L’un des journaux intimes de Carrie Fisher, publié pour la première fois en
France ! Un ouvrage qui apporte du recul face à l’œuvre de cette actrice
géniale qui a traversé beaucoup d’épreuves…
Carrie Fisher était une actrice emblématique, elle fut révélé au monde lors
de la sortie du tout premier opus de Star
Wars (Star Wars IV – Un nouvel
espoir). Journal d’une princesse est un mélange de ses journaux intimes
écrits durant le tournage du premier Star Wars et d’écrits réalisés quarante
ans plus tard. Plein de pudeur et de recul, on découvre l’état d’esprit de
Carrie Fisher durant le tournage et les rêves qu’elle avait plein la
tête !
Le point de vue d’une icône en devenir
Elle avait des étoiles plein les yeux et ne savait pas qu’elle deviendrait
une star internationale, voici l’histoire d’une grande dame : Carrie
Fisher.
Extraits de journaux intimes, témoignage, photos d’archives… voici
l’histoire d’une grande dame du cinéma. Découvrez-la comme vous ne l’avez
jamais vue grâce à ce journal un peu particulier et fort intéressant !
Un récit inattendu et très instructif !
Les épreuves non corrigées (enc) de l’ouvrage, gentiment envoyées par une super représentante !
Malgré les paillettes et le succès qui lui est tombé dessus, Carrie Fisher
a toujours été quelqu’un qui a eu les pieds sur terre. Comme si elle n’avait
jamais vraiment réalisé pleinement le succès qu’elle a connu durant des décennies…
Ce côté très naïf qu’elle avait d’être et de percevoir les gens a longtemps
fait partie d’elle. Elle avait à peine vingt ans lorsqu’elle a commencé le
tournage de ce qui allait être un succès planétaire. Elle n’avait pas prévu
qu’elle serait une icône pour toute une génération. C’est ainsi qu’on lit ses
découvertes, ses rencontres, son intégration autour de l’équipe de tournage, sa
difficulté à se mêler aux autres au début…
On découvre même sa relation avec Harrison Ford alors qu’il était
encore marié ! Elle avait même trouvé un nom à cette relation :
Carrison. Elle en était terriblement amoureuse à l’époque, et c’est une
blessure qu’elle n’a jamais vraiment réussit à oublier… Elle en parle
énormément dans l’ouvrage.
Attention à ceux qui pensent en découvrir beaucoup sur l’univers Star Wars, ils pourraient être déçus.
Ici, on se concentre sur l’humain, les relations qu’a peu à peu tissées Carrie
Fisher. Et elle a beau être assez discrète, elle parle également de ses problèmes
de dépendance. L’actrice a beau être un symbole pour toute une génération, on
sent qu’elle à du mal à se considérer comme telle, ce qui la rend fragile, et
terriblement touchante.
J’ai trouvé son journal très humain, il nous rapproche d’elle comme jamais.
On comprend son sentiment d’enfermement par moments, son besoin viscéral de ne
jamais décevoir les fans, son implication dans son travail… Quand on sait
comment elle a fini et comment certaines personnes dites « de
confiance » ont profité d’elle, on comprend mieux son parcours et ses
blessures.
Je ne connaissais absolument pas la femme derrière la princesse, et ce que
j’y ai vu m’a beaucoup plu, et attristé également. C’est parfois un peu naïf,
mais certains de ses textes ont été écrits à l’âge de vingt ans, cela peut
expliquer le côté fleur-bleue.
Quoi qu’il en soit, c’est un livre-témoignage touchant à découvrir si l’on
aime Star Wars, oui, mais surtout
pour connaitre la grande dame qui n’a été « que » la princesse Léia
pour des millions de personnes.
Parfois, on est persuadé que l’on va a adorer un livre. Il correspond à notre style de lecture, il appartient à un genre que l’on apprécie particulièrement… Et pourtant, rien à faire, ça ne prend pas. Cela arrive, la preuve en image avec une dystopie et du steampunk qui avait tout pour me plaire !
Water Knife – Paolo Bacigalupi – Au diable Vauvert
Il s’agit
du second roman de Paolo Bacigalupi que je lis, mais Water
Knife n’a pas su me convaincre malgré un thème
fort. L’eau est devenue une denrée si rare qu’elle en devient un motif pour
tuer et faire la guerre (comme c’est déjà le cas dans certains endroits du
monde…).
C’est dans
ce contexte post-apocalyptique que l’on suit Angel Velasquez, à la fois
espionne, détective et un peu mercenaire… elle vient de couper l’eau qui
assure la survie de Las Vegas.
C’est
ainsi que débute l’ouvrage, qui mélange géopolitique (un peu brouillonne pour
moi) et post-apocalyptique…
L’idée de
base est très bien, l’ambiance âpre du roman également, malheureusement, j’ai
trouvé le déroulement de l’histoire trop dense et pas assez expliqué. De plus,
on s’y perd un peu avec les nombreux termes empruntés à l’anglais et à
l’espagnol sans comprendre tous les tenants et aboutissants, ce qui démotive un
peu…
Et
surtout, le rythme du roman, assez lent, a fini d’achever ma motivation. J’ai
stoppé ma lecture au bout d’un tiers d’efforts. A regrets.
La chute de la maison aux flèches d’Argent – Aliette De Bodard – Pocket SF
Ils sont
rares les dans lesquels j’ai du mal à m’immerger, ne serait-ce qu’un peu…
Mais avec La
chute de la Maison aux flèches d’Argent,
ce fut le désenchantement total. Cela faisait très longtemps que ce livre me
faisait de l’œil, et j’avais déjà un plaisir anticipé à le découvrir…
Quelle ne
fut pas ma déception quand je vis que je n’arrivais pas du tout à m’imprégner
de l’univers !
