’est dommage, mais cette facette du roman ne m’a pas permis de m’immerger totalement dans l’ambiance créée par Arthur Ténor.

Que dire de plus concernant ce roman ? Il est sans nul doute efficace mais s’adresse à des lecteurs entre onze et treize ans, guère plus (un lectorat un peu plus âgé que les Chair de Poule). J’ai trouvé dommage qu’il n’y ait pas de scènes plus terrifiantes, à l’échelle de la couverture qui promet plus de frissons.

Par contre, petit plus franchement sympathique, vous trouverez en fin de roman des suggestions de films d’horreur à voir : de Shining (à la base un roman de Stephen King, puis un film réalisé par Stanley Kubrick) en passant par les Dents de la mer (de Steven Spielberg) sans oublier L’exorciste (de William Friedkin)… attention, ayez les nerfs bien accrochés pour le coup !….

Roman d’Horreur est donc à conseiller à ceux qui ont lu et adoré les Chair de Poule mais qui sont devenus trop grands pour ça ! Il sera une parfaite transition pour continuer à se faire peur… Dès 11 ans environ, pour se faire gentiment frissonner. Quoi qu’il en soit, préparez-vous à d’autres romans d’horreur, un second d’Arthur Ténor est déjà prévu avec d’autre personnages et une toute autre intrigue. Ensuite, l’auteur passera le flambeau à d’autres auteurs français pour en faire une collection à part entière.

Chronique bd : La page blanche

PAGE BLANCHE - C1C4.inddUne bande-dessinée qui donne à réfléchir sur notre “belle” et grande société de consommation…

La page blanche est dessiné par Pénélope Bagieu, une artiste en vogue depuis quelques années grâce à ses livres humoristiques sur son quotidien ainsi que son blog du même nom : Ma vie est tout à fait fascinante. Au scénario, nous retrouvons Boulet, un auteur et illustrateur également bien connu, notamment pour ses Notes parues aux éditions Delcourt (le huitième tome est sorti en octobre 2013).

Avec La page blanche, c’est une collaboration inédite et originale qui nous est offerte avec son lot de rires et de réflexions…

Le néant sur un banc…

Notre histoire commence avec une jeune femme assise sur un banc. Quand elle sort de ses « pensées » et bien… il n’y a rien, c’est le néant. Elle est là, à côté du métro Montgallet sans rien savoir de son nom, de son travail ou même de son adresse. La quête d’identité commence, et elle va être bien différente de celles que l’on a déjà pu croiser dans la littérature…

Pour notre personnage amnésique, la moindre petite chose du quotidien devient compliquée : retrouver son appartement, savoir où elle travaille, qui sont ses amis, etc. Mais quand elle découvre qu’elle n’est qu’une jeune célibataire qui vit avec son chat et qu’elle n’a à priori aucun signe distinctif (que ce soit au niveau de ses goûts ou autres), c’est là que la difficile enquête autour d’elle-même débute.

D’une drôlerie pure !

Quand on voit tous les films que se fait dans sa petite tête Eloïse Pinson (et oui, c’est son nom), il y a beaucoup d’occasions de se marrer. Elle s’imagine espionne déchue, femme au cœur brisé pour « nom américain » (vous comprendrez après lecture !), et une foule de choses plus folles encore pour justifier sa perte de mémoire.

Le scénario de boulet est avant tout à saluer pour son humour très efficace et l’intrigue prenante qu’il a su instiller au lecteur dès la première page. Les dessins de Pénélope Bagieu finissent un beau travail qui sait donner vie et humanité à ses personnages tout en collant parfaitement au ton voulu par le duo : traiter d’un sujet de société qui touche beaucoup de monde sans le faire dans le misérabilisme.

