Archives de l’auteur : Laura

Chronique : Ender – Préludes

Ender - PréludesUn recueil de cinq nouvelles autour de l’univers d’Ender

Paru en février 2015 dans la collection Nouveaux Millénaires, Ender – Préludes est un recueil de cinq nouvelles qui se déroulent avant ou pendant La Stratégie Ender.

L’auteur, Orson Scott Card est connu pour deux cycles majeurs : un en science-fiction (La Stratégie Ender) et un en fantasy : Les chroniques d’Alvin le Faiseur. Mais on lui doit de très nombreuses autres œuvres avec comme dernières en date : Espoir-du-Cerf, la série Pisteur (toujours en cours), ou encore Père-des-pierres (qui se veux comme une introduction aux Mages de Westil, mais peux se lire indépendamment).

Des histoires dans l’Histoire de la saga Ender

Cinq nouvelles pour approfondir l’univers de la Stratégie Ender, voici ce que nous propose Orson Scott Card. Le recueil contient les nouvelles suivantes : Mazer en prison, Joli garçon, Le tricheur, Un cadeau pour Ender et Une guerre de dons. Elles sont de qualité inégale, mais il y en a tout de même trois qui sortent du lot.

Mazer en prison : Cette nouvelle se situe entre l’entrée d’Ender à l’Ecole de guerre et la seconde bataille contre les doryphores. Le sauveur de l’humanité, Mazer Rackam, a été mis dans un vaisseau se déplaçant à une vitesse très proche de celle de la lumière. Le but ? Que cet homme qui a sauvé la Terre soit toujours vivant et disponible pour la prochaine attaque des doryphores. Si ce n’est pour faire cette nouvelle guerre, ce sera au moins pour former celui qui la mènera…

La nouvelle nous conte les nombreux échanges par ansible qu’on eu Rackam et Graff. Et c’est ainsi que l’on se rend compte que le sort a tenu à très peu de choses… et que Graff est un homme à la psychologie très pénétrante, de même que Rackam. Dialogues et jeu de dupes, ce court récit nous montre des personnages importants du premier tome de la saga sous un jour surprenant et très intéressant !

Joli garçon : Voici l’histoire de l’enfance de Bonito, alias Bonzo que l’on connaît pour son rôle de commandant dans La stratégie Ender ainsi que sa personnalité très dure, sans merci basée sur l’honneur. Ici, nous découvrons un tout jeune Bonito, encore innocent et plein d’amour.

Alors que le petit Bonito aime ses deux parents à la folie, un événement inattendu va bouleverser la vision qu’il avait d’eux. Mais surtout, cette découverte va être décisive dans sa façon d’être dans le futur, notamment pour son choix d’entre à l’école de guerre. Lui qui était empli de si bons sentiments…

Même si elle n’apporte pas beaucoup de données supplémentaires, la nouvelle est sympathique et permet de découvrir un autre Bonzo.

Tricheur : Cette nouvelle est parue pour la première fois dans la revue Solaris en France. Quand entrer dans l’Ecole de guerre devient un enjeu si vital que tous les moyens sont bons pour y entrer… Mais le tricheur n’est pas celui que l’on croit. Cette courte nouvelle d’une trentaine de pages nous montre un petit garçon très doué, mais jamais assez pour son père qui veut tout faire pour que son fils « réussisse ». Le tout se déroule dans une culture très asiatique et pour cause, Tzu est d’origine Chinoise.

Cette courte histoire d’une trentaine de pages n’apporte que très peu de choses en soi, si ce n’est que l’on découvre l’enfance de Han Tzu (surnommé Hot Soup) et comment s’est faite son entrée à L’école de guerre. Il s’agit d’un personnage récurent dans la saga d’Ender.

Les deux nouvelles restantes, Un cadeau pour Ender et Une guerre de dons apportent une réelle dimension au roman La stratégie Ender. On découvre comment la famille Wiggins vit l’absence d’Ender, notamment à la période de Noël. Le personnage de Peter, son frère machiavélique et brutal est toujours aussi retors qu’au début du premier tome.

Une guerre de dons nous montre encore une fois le talent d’Ender à gérer les conflits différemment, à sa façon. Ce n’est pas la meilleure des nouvelles selon moi, mais c’est la plus en lien avec La Stratégie Ender.