Pour
l’histoire, nous sommes dans un Paris alternatif où la magie règne et où
différentes Maisons se partagent âprement la moindre parcelle de pouvoir et de
territoire. Pour le genre, il est assez unique puisqu’on navigue entre la
Fantasy historique et urbaine tout en ajoutant du post-apocalyptique. Bref, ça avait absolument
tout pour me plaire !
Tout
débute par la chute d’un « ange », sa venue va exacerber les tensions,
notamment entre la Maison aux flèches d’Argent et la Maison Aubépine. On
comprend peu à peu que de nombreux enjeux entourent sa présence car il est doté
d’une puissance phénoménale.
Mais là où
le bât blesse, c’est que l’on ne comprend que peu ces fameux enjeux. On nous
parle de pays et de régions dont on ne connait que le nom, rien d’autre… Les
personnages se confondent au fil des pages, on ne sait plus qui est qui et qui
souhaite quoi… Difficile dans ce cas là de comprendre tous les tenants et
aboutissants de l’intrigue. D’autant que le système magique de l’univers n’est
que très peu décrit…
Au final,
c’est un véritable sac de nœuds dont on ne ressort pas indemne. La lecture
devient vite très laborieuse et déplaisante. J’ai ainsi abandonné le roman à sa
presque moitié. Sans regrets.
Tu verras, les âmes se retrouvent toujours quelque part – Sabrina Philippe – Eyrolles
Quand j’ai
commencé cet ouvrage je savais pertinemment que ce n’était pas mon type de
lecture habituel. Mais il faut essayer, on peut être surpris parfois… Mais au
final, j’ai été totalement hermétique à l’histoire. Mélange entre roman,
coaching, récit de vie (le roman est très autobiographique) religion et
ésotérisme c’est un peu trop fourre-tout.
On y suit
une femme qui est lasse de tout et n’a envie de rien, elle déménage et va faire
dans un café une rencontre qui va bouleverser sa vie. Elle va rencontrer son âme sœur, un amour
qui traverse les siècles. Ils se sont déjà connus par le passé, et ils se
retrouvent enfin.
Je suis
très sceptique quant à ce mélange de fiction/roman/témoignage qui nous raconte
que la vie est faite de destins et que notre âme sœur nous attend quelque part.
Ce n’est pas uniquement un roman, il y a un message sous-jacent qui se veut
fort, puissant, presque christique.
C’est du
développement personnel avant un roman tant on a l’impression qu’on nous fait
la leçon entre les lignes avec des punchlines à méditer… J’ai trouvé ça empli
de lieux communs et beaucoup trop imprégné de religion. Très peu pour moi.
Le secret de l’inventeur – Tome 1 – Andrea Cremer – Lumen
Le steampunk est un genre que
j’affectionne tout particulièrement. Son univers est si riche, il est une telle
source d’inspiration dans tant d’œuvres (cinéma, romans, bd, films,
jeux-vidéos…) que c’est toujours un plaisir de se plonger dans un roman qui
prend sa source dans ce genre littéraire.
Alors, quand j’ai vu que l’autrice de Nightshade (dont j’avais apprécié le premier tome) sortait enfin sa fameuse série steampunk (dont elle m’avait parlé il y a de cela des années lors d’une interview) j’ai été ravie ! Surtout que ce sont les éditions Lumen qui ont acquis les droits de sa série, et que cet éditeur fait un tel travail que tout ce qu’ils publient est choyé, sélectionné avec soin. C’est donc avec enthousiasme que je me suis lancée dans la lecture du Secret de l’inventeur. Mais au bout d’une centaine de pages, je n’arrivait toujours pas à saisir les enjeux de l’histoire, ses personnages me paraissaient peu charismatiques, ils m’échappaient. Impossible de m’attacher à l’un d’eux ainsi qu’à leur parcours…
J’avoue avoir été déçue d’être déçue, justement. J’avais tellement d’attentes autour de cet ouvrage que j’aurais aimé de tout mon cœur l’apprécier. C’est pour cela que je me dis que je réessayerai certainement de lire Le secret de l’inventeur. Je ne lui ai peut-être pas donné la chance qu’il aurait dû avoir… Ce n’est donc que partie remise !
Un roman parfait à lire en plein hiver… entre révélations, aventure, et
fantastique ! Original et d’une efficacité indéniable, Jean-Philippe
Arrou-Vignod est doué, et confirme son talent d’auteur pour la jeunesse…
Peut-être connaissez-vous déjà Jean-Philippe Arrou-Vignod ? Cet auteur
pour la jeunesse a écrit quantité de romans, dont beaucoup sont prescrits dans
les écoles ou tout simplement appréciés par les jeunes lecteurs. Le
camembert volant, L’omelette au sucre, Enquête
au collège, Magnus Million… pour ne citer qu’eux.
Avant Mimsy Pocket, l’auteur avait déjà écrit un roman dans le même univers fantastique/historique sur fond de Russie : Magnus Million et le dortoir des cauchemars. Depuis, Mimsy Pocket et les enfants sans nom est paru. Il s’agit d’une suite, mais qui peut se lire de façon totalement indépendante, la preuve, c’est ce que j’ai fait !
Un roman rempli d’aventures….
Bienvenue en Sillyrie, (une contrée aussi méconnue qu’imaginaire que l’on peut
rapprocher de la Russie), un pays aussi minuscule que richissime. Si riche,
qu’il attire les convoitises des autres pays adjacents… C’est ainsi que débute
une machination qui dépasse l’entendement. Rendez-vous dans les plus hautes
sphères du pouvoir et dans les bas-fonds les plus noirs de la capitale !
