Archives de l’auteur : Laura

Chronique : La mission de l’ambassadeur – Chroniques du magicien Noir – Tome 1

chroniques magicien noir 01Une nouvelle incursion dans le monde fascinant de Trudi Canavan… 20 ans plus tard !

Trudi Canavan est une auteure australienne qui a déjà plusieurs saga à son actif : La trilogie du Magicien Noir, L’âge des cinqLes chroniques du magicien noir est sa dernière série en date. Sorti en sous forme reliée aux éditions Bragelonne en février dernier, la mission de l’ambassadeur est le premier tome de la nouvelle trilogie de Trudi Canavan qui se déroule 20 ans après la trilogie du magicien noir. Pour apprécier à sa juste valeur ce nouveau cycle, il vaut mieux avoir lu le précédent, sans quoi la lecture s’en retrouve quelque peu dépréciée.

On retrouve donc les personnages charismatiques qui ont fait le succès de la première série ; ces derniers, dotés d’une maturité nouvelle ont encore beaucoup d’intrigues à démêler et d’aventures à vivre.

De retour en Kyralie

De l’eau à coulé sous les ponts depuis la Dernière bataille, Sonéa est devenue la Magicienne Noire de la Guilde, respectée mais tenue sous haute surveillance.
La population pauvre et modeste de la ville a maintenant accès à l’étude de la magie si son potentiel est suffisamment remarquable. Mais il reste d’inévitables clans au sein de la Guilde : les jeunes apprentis issus de familles aisées ne se mélangent pas.

Un entrelacs d’intrigues et de mystères très bien construit

Ce premier tome, loin d’être redondant, nous invite à nous pencher sur pas moins de quatre problématiques différentes : Cery et sa quête d’un meurtrier à la Jack l’Eventreur qui sévit en ville ; Sonéa et ses difficultés à faire régner le respect entre toutes les parties au sein de la Guilde, mais aussi sa lutte contre le poerri, une nouvelle drogue dont le réseau s’étend en ville et détruit des vies dans toutes les couches de la société sans distinction ; Lorkin, le fils de Sonéa devenu assistant de l’ambassadeur Dannyl dans le pays de leurs anciens ennemis : les Akariens, ce qui est loin d’être sans danger ; et enfin Dannyl, devenu l’ambassadeur officiel de la Kyralie doit veiller à ce que lui et Lorkin ne fassent pas le moindre faux-pas, car ce qui peut être bien perçu en terre Kyralienne peu peu être considéré comme la pire des offenses en Kyralie…

Un roman policier sur fond de fantasy

La force des romans de Trudi Canavan réside autant dans les intrigues qu’elle tisse que dans la façon dont elle les met en avant. Son don pour la mise en scène fait merveille et les chapitres se dévorent à la chaîne sans que l’on s’en aperçoive.

A peine commence-t-on à se pencher et à réfléchir à un des mystères qu’un autre élément s’ajoute, annulant toute déduction ultérieure.

En réalité, ce que nous propose tout simplement Trudi Canavan, c’est un roman qui tire les ficelles du genre policier tout en utilisant les bases classiques et efficaces de la fantasy traditionnelle (plus une part de création originale bien entendu). Et ça fonctionne diablement bien.

Ces intrigues principales entremêlées et d’autres qui s’y ajoutent rendent ce premier tome très intéressant. Trudi Canavan confirme ici le succès qu’elle avait eu avec sa première trilogie et va même plus loin dans sa démarche en rendant ses personnages encore plus réalistes, plus passionnants.

AUTEUR :
GENRE : Fantasy
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Idlewild – Tome 1

idlewild 1Un univers déroutant qui ne convainc qu’à moitié…

Idlewild est le premier tome d’une trilogie parue dans la récente collection Nouveaux Millénaires des éditions J’ai Lu, qui réunira ses publications SF grand format. La suite de la série est prévue pour la fin de l’année, puis début 2012 pour le troisième tome. Son auteur, Nick Sagan n’est autre que le fils de Carl Sagan, l’éminent scientifique qui a initié le programme SETI consistant à rechercher de possibles vies extraterrestres et qui était également l’auteur de nombreux ouvrages, dont Contact, qui a inspiré le film éponyme.