Seul bémol, malgré cette belle recherche de soi et cette quête d’identité, la bd La page blanche a selon moi un défaut : une conclusion trop simple et un peu bâclée. On comprend le message qu’on voulu faire passer les auteurs : burn-out, pression de la société, perte d’épanouissement dans nos vies citadines… mais il reste tout de même un goût d’inachevé dans cet ouvrage qui au lieu d’être bien, aurait pu être excellent.

La page blanche inside

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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Les chroniques de Harris Burdick

14 auteurs racontent les chroniques de Harris BurdickQuatorze auteurs se prêtent au jeu de la novélisation à partir d’une image et d’une simple phrase de Chris Van Allsburg… difficile exercice !

Paru en novembre 2013 aux éditions l’Ecole des Loisirs, ce recueil de nouvelles regroupe parmi les plus grands auteurs américains du moment, le tout introduit par Lemony Snicket (auteur des Aventures des orphelins Baudelaire) : vous trouverez Sherman Alexie (Dix petits indiens, Flight), Louis Sachar (Le Passage), Lois Lowry (Le Passeur, L’élue, Compte les étoiles) ou encore Stephen King (Shining, Carrie, Misery)… rien que ça !

Chaque nouvelle s’inspire librement des dessins (sur)réalistes et fouillés de Chris Van Allsburgh, un illustrateur connu notamment pour ses albums Jumanji, Boréal-Express ou encore Zathura (les trois ont d’ailleurs été adaptés en film).

Le roman-ci tire ses illustrations de l’album Les mystères de Harris Burdick qui n’est fait que d’illustrations et de mystérieux sous-titres…c’est à partir de cette matière ténue que des auteurs ont lancé leur plume sur les chemins énigmatiques de l’œuvre de Chris Van Allsburg.

Quand le fantastique s’invite dans la réalité…

Ce recueil de nouvelles est très inégal en termes de qualité et d’intérêt des différentes histoires : il est difficile d’en parler de façon globale, c’est pourquoi nous allons vous parler des nouvelles qui sont selon moi les plus marquantes. Mais avant, voici la lite complète des nouvelles contenues dans ce recueil :

  • Archie Smith, le petit Génie de Tabitha King
  • Sous le tapis de Jon Scieszka
  • Un étrange jour de juillet de Sherman Alexie
  • Disparition à Venise de Gregory Maguire
  • Un autre lieu, un autre temps de Cory Doctorow
  • Des hôtes imprévus de Jules Feiffer
  • La harpe de Linda Sue Park
  • La bibliothèque de M. Linden de Walter Dean Myers
  • Les sept chaises de Lois Lowry
  • La chambre du troisième étage de Kate DiCamillo
  • Le désert de Halloween de M.T. Anderson
  • Capitaine Tory de Louis Sachar
  • Oscar et Alphonse de Chris Van Allsburgh
  • La maison de Mapple Street de Stephen King

Chroniques Harris Burdick - Sous le tapisSous le tapis de Jon Scieszka : En sept pages seulement, vous avez le droit à une belle nouvelle à la chute teintée d’un humour sombre. Un jeune garçon qui aurait dû écouter sa grand-mère va conclure un peu trop tard que la procrastination peut être fatale au sens premier du terme…

Une nouvelle courte et efficace qui s’amuse des vieilles citations que nos aïeux ont (parfois trop) souvent à la bouche… mais ils ont souvent bien raison ! Excellente nouvelle à l’humour bien noir qui est l’une des meilleures du recueil. Elle est simple, courte et efficace… que demander de plus ?

Chroniques Harris Burdick - Un étrange jour de juilletUn étrange jour de juillet de Sherman Alexie : Deux enfants, Timmy et Tina, sont absolument insupportables. Tellement invivables qu’ils ont trouvé une nouvelle idée pour rendre tout leur petit monde complètement chèvre : se créer une troisième sœur en la personne…d’une robe.