 ……

Ender – Préludes est ainsi un recueil de nouvelles sympathique qui apporte des éclairages nouveaux sur certains personnages de la saga. Il faut cependant réserver cet ouvrage aux fans d’Orson Scott Card et de son œuvre, car il risque d’être trop pointu pour un public plus novice.

TRANCHE d´ÂGE :

Les 8 ans de La Bibliothèque de Glow : Un exemplaire du premier tome du Soldat Chamane à gagner

8 ans glowLes festivités autour des 8 ans d’existence du blog continuent avec cette fois-ci le premier tome de la saga de fantasy Le Soldat Chamane de Robin Hobb qui est mis en jeu. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est l’occasion de se lancer dans un nouveau cycle…

Pour savoir si l’ouvrage vous tente, je vous laisse découvrir son résumé ci-dessous.

Jeu terminé : bravo à Littlepadfoot, qui a remporté l’ouvrage mis en jeu !

Soldat Chamane 1Quatrième de couverture : Fils d’un éminent chef de guerre, Jamère est promis à une brillante carrière militaire. Depuis sa plus tendre enfance, il bénéficie d’une éducation rigoureuse. Mais un jour, son père le confie à un mystérieux guerrier nomade, un chamane, qui l’entraîne dans un voyage inquiétant dont le jeune homme ne ressortira pas indemne. Tiraillé entre ses origines et cette nouvelle culture, entre son destin et ses aspirations, Jamère entame une quête qui le mènera sur des chemins jusqu’alors inexplorés.

Pour participer :

Si ce livre vous tente et que vous souhaitez tenter votre chance, rien de plus simple ! Il vous suffit de commenter cet article entre le 17 et le 19 octobre 2015 et votre participation sera prise en compte. Le gagnant sera tiré au sort et informé par mail et cité sur le site.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : L’héritière – Tome 1

L'héritière 1 couverture provisoire Une nouvelle saga de fantasy à destination des adolescents où l’héroïne possède une peau aux étranges propriétés… mortelles

Écrit par Melinda Salisbury, L’héritière est le premier tome d’une trilogie de fantasy destinée aux adolescents. Aux États-Unis, l’ouvrage a été élu coup de cœur du Publishers Weekly et fait partie des dix nouveautés 2015 à ne pas louper selon Bookseller.

En anglais le titre du livre est The Sin Eater’s Daughter soit, La fille de la mangeuse de péchés, un titre original qui attise la curiosité et qui surtout est plus fidèle au roman.

Un univers régit par les Dieux et leurs incarnations terrestres

Quand débute le récit, nous découvrons Twylla, ou plutôt Daunen incarnée. La jeune femme rousse est l’incarnation de la fille de deux Dieux qui régissent le royaume de Lormere. Elle qui n’était que la fille de la mangeuse de péchés, la voici propulsée au rang de déesse : destinée à se marier avec le Prince et devenir plus tard, la Reine de Lormere.

Même si elle n’a rien décidé, Twylla est assez satisfaite de son sort, il y a bien pire que de devoir épouser le Prince, même si elle ne l’a pas vu depuis plus de deux ans. Il y a pire que de devenir Reine d’un royaume, et il y a pire que de devoir tuer des traitres à la couronne rien qu’en les touchant… et effectivement, le pire existe, et il arrive. Il y a pire que la Reine actuelle du royaume qui terrifie tout le monde y compris sa famille tant elle est cruelle et ambivalente.

Une trame très classique axée avant tout sur la romance

L’héritière est un roman pour adolescents dont l’intrigue est très (et trop) classique. Rapidement, on voit une romance s’installer et par la même occasion, un triangle amoureux. Ce qui est dommage c’est que le tout se déroule sans surprise et avec un peu trop naïveté.

En effet, même si Twylla ne se rend pas immédiatement compte de ce qu’il se passe, nous lecteurs savons où cela la mène. D’œillades en regards, de remarques en conversations… Twylla tombe amoureuse… de la mauvaise personne.

Notre héroïne narratrice vit quasiment cloîtrée. Entre son appartement et son lieu de culte voué aux Dieux, elle ne peux guère se déplacer. On comprend pourquoi tout tourne assez vite autour de ses seuls sentiments. Le problème, c’est que la romance prend une place disproportionnée par rapport à l’intrigue et à l’univers riche (qui aurait pu être beaucoup plus développé) de Melinda Salisbury.