Pour se faire, vous serez aux côtés de Magnus Million, un jeune garçon dont
le père fait partie des plus grandes fortunes du pays. De l’autre côté, Mimsy
Pocket vous fera découvrir la ville basse et comment survivre quand on n’a
personne d’autre que soi-même pour survivre. Politique, aventure et beaucoup de
surprises sont au rendez-vous…
… et de bonnes idées !
C’est le premier roman de Jean-Philippe Arrou-Vignot que je lis, et mon
seul regret, c’est de ne pas en avoir lu avant ! Très bien écrit, bien
ficelé jusqu’au bout, captivant, rempli d’imagination, c’est un sans faute à
découvrir dès l’âge de 10/11 ans minimum.
Pour ceux qui aiment les récits nouant aventure et révélations en série,
c’est le roman parfait. Pêle-mêle, on y découvre : une source magique, une
construction en pierre improbable réunissant des moines en haut d’une montagne
inaccessible ou presque, un orphelinat secret, un complot renversant, et un peu
de magie ancestrale…
Le style de l’auteur est fluide, son histoire tient parfaitement la route,
et point besoin de lire Magnus Million et le dortoir aux cauchemars pour
apprécier et comprendre les personnages ! L’histoire de Mimsy est
touchante, et au fur et à mesure de l’histoire, on comprend peu à peu ses
peurs, son manque de confiance envers quiconque, son besoin d’indépendance…
En somme, ce roman est une très belle découverte, parfait à lire pour
sentir le souffle de l’aventure hivernale ! Alors, à quand une nouvelle
aventure réunissant Magnus et Mimsy ? Un duo que tout oppose, mais
tellement efficace qu’on en redemande !
L’univers de Jean-Philippe Arrou-Vignod revêt tant de potentiel qu’il est
certain qu’il pourrait continuer de développer des intrigues dans l’univers de
la Sillyrie…
Le nouveau Houellebecq est arrivé ! Pour les fans, c’est l’occasion de
s’extasier sur son écriture et son style provocateur… pour d’autres, c’est un
peu le désenchantement.
On ne présente plus Michel Houellebecq, auteur français qui a chaque
nouveau livre créé l’événement dans les médias et l’affolement (merci à lui)
dans les librairies. On se souvient tous de la sortie de Soumission et l’énorme
polémique qui a suivi, car paru quasiment en même temps que le drame de Charlie
Hebdo.
Houellebecq est effectivement un auteur qui provoque, mais qui questionne
aussi. En tout cas, une chose est certaine, il ne laisse personne indifférent.
Un antihéros dépressif pour narrateur
Si vous respirez la joie de vivre, Sérotonine devrait vous calmer pour
un moment. On y suit un homme âgé d’environ une cinquantaine d’années,
ingénieur agronome de son état, il fait le point sur sa vie. Il a toujours vécu
dans l’opulence, gagnait un salaire confortable, vivait dans un très grand
appartement tout près de la Motte Picquet Grenelle et donc de la Tour Eiffel.
Il a vécu pendant des années avec une femme d’origine japonaise, Yuzu. Ils se
sont quittés depuis peu, c’est ainsi que le narrateur fait le point sur sa vie,
ses amours ratés, ses nombreuses conquêtes.
Il décide de refaire un dernier tour de ses femmes qui ont croisé son
chemin, et pour certaines, la route de son cœur… Et pour aller mieux (ou moins
bien, c’est selon), il prend un antidépresseur : le Captorix.
Et comme notre narrateur est en grande dépression, le tout respire à fond
la joie de vivre.
Un roman certes, très bien écrit, mais dont le contenu est aussi déprimant que dérangeant
Quand on est un lecteur passionné, on est curieux. J’ai donc voulu tenter
de lire pour la première fois un roman de Houellebecq. J’avais eu tellement
d’échos différents depuis de nombreuses années qu’il était pour moi important
de tester, de me forger ma propre opinion.
Ainsi, je trouve que Michel Houellebecq est un auteur intéressant, mais
qu’il n’est pas fait pour moi. Son écriture est en effet faite de fulgurances
intéressantes, il écrit bien, certes. Mais ça ne suffit pas, pour moi
l’écriture ne doit pas remplacer l’histoire. Et d’histoire ici, il n’y en a
guère. On passe d’amantes en amours perdus du narrateur (qui ressemble beaucoup
à Houellebecq dans sa vision du monde, entre auteur et narrateur la ligne est
très finie !).
Ce qui m’a vraiment déplu, ce n’est pas cette introspection et cette quête
de soi, que j’ai trouvée intéressante, mais certaines, pour le moins choquante.
Pêle-mêle, vous trouverez : de la zoophilie, des partouzes, de la
pédophilie très suggérée, et les mots bite et chattes qui reviennent beaucoup
trop souvent. Alors si le génie de l’écriture c’est ça, je passe mon chemin…
Seule chose réellement intéressante et touchante, Houellebecq a extrêmement
bien parlé d’une chose : le malaise de nos agriculteurs.rices français.es.
Leurs difficultés croissantes pour s’en sortir, leur envie d’en finir pour ne
plus avoir à payer les traites, les taxes, les impôts. La pression des grands
distributeurs pour brader leurs produits, bradant au passage leur qualité de
vie ou leur vie tout court pour les cas les plus difficiles.