Si leur robe-sœur ne va pas à l’école, alors eux non plus. C’est ainsi que Mary Elisabeth St Pierre (la robe) se retrouve à l’école, se promène avec son frère et sa sœur, joue avec eux, toujours tenue par la manche par chacun d’eux… jusqu’au jour où ! Quelque chose d’étrange et d’inquiétant se produit. Cet événement clos ainsi l’histoire de manière brutale, qui nous laisse presque sur notre faim. Nous aurions aimé en savoir plus sur Mary Elisabeth St Pierre, la robe vide qui fait office de sœur aux deux petits garnements…

Chroniques Harris Burdick - La harpeLa harpe de Linda Sue Park : Une nouvelle très belle sur une amitié entre sœurs qui va devoir s’améliorer. Les deux jeunes filles ne savent faire qu’une seule chose, se crêper le chignon à longueur de temps. Leurs parents n’ont qu’une seule solution dans ces cas là : leur faire faire un tour dehors pour respirer un peu. Emma et Frances vont ainsi se balader dans la forêt et découvrir l’objet le plus incongru qui soit : une harpe.

Mais cette harpe n’est pas comme les autres et va les enchaîner le temps qu’il faudra à une magie qui va les forcer à collaborer et à s’entendre. En effet, l’une des deux sœurs va se transformer en grenouille… et pour briser le sortilège, elles vont devoir jouer un air qui « a le pouvoir d’apaiser un cœur sauvage… ».

En parallèle de cette histoire, nous suivons un jeune homme qui est « enfermé » chez son grand-père pour les vacances, et cela est bien loin de lui plaire… Comment ces deux histoires de vies sont-elles liées ? Comment jouer de la harpe, même avec de l’aide, quand on est une grenouille ? Et encore plus difficile, comment apaiser un cœur sauvage ? Là est toute la question de cette nouvelle qui séduit avec des personnages simples et réalistes.

Chroniques Harris Burdick - Les sept chaisesLes sept chaises de Lois Lowry : Une des nouvelles les plus étranges du recueil, et pour cause, l’image qui l’accompagne n’est pas facile à expliquer, même par le biais d’une nouvelle. Mary Katherine Maguire possède un don très spécial : celui de pouvoir léviter, mais seulement sur des chaises… et uniquement sur des chaises bien spéciales.

La nouvelle s’étale ainsi sur plusieurs décennies de la vie de Mary Katherine : cette dernière découvre qu’elle ne peut léviter que sur certaines chaises bien particulières. L’une d’elle provient de sa chambre, l’une encore de chez un antiquaire… elles n’ont rien de spécial en apparence, mais Mary Katherine « sent » qu’elles acceptent de voler avec elle.

Une nouvelle bien spéciale dont la fin est belle, originale et surprenante et qui colle parfaitement à l’univers mystérieux de Chris Van Allsburg.

Chroniques Harris Burdick - Le désert de HalloweenLe désert de Halloween de M.T.Anderson : Certainement l’une des meilleures nouvelles du recueil : où nous suivons un jeune garçon un peu trop curieux de ce qui l’entoure. Alex Lee est né le jour d’Halloween, son anniversaire a ainsi toujours revêtu quelque chose de très spécial pour lui : tout le monde se déguise et fait la fête, il y a des bonbons à foison… bref, être né à cette date est une chance ! Mais Alex est un garçon un petit peu trop curieux, qui au cours d’une de ses pérégrinations en vélo va voir son attention attisée par une étrange chose sur la route…

Sans vous en dire plus, cette nouvelle est vraiment l’une des meilleures pour la simple et bonne raison que sa chute est vraiment inattendue. L’illustration qui l’accompagne, avec cette citrouille qui brille de façon si étrange est également parfaitement justifiée. A lire, et à relire…

Alors qu’en est-il des autres nouvelles non mentionnées ? Elles ne valent pas franchement le détour, notamment celle de Tabitha King (qui n’est autre que la femme de Stephen King), très courte, mais qui n’apporte pas grand-chose.