Un bel univers qui aurait gagné à être encore plus exploré et développé

Même si l’histoire de L’héritière ne sort gère des sentiers battus, son univers sombre lui est attrayant et aurait pu être encore plus obscur si l’auteur l’avait voulu.

En effet, dans les monarchies, les histoires de consanguinité et d’inceste sont monnaie courante afin de préserver une lignée royale pure. Le royaume de Lormere n’échappe pas à la règle. La Reine ayant prévu pour prendre sa suite de marier ses deux enfants entre eux… Ces rapprochements malsains on souvent d’ailleurs des répercutions indésirables : malformations, mort prématurée, folie…

Mais la partie originale et obscure de L’héritière se cache dans l’étrange travail de la mère de Twylla : mangeuse de pêchers. L’idée est géniale : quand on meurt, pour que notre âme parte dans l’autre monde et n’importune pas les vivants, la mangeuse de pêchers doit venir. Elle se doit de manger tous les aliments présentés sur le cercueil du défunt sous peine de tourmenter l’âme du défunt. Chaque aliment correspond à un pêché commis, avec une symbolique bien précise pour chacun. La sémiologie des aliments ingérés par la mangeuse de pêchés aurait pu ainsi être développée tant je trouve l’idée fascinante, au final on ne découvre la symbolique que de cinq ou six aliments.

De même, l’auteur joue avec le langage des fleurs utilisées dans son roman et nous renvoie à leur symbolique durant l’époque victorienne. Je trouve que ce type de démarche peut apporter un plus intéressant à l’histoire et faisant « enquêter » le lecteur.

Par ailleurs, nous retrouvons dans le roman une réécriture intéressante du Joueur de flûte de Hamelin sous le nom de la légende du prince endormi. L’histoire de début est très similaire au conte que l’on connaît, mais son développement et sa conclusion sont extrêmement différents et beaucoup plus sanglants.

 ……

L'héritière 2 VOAlors que penser au final de ce premier roman ouvrant une nouvelle saga de fantasy ? On sent une réelle volonté de surprendre de la part de l’auteur, mais les révélations s’enchaînent tellement vite sur la fin, qu’on en perd le sens de la mesure. De twists en chutes, le lecteur est de moins en moins surpris, et c’est dommage. En dehors des tous derniers chapitres, le déroulement général est par trop classique et ne nous fait pas assez découvrir l’univers intéressant crée par l’auteur.

A suivre tout de même pour voir où Melinda Salisbury veut nous emmener dans la suite de sa saga, en espérant qu’elle creusera beaucoup plus les bonnes idées qu’elle a eues.

Les 8 ans de La Bibliothèque de Glow : Un exemplaire du roman Enfernité à gagner

8 ans glowPour fêter dignement les 8 ans d’existence du site, il y aura tout au long du mois d’octobre des ouvrages à gagner. Etant donné que La Bibliothèque de Glow est avant tout centrée sur les littératures de l’imaginaire et la jeunesse, vous aurez beaucoup de romans de ce genre qui vous seront proposés, mais également quelques goodies tels que des marques page un peu spéciaux ou encore un t-shirt ou un bijou…

Nous ouvrons le concours avec Enfernité – Tome 1 de Brodi Ashton aux éditions Milan, dans la collection Macadam. Un exemplaire est à gagner. Pour en savoir plus sur l’ouvrage, en voici la présentation de l’éditeur.

Jeu terminé : Bravo à Fantasybooksaddict qui a remporté Enfernité !

Enfernité 1Quatrième de couverture : Six mois que Nikki a disparu, sans laisser de traces. Six mois qu’elle a, par désespoir, abandonné Jack. Six mois qu’elle a passés enfermée aux côtés de Cole, dans un monde entre morts et vivants. Nikki est de retour et elle doit faire un choix. Mourir auprès de Jack, ou vivre pour toujours avec Cole, en Enfernité.

Nikki est de retour et elle doit faire un choix. Mourir auprès de Jack, ou vivre pour toujours avec Cole… en Enfernité.

Pour participer :

Si ce livre vous tente et que vous souhaitez tenter votre chance, rien de plus simple ! Il vous suffit de commenter cet article entre le 12 et le 16 octobre 2015 et votre participation sera prise en compte. Le gagnant sera tiré au sort et informé par mail.

