Chronique : Carrie

Carrie poche ancienDiabolique et efficace : quand la cruauté des autres amène à la pire des extrémités… le surnaturel en plus !

Carrie est le tout premier roman écrit par Stephen King, il fut publié en 1974, il y a déjà 40 ans ! Devenu aussi bien incontournable sur la scène littéraire qu’au cinéma, Carrie bénéficie en cette année 2014 d’une médiatisation toute particulière avec la sortie d’un remake du film de De Palma.

Pour l’anecdote, sachez que l’ouvrage a bien failli ne jamais paraître : Stephen King avait jeté le manuscrit de Carrie, mais c’est sa femme qui l’a récupéré et l’a lu, poussant ensuite son mari à tenter de le publier. Depuis, Stephen King est devenu le maître incontesté de l’horreur, et nombre de ses romans ont étés par la suite adaptés au cinéma.

Parmi ses romans les plus connus on peut citer notamment : Misery, Jessie, La Ligne Verte ou encore Simetierre.

Harcelée depuis sa plus tendre enfance

Carrie White n’a jamais eu la vie tendre : entre sa mère fanatique religieuse qui voit le diable en tout acte et les enfants qui lui en font baver, elle n’a eu aucun répit. Et les choses ne vont pas en s’arrangeant avec l’adolescence… Quand « le drame » est survenu, Carrie avait 17 ans, comme la plupart de ses camarades qui ont péri ce jour là… Mais que s’est-il passé lors du Bal de promotion pour causer une telle hécatombe ?

C’est ce que de nombreuses personnes vont s’employer à découvrir. Tout le monde sait que le personnage de Carrie White, son enfance, sa personnalité, ses antécédents, ses relations sociales (ou plutôt leur absence)… tout à concouru à sa lente chute jusqu’à l’apothéose meurtrière du Bal…

Écrit sous forme de collecte de témoignages post-drame et non pas sous la forme classique de roman, Carrie est un récit dérangeant pointant la cruauté extrême que peuvent avoir les adolescents entre eux… le tout sur fond de paranormal.

Recluse et désinformée : la meilleure association possible pour créer de la haine et de la rancœur

Tout commença par un événement somme toute courant et inéluctable pour une jeune femme : l’arrivée de ses règles. Mais Carrie ne savait pas ce que c’était, elle dont la mère ne lui avait jamais rien dit ni expliqué. La jeune fille pensait être en train de mourir. Cela se produisit dans les douches et toutes les filles de sa classe se moquèrent d’elle en lui jetant des tampons et des serviettes… Ainsi débuta l’accélération de la déchéance de Carrie… Ce terrible événement entraîna la punition de toutes les filles ayant participé à ce lynchage, et celles qui refuseraient la sanction se verraient privées de bal. C’est là qu’entre en jeu l’instigatrice du drame, le personnage le plus haïssable du récit : Chris. Cette dernière, bien que privée de bal n’en a pas fini avec Carrie et compte bien lui pourrir la vie jusqu’au bout… aidée en cela par Billy, son petit ami.

Carrie ancienne couvertureUne lente descente aux enfers…

Bien que Carrie soit un récit fantastique, il s’agit également d’une satire de notre société et de son fonctionnement. Plus particulièrement dans la culture américaine, car en France, nous n’avons pas de Bal de fin d’année et de Roi et de Reine du Bal. Cette culture est typique des États-Unis. Mais le fait d’être souffre douleur est malheureusement universel.

On découvre ainsi tous les archétypes qui font une école ou un campus : la nana bien fichue et populaire qui n’a peur de rien, sa meilleure amie qui la suit, les autres qui font pareil de peur de devenir elles aussi des têtes de Turc. Ces mécanismes sociaux sont rodés depuis des siècles, mais les voir en action par le biais de l’écriture de Stephen King fait froid dans le dos. Hormis la dose de surnaturel avec le gène TK (gène permettant à Carrie d’avoir ses pouvoirs), tous les éléments peuvent être réels… et c’est peut-être cela, le plus terrifiant dans l’histoire.

Carrie était le premier roman de Stephen King, et déjà, on y voit certaines idées qui seront utilisées dans ses futurs ouvrages. Je pense notamment à la demi-page décrivant la relation presque charnelle qu’entretien Billy avec sa voiture qui n’est pas sans faire penser à Christine.

Bien qu’il ne s’agisse pas de mon récit favori de l’auteur, Carrie est le roman qui l’a révélé, celui qui a lancé son extraordinaire carrière d’écrivain. Alors, oui, Carrie est un roman incontournable et vous le lirez certainement avec plaisir si vous aimez les ambiances de campus, de vengeance… le tout sur fond d’annihilation.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

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