Un début d’histoire franchement étrange

Tout commence dans un champ de citrouilles. Un jeune homme y est allongé. Il ne se souvient plus de rien sauf de trois choses : on a essayé de le tuer, que Lazare est mort et qu’il a tué Lazare. À partir de ces faits, le personnage part en quête de son « moi », de ses souvenirs.

Mais le personnage principal n’est pas seul, il vit avec neuf autres adolescents de son âge. Leur présence, que l’on pourrait croire capable d’aider l’amnésique, est tout le contraire. Plus il en apprend, moins les réponses sont évidentes.

Ce début d’histoire est hautement captivant, mais la suite devient beaucoup trop décousue et déconcertante. On passe parfois du coq à l’âne sans grande logique, et même si certains éléments sont expliqués dans la suite des événements, le lecteur est trop balloté d’événements inexpliqués en situations bizarres.

Des mystères qui s’imbriquent dans un univers virtuel…

Difficile d’en dire plus sur l’intrigue sans en révéler trop, mais le livre fourmille de bonnes idées plus ou moins bien exploitées.
Les personnages sont traités avec efficacité et profondeur, mais ça ne suffit pas à rehausser la qualité du roman. Trop d’éléments sont insérés au décor sans justifications. Les amateurs de cyberpunk s’y retrouveront sans peine mais pour les autres, il restera difficile d’appréhender un univers aussi foisonnant et heurté.
Autre élément dérangeant : l’écriture. Trop « jeune », elle donne l’impression de vouloir séduire un lectorat adolescent, sans y réussir. On a donc parfois affaire à de la vulgarité un peu trop facile qui tombe dans les clichés de « l’adolescent rebelle » envoyant tout valser et qui refuse toute forme d’autorité.

Où s’arrête le virtuel ? Où commence le réel ?

Le fond de l’histoire est bel est bien la quête de réponses sur la réalité. Où commence-t-elle dans ce monde si étrange, surréaliste ? En ce sens, le roman fait beaucoup penser aux œuvres de Philip K. Dick qui avaient elles aussi pour fond la frontière entre réalité et virtuel, là où commencent les hallucinations. Car on ne sait pas toujours à quoi Nick Sagan nous confronte : folie ? rêves ? spéculations du personnage ? certitudes ? paranoïa ?
L’intrigue de base est donc bien plus compliquée qu’il n’y paraît. C’est d’ailleurs la force de l’histoire. Le chevauchement des faits et des éléments permettent d’entrevoir toute l’horreur d’une situation obscure mais encore très nébuleuse par bien des aspects.

En somme Idlewild est un roman intriguant, déroutant. Trop peut-être. Il laisse un goût amer en guise de conclusion. Quoi qu’il en soit, le roman, sans être extraordinaire, donne tout de même envie de connaître sa suite, Edenborn, à paraître en novembre. Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

 

Eragon tome 4 : L’héritage, sortie française en avril 2012 !

montreuil 2011 16  Date officielle de sortie : 20 Avril 2012 (source Bayard Jeunesse)

Beaucoup de bonnes nouvelles en ce mois de juin concernant de grosses sorties dans le monde du livre. Voici maintenant plus de trois ans que les fans d’Eragon attendent sa suite, annoncée à la fin du tome 3, et ce doux rêve sera « bientôt » réalité. En effet, le quatrième de la série sortira le 8 novembre en langue anglaise.

Pour la version française, il faudra attendre avril 2012, ce tome s’intitulera « l’Héritage » et sortira bien entendu chez Bayard Jeunesse, l’éditeur des précédents ouvrages de la saga de fantasy. Preuve visuelle et officielle (ci-dessus) : voici une photo que j’ai prise sur le stand des éditions Bayard Jeunesse lors du Salon de Montreuil.

eragon4A l’occasion de cette sortie extrêmement attendue Christopher Paolini sera en France du 27 avril au 2 mai, il sera en dédicace dans plusieurs librairies, si vous avez la chance de pouvoir vous y rendre :