Pour découvrir les autres titres de la collection Macadam, c’est par ici : https://labibliothequedeglow.fr/editeur/macadam/

Bonne chance à tous et merci d’être toujours plus nombreux à suivre le site.

AUTEUR :
EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Le Club de la Pluie au pensionnat des mystères

Le club de la pluie au pensionnat des mystèresDeux enquêtes à découvrir, avec pour théâtre la belle ville de Saint-Malo

Paru en juin 2014 dans la collection Neuf de L’école des loisirs, cet ouvrage regroupe deux courtes histoires policières à destination de lecteurs de neuf ans environ : L’énigme de la Tour et Le voleur de Saint-Malo. Son auteur, Malika Ferdjoukh n’est plus à présenter tant son œuvre a marqué durablement le monde de la littérature jeunesse. Parmi ses livres les plus incontournables on peut citer Quatre sœurs, Sombres citrouilles, ou encore Fais-moi peur.

Avec Le Club de la pluie, elle nous propose deux petites enquêtes dans une ambiance Club des Cinq, les dialogues actuels et funs en plus ! Un second recueil d’enquêtes est paru sous le titre Le Club de la Pluie brave les tempêtes.

Enquêtes en territoire Breton dans un internat au charme brut et désuet

Les Pierres-Noires, voici le nom du nouveau chez-soi de la jeune Rose Dupin. En effet, elle vient de faire sa rentrée dans ce nouveau collège qui semble à première vue assez austère…

Mais ça, c’est avant qu’elle fasse la connaissance d’une joyeuse bande composée de Nadget et Ambroise… mais qui risque de s’agrandir ! D’autant que le pensionnat va se révéler bien plus distrayant que Rose ne s’y attendait car les mystères s’accumulent. Disparitions, objets introuvables, mystères en série…. que se passe-t-il réellement aux Pierres-Noires ?

Deux enquêtes courtes et efficaces

En à peine quelques lignes, Malika Ferdjoukh relève le défi de nous plonger dans une ambiance de pensionnat austère avec ses murs de pierre et son atmosphère si particulière. Saint-Malo, un collège privé, des mystères à éclaircir… le décor est planté avec efficacité.

Les deux enquêtes proposées par l’auteur sont rondement menées, le tout étant joliment illustré et résumé à chaque fin de chapitre par Cati Baur. Elles sont parfaites à faire lie à des enfants dès l’âge de 9 ans environ. On se prend vite d’affection pour la joyeuse troupe toujours à l’affut d’indices… Les dialogues sont frais, drôles et surtout efficaces. Chaque personnage créé par Malika Ferdjoukh a ses petites particularités qui font qu’on ne le confond avec aucun autre.

 ….

En somme, ce petit roman aux inspirations policières est une lecture bien sympathique à proposer aux jeunes lecteurs. S’ils n’aiment pas les longues histoires, le format de la nouvelle pourrait les séduire ! A proposer à ceux qui aiment Les cousins Karlsson ou encore Le Club des Cinq.

Chronique : Légion – Tome 1

Légion 1Je ne suis pas fou vous savez….

On ne présente plus (ou presque) le grand auteur de l’imaginaire qu’est Brandon Sanderson. Nous avons presque tout lu de lui, et à chaque fois, c’est un coup de cœur… Légion ne fait pas exception. L’ouvrage est toutefois à classer à part dans l’œuvre de l’auteur. Bien loin de la fantasy de Fils-des-brumes ou du roman fantastique tel que Cœur d’Acier auquel nous a habitué Brandon Sanderson, Légion est en quelque sorte le journal d’un fou… Voici l’histoire du plus génial des… schizophrènes.

Légion pour les intimes

Stephen Leeds, ou Légion, voici le nom de ce nouveau héros atypique. Légion a des dizaines de personnalités et un manoir entier pour les loger. Grâce à ces dernières, il est l’homme le plus intelligent de la planète… et aussi l’un des plus riches. Il peut résoudre tous les questionnements, toutes les énigmes pour peu qu’il s’en donne la peine.

Mais le poids de ce prestige est cependant est lourd : chacune de ses personnalités est un peu borderline, pour ne pas dire complètement givrée.