La nouvelle Disparition à Venise est très étrange, peu compréhensible… à point tel que l’on se demande si l’on n’est pas passé à côté de quelque chose. L’histoire du Capitaine Tory est sympathique, de même que La bibliothèque de M. Linden mais pas de là à marquer les esprits de façon durable… et c’est ce que l’on demande à une nouvelle : qu’elle soit percutante.

Enfin, la nouvelle de Stephen King non plus n’est pas extraordinaire, elle revêt l’ambiance de mystère et d’étrangeté qu’affectionne l’auteur mais sans nous embarquer comme il sait si bien le faire dans certaines de ses autres nouvelles, dommage.

Harris Burdick insideLe bilan de cette lecture est donc assez mitigé puisque que sur les quatorze nouvelles, à peine un tiers valent réellement le coup (selon moi) d’être lues. Quoi qu’il en soit, l’initiative de créer des nouvelles à partir de simples images et d’un sous-titre est excellente, le seul regret étant l’inégalité desdites histoires.

Actualité éditoriale : Pépix, la nouvelle collection d’ouvrages jeunesse 100% française

Logo_PepixQuand une nouvelle collection arrive en librairie, la moindre des choses est de fêter dignement cet événement ! Et c’est ce que nous faisons en vous présentant la collection Pépix, le nouveau bébé de Sarbacane qui a tout pour plaire aux jeunes lecteurs et qui recèle quelques avantages de poids. La collection débarque en librairie le 5 mars prochain avec deux premiers ouvrages… alors soyez prêts, en attendant, présentation !

Pépix 44Les deux premiers ouvrages de la collections paraissent en mars il s’agit de Sacrée souris de Raphaële Moussafir (auteur du roman Du vent dans mes mollets) et de L’ogre au pull vert moutarde de Marion Brunet (auteur de Frangine chez Exprim’).

Le premier point fort de la collection Pépix réside en la personne même des auteurs : ils sont français, et c’est un vrai engagement (parfois difficile pour les éditeurs) que de faire de l’édition avec des auteurs made in france . En effet, quand on fait de la traduction, la prise de risque est bien moindre, l’éditeur ayant pu voir le succès de la série dans son pays d’origine.

Le second point fort qui nous séduit tout autant est que Pépix tend à avoir un ton dans le style des livres anglo-saxon (sans tomber dans la simple imitation) tout en gardant une un ton français au niveau de la malice et du ton.…….

Pépix (3)Troisième élément de poids, chaque ouvrage regorgera de nombreuse illustrations en noir et blanc (une quarantaine en moyenne par livre) pour rassurer le jeune lecteur tout en le faisant entrer dans un « vrai » roman à l’intrigue plus longue que ce qu’il a déjà pu lire avant.

Enfin, les couvertures des livres sont belles, attractives et, absolument séduisantes pour les jeunes lecteurs : tout est réunit pour être sous le charme. De plus, chaque ouvrage possède de jolis rabats, les rendant plus beaux et qualitatifs. Ce sont de véritables petits livres-objets qui sauront faire aimer le livre en tant que tel aux jeunes lecteurs.

Pour vous faire patienter et vous présenter au mieux la collection voici les résumés des deux premiers ouvrages à paraître en mars :

Sacrée sourisSacrée souris de Raphaële Moussafir :

Comment Léonore, une petite souris – mais vraiment supra-minus –, est devenue LA petite souris, celle qui te refile un billet contre une dent de lait. À l’origine, Léonore n’était pas la plus travailleuse des souris : elle était même super douée dans l’art de faire semblant de débarrasser la table. Elle vivait avec ses parents et sa soeur dans le Grand Grenier du Château Grandiose, comme tout son peuple… mais le jour où la Reine des souris meurt, les laissant toutes à la merci des RATS, il faut bientrouver une solution.

La solution : un palais fortifié. Un palais bâti… avec des dents de lait !

….