Il a su pressentir le mouvement qu’allait être celui des Gillets Jaunes. Cette
scène où les agriculteurs commencent à bloquer des routes et des pompes à
essence pour manifester leur raz le bol général face aux coups durs. Pour cela
en effet, il est doué. Il sait capter l’essence de notre société pour anticiper
certaines de ses réactions, et ça ce n’est pas donné à tout le monde.
Pour ceux qui s’interrogent sur ce qu’est la sérotonine, il s’agit d’un
neurotransmetteur. Il semblerait qu’elle soit un facteur qui entre en jeu dans
la dépression. Tout dépend de la quantité présente, mais elle influe
directement sur notre état d’esprit, tout comme la dopamine.
Ainsi, Sérotonine est un roman intéressant, mais trop provocateur à
mon goût. On appréciera toutefois l’analyse de l’auteur sur notre société
française, notamment sur sa force agricole. Notre agriculture est une force… et
nous sommes en train de la tuer à petit feu. Dommage qu’il y ait trop de
digressions amoureuses, de déprime ambiante, et de scènes malsaines. En tout
cas, l’expérience n’était pas inintéressante.
Une société secrète dans l’université de Cambridge… que cache-t-elle ? Un
roman dans l’ambiance des campus novel qui a tout pour plaire. Mais est-ce
suffisant ?
Premier roman de l’allemand Takis Würger, La Fraternité est paru
aux éditions Slatkine & Cie lors de la rentrée littéraire 2018. Présenté
comme un roman fort dans la plus pure tradition du campus novel (vous savez, ces romans dans l’ambiance du
Maître des illusions ou de Stoner), j’ai forcément été
intriguée. Et quand j’ai vu qu’il y était également question de fraternités
étudiantes (à la limite avec les sociétés secrètes pour certaines), j’ai
immédiatement voulu en savoir plus…
Cambridge, l’un des plus beaux et prestigieux campus au monde
Bienvenue au campus de Cambridge, où l’élite des élèves fait ses études.
Comme leurs parents avant eux, et leurs parents avant eux… Pour certains,
être à Cambridge est un dû, un héritage. Pour d’autre, c’est leur travail ou le
destin qui les fait y entrer. Comme pour Hans qui a perdu ses parents, et dont
la tante l’a envoyé en pensionnat, loin d’elle suivre une éducation austère,
sinon stricte où il apprit la boxe à ses heures perdues.
Alors, quand cette tante le contacte après des années de silence, Hans est
inrigué. Elle lui propose l’opportunité d’étudier à Cambridge, là où elle-même
travaille… mais en échange, il devra lui rendre un service : enquêter sur une
fraternité secrète de Cambridge ; Le Pitt Club. Mais pour s’y faire admettre,
il faut adopter les mêmes idées, les mêmes comportements que ses membres… et
surtout boxer. Hans a donc une chance de se faire intégrer et d’enquêter si il
tire les bonnes ficelles… Mais ce jeu de dupes est forcément dangereux,
d’autant qu’il ne sait pas ce qu’il chercher exactement.
Tout est en place pour passer un excellent moment de lecture entre le polar et le campus novel.
Une ambiance unique très bien retranscrite, mais qui ne suffit pas…
J’ai adoré l’atmosphère select et secrète à la fois de Cambridge. C’est un
lieu magnifique que l’on découvre émerveillé au fil des pages. Mais plus
fascinant encore, le monde des fraternités étudiantes est ici percé à jour.
Bien qu’il s’agisse de fiction, nombre de fraternités étudiantes (parfois très
secrètes) existent. Et sans tomber dans le complotisme, beaucoup de personnages
importants de la société (toutes nations confondues) en sont issus. Ce
sentiment de puissance, de vie parallèle où tout est caché, occulté, c’est cela
que dénonce la Fraternité. Car certains des membres ont un sentiment
d’impunité et font absolument tout ce qu’ils veulent pour assouvir leurs désirs
parfois malsains et terribles.
C’est ce que découvre peu à peu avec horreur Hans, qui va réussir à
intégrer le fameux club ultra select qu’est le Pitt Club, et il y a encore une
étape après être entré : « les papillons ». Mais pour cela, il va devoir faire bonne
figure, cacher son vrai visage et devenir un monstre parmi les monstres… si
il tient jusqu’à la fin de sa mission.
Cependant, malgré ces gros points forts, je suis restée sur ma faim.
Pourquoi ? Car on a beau comprendre entre les lignes les horreurs auxquelles
est habitué le Pitt Club, rien n’est franchement dit, jamais. Même pour la
conclusion, où l’on reste dans l’expectative. On se demande pourquoi l’histoire
ne va pas un peu plus loin.
La Fraternité a donc un goût d’inachevé, et c’est bien dommage. Malgré une superbe
ambiance et une intrigue qui tient la route, la final n’est pas la hauteur. Le
dénouement n’est pas loin, mais il n’est pas complet, et ça laisse un sentiment
de déception… J’y ai cru jusqu’au bout, mais la déception est à la hauteur de
l’attente : grande.
Un roman aux allures post-apocalyptiques pour les adolescents… qui ne
réussit pas à convaincre
Paru aux éditions Magnard en octobre 2016,Encore faut-il rester vivants
est un roman écrit par l’auteure française Anne Ferrier. Elle a déjà écrit
quantité d’ouvrages pour la jeunesse, en particulier des albums et des romans.
Une éruption solaire qui a bouleversé la planète entière…
On ne sait pas réellement ce qu’il s’est passé sur Terre il y a quelques
mois de cela, mais l’humanité est en passe de disparaître…
Il y a peu de survivants, et ceux qui ont réussit à s’en sortir sont
esquintés, affamés, luttant pour chaque parcelle de nourriture.