Il y a d’abord J.C., celui qui adore les flingues et les armes en tous genres ; Ivy, son « aspect » à l’esprit de déduction incroyable ; Kalyani, son « aspect » parfait pour dialoguer en Israël… et la liste pourrait être très longue.

Le jour où Stephen Leeds se voit proposée une enquête pas comme les autres, ce dernier accepte de creuser la question avec ses hallucinations. Et oui, découvrir qu’un appareil photo qui remonte le temps existe, cela change la donne… à l’échelle mondiale.

Superbes personnages, bonne enquête, délicieux dialogues !

Encore et toujours, Brandon Sanderson nous offre un nouveau concept fantastique. Ce très court roman (ou longue nouvelle de 90 pages) et génialement pensé et écrit. Les nombreuses hallucinations (ou aspects) de Légion sont toutes attachantes et surtout vivantes. Si vivantes, que Légion doit réserver autant de place dans un avion qu’il emmène d’hallucinations avec lui. Si réelles qu’elles ont parfois leur vie propre, leurs tracas…

L’enquête sur cet appareil photo qui a le pouvoir de produire des clichés qui remontent le temps est bien construite, et passionnante jusqu’à la dernière phrase. Cette investigation va mener Légion et ses aides en Israël, et le mener également sur le chemin de son propre passé… Le tout est net, efficace et cruellement trop court.

 ……

Que de questions à la fin de cet ouvrage ! Et pour cause… Légion n’est qu’un premier tome. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il arrive très prochainement en France et qu’il sera deux fois plus épais. Son titre : A fleur de peau. La traduction sera assurée par Mélanie Fazi, qui retranscrit à merveille les romans de l’auteur.

Chronique : La Fournaise – Tome 1 – Enfermé

La fournaise 1 - EnferméL’Enfer existe, mais il est plus près que vous ne le croyez… bienvenue dans la Fournaise, la prison qui vous garanti de ne pas succomber naturellement !

Paru en 2013, Enfermé est le premier de la pentalogie pour adolescents La Fournaise. Son auteur, Alexander Gordon Smith, est d’origine anglaise et a été présenté par Bookzone comme le Stephen King des adolescents. Et effectivement, il se peut que vous ayez quelques doux frissons durant la lecture de ce cycle haut en couleurs…

Une prison qui s’alimente de voyous, de meurtriers… et d’innocents.

La première chose à savoir sur la Fournaise, c’est que l’on peut y entrer très facilement et à peu près pour n’importe quel motif. Si il n’y en a pas, ses gardiens en trouverons bien un qui valent la peine de vous y faire enfermer, pas d’inquiétude ! C’est d’ailleurs ce qui va arriver à Alex, injustement accusé de meurtre.

En effet, depuis les émeutes d’adolescents qui ont fait des centaines de morts en Angleterre, la Fournaise a été créée. Un endroit spécial pour ces jeunes sans foi ni loi. Un lieu où la mort et les travaux forcés sont leur quotidien, tout cela sans aucun espoir de fuite. Et pour cause, la Fournaise se trouve sous terre.

Pourquoi Alexander a-t-il été emmené de force dans cet endroit de mort ? Pourquoi ses gardiens portent-ils tous d’étranges masques à gaz ? Et pour quelle raison certains prisonniers sont-ils enlevés par les gardiens sans qu’on ne les revoie jamais ?

Une belle intrigue sous pression

Ce premier tome de La Fournaise réunit toutes les qualités requises pour emmener loin son lecteur : de l’action, beaucoup de questions… et un peu d’horreur !

Soyons clairs, vous aurez ici très peu de réponses à vos questions mais vous aurez droit à des combats clandestins sanglants, des complots, des menaces d’envoi au mitard et autres joyeusetés du monde de la prison.

Alex, le jeune antihéros de cette histoire est assez intéressant même si la plupart de ses réactions sont assez prévisibles. On le suit avec plaisir et appréhension mêlées tant sa situation est insupportable. Une cellule d’à peine quelques mètres carrés, des toilettes visibles par tous et des travaux forcés ça va encore… Le pire est de savoir que chaque nuit, n’importe lequel des prisonniers est susceptible d’être enlevé par les sanglants gardiens de la Fournaise… Dire que l’ambiance est sous tension constante est en deçà de la réalité, d’autant plus qu’il y a de nombreux gangs qui sévissent dans la prison, capables de tout, y compris à tuer !

