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Chronique : Les désaccordés

L’histoire d’un homme complètement déphasé qui semble toujours prendre la pire décision possible, qu’elle soit d’ordre personnelle ou professionnelle ! 

Premier ouvrage de John Dunthorne à paraitre en France, Les désaccordés est paru chez Gallimard en début d’année 2019. Il nous conte l’histoire d’un couple qui a passé la trentaine et qui peine à trouver une place dans la société…

Journaliste freelance, une situation peu idéale…

Ray Morris est journaliste, il rédige de nombreux avis sur des produits ou autres pour gagner sa vie. Il fait son travail, ni plus ni moins. Il n’est pas médiocre, ni exceptionnel. En fait, Ray est un peu fade, à l’image de sa vie. Mais ses enchaînements incroyables de mauvaises décisions vont le rendre incroyable… mais pas dans le bon sens du terme… Sa femme Garthene quant à elle est très enceinte et tente de concilier travail et vie perso qui tourne au cauchemar…

… encore moins quand on va fonder une famille

De déconvenues minimes en déboires terribles, nous suivons le parcours du combattant pour ce couple qui tente de trouver sa place dans une société Londonienne qui laisse peu de place aux gens modestes. En effet, à cause du travail non fixe de Ray, il est difficile pour lui et sa femme de trouver une maison. Les banques sont frileuses quand elles voient le statut de Ray, et Garthene accouchant bientôt, le temps presse…

Mais justement, le temps pressant, tout cela met la pression à Ray, qui va à chaque fois prendre le pire chemin possible pour lui et sa famille. Les désaccordés est censé être un livre drôle, sinon décalé, mais à aucun moment je n’ai réussit à rire franchement de ce que je lisais.

Je n’ai aucunement réussit à m’attacher de près ou de loin à Ray (à peine à Garthene) tant tout ce qu’il fait est illogique/égoïste/stupide…

J’ai ainsi été assez consternée tout au long du roman, m’attendant à ce que l’histoire commence enfin. Mais j’ai bien dû me rendre à l’évidence quand je suis arrivée à la dernière page… La vie de Ray n’a ni queue ni tête, il n’est pas attachant, surtout instable et très désagréable.

En somme, du début à la fin, je n’ai pas réussit à me plonger dans la vie de ces fameux « désaccordés ». Pas d’empathie pour les personnages, aucun trait d’humour n’ayant réussit à me tirer un sourire… C’est une déception cuisante pour moi qui espérait une analyse fine et décalée de la société anglaise et plus particulièrement Londonienne…

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Chronique : Un si petit oiseau

Un roman extraordinaire à découvrir, il vous mettra les nerfs à fleur de peau et vous fera vibrer comme rarement… c’est ma promesse.

Marie Pavlenko est une autrice française dont j’adore l’œuvre depuis ses débuts avec Le livre de Saskia (trois tomes chez Scrinéo et Pocket). Depuis, ses romans ont changé, gagné en maturité, en beauté, en profondeur… Comme on a déjà pu le voir avec le merveilleux Je suis ton soleil (Flammarion).

Un si petit oiseau est sorti en janvier 2019 chez Flammarion, et au moment où je rédige cette chronique, je viens de terminer la dernière page il y a quelques minutes à peine. Je voulais garder vivant mon ressenti sur ce livre exceptionnel.

Une vie fauchée en plein vol…

Abi a presque 20 ans, elle est passionnée par les animaux, sait déjà qu’elle veut devenir vétérinaire. Son avenir est beau, lumineux et lui appartient.

Mais il y a cette voiture qui grille un stop, son bras qui était accoudé à l’extérieur, et le choc. Violent. Dans la brume de ses souvenirs, Abi se souvient de façon parcellaire des événements, mais l’absence cruelle de son bras est là pour se rappeler à elle, quotidiennement.

Adieu les rêves de vétérinaire, pour un tel métier on a besoin de ses deux bras, c’est un fait. Adieu la bande de copains avec qui elle faisait tout, l’accident les a éloignés, la gêne s’est installée. La honte aussi…

Adieu la vie normale et heureuse pour Abi… A moins qu’elle ne réussisse à l’apprivoiser différemment ? Mais comment ?

Sublime, drôle dans le dramatique, du génie

Merci Marie Pavlenko pour ce moment de lecture merveilleux. Il y a tant de justesse et de beauté dans chaque ligne qu’il m’est impossible d’en parler avec mes mots. Lisez ce livre, tout simplement.

On y découvre la résilience d’Abi, son humour intrépide même si elle a parfois envie de baisser le bras…

« La vie est une salope, mon beignet »

Mais c’est aussi grâce à Cendrars qu’Abi va découvrir qu’elle n’est pas seule. Il a vécu la Première Guerre Mondiale, y a perdu un bras et il est devenu Blaise Cendrars. Il a même écrit un roman intitulé La main coupée. Et quantité de ses autres œuvres font référence à ce membre manquant, perdu.

Comment découvre-t-elle Cendrars ? Grâce à un expéditeur inconnu qui lui envoie des écrits de l’auteur. Mais à chaque choix d’ouvrage, ça fait mouche dans le cœur d’Abi.

« La fauvette pitchou – presque un Pokémon »

Un si petit oiseau est une ode à la beauté de la vie, aux petits bonheurs du quotidien… Il parle également beaucoup d’ornithologie (science des oiseaux) et d’éthologie (science du comportement des animaux), des domaines fascinants. Et justement, c’est ce qui va aider Abi à avancer… Quand vous aurez fini l’ouvrage, vous n’aurez qu’une seule envie : dévorer tous les ouvrages du scientifique Frans de Waal (grand spécialiste de l’éthologie). Je ne saurais d’ailleurs que trop vous conseiller l’excellent Sommes-nous trop « bêtes » pour comprendre les animaux ? (Babel).

« Des passereaux s’agitaient dans le bouleau d’en face. Un rouge-gorge et des mésanges, mais de tailles et de plumages différents. Une grosse pie est venue se poser et ils se sont tous enfuis, on aurait dit des petits suppositoires avec des ailes ».

Une jolie mésange bleue.

Et si vous n’êtes pas un caillou moussu, il y a de grandes chances pour que vous versiez une petite larmichette à la fin. Trop-plein d’émotions, c’est normal, surtout quand on lit ce livre en peu de temps. Tout est concentré, pur, dévastateur.

Et chaque personnage y est à sa place (j’ai adoré la tante génial et folle d’Abi), ceux qu’on aime tout comme ceux pour qui on a de l’antipathie… vous verrez. Son roman est un roman vrai, salutaire.  

PS : Marie Pavlenko nous conseille en fin d’ouvrage une merveilleuse musique, qui pour elle incarne parfaitement le personnage d’Abi. Il s’agit de Fonder, par Secret of elements. Et il est vrai que cette musique est sublime, et que peu à peu elle se révèle et gagne en puissance… comme Abi.

PPS : Il y a un petit bout du XVIIème arrondissement dans ce roman, notamment la station de Métro Villiers. Et en croisant l’autrice par hasard, elle m’a dit que la librairie dont elle parlait dans ce roman, c’est celle où je travaille ! Il s’agit de la Librairie Fontaine Villiers. Et ça me fait super plaisir de découvrir ce lien inattendu entre mon travail et le livre…

Oh les beaux livres ! #2 : La sublime collection Steampunk chez Bragelonne

Vous connaissez les éditions Bragelonne, leader dans le domaine de l’imaginaire en France. Mais connaissez-vous chez eux « Le mois du cuivre » ? Il s’agit d’un mois particulier – une fois par an – où ils publient plusieurs romans steampunk (genre que j’affectionne). La particularité de ces ouvrages outre leur genre littéraire ? Leur beauté. Pages dorées intégralement, gaufrage délicat… rien n’est trop beau pour le steampunk !

Vous trouverez de tout dans cette collection, aussi bien des univers proches de Lovecraft que de ceux de Sherlock Holmes… Ainsi que des univers uniques, créés de toutes pièces. Et il y a aussi bien des auteurs anglo-saxons que français !

Qu’ils sont beaux… qu’ils brillent !
Je n’ai même pas eu besoin de changer les contrastes ou la balance des couleurs pour cette photo. L’image parle d’elle-même.
Mon but dans la vie ? Avoir toute la collection ! Ils sont beaucoup trop beaux, et ce sont des romans de qualité.
Il s’agit de la première photo que j’avais prise pour l’article… mais je me suis rendu compte qu’il fallait d’abord faire les poussières.