Pourquoi ? A cause d’une éruption solaire étrange : plus
d’appareils électroniques, plus de voitures (vue le niveau de technologie qu’il
y a dedans de nos jours…), et plus étrange, plus aucun contact physique entre
les êtres humains n’est possibles… Si vous avez le malheur de toucher une
autre personne, le virus se répand en vous en quelques heures ou jours. Vous
devenez alors une sorte de zombie à la recherche de personnes encore non
contaminées…
C’est dans cette ambiance post-apocalyptique que nous suivons trois
adolescents livrés à eux-mêmes : Mouette, la plus jeune ; CroMagnon
(ou Shawn) et Julia. Tous trois vont traverser des épreuves difficiles et
terribles. Cela va les déchirer et les souder à la fois… bienvenue dans un
futur que l’on souhaite ne jamais connaitre.
Une intrigue qui s’essouffle vite quand on aime le genre post-apocalyptique
Difficile d’écrire et de créer un univers post-apo quand on sait la
quantité d’œuvres (cinéma, séries télé, romans, série YA…) qui ont puisé dans
ce genre si particulier. Pour sortir du lot, il faut être à la fois incisif et
original… Et c’est là que le bat blesse : impossible de s’immerger dans
l’intrigue de ce roman où l’action prime, certes, mais où l’intrigue est très
fine voir inexistante.
Ici, point de zombies, mais quelque chose qui y ressemble fortement.
Cependant, les raisons de ce changement au sein de l’humanité sont très peu
expliquées… En quoi une éruption solaire rendrait les humains contagiex et
mortels pour leurs semblables ? Il n’y a même pas de réelle tentative
d’explication, ce qui est fort dommage. On dirait que l’élément perturbateur
n’a pas été pensé jusqu’au bout et qu’il ne sert que de prétexte pour créer ces
fameux zombies…
Pour ce qui est de l’intrigue elle-même, tout est très classique. On suit
le trio de héros (dont le narrateur change à chaque chapitre) au fil de leurs
pérégrinations : un camp de survivants, une quartier résidentiel dangereux
où les pièges sont nombreux, des villages désertiques… Ils n’ont pas vraiment
de but, et même si certaines scènes sont touchantes, aucune ne marque. On suit
leurs aventures en territoires désolés sans être réellement dedans à aucun
moment…
Il aura toujours manqué quelque chose dans ce roman. Il n’est pas mauvais,
mais il est tellement dispensable qu’il est difficile d’en dire quelque chose
de positif. Il pourrait peut-être permettre aux 12/14 ans de découvrir le
genre, mais sans panache.
Autant découvrir les grands classiques du post-apo (avec ou sans zombies
d’ailleurs) directement, non ? Par exemple avec Je suis une légende, World
War Z, ou encore Celle qui a tous les dons.
Un roman monstrueusement addictif et inclassable. Un véritable coup de
poing/cœur littéraire qui vous marquera durablement !
Adeline Dieudonné est une autrice belge, La vraie vie est son premier roman Il est paru à la rentrée littéraire 2018 aux éditions L’Iconoclaste. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a très vite été remarqué – à juste titre. Elle a depuis eu le Prix du roman FNAC, ce qui l’a propulsée sur le devant de la scène littéraire.
Si vous ne connaissez pas encore La vraie vie, j’ose espérer que
cette chronique saura vous donner envie de le découvrir. C’est une merveille de
noirceur et d’espoir mêlés…
Un père qui étend son emprise malsaine sur sa famille…
Bienvenue dans une petite banlieue résidentielle tout ce qu’il y a de plus
normale. Ici point d’immeubles, uniquement des petits pavillons, tous
identiques. On est loin des belles demeures et autres villas, nous sommes
plutôt dans un quartier pavillonnaire modeste.
C’est ici que vit une famille aux nombreuses écorchures et traumas. Une
mère effacée et craintive, un père empli d’une violence sous-jacente qui cache
peut-être encore pire sous son air constamment sombre et taciturne. Ils ont
deux enfants, Gilles et sa sœur, notre extraordinaire narratrice.
Gilles et elle ont vécu un événement traumatisant qui a profondément changé
leur relation. A tel point que son frère est devenu plus sombre, presque
mutique et de plus en plus mauvais au fil des semaines, des mois… La jeune
fille ne désire qu’une seule chose : que Gilles redevienne le garçon
jovial avec qui elle avait une belle complicité, que tout redevienne comme
avant. Mais comment remonter le temps quand on a que dix ans ?
Une narration extraordinaire qui sublime le quotidien dans toute sa férocité
Dès les premières pages, la jeune fille décrit sa mère comme étant une
amibe. Le terme a beau être simple, il est violent. Cela décrit une mère
présente physiquement, mais qui n’a pas de vie propre. Elle exécute les
souhaits de son mari, et n’a jamais de désir qui lui appartienne… c’est d’une
tristesse infinie.
Et puis… il y a l’hyène. Ce n’est pas son père, mais plutôt ce qui
l’habite. Cette présence malsaine dans la maison qui prend peu à peu ses aises…
et qui commence à s’emparer de Gilles peu après l’accident. Drame que vous
découvrirez au bout de quelques chapitres et qui inclus un glacier, la valse des fleurs et de la chantilly…
Autre qualité contenue dans ce roman et qui m’a fait forte
impression : sa constante ode aux sciences. On y parle gravité,
relativité, temps, physique des particules. Car notre jeune héroïne rêve que le
drame qui a changé Gilles n’ai jamais eu lieu. Et souhaite littéralement remonter le temps. Sa passion fervente pour les
sciences est exaltante à découvrir, surtout quand on voit toutes les heures de
baby-sitting qu’elle est prête à faire pour une heure de cours.