Quant à savoir pourquoi la Fournaise a été construite, on a quelques débuts de réponses, mais il faut espérer que l’auteur nous donnera un peu plus d’infos dans le tome suivant…

 …..

Alors est-ce que ce premier tome de La Fournaise fonctionne ? Est-il convaincant ? Tout à fait ! L’atmosphère brûlante à souhait de ce début de série est plaisante. On ne demande qu’à en savoir plus sur la Fournaise et ses malheureux occupants ! A découvrir dès l’âge de 14 ans, surtout si vous aimez les lieux austères voir horribles…. Sans oublier les aiguilles !

Actualité éditoriale : Où est mon étoile ? Le nouvel album jeunesse de Satoe Tone

Où est mon étoile (1)Peut-être connaissez-vous Satoe Tone, en France, nous lui devons déjà l’album Le voyage de Pipo, paru fin 2014 chez Nobi-Nobi ! Et bien l’illustratrice nippone revient en France avec un tout nouvel (et encore plus beau) album : Où est mon étoile ?. Il sera en librairie le 29 octobre prochain, toujours chez Nobi-Nobi.

Pour patienter, nous vous proposons de découvrir le résumé de l’ouvrage, mais surtout… les superbes dessins de Satoe Tone, ils sont de toute beauté. Les couleurs sont d’une profondeur peu commune, et le trait nébuleux et doux à la fois… on adore !

Quatrième de couverture :

Petite souris a bien du chagrin : elle a perdu un ami auquel elle tenait beaucoup. Mais on raconte que les êtres chers à notre cœur se changent en belles étoiles dorées pour nous protéger.

Bien décidée à trouver son étoile, Petite souris parcourt vastes prairies et hautes herbes en se laissant uniquement guider par les souvenirs de leurs moments passés.

« Étoile ! Étoile ! Est-ce toi là-bas ? »

Où est mon étoile (2)

Où est mon étoile (4)

Où est mon étoile (3)

Où est mon étoile (5)

Chronique : Conversion

ConversionUn étrange mal frappe les élèves de l’école très élitiste St Joan, à Danvers… où puise-t-il ses origines ?

Il est paru aux éditions Albin Michel en avril dernier, voici Conversion un roman écrit par l’américaine Katherine Howe. L’auteur a un parcours et une histoire très atypique qui fait de ce roman un récit à part. En effet, elle est une descendante d’Elizabeth Howe, une des plus célèbres accusées du fameux procès des sorcières de Salem.

Katherine Howe est devenue historienne et s’est spécialisée dans l’époque qui a vu naître ce procès incontournable de l’histoire américaine. Conversion est un roman qu’elle a mis deux ans à écrire et qui fait le parallèle entre l’Histoire du procès des Sorcières de Salem (et comment le village de Salem en est arrivé là) et l’histoire qui se déroule dans l’école très sélective St Joan, de nos jours. Au premier abord, nous ne trouverons aucune similitude… et pourtant…

St Joan, établissement pour jeunes filles très prisé et image même de la réussite

Le cadre privilégié dans lequel évolue Colleen (notre narratrice) est merveilleux. De très bons professeurs y dispensent leurs cours, le bâtiment en lui-même en impose quand on passe devant ses gargouilles et ses vitraux anciens. En substance, c’est le genre d’endroit où l’on rêverait d’étudier pour mettre les meilleures chances de son côté et prétendre par la suite aux meilleures universités du pays…

Mais St Joan va devenir très rapidement un lieu où certaines de ses élèves présentent d’étranges troubles d’ordre physique et/ou psychologique… que s’y passe-t-il réellement ?

En parallèle à l’histoire de Colleen se déroulant en 2012 à Danvers, nous découvrons l’histoire d’Ann Putnam en 1706. Personnage historique qui a réellement existé, Ann Putman a été un des témoins les plus importants du procès des sorcières de Salem.

Un sujet atypique et captivant

Les ambiances mettant en scène des établissements scolaires très ancrés dans une culture traditionnelle (port d’un uniforme, règles strictes, bâtiments superbes et austères…) me laissent rêveuse. Alors si en plus, l’Histoire, la vraie est également invitée dans l’intrigue, c’en est d’autant plus plaisant !