L'ogre au pull vert moutardeL’ogre au pull vert moutarde de Marion Brunet :

Abdou et Yoan vivent dans un foyer pour enfants. Oui, ces enfants dont personne ne veut… ceux qui n’ont « pas d’avenir », comme le répète l’horrible Directeur du foyer. Heureusement, les deux copains ont de la ressource ; et quand ils découvrent que le nouveau veilleur de nuit, ce bonhomme énorme, très très costaud et très très laid, est un OGRE, ils ripostent. Pas question de se laisser croquer comme des cookies !

Et puis, au fait : qui sait si cet ogre n’a pas quelques points communs avec eux ?

Pépix (8)

Chronique : Les Outrepasseurs – Tome 1 – Les Héritiers

Les outrepasseurs 01Un premier volume très introductif aux heures les plus sombres du Moyen-Âge…

Vient de paraître aux éditions nantaises Gulf Stream le premier tome de la série Les Outrepasseurs. Il s’agit de leur premier roman dans le style Young-Adult, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas fait les choses à moitié : finition de l’ouvrage magnifique, lancement original… tout y est ! (cf article de présentation avec des photos de l’ouvrage)

L’auteur est Cindy Van Wilder, de nationalité Belge, et c’est son premier roman publié. Elle fait notamment partie du collectif CoCyclics qui se constitue de bêta-lecteurs de l’imaginaire.

Le Moyen-âge : ses croyances, ses superstitions et ses créatures malveillantes…

Quand commence les Outrepasseurs, nous sommes à notre époque, sur les pas de Peter, un adolescent qui va devoir assimiler beaucoup d’informations sur ses origines en un temps record… et cela ne va pas être chose aisée. En peu de temps, il découvre qu’il est menacé de mort et est sauvé de justesse sauvé par… un renard. Ses ancêtres cachent de nombreux secrets, et qu’il va devoir suivre sans discuter sa mère qui l’emmène dans un endroit très particulier : Lion House.

C’est là-bas que tout va se jouer : la découverte du passé mystérieux de ses aïeux à l’époque du Moyen-Âge, mais aussi ses nouveaux devoirs face aux révélations qui vont lui être faites. Ainsi commence de façon très mystérieuse, ce premier opus des Outrepasseurs…

Sombre, cruel, sensuel… quand l’imaginaire s’invite dans un univers très réaliste

La majorité du roman se déroule ainsi au Moyen-âge, alors que l’on aurait pu croire que la découverte des aïeux de Peter serait une simple partie du roman, elle en compose en fait la quasi-totalité. Préparez-vous donc à un tome extrêmement introductif qui raconte les origines des Outrepasseurs, de Peter, dont vous ne saurez au final que bien de choses…

Ainsi partons-nous à la découverte de Villeneuve, une petite bourgade qui est née il y a peu (comme son nom l’indique) et qui se développe peu à peu. Nous y faisons la rencontre de nombreuses familles et personnages ayant tous leurs caractères : certains sont altruistes et bonhommes, d’autres méchants, pernicieux, sales… en bref, l’ambiance moyenâgeuse et l’idée que l’on peut se faire de l’époque sont bien retranscrits !

L’histoire se concentre tout particulièrement sur Arnaut, l’un des membres de la famille de Niels. En parallèle, nous suivons celui que l’on prénomme le Chasseur, un fé dangereux qui a un goût particulier pour les jeunes humains encore purs et innocents…

Le plus réussit dans ce roman reste sans conteste les descriptions (rares et sans concessions) mais efficaces des fées. Loin des images légères et charmantes auxquelles nous ont habitué notre culture, c’est dans une atmosphère lourde et sombre que nous trempons en découvrant leur mythe…

Mais qui sont les Outrepasseurs ?

Difficile de répondre d’emblée à cette question une fois la lecture terminée, même si nous en avons une certaine idée. Le seul défaut de ce premier tome est à mon sens qu’il reste extrêmement introductif et que de nouvelles questions s’ajoutent à celles de base…

Beaucoup de mystères entourent donc ce premier opus et l’on a hâte de voir quels sont les enjeux qui vont tomber sur la tête du pauvre Peter qui est complètement dépassé par les événements, et nous aussi !

Quoi qu’il en soit, malgré tous ces non-dits, l’ambiance si particulière et impénétrable du roman séduit, parfois même avec une touche d’érotisme effronté surprenante mais non malvenue… les fées sont malsaines et nuisibles, ne l’oubliez pas !

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En conclusion, Les Outrepasseurs est clairement un roman pour les grands adolescents, à partir de 15 ans environ, mais aussi pour les adultes. Utilisant un vocabulaire riche et une plume de qualité, Cindy Van Wilder intrigue et séduit. Les éditions Gulf Stream ont fait un gros pari en lançant à la fois un nouvel auteur et un premier roman young-adult, et on peut dire qu’ils ont réussi à nous intriguer… On attend donc le second tome avec impatience pour connaître enfin tous les enjeux de la trilogie et confirmer l’émergence d’un auteur et d’une série de qualité.

Chronique : Les Fragmentés – Tome 2 – Les déconnectés

Les fragmentés 02La révolte des Fragmentés change de dimension…

Second tome de la série Les Fragmentés paru chez MSK en septembre 2013, Les Déconnectés nous replonge dans l’enfer futuriste de Neal Shusterman où l’avortement n’existe plus mais où la fragmentation est légale….

Les droits d’adaptations ont d’ailleurs étés vendus pour les Fragmentés et un film est en cours de production. Très peu d’informations circulent sur le sujet, mais vous pouvez toujours voir cet article, qui montre le casting idéal des Fragmentés selon son auteur.

Neal Shusterman est également l’auteur de La trilogie des Illumières dont les deux premiers tomes sont parus chez MSK.

Les règles du jeu changent…

Le seul moyen d’affronter un monde sans liberté est de devenir si libre qu’on fasse de sa propre existence un acte de révolte – Albert Camus. Ainsi commence ce second opus de la série, avec une citation qui réussit à concentrer tout l’esprit de la série.

Peu de temps s’est écoulé entre la fin du premier tome et sa suite, nous retrouvons ainsi Connor en nouveau leader du Cimetière, Lev « le Claqueur qui n’a pas claqué » ainsi que Risa, chacun ayant de nouvelles et lourdes responsabilités au nom de la révolution en marche. Ces nouvelles charges, c’est malgré eux qu’ils vont devoir les assumer : devenus les symboles de la résistance, leur choix ne sont plus uniquement dictés pour eux-mêmes mais pour des milliers d’adolescents en passe d’être fragmentés et qui croient en eux…

De nouveaux mouvements de société se forment, des clans se créent et l’opinion publique est maintenant prise à parti de façon systématique au travers d’émissions pro-fragmentations… Vers quel camp la balance penchera-t-elle ? Les choses vont-elles réellement changer ?

De nouveaux combats sur une échelle bien plus grande et pernicieuse

Dans ce second tome, nous faisons la connaissance de nouveaux personnages marquants. Rufus, futur fragmenté et sauvé in-extremis par l’équipe de choc de Connor ; Miracolina, une décimée folle de rage à l’idée de ne pas être fragmentée comme prévu ; Cam, le symbole même de la fragmentation sous son jour le plus extrême…

Ces protagonistes vont changer la donne et faire de l’intrigue quelque chose de plus grand. Les questionnements fondamentaux restent, mais l’échelle à laquelle ils se jouent va changer. Batailles médiatiques, manipulations au sein même du Cimetière des survivants, personne n’est ménagé.

L’intrigue avance, les personnages évoluent, notamment Lev, qui devient l’un des plus intéressants de tous grâce à ses nombreuses facettes insoupçonnées, y compris de lui. Mais l’ennemi d’une cause n’est pas nécessairement le plus visible, les batailles intestines étant le pire fléau qu’aura à connaître Connor et son Cimetière de Fragmentés… Encore plus sombre avec des chapitres entièrement consacrés aux protagonistes les plus extrêmes qui prônent la fragmentation par tous les moyens, ce second tome est une nouvelle claque à l’effet ravageur.

Immersif, dérangeant, addictif, encore une fois les superlatifs ne manquent pas pour qualifier ce roman au terrifiant futur proche. A lire pour être au plus près de la nature humaine et de ses effrayants travers…

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Cette série fait partie des indispensables de l’année 2013 et du genre de l’anticipation en général. La suite étant à la hauteur du premier tome qui avait déjà mis la barre très haut. On attend donc avec impatience le troisième et avant-dernier volume qui sortira en France à la fin de l’année 2014. Ah et petite note à l’attention des lecteurs adultes, ce livre a beau cibler des adolescents, il serait regrettable de passer à côté d’un livre d’une telle qualité. Vous voilà prévenus !

Chronique : Le Puits des mémoires – Tome 2 – Le Fils de la Lune

Le puits des mémoires 02Le temps des révélations est arrivé… et elles font mal !

Second tome de la trilogie Le Puis des Mémoires, Le fils de la lune est le roman charnière de la série, il est paru en 2012 aux éditions Scrinéo. C’est dans ce tome-ci que les informations les plus intéressantes sur le trio en vadrouille sont enfin révélées…

Ecrite par Gabriel Katz, cette série est une belle preuve que la bonne fantasy est loin d’être réservée aux seuls auteurs anglo-saxons.

Fuir Hélion pour débarquer à Woltan… au plus près de l’ennemi qui les traque

Le trio quo forme Nils, Karib et Olen poursuit sa quête d’identité en même temps que sa fuite en se cachant là où on les attend le moins… au cœur même du royaume qui les traque. Bars, marchés, tavernes glauques…ils passent partout sans être reconnus et sont ratés de peu par les troupes de l’albinos qui les poursuivent depuis tant de semaines.

De pistes fumeuses en indices ténus, nos anti-héros font de curieuses rencontres et d’incroyables  découvertes sur eux ainsi que leur entourage (famille, amis…)… mais difficile de vous en dire plus sur leur teneur sans vous spoiler.

Palpitant et très bien ficelé

Ce second volume du Puits des Mémoires est un vrai régal après un premier livre très introductif : nous découvrons enfin qui sont réellement au moins deux des personnages que l’on suit depuis le début. Et on peut dire que leur identité est pour le moins surprenante et surtout inattendue.

Suite à ces révélations, c’est un mélange entre tensions et situations cocasses et parfois même drôles qui s’invitent. En effet, nos personnages on beau avoir retrouvé leur identité, leur mémoire n’est pas revenue pour autant, et cela va leur créer de nombreux désagréments…

Tout au long du roman, leurs pérégrinations sont improbables et tout ce qu’ils entreprennent a furieusement l’air d’être de l’improvisation constante. Normal, c’est effectivement le cas, mais c’est aussi ce côté perpétuellement aléatoire qui rend le récit à la fois sérieux, palpitant, tout en jouant parfois sur le ton humoristique.

Outre les belles révélations qui parsèment l’intrigue, on appréciera encore une fois les dialogues fleuris et naturels des trois compagnons de route, plus naturels que jamais. Dans un environnement guerrier de fantasy, Gabriel Katz maîtrise les codes du genre avec simplicité et efficacité, sans fioritures ni digressions.

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Pour conclure, Le Fils de la Lune est un très bon volume de la trilogie, certainement le meilleur : il regorge de retournement de situations, et cela jusqu’à l’ultime phrase… Ça se lit vite et ça se lit bien ! A conseiller à ceux qui veulent tester le genre fantasy et qui ont peur de se perdre dans des univers trop denses. A partir de 14 ans environ, mais sans limite d’âge.

AUTEUR :
GENRE : Fantasy
TRANCHE d´ÂGE :