Et je n’ai pas encore parlé de l’écriture si épurée et incisive d’Adeline
Dieudonné. Chaque coup/mot porte.
« J’aimais la nature et sa parfaite indifférence. Sa façon d’appliquer son plan précis de survie et de reproduction, quoi qu’il puisse se passer chez moi. Mon père démolissait ma mère et les oiseaux s’en foutaient. Je trouvais ça réconfortant. »
Mais là où l’on frise le génie, c’est qu’au fil des pages, on sent que le
pire peut arriver à tout instant. Que l’on peut basculer d’une tension à couper
au couteau à quelque chose de plus terrible encore. Et quand ce que l’on
imagine n’arrive pas… on est presque heureux de découvrir la narratrice
malmenée, mais pas autant que ce que l’on craignait. Adeline Dieudonné réussit
le tour de force de faire passer quelque chose d’horrible pour passable, alors
qu’il est tout simplement intolérable… Mais comme on échappe au pire, ça
devient acceptable. Il faut le lire pour le croire, mais c’est bien ce qui
arrive.
La vraie vie est un récit initiatique incroyable : son message est porteur de
tellement de lumière (caché derrière la laideur et la monstruosité) qu’il en
devient marquant. A tout jamais.
J’espère que cette chronique vous aura donné envie de lire l’une des mes plus
belles lectures de l’année 2018.
Ayant beaucoup aimé le roman Pépix Rufus le fantôme, j’ai eu la chance d’échanger par mail avec son auteur, Chrysostome Gourio. Histoire d’une création très originale destinée à la jeunesse… mortel !
Glow : Pourriez-vous présenter votre parcours aux lecteurs ?
Chrysostome Gourio : J’ai d’abord fait
des études de philosophie dans le but de devenir enseignant, mais ayant raté
trois fois l’agrégation, et après avoir quand même enseigné la philosophie dans
un lycée agricole pendant une année, j’ai cherché (et trouvé) une autre voie :
je suis devenu libraire. Par passion des livres, bien entendu, mais parce
que j’ai toujours aimé transmettre, partager, échanger. J’ai exercé ce métier
dans le domaine des sciences humaines pendant 10 ans. En parallèle, j’ai
découvert la langue des signes française et ça a été une telle rencontre (avec
une langue, une culture, des personnes…) que j’ai décidé de changer
d’orientation et de devenir interprète français-langue des signes française,
profession qui est toujours la mienne dans la journée.
La nuit, j’ai
une activité secrète : je raconte des histoires. Raconter a toujours été en
lien avec ce plaisir du partage, de l’échange et je suis passé par plusieurs
média avant de m’arrêter sur l’écriture, sans doute parce que le livre est un
objet magique : une quantité de données extraordinaire, un temps de
téléchargement égal à zéro, une possibilité infinie d’imagination… Du coup,
je me suis dit que j’allais écrire mes histoires. Je l’ai d’abord fait pour
moi, bien entendu, et puis, en 1999, j’ai eu la chance d’être sélectionné lors
d’un concours de nouvelles organisé par le ministère de la Culture et les
éditions Denoël. Et là, première publication dans un recueil collectif de
nouvelles fantastiques et de SF dans feue la collection Présence du Futur. Il
faut dire qu’à l’époque j’étais plutôt orienté vers la littérature de
l’imaginaire (comme on dit). Mais au hasard d’un roman offert par des amis,
j’ai découvert Jean-Bernard Pouy et toute la bande du néo-polar français et
j’ai su à ce moment que c’était dans ce courant que je voulais plonger. J’ai
donc publié quelques polars pour adultes, mêlant philo et grosse artillerie, et
un Poulpe, réalisation d’un rêve d’ado. Enfin, il y a quelques années, j’ai
rencontré Marion Brunet, auteur jeunesse de grande qualité (qui vient de
publier son premier roman adulte, une merveille), qui m’a poussé à concrétiser
un autre rêve : écrire un roman pour enfants. Et ça a été le pied !
Glow : Rufus le Fantômeest
un roman aussi drôle que particulier, comment s’est passé votre recherche
d’éditeur ?
Chrysostome Gourio : En fait, comme je
le disais, j’ai eu la chance de rencontrer Marion qui était publiée chez
Sarbacane et c’est tout naturellement qu’elle m’a orienté vers Tibo Bérard, le
pétillant éditeur des collections Pépix et X’prim. Je lui ai fait parvenir une
première version des aventures de Rufus que j’avais écrite sur la base de la « bible » de
la collection Pépix au moment où elle a été créée, mais la collection avait
évoluée et mon texte n’était pas assez étoffé. Nous avons donc travaillé sur ce
« squelette » pour lui donner plus de chair et de corps, et après
quelques aller-retour, nous sommes tombés d’accord sur la version finale, celle
qui nous amusait le plus et nous faisait le plus rire.
Glow : Comment cette histoire vous est-elle
venue ?
Chrysostome Gourio : J’avais très envie
de raconter une histoire de fantôme, mais j’avais surtout envie que le fantôme
en soit le personnage principal, pas la créature qui fait peur, le méchant
contre lequel il faut se battre. Qu’il soit un héros, un personnage positif.