Katherine Howe nous dépeint ici une lente descente aux enfers pour les élèves et les professeurs de St Joan, ainsi que la tempête médiatique que tout cela implique. Le réalisme et l’efficacité de son roman sont d’autant plus appréciés quand on sait que Conversion s’inspire directement d’un fait divers réel.

En effet, au printemps 2012, seize lycéennes de la ville de Le Roy ont été victimes d’étranges symptômes physiques énigmatiques. Beaucoup d’hypothèses différentes ont été avancées pour expliquer cet étrange mal (ces mêmes hypothèses se retrouvant au fil du roman). Conversion est ancré dans ce fait divers qui a énormément fasciné aux États-Unis. Tout le monde aime les mystères, alors quand l’étrange et l’inexplicable s’invitent dans notre société, on est entraîné par cet effet de masse… et c’est ce que retranscrit méthodiquement Katherine Howe.

A lire pour (re)découvrir l’Histoire américaine

Avec Conversion, on découvre l’histoire du procès des sorcières de Salem du point de vue d’Ann Putnam, la seule femme de l’affaire a avoir présenté des excuses publiques pour ses actes, et surtout ses paroles… Si l’on connaît l’histoire des États-Unis et plus particulièrement celle du procès, la lecture est fluide. Par contre pour ceux qui auraient quelques lacunes sur cette période, situer les personnages peut s’avérer difficile au début. Une petite révision des faits avant de plonger corps et âme dans la lecture peut donc être nécessaire.

Autre fait culturel intéressant, Conversion fait très souvent référence à un classique de la littérature américaine au travers de l’œuvre d’Arthur Miller : Les sorcières de Salem. En France, il est beaucoup moins lu et étudié, mais les nombreuses mises en abîme entre le roman de Miller et celui de Katherine Howe sont bien trouvées et apportent une belle profondeur à l’intrigue générale.

….

La conclusion du roman est plutôt aboutie, mais on aurait pu aller encore un peu plus loin dans l’explication même si celle fournie par Katherine Howe est tangible, elle n’est pas assez développée selon moi.

Conversion est ainsi un bon roman à lire pour approfondir ses connaissances d’un point de vue historique, mais pas seulement. C’est aussi un bon récit à suspense qui retranscrit assez fidèlement un fait divers qui avait fait grand bruit… Enfin, il ne faut pas oublier que la narratrice est une adolescente avec des problématiques de son âge, ce roman peut ainsi être lu aussi bien par des adultes que par des jeunes adultes !

Articles de presse sur l’affaire Le Roy :

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Interview de Gu Byeong-mo pour son roman Les petits pains de la pleine lune

Les petits pains de la pleine lune pocheLa bibliothèque de Glow : Pourriez-vous raconter votre parcours aux lecteurs de La Bibliothèque de Glow ?

Gu Byeong-mo : Bonjour. J’ai toujours mené une vie discrète, tout ce qu’il y a de plus ordinaire, une vie sans aventure qui s’écarte très peu du banal. Ma famille est un peu compliquée et par réaction, j’ai toujours été poursuivie par l’idée de vivre une existence modèle, d’être comme tout le monde, c’était une véritable obsession.

C’est pourquoi, suite à mes études universitaires, je me suis fait embaucher dans une entreprise, me suis mariée, ai eu des enfants, bref, j’ai accepté docilement le cycle de vie classique que suivent la majeure partie des gens. Mais depuis quarante ans, j’ai toujours cette envie d’ailleurs, et finalement, créer un monde nouveau en écrivant des romans est devenu pour moi un moyen de voyager.

La bibliothèque de Glow : Les petits pains de la pleine lune est un beau récit initiatique, comment son univers si dur et particulier vous est-il venu à l’esprit ?

Gu Byeong-mo : Le thème et l’idée de ce roman, je les dois à « la maison en pain d’épices » qui apparait dans le conte Hansel et Gretel des Frères Grimm. Dans cette maison vit une très méchante sorcière. Hansel et Gretel sont des pauvres enfants abandonnés par leurs parents et qui risquent de se faire assassiner par la sorcière. Dans mon enfance, j’ai vécu une menace à peu près semblable à la leur, et j’ai éprouvé la même angoisse de mort, mais en ce qui me concerne, il n’existait pas de magicien pour me protéger. C’est la raison pour laquelle j’ai offert au personnage de mon roman un magicien capable de lui fournir un refuge, même s’il n’est que provisoire.