J’espère que cet article photo vous aura donné envie de découvrir plus amplement cette collection de qualité. Ultra originale, et osée, elle vaut le détour et je ne puis que vous la conseiller vivement. Belles lectures…

Chronique : L’été circulaire

Un roman violent sur la misère absolue dans la France d’aujourd’hui… terrible et marquant.

Marion Brunet est une autrice française, elle écrit principalement pour la jeunesse et les adolescents. Elle s’est fait connaître notamment pour son roman Dans le désordre (Sarbacane, collection Exprim’).

Pour la jeunesse, elle a écrit la chouette série de l’ogre : L’ogre au pull vert moutarde, L’ogre au pull rose griotte et L’ogre à poil(s).

L’été circulaire est son premier roman à destination des adultes, il est paru initialement aux éditions Albin Michel avant de sortir il y a peu chez Le livre de poche.

Une famille sans le sous et avec guère de culture…

Nous sommes dans le sud de la France. Pour Jo et Céline, la première éducation, c’est l’école de la vie. Avec des parents qui laissent peu de place aux sentiments (du moins les positifs), les deux sœurs sont livrées à elles-mêmes. La mère est dure, et assez effacée. Le père boit pas mal, et peut vite devenir violent si il n’obtient pas rapidement ce qu’il veut.

 Leurs filles sortent à tout heure, font à peu près ce qui leur chante… Johanna (ou Jo) a quinze ans et même si elle semble totalement déphasée, elle a malgré tout la tête sur les épaules. Tout le monde la trouve cependant bizarre, effrontée, et elle se fait souvent harceler pour être encore sortie des sentiers battus.

Malgré tout, c’est par Céline que le drame va arriver, quand sa mère découvre qu’elle est enceinte… s’ensuit alors les coups du père pour savoir de qui est l’enfant, face à une Céline obstinée et muette…

Comment en est-on arrivé là ? Et que va devenir cette famille déjà fortement dysfonctionnelle ?

Un roman noir plus qu’un polar

Avant de continuer, je tiens à préciser que malgré la collection dans laquelle est catalogué le roman- à savoir « policier » – il ne s’agit pas du tout d’un polar ou d’un thriller. Nous sommes dans le plus pur style du roman noir. Ici, pas de suspense à couper au couteau, mais une intrigue qui suit la vie de cette famille en détresse à tous points de vue.

Manque d’argent, de culture, on sent qu’il est impossible pour eux de s’élever un tant soit peu de leur condition. Dès qu’il arrive quelque chose de bien à un voisin, on le hait, on le jalouse, et on ne se remet surtout pas en question…

Je ne sais pas comment Marion Brunet a fait pour coller comme cela à ce qui m’a semblé être la réalité, mais elle a réussi un coup de maître. Ecriture efficace, à l’acide, d’une cruauté à la hauteur de ce que la société fait subir à Céline et Jo…  C’est beau et violent à la fois. Si vous aimez les romans ancrés dans la société et ce qu’elle a de plus sombre, L’été circulaire pourrait vous intéresser et vous plaire.

Alors, certes ce n’est pas un polar, mais ça se lit comme tel. On meurt d’envie de savoir ce que vont devenir ces deux gamines larguées par la vie et qui sont constamment livrées à elle-même. Céline en particulier, dans sa naïveté absolue et son manque d’envie pour tout en devient touchante… Mais ma préférée restera Jo, une véritable héroïne que le monde ignore… Mais vous, vous saurez que c’en est une rien qu’en la découvrant… Superbe de noirceur.

Chronique jeunesse : Le génie de la lampe de poche

Si tu rêves depuis toujours d’avoir un génie pour exaucer tes souhaits, celui-ci pourrait bien calmer tes ambitions !

Écrit par Émilie Chazerand (l’autrice du génial roman La fourmi rouge, l’un des meilleurs romans pour ados de tous les temps… oui, je pèse mes mots !), et illustré par Joëlle Dreidemy (qui avait déjà fait les dessins de la Sorcitresse), voici Le génie de la lampe de poche ! Et si vous pensiez avoir une histoire à la façon Aladin, c’est complètement raté (mais génial, vous suivez ?). 

La colo c’est cool ! … Ou pas

Le jeune Vladimir Poulain n’est pas content, on pourrait même dire qu’il est extrêmement déçu. Sa mère a décidé de l’envoyer en colonie de vacances… et ça ne plaît absolument pas à notre jeune (et fringuant) narrateur ! Et encore, si il savait… Le dépliant que sa mère lui a mis sous le nez est totalement mensonger. Plutôt qu’un petit endroit de paradis, c’est un enfer auquel va devoir survivre Vladimir… Entre un moniteur totalement irresponsable et une cuisinière qui prépare des plats immondes, les enfants sont très mal lotis… et ce n’est que le début. A moins, qu’un génie de lampe de poche change la donne ? Pas si sûre… 

Dynamique, pétillant et complètement WTF 

Ils sont rares les romans de la collection Pépix où l’autrice se lâche autant… et franchement, ce n’est pas pour déplaire. Déjà que le ton de base des ouvrages de la collection est souvent drôle et irrévérencieux, ici, on est au summum du genre !

Point de temps mort dans l’histoire, mais il est vrai que le génie tarde à apparaître, et c’est tant mieux. Cela nous oblige à patienter, et surtout, on est presque surpris quand il entre en scène… on l’avait presque oublié !

Alors, qu’est-ce qui est le plus génial dans ce livre génial ? J’hésite. La cantinière qui fait peur à tous les gosses et qui fait des plats immondes ? Ou le mono totalement incompétent qui les mène peu à peu à leur perte ? Ou ce fameux génie un tantinet désagréable et carrément catastrophique qu’il vaut mieux ne rien lui demander ? Mon cœur balance… 

C’est donc un excellent Pépix que voici-là. On passe un excellent moment et je suis persuadée que les enfants également ! A découvrir dès l’âge de 9 ans environ. 

Au fil des librairies : Le bonheur à Montrouge

Il y a quelques mois, une nouvelle librairie est née à Montrouge. Son doux nom est Le bonheur, comme une invitation à être heureux en passant la porte… et à le rester en partant avec leurs ouvrages coup de cœur.

La déco simple mais très esthétique de la boutique est très jolie. On s’y sent un peu comme à la maison je trouve… beau et sans chichis.
La librairie propose également des produits « à côté » de l’univers du livre. De beaux criteriums qui viennent du Japon (ils sont beaux et c’est du costaud), ou encore de magnifique couvre-livre en tissu… J’ai d’ailleurs craqué, j’en ai acheté un !

Alors, si ce n’est pas déjà fait, allez parcourir les allées lumineuses du bonheur !

Mini-chroniques #3 : Le Royaume-Uni à ses heures les plus sombres, une fin d’aventure historique, une dystopie étrange et tout plein de gnomes

Alors, il y a la PAL (ou pile à lire), il y a la wish-list (qui regroupe tous les livres que vous voudriez lire un jour…) et puis il y a la PAC. Et bien oui, la pile à chroniquer ! Et parfois, il arrive que l’inspiration ne vienne pas, qu’elle tarde… ce qui fait que les livres s’accumulent jusqu’à former un nid de livres à chroniquer. Pour certains, la flamme n’est jamais venue, et les années se sont écoulées… Pour d’autres, ils sont récents et ont même été des coups de cœur… mais je ne me voyais pas faire une chronique entière. Et comme se sont tout de même des ouvrages que j’ai lu dans leur intégralité et apprécié, il est impossible pour moi de ne pas en parler !

L’hiver du mécontentement – Thomas B. Reverdy – Flammarion

Paru lors de la Rentrée Littéraire 2018, L’hiver du mécontentement nous raconte l’ambiance particulière dans laquelle baignait le Royaume-Uni 1978… C’était juste avant l’élection de Margaret Thatcher, le pays risquait de basculer à tout moment dans une révolution. Il y avait de nombreuses grèves, et c’est presque une atmosphère apocalyptique qui transpirait du pays à cette époque…

C’est ainsi que l’on assiste à l’ascension fulgurante de cette femme à l’accent fortement prononcé qui vient des petites gens. Elle va tout faire pour que ce marqueur d’appartenance modeste ne s’entende plus en assistant à des cours de diction avec un professeur particulier de théâtre. C’est dans ce contexte que l’on suit la jeune Candice, qui elle se prépare à jouer dans un Richard III uniquement interprété par des femmes. Les deux personnages de ce roman vont brièvement se croiser, mais jamais interagir…

D’où vient le titre de cet ouvrage ? D’un journaliste du Sun, Larry Lamb, qui nomma ainsi la période de trouble dans laquelle était le Royaume-Uni. C’est lui aussi qui surnomma Margaret Thatcher the Milk-Snatcher – la voleuse de lait – quand celle-ci fit supprimer le verre de lait que l’on donnait aux enfants dans les écoles publiques.

Histoire en pointillés d’une montée au pouvoir fascinante, on en vient presque à regretter les passages avec Candice, tant les anecdotes sur l’élection de La Dame de Fer sont intéressantes.

Image emblématique de la campagne de Margaret Thatcher dont le roman de Thomas B. Reverdy parle très bien.

L’île des damnés – Arthur Slade – MSK

Quatrième et dernier tome de la saga Les agents de M. Socrate, on retrouve avec plaisir les personnages charismatiques et originaux d’Arthur Slade.

Cependant, je ne me sentais pas de faire une chronique complète, donc voici une mini-chronique qui suffira amplement.

Alors que les trois premiers tomes étaient franchement bons, ce dernier opus a selon moi manqué d’envergure. On sent que le dénouement a été accéléré pour boucler le cycle, et c’est fort dommage car cela nous mène à une énième lutte finale entre le bien et le mal dont on se serait bien passé… Un peu trop manichéen et cousu de fil blanc malheureusement. La conclusion n’est pas la hauteur de la série, que je vous conseille toutefois vivement de découvrir !

Entre l’action, le fantastique et le polar, le tout sur fond d’espionnage et de sociétés secrètes en pleine période victorienne, avouez que ça a tout pour plaire !

Les yeux d’Aireine – Dominique Brisson – Syros

Quel roman étrange que celui-ci ! Je n’arrive toujours pas à savoir si j’ai aimé ou non, même après avoir laissé un long moment entre la lecture et la chronique. L’histoire est celle de notre société, même si on ne connait pas exactement l’année, on sent qu’on est dans un futur proche… Et sans en dévoiler plus, sachez qu’Aireine va découvrir un journal qui va bouleverser sa vie et sa vision des gens qui l’entoure. Elle va se méfier de tout le monde, y compris de ses propres parents, de ses professeurs… En fait, tous les adultes sont devenus des ennemis potentiels. Et la seule solution est de ne plus jamais les regarder dans les yeux. Ou alors, il lui faudra fuir…

Dans ce roman aux allures de dystopie sociale, il est difficile de savoir qui prêche le vrai du faux, Dominique Brisson y veille avec talent. J’ai beaucoup aimé la première partie de l’ouvrage, qui nous plonge dans cette aura de mystère au niveau mondial dont nous sommes les seuls à ne pas être au courant semble-t-il…

La seconde partie est également très bien… mais j’ai trouvé que la fin faisait un énorme contresens avec tout ce qu’Aireine prône depuis le tout début de son roman.

Si l’auteure lis un jour ces lignes, je serais curieuse d’en parler avec elle ! Même chose si vous avez lu l’ouvrage, on peut en discuter pour confronter nos interprétations.

Bardad le gnome – Bruno Lonchampt – Sarbacane, collection Pépix

Voici un Pépix que pour une fois je n’ai pas apprécié. Peu drôle – selon moi – peu original, on y retrouve un jeune gnome tombé amoureux d’une elfesse (la sonorité du mot me dérange !) qui va tout faire pour conquérir son cœur… Bon. Rarement j’ai aussi peu aimé un roman de cette collection, mais celui-ci ne m’a plu à aucun moment…

Et comme ce n’est pas la première fois que je m’essaye à un roman de Bruno Lonchampt, et que c’est la seconde fois que je suis déçue… (avec Les évadés du bocal dans la collection Exprim’). Je crois que je vais arrêter d’essayer de lire cet auteur, qui ne correspond pas à mes goûts littéraires… Cela arrive…

Chronique album jeunesse : Les petits sentiers d’Obaasan

Ou comment découvrir les petits plaisirs de la vie par une grand-mère nippone…

Paru en mai 2016 aux éditions Picquer Jeunesse, Les petits sentiers d’Obaasan nous décrit l’art de vivre, les habitudes, d’une grand-mère japonaise. Le texte est signé Delphine Roux (déjà chroniquée ici pour [Kokoro], Bonne nuit, Tsuki-san !, et même interviewée ici), l’illustration très fine est quant à elle réalisée par Pascale Moteki (qui avait fait les dessins de Bonne nuit, Tsuki-san !).

L’histoire d’une grand-mère que l’on aurait tous aimé avoir…

Au travers de quelques mots forts, on nous propose de découvrir Obaasan (grand-mère en japonais). C’est par le point de vue d’une petite fille de huit ans que l’on découvre cette grand-mère affectueusement nommée Obaasan.. Conté de façon douce et enfantine, cet album est un magnifique prétexte pour apprécier les petits plaisirs simples que nous offre le quotidien.

Un bel album pour faire découvrir le Japon aux plus jeunes

Grâce à cette histoire sous forme d’album aux parties très courtes (ou double page tout au plus), on découvre ce qu’est le quotidien au Japon par excellence. La première partie nous conte la rencontre de la petite fille (la narratrice) avec Obaasan, puis on passe au portrait de cette grand-mère attachante. Puis vient la découverte de la machiya (maison en bois typique des centres-villes japonais), puis les douceurs telles que le gâteau thé matcha dont la recette est incorporées à l’histoire même !

Pour ceux qui ont lu le court roman de Delphine Roux intitulé [Kokoro], on reconnaît bien là sa mise en page. Comme dans son roman, elle se sert d’un seul mot de vocabulaire (et sa traduction en japonais qui l’accompagne) pour introduire le thème principal de son chapitre. Et encore une fois, ça fonctionne très bien.

Et même si c’est un peu triste et mélancolique, ma partie préférée reste Le départ (出発). La dernière partie enfin, sur la joie (喜び) est elle aussi très plaisante. On y parle avec une poésie infinie du dernier voyage d’Obaasan « Obaasan est partie à cent deux ans coudre des guirlandes de nuages dans le ciel de Kyoto ». C’est fou comme c’est beau et triste à la fois…

Enfin, les illustrations fines et précises de Pascale Moteki illustrent à merveille cet ouvrage qui fait honneur au Japon. Seul petit bémol, je trouve que les yeux d’Obaasan ont parfois un côté dérangeant. Elle n’a jamais de blanc d’œil ou de pupille, et ça fait un peu peur je trouve… (cf image ci-contre) mais c’est bien là ma seule remarque sur le dessin que je trouve très beau par ailleurs.

En somme, pour tous les parents amoureux du Japon et qui souhaitent transmettre cette passion par tous les moyens, cet album est idéal. A lire aux enfants dès l’âge de 6 ans minimum, puis à savourer sans modération aucune !

Chronique album jeunesse : Déluge chez les fourmis

Un magnifique album pop-up qui vous fera découvrir la journée trépidante d’une fourmi sous la pluie !

Voici le nouveau pop-up signé par l’illustratrice/ingénieure papier elmoDIE ! Après les livres animés remarqués Matelot à l’eau et Par-delà les nuages, voici Déluge chez les fourmis ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les animations de ce livre pop-up sont magnifiques…

Une journée pluvieuse chez les fourmis

La vie de fourmi n’est pas de tout repos ! Entre la recherche de nourriture, son rapatriement à la fourmilière et le contournement des nombreux obstacles, les fourmis n’ont pas un instant à elles…  Et aujourd’hui, c’est pire encore (et dangereux…) car il pleut !

Un album aux animations superbes pour découvrir la vie des fourmis…

Avouons-le tout de suite, cet album est à découvrir pour ses animations plus que pour son histoire (qui est extrêmement brève). Mais les images qui se déploient en volume sous nos yeux valent vraiment le détour ! C’est un des plus jolis pop-up de l’année 2017 en termes de travail et de réalisation dessus (juges plutôt les photos !).

Seul petit bémol, des images plus colorées auraient pu être plus sympathiques pour l’album. Quatre couleurs seulement, ça le rend quelque peu austère avec uniquement du vert, des nuances de gris, du blanc, et du noir. Après, ce choix peu s’expliquer facilement, donc ce n’est pas un jugement, mais un plus un point de vue personnel.

Au travers donc de six pages pop-up et une avec des flaps (volets à soulever), c’est la vie des fourmis qui se révèle fort esthétiquement à nous. Les traits d’elmoDIE sont magnifiques, nets, précis… C’est un véritable régal pour les yeux !

A lire/offrir aux enfants dès l’âge de 5 ans, puis sans limite… Après tout, même les adultes adorent les livres pop-up tant ce sont parfois des oeuvres d’art….

Pour découvrir le travail de l’illustratrice, rendez-vous sur son site : http://www.elmodie.com

Pour découvrir le travail de l’illustratrice, rendez-vous sur son site : http://www.elmodie.com
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Chronique : Le jeu du chat et de la souris

Un roman chinois qui nous conte l’histoire d’un jeune homme qui ne se découvre aucun but dans la vie… Tellement désœuvré et seul qu’il décide de tuer.

Premier roman de l’auteur chinois A Yi à paraître en France, Le jeu du chat et de la souris nous propose de découvrir la psychologie d’un tueur avant son passage à l’acte, puis dans sa fuite. L’ouvrage est initialement paru aux éditions Stock, dans la collection La cosmopolite (elle est dédiée à la littérature étrangère), puis il est a été édité en poche chez Points.

Avant d’être auteur, A Yi a été policier, puis il a décidé de tout quitter pour se lancer dans le journalisme et l’écriture.

Un roman social noir dérangeant

Nous voici dans la tête d’un jeune homme dont nous ignorerons le nom jusqu’à la fin. Pourquoi ? Peut-être parce que rien ne le dissocie de ses milliers de semblables. Il est seul, se sent inutile, n’a aucun but dans la vie… C’est ainsi que germe en lui l’idée de tuer quelqu’un. Pour vibrer et se sentir vivant ? Il y a certainement de cela… Mais comment peut-on en arriver à un tel point de solitude pour penser à tuer afin d’être remarqué ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit d’après moi… ce jeune homme ne vit pas et désir avoir enfin une existence aux yeux des autres. Et si pour cela il doit tuer, il le fera.

C’est ainsi qu’il prépare méthodiquement son plan macabre afin de piéger une camarade de classe qu’il apprécie…

Une ambiance inimitable !

Difficile de donner un avis sur ce roman qui se laisse difficilement cerner. A la fois critique des mégalopoles impersonnelles et écrasantes, et satyre de notre société qui perd tout sens, Le jeu du chat et de la souris est un inclassable.

J’ai aimé découvrir ce roman, mais pas totalement. La partie où notre étrange personnage prépare son crime est très intéressante (plus selon moi que la seconde, où il fuit les autorités). On découvre les mécanismes qui l’on mené dans cette situation sans pour autant les comprendre. Mais on se rend compte qu’à aucun moment il n’est déséquilibré… et c’est peut-être cela le plus inquiétant… Plus que comme un polar, il faut prendre cet ouvrage comme un roman noir car le cadre et la narration sont plus importants que le crime en lui-même. 

People are seen on a street in smog during polluted day in Shenyang, Liaoning province, China, December 18, 2016. (Photo by Reuters/Stringer) – Cette photo illustre parfaitement l’ambiance de l’ouvrage pour moi. Entre saleté, densité urbaine et paradoxalement, solitude.

L’ouvrage est donc rythmé, assez captivant, mais j’aurais aimé en apprendre plus sur cette Chine glauque et cachée qui nous est à peine esquissée… En apprendre plus sur cette société aux mœurs si différentes des nôtres et aux problèmes de sociétés auxquels elle fait face.

Même si c’est un roman difficile à proposer, il est intéressant. Peut-être pas assez creusé à mon goût, mais cette première incursion dans la Chine contemporaine était fascinante. A découvrir si vous êtes curieux la société chinoise et de sa culture.

PS : J’ai trouvé intéressante la note de fin de l’auteur qui s’adresse directement à nous, lecteur. C’est un peu étrange, mais je crois avoir perçu un tout petit peu de ce qu’il a voulu dire à propos de son œuvre…

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