C’était forcément un enfant d’une dizaine d’années avec des préoccupations de
son âge, mais comme il était mort, il était en vrai beaucoup plus vieux. Je lui
ai imaginé des parents, forcément, puis je me suis demandé où il pouvait bien
vivre : maison hantée ou cimetière ? La maison hantée, on y est vite coincé. Le
cimetière c’était plus marrant parce que je pouvais imaginer tout une
« vie » de quartier avec plein de revenants différents et surtout une
vie quotidienne, avec un meilleur copain, une école et un rêve… Devenir la
mort ça m’est venu assez naturellement : dans un cimetière, y’a des squelettes
et le plus fascinant des squelettes, c’est la Mort. Rufus rêvait donc de
devenir la Mort à cause de son costume trop classe. Puis, je me suis demandé
comment la Mort pouvait s’occuper toute seule de 7 milliards d’êtres humains ?
Ce n’était pas possible. Il fallait donc qu’il y ait une entreprise dont ce
soit l’objet. Et on sait que, dans le contexte actuel, les conditions de
travail en entreprise ne sont pas toujours roses. Face à ça, une des meilleures
armes, c’est la grève ! J’allais donc faire monter à Rufus la première grève de
la Mort.
Glow : Comment s’est passé l’association
entre votre travail d’écriture et celui de l’illustratrice Eglantine Ceulemans
? Pouviez-vous interagir avec elle sur votre vision des personnages ?
Chrysostome Gourio : C’est Tibo qui nous a mis en relation après qu’on soit tombé d’accord sur la version finale du texte en demandant à Églantine, qui avait déjà travaillé sur le super Carambol’ange de Clémentine Beauvais, si elle était partante. Et dès les premiers dessins, les premières études de personnages sur Rufus et Octave, on a bien vu que ça collait. Et après, ça a été une grande partie de rigolade. Églantine, entre autres qualités, a un sens de l’humour extraordinaire et à chaque fois qu’on recevait une fournée de dessins, je devais m’accrocher à mon bureau pour ne pas tomber de mon fauteuil. J’ai pris des fou-rires grâce à elle… Si tu regardes bien, ses dessins fourmillent de détails. Je crois que le plus dur pour elle, ça a été les mains d’Octave et Rufus : il leur en manque une chacun et jusqu’au bout on les a traquées pour être sûrs qu’ils n’en avaient pas deux. Mais les échanges ont été hyper riches et j’ai vraiment l’impression d’avoir co-construit l’histoire avec elle. A tel point que ses illustrations m’ont poussé à modifier certains points du texte. En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’on a créé l’univers de Rufus tous les deux.
Glow : Y a-t-il un message en particulier
que vous souhaitiez faire passer dans ce roman ?
Chrysostome Gourio : D’abord, comme le
sous-titre l’indique, je voulais expliquer ce que c’était que la grève,
pourquoi on fait une grève, pourquoi c’est important que ce droit soit reconnu,
qu’on ne la fait pas par plaisir, qu’il y a un but derrière tout ça :
travailler et vivre mieux… Mais d’autres messages sont apparus au fil de
l’écriture, qui ont pris le pas sur celui-là, comme le fait que c’est
collectivement qu’on arrive à faire bouger les choses, que quand on a un rêve,
il faut aller au bout (mais pas à n’importe quel prix), qu’avoir un copain il
n’y a rien de mieux, que la différence fait la richesse…
Glow : Je suis tombée par hasard sur un roman qui
s’intitule Le fantôme de Rufus Jones
et autres nouvelles, écrit par Chester Himes… y a t-il un lien ?
une référence à cette œuvre ? Si oui, que signifie-t-elle pour vous ?
Chrysostome Gourio : J’avoue que j’ai
découvert ce titre de Chester Himes après la publication de Rufus… En fait,
le prénom de mon personnage est le fruit du hasard. Je cherchais un prénom qui
ait une chouette sonorité et il m’a semblé que Rufus le fantôme, ça claquait bien.
Alors je l’ai gardé, comme pour Octave, d’ailleurs. Il y a un personnage qui a
changé de prénom, c’est Melchior. Au départ, il s’appelait Antoine, parce que
je trouvais marrant qu’un ouvrier de la Mort ait un prénom assez classique,
voire banal. Mais Tibo était partie prenante d’un prénom qui en impose plus.
C’est la Mort, après tout. Du coup on est parti sur autre chose. Mais pour en
revenir à Rufus, il y a sans doute plus de référence au Petit Nicolas, donc à
Goscinny et Sempé, qu’à Chester Himes. Oui, je sais, on a les références qu’on
peut ;).
Glow : Avez-vous d’autres projets destinés
à la jeunesse dont vous souhaitez nous parler ?
Chrysostome Gourio : Il y en a au moins
un puisque, c’est presque officiel, je vais signer un X’prim chez Sarbacane (Il
s’agit du roman La brigade des chasseurs d’ombre, paru le 6 février 2019). Un
roman pour les plus grands, fantastique toujours, mais un roman de
monstres avec des os qui craquent et des entrailles qui traînent.
Et j’ai deux
autres projets jeunesse en cours d’écriture, mais pour l’instant rien de sûr,
donc chuuut… Et bien sûr, j’ai très envie de faire vivre une autre aventure à
Rufus !
Glow : Vous avez également participé à un
recueil de nouvelles écrit en collectif : 16 nuances de premières fois, à quel
public s’adresse-t-il ? Que raconte-t-il ?
Chrysostome Gourio : 16 Nuances est un
recueil collectif de nouvelles érotiques pour adolescent-e-s à partir de 15 ans
on va dire. Des textes de toutes sortes, dans des univers très différents, pour
parler de la première fois en amour et dédramatiser ce moment qui peut se
révéler compliqué pour plein de raisons différentes. Pour dire aussi que le
sexe ne se résume pas à la pornographie, que c’est important mais qu’il ne faut
pas non plus en faire une montagne… Des premières fois qui se passent bien,
des bof, des qui ne pourraient pas se passer plus mal, des qui seront mieux la
prochaine fois, des tendres, des drôles, des bizarres… Pour à peu près tous
les goûts. En plus, on y retrouve (presque) le plus beau fleuron des auteur-e-s
jeunesse contemporain : Axl Cendres, Gilles Abier, Clémentine Beauvais, Manu
Causse, Sandrine Vidal, Rachel Corenblit… Que du bonheur !