Les petits pains de la pleine lune (korean version)La bibliothèque de Glow : Une boulangerie magique et un peu sorcière, ça a de quoi faire rêver… et si vous ne deviez acheter qu’une seule pâtisserie de cette boutique que vous avez créé, laquelle serait-ce ?

Gu Byeong-mo : Au premier coup d’œil, c’est un espace de rêve, mais beaucoup des pâtisseries proposées dans cette boutique sont en décalage avec la réalité de la société humaine. Si j’avais un budget suffisant, j’achèterais un exemplaire de chacune des pâtisseries, mais ce serait seulement par curiosité car je n’aurais jamais l’occasion de les utiliser. Les lecteurs qui ont lu ce roman me disent souvent qu’ils auraient surtout besoin d’un « Financier sosie » pour envoyer leur double à leur place au bureau ou à l’école.

La bibliothèque de Glow : Est-ce que les contes de fées vous on aidée à tisser votre récit ?

Gu Byeong-mo : Depuis toujours, je m’intéresse beaucoup aux mythes, aux contes, aux légendes, et dans plusieurs de mes romans suite à celui-ci, je me suis approprié ces contes pour les transformer et les réinterpréter.

La bibliothèque de Glow : Lesquels vous ont ainsi inspirée ?

Gu Byeong-mo : En septembre 2015, je viens de publier un recueil de nouvelles que j’ai écrit en prenant comme concept principal « la réinterprétation des contes ». Certaines nouvelles reprennent des idées des contes d’Andersen comme Les souliers rouges , La petite fille aux allumettes, d’autres s’inspirent des écrits des Frères Grimm comme Le géant aux cheveux d’or, La petite gardeuse d’oies, Le prince grenouille, La sage Élise. Je les ai réinterprétés et reconstruits d’un point de vue moderne. Je pense que tous ces contes doivent vous être familiers, j’aimerais que beaucoup de lecteurs s’intéressent à mon ouvrage et le lisent, et peut-être ainsi paraîtra-t-il un jour en France.

La bibliothèque de Glow : En France, nous vous connaissons uniquement pour deux ouvrages : Fils de l’eau et Les petits pains de la pleine lune. En avez-vous écrit d’autres ? Que racontent-ils ? 

Gu Byeong-mo : Je publie presque un nouveau roman par an. Ils traitent en général avec ironie de l’égoïsme et des maux de la société, j’essaie par le biais du réalisme magique de faire une critique de la dure réalité et de l’injustice de notre société.

Les petits pains de la pleine luneLa bibliothèque de Glow : La Corée est l’invitée d’honneur du prochain Salon du Livre en France, viendrez-vous à l’événement pour rencontrer vos lecteurs français ?

Gu Byeong-mo : Pour qu’un auteur coréen soit présent à un salon du livre international, il faut d’abord qu’il y soit invité. En général, on sélectionne des auteurs déjà connus, prometteurs en Corée dont les nombreux ouvrages ont été traduits et publiés dans les pays européens et anglophones. En ce qui me concerne, je ne suis pas encore un auteur assez réputé pour ça (je crois que je ne mérite pas encore d’être invitée dans un salon du livre international J ). Si vous, lecteurs, me soutenez et réclamez avec force ma présence auprès des Editions Philippe Picquier, cela pourrait faire flancher les éditeurs coréens… !

La bibliothèque de Glow : Autre chose à ajouter ?

Gu Byeong-mo : Je vous remercie d’avoir apprécié mon roman.

Aujourd’hui, en Corée, les petites librairies traditionnelles ferment les unes après les autres, seules quelques grandes librairies gérées par des grandes entreprises et qui vendent aussi en ligne parviennent à survivre. C’est pourquoi je suis profondément émue d’apprendre qu’en France, il existe encore des blogs tenus par des libraires, et que des gens continuent à venir acheter des livres dans des librairies indépendantes.

La bibliothèque de Glow : Un immense merci à Yeong-hee et Mélanie Basnel pour avoir assuré cette traduction. Sans elles, cette interview n’aurait jamais eu lieu. Merci également aux éditions Philippe Picquier et à son attachée de presse d’avoir permis cet échange avec Gu Byeong-mo.