  • 27 avril : Virgin Megastore des Champs-Elysées à 18h30
  • ——— : Librairie Chapitre (paris 13ème) à 11h00
  • ——— : Librairie Millepages à Vincennes à 15h00
  • ——— : Librairie La Griffe Noire à Saint-Maur-des-Fossés à 17h30
  • 2 mai : Furet du Nord à Lille à 15h00

Chronique : Les 100 portes secrètes

les 100 portes secretesQuand les musées sont une porte vers un autre monde…

Il y a une dizaine d’années est sorti un album jeunesse prénommé Le livre disparu, publié aux éditions Circonflexe. Il fait écho au livre les 100 portes secrètes qui vient d’être publié chez Albin Michel Wiz, par le même, Colin Thompson. On y retrouve le même monde onirique où une bibliothèque est un univers, et où chaque livre est une maison…

Un musée pour terrain de jeu

Tous les soirs, après la fermeture du musée, le jeune Peter a le musée pour lui tout seull. Son grand père est le gardien des clés du musée, et vit donc dedans avec sa fille et son petit-fils. Mais un jour, le monde de Peter va se transformer, quand au détour d’un passage secret il rencontre une très très vieille femme qui lui donne un mystérieux livre avec pour seule et unique consigne : Ne Pas le Lire. Ainsi commencent les aventures de Peter dans le musée… et dans un autre monde…

Quand les livres deviennent un monde à part entière

Peter atterrit malgré lui dans un monde fait uniquement de livres ou chaque ouvrage est une maison ; leurs habitants voient leur personnalité très liée au livre dans lequel ils habitent. Ainsi se monde-bibliothèque est rangé comme suis : dans les premiers étages, les ouvrages dits classiques ;  on y incluse toutes les littératures à travers le monde et les époques. Mais au fur et à mesure que l’on monte dans les étagères, les ouvrages sont de plus en plus abîmés, esquintés, noircis… au-delà d troisième étage il est interdit de se promener sous peine de ne jamais revenir…
Cette idée d’un monde fait de livres est riche mais mal exploitée, pas assez creusée, on aurait apprécié plus de détail quand aux « quartiers » de livres décrits de façon trop brève.

Une histoire qui fonctionne… presque

Les 100 portes secrètes réunit tous les ingrédients qui auraient pu en faire un bon livre, mais malheureusement, l’alchimie ne prend pas. Des dialogues trop décousus (problèmes de traduction ?), des personnages pas assez attachants et trop passe-partout sont les gros points noirs de cet ouvrage.

Les 100 portes secrètes est donc un livre sympathique mais loin d’être extraordinaire ; il séduira peut-être les jeunes lecteurs entre 10-12 ans pour son univers résolument fantastique dans la lignée d’œuvres telles que l’histoire sans fin, à la frontière du rêve et de la réalité avec une quête et un jeune héros élu.

EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE :

Actualité éditoriale : Trois nouveaux super-héros signés Stan Lee sortent aux éditions Emmanuel Proust

The Traveler 01

Il y a bien longtemps que les comics n’avaient pas connu de nouveaux super-héros signés par « The Man », Stan Lee, père de Spiderman, Hulk, Iron Man etc… Il revient en France avec trois nouveaux super-héros aux éditions Emmanuel Proust, chose plutôt inattendue quand on sait que beaucoup de « gros éditeurs » étaient eux aussi en compétition. Chaque album réunit quatre comics américains et comme toujours, le dessin est sublime à l’extrême.

C’est donc trois nouveaux héros qui rejoignent la communauté des Editions Boom ! (éditions Americaine des Comics de Stan Lee). Soldier Zero,The Traveller et Starborn, avec chacun son lot de pouvoirs et de complexes.

The Traveler – Tome 1 (sortie le 16 juin) : The Traveler est un héros plus complexe que les autres personnages Marvel. Son côté sombre est beaucoup plus exploité que chez les autres héros Marvel. Le pouvoir de The Traveler est à la fois génial est horrible : il peux ralentir et accélérer le temps mais aussi voir tout les futurs possibles d’un individu qu’il croise. Cette capacité le tourmentant sur ses actes passés, présents et futurs.

Starborn 01Starborn – Tome 1 (sortie le 16 juin) : Starborn est l’histoire d’un écrivain raté. Mais sa vie va se retrouvée bouleversée quand il se rendra compte que ce qu’il couche sur le papier prend forme dans la réalité. Autant dire que son roman d’invasion sur les extraterrestres va lui donner du fil à retordre…

Soldier Zero – Tome 1 (sortie le 7 juillet) : Soldier Zero était un homme tout ce qu’il y a de plus normal avant l’Accident. Maintenant, il est mi-homme mi-extraterrestre et il lutte autant contre les nuisibles que contre sa nature double : qui est-il vraiment ? lui-même ne le sait pas.

Chronique Jeunesse : Histoires bizarres de Balthazar – Tome 1 – Le terrible loup-garou

Histoires bizarres de balthazar 01Un roman pour la jeunesse à l’ambiance sombre et mystérieuse entre fantastique et piraterie

Premier roman d’une série jeunesse, les histoires bizarres de Balthazar sont publiées aux éditions Bayard Jeunesse. Son auteur, Chris Mould est d’origine anglaise.

Une maison lointaine en héritage…

Notre histoire commence un jour où le jeune Balthazar Clairon trouve au pas de sa porte une grosse clé en argent : c’est celle de la maison de son grand-oncle, décédé qu’il n’a jamais connu.
C’est ainsi qu’il se retrouve le propriétaire d’une immense maison sur la petite île de La Roche-Crampon sur laquelle il va devoir se rendre pour diverses raisons administratives. Balthazar laisse donc sa famille pour quelques semaines, lui qui n’a jamais quitté sa petite ville natale se trouve livré à lui-même.

Des habitants peu chaleureux et d’étranges instructions

A peine arrivé, Balthazar ressent déjà l’étrangeté de la petite ville La Roche-Crampon, les habitants sont étranges, peu loquaces et avant que le soleil se couche, tout le monde se précipite dans sa maison. Il semblerait qu’une fois la nuit tombée une créature carnassière rôde dans les rues… un loup-garou.
Dans le même temps, notre jeune homme découvre au fur et à mesure les objets laissés par son grand-oncle, dont certains semblent attiser les convoitises…

Beaucoup de mystères et d’aventures donc dans ce premier tome. Les histoires bizarres de Balthazar sont sympathiques et plairont sans aucun doute à tout jeune garçon dès l’âge de 9 ans. L’écriture de ce petit roman table sur le genre humoristique et décalé en mêlant intrigues donnant quelque chose d’original et de plaisant.

Les petites illustrations intérieures qui parsèment le roman sont jolies et agréables. Donnant aux personnages des visages anguleux et austères qui collent très bien à l’esprit du livre.
Cependant, on regrettera le manque de soin apporté à la couverture, d’un rouge vif avec des ombres peu esthétiques, il aurait été plus sympathique à mon avis d’utiliser une des illustrations intérieures.

En conclusion, le premier tome de cette nouvelle série annonce des lectures sympathiques pour les jeunes garçons, où ils croiseront pirates, monstres, mystères et aventures. A suivre avec la sortie du second tome dans quelques mois.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Actualité éditoriale : Les grands classiques de la littérature française en manga chez Soleil.

Le capital mangaLes misérables mangaLe le 19 janvier 2011, les éditions Soleil Manga sortaient le Capital de Karl Marx en 2 tomes, puis en mai sortaient Le rouge et le noir de Stendhal et Les misérables de Victor Hugo en manga, en one-shot (un seul tome).

Ces adaptations des classiques de la littérature en manga sont issu d’une toute nouvelle collection de l’éditeur, qui est pour le moins originale et qui se met au défi de faire lire aux plus jeunes (dès 12 ans) des ouvrages qui peuvent êtres considérés comme difficiles d’accès.

Le rouge et le noir mangaReste à savoir si ces adaptations sont réussies, car il peux vite être compliqué de transformer en manga d’un seul tome l’intégrale de l’œuvre des misérables par exemple.

Chronique Manga : Beelzebub – Tome 1

Beelzebub 01Comment élever le fils du diable ?

Beelzebub est un nouveau shônen complètement déjanté écrit par Ryuhei Tamura, né d’un délire entre l’auteur et son responsable éditorial. Un manga qui démarre à cent à l’heure où l’humour loufoque croisé au fantastique donne une œuvre détonante.

Le fils du diable t’a choisi

Tatsumi Oga, plus communément appelé le « fou furieux », est LA terreur d’un des pires lycées du Japon. Il est cruel, violent et n’a aucune compassion… Mais les choses vont changer le jour où il tombe sur le corps d’un homme qui s’ouvre littéralement en deux avec à l’intérieur… un bébé.
Car Oga a été choisi pour faire l’éducation du fils du Diable (prénommé en fait Kaiser de Emperana Beelzebub IV), et cet enfant est destiné par la suite à détruire l’humanité. C’est une offre que l’on ne peut refuser, sous peine de mort immédiate. Et qui de mieux qu’Oga pour élever un tel être ?
C’est donc malgré lui qu’Oga se retrouve à élever un enfant tout en préservant sa réputation de « racaille », ce qui n’est pas une mince affaire, car beaucoup pensent que sa nouvelle situation de père est l’occasion de l’évincer…

Beelzebub 01 insideUn manga au rythme effréné

Beelzebub démarre en trombe pour ne laisser aucun instant de répit au lecteur. Suite à cette « adoption » arrive un autre personnage tout aussi important que le bébé : Hilda, une jeune servante démoniaque qui ne vit que pour assister le jeune démon. Son rôle est aussi très important, car elle va seconder Oga dans ses débuts de « jeune père adoptif ».

Mais Hilda et Oga n’en mènent pas large, c’est ainsi que l’on apprécie tout l’humour de ce shôjo. Des questionnements de couches pour bébé démoniaque en passant par des problématiques d’éducation sur le fait de se battre, rien ne nous est épargné.

Peut-on échapper à son destin ?

Le personnage d’Oga, sous ses airs de grosse brute, recèle une personnalité bien plus profonde qu’il n’y paraît. Il prend très au sérieux son rôle de mentor et de père, cela à un point tel qu’il va remettre en question certains de ses traits de caractère dans le but de changer son destin et celui de l’humanité… Mais il est difficile de changer toute une vie d’habitudes.

D’autant que la promiscuité d’Oga avec le bébé lui donne des pouvoirs et des comportements parfois imprévus… Les éditions Kaze nous offrent ici un très bon premier tome à l’humour décalé et efficace, l’histoire est prenante, l’intrigue efficace, vivement la suite !

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF

AUTEUR :
GENRE : Japon, Mangas
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique bd : Mamette – Tome 1 – Anges et pigeons

Mamette 01Mamette, ou la joie des petits plaisirs simples…

Anges et pigeons est le premier tome d’une série de bande-dessinée bucolique, charmante et nostalgique : Mamette. On y suit les épopées et aventures de cette femme âgée qui a toujours su garder sa joie de vivre malgré tous les petits tracas de la vie. La série a débuté en 2006 et continue son petit bonhomme de chemin, et en est déjà au quatrième tome. Une autre série concernant Mamette a également vu le jour suite au succès de la série : Les souvenirs de Mamette.

Un univers poétique et charmant

Entrer dans le monde de Mamette, c’est un peu comme ouvrir la porte d’une petite maison douillette et accueillante avec fumet de tarte au pomme qui flotte dans l’air…

Mamette est une vieille dame, elle a un peu de mal à se déplacer, aime ses vieilles amies acariâtres, et prononce sandwich, « sandouiche« , et surtout elle n’a pas perdu son âme d’enfant.

Ici, pas de grande histoire avec une intrigue mais plein de petite scènettes qui font rarement plus d’une page. Vous croiserez ainsi Mamette avec ses amies, dont l’une est la pire des hypocondriaques, ses seuls sujets de discussion sont ses maux, rhumatismes et autres symptômes bizarres du corps humain.

Mamette insideUn graphisme attachant qui sert à merveille l’histoire

La patte de Nob fait merveille avec un style doux, vaporeux et drôle à la fois. La palette des couleurs utilisées est à la fois vive et gracieuse ; un vrai plaisir des yeux. Le lien entre les traits de Mamette, tout en rondeur et son caractère doux rend son personnage fort visuellement parlant, c’est une mamie qui a un charisme certain. Tout ces éléments, l’originalité du personnage, son dessin, font de cette bd quelque chose d’unique.

Déconcertante, touchante, drôle, on ne peux qu’être séduit par cette bd tout en finesse. Mais une petite question se pose, pour quel public est Mamette ? Les adultes aimeront certainement, mais les enfants ? ils ne s’identifieront pas au personnage, seront-ils séduits tout de même ? Quoi qu’il en soit ce livre est un petit bijou à ne pas manquer, et se savourera sans souci dès l’âge de 12-13 ans.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Ethan Frome

Ethan FromeUne histoire d’amour poignante et tragique dans une Nouvelle-Angleterre froide et rustre.

Edith Wharton, l’auteure d’Ethan Frome, est d’origine Américaine. Issue de la haute société new-yorkaise, cela ne l’empêche pas d’avoir un œil très critique sur cette dernière, comme elle le montre dans son roman Les heureux du monde qui met en évidence ses travers et dangers. Dans Ethan Frome, c’est à un autre genre de roman que Wharton s’attelle ; le roman régionaliste.

Dans une campagne américaine isolée…

Tout commence et fini dans la petite bourgade de Starkfield, dans la petite ferme d’Ethan Frome et de sa femme Zenobia. Ethan est un brave type, quand son père à disparu, il était là pour soutenir la famille, quand sa mère a été malade, il était là pour la soigner jusqu’à la fin, et quand sa femme Zenobia est tombée malade à son tour, Ethan a continué de faire ce qu’il faisait toujours : soigner les siens. Mais Zenobia est moins malade qu’elle ne le pense, elle est avant-tout hypocondriaque et ne vis qu’à travers ses visites chez divers médecins et charlatans, dilapidant ainsi le peu de ressources qu’Ethan a pu amasser par son dur labeur.

Mais un jour, un petit rayon de soleil va éclairer la vie morne, ingrate et cruelle d’Ethan : Mattie, une parente de Zenobia qui vient vivre à la ferme car elle n’a plus d’autre endroit où aller. Elle va s’occuper de l’acariâtre Zenobia, maintenir la maison propre… et faire renaître la joie des plaisirs simples à Ethan…

Un roman fait de non-dits

Ethan Frome est devenu un classique de la littérature américaine, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement pour son exploitation de personnages plus vrais que nature. Les sentiments de ces derniers sont simples dans les faits et dans la narration, mais à la fois complexes par bien des niveaux : la rancœur de Zenobia est-elle dûe uniquement à sa santé ? ses piques et remarques recèlent-elles des messages cachés ? est-elle si infirme qu’elle le raconte ? Du côté d’Ethan, l’amour qu’il aurait pu avoir pour sa femme s’est transformé en autre chose depuis bien longtemps, mais en quoi, de la pitié ? un sens du devoir ? Ethan, sous ses airs d’homme mal dégrossi, recèle une âme riche et curieuse. Quand à Mattie, elle est décrite comme une femme qui aime la vie en toute innocence, mais est-ce réellement le cas ? Tout ces non-dits, ces ébauches de sentiments, sont le ciment de ce livre.

Deuxièmement, la plume d’Edith Warthon est tout simplement merveilleuse. On se retrouve dans la petite ville de Starkfield en plein hiver comme si on y était, au côté d’Ethan Frome dans sa charrette bringuebalante en plein hiver. La sourde tension qui règne dans la maison des Frome sait nous atteindre aussi sûrement qu’elle touche le narrateur.

Troisièmement, l’atmosphère du roman, tout en beauté, entre lourdeurs et tensions ne peux qu’aspirer le lecteur dans la vie des « gens simples » de l’époque. Les hivers rudes de Starkfield se font sentir dans l’humeur et le tempérament de ces êtres.

Publié en 1911, Ethan Frome est et restera un grand livre qui marque par ses mots simples et incisif. A lire pour s’évader loin, dans l’Amérique profonde et pour comprendre un peu mieux les sentiments humains.

9/10

AUTEUR :
GENRE : Littérature
TRANCHE d´ÂGE :