Glow : Avez-vous autre chose à ajouter ?
Chrysostome Gourio : Ne me reste qu’à
te remercier encore pour ta chouette chronique de Rufus sur ton blog et pour
cette interview.
Glow : Je tiens à te présenter mes excusesChrysostome, j’ai mis plus de 10 mois à
publier ton interview sur le blog… Je vais me faire hara-kiri et rejoindre
Rufus…
Un roman aux allures de polar psychologique qui joue sur les troubles de la
mémoire de sa narratrice. Elle part s’isoler dans les montagnes pour se
ressourcer, mais peut-être n’est-ce pas une bonne idée…
Nouveau roman de Christine Desrousseaux (elle avait déjà écrit Mer
agitée chez Kero), En attendant la neige est paru début
janvier 2019 chez Calmann-Levy, lors de la fameuse Rentrée littéraire d’hiver.
Un accident comme centre névralgique
Vera a eu un très grave accident de voiture. Sa sœur a été légèrement
blessée, et sa mère est morte sur le coup, et comme c’est elle qui conduisait,
un immense sentiment de culpabilité la dévore, jour après jour. Rien ne l’aide
à aller mieux, et le temps qui passe exacerbe ses pensées morbides. Elle
n’arrête pas de se refaire le film de ce départ en voiture en modifiant le
scénario… Car Vera a perdu toute mémoire concernant l’accident et a même des
absences qui durent de quelques secondes à une minute. Depuis, elle est
surprotégée par sa sœur qui ne la lâche pas pour savoir à tout instant si elle
va bien.
C’est ainsi que Vera décide de partir s’isoler un peu, de se ressourcer, et
qui sait, de retrouver la mémoire ?
Une lecture fluide, mais peu mémorable
Il est vrai que d’entrée de jeu, on a envie de savoir ce qu’il va se passer
pour Vera. On sent qu’il y a un problème, mais tout comme elle, on n’arrive pas
à mettre le doigt dessus. Son isolement dans la montagne est le bienvenu, quand
on voit à quel point sa sœur l’infantilise depuis l’accident. C’est ainsi que
presque toute l’intrigue se déroule dans les montagnes du Jura… et c’est assez
plaisant et reposant ! Du moins, au début.
Peu à peu, les choses se corsent pour Véra. Une altercation avec des chasseurs
qui va la terrifier, sa rencontre avec son mystérieux et séduisant voisin à la
recherche de sa sœur disparue… et surtout, la remontée de ses propres souvenirs.
Le cadre et l’ambiance générale ont beaux être séduisants, c’est un peu
trop cousu de fil blanc pour captiver/surprendre réellement. De plus, j’avoue
avoir eu du mal avec la – seule – scène d’amour du roman, qui m’a fait rire,
alors que c’est un moment sensé être sensible et intime. C’était un peu trop,
justement. Ou alors, est-ce la narratrice elle-même qui m’a quelque peu
agacée ? Difficile à dire. A la fois indépendante et terriblement fragile
et têtue, ce mélange la rend plus insupportable que touchante. J’ai vraiment eu
du mal à m’attacher à elle et à son histoire, car elle prend parfois des
décisions assez stupides ou illogiques, donc peu crédibles.
Cependant, j’ai été malgré tout plus convaincue par la fin et ses
révélations. Pas entièrement, mais on trouve un rythme où les personnages et
l’intrigue concordent enfin pour donner quelque chose d’intéressant. Dommage,
car… c’est déjà fini. J’aurais aimé en savoir un peu plus sur les réactions des
autres personnages une fois les révélations faites. Ici, la fin est peu trop
ouverte pour qu’on puisse vraiment l’apprécier.
Entre le roman et le polar psychologique, En attendant la neige est
un texte qui pourra plaire aux lecteurs férus d’intrigues qui vont vite et se
lisent très rapidement. Cependant, aussitôt lu, aussitôt oublié, ou presque…
Une nouvelle
génération d’albums pour la jeunesse est née grâce à une idée de fabrication
originale les rendant… d’une légèreté inouïe !
Les éditions
Sarbacane font toutes sortes d’ouvrages, et cela pour tous les âges : de la bd
en passant par les romans ados, sans oublier de nombreux albums pour la
jeunesse. Mais avec Moi et mon chat, ils lancent un nouveau genre de livre. Quelle
différence avec les autres livres pour les tout petits ? Elle réside dans la
taille de l’ouvrage… et son poids. En effet, ce livre n’a pas été fabriqué
avec le carton habituellement réservé aux livres pour bébés, mais avec du
carton plume. Très costaud donc, mais également extrêmement léger… Ce qui le
rend manipulable à partir de quelques mois seulement par les petites mains !
L’auteure de
cette bonne trouvaille n’est autre que Caroline Fontaine-Riquier, celle qui a
créé, imaginé, et dessiné les Balthazar ! (chez Hatier, ses ouvrages
s’inspirent de l’enseignement Montessori, et cela bien avant que ce soit la
mode partout jusqu’à en perdre le sens…).
Pour le moment, deux ouvrages sont disponibles dans cette collection : Moi et mon chat, et Moi et mon camion. Ils sont beaux, colorés et leur graphisme est